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Jusque mi-juillet, La Grande Epicerie expose le nouveau concept de packaging des champagnes Ruinart : une seconde peau en fibre de cellulose, recyclage, qui va remplacer les coffrets traditionnels.
Cet automne, Ruinart prend un engagement fort en faveur du développement durable : la prestigieuse maison de champagne arrête les coffrets unitaires au profit d’une enveloppe 100 % papier, 100 % recyclable, 9 fois plus légère et qui permet de réduire de 60 % les GES par rapport aux coffrets.
Imaginée par l’agence CHIC et les équipes internes, la forme de cet étui qui semble s’enrouler autour de la bouteille rappelle le positionnement d’une serviette de table, tout en rendant également un hommage aux Crayères. Mais c’est la texture qui surprend : proche du papier à dessin dans son aspect visuel, au toucher, elle s’avère très douce et souple, et surtout très fine, tout en étant légèrement texturée. Or, elle préserve parfaitement le champagne de la lumière, peut tout à fait être plongée dans un seau à glace sans s’effriter.
Une pâte à papier augmentée
Pour la concevoir, les équipes de création ont travaillé autour de la la fibre de cellulose avec un papetier anglais James Cropper, de Lake district, qui vient de fêter les 175 ans de la manufacture, et qui intervient principalement dans le secteur du luxe, et le fabricant Pusterla 1880. Il aura fallu deux ans de recherche et l’étude de 7 prototypes pour aboutir à cette coque en tenant compte des défis techniques suivants :
– rendre l’étui imperméable à la lumière (qui peut altérer le vin notamment pour les flacons en verre clair). La fête à papier a ainsi été enrichie d’un oxyde métallique naturel qui renforce l’opacité.
– protéger le vin jusqu’à la dégustation : l’étui est adapté à une conservation longue au réfrigérateur, et résistant à la glace
Cette recherche est le prolongement d’une première étape avec un coffret revisité en 2015 pour être plus léger (et donc économiser le papier). L’étui seconde peau est une nouvelle étape dans une politique de développement durable, qui verra à terme la disparition totale des coffrets.
Jeudi 11 juin, un communiqué de Maison & Objet annonçait l’annulation de l’édition de septembre. Lundi 15 juin, en conférence de presse virtuelle, Philippe Brocart, directeur général du salon, revenait sur les dispositions prises pour assurer un rendez-vous d’une autre forme, à travers un partenariat renforcé sur la Paris Design Week et la tenue d’une Digital Fair en s’appuyant sur la plateforme en ligne MOM.
En donnant de premières annonces sur le contenu, les organisateurs avaient mis en garde, en mai dernier : plusieurs incertitudes restaient encore à lever d’ici la tenue du salon, prévue du 4 au 8 septembre. Le verdict a été donné ce 11 juin, et finalement, la session de Maison & Objet ne se tiendra pas physiquement à Paris Nord Villepinte, mais sera remplacée par un« salon numérique » étalé sur deux semaines, en s’appuyant notamment sur sa plateforme en ligne MOM.
« Malgré des signes encourageants liés à l’évolution positive de la pandémie, nous considérons qu’il y a encore beaucoup trop d’incertitudes concernant les conditions de déplacement des exposants et des visiteurs internationaux. Par ailleurs, le manque de clarification concernant les autorisations de tenue de grands événements, au début du mois de septembre, a fortement pesé dans notre décision de ne pas tenir l’édition de septembre du salon Maison & Objet, alors même que 80 % des surfaces étaient encore réservées en avril 2020 », c’est ainsi que Philippe Brocart, directeur général de Maison & Objet, explique que la session de septembre 2020 du salon ne pourra pas se tenir sous son format traditionnel, à savoir une organisation physique au sein des halls du parc deParis Nord Villepintes. Les exposants qui avaient confirmé leur venue ont la possibilité de reporter leur présence en 2021 ou de se voir remboursés de 85 % des versements engagés.
Pour pallier cette annulation sera proposée une « Digital Fair », du 4 au 18 septembre, en s’appuyant notamment sur la plateforme en ligne MOM (Maison & Objet and More) lancée en 2016. « Nos équipes sont mobilisées, depuis plusieurs semaines, pour imaginer toutes les solutions permettant aux marques de présenter leurs nouvelles collections, et poursuivre leurs échanges avec les acheteurs et les prescripteur » précisePhilippe Brocart. Cette opération s’appuiera sur les 180 000 abonnés de MOM, sans compter les visiteurs spontanés. Tous les exposants auront a minima la possibilité de présenter un showroom et 5 produits. Un programme de conférences virtuelles sera maintenu, dans la lignée des Summer Class, e-conferences qui débutent ce jeudi 18 juin et tout l’été autour des thématiques Work, Retail, Tendances et Innovations, propres à Maison & Objet.
Par ailleurs, la tenue de la Paris Design Week ayant elle été confirmée, les synergies seront développés avec cette manifestation, qui devrait prendre une ampleur particulière cette année pour accompagner la reprise d’activité des professionnels de la déco, du design et des métiers d’art. Elle sera aussi l’un des événements clés de la nouvelle manifestation France Design Week qui avait été l’une des préconisations portées par les Assises du design en décembre dernier.
Enfin, prévu en septembre, Franklin Azzi restera l’invité phare de l’édition de janvier 2021, ainsi que la programmation associée.
Avec sa maison Magic Circus Éditions, Marie-Lise Féry réinterprète les formes historiques du quotidien de façon à connecter le passé et le présent. Passionnée de cirque, de cabaret et de music hall, elle s’inspire de la fête foraine pour sa dernière collection Balloon.
“À travers mes réalisations, je réinterprète les objets du XXe siècle pour les connecter au présent.” Cette vision de la création, Marie-Lise Féry la doit à son passage par New-York au début des années 2000, où elle effectue un stage chez un antiquaire local. Elle tombe alors sous le charme de l’architecture de la ville qui ne dort jamais. À son retour en France, elle crée sa galerie d’antiquités « Un château en Espagne ».
La Parisienne, alors installée à Lyon, se lance dans la création de luminaires en 2015. Avec Magic Circus Éditions, elle réalise des collections XXL imprégnées de l’univers des éclairages urbains d’antan, des fantasmes de l’Extrême-Orient et du glossy des années 1970. Pour sa quatrième collection Balloon, dévoilée en janvier à l’occasion du salon Maison&Objet 2020, elle puise son inspiration dans l’univers de la fête foraine.
Une collection artisanale, festive et gourmande
La créatrice fait de nouveau appel à des artisans européens “qui confectionnent sur-mesure et de manière artisanale.” Cette fois-ci, elle travaille en tandem avec la maison italienne Venini, qui “possède un savoir-faire ancestral du travail du verre de Murano teinté dans la masse.” Cette collaboration donne naissance à des lampes aériennes et féériques, à mi-chemin entre le diamant et le berlingot. “Je contrebalance le lourd et le léger”, grâce notamment à la tige cannelée en laiton taillée sur-mesure : métaphore de l’attache du ballon, elle permet à ce bonbon truffé de reflets de volutes colorés de près de 6 kilos de “planer au plafond”.
Confinée mais pas arrêtée
La maison Magic Circus Éditions a vécu la crise sanitaire différemment. Les premières semaines ont été un ascenseur émotionnel pour Marie-Lise Féry, qui confesse avoir été “paniquée” puis “soulagée” lorsqu’elle a vu que les commandes ont repris “normalement”. En effet, son atelier de lustrerie se trouvant au Portugal, près de Porto, la production n’a été arrêtée que brièvement.
“Pendant deux semaines ça a tourné au ralenti. Une période pendant laquelle j’ai réfléchi à l’ouverture de la maison au marché international.” Forte de la volonté de la maison de luxe Cartier d’habiller certains de ses points de vente horlogers à l’international avec les lampadaire 01 et lampadaire China 07, la créatrice souhaite aujourd’hui s’ouvrir au marché américain. Pour cela, elle a tiré profit du confinement pour obtenir la certification UL pour ses collections 01, 02 et Pop Up.
Bandalux réagit à la crise du Covid-19 en dévoilant Shield, sa première gamme de protection sanitaire dédiée aux espaces de bureau et espaces d’accueil.
Créée en 1986, l’activité classique de Bandalux est la fabrication de stores ou de protections solaires . Dans un premier temps, dans le contexte actuel, le fabricant espagnol s’est engagé en produisant et en distribuant des masques et des paravents sanitaires. Aujourd’hui , le groupe s’est adapté à la demande et a reconverti en partie sa production pour répondre à la mise en place des mesures barrière dans les entreprises. La gamme Shield vient ainsi d’être développée, pour protéger les personnes tout en préservant les liens sociaux.
Une protection transparente, discrète et fonctionnelle
Au quotidien, les échanges liés à la communication – tant verbale que visuelle – sont indissociables de la convivialité au travail et donc du bien-être des salariés. En respectant les gestes barrières et la distanciation nécessaire, les personnes peuvent désormais conserver – et entretenir – des relations de proximité tout en maintenant leur activité. Travaillant dans un même espace, elles sont – et restent – en sécurité tout en conservant les liens relationnels indispensables à la qualité de vie au travail.
souple PVC – stabilisée afin d’éviter tout effet de dilatation – affiche une épaisseur de 0,5 mm. Elle se décline – aussi – en tissu Cristal FR. Elle assure une isolation thermique et fait office de barrière efficiente face aux projections, notamment les postillons. Elle est – aussi – autoextinguible. Elle se nettoie très facilement avec une peau de chamois et de l’alcool isopropylique ou simplement à l’eau savonneuse.
Bandalux a décliné cette gamme Shield en trois versions pour répondre à l’aménagement de tous les espaces intérieurs :
Largeur de l’écran : 80 à 590 cm
Hauteur de l’écran – toile avec barres de charge comprises et hors câbles : 90 cm minimum
Hauteur de 80 à 180 cm pour largeur de 200 cm
Hauteur de 180 à 590 cm pour largeur de 180 cm
Deux largeurs de store : 137 et 180 cm – Autres dimensions sur demande
Hauteur maximale : 320 cm – Autre hauteur sur demande
Caisson en aluminium naturel : 85 mm – Option finition alu laqué blanc
Manœuvre à chainette ou option de motorisation (moteur Bandalux avec batterie rechargeable intégrée – sans raccordement électrique)
Bandalux en France : Le groupe espagnol a un siège social à Lyon qui fait également office de showroom et un deuxième showroom implanté à Toulouse.
L’éditeur belge CRUSO a fait appel au designer d’origine japonaise Keiji Takeuchi pour la nouvelle collection Springback : une table basse et une chaise dédiée à un espace de détente, privé ou professionnel.
Marque belge de mobilier, Cruso propose des objets contemporains conçus par des designers internationalement reconnus. Les produits sont conçus pour un usage dans la sphère domestique, comme dans un environnement professionnel. À noter, ils sont conçus dans un processus de production éco-responsable avec des matières premières locales et durables, une fabrication européenne ainsi qu’un transport uniquement terrestre.
La nouvelle collection Springback designée par Keiji Takeuchi
Pour sa nouvelle collection, Cruso a fait appel au designer Keiji Takeuchi . Les premiers éléments dévoilent une chaise et une table basse, déclinés en chêne ou le noyer. Les lignes courbes assurent un confort et s’inscrivent dans une esthétique très épurée, intemporelle, en laissant la part belle au matériau noble. L’ensemble est fixé sur une structure en acier qui confère à la fois légèreté et robustesse à la composition.
Pour répondre à la demande de Cruso de limiter au maximum l’empreinte écologique, et de livrer les produits dans un emballage minimal, Keiji Takeuchi a recherché avant tout la simplicité. Grâce à un procédé d’ingénierie appelé « Springback », 10 vis seulement sont nécessaires pour assembler la chaise au design intemporel. En un tour de main, chaque pièce peut être assemblée avec facilité pour un usage immédiat.
Vendredi 29 mai se tiendra le 4e webinaire organisé par l’Ameublement français en partenariat avec Intramuros Magazine et le Courrier du Meuble et de l’Habitat. Le designer Patrick Jouin et Bernard Reybier, dirigeant l’entreprise Fermob et président du French Design by VIA débattront sur les questions que pose la réouverture des restaurants.
Les ENTRETIENS CONTRACT sont une nouvelle forme de prise de parole du groupement Contract de l’Ameublement français. En partenariat avec INTRAMUROS Magazine et le Courrier du meuble et de l’Habitat, et EQUIPHOTEL, ce rendez-vous est un dialogue entre industriels, agenceurs, architectes d’intérieur et designers, pour questionner les enjeux de la profession.
Pour cette quatrième édition, en collaboration avec l’agence 14 septembre, seront abordés les nouveaux enjeux qui s’ouvrent pour les professionnels du Contract, autour des axes suivants pour la réouverture des restaurants :
– Les mesures d’urgence sont à prendre sans oublier la séduction
– Les changements profonds de la définition d’un restaurant
VENDREDI 29 MAI à 14h
Patrick JOUIN et Alain DUCASSE ont élaboré un dossier “DESIGN DE LA DISTANCIATION SOCIALE” présenté à Emmanuel MACRON le 24 avril 2020.
Pour Bernard REYBIER, dirigeant l’entreprise FERMOB et président du French Design by VIA, le design dans les valeurs stratégiques est un pilier de l’entreprise FERMOB.
Ce webinaire est animé par l’Ameublement français, avec :
• Samya AHAMADA EQUIPHOTEL pour transférer vos questions en direct
En présence de
• Béatrice GRAVIER (Directrice d’EQUIPHOTEL)
• Mx FLAGEOLLET (Ligne Roset Contract)
• François SALANNE (Intramuros et Le Courrier du Meuble et de l’Habitat)
(Réservé aux professionnels : industriels, agenceurs, architectes d’intérieur, designers)
Pour vous inscrire, c’est ici
Pour tout renseignement contactez philippe.jarniat@ameublement.com
“Chair Times” est une invitation à voyager dans le temps, à retracer l’histoire des designs modernes des sièges de Vitra.
Les designers Hella Jongerius, Antonio Citterio, Ronan Bouroullec et d’autres présentent cet “océan de chaises” : 125 pièces de 1807 aux modèles créés à l’aide d’une imprimante 3D sont exposées dans l’entrepôt du fabricant suisse, formant une épopée narrée par Rolf Fehlbaum, président émérite de Vitra.
“Les chaises sont d’importants témoins d’une époque. Elles sont les portraits de leurs utilisateurs et reflètent le procédé de fabrication qu’elles font émerger.”
Rolf Fehlbaum
Un film de : Heinz Bütler
Production : HOOK Film & Kultur Produktion GmbH en coopération avec le Vitra Design Museum, 2018
Durée : 90:05
Fin avril, le Mobilier national annonçait un plan de relance pour les métiers d’art et le design d’un montant d’un demi-million d’euros, entre commission d’acquisition exceptionnelle, campagne de restauration et ventes aux enchères.
Rencontre avec Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national pour préciser les grandes lignes de ces actions, et montrer comment l’institution entend bien être une actrice dynamique des réorganisations nécessaires dans un monde marqué par la pandémie.
Vous avez annoncé un fort soutien aux métiers d’art et du design,en débloquant des enveloppes pour des campagnes d’acquisition et de restauration sur le plan national. Une volonté de positionner le service public, en ces temps de crise, comme un acteur de la relance de la demande ?
Hervé Lemoine : Ces filières des métiers d’art et du design sont particulièrement fragilisées par la crise, il est essentiel que le service public se mobilise, en particulier pour aider des petites structures, des créateurs moins protégés – et en particulier les jeunes – pour les aider à traverses cette période difficile.
La campagne de restauration va porter sur des collections des années 30-50, comment s’est fait ce choix ?
H. L. : C’est une collection très complète, qui n’a d’ailleurs jamais été exposée, et qui demande pour la restauration des savoir-faire très pointus sur certains matériaux (parchemin, galuchat…) que nous n’avons justement pas dans nos ateliers ; cela permet de solliciter des maîtres d’art sur l’ensemble du territoire avec des expertises particulières, et par ces commandes, de les accompagner économiquement. L’objectif, à terme, est de montrer cette collection au public.
Justement, vous avez multiplié depuis deux ans des actions envers le public, entre la première participation aux Journées du Patrimoine, à la FIAC, la Design Parade, aux Journées Européennes des Métiers d’Art… Il y a cette volonté d’être plus visible, de multiplier les actions de diffusion ?
H.L. Le Mobilier national est avant tout le mobilier de la nation. Cet accès au public par la diffusion est essentiel pour qu’il comprenne ce que nous faisons, comment nous intervenons. En général, quand on pense au Mobilier national, spontanément on l’associe à la notion de patrimoine, de par les activités de restauration et de conservation de collection de mobilier depuis le XVIIe siècle. Mais l’aide à la création a toujours été présente, et la création contemporaine aussi, notamment depuis 1964 avec la création de l’Atelier de Recherche et Création. Une centaine de designers ont collaboré avec l’ARC, pour la conception de plus de 630 prototypes. Cette mission était bien sûr dans une approche créative expérimentale, autour de la technique, des matériaux, pour la production de pièces de très haute qualité, qui vont être diffusées ensuite dans des galeries, des musées d’art…
Et vous avancez aujourd’hui vers des activités de coédition, comme récemment la conception de la collection Hémicycle, désignée par Philippe Nigro en collaboration avec Ligne Roset.
H.L. : Oui c’est toujours dans l’idée d’être complémentaire, d’apporter un savoir-faire, des possibilités de prototypage qui n’auraient pu être testée en usine. Il ne s’agit pas d’une source de royalties – NDLR ; les royalties résultant de cette collection sont intégralement réaffectés à une aide à la jeune création – , il s’agit avant tout de promouvoir aussi des collections« labellisées » Mobilier national pour aménager par exemple des espaces publics, comme une vitrine de l’excellence française.
Dans vos annonces est mentionnée une vente aux enchères à l’automne, au profit des hôpitaux ?
Une précision importante sur ce point : nous n’allons pas mettre des trésors en vente ! Nous organisons régulièrement des ventes aux enchères avec du mobilier déclassé, qui par exemple, meublait des appartements de fonction au XIXe siècle, et qui font le bonheur de brocanteurs et d’antiquaires, et qui quittent ainsi nos entrepôts pour trouver des secondes vies chez des particuliers.
En revanche, ce qui est inédit, c’est l’affectation que nous souhaitons faire du produit de cette vente. Pour la première fois, nous proposons d’inscrire ce projet dans notre plan de soutien aux designers français, au service des hôpitaux.
En partenariat avec la Fondation de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), nous allons identifier les besoins très concrets qui ont émergé, en écoutant les soignants, les usagers de ses services. Grâce au talent de nos designers l’expression de ces besoins sera convertie en projet, pour, par exemple, repenser certains espaces ou certains usages.
La somme récoltée lors de cette vente, va donc servir à financer ce projet : mobiliser les designers au moyen d’un appel à idées pour mettre à l’étude et concevoir un projet. En un mot, il s’agit de mettre le design et l’excellence de nos métiers au service des hôpitaux.
Tout cela, nous le ferons en partenariat avec la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les équipes de l’AP-HP pour soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein des39 hôpitaux qui composent l’AP–HP.
Au Mobilier National, nous avons la conviction que le design va jouer un rôle clef pour anticiper nos modes de vie dans « le monde d’après », en repensant nos usages et notamment les structures de soin et de santé. C’est d’ailleurs une tradition pour le Mobilier National d’être un acteur engagé au service du public, en phase avec son époque. Notre Atelier de Recherche et de Création s’est toujours investi sur ces enjeux avec des designers de renom qui ont conçu des projets très intéressants comme des lits d’hôpitaux, avec Alain Richard dans les années 1970, des berceaux pour des services pédiatriques, ou bien encore des blocs sanitaires, avec par exemple le projet de Bernard Moïse.
Nous ne sommes plus les « ateliers royaux », nous sommes aussi acteurs de la création contemporaine, avec la dimension sociale qui y est attachée à notre mission de service public, et une attention forte portée à la jeune création.
Finalement, cette période de crise joue un rôle « d’accélérateur » de la politique que vous menez depuis deux ans autour de l’aide à la création contemporaine ?
Oui, les plans d’action d’acquisitions exceptionnelles auprès des designers et des éditeurs et galeries françaises viennent renforcer les divers appels à projets, à concours qui ont déjà été lancés. Et nous sommes là aussi pour soutenir les expressions artistiques par des savoir-faire que nous sommes seuls à maîtriser. Conservation, restauration, création, transmission, diffusion, recherche, nous avons avant tout une approche systémique dans notre démarche. « Moderne depuis des lustres » reste notre ligne de conduite, entre tradition et innovation. Et dans la période actuelle, il est essentiel pour nous d’accompagner les écosystèmes fragiles de la création.
Ses organisateurs l’ont confirmé ce matin en webconférence : pour le moment Maison et Objet devrait bien se tenir du 4 au 8 septembre, et accueillerait en guest star l’architecte Franklin Azzi. Confirmation définitive attendue mi-juin.
Dans toute la prudence de ces premiers jours de déconfinement, Philippe Brocart, directeur général de Maison et Objet, annonçait ce matin maintenir pour le moment l’édition du salon de septembre tout en respectant les contraintes des mesures sanitaires actuelles. Avec un bémol : une décision définitive prise mi-juin, en fonction de l’évolution des autorisations de rassemblements de plus de 5000 personnes (actuellement interdits jusqu’au 31 août), et bien sûr des conditions de déplacements internationaux.
Franklin Azzi, “Designer of the year”
Pour cette édition, dans la logique de renforcement de l’activités Projets du salon, l’événement accueille en « Designer of the year » l’architecte Franklin Azzi. Une volonté de mettre en avant la réflexion commencée – et depuis devenue incontournable compte tenu de l’actualité – autour des nouveaux modes de travail, des aménagements des espaces de travail. Et, partant, d’insister sur l’importance de repenser les projets d’architecture et de design en tenant compte de l’écosystème environnemental dans lequel ils s’inscrivent, et en intégrant la notion de cycle de vie dans les approches.
En choisissant Franklin Azzi, c’est un ambassadeur de ces nouvelles approches que Maison et Objet met en avant. L’architecte a fait de la réhabilitation des lieux une véritable signature de ses projets . Que ce soit la Tour Montparnasse ou l’îlot de Beaupassage à Paris, un travail en cours sur l’aménagement des toitures en espaces ouverts et végétales à l’image du rooftop à venir des Galeries Lafayette, ou des espaces de coworking, il questionne la structure même de l’espace dans une relecture du lieu ouverte sur les traces de son histoire, et l’optimisation de ses usages, une certaine conception de la continuité pour mieux transformer l’existant, le révéler en utilisant son potentiel. Pour lui, « la compréhension de l’existant est essentielle », qu’à travers son diagnostic, à l’image d’une démarche médicale, la force de création de l’architecte va résider dans sa compréhension des enjeux techniques déjà à l’oeuvre, sur lesquels il va pouvoir s’appuyer ou détourner, pour mieux être créatif. Pour lui, l’ époque est à la flexibilité, à la modularité, dans une approche avant tout contextuelle, et la signature architecturale est à l’humilité, « quand on conçoit, on doit se dire que dans vingt ans ce sera retravaillé par un confrère » tout en concevant dans un choix de matériaux pérennes pour être « garantis à vie ».
Architecte, architecte d’intérieur, avec son équipe pluridisciplinaire, il conçoit aussi selon les besoins de ses clients des éléments de mobilier, ce qui lui permet une approche à des échelles très différentes de l’organisation spatiale et des usages. « La génération qui arrive est celle de l’hybridation, de la confrontation des époques et des méthodes, nous sommes des ensembliers de concepts. » Et c’est ce qu’il constate dans les approches des modes de travail, et qu’il compte scénographie de façon immersive au Parc des Expositions de Villepinte en septembre : dans la recherche iconographique qu’il a menée avec son équipe, il constate que dans les modes de travail ou de mobilier, finalement, à travers l’histoire, toutes les notions de cloisonnement / décloisonnement, de sphère privée/ professionnelles, de rencontres, de circulation, ont déjà été abordées. Par cette vision transversale, il ne s’agit pas d’ opérer des retours en arrière, mais de « stimuler le champ des possibles à inventer ».
L’Alufacture présente sa collection de tables SMALL XL réalisée avec le concours du studio C+B Lefebvre pour Rochebobois. Leur fabrication 100% aluminium permet de jouer sur les effets visuels : les pieds brillants contrastent avec l’aspect satiné brossé des plateaux. La géométrie variable de ces tables basses – ronde ou longue – permet de juxtaposer les différents modèles au gré des envies ou des besoins.
C+B Lefebvre produit depuis 20 ans maintenant, aussi bien pour le grand public que les professionnels. Catherine, architecte issue de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble et Bruno, designer passé par l’EnsAD et l’ENSCI-Les Ateliers, mettent leur complémentarité au service d’un design innovant et cohérent. Pour le duo, il s’agit “de définir la meilleure combinaison entre ce que le client souhaite, la volonté et la capacité de l’entreprise tout en anticipant tendances et technologies.”
Récompensé à multiples reprises par leurs pairs – Label VIA, JANUS du Design, Prix de l’innovation de Maison&Objet… – le couple se fait aussi leur voix. Notamment Bruno : l’ancien assistant de Philippe Starck est administrateur depuis 2005 de l’AFD, dont il est aujourd’hui le Vice-Président, et membre de Designers+. Basé en Rhônes-Alpes/Auvergne, ce réseau de professionnels du design vise à structurer et animer la filière en accompagnant ses adhérents et leurs projets dans leur montée en compétence.
Au début du mois d’avril 2020, les entreprises françaises de la Mode & du Luxe se sont engagées à fabriquer les masques et les surblouses nécessaires aux personnels soignants dans leur lutte contre le Covid-19. Le Comité Stratégique de la filière annonçait récemment la création du groupement “Savoir Faire Ensemble” afin de confirmer et coordonner son engagement.
Tribune. “Depuis quatre semaines, à travers la France, nous sommes plus de 830 entreprises de toutes tailles, mobilisées pour un objectif commun : mettre à profit nos outils industriels pour fabriquer ce dont les Français ont cruellement besoin, masques et surblouses.
Pour la majorité d’entre nous, nous n’avions jamais fabriqué ces produits. Pourtant, dès l’annonce du confinement, nous avons eu la volonté de nous investir totalement afin de contribuer à cet effort collectif et spontané. Ce choix, nous l’avons fait en conscience et avec la fierté de rendre service, nous tous, femmes et hommes qui œuvrons au sein de nos entreprises. Sans rien perdre de nos acquis, ni oublier nos clients, nous avons pris le risque de mettre de côté nos habitudes, nos commandes en attente, pour plonger dans l’inconnu en relevant le défi de ces processus de fabrication nouveaux.
Ce mouvement de fond s’est renforcé jour après jour, nos productions se consolident avec déjà plus de 8,7 millions de masques fabriqués. Au-delà d’un indispensable coup de main solidaire, c’est un véritable engagement auquel nous nous tenons : fabriquer des millions de produits pour protéger la population française.
Cet engagement, nous le prenons aussi en pensant à l’avenir.
L’industrie du textile et de l’habillement a perdu un grand nombre d’emplois lors des dernières décennies à la suite de vagues successives de délocalisation. Ancrée dans nos territoires, elle a su conforter son haut niveau de savoir-faire, d’agilité et de créativité. Elle est prête à affronter tous les défis. Aujourd’hui, au-delà du sentiment de se rendre utile face à la crise du COVID-19, c’est la conviction partagée par tous ceux qui oeuvrent courageusement dans les ateliers, dans les entreprises, dans les sites industriels de notre pays.
La mode toujours se réinvente. C’est en s’attachant à ce qu’elle soit durable, innovante et transparente que nous pourrons renforcer notre compétitivité, participer à la relocalisation industrielle et créer des emplois.
C’est pour aujourd’hui et pour demain l’ambitieuse mission que nous nous fixons : SAVOIR FAIRE ENSEMBLE.”
Moins d’un mois après son lancement, les sommes récoltées par l’initiative Design x life avoisinent aujourd’hui les 25 000 euros, pour près de 80 dessins et objets vendus au profit de l’AP-HP. Les ventes continuent jusqu’au 31 mai.
The Art Design Lab organise, depuis le 10 avril 2020, une vente caritative au profit des personnels soignants et des chercheurs du Groupe Hospitalo-Universitaire AP-HP Sorbonne Université. À l’origine de cette initiative se trouvent Sam Baron et Karine Scherrer. Dès le début du confinement, le designer souhaitait montrer le rôle que pouvait avoir le design dans la crise : “il me semblait important de montrer à la société et notamment au personnel médical que notre communauté créative met ses capacités au service des autres, autant au quotidien que dans une situation comme celle que nous vivons.” Très vite, les deux coéquipiers décident de mettre leurs carnets d’adresses en commun et de mobiliser leur communauté face à l’urgence. Constance Guisset, Inga Sempe, Isabelle Daëron, Matali Casset, François Azambourg, Guillaume Delvigne, Formafantasma… Aujourd’hui, ce sont près de 150 designers français et internationaux qui ont répondu à l’appel de solidarité.
Le monde du design s’est mobilisé, chacun à sa façon. Des designers partagent leurs fichiers de création en open source, des écoles mettent à disposition leur parc machines pour la fabrication de visières de protection. La démarche de Sam Baron et Karine Scherrer s’inscrit en complément de ces actions et mises en commun. La galerie parisienne met en vente les dessins, parfois les prototypes, et d’autres objets mis à disposition gratuitement par les designers qui prennent part à Design x life (lire “Design for life”). “Je voulais valoriser le travail de recherche et d’étude qui fait partie intégrante de la démarche de création. Les dessins sont comme des livres ouverts, ils reflètent la personnalité du designer”, explique la fondatrice de l’Art Design Lab. Un lien intime que l’acquéreur pourra proroger, puisque les designers se sont engagés à leurs envoyer les dessins achetés dès la fin du confinement, soit à partir du 11 mai 2020.
25 000 euros déjà récoltés
La fourchette de prix est large, puisque certains dessins se vendent 100 euros, d’autres 1000 euros voire 5 000 euros pour le “Carnet de bord, Confinement 2020” de Ruedi Baur, “une œuvre comme un work in progress dans l’air du temps” selon Karine Scherrer. Bien que la galeriste ait proposé une base de prix – 380 euros pour un dessin au format A4, 480 euros pour un A3 – les designers étaient bel et bien les derniers décisionnaires. “Beaucoup ont choisi de vendre leurs dessins à 100 euros” confie-t-elle, car “il s’agit bien d’une initiative simple et généreuse. Nous voulions la rendre abordable au plus grand nombre avec l’idée centrale du “1 dessin = 1 don”.” Un projet qui, à ce jour, a récolté plus de 25 000 euros.
La totalité des produits de cette vente (hors frais bancaires), qui se poursuit jusqu’au 31 mai 2020, sera reversée à la Fondation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
En parallèle, il est possible de fair un don direct au fonds d’urgence Covid 19 de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
Soutien aux designers par des commandes renforcées, nouveaux achats d’œuvres contemporaines intégrées dans les collections, lancement d’une campagne de restauration d’ampleur pour soutenir la filière métiers d’art sur le territoire français, mise en place d’actions pour l’acquisition de matières premières dans des circuits courts… Le Mobilier national débloque une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros pour un plan d’actions d’envergure et conforte son rôle d’acteur de premier plan auprès des créateurs et son attention envers la jeune avant-garde. Sans oublier son rôle citoyen, avec une vente aux enchères au profit du personnel soignant. Un signal fort de cette institution multiséculaire, qui, en ces temps troublés, propose une politique de la demande, un véritable « New Deal »…
Depuis le 17e siècle, leMobilier national assure des missions de conservation et de restauration de ses collections, dont les plus contemporaines ont été créées dans ses ateliers, grâce à la mobilisation de savoir-faire exceptionnels de manufactures de prestige. Depuis deux ans, l’institution multiplie les actions d’ouverture en direction du public et des professionnels, en prenant part à des événements majeurs comme les journées du patrimoine ou la dernière FIAC, en envisageant une première participation à la Milan Design Week, comme une présence à l’Exposition universelle de Dubaï en 2021. Dans cette volonté d’ouverture et d’inscription dans les temps présents, de premières coéditions ont été également développées entre son atelier de recherche et des éditeurs, à l’image de la récente collaboration avec Philippe Nigro et Ligne Roset.Parallèlement, 2019 et 2020 ont vu s’accroître le rythme d’appels à projets auprès de la jeune avant-garde, et des partenariats avec des événements défricheurs de talents comme la DesignParade. Or, en ces temps de crise planétaire, avec près de 500 partenaires – artisans d’art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes d’intérieur… – l’institution est de ce fait au cœur d’un écosystème aujourd’hui particulièrement fragilisé. C’est pourquoi leMobilier national a décidé plus que jamais d’être proactif et engagé auprès des créateurs et débloquer un budget exceptionnel de 500 000 euros pour financer un plan de relance, sous l’impulsion de son directeur Hervé Lemoine : « Le rôle du Mobilier national n’est pas uniquement d’être un Gardien du Temple.(…) Notre institution n’a jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu’il représente, doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social.»
Plus de 250 000 euros de soutien aux artistes et designers
Le Mobilier national annonce une enveloppe exceptionnelle de 250 000 euros, spécialement affectée pour le soutien à la création et l’enrichissement de ses collections. Dès la fin du confinement, une commission d’acquisition exceptionnelle sera mise en place. Elle aura pour ambition d’acquérir des œuvres d’artistes et de designers de la scène française (cartons de tapisserie, plans et maquettes de projet de design mobilier). Ces œuvres ont vocation à être prototypées au sein de l’Atelier de Recherche et de Création ou tissées dans les manufactures des Gobelins, Beauvais ou de la Savonnerie. Elles intègreront directement dans les collections.
Parallèlement, le Mobilier national annonce débloquer un autre budget pour renforcer l’acquisition directe de créations contemporaines de designers auprès d’éditeurs et de galeries françaises. Ces œuvres viendront elles aussi compléter la collection actuelle de 130 000 pièces. Rappelons que cette collection a vocation a être « vivante », à circuler pour des expositions, aménager des lieux officiels…
Enfin, dans le cadre de son récent programme de coédition (la commercialisation de meubles édités en lien avec l’Atelier de Recherche et de Création), le Mobilier national prévoit le réinvestissement intégral des « royalties » perçus en 2020 lors de ces collaborations, dans des projets en faveur de la jeune garde du design, notamment dans le cadre du « Campus métiers d’art et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec le Rectorat de Paris.Il s’agit pour l’institution de soutenir les initiatives et recherches visant les mutations actuelles et futures des usages.
Plus de 200 000 euros de soutien à la filière Métiers d’art et Artisanat
Le Mobilier national annonce la mise en œuvre exceptionnelle d’un plan de 150 000 euros pour la restauration de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950. Cette campagne inédite sera confiée aux artisans (ébénistes, menuisiers en siège, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs textile…) qui maillent le territoire français. Le Mobilier national double ainsi ses commandes à son réseau de sous-traitants, notamment ceux bénéficiant du dispositif « Maître d’Art » en concertation avec l’Institut National des Métiers d’art. Parallèlement est lancé un premier plan d’action de 50 000 euros pour la relocalisation de l’achat de matières premières et l’aide au développement des circuits courts – la laine, le lin, la soie –, en développant une production de tapisserie et de tapis qui intègre progressivement des laines venant des troupeaux français. Ce plan est le résultat d’une réflexion et de recherches sur le territoire pour identifier, « labelliser » les cheptels correspondant à la qualité recherchée et proposer une alternative à l’importation de ces matières.
Le Mobilier National continue d’être aux côtés des soignants
Après avoir livré près de 8000 masques aux hôpitaux de Paris, Montpellier et Beauvais, le Mobilier national annonce l’organisation d’une vente aux enchères inédite de ses collections sorties du domaine public (l’institution peut en effet « aliéner » du mobilier n’ayant plus de valeur d’usage ni de valeur patrimoniale sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés). Les bénéfices de cette vente seront intégralement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. L’institution peut en effet « aliéner » du mobilier dont la valeur patrimoniale est limitée, sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés. Cette vente exceptionnelle de mobiliers « déclassés » devrait avoir lieu en septembre, lors de la Paris Design Week ou des Journées du patrimoine, précisions qui seront apportées dans les prochaines semaines.
Silvera révèle son protocole de reprise d’activité, qui devrait être lancé le 4 mai 2020. Les showrooms devraient rouvrir le 11 mai, date annoncée du déconfinement.
Le distributeur de mobilier n’a pas attendu qu’Édouard Philippe présente son plan de déconfinement à l’Assemblée nationale, pour préparer sa reprise d’activité. Il a récemment révélé son protocole de “reprise et de continuité de notre activité en toute sécurité”. À partir du 4 mai 2020, l’activité logistique reprendra progressivement afin d’être la plus opérationnelle le 11 mai, date officielle du déconfinement national. Les showrooms devraient rouvrir le même jour.
Ce protocole de reprise d’activité est le fruit d’études et de concertations en interne, et s’appuiera sur un guide de mesures et de préventions sanitaires strict. Parmi les mesures retenues figurent différentes consignes à l’attention des employés de bureau et des employés de dépôt, des règlements relatifs à l’utilisation des espaces communs et des directives pour encadrer les interactions des monteurs livreurs avec les professionnels et les clients lors de la réception, livraison et montage du mobilier.
Un kit sanitaire Covid-19 sera mis à disposition des employés de Silvera, contenant notamment un justificatif de déplacement professionnel, ainsi que des masques FFP1 et des gants jetables, en plus de matériel de désinfection.
Au programme de la nouvelle collection de Vitra annoncée pour l’automne : une réédition de la Chaise Tout Bois de Jean Prouvé, la chaise Moca de Jasper Morrison et le fauteuil Citizen de Konstantin Grcic et les vases Découpage des frères Bouroullec.
La Chaise Tout Bois de Prouvé rééditée
Conçue en 1941, à travers sa forme, la Chaise Tout Bois exprime l’intention de Prouvé de fournir une solidité supplémentaire au niveau de la transition entre l’assise et le dossier, là où l’anatomie humaine exerce la charge la plus importante. Le profil de la partie arrière du cadre – les pieds arrière et le support du dossier – fait référence à ce transfert de charge et est une caractéristique typique des créations de Prouvé, tant dans le domaine du mobilier que de l’architecture.
Pendant la guerre, Prouvé a créé plusieurs prototypes de cette chaise afin de tester la résistance de sa structure ainsi que les assemblages, la position des pieds et la connexion entre l’assise et le dossier. L’essence choisie était fonction des disponibilités de l’époque. Après la guerre, le chêne était à nouveau disponible en quantité suffisante, et ce siège a finalement été réalisé en chêne et en contreplaqué, et en1947, il est lauréat du concours « Meubles de France ». Plus tard, la Chaise Tout Bois a été remplacée par une version démontable en métal et en bois qui a fait place au modèle n°305, associant également un piètement métallique avec une assise et un dossier en bois – connu aujourd’hui sous le nom de Chaise Standard.
La réédition proposée par Vitra correspond à l’une des variantes de la création de Jean Prouvé de 1941, dont la construction ne nécessite aucune vis. La hauteur et la géométrie de l’assise sont les mêmes que celles de la chaise Standard et répondent donc aux normes et exigences actuelles. L’aspect et le toucher chaud du bois offrent un contraste intéressant avec la conception structurelle pratique, typique de l’approche fonctionnelle de Prouvé. En chêne clair ou en chêne teinté foncé, l’assise sera disponible cet été.
Fauteuil Citizen de Konstantin Grcic
La nouvelle collection Vitra comprend aussi le fauteuil Citizen conçu par Konstantin GRCIC, remarquable par son esthétique et son ergonomie : l’assise est suspendue à trois câbles offrant un agréable mouvement de balancement, tandis que le dossier est solidement fixé au cadre en acier. Cette expérience d’assise dynamique est soulignée par l’effet d’enfoncement du cadre en porte-à-faux monté sur un piètement pivotant. Citizen se caractérise par son cadre en tube d’acier qui définit la structure et la forme de la chaise, ainsi que par le coussin d’assise librement suspendu, semblant flotter au-dessus du piètement. Alors que l’assise et le dossier sont rembourrés, la structure et le cadre métallique sont délibérément laissés visibles.
La chaise Moca de Jasper Morrison
Par sa sobriété et ses lignes intemporelles, le siège Moca est une expression de la philosophie de design « super normal » du designer britannique Jasper Morrison. Le piètement est composé de deux arcs en acier tubulaire – l’un formant les pieds avant et le support du dossier, l’autre constituant les pieds arrière. Deux coques en contreplaqué revêtu de placage sont montées sur les éléments du piètement, formant une assise et un dossier confortables aux formes anatomiques. La conception du protecteur d’empilage fixé entre l’assise et le dossier assure une protection optimale de la surface plaquée. Les coques de Moca sont en chêne plaqué naturel ou foncé et le piètement est disponible en version chromée ou avec une finition émaillée mate très robuste, formée d’un revêtement en poudre.
Les Vases Découpage de E. et R. Bouroullec
Ils avaient fait l’objet d’une sublime scénographie lors de l’édition 2019 de Milan. Les vases Découpage consistent chacun en une combinaison d’un récipient cylindrique coulé et d’un ensemble de plaques et de barres abstraites en argile qui peuvent être fixées ou placées à l’intérieur du vase. Tous les éléments présentent une apparence artisanale distincte et sont disponibles dans une variété de couleurs – ensemble, ils créent des compositions poétiques dont l’aspect diffère sous tous les angles : fantaisiste, ironique, insolite, vivant. « Les arrangements forment un équilibre fragile, car les couleurs et les couches contrastantes convergent pour créer une nouvelle harmonie », explique Ronan Bouroullec.
Le 13 avril 2020, Emmanuel Macron annonçait que les établissements d’enseignement supérieur ne pourraient rouvrir leurs portes qu’au début de l’été. Une annonce qui a obligé les écoles de design à s’organiser au mieux pour ne pas pénaliser leurs élèves dans l’obtention de leur diplôme.
Les crèches, les établissements scolaires primaires et secondaires français accueilleront progressivement les élèves dès le 11 mai 2020, premier jour de déconfinement. En revanche, les établissements d’enseignement supérieur attendront le début de l’été pour la reprise des cours en présentiel. Cette décision concerne notamment les écoles de design, qui assurent la continuité virtuelle des cursus depuis le 17 mars. Des modalités certes imposées par le gouvernement, mais auxquelles les établissements se sont très vite, et très bien adaptés. “Il a fallu très rapidement développer un plan permettant la continuité de nos enseignements” explique l’administration de l’École de design Nantes Atlantique, “nous n’avons de cesse depuis le début du confinement de veiller à ce que chacun ait le matériel, la connexion, le soutien, la formation nécessaires à ce dispositif d’enseignement à distance.” Même son de cloche chez nos voisins belges, où la suspension des cours est effective depuis le 16 mars. Le CAD (College of Art & Design) et son directeur Éric Maquet font leur possible “pour ne pas trop changer la quantité et la qualité des projets que les étudiants doivent réaliser. Après tout, ces trois ou quatre projets sont leur carte de visite pour décrocher un emploi.”
La visioconférence pour maintenir l’accompagnement des étudiants
Avec la distanciation sociale et le confinement, la visioconférence s’est imposée comme LA solution pour assurer une continuité pédagogique et permettre aux professeurs et étudiants de communiquer. Chaque école décide de la fréquence : à Bruxelles “ils se retrouvent une à deux fois par semaine sur Zoom”, à l’ENSCI-Les Ateliers “trois jours de suivi sont assurés pour soutenir les élèves”. La réduction des échanges ne signifie pas une baisse de la qualité, bien au contraire. Pour Éric Maquet, “ça les pousse à être plus précis et plus concis dans la présentation de leurs projets et de leurs problématiques.”
En plus du contact professeurs-étudiants, ces derniers continuent à communiquer entre eux. Les élèves de l’école Strate Lyon ont reproduit leur campus dans son intégralité sur le jeu Minecraft. “Ils ont construit leur campus virtuel pour se réunir, se l’approprier, mais aussi participer à des cours, fabriquer des projets, exposer leurs travaux, mais également le faire visiter aux futurs inscrits et aux passionnés de design” explique le directeur Guillaume Lom Puech. Cette virtualité ouvre les perspectives puisque les autres écoles du groupe Strate (Paris, Lyon, Singapour et Bangalore) construisent aujourd’hui leur campus sur le même jeu vidéo.
Adapter les projets, la notation et les jurys
La fermeture des établissements d’enseignement supérieur interroge quant à la validation des projets, le passage devant les jurys et l’obtention des diplômes. Autant de questions auxquelles les écoles tentent de répondre.
Les ateliers de projets ont dû être adaptés. Pour les étudiants de la rue St Sabin, la thématique a changé, s’ancrant désormais dans la crise actuelle. Par exemple, l’atelier dirigé par François Azambourg avec Elena Tosi Brandi s’oriente sur le design en temps de crise, tandis que l’atelier de Ionna Vautrin et Nounja Jamil travaille sur l’effet papillon (actions et répercussions) et la mécanique des imaginaires (confinement et voyage). Pour les étudiants belges par contre, la situation “pourrait poser problème” selon le directeur du CAD. “Cela peut-être difficile pour faire les prototypes”, puisqu’ils n’ont pas accès aux matériaux nécessaires pour construire leur banc de musée bimatière (2e année) ou leur lampe (3e année).
Le passage devant un jury est une condition sine qua non pour obtenir son diplôme de designer. Que les élèves se rassurent, ils sont maintenus. Face à la situation, les écoles les ont repoussés. À Nantes, “les deux jurys de diplômes sont programmés à la rentrée, en septembre et en novembre. Si un élève rencontre des difficultés pour trouver un stage, il peut même demander à échanger son passage.” Une solution bienvenue, bien que peu d’étudiants l’ont pour l’instant sollicité. À l’ENSCI, les changements ont plus d’implications. L’administration de l’école a dû reporter “la session de mars 2020 du diplôme de Créateur industriel au mois de juillet, car un seul élève a pu passer devant le jury avant le confinement.” Cela met la session de juillet 2020 en suspens, puisque “les élèves doivent avoir accès aux ateliers et aux machines de l’ENSCI pour préparer leurs projets de diplôme.” De l’autre côté de la frontière, l’administration du CAD attend les modalités de tenue des examens, que la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny doit donner le 27 avril. Dans l’attente d’une décision, “un jury est prévu pour la deuxième quinzaine de juin, mais il se fera sans les jurés invités.”
Les écoles se montrent solidaires
Les gestes de solidarité envers le personnel hospitalier, qui lutte contre la pandémie de Covid-19, se multiplient en France et dans le monde entier. Les écoles de design ont mis leur parc machine à disposition afin de prendre part à cette chaîne solidaire. Les imprimantes 3D de l’école de Design de Nantes Atlantique ont été prêtées et servent en ce moment même à la conception de matériel d’aide à la respiration. Celles de l’ENSCI-Les Ateliers ont été mises à profit de l’Initiative 3D, et ont permis la fabrication de plus de 600 visières de protection, dont 300 à destination l’hôpital Tenon (Paris 20e). À Nantes encore, l’administration a fait don de l’ensemble des masques de ses ateliers au CHU voisin. Elle associe même ses partenaires à la chaîne puisqu’elle “leur a mis notre module de formation au Design Thinking en e-learning, à des conditions tarifaires particulières. La somme récoltée sera entièrement reversée à l’Institut Pasteur.”
L’ENSCI se montre aussi solidaire envers ses étudiants les plus en difficultés. Poursupporter ceux qui sont confinés dans leur appartement parisien, sans revenus, et qui se trouvent dans l’obligation de payer leur loyer, l’école a mis en place une aide monétaire pour les élèves en difficulté, dont le montant n’a pas été dévoilé.
Les écoles de design ont dû se réinventer pour répondre, en un temps record, à la crise sanitaire et ses enjeux. Strate Lyon a même décidé de créer un concours. “Ce concours ouvert a pour but de faire éclore leur créativité en réinventant des dispositifs de robotique sociale afin de venir en aide aux professionnels de santé, aux entreprises et aux communautés dans le besoin” assure Guillaume Lom Puech. Une démarche qui montre que le design, placé au cœur de l’action, devient un outil pour faire face aux situations inhabituelles.