Paris Design Week
Silvera agrandit son réseau de showrooms avec quatre nouveaux espaces à Paris, Bordeaux, Lyon et Marseille, avec chacun sa propre spécificité.
Créé en 1990 par Paul et Fabienne Silvera, la marque devenue référence sur la scène du design français et international élargit encore son réseau avec l’ouverture de quatre nouveaux espaces français. Des lieux hybrides et distincts, tant par leur offre que par leur structuration.
Une ouverture en trois temps à Paris
C’est au coeur du 7e arrondissement parisien, rue Gribeauval qu’un nouvel espace Silvera, conçu comme l’appartement d’un esthète collectionneur sera inauguré en septembre. Situé non loin de son showroom parisien rue du Bac, le lieu réparti sur trois étages, sera dans ce sens ouvert en trois fois. Alors que le rez-de-chaussée avait été ouvert en juin, le sous-sol sera dévoilé le 6 septembre à l’occasion de la Paris Design Week et le 1er étage fin 2023. Un showroom multimarques, qui servira d’écrin à certaines marques et designers choisis parmi lesquels Tacchini avec des pièces de Tobia Scarpa, David et Nicolas, Gordon Guillaumier, Studio Pepe, DeSede et le DS, Gallotti&Radice, et Massimo Castagna…
En parallèle, le showroom pop-up Silvera du Boulevard Saint-Germain accueillera dès septembre la marque danoise Gubi, qui exposera ses créations phares et ses nouveautés. Ce sera également l’occasion de découvrir leur collaboration avec GamFratesi. Inauguration le 7 septembre pendant la Paris Design Week.
Un premier showroom à Bordeaux
Autre ouverture évènement de cette rentrée, Silvera Bordeaux, attendu pour le 27 septembre. Première implantation bordelaise, c’est au sein d’un hôtel particulier du 19ème siècle entièrement rénové par l’architecte bordelais Ludovic Cochet et situé en plein cœur historique de la ville que Silvera a choisi de s’installer. Pensé comme une maison de famille, les visiteurs se projettent dans un univers domestique familier d’exception. En effet, chaque espace a été pensé pour exprimer une ambiance particulière. Tour à tour, la cuisine, la salle à manger, le salon, la chambre, le dressing, le bureau, ou la bibliothèque suscitent des émotions particulières. Outre le B2C, ce lieu d’exception s’adresse aussi aux prescripteurs et aux architectes avec une matériauthèque de plus de 500 échantillons mise à disposition.
Un Cassina Store à Lyon
À Lyon, Silvera célèbre son partenariat de 25 ans avec l’éditeur italien Cassina à travers l’ouverture d’un espace dédié de 250m2, en parallèle du showroom du Grand Hotel Dieu, déjà existant. L’édifice qui l’abrite a été entièrement rénové par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Les visiteurs pourront y retrouver les éditions authentiques de la Collection Cassina iMaestri, qui célèbre ses 50 ans cette année, telles que les meubles emblématiques de Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Franco Albini, Gerrit T. Rietveld, ainsi que celles des nouveaux Maestri comme Gio Ponti et Vico Magistretti.
Double showroom à Marseille
Dernière ouverture attendue en cette rentrée, le double showroom rue de Paradis. à Marseille. Un nouveau lieu d’une supercie de 1200m2 situé 173 rue de Paradis, repensé par l’architecte Julien Fuentes et qui a une particularité : il est divisé en deux espaces. D’abord, un Cassina Store de 370m2 qui offre aux visiteurs différents espaces de vie, de repas et de nuit, conçus pour que l’on s’y sente comme chez soi. D’autre part, un showroom multi-marques, en complément du premier showroom marseillais inauguré à quelques numéros de là en 2018. À noter qu’une partie du lieu sera plus particulièrement destiné aux solutions de mobilier pour les entreprises. L’ouverture est prévue en octobre.
Plus d’informations sur : www.silvera.fr
Intitulé L’essentiel du droit d’auteur en 20 conseils, Profession designer, ce guide clair et synthétique très concret de par les nombres d’exemples mentionnés est à la fois essentiel en plus d’être gratuit !
Il est le fruit d’une initiative conjointe de l’ ADAGP et à l’AFD qui ont uni leurs forces et leur savoir pour dresser en 20 conseils un état des lieux du droit d’auteur à l’intention des designers. Comment protéger son travail dès l’étape de la création jusqu’à l’exploitation de l’œuvre ? Comment aborder la question des créations collectives ? Comment formuler un accord de confidentialité ? Comment intégrer le droit d’auteur dans un devis ? Comment intervenir lors d’une exploitation non autorisée ?… Rémunération, propriété intellectuelles, organisme de gestion… Les réponses apportées sont claires, précises, donnent une bonne première approche aux designers arrivant sur le marché et remettent les pendules à l’heure des plus aguerris. Et au passage rappelle l’importance des structures d’accompagnement comme l’ADAGP et l’AFD.
Les co-auteurs seront réunies sur un talk à la Paris Design Week le jeudi 7 septembre à 18h à l’espace Commines.
Guide disponible en pdf sur www.adagp.fr
Du 6 au 10 septembre, le collectif Meet Met Met invite 20 designers sur l’exposition « Feu » autour d’un seul et même objet : le cendrier.
Le collectif à but non lucratif MEET MET MET, fondé en 2022 par les designers Helder Barbosa, Thibault Huguet et Jean-Baptiste Anotin du studio Waiting For Ideas, présente à l’occasion de la Paris Design Week «FEU!». Une première exposition pour laquelle 20 designers sont invités à explorer l’objet cendrier sous toutes ses formes. À travers cette exposition, le collectif souhaite réunir et promouvoir une nouvelle vague créative indépendante et souvent en auto-édition. « MEET MET MET est une prise de parole de notre génération dans la scène actuelle du design, un espace créatif où l’on se rassemble pour unir nos forces, tout en restant indépendant» expliquent notamment les trois fondateurs.
Un seul et même objet : le cendrier
En tant qu’objet d’art et de design caractéristique, le choix du cendrier était idéal car celui-ci offre une grande liberté créative dans ses formes et dans les matériaux sollicités pour le réaliser. Une exposition qui réunira les créations de Nice Workshop, Arnaud Eubelen, Quentin Vuong, Axel Chay, Sabourin Costes, Bram Vanderbeke Samy Rio, Carsten in der Elst, Sho Ota, Hall Haus, Supertoys Supertoys, Heim Viladrich, Thibault Huguet, Helder Barbosa, Waiting For Ideas, Laurids Gallée, Ward Wijnant, Lea Mestres, Wendy Andreu, Marie & Alexandre.
Exposition « Feu », du 6 au 10 septembre, 7 rue des Gravilliers, Paris 3e.
Depuis sa création en 2016, aKagreen se donne pour mission de végétaliser les espaces de travail et cultiver le bien-être par les plantes. À travers des installations pérennes dans les bureaux ou éphémères le temps d’un événement, aKagreen pense les plantes comme des éléments essentiels de la conception d’espace. Entretien avec Sabrina Ananna, co-créatrice du concept.
Entreprise labellisée B-Corp, aKagreen a été créée par Sabrina et James, deux Parisiens « en mal de vert qui avaient envie de remettre un peu plus de végétal dans le quotidien urbain ». Après six ans d’existence, les chiffres sont pour le moins parlants : depuis ses débuts, l’entreprise a rendu plus verts 500 espaces de travail, ce qui correspond à 15 000 plantes installées au total. « C’est une manière de contribuer à (r)éveiller les consciences environnementales et provoquer un changement des comportements. Nous sommes engagés et soucieux de notre impact, c’est pourquoi nous sommes labellisés B Corp » explique Sabrina.
En septembre, Akagreen a œuvré à l’occasion de la Paris Design Week en aménagement le café Intramuros à l’espace Commines, lieu où se sont tenus les différents talks de la semaine. Une touche de vert qui a su faire du bien au moral, et aux poumons !
Vous défendez le fait de « cultiver le bien-être grâce aux plantes ». Dans quelle mesure leur présence dans les lieux de vie est-elle bénéfique ?
Le pouvoir des plantes sur nos comportements et notre santé n’est plus à prouver. De très nombreuses études le confirment. Les plantes agissent au niveau du bien-être, de la créativité, de l’humeur, du stress, de la productivité, de la fatigue… Elles ont un impact psychologique et physiologique positif réel. Chez aKagreen, nous ne considérons pas les plantes comme de simples objets de décoration mais comme des êtres vivants qui vont interagir avec les personnes qui les entourent pour créer un lien émotionnel positif proche de ce que nous pouvons ressentir en pleine nature. Aujourd’hui, avec les différentes crises que nous vivons, les plantes ont plus que jamais un rôle à jouer dans l’aménagement des espaces où nous passons énormément de temps.
Comment s’organisent vos interventions ?
Le projet a bien évolué depuis sa création en 2016 puisqu’aujourd’hui, nous végétalisons principalement des espaces de travail. Notre objectif est de créer des lieux de vie plus vivants, propices à l’échange et à la créativité. Dans cette optique, nos végétalisations sont généralement pérennes puisque les plantes sont installées pour durer et s’épanouir au fil des années. Autour d’un système “clés en main”, nous nous occupons de la préparation, de la livraison, de l’installation puis de l’entretien des plantes.
Voyez-vous un moyen de faire lien entre plantes et design ? Comment cela pourrait-il se traduire ?
En fonction de l’ampleur des réalisations, nous sommes régulièrement amenés à travailler avec des architectes. De fait, les plantes sont intégrées en amont du projet comme un élément architectural à part entière. Elles apparaissent sur les plans et des pièces de mobiliers sont conçues spécialement pour accueillir les différentes variétés de plantes choisies. Bien loin de la plante oubliée dans un coin, le végétal s’intègre comme un élément essentiel dans la conception des espaces, ouverts et flexibles.
Le choix des plantes est-il important ?
Nous considérons que l’impact visuel des plantes est unique. À elles seules, elles peuvent créer une atmosphère incomparable. C’est pourquoi le choix des variétés est essentiel. Chez aKagreen, nous avons l’habitude de mixer les plantes usuelles avec certaines variétés plus rares et exceptionnelles. Rien n’est laissé au hasard, toutes les plantes sont présélectionnées par rapport aux conditions de l’espace et ensuite plantées dans des endroits stratégiques pour assurer la pérennité de chacune en fonction de la lumière et de la température.
À l’Espace Commines, Intramuros propose son traditionnel Café, en partenariat avec Vitra et Akagreen. Un lieu de rencontres où se détendre, tenir ses rendez-vous, se restaurer et assister aux talks Paris Design Week x Intramuros. Retour sur le programme du vendredi 9 septembre.
17-17h50
Le bois, tendance ou intemporel ?
Bois tourné, bois massif, conjugaison de matières… Les collections présentes sur le marché traduisent un intérêt des consommateurs pour cette matière noble, revalorisée aussi par les possibilités techniques de la travailler. Focus sur l’hinoki, un bois sacré japonais facile à travailler et très sensoriel.
Avec Gregory Lacoua, designer pour les Éditions Souchet, Taro Okabe, architecte et Eñaut Jolimon de Haradener, PDG d’Alki.
18h-18h50
L’expérience client dans le virtuel
Entre site, développement d’applis et, aujourd’hui, incursion dans le métaverse, l’expérience client virtuelle est une pratique à part entière prise en compte dans le retail. Comment analyser le comportement client pour mieux créer de l’émotion ? Comment rendre un univers méta-sensible et attractif ? Et quels sont les impacts écologiques du développement de ce marché parallèle ?
Avec Johanna Rowe Calvi, UX designeuse, Sandra Gasmi, fondatrice de Demain !, et Anne Asensio, vice-présidente de Design Expérience Dassault Systèmes
À l’Espace Commines, Intramuros propose son traditionnel Café, en partenariat avec Vitra et Akagreen. Un lieu de rencontres où se détendre, tenir ses rendez-vous, se restaurer et assister aux talks Paris Design Week x Intramuros. Rappel du programme du jeudi 8 septembre.
17h-17h50
Au croisement des métiers d’art et du design, innover et valoriser le geste
À l’occasion des dix ans du mouvement Slow Made et de l’Année du verre, retour sur le rapport au geste, à la matière et à la démarche de design. Comment le design met-il au défi les savoir-faire, et vice versa ? Comment le retour au geste interroge-t-il la notion même de production, de commande ?
Avec Marc Bayard, responsable scientifique au Mobilier national et cofondateur du Slow Made, et Jean-Baptiste Sibertin-Blanc, designer, Marva Griffin, directrice Salone Satellite (en vidéo)
18h-18h50
Quel avenir pour les jeunes designers ?
Quels sont les nouveaux parcours de designers ? Comment intégrer le marché ? Quelles possibilités pour faire se rencontrer l’offre et la demande ? Quelles sont les difficultés au sortir du diplôme et quels tremplins ou passerelles sont à disposition ?
Avec Silvia Dore, présidente de l’AFD, Pathum Bila Deroussy, fondateur de Design Link, et Emily Marant, fondatrice de French Cliché (en visioconférence)
L’édition 2022 de la Paris Design Week (PDW) est placée sous le signe du méta-sensible. Durant dix jours, ce festival du design animera la capitale, rythmé par des installations dans des lieux insolites investis par des designers renommés et des artistes, des expositions de créateurs émergents, des mises en scène dans des showrooms. Repérages de la rédaction.
« Design for the Wild World », le Campus des métiers d’art et du design à l’Académie du Climat
Avec son titre en référence au livre éponyme de Victor Papanek, l’exposition « Design for the Wild World » présentée à l’Académie du Climat par le Campus des métiers d’art et du design – qui réunit les neuf plus grandes écoles de design de Paris et dix lycées d’excellence – met en avant des travaux d’étudiants qui interrogent les systèmes de production, les questions d’environnement et de consommation par le prisme du design.
Le design investit l’hôtel La Louisiane pour la seconde édition de Bienvenue Design
Une vingtaine de chambres de l’hôtel La Louisiane vont accueillir galeries, éditeurs et designers qui vont réagencer leur décoration dans des designs historiques ou plus contemporains. Le designer et architecte Harry Nuriev va notamment y produire avec son agence, Crosby Studios, une série de mobilier, investir divers espaces et recomposer une Louisiane 3D et virtuelle.
« Stolen Objects From Under the Sea », par Uchronia et Antoine Billore
À travers l’exposition de centaines de poissons en céramique et de coquillages, Uchronia et Antoine Billore contournent le monde VR pour nous permettre de découvrir des pièces conçues comme des reliques des mers par les meilleurs artisans français, à partir de matériaux tels que le raku, le stuc-marbre et la marqueterie de bois.
L’exposition de l’architecte d’intérieur Isabelle Stanislas à l’hôtel de Sully
L’architecte d’intérieur Isabelle Stanislas a imaginé une expérience scénographique entre intérieur et extérieur pour inviter le public à redécouvrir l’hôtel de Sully, une magnifique demeure construite sous Louis XIII. L’architecte y implante des folies architecturales et de nouvelles propositions de mobilier modulaire pour titiller la curiosité et créer une véritable fiction sensorielle.
La troisième édition de Design sur Cours, en partenariat avec le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art
La PDW est l’occasion pour les designers et les créateurs d’entrer dans les cours minérales ou arborées des hôtels particuliers du Marais pour les peupler d’installations inédites et monumentales. L’hôtel d’Albret, l’hôtel de Coulanges, l’hôtel de Soubise ou encore la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, avec Alexis Tricoire et son assise-pergola végétalisée et rafraîchissante Freshcity, sont mobilisés pour l’occasion.
« Inside Outside », au musée de la Chasse et de la Nature
L’installation « Inside Outside » fait suite à la résidence des artistes Laurel Parker et Paul Chamard à la Villa Kujoyama, en 2019, et à leur interrogation autour du rapport entre objet et papier. Évoquant les cloisons en papier washi, « Inside Outside » est la reconstitution d’un espace traditionnel japonais, puisant son inspiration autant dans les dioramas et les mises en scène de musées que dans celles tirées du théâtre et des films nippons.
Les Rising Talent à l’Atelier Néerlandais
Six designers et un artisan d’art des Pays-Bas ont été récompensés au salon Maison & Objet dans le cadre du programme Rising Talent Awards. L’Atelier Néerlandais présente leur travail, mélange d’un héritage cosmopolite, moderne et poétique, et d’une vision plus critique sur nos systèmes de consommation.
Focus sur le design portugais
Au-delà de la fabrication de produits, le Portugal affirme aujourd’hui sa capacité à créer autour de l’art, du design et de l’innovation. Un potentiel incarné par des maisons comme Vista Alegre, Viúva Lamego et Wewood, et auquel nous invite l’exposition « Métamorphose », à la galerie Joseph Minimes, conçue par le label Made in Portugal Naturally et scénographiée par le designer franco-portugais Christophe de Sousa.
De retour à Villepinte du 8 au 12 septembre, Maison & Objet a décidé de centrer sa seconde édition annuelle autour du thème du méta-sensible.
Avec 2 182 exposants attendus, Maison & Objet tend à créer un choc d’expériences qui oscilleront entre réalité et virtuel. « En 2020, nous avons tous été en mode résistance, en 2021, en mode résilience. 2022 marque une volonté de renaissance », témoignait à ce sujet Vincent Grégoire, directeur consumer trends & insights chez NellyRodi, et instigateur du thème.
Cristina Celestino, designeuse de l’année à M & O
Enfant, l’Italienne Cristina Celestino s’intéressait aux dessins de couleur et aux jeux créatifs mais sans plus. Aujourd’hui, elle juxtapose des matériaux remarquables pour des expériences tactiles exceptionnelles.
Future on Stage : un tremplin consacré aux jeunes entreprises du design
Grande nouveauté, le tremplin Future on Stage veut faire profiter de l’écosystème du salon aux jeunes entreprises qui font avancer le secteur du design, de la décoration et de l’art de vivre. Une occasion non négligeable de gagner en visibilité.
Les Rising Talents seront hollandais
Dans le cadre du programme Rising Talent Awards, six designers et un artisan d’art des Pays-Bas ont été sélectionnés, et leur travail sera présenté par l’Atelier néerlandais. Le mélange d’un héritage cosmopolite, moderne et poétique et d’une vision plus critique de notre système de consommation.
23 talks organisés en live
Cette année encore, le salon Maison & Objet sera l’occasion d’ouvrir les débats sur divers sujets. Pas moins de 23 talks sont attendus, abordant des thèmes liés au mobilier, aux matériaux, aux processus de création, aux NFT, aux espaces de travail, au design culinaire et bien plus encore…
Pour sa prochaine édition du 8 au 12 septembre 2022 au Parc des expositions à Villepinte, Maison et Objet met à l’honneur l’Italienne Cristina Celestino, nommée Designer de l’année.
Maison et Objet vient d’annoncer son choix de retenir l’architecte d’intérieur et designer italienne Cristina Celestino. Après l’avant-goût proposé à sa Milano Design Week où elle a participé à 7 installations (Radaelli Fioraio, Moooi,…) son futur « Palais Exotique » proposera une immersion dans une autre réalité, entre couleurs et nature.
Ce choix témoigne de la volonté du salon de souligner la géométrie, la précision des créations, avec leurs significations cachées, ainsi que la pluralité d’inspiration de la designer italienne, née en 1980. Après des études d’architecture à l’université IUAV de Venise, elle fonde la marque Attico Design en 2011 avant de créer son propre studio en 2013 : Cristina Celestino Studio. Tourné principalement vers le design et la direction créative, il s’adresse à une clientèle large, privée comme à des entreprises.
Cristina Celestino, « Designer of the year » à l’esprit de convivialité
Imprégnée par l’histoire, elle n’hésite pas à trouver dans celle-ci son sens du détail des lieux, des grandes figures d’Adolf Loos et Carlo Scarpa au baroque lombard en passant par Paris « J’aime Paris, explorer sa puissante monumentalité et ses immeubles haussmanniens. Ce sont des lieux débordants d’inspiration en matière de traitements des surfaces et de matériaux. » En mettant à l’honneur Cristina Celestino, Maison et Objet appuie donc les valeurs signatures de partage et de convivialité de la créatrice. Marquée par l’esthétique des petits cadeaux et des lieux de leur fabrication, l’esprit de convivialité guide ses créations. A titre d’exemple, le « sofa n’est pas un simple produit » pour elle, « C’est un lieu de rencontre et de bavardage pouvant offrir mille attitudes et typologies que j’ai beaucoup explorées dans mon travail. Pour moi, le sofa n’est pas seulement un produit. »
Dans une vision d’ensemble, elle multiplie les passerelles entre le design, la mode et l’art comme en témoignent ses projets Fendi et sa réalisation de boutiques Sergio Ross. Elle puise également dans ces domaines son sens du détail avec en particulier l’étude des bagues, des boucles d’oreilles et des boutons de manchette. Ses conceptions s’illustrent alors par leur diversité, le jeu sur les textures et les échelles, de l’urbain avec sa rénovation d’un immeuble brutaliste à Udine au design des détails et du mobilier.
On devrait retrouver cette vision transversale dans son « Palais Exotique », mêlant mélange des époques, des couleurs, scénarii et nature au sein de ce qu’elle exprime comme un « moyen de transporter les sens. » L’exposition au Parc des Expositions de Villepinte en septembre sera pour elle l’occasion d’offrir une immersion dans d’autres mondes ainsi qu’une réflexion sur les thèmes de la conversation, du partage ou encore de l’observation.
Projections virtuelles et retour à la matière : notre époque, riche en paradoxes, dresse des ponts entre des univers autrefois étanches, voire antinomiques. Entre mondes réels et virtuels, Maison et Objet choisit d’orienter son édition de septembre sur des expériences sensibles et sensorielles, attentif à une société en quête d’émotion et d’évasion, entre défiance et renaissance. Décryptage par Vincent Grégoire, directeur Consumer Trends & Insights chez NellyRodi.
« En 2020, nous avons tous été en mode résistance, en 2021, en mode résilience. 2022 marque une volonté de renaissance. » Avec le Covid, la peur de perdre le goût, l’odorat, et la sensation de vase clos qui donne un sentiment de limiter l’espace où porte le regard, s’est développée une réaction de retour à la prise en compte des sens… voire un rapport au monde en mode « hypersensible ». Depuis la maison-refuge, à côté des digital native, les boomers se sont mis à apprivoiser le numérique, une appropriation du digital accélérée, qui n’appelle pas de marche arrière. Vincent Grégoire observe ainsi une fracture générationnelle avec des «quinquados » qui refusent un éventuel déclassement par l’âge, qui côtoient une jeune génération qui a enchaîné des périodes de crise et qui n’a pas connu la vie sans Internet et qui gère parallèlement au quotidien une vie numérique à travers les réseaux sociaux, en mode ludique comme en mode projet. Le digital devient un média comme un autre, il accompagne naturellement l’expérience physique, et l’augmente plus que s’y substitue.
Hybridation des univers
Un choc d’expériences, qui tend à rendre poreuses les frontières entre les mondes réels et virtuels. Un besoin de tangible parallèlement à une volonté de se projeter, et vite, de s’immerger, car les outils technologiques ont depuis bien longtemps modifié notre rapport au temps. Visite virtuelle en preview de la visite physique d’un showroom, création NFT en complément de l’objet édité… les nouveaux entrepreneurs brouillent les pistes et testent dans le métaverse des projets avant de les éditer, utilisent les réseaux sociaux comme des mondes inspirants.
C’est cette fusion des mondes que Maison et Objet a choisi de mettre en avant, à travers le thème « Méta-sensible » qui va porter son édition de septembre, et infuser la Paris Design Week.
En mode ludique
Une volonté de mettre en avant de nouvelles énergies, des esthétiques détonantes, d’observer des nouveaux usages après cette réappropriation du « chez-soi » qui a marqué ces années rythmées par différents confinements. Le « cocon » de l’habitat évolue doucement vers un cadre toujours protecteur mais plus joyeux, aux formes rebondies, dans le développement d’une esthétique fantasmatique… irriguée par les passages entre les mondes : à l’image des collections de Pink Stories, PolsPotten, Mojow ou l’Italien Saba (qui propose déjà ses canapés sous forme de NFT).
Maison et Objet : détecteur de talents
Si Maison et Objet cherche à traduire dans son choix de « tendances » le cœur vivant de la société, le salon aussi a décidé d’accentuer sa volonté de mettre en avant la jeune création. Parallèlement aux Rising Talents Awards (en septembre consacrés à la scène néerlandaise), le label Future on Stage mettra l’éclairage sur de jeunes maisons d’édition.
Parallèlement, la Paris Design Week – notamment dans la section Factory – se fera l’écho de cette époque résolument « phygital », en présentant des projets dédiés à la matière, que ce soit dans sa valorisation par le geste ou sous l’angle de l’innovation écologique, dans une promesse de mises en scène faisant appel au design numérique.
Une édition qui s’annonce généreuse, enthousiaste, éclectique, dans un « besoin de sens et d’émotion » : l’attente est créée, aux exposants de répondre à cette envie du public d’être surpris.
Du 8 au 12 septembre
Maison et Objet (Parc des Expositions – Villepinte)
Paris Design Week
Sous ses doigts, la terre se transforme en vases à la peau de pêche ou charbon noir, et les arbres se parent d’excroissances céramiques, aux doux volumes hybrides… Remarquées lors de la dernière Paris Design Week, les nouvelles pièces de la designer normande Stéphanie Langard illustrent le pouvoir de transfiguration de la matière, floutant les frontières entre art et design.
Elle prend un malin plaisir à faire passer la matière pour ce qu’elle n’est pas. Designer, sculptrice, céramiste, architecte d’intérieur, directrice artistique, cette créatrice aux nombreux talents, née en 1976, aime surtout insuffler beauté et poésie à ses ouvrages. Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design (ESAD) à Reims, passée par la case de l’Art Center College of Design de Los Angeles et de la Domus Academy de Milan, elle tient son goût des matériaux naturels et des savoir-faire hautement menés, des heures passées, enfant, dans l’atelier de son père ébéniste. Toutefois, sa grande et luxueuse « Toupie » de verre soufflé, bois d’olivier, lanières de soie et cuivre, impropre à l’usage, remarquée lors des D’Days de 2014 au Musée des Arts Décoratifs de Paris, comme son étonnante « chaise d’arbitre Emile » de 2015, interrogeant de manière espiègle notre aptitude à nous adapter, témoignent de ses dispositions à transcender le geste que lui dicte une technique.
Jeux de Dupes
Sélectionnée, en 2019, pour représenter la France à la 10ème Biennale internationale de la céramique de Gyeonggi, en Corée du Sud, elle semble aujourd’hui revenir à ses premiers amours, en explorant le plus souvent le grès et le bois de Frêne de la Forêt d’Eu, chère à son cœur, pour leurs aspérités et qualités intrinsèques, parfois insoupçonnées. Aidée de dessins très précis, elle fait immerger de la terre des formes sans formes, sensuelles, presque malléables. En effet, la céramique de ses vases aux lignes élégantes, souvent modernistes, semble tendre à s’y méprendre. Leur modelé travaillé au racloir ou au papier de verre peut donner l’illusion d’un feutre de laine qui respire. D’ailleurs, elle semble en avoir fait sa signature que l’on retrouve exposée chez Superstudio, lors de l’évènement « 1000 Vases » pour la Milan Design Week de septembre 2021, ou encore durant l’ultime Paris Design Week, au 80 rue de Turenne, à travers « Bodies », son solo show présentant un corpus de 60 pièces.
La Nature humaine
En septembre et octobre derniers, « Crowned Trees », installation composée de cinq pièces en bois de Frêne et grès a aussi investi la Place du Louvre, entre beffroi néogothique de l’église Saint-Germain-L’auxerrois, nature urbanisée et musée du Louvre. D’un très bel effet, cet ensemble au milieu duquel trônait un imposant tronc accueillant, en son centre, un étonnant « couple », interpellait par son esthétique ambigüe. Travaillant les surfaces irrégulières de ces bois comme une peau jusqu’à en faire apparaître les moires, Stéphanie s’est emparée du déséquilibre de leurs volumes et ondulations, les couronnant de pièces en grès, aux formes organiques, parfois sur le fil, presqu’humaines, qui semblent se parler, s’étreindre, voire réfléchir…
De ces troncs destinés au feu ou à devenir parquet car possédant trop de défauts, Stéphanie Langard fait donc surgir de surprenantes présences, fantomatiques, sensuelles, jouant sur l’illusion de leurs matières, couleurs et reflets éclatants au soleil. Laissant à tous la liberté de se les approprier par le toucher, Stéphanie Langard fait de ses créations design une belle matière à réflexion et à mystère.
A St-Germain-des-Prés, l’hôtel la Louisiane a laissé place à Bienvenue Design, un évènement imaginé par Olivier Robert et Jean-François Declercq, dénicheur de talents belges et internationaux.
Un dédale de chambres au style vintage
La Louisiane, hôtel historique, un peu confidentiel, n’a pas été choisi par hasard. Souvent comparé au Chelsea Hotel de New York par ses résidents et fidèles voyageurs, les murs de La Louisiane sont chargés d’histoire. Ce bâtiment labyrinthique, à peine retouché, dans son jus, a été le lieu de rencontres et de pauses privilégiées des écrivains, peintres, plasticiens, musiciens, cinéastes, photographes. Depuis Verlaine et Rimbaud, de célèbres personnalités y ont séjourné, Juliette Gréco, Miles Davis, Nan Goldin, Lucien Freud, les Pink-Floyd, Quentin Tarantino. En 1943, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en firent le QG des Existentialistes, un véritable refuge… De tous temps, l’établissement est un chez-soi à part, participant aux libertés artistiques, festives et amicales. C’est aussi l’hôtel, des fidèles clients et artistes tels que Picasso, César, le couple Dali, Amanda Lear, Giacometti, Takis, Cy Twombly ou encore le critique d’art Michel Leiris, Keith Haring qui dessinait sur les serviettes.
JEAN-FRANÇOIS DECLERCQ, DENICHEUR DE TALENTS, chambre 19
Pour le galeriste belge fondateur de l’Atelier Jespers à Bruxelles, ce lieu mythique de La Louisiane, où il séjourne régulièrement, résonnait comme une évidence. C’est un hôtel resté authentique, mystérieux, son histoire se mêle aux évènements éphémères, proche de mon travail de design historique et création contemporaine. Dans sa scénographie, il présente le collectif français Ker-Xavier et le designer belge Arnaud Eubeleun, les Chaises du Soir dessinée par Benoit Maire, rééditées en 100 exemplaires par WE DO NOT WORK ALONE, produites par Fermob. En1988 j’ai acheté ma première pièce vintage. Aujourd’hui j’ai absorbé le design historique, pour révéler les talents d’aujourd’hui. Ma sélection de de pièces de designers est une proposition personnelle hybride entre art et design. Ainsi, au sein du parcours sinueux des couloirs de l’hôtel, les créateurs invités ont investi quelques chambres, pour y installer des univers à la fois contemporains et poétiques étroitement liés à la nostalgie des lieux. Particularité de La Louisiane, on y refait la déco, on repeint les murs, on change la moquette le temps d’une exposition, en témoignent le travail de ces quatre artistes et designers.
LOU VAN’T RIET, DES TRIPTYQUES TACTILES, chambre 20
Cette jeune artiste bruxelloise est partie du constat suivant : dans les musées ouverts à tous, on pourrait transgresser le regard habituel du spectateur face aux œuvres. J’ai toujours été attirée par la perception des œuvres d’art, briser la règle du « ne pas toucher », rapprocher le spectateur, introduire une action. J’en ai même fait une thèse en observant tout simplement les gens, leurs attitudes, leurs comportements face à un tableau, une sculpture…. Son œil s’exerce dès ses études d’architecture et de design à Bruxelles, puis dans la mégapole de New-York où elle débute à la Chamber Gallery et en collaboration avec l’artiste pluridisciplinaire Katie Stout. Devant les œuvres de Lou van’t Riet, on est conquis par la plénitude des couleurs, l’évocation des grands espaces inspirés de ses voyages, l’acier laqué découpé à la perfection que l’on manipule aisément. Ces Triptyques, ultra résistants en acier émaillé, changent de formes, de couleurs, selon l’ouverture ou la fermeture des panneaux articulés sur des charnières. Avec du recul, on a une autre perception… A travers ses créations, l’artiste fait un pas de côté ; le spectateur est appelé à s’engager lui-même à interférer, avec l’œuvre et de changer son regard et son appréhension.
MARC BAROUD, CONFLUENCE DES FORMES, chambre 36
On ne présente plus ce designer inclassable, transdisciplinaire, aussi bien architecte d’intérieur que designer de produits ou de marque, oscillant entre deux cultures, libanaise et française. Bien qu’il soit plus habitué aux murs neutres des galeries qu’au décor vintage, Marc Baroud investit les lieux de la Louisiane en remodelant l’espace dans son intégralité. On a pu y découvrir ou re-admiré la collection Dot to Dots conçue entre 2021 et 2020. Les pièces, bibliothèque et étagères Intersections, tables ou bancs Segments, lampes Articulations, confirment l’étendu et l’éclectisme de ses recherches sur des structures souples ou des principes constructifs d’inspiration moderniste. Sa méthode de conception suit le passage de l’état d’idée à l’état d’objet et ouvre le champ des possibles vers des créations plus libres, évoluant vers des typologies de formes et de matériaux singulières. On plonge dans son univers organique et voluptueux. On est absorbé par la matière sophistiquée savamment polie, d’une bibliothèque en aluminium dont les modules non standardisés s’adaptent aux livres que l’on y place, ou d’un groupe de tables modulables et informelles, qui invite au toucher.
TIM LECLABART, INFLUENCE BRESILIENNE, chambre 38
Ce jeune créateur dessine depuis peu, après une première vie professionnelle à la galerie James, qui fut spécialisée dans le design brésilien. Si Tim Leclabart assume pleinement ses références à l’architecture et au design historique, c’est aussi pour mieux les comprendre les admirer et un jour, s’en éloigner. Représenté à Paris par la galerie Mouvements Modernes dirigée par Sophie Mainier-Jullerot qui installe ses collections dans des lieux invités, il créé de petites séries en autoédition, telles que les lampes Totems Axis, en bois brut de récupération, résine et verre soufflée. Se passionne pour l’histoire du design brésilien des années 70, dont il assure la continuité avec une sensibilité contemporaine. En témoigne le prototype d’assise, subtil mélange de noyer américain, de cannage à maille carré, fait main. J’ai conçu ce fauteuil avec la contrainte technique du triplis, pour la rigidité, du bois massif tourné et du cannage, pour rappeler l’esthétique des assises de Pierre Jeanneret. De même, s’inspire-t-il de la maison des Canoas, conçue par l’architecte Oscar Niemeyre en 1951 pour sa famille, en reprenant les plans de la forme du toit.
PALOMA GONZALEZ-ESPEJO : NAISSANCE D’UNE COLLECTION, chambre 40
Ce que l’on aime chez Paloma Gonzalez-Espejo, c’est sa volonté farouche d’aller à l’essentiel, sans détour. Sa voix douce et volubile, son léger accent espagnol, on est sous le charme ! Pourtant, sa vocation de designer est tardive. Après une carrière d’avocate, il y a dix ans, elle choisit la voie de la reconversion, suit son rêve et entreprend de créer des pièces de mobilier. S’en suivent ses études au CAD (College of Art and design) de Bruxelles, et à la clef, une table de chevet en guise de projet de fin d’études. Avec beaucoup d’humilité, d’enthousiasme, elle sait se montrer reconnaissante envers Jean-François Declercq, qui l’a soutenue sans réserve. Ainsi a débuté la collection Yume. Je voulais que ce chevet épouse la forme du lit, à droite ou à gauche, avec des tiroirs secrets pour certains modèles. Découvrant les beaux savoir-faire du bois et de la pierre des artisans, je sors de ma zone de confort, cela me fait grandir. Le mobilier en bois a été réalisé par Casimir Ateliers en Belgique, entreprise qui soutient les designers dans la fabrication de leurs prototypes ou petites séries. Le concept évolue sur le principe de l’élastique : le meuble s’étire d’un côté et de l’autre, se transforme ainsi en console. J’ai en tête déjà un banc et un bureau, qui vont compléter la famille Yume. Bientôt aboutie, cette collection déclinant le chêne européen, le noyer américain, le travertin, le marbre de Carrare, Calacatta Viola, Nero Marquina, est en quête d’éditeur…
Durant la Paris Design Week, l’exposition « Frugal » a mis en lumière 30 créateurs engagés qui démontrent que le design responsable a du sens et que les liants employés ne sont nécessairement issus de l’industrie pétrochimique. Le duo Hélène Aguilar, curatrice de l’exposition et fondatrice de l’association pour un Design Soutenable, et Armelle Luton, cheffe d’orchestre de la manifestation, a sensibilisé un large public au design d’aujourd’hui et de demain avec brio. Retrouvez l’intervention d’Hélène Aguilar dans le talk Intramuros sur les biomatériaux.
Cuir modelé
Hors Studio a imaginé un nouveau matériau en revalorisant des rebus de cuir. Leatherstone est présenté sous forme d’échantillons.
Couleur émouvante
Amandine Antunez émeut avec son stuc marbre naturel qu’elle colore avec des fleurs et des plantes tinctoriales. Les coloris vivent et migrent avant de se figer dans la matière. @aa_matiere © Cécile Papapietro-Matsuda
Récup arty
L’idée d’Audrey Guimard est simple et efficace : upcycler des matériaux et pièces glanés en les transformant ici en paravent décoratifs. Pierres stériles de carrière, tubes de laiton et bambou patiné font écho au mouvement de l’Arte Povera.
@audreyguimi © Cécile Papapietro-Matsuda
Du lait à l’urne
Marion Seignan utilise du lait périmé pour créer des urnes funéraires et des diffuseurs de parfum. Ces créations en caséine et colorants naturels sont biodégradables et hydrosolubles afin d’éviter un processus de recyclage industriel.
@marion_seignan © Cécile Papapietro-Matsuda
Vue de l'exposition ''FRUGAL'' © Sophia Goigoux Becker
Vivement demain !, c’est déjà aujourd’hui avec les jeunes diplômés des écoles du Campus Métiers d‘Art & Design! Dans le cadre de la Paris Design Week et le splendide écrin historique de la Sorbonne, rue des Ecoles, l’exposition qui a mis à l’honneur les travaux de 8 écoles supérieures et 14 établissements métiers d’art réputés, a présenté des créations traitant de sujets dont les jeunes pousses se font les meilleurs ambassadeurs. Des projets pluriels dans leurs formes et matières, qui parlent de questions environnementales – éthique, recyclage, préservation de l’environnement – mais aussi d’identité, d’intimité, du mieux vivre, pour certains aux savoir-faire à la fois respectueux des techniques traditionnelles et innovants. Focus subjectif et parcellaire sur 14 d’entre eux.
École Estienne, Projet « Kleenex 2021 », Nouvelles valeurs, nouvelle couleur
Romane Dède, Loraine Boudon, Morgan Gomez et Lea Jéquier ont conçu un projet fictionnel et global pour Kleenex, marque pionnière du mouchoir jetable, à travers la création d’un mouchoir non blanchi par le chlore, 100% biodégradable, doté d’un packaging parsemé de graines à planter. Dérivées de chutes de bois coupé, ses couleur et texture délestent l’objet de son image négative de « déchet ». Après la révolution hygiénique, place à la révolution écologique, et festive, à travers la « fête du moins », valorisant l’économie circulaire, dont cet objet « non-blanc » fait partie.
Lycée Octave Feuillet, Noémie Crosetti, chapeau
Le thème académique « mode et identité » imposé par l’école en Cap chapelier modiste impliquait de travailler sur le canotier, ce couvre-chef intemporel, réputé et très français. La pièce de la jeune élève Noémie Crosetti est à la fois esthétique et délicate, par l’usage du velours noir rebrodé de perles, comme elle témoigne du potentiel recyclable des objets du quotidien, par l’utilisation d’un set de table en fibre, pour ses bords.
Lycée Octave Feuillet, Daphné Cordesse, chapeau
Toujours dans la salle des Autorités de la Sorbonne où sont présentés des chefs-d’œuvre des Métiers d’Art, Daphné Cordesse, jeune apprentie plumassière au Lycée Octave Feuillet a imaginé un chapeau étrangement inspiré d‘une parure indienne en plumes de chef d’Amérique du Sud. Toutefois, elle y a ajouté une autre influence, celle du tartan, tissu d’origine celte, par le prisme de la broderie et des couleurs. Effet d’impression garanti.
Lycée Lucas de Nehou/ Ecole du verre, du cristal & du vitrail/Lycée Hector Guimard, Art de la pierre
Les nombreux CAP Arts et techniques du verre du Lycée Lucas de Nahou forment les jeunes artisans à l’excellence des savoir-faire dans ces domaines. En partenariat avec le Lycée Hector Guimard, certains élèves travaillent la peinture sur verre en lien, comme ici, avec le fenestrage de la cathédrale de chartre, réalisé par le tailleur de pierre François Tricoire. On note l’habileté à sortir des carcans de la restauration, à travers une peinture géométrique et minimaliste en regard de l’architecture gothique.
Lycée Lucas de Nehou, Ypeng Xin, Lampe à décor de hiboux
Ce jeune élève du CAP Arts et technique du verre, option décorateur sur verre, traite l’image du hibou sur verre plat, en utilisant la technique du sablage du verre. Même si l’excellence des finitions n’est pas encore atteinte, on remarque une grande maîtrise du procédé pour ce niveau. En outre, l’image animalière prend une envergure supplémentaire par l’effet de la lumière sur le verre.
ENSCI les Ateliers, Martin Tiessé, « Pignon sur rue »
Martin Tiessé est un jeune créateur visionnaire. « Pignon sur rue » s’intéresse « aux enjeux liés à la relocalisation d’une production pas chère et de proximité ». Son projet d’objets réalisés par moulage sous vide et systèmes d’assemblage questionne, entre autres, les procédés de fabrication mais aussi d’organisation du travail.
Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Carla Genty, « Précieuse matière », diplôme architecture d'intérieur
« Précieuse matière » est un projet global, voire total et sensible, autour du lin, qui réinvestit un domaine agricole de cultivateurs. Comment ? En rénovant et considérant une ancienne ferme comme un « laboratoire de création, propice à la recherche et investi par des designers, artistes et chercheurs en résidences. » Un projet créateur de nombreux objets – comme ici des briques – liens, réintroduisant localement cette fibre.
-Ecole Nationale des Arts Décoratifs, « Tant que les fleurs existeront encore », Alexis Foiny, diplôme design d’objet
En réinventant l’Astiria Rosea, espèce botanique disparue de l’île Maurice au XIXème siècle, Alexis Foiny crée un poétique Memento Mori, selon ses termes. A partir de la collecte de nombreux documents avec des scientifiques, le designer a redonné forme et couleur à la plante, mais aussi « ressuscité » son parfum à travers un accord olfactif, avec un créateur parfumeur.
ENSAAMA, Vincent Noir, « Informer les formes » DSAA Mode textile
Entre tapis et tapisserie, cette belle pièce design est révélatrice d’un savoir-faire textile très abouti, et d’une attention poussée aux couleurs et formes. S’apparentant à une structure organique, presque mouvante, l’œuvre semble jouer sur sa fonction – un tapis utilitaire – et ce que l’on croit percevoir d’elle, une forme sans formes, au chromatisme vitaminé et pop.
ENSAAMA, Lola Mossino, « Mécanique de la pétasse », DSAA Métiers d’art
C’était certainement la pièce la plus truculente de l’exposition ! « Mécanique de la Pétasse » est une parure de bijoux en laiton, chaine et perles, qui va à contrecourant du cliché de la « pétasse », communiquant par et à travers son corps. En créant des bijoux sur cette figure féminine dépréciée, Lola Mossino questionne la notion de genre, d’identité avec beaucoup d’empathie, d’humour et de dérision. Et prouve comment une posture corporelle peut inspirer de nouveaux types de bijoux.
Ecole Camondo, Blanche Mijonnet « Cueillir la forêt »
Il s’agit d’une invitation à retrouver ce que la créatrice appelle le « luxe de l’essentiel » : dans le parc naturel régional de Chartreuse, elle imagine une cabane faite de matériaux glanés en forêt. Une architecture primordiale comme un retour à la vie sauvage, propice à un rapprochement avec soi-même. Un projet environnemental drainant de multiples interrogations sur le temps, l’individu, les besoins et désirs.
Ecole Boulle, Victoria Antunes « Brume »
Constituée de tubes d’acier plat recouverts de cuir d’agneau orangé et de laine pour les assises, cette pièce aux formes arrondies et lignes pures revisite la concept très tendance du télétravail. Pour pallier à la laideur de ses outils, elle a conçu un siège proposant diverses postures pour travailler de manière « invisible ». L’utilisateur peut s’asseoir sur le fauteuil, ou rester debout durant ses réunions virtuelles. Ainsi, le mobilier du télétravail disparaît pour se fondre avec celui du salon.
Ecole Bleue (école de design global), Justine Beets, « Henri »
La jeune créatrice s’est inspirée de la fameuse fraise portée par Henri IV, en travaillant plus précisément sur l’arrête, peu traitée de manière originale, de cette parure textile. Usant de feutre dont elle étudie la densité et la souplesse, elle crée une pièce unique, faite main, aux formes aléatoires qui épousent une structure métallique quasi invisible, et qu’elle envisage comme un lieu de discussion et de partage.
Ecole Bleue (école de design global), Nathan Laroche, « Candide »
Il s’agit d’un projet global, évoquant une maison d’édition fictive « Félicité », qui produirait un fauteuil intitulé « Candide », en référence au personnage littéraire, comme au rêve et à l’enfance. Nathan Laroche a inventé un siège inspiré des formes maternelles. Deux bras semblent envelopper l’utilisateur. Ce jeune designer a choisi un tissu de couleur unie verte, afin de valoriser les formes de l’objet, assorti d’un coussin dorsal.
À travers les galeries, les showrooms éphémères, la rédaction d’Intramuros vous propose une série d’objets les plus marquants, les plus attachants, parmi tant d’autres… Du design, en mode grand large !
GRAPHIQUE
Cette marque mêle intimement matière naturelle et savoir-faire artisanal puisé dans les traditions locales du Mexique. Plaids et couvertures, Aniza.
VRAI OU FAUX
La passion anime Sylvain Marcoux, fondateur, qui déniche le meilleur des talents du design mexicain et en assure la commercialisation en Europe. Ces objets bluffant, sont affinés par polissage manuel révèlant la matière qui devient translucide. Objets et contenants utilitaires en résine, création Atlawa, Maison Marcoux.
SCULPTURAL
Entre artisanat italien et technologie de pointe, ces suspensions offrent à chaque modèle une nouvelle aventure de figures organiques. Cette palette riche et étendue de formes, dôme en fer à cheval, ovale ou à facettes, s’unit à la conception d’une lumière diffuse. Collection Moonstone, design Giopato & Coombes, Boom_Room.
MONOLITIQUE
Le designer anversois inaugure une première collection initiée par la galerie, qui met en valeur la beauté de la pierre brute et polie. Une esthétique qui confirme la signature de la marque. Moonstone, collection Aeron Prox, design Pieter Maes, Boom_Room Editions.
RÉEDITIONS
Conçue dans les années 1970 par l’artiste française Odile Mir cette collection a été diffusée et accessible par Prisunic, quand le design surfait entre quête d’utopie et modernité. Aujourd’hui, rééditées par l’architecte d’intérieur Léonie Alma, la petite-fille de l’artiste, ces créations inventives sont fabriquées en France, via des filières courtes. Collection, Lomm Editions.
ÉVIDENCE
Le dessin est la première des exigences de la designeuse qui a conçu cette chaise à l’angle ergonomique. À placer dedans ou dehors. Chaise basse Valerie, en acier laqué, design Marie Michielssen, Serax.
GÉOMÉTRIQUE
InspiréE des portails d’entrée des temples japonais, cette assise est conçue avec rigueur et élégance, dans une composition libre autour du cylindre et d’un tissu chiné. Chauffeuse Torii, design Maison Philippe Hurel.
FESTIVE
Cette joyeuse collection d’assiettes révèle le talent et la générosité du chef cuisinier anglo-israélien Yotam Ottolenghi, célébrant le partage d’un repas plein de saveurs et de couleurs. Collection Feast, création en collaboration avec l’artiste italien Ivo Bisignano, Serax.
C’est en se questionnant sur les matériaux utilisés pour décorer les espaces domestiques et ceux plus éphémères, comme les installations provisoires des stands de salons ou d’expositions, que ce collectif de quatre designers résidents aux Ateliers de Paris ont trouvé une alternative à l’aménagement intérieur. À découvrir jusqu’au 18 septembre.
L’Atelier Sumbiosis, Cécile Canel, Jacques Averna et Laureline de Leeuw présentent Papier Mycète, un matériau réalisé à base de mycélium, de chanvre et qui revalorise aussi des chutes de papier technique pour des décors plus désirables. « Les murs ont toujours raconté des histoires avec des moulures, des ornements, des rideaux et tentures aussi…ce sont de véritables supports d’expression artistique. »
Au cours de l’exposition, le collectif réinterprète trois typologies d’éléments de décor : des corniches, carreaux et colonnes ont été moulés grâce à ce liant nouvelle génération qu’est le mycélium. Ses qualités intrinsèques en font un matériau résistant, hydrophobe, respirant et il a la capacité de filtrer certains virus et toxines. Naturellement agglomérant, le mycélium offre la possibilité d’être amalgamé au chanvre et aux chutes de papier technique. Le processus de fusion entre matériaux est stoppé par l’intervention de l’homme avant que le champignon ne se développe pas trop. C’est en partenariat avec Procédés Chenel et Grown Bio que le projet a pu voir le jour. Encore une fois, l’ennoblissement associé à l’ingéniosité ouvre le champ des possibles !
Jusqu’au 18 septembre
Ateliers de Paris, 30 rue du faubourg Saint-Antoine 75012 Paris