Le Mobilier national lance un plan d'action de 500 000 euros pour soutenir les créateurs

Le Mobilier national lance un plan d'action de 500 000 euros pour soutenir les créateurs

Soutien aux designers par des commandes renforcées, nouveaux achats d’œuvres contemporaines intégrées dans les collections, lancement d’une campagne de restauration d’ampleur pour soutenir la filière métiers d’art sur le territoire français, mise en place d’actions pour l’acquisition de matières premières dans des circuits courts… Le Mobilier national débloque une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros pour un plan d’actions d’envergure et conforte son rôle d’acteur de premier plan auprès des créateurs et son attention envers la jeune avant-garde. Sans oublier son rôle citoyen, avec une vente aux enchères au profit du personnel soignant. Un signal fort de cette institution multiséculaire, qui, en ces temps troublés, propose une politique de la demande, un véritable « New Deal »…

Depuis le 17e siècle, leMobilier national assure des missions de conservation et de restauration de ses collections, dont les plus contemporaines ont été créées dans ses ateliers, grâce à la mobilisation de savoir-faire exceptionnels de manufactures de prestige. Depuis deux ans, l’institution multiplie les actions d’ouverture en direction du public et des professionnels, en prenant part à des événements majeurs comme les journées du patrimoine ou  la dernière FIAC, en envisageant une première participation à la Milan Design Week, comme une présence à l’Exposition universelle de Dubaï en 2021. Dans cette volonté d’ouverture et d’inscription dans les temps présents, de premières coéditions ont été également développées entre son atelier de recherche et des éditeurs, à l’image de la récente collaboration avec Philippe Nigro et Ligne Roset.Parallèlement, 2019 et 2020 ont vu s’accroître le rythme d’appels à projets auprès de la jeune avant-garde, et des partenariats avec des événements défricheurs de talents comme la DesignParade. Or, en ces temps de crise planétaire, avec près de 500 partenaires – artisans d’art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes d’intérieur… – l’institution est de ce fait au cœur d’un écosystème aujourd’hui particulièrement fragilisé. C’est pourquoi leMobilier national a décidé plus que jamais d’être proactif et engagé auprès des créateurs et débloquer un budget exceptionnel de 500 000 euros pour financer un plan de relance, sous l’impulsion de son directeur Hervé Lemoine :  « Le rôle du Mobilier national n’est pas uniquement d’être un Gardien du Temple.(…) Notre institution n’a jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu’il représente, doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social.»

Plus de 250 000  euros de  soutien aux artistes et designers

Le Mobilier national annonce une enveloppe exceptionnelle de 250 000 euros, spécialement affectée pour le soutien à la création et l’enrichissement de ses collections. Dès la fin du confinement, une commission d’acquisition exceptionnelle sera mise en place. Elle aura pour ambition d’acquérir des œuvres d’artistes et de designers de la scène française (cartons de tapisserie, plans et maquettes de projet de design mobilier). Ces œuvres ont vocation à être prototypées au sein de l’Atelier de Recherche et de Création ou tissées dans les manufactures des Gobelins, Beauvais ou de la Savonnerie. Elles intègreront directement dans les collections.
Parallèlement, le Mobilier national annonce débloquer un autre budget pour renforcer l’acquisition directe de créations contemporaines de designers auprès d’éditeurs et de galeries françaises. Ces œuvres viendront elles aussi compléter la collection actuelle de 130 000 pièces. Rappelons que cette collection a vocation a être « vivante », à circuler pour des expositions, aménager des lieux officiels…
Enfin, dans le cadre de son récent programme de coédition (la commercialisation de meubles édités en lien avec l’Atelier de Recherche et de Création), le Mobilier national prévoit le réinvestissement intégral des « royalties » perçus en 2020 lors de ces collaborations, dans des projets en faveur de la jeune garde du design, notamment  dans le cadre du « Campus métiers d’art et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec le Rectorat de Paris.Il s’agit pour l’institution de soutenir les initiatives et recherches visant les mutations actuelles et futures des usages.

Plus de  200 000 euros de soutien à la filière Métiers d’art et Artisanat

Le Mobilier national annonce la mise en œuvre exceptionnelle d’un plan  de 150 000 euros pour la  restauration de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950. Cette campagne inédite sera confiée aux artisans (ébénistes, menuisiers en siège, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs textile…) qui maillent le territoire français. Le Mobilier national double ainsi ses commandes à son réseau de sous-traitants, notamment ceux bénéficiant du dispositif « Maître d’Art » en concertation avec l’Institut National des Métiers d’art. Parallèlement est lancé un premier plan d’action de 50 000 euros pour la relocalisation de l’achat de matières premières et l’aide au développement des circuits courts – la laine, le lin, la soie –, en développant une production de tapisserie et de tapis qui intègre progressivement des laines venant des troupeaux français. Ce plan est le résultat d’une réflexion et de recherches sur le territoire pour identifier, « labelliser » les cheptels correspondant à la qualité recherchée et proposer une alternative à l’importation de ces matières.

Le Mobilier National continue d’être aux côtés des soignants

Après avoir livré près de 8000 masques aux hôpitaux de Paris, Montpellier et Beauvais, le Mobilier national annonce l’organisation d’une vente aux enchères inédite de ses collections sorties du domaine public (l’institution peut en effet « aliéner » du mobilier n’ayant plus de valeur d’usage ni de valeur patrimoniale sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés). Les bénéfices de cette vente seront intégralement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. L’institution peut en effet « aliéner » du mobilier dont la valeur patrimoniale est limitée, sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés. Cette vente exceptionnelle de mobiliers « déclassés » devrait avoir lieu en septembre, lors de la Paris Design Week ou des Journées du patrimoine, précisions qui seront apportées dans les prochaines semaines.

https://www.youtube.com/watch?v=NkmEHQfTttA

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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Créer des objets lumineux à partir d’objets d’atmosphère, d’était un peu l’idée directrice de « Néophore ». Un projet carte blanche mené par Lionel Dinis Salazar et Jonathan Omar qui forment Döppel Studio depuis 2016. « On a fait beaucoup de collaborations avec des marques et on voulait repasser sur de la pièce unique avec une galerie. On a très vite pensé à Tools pour son esprit avant-gardiste et les prises de risques qu’elle avait pu prendre sur certaines collections. Nous avons rencontré le directeur Loïc Bigot il y a un an et demi avec qui il y a eu un réel échange d’idées tout au long du projet » raconte le duo.

Un symbole : l’amphore

L’idée de partir de la symbolique de l’amphore, ce vase antique le plus souvent utilisé comme contenant, est venu assez instinctivement. Le duo avait en effet eu l’occasion de travailler sur le thème de l’amphore lors de sa participation au concours de la Villa Noailles en 2016. Pour cette exposition, l’objectif de cette collection était cette fois-ci de lui faire prendre une toute autre fonction. « On a voulu retravailler la valeur d’usage de l’amphore en lui retirant cette faculté de contenant pour apporter de l’immatériel avec la lumière. On a confronté l’artefact de ce vase avec un objet plus technique, qui est ici le néon flex. » Pour réaliser les pièces, le duo s’est accompagné de la céramiste tourneuse Aliénor Martineau de l’atelier Alma Mater, situé à la Rochelle. Une première pour le duo, qui a dû sortir de l’aspect industriel pour se tourner vers l’artisanat et accepter l’aléatoire. Toutes les pièces sont par ailleurs recouvertes d’un émail avec nucléation, dont la composition permet d'obtenir des effets complexes qui laissent une part d’imprévu et rendent ainsi chaque pièce unique.

Exposition "Néophore" par Döppel Studio à la Tools Galerie © Ophélie Maurus

3 dessins, 12 possibilités

L’exposition « Néophore » présente ainsi douze pièces, sur une base de trois dessins qui ont ensuite été déclinés en fonction du passage du néon dans le vase. « On a volontairement pensé à des formes simples et archétypales, car on savait que la complexité, on l’amènerait avec le tressage et le néon. » Une technique minutieuse, puisque chaque vase est entouré ou enroulé de 2 à 3 mètres de néon, tressés par le duo lui-même. Une exposition qui ne manquera pas de retenir l’attention, à l’heure où les journées se raccourcissent et la lumière naturelle se fait de plus en plus rare…

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Meljac au salon Interior Exterior & Design Meetings !

Organisé à Cannes du 19 au 21 novembre, le salon Exterior & Design Meetings prend ses quartiers au Palais des Congrès. Un salon axé sur l’échange entre professionnels, pour présenter une large gamme de matériaux, d’objets et de mobilier pour les projets de luxe et haut de gamme. Parmi eux, le fabricant français d’appareillages électriques haut de gamme Meljac.

Sur le stand D18 du salon, la marque française Meljac, spécialisée dans la conception d’interrupteurs haut de gamme présentera une large gamme d’interrupteurs, prises de courant, liseuses. En effet, les visiteurs pourront découvrir les diverses gammes standards mais également quelques exemples de réalisations sur-mesure, qui sont un des incontestables atout de la marque.

Allier savoir-faire, qualité et personnalisation

Meljac c’est surtout des pièces qui mettent en avant la noblesse du laiton, proposé sous divers formats et combinaisons possibles de mécanismes. La marque présentera également à ses visiteurs tous les offres en termes d’habillages, qu’il s’agisse de thermostats, de systèmes domotiques, de commandes de climatisation, de stores, de son… Des pièces proposées avec 29 finitions, issues d’un traitement de surface effectué en interne, gage du savoir-faire minutieux de la marque, permettant de fait de pouvoir proposer des Nickels, des Chromes, des Canon de Fusil, des Bronzes ou encore de la dorure.

En parallèle, la marque propose une offre de personnalisation qui fait sa force. En effet, qu’il s’agisse de gravures, de résines, de leds, rétroéclairage… Meljac offre de nombreuses options avec plusieurs designs et finitions de leviers ou de boutons-poussoirs, que les visiteurs auront l’occasion de découvrir sur le stand.

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Le designer Edgar Jayet propose Unheimlichkeit, une nouvelle collection plus complète que ses précédentes et pensée comme un hommage au siècle des Lumières.

Voici une collection aux origines aussi diverses qu'à l'inspiration hors du temps. Hommage aux métiers d'art du XVIIIe siècle ainsi qu'au tissage vénitien, Unheimlichkeit est une collection contemporaine construite sur l'héritage du passé. Une dualité porteuse d'un concept et « d'un supplément d'âme » évoqué dans le nom même de la collection : Unheimlichkeit. Un mot concept inventé par Freud et traduit il y a plus de trois siècles par la reine Marie Bonaparte comme une « inquiétante étrangeté ». Une évocation aussi floue que intrigante réhabilitée par le designer, Edgar Jayet, dans cet ensemble de sept modules.

©Stéphane Ruchaud

Une association de techniques et de connaissances

Derrière son nom allemand, Unheimlichkeit est le fruit d'une rencontre transalpine. Inspiré par l'Hôtel Nissim de Camondo et sa vaste collection de pièces du XVIIIe siècle, Edgar Jayet avait depuis quelque temps l'idée de conjuguer son goût pour le mobilier d'antan et la création contemporaine. Une envie « de prolonger l'histoire » concrétisée en 2022 lorsqu'il rencontre à Venise où il séjourne fréquemment, la designer textile Chiarastella Cattana. Débute alors une collaboration faite de savoir-faire croisés où le travail de l'ébénisterie historique rencontre celui du tissage. Un projet nouveau pour le designer qui mêle ainsi « la structure d'un meuble typiquement français du XVIIIe siècle réalisée avec des pièces en fuseau (modules de forme pyramidale) reliées entre elles par des dès d'assemblages (petits cubes situés aux intersections du meuble), et un travail de passementerie issu d'un tissage italien originellement utilisé pour les lits de camp et nommé branda. » Une association esthétique mais également technique. « Avec la réutilisation de cette structure constituée de modules développés au XVIIIe siècle, nous pouvons facilement ajuster nos pièces en fonction des besoins de nos clients. » Un atout renforcé par l'absence de contrainte structurelle de l'assise, uniquement maintenue par deux cordons de passementerie. Une finesse grâce à laquelle « la toile semble flotter sur le cadre comme par magie, dégageant ainsi cette notion d'inquiétante étrangeté » résume le créateur.

©Stéphane Ruchaud

Travailler le présent pour ne pas oublier le passé

« Concevoir des collections contemporaines en y incorporant les techniques du passé est presque un exercice de style auquel je m'astreins pour faire perdurer ces savoir-faire, explique Edgar Jayet. C'est la raison pour laquelle on retrouve la passementerie dans plusieurs de mes créations. » Convaincu par l'importance de rassembler les époques, le designer précise avant tout travailler l'épure de chaque projet. « Unheimlichkeit montre qu'il est possible de faire du contemporain avec les techniques anciennes. Mais cela passe par la nécessaire obligation de faire fit de l'ornementation car c'est elle qui vieillit dans un projet, pas la structure. Ce décor servait autrefois à transmettre des messages ou des idées. Au XIXe siècle son utilisation surabondante et en toute direction menant à l'éclectisme signe véritablement sa fin et conduit progressivement vers le XXe siècle et sa maxime : form follows function. » Une lignée dans laquelle le designer s'inscrit. « A l'agence, nous essayons de récupérer l'essence même du mobilier en le dégageant au maximum de l'ornementation contextuelle et souvent anachronique. De cette façon, nous pouvons restituer des pièces de notre temps, mais semblant malgré tout flotter entre les époques. » Une démarche engagée dans les dernières collections d'Edgar Jayet où se retrouvent des typologies de meubles aujourd'hui disparues. On note par exemple le paravent d'un mètre de haut présenté à la galerie Sofia Zevi à Milan en 2023, mais également le siège d'angle. « Finalement, je crois que la permanence du style passe par le travail de la main. C'est elle qui apporte le supplément d'âme, le Unheimlichkeit théorisé par Freud, mais c'est également par son biais que les techniques refont vivre les époques passées » conclut-il.

©Stéphane Ruchaud
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