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Tremplin incontournable du salon Maison & Objet, Future on Stage est de retour pour une 4e édition en janvier. Une opportunité à ne pas manquer pour les jeunes entreprises qui oeuvrent dans le domaine du design, de la décoration et l’art de vivre. Candidatures ouvertes jusqu’au 30 septembre.
Lancé il y a 1 an en septembre 2022, le tremplin Future on Stage a été pensé afin de permettre à de jeunes entreprises d’intégrer l’écosystème Maison & Objet, en leur offrant une visibilité sur le marché et ainsi provoquer des rencontres. Après une sélection mené par un jury composé de Mélanie Leroy (directrice générale de SAFI/ Maison & Objet), Vincent Grégoire (directeur consumer trends & insights de Nelly Rody), Philippe Lehr (Directeur Commercial et Développement de Designerbox), Franck Millot (Directeur de Paris Design Week), Florence Delage (Directrice Département Commercial, Le Bon Marché) et Cristiano Benzoni (Co-fondateur du studio REV), trois nouveaux lauréats seront exposés à Villepinte du 18 au 24 janvier prochain.
Les conditions de participation
Pour participer, petit rappel des critères de sélection à prendre en compte par les candidats :
- L’entreprise doit avoir moins de 3 ans et doit proposer des produits ancrés dans l’univers de la décoration, du design et de l’art de vivre
- Avoir construit une identité de marque (univers visuel, storytelling, produits de lancement)
- Avoir déjà testé et/ou commercialiser des produits, être prêt à accélérer leur production et à se lancer sur le marché
- Ne jamais avoir participé au salon Maison&Objet auparavant
Un véritable accélérateur de carrière donc, le tout suivi d’un accompagnement privilégié offert par l’organisation de Maison&Objet. En effet, les lauréats seront tous exposés au cœur du salon Maison&Objet, offrant ainsi une visibilité non négligeable sur les médias et les professionnels du secteur, à l’échelle française mais aussi à l’international. Des rencontres seront également organisées en parallèle avec les visiteurs, des partenaires, des retailers, prescripteurs et distributeurs internationaux. Niveau communication, les trois marques sélectionnées seront valorisées à travers des contenus publiés sur les réseaux sociaux et le magazine de Maison&Objet, ainsi que par leur présence sur la plateforme digitale Maison&Objet & More (MOM).
Informations et inscriptions via ce lien.
La Stokholm Design Week revient du 5 au 9 septembre avec un programme riche d’expositions, de conférences, d’ateliers… Une semaine pop-up qui a pour objectif de renforcer le design dans la capitale suédoise.
Après une édition d’automne réussie l’an dernier, la Stockholm Design Week est de retour avec cette fois-ci une édition pop-up en septembre. Une semaine qui propose notamment de créer des réseaux grâce à sa plateforme dédiée, découvrir les nouveautés, trouver de l’inspiration et échanger les idées ensemble.
Un large panel de marques attendues
De nombreuses enseignes telles que Bolon, Montana, Occhio, Kinnarps, Fogia, Layered, Swedese et Svenskt Tenn présenteront leurs nouveautés dans au sein de leur showrooms. La marque d’éclairage Belid présentera quant à elle une nouvelle collaboration avec le duo de designers Färg & Blanche, tandis que le designer Nick Ross présentera une exposition dans l’une des salles impressionnantes du musée d’histoire suédois. Autre actualité : l’architecte Andreas Martin-Löf lancera sa nouvelle marque de luminaires et le studio de design Gustaf Westman prévoit plusieurs événements au sien de son nouveau studio durant les cinq jours. Audi, marque engagée de la Stockholm design week, organisera plusieurs conférences et événements inspirants dans son showroom.
Au cours de ces cinq jours, la Stockholm Design Week profitera également de l’occasion pour présenter les nouveautés à venir lors de la prochaine édition de la Stockholm Furniture Fair en février 2024, ainsi que The Guest of Honour 2024.
De son expérience d’architecte, Olivier Lekien en extrait la rigueur. Patiemment, il glisse vers l’architecture intérieure qui valorise la diversité de ses projets résidentiels et tertiaires.
Après des études d’architecture à l’ESA de St Luc à Liège en Belgique, Olivier Lekien obtient l’équivalence du diplôme DE-HMONP, (qui lui permet de s’inscrire à l’Ordre des architectes et de délivrer des permis de construire). Durant quatre années, il s’engage auprès d’agences opérationnelles dans les grands concours de programmes publics (logements, bureaux, espaces culturels) chez DesignWorkshop en Afrique du Sud puis chez Lacaton & Vassal à Paris. « Ce sont les plus grands architectes avec lesquels j’ai travaillé », raconte-t-il. La conception et la réalisation d’une élévation de 1000 m2 de bureaux, à Suresnes, va confirmer son choix décisif. Cette mission lui offre l’opportunité de s’exprimer, dans une dimension architecturale plus souple, et d’affiner son regard sur les finitions, les assemblages. « Dans les marchés publics, les projets se déroulent sur du long terme, parfois 10 ans, sans qu’ils aboutissent ! » L’architecture d’intérieur et le design d’espace correspondent plus à ses ambitions. Sachant qu’il y a peu de demande de constructions neuves à Paris, l’atelier OLK, basée dans la capitale, se tourne vers la transformation de structures existantes.
Design d’espace et aménagement intérieur
Les process de conception de ces programmes d’architecture intérieur vont à l’essentiel, dans l’optimisation des espaces et le rendu des matériaux. « Cette nouvelle adaptation n’efface en rien les quatre années passées en agence. Je retrouve dans ces projets, une certaine rigueur administrative propre au marché public », détaille-t-il. Sans se limiter à une typologie, les restaurants et commerces, les logements et surfaces destinées à l’investissement, lui sont confiées pour des missions complètes. Objectif ? Donner une plus-value à l’espace en proposant des matériaux adaptés, des éléments particuliers de mobilier.
Pour la boulangerie parisienne Tranché, il a dessiné ces drôles de tables hautes sur pieds à boules, dans le coin chaleureux du snacking. Quant au dessin plus complexe des chaises, il avoue humblement que c’est l’affaire du designer et opte pour des modèles déjà testés proposés par les éditeurs…
Douceur des volumes
Dans une synthèse globale associée aux contraintes contextuelles et budgétaires, le choix de matériaux devient une évidence en connaissant les principes constructifs. Le bois, qu’il affectionne, est transformé selon ses aspects et contraintes spécifiques (contre-plaqué, mdf ou bois massif) tandis que d’autres matériaux sont détournés légèrement de leur fonction au service du design d’espace, comme le plâtre en plaque fine, de 6 mm, pour des encadrements de portes en arches dans un appartement privé.
Si de ses réalisations émanent une certaine douceur, l’appropriation de l’espace par l’usager est une fonction liée à la conception. La flexibilité des aménagements refait surface, un enseignement qu’il a acquis auparavant en agence. Par ailleurs, sachant que 95% des projets sont des réhabilitations, l’existant est un paramètre non négligeable de l’étude et de la finalité du projet. L’analyse scrupuleuse dans l’état des lieux, de chaque mur, plafond ou détail d’architecture, détermine l’orientation du projet et sa mise en concurrence avec le programme. Les voiles de béton à poncer, les poutres en bois à rénover, les plafonds et les moulures conservées dans un immeuble haussmannien sont autant d’éléments sensibles à prendre en considération pour l’aboutissement d’un projet de transformation, souvent destiné à être réversible.
La Villa Noailles célébrait son centenaire cet été. Avec un programme d’expositions riche, le pari a été plus que réussi, puisqu’un record de fréquentation a été réalisé.
Que ce soit à Hyères ou à Toulon, la Villa Noailles a su attirer de nombreux visiteurs cet été. Avec plus de 75 000 entrées recensés depuis le 30 juin, l’institution a battu son record de fréquentation. Avec une large proposition d’expositions, les visiteurs avaient de quoi faire. À travers les expositions dédiées aux finalistes de la Design Parade 2023 d’abord, respectivement à Hyères pour la partie design et à Toulon pour l’architecture. Pour rappel, les projets des 9 finalistes de Hyères sont à découvrir à la Villa Noailles jusqu’au 3 septembre tandis que les 10 finalistes de Toulon sont exposés jusqu’au 5 novembre à l’Ancien Evêché. D’autres présentations autour de l’évènement sont également proposées, avec la participation de plusieurs professionnels du secteur notamment, à l’instar des designers Ronan Bouroullec, Jean-Baptiste Fastrez ou encore Noé Duchaufour-Lawrence.
Pour célébrer son centenaire, la Villa Noailles organise une exposition dédiée intitulée « Les Nuits d’été » à découvrir jusqu’au 14 janvier 2024. À Toulon, entre autres évènements annexes, les étudiants sont mis aussi mis à l’honneur avec deux expositions. Chez Monique Boutique d’abord, les étudiants de l’école Camondo Méditerranée présentent leur projets d’études, alors que les étudiants de l’ESADTPM s’exposent au sein de la galerie de l’école.
Depuis 2022, le salon international d’art, design et art de vivre BAD+ tend à se forger une place de choix, à Bordeaux. En mai dernier, la seconde édition s’est avérée prometteuse, malgré le nombre réduit d’enseignes Design. Retour sur une foire à surveiller dans les années à venir, de très près, pour le secteur.
Depuis deux ans, Jean-Daniel Compain, ancien directeur de la FIAC et enfant du pays, célèbre la culture du vin et l’art de vivre, à travers une foire atypique, associant art contemporain, objets design et installations in situ dans les vignobles bordelais. Au-delà des parcours arty au sein de chais ou de domaines tels que, pour ne citer qu’eux, les châteaux Smith Haut Lafitte, Chasse-Spleen, Pape Clément, cet écosystème singulier a aussi proposé, pendant quatre jours, des pièces d’environ 55 galeries internationales, disséminées sur les deux étages du Hangar 14, au bord de la Garonne. « Bordeaux + Art + Design ou BAD+, n’est pas un salon de plus, s’exclame Jean-Daniel Compain, mais une foire qui, avec son positionnement spécifique Art et Art de vivre, a du sens et une vraie valeur ajoutée. » Parmi les exposants, la néerlandaise Mia Karlova, la galerie française Revel ou bien encore, entre autres, la brésilienne Galeria Modernista représentaient le secteur design. « 15 % de nos exposants offrent des pièces design contemporaines, ajoute Adrien de Rochebouët, ancien de chez Piasa et conseiller artistique de la foire. A l’avenir, nous souhaitons consolider ce secteur important de l’art de vivre. »
Mia Karlova a misé sur ses fondamentaux
Habituée des foires de prestige comme le PAD ou encore la très sélect Collectible à Bruxelles, Mia Karlova a joué la carte des valeurs sûres en proposant des œuvres de créateurs qui font sa réputation. « C’est ma seconde participation à la foire bordelaise, explique la directrice. En 2022 comme en 2023, son écosystème particulier dans une région riche de cultures, de châteaux, vignobles et amateurs de beaux objets, ont permis d’agrandir notre famille de collectionneurs. » Sur son stand à la surface généreuse, on a remarqué Dolly Blu, fauteuil fabriqué à partir de couches cartons superposés du designer tchèque Vadim Kibardin, mais aussi la chaise Curved sculptures, du Hollandais Jordan van der Ven. Une pièce fonctionnelle, entre art et design, réalisée à partir d’une armature métallique, sur laquelle des couches de ciment blanc ont été appliquées pour créer volume et douceur. Enfin la Light Box vitrine, en bois de chêne, huile et ampoules ou encore Obi, fauteuil au design enveloppant et modulable, en bois et tissu de la designer russe Olga Engel, sont des pièces à l’esthétique minimaliste typique qui furent très remarquées.
Le design historique brésilien chez Galeria Modernista
Non loin, forte d’une nouvelle enseigne bordelaise, la Galeria Modernista a présentéquelques grands noms du Modernisme brésilien, parmi lesquels Joaquim Teneiro (1906-1992), considéré comme le père du design du pays de la Samba, ou encore Raimundo Cardoso (1930-2006). Figurant parmi les plus grands céramistes brésiliens du XXème siècle, ce dernier s’est, toute sa vie, employé à réaliser des pièces, telle Vase, portant l’empreinte des savoir-faire du peuple précolombien Marajoara. Enfin, du mobilier moderniste du designer Sergio Rodrigues (1927-2014), comme la paire de fauteuils Oscar, créées pour sa galerie Oca, à Rio de Janeiro, en 1955, en bois de Jacaranda et cannage en rotin, étaient également proposés.
Au royaume de la matière engagée, la galerie Revel
Née en 2021, la jeune galerie parisienne qui possède aussi un showroom à Bordeaux, défend des artistes « invisibilisés » en Occident, et fait fi des clivages entre arts visuels, design, design de collection et artisanat. Des designers émergents ou en milieu de carrière, qui mettent en avant le matériau, son processus et son histoire, et dont « le travail interroge l’identité, le genre, l’écologie, les cultures postcoloniales, les appropriations culturelles, la migration », selon les directeurs. Il en va ainsi d’Anton Laborde, lauréat du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art (PJCMA) 2022, et son Cube à liqueur, en érable et sycomore massif, revisitant avec modernité l’art de marqueterie. Mais aussi le céramiste Mathieu Froissard et ses pièces qualifiées de « beautés imparfaites » comme Hold it, œuvre unique en faïence, émail et lustre, brillant de mille feux et circonvolutions baroques. Entre autres encore, la Zimbabwéenne Xanthe Somers, repérée à Collectible 2022, était également présente avec Rancid, imposant luminaire en grès émaillé, s’inspirant de la manière dont l’histoire coloniale de son pays « continue de manipuler les valeurs esthétiques. »
Sur quelques stands d’art contemporain, on remarqua aussi un Banc taureau en bronze de Jean-Marie Fiori (Galerie Dumonteil), ou encore un tapis en soie et laine, ainsi que deux Tabourets B.C, en pin mat brossé et cuir, de l’architecte designer Fabrice Ausset, à la galerie Sarto.
Ainsi, la ville de Bordeaux deviendrait-elle une nouvelle capitale française du design ? Les galeries Modernista et Revel qui y ont ouvert une seconde adresse, ne l’ont pas fait par hasard. La région bénéficie d’atouts majeurs – dont la foire BAD+ -, attirant de nombreux collectionneurs, friands de belles pièces à vivre, au royaume des grands crus classés, du patrimoine et de la culture. Très bien représenté au Musée des Arts Décoratifs et de Design de Bordeaux, dirigé par Constance Rubini, partenaire de la foire – comme le Frac Méca et bien d’autres institutions -, le design contemporain international va, à l’avenir et sans nul doute, couler de très beaux jours, au bord de la Garonne…
La nouvelle saison du programme MITICO de la Galleria Continua et le premier solo show de Loris Cecchini à l’adresse parisienne de l’enseigne italienne, présentent des œuvres au design modulaire exprimant une nature transcendée par les technologies. Des pièces poétiques, délicates et vivantes, qui révèlent en grand, l’infiniment petit.
Au Manoir aux Quat’Saisons, A Belmond Hotel, dans le comté d’Oxford, Loris Cecchini a fait pousser Arborexence, une installation monumentale sur la façade du bâtiment patrimonial du XVème siècle, accompagnée par deux sculptures « sylvestres » dans l’allée centrale du jardin du domaine. Un dispositif faisant partie du volet anglais de MITICO, programme proposé depuis 2022 par la Galleria Continua et qui, cette année, interroge des créateurs sur l’identité et la nature.
Nature improvisée
Pour le plasticien-designer italien, les sciences et le design associés aux nouvelles technologies peuvent traduire l’esprit de la nature d’aujourd’hui, et ainsi contribuer à créer un nouveau langage poétique. Dans la verdoyante campagne anglaise, cette pièce qui se compose d’un treillis modulable en acier inoxydable constitué de treize branches, elles-mêmes composées de nombreux modules se répétant, semble croître, tel un organisme vivant, sur deux des façades du manoir. « Ce projet design et architectural est aussi une performance que j’ai « improvisée » en fonction du site, explique Cecchini. L’improvisation qui ici a tenu compte de la végétation changeante au cours des saisons, comporte toujours une part d’inconnu éloignant l’œuvre finale, du projet design initial. » De plus, sa structure moléculaire agissant tel un parasite qui se propage, évoque les sciences et parle d’échelles – celles du micro et du macro -, ainsi que d’espace et de reflets. « Le design répété du module en acier est neutre, il n’a pas de couleur, ajoute-t-il, car l’ensemble a pour but de se fondre et de s’harmoniser avec l’espace environnant. Cependant, son aspect miroitant crée une véritable « nature » de lumière, qui eût été différente, si les modules avaient été colorés. »
Les lignes « minimalistes baroques » selon les mots de l’artiste, jouent également sur le paradoxe des oppositions : à la pierre patrimoniale dense et lourde, qui enracine le bâti dans la terre, s’oppose la légèreté d’une plante grimpante, à la dentelle métallique aérienne. « Arborexence interroge aussi la sculpture qui bannit les angles droits et la géométrie euclidienne. Comment bouger dans un espace hors de ces notions, et qu’est-ce finalement qu’une sculpture ? » Une « seconde peau » qui s’accroche au site, réinvente le patrimoine, et attire l’intérêt sur « ce qui se cache dans la beauté de la nature et de ses formes ».
Design modulaire et moléculaire
Parallèlement, son exposition parisienne intitulée « Les graines de mon jardin s’envolent vers d’autres pays » présente un ensemble de pièces – entre autres des dessins, sculptures, installations murales – partageant cette même philosophie liée aux notions d’agrégation, de désintégration, de contamination naturelle et de dynamique vectorielle. « L’artiste s’empare du lieu grâce à l’infinie possibilité de croissance modulaire de ses œuvres, qui lui offrent l’occasion de danser dans l’espace, improvisant des formes et des structures, comme autant de graines plantées au cœur d’un singulier jardin », explique la galerie dans son communiqué. Entre autres, un télescope, une chaise (ou ce qui semble en rester), semblent colonisés, voire « rongés » par d’étranges particules, conférant à ces derniers un aspect métamorphique et transitoire.
Près d’Oxford ou à Paris, le design rythmé et poétique de Cecchini parle de la nature dans ce qu’elle a de plus invisible, fondamental et infini : la molécule qui, associée à d’autres, créent des organismes à la base de la vie. Une structure qui se faufile, se ramifie, désagrège son support tout en le valorisant, mais aussi prend racine… Convoquant des notions de biologie, physique, chimie, mais aussi de design, d’ingénierie, d’espace et d’échelles, les œuvres de Loris Cecchini composent une nature version XXIème siècle, entre croissance et trouble.
Lors du salon Révélations, au milieu des gestes très maîtrisés des artisans dans la transformation de la matière, les assises Gracile et Signature de Seraphyn Luce Danet se dévoilaient dans des lignes fluides et remarquables.
En rupture avec les pièces des stands voisins, elles figuraient l’équation parfaite du métier d’art en parfaite évolution avec le savoir, l’innovation et les outils technologiques contemporains.
Gracile, ergonomie et confort conférés
Née de la recherche constante de fluidité, légèreté et sobriété de sa designer, Séraphyn Luce Danet, la chaise Gracile en bois de bouleau offre des courbes ergonomiques qui lui confèrent un confort réel. Fabriquée selon la technique additive de strato-conception, brevetée par le français Claude Barlier, sans assemblages apparents entre les différents composants d’une chaise classique, son procédé consiste en la décomposition de l’objet en une série de strates numériques, découpées dans des matériaux en plaques pour être par la suite compilées afin de reconstituer la pièce finale. Une méthode qui a pour avantage de prévoir des inserts de positionnement et de renforts, invisibles après montage. Le lamellé collé, ainsi obtenu, garantie la stabilité et la solidité de la pièce, validées par l’Institut Technologique FCBA. Une innovation technique qui permet de réduire à son minima l’épaisseur des sections et le poids à moins de 3 kg.
Pour la créatrice, cette chaise était difficilement réalisable selon les méthodes de fabrications traditionnelles, sauf à en travestir le dessin pour des raisons d’assemblage (contraintes mécaniques de l’ouvrage) ou d’usinage (pertes de matières, taux de rebus, fabrication des outillages, multiplication des interventions avec notamment le cintrage du bois en amont). Sa collaboration avec Jean-François Blanc, designer industriel devenu modéliste 3D, lui a permis d’exécuter les plans des pièces, ce qui a facilité les échanges avec les ateliers et l’implication de procédés de fabrication innovants. Sa rencontre enfin, avec l’Atelier Falher est déterminante. Centralienne de formation, puis ingénieur chez Mercedes en Allemagne, Armelle Le Corre avait repris cet atelier de menuiserie traditionnel pour y développer de l’innovation, dont la strato-conception, qui, une fois le processus de fabrication en place, permet la production en série.
Signature, la réécriture du geste
Poursuivant la même démarche, le second projet, Signature, rocking-chair en carbone creux monobloc, est une réécriture de mobilier ayant bercé son enfance. Un art de vivre sous les tropiques pour cette native des Caraïbes. À l’instar de Niemeyer dans sa quête visant à « tropicaliser » le style moderne de son époque, Seraphyn tend à réduire la ligne à l’expression d’un trait d’encre impulsif et dynamique, exprimant tout à la fois mouvement, légèreté et féminité. Une simplicité dont les performances complexes ne sont rendues possible qu’à travers le recours aux matériaux et procédés de fabrication innovants.
Le rocking-chair n’est pas qu’un siège, il permet de vivre une expérience. Le corps peut se mouvoir de manière lascive en même temps que l’objet et lui dicter son rythme. C’est un moment de détente et de réflexion, un mouvement de balance continue que Seraphyn envisage comme un trait de calligraphie ininterrompu et tout en courbe, un ruban noir. Réinscrire cet objet dans le temps présent suppose qu’il soit plus adapté au mode de vie contemporain et envisagé comme durable : « un rocking-chair outdoor, supportant la pluie, le soleil, les variations de température, et évoquant les sports de la glisse et de la performance tel le dépassement de soi ».
La rencontre avec Gérard Laizé, ex directeur du Via, alors qu’un premier prototype en bois est en fabrication, permet à Séraphyn de préciser son positionnement, l’expression de ses valeurs identitaires, mais aussi de sélectionner les matériaux et les ateliers en mesure de partager l’engouement d’une première édition et l’investissement qu’elle nécessite. Ainsi, l’atelier HEOL Composite, heureux de pouvoir démontrer et pousser plus loin ses performances – de pouvoir également exposer le résultat en dehors de ses domaines habituels (nautisme, aéronautique, industrie) – a insisté sur sa capacité à réaliser l’assise en porte à faux. Un challenge, un dépassement de leur pratique initiale, poussé par Séraphyn dans les exigences de finesse et de solidité pour un poids n’excédant pas les 5kg. Signature fait varier les épaisseurs de sa structure à la manière des pleins et déliés de la calligraphie et amplifie ses effets de torsion.
Un design qui raconte une histoire et que l’on peut lire également comme un hommage de belle facture aux catamarans de compétition qui traversent les océans jusqu’aux Caraïbes.
« Notre-Dame de Paris, des bâtisseurs aux restaurateurs » fait désormais partie du parcours permanent de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Cette exposition met en lumière les travaux exceptionnels d’artisans, de restaurateurs ou encore d’archéologues impliqués tant dans la construction que dans la réhabilitation de ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique.
À la suite du mémorable incendie qui a dévasté la cathédrale le 15 avril 2019, un chantier d’une envergure rarement vue a été mis en place non seulement in situ, mais aussi dans de nombreux ateliers disséminés sur le territoire.
Une mobilisation nationale
Compagnons, chercheurs, archéologues, ingénieurs et architectes se sont mobilisés pour assurer sa restauration, notamment dans le respect des matériaux. Si des experts se penchent sur le sujet pour proposer des solutions, d’autres en profitent pour comprendre des maîtrises d’œuvre aujourd’hui totalement inconnues.
Construite au XIIe siècle, reconstruite au XIIIe siècle, modifiée au XVIIIe siècle, avant d’être restaurée au XIXe siècle. De nombreux architectes ont collaboré aux modifications de l’édifice aux cours des siècles. De Jean de Chelles à Jean-Baptiste-Antoine Lassus, c’est le nom de Viollet-le-Duc que l’on retient pour sa contribution à la fameuse flèche qui causera tant de dégâts.
La Cité de l’Architecture et du patrimoine propose un voyage dans le temps pour mieux comprendre l’architecture gothique et ses techniques de construction, tout en mettant en lumière le savoir-faire de passionnés qui mettent tout en œuvre pour que ce symbole patrimonial puisse renaître de ses cendres.
L’entreprise Tôlerie Forézienne s’est associée au designer Marc Aurel et à l’Atelier Emmaüs pour imaginer deux collections de mobilier « engagé », en introduisant notamment le principe de déposes préservantes.
Parti du constat que le travail des produits sur le plan environnemental n’allait pas assez loin, Joël Lemoine, Directeur général de Tôlerie Forézienne, voulait proposer des produits à la fois respectueux de l’environnement et innovants. Accompagné du designer urbain Marc Aurel avec qui l’entreprise collabore depuis plusieurs années, TF a également fait appel au savoir-faire et à l’engagement de l’Atelier Emmaüs, menuiserie d’inclusion sociale, fondée en 2017. « Pour aboutir ce projet, il fallait s’accrocher à ce qui est au cœur de l’économie et de la société aujourd’hui. Il s’agit d’un sujet social fondamental et environnemental qui fait sens, qu’on ne pouvait pas faire avec n’importe qui. Il fallait les bons alliés » témoigne Joël Lemoine. « Aujourd’hui, on nous regarde vraiment et ce qui ressort dans ces produits, c’est une préoccupation pour le climat et les matériaux depuis quatre-vingts ans » ajoutait Guillaume Poignon.
Faire rimer esthétique avec réemploi
Sous l’œil avisé de Marc Aurel, connu pour ses projets liés aux espaces publics urbains et la qualité de la ville depuis 30 ans, TF et l’Atelier Emaüs ont d’abord procédé à une première phase de recherche pour trouver une matière adaptée qui correspondrait à leurs besoins, en l’occurrence le bois des lattes de parquet. Ils se sont vite rendu compte qu’une grosse quantité de matière était disponible, issue notamment de chantiers. « Le parquet est une ressource récurrente et assez régulière et nous nous sommes rapidement mis d’accord sur ce matériau-là » expliquait Marc Aurel. De fait, au sein de ce projet, le réemploi et le recyclage co-existent, tandis que le design a également une importance particulière : « Ce n’est pas parce que c’est du réemploi que ça ne doit pas être beau. Au contraire, on voulait montrer que l’on peut proposer des objets sophistiqués et travaillés à partir de matériaux de récupération » continue le designer.
De ce travail découlent deux collections : Re-bau avec ses lignes modernes, déclinables en un banc, chaise ou repose-pied, tandis que Re-neo associe l’aspect foncé du cuivre au dynamisme du chêne. Si la commercialisation officielle vient tout juste de débuter, une extension de gamme a déjà été imaginée, affaire à suivre…
Prendre en compte les contraintes urbaines
Re-bau et Re-néo sont destinées à l’espace public et aux entreprises. Des lieux de vie qui nécessitent d’avoir une réflexion en amont, si l’on en croit Joël Lemoine : « Le milieu urbain est généralement plus agressif que le domestique, ce qui implique que les cahiers de charges et les normes ne sont pas les mêmes. On se devait de proposer du mobilier adapté et surtout plus résistant. » Le bois utilisé est donc issu de parquet en chêne, puisque celui-ci s’adapte facilement aux environnements extérieurs et qu’il dure dans le temps. Et pour la récupération de la matière, l’Atelier Emmaüs a réintroduit le processus de déposes préservantes qui consiste à repérer, au sein d’un lieu amené à être démoli, les ressources qui pourront être réutilisés dans le cadre de projets de réemploi. Un cycle vertueux qui permet d’anticiper l’arrivée de matière, mais également de créer de l’emploi puisqu’une personne est formée et dédiée à cette tâche spécifique.
Une démarche de réemploi et un taux d’engagement qui ont permis aux deux collections d’obtenir la notation B+ de la part de l’organisme indépendant Eco Impact, qui a analysé chacune des étapes de vie des produits à travers 71 critères. Ce score certifie un impact environnemental maîtrisé et un impact social positif des produits. « Ce projet n’est qu’une première étape. Il faut voir notre démarche comme un processus qui va évoluer. On y va pas à pas » conclut Guillaume Poignon.
C’est lors des 3 Days of Design de Copenhague début juin que Garde Hvalsøe a dévoilé son nouveau showroom, réalisé en collaboration avec le studio Bunn et avec la participation artistique de Sara Martinsen.
Fondée par Søren Hvalsøe Garde en 1990, la marque danoise Garde Hvalsøe développe depuis 33 ans un savoir-faire en matière d’ébénisterie et plus particulièrement dans la conception de meubles de cuisine. Ouvert en 2019, le showroom principal, situé dans le quartier de København en plein cœur de la ville, a été totalement repensé. Après plusieurs mois de travaux, il s’étend aujourd’hui sur 400m². Et c’est à l’occasion des 3 Days of Design de Copenhague que ce nouvel espace a été dévoilé.
Une refonte pensée par Bunn Studio
« On a voulu penser un lieu qui soit un mix de notre héritage et de ce qui peut se faire à travers le monde. L’ambiance qu’offre l’espace va plus loin qu’un simple showroom, c’est une réelle expérience » expliquait Marcus Hannibal, co-fondateur du studio Bunn. L’objectif de ce réaménagement était de dévoiler la personnalité et le savoir-faire de la maison en termes de cuisines et d’inspirations, mais pas seulement. En effet, le lieu a d’abord été agrandi, puisque les anciens bureaux ont été déplacés dans une rue annexe, permettant ainsi d’ouvrir le lieu et d’exposer de nouvelles ambiances et inspirations, à l’image de la matériauthèque installée en plein cœur du showroom. « On voulait créer une ambiance cosy, en montrant aux clients toutes les possibilités au niveau des matériaux et des couleurs proposées » ajoutait Louise Sigvardt, cofondatrice du studio Bunn, le jour de l’inauguration. Si le coin cuisine a été agrandi, la présence d’un garde-manger, d’une cave à vin et d’un espace chambre permet de créer une atmosphère « comme à la maison ».
Aussi, et afin de rendre le lieu encore plus singulier, l’artiste et designer Sara Martisen est venue habiller le showroom de 12 pièces d’art, qui mêlent design et matières : « J’aime travailler au contact de la matière, c’est pour cette raison que j’avais décidé d’être designer avant d’être artiste. »
Un lieu optimisé et une offre plus diversifiée
En parallèle de leur mission de réaménagement de l’espace, Garde Hvalsøe et Bunn Studio ont travaillé ensemble sur une collection de mobilier et présentaient notamment la table Merge et le lit Flagline. « Ça fait 33 ans que l’entreprise existe mais nous n’avons jamais eu autant de nouveautés que cette année » témoignait Søren Hvalsøe Garde, lors de l’inauguration.
Un nouveau showroom optimisé, qui plonge le client dans l’univers de la marque et permet découvrir la diversité des produits proposés, qui restent certes focalisés sur la cuisine, mais pas seulement, comme l’a très justement fait remarquer Søren Hvalsøe Garde : « Nous voulions conserver le concept de représentation de la cuisine au premier plan, tout en présentant notre large gamme de solutions d’intérieur supplémentaires ». Une offre de produits élargie qui témoigne du savoir-faire de Garde Hvalsøe en termes de design et d’artisanat depuis plus de 30 ans, et qui semble encore avoir de belles années devant elle !
Jusqu’au 25 juillet, Range Rover s’installe au Cap d’Antibes au sein d’une villa d’exception pour proposer à ses clients une expérience unique, avec en exclusivité la présentation du nouveau Range Rover Sport SV.
C’est dans une villa à l’architecture moderniste et habillée par les pièces de Guillaume Delvigne, Christophe Delcourt, Sophie Dries et Dan Yeffet, que Range Rover a choisi de passer une partie de l’été. Un aménagement qui se voulait en totale harmonie avec la vision et les codes de la marque, décorée aux couleurs de la Maison.
Un programme entre luxe et design
Pour les chanceux qui auront l’occasion de participer à l’expérience offerte par la Range Rover House, le programme propose à ses bénéficiaires de nombreuses activités et moments d’échanges. En effet, tout au long de ces 3 semaines, les visiteurs pourront participer à diverses activités, notamment autour d’un atelier de pâtisserie avec Quentin Lechât, chef pâtissier exécutif du Royal Monceau Raffles Paris, de la création d’un parfum avec la maison July of St Bart ou encore avec le cours d’initition à la céramique menée par l’artiste Aurélia Zuliani. Les férus de design pourront assister aux différents talks organisés en présence de Christophe Delcourt, Sophie Dries, Dan Yeffet et Guillaume Delvigne ou participer à la Masterclass horlogère supervisée par un maître horloger Bucherer. Pour les passionnés Range Rover, il sera possible d’obtenir des essais privilèges accompagné d’un expert de la marque. Et surtout, après la sortie de la nouvelle version du Range Rover Velar en février, la marque dévoilera en exclusivité son Range Rover Sport SV, un modèle avec un réel parti pris en termes de design.
SV Bespoke, pour une personnalisation sur-mesure
Nouveau service introduit il y a quelques mois chez Range Rover, le SV Bespoke offre à ses clients des niveaux de personnalisation et de raffinement jamais atteints. En effet, la marque possède une équipe de design qui oeuvre chaque jour pour proposer des modèles toujours plus modernes et ergonomique. Le service SV Bespoke propose ainsi aux clients plusieurs degrés de personnalisation à savoir :
- Une personnalisation plus poussée : le service propose aux Range Rover Autobiography et SV un large choix de matériaux, de combinaisons de couleurs et de finitions, sous la direction d’Hannah Custance, responsable des couleurs et matières au sein de l’équipe de design
- Un choix unique : jusqu’à 391 coloris de matériaux d’intérieur et 230 couleurs sont proposées dans le nuancier SV Bespoke, auxquels s’ajoute le service de réalisation d’après échantillon Custom Match to Sample.
- Sur mesure : Le service SV Bespoke va au plus loin dans la personnalisation avec des broderies uniques et de multiples détails spécifiques
- Une autonomie accrue : De nouveaux moteurs hybrides électriques rechargeables de 550 chevaux et 460 chevaux offrent une autonomie en mode électrique portée à 121 km et des émissions de CO2 de 16 g/km pour une progression plus fluide, plus sereine et plus sobre2
- Motorisation V8 : le V8 s’appuie une technologie d’hybridation légère qui améliore sa sobriété, tandis que le Range Rover SV est maintenant disponible dans une nouvelle version de 615 chevaux
- Innovations de pointe : le contrôle électronique du roulis Dynamic Response Pro3 amène encore plus de sérénité, tandis que le système Terrain Response® introduit le régulateur de vitesse tout-terrain adaptatif équipé de la technologie Country Road Assist
C’est en cherchant à mettre en place un moyen de promouvoir une grande communauté de designers que la Suède méridionale a trouvé la réponse en créant les Southern Sweden Design Days. Si ce festival international de design à Malmö existe depuis près de trois ans, il a enfin pu concrétiser son existence physique du 24 au 27 mai dernier, après diverses complications d’organisation notamment dues à la pandémie.
Très inspirés par l’atmosphère, l’innovation mais aussi la modestie de la Dutch Design Week, les SSDD se veulent avant tout démocratiques et accessibles, avec une approche holistique et inclusive. Pour cela, la ville de Malmö, troisième du pays et une des plus durables au monde, ainsi qu’une soixantaine de partenaires, ont accompagné au plus près les exposants en amont, en prenant toutes les décisions de manière collégiale. Pour cette première édition officielle, « Dissonance » a été la thématique choisie pour ses diverses interprétations. Du déséquilibre à la mutation, en passant par l’innovation et l’évolution, elle a inspiré les designers, exposés dans les soixante lieux mis à disposition, tous en recherche d’harmonie. Si deux noms sortent du lot, ils sont à retenir : Spok, une plateforme de mise en relation entre industriels et designers, et Fiber Land, une initiative en R&D sur les biomatériaux menée par le Conseil Administratif du comté de Sk°ane en collaboration avec STPLN à Malmö et Jenny Nordberg Design Studio. Cette mise en avant du large spectre du design a su ouvrir le champ des possibles auprès du jeune public, très présent durant ces trois jours, une nouvelle dont on ne peut que se réjouir !
Pour sa 14e édition, les Verallia Design Awards ont décernés six prix, remis aux lauréats le 30 juin, sous le parrainage du designer Pierre Charrié.
Lancé en 2009 par Verallia, 1er producteur européen d’emballages en verre, le concours est à destination d’étudiants et jeunes diplômés avec l’objectif d’être toujours plus créatifs. Le thème de cette édition, « Le verre pour vivre l’instant », a su inspirer les quelque 672 participants. « Ce concours professionnalisant illustre notre volonté de repousser les limites créatives du verre. Nous voulons continuer à explorer comment le matériau verre peut offrir une expérience différenciante grâce à des designs uniques et en lien avec les tendances du marché. » témoignait notamment Marie-Astrid Gossé, Directrice marketing Verallia France.
Le jury composé de professionnels de l’agroalimentaire, de journalistes et de designers a décerné 4 prix : 3 « bouteille » (Vins tranquilles et effervescents – Spiritueux – Bières, eaux et boissons non alcoolisées) et 1 « pot » (Alimentaires) correspondant aux différents marchés du verrier. Un palmarès complété par 2 prix « coups de cœurs » : celui du parrain et pour la première fois, celui des salariés Verallia.
Prix Bouteille catégorie Vins tranquilles et effervescents pour the Vine
Mené par Eloi Menaud et Manon Piette, le projet de la bouteille The Vine est une rencontre entre une bouteille de vin et une vigne. Grâce au biomimétisme où la nature et l’objet ne font qu’un, l’un s’inspire de l’autre. « Nous voulions placer la vigne au cœur du sujet, ce qui permet de travailler le vin sous un angle différent. Ainsi, nous voulions redonner de la valeur à la vigne trop souvent oubliée. Le concept du biomimétisme nous a permis d’intégrer l’écorce de la vigne à la bouteille, faisant que la vigne et la bouteille ne sont plus qu’un objet. Cette fusion se devait abstraite. L’objectif n’était pas de faire un simple « trompe-l’œil », il s’agissait plus d’évoquer la vigne que de la montrer, le tout dans un design moderne. »
Prix Bouteille, catégorie Spiritueux pour Océan
Océan est une bouteille de vodka imaginée par Clarisse Bayle et Lauriane Dupré qui puise son inspiration de la tendance de ralentissement et de recherche de bien-être, manifestée par un désir de vivre plus consciemment et de ralentir le rythme de ses activités pour savourer les petits plaisirs de la vie. Un mouvement qui s’exprime à travers la recherche d’un sentiment de bien-être physique et mental qui contribue à la réduction du stress et de l’anxiété. « Les consommateurs qui aspirent à ce mode de vie recherchent des produits fabriqués à partir d’ingrédients biologiques, naturels et sans additifs, pour une expérience de dégustation plus saine et plus authentique. Amoureuses des côtes Atlantiques, nous avons imaginé une vodka haut de gamme aux algues avec un packaging inspiré de la nature. »
Prix Bouteille, catégorie Bières, eaux et boissons non alcoolisées pour « T »
« T » est une bouteille imaginée par Julien Kudic et Clément Servignat et qui propose une expérience sensorielle. Pour cette bouteille, ils se sont demandé comment faire de la pause thé une pratique fascinante qui procure un sentiment d’apaisement le temps d’un instant suspendu. « A plusieurs dimensions, la bouteille retranscrit un sentiment d’apaisement, que ce soit visuellement, au toucher ou dans son utilisation. Le dessin de « T » est inspiré des motifs géométriques des jardins zen et de la dimension sensorielle du sable. Au toucher, elle se veut surprenante de par le jeu du motif et des textures, nous laissant redécouvrir le sable dans le verre. Elle apporte de même une certaine ergonomie lors de la prise en main. »
Le prix pot, catégorie alimentaire, décerné à Organics Spicies
Jeanne Menier a créé Organics Spicies, un pot qui sublime le verre au travers la médecine traditionnelle chinoise qui puise ses origines dans la sagesse taoïste, selon 5 piliers : bois, feu, terre métal et eau. Ceux-ci sont des ponts vers un équilibre intérieur, chacun rattaché à des parties du corps humains, et plus spécifiquement les organes. « Ces cinq piliers sont en lien avec cinq saveurs différentes : acide, amère, douce, piquante et salée. Nous pouvons prendre soin de notre corps grâce aux aliments. C’est pourquoi, j’ai choisi de décliner en gamme 5 pots contenant 5 épices différentes : gingembre, poivre, sésame, ail et piment de Cayenne. »
Le coup de cœur de Pierre Charrié : Trinkañ
Trinkañ de Tom Azria et Numa Rousseau s’adapte aux usages du jeune public qui consomme le plus souvent à plusieurs, hors de son domicile et en format 33 cl. Une proposition invite à la convivialité et au partage. « Notre concept reprend les codes de la craft beer pour séduire un public jeune et urbain. Nous sommes convaincus que Trinkañ est le format qui permettra de sortir le cidre de son cadre de consommation de crêperie. »
Le Coup de cœur des salariés Verallia décerné à Envoûtement
Bien que le concours soit très suivi par les salariés de Verallia, ces derniers n’étaient jusqu’ici pas directement impliqués. Cette année, et pour la première fois, ils ont pu désigner leur coup de cœur et designer un lauréat. Un prix remis à Christiane de Montigny pour Envoûtement, une bouteille de vin blanc qui témoigne du temps qui s’écoule. Ici, la vigne est une nouvelle fois récompensée, puisqu’elle est l’origine du vin. Lorsque une feuille de vigne s’est posée sur cette bouteille, elle y a laissé son empreinte. Avec le temps, elle l’a transformé et ses veines se sont propagées à l’intérieur. Ainsi, à chaque fois que la bouteille se vide, ses veines intérieures apparaissent et viennent compléter sa forme. « La forme et le motif d’envoûtement racontent une histoire en créant un lien entre le ralentissement (veines) et le biomimétisme. J’ai voulu qu’au fil de la consommation, nous nous laissons surprendre par l’apparition de veines qui proviennent de l’intérieur de la bouteille. Ce spectacle met en avant les perspectives du verre grâce à la magie des gravures internes qui se révèlent lorsque la bouteille se vide. »
Praticable est une coopérative-studio de design. Son sujet de prédilection ? Les enjeux du numérique, avec une attention particulière portée aux vies et aux milieux que la technique affecte. Son objectif ? Favoriser l’autonomie, outiller, rendre capable, en donnant forme à des objets praticables, permettant de faire soi-même.
Rencontre avec Thomas Thibault, designer et co-fondateur du collectif, avec Anthony Ferretti, et Adrien Payet, philosophe et codeur, membre du collectif.
Qui est Praticable ?
Un studio de design qui réalise des objets… praticables. C’est-à-dire des objets réglables, transformables, paramétrables. Le « -able » a son importance : c’est là où il y a, à notre sens, du jeu, au sens de marge manœuvre. Des objets finis mais toujours un peu en devenir, à faire. Nous ne cherchons pas à faire des jeux, même si cela arrive, mais nous sommes très attentifs à la dimension politique des jeux (et du jeu) dans le design. Ce que nous pratiquons au quotidien, c’est le numérique. Un contexte dans lequel les parcours sont très guidés. Qui manque beaucoup de jeu, justement. Or, à notre sens, cette marge de manœuvre est très importante. Pour de multiples raisons. Comme par exemple, offrir la possibilité de régler l’impact écologique de ses usages numériques, ou encore en percevoir les mécaniques. Un game designer les fait souvent comprendre à ses joueurs. Dans le numérique c’est beaucoup moins courant. On tente plutôt de cacher aux utilisateurs les mécaniques de ventes de données, les mécaniques sous-jacentes, et les impacts, dans une coque hermétique. Utilisez, y’a rien à voir !
Il y a une dimension pédagogique dans votre approche ?
On envisage souvent la pédagogie comme une manière de délivrer des messages, des propositions, des connaissances, alors que chez Praticable, nous pensons que le fait d’apprendre et de comprendre peut passer, non pas par l’apprentissage de la connaissance, mais par l’expérience technique, qui nous permet de comprendre la consistance du monde dans lequel on vit. C’est comme ça que nous pensons le jeu. Il y a effectivement une dimension éducative, probablement une saveur particulière du jeu. Mais qui ne relève pas de l’excitation, ou de tous ces mécanismes physiologiques ou cognitifs activés par des interfaces « gamifiées » ou « gamifiantes ». Là où on se joue du joueur en mobilisant son appétit naturel ludique. Uber est très bon exemple de « gamification » problématique. Quand on est conducteur, l’application nous enjoint à faire un certain nombre de courses pour débloquer des points. Elle dissimule le travail sous les attributs du jeu. Un jeu qui ne se montre pas, qui ne se déclare pas comme jeu, alors même que le jeu est un espace-temps défini, dans lequel on fait des choses que l’on ne ferait pas forcément dans la vraie vie. Dans lequel on peut essayer, tenter, échouer, sans conséquences. Un lieu où l’on peut être plus audacieux qu’en réalité. Nous entretenons un rapport critique au jeu.
Mais vous le mobilisez ?
Il est moins question de positionner le design en jeu que le jeu dans le design. Laisser ces marges de manœuvre est aussi un moyen de montrer la responsabilité du design, les conséquences des choix de conception. De ne plus placer celui qui pratique dans une position d’utilisateur où le code fait la loi. Si l’on se joue de la proximité entre la règle et la loi, un « appareil » réglable est un appareil dont on peut faire et défaire la loi de fonctionnement. C’est un peu ce que nous poursuivons.
Concrètement ?
Nous menons depuis mars 2022 un projet de recherche en design auprès du laboratoire en informatique LIRIS du CNRS pour réduire les impacts écologiques du numérique. Il s’appelle Limites numériques. L’un des travaux réalisés dans ce contexte était un cahier d’idées pour une pratique écologique dans un navigateur web, qui, en tant qu’individu, est aujourd’hui l’un des derniers outils qui nous permette de jouer avec le web. Le simple fait d’activer un bloqueur de pub, c’est déjà échapper à une partie de la pollution du net, en termes d’énergie et d’attention. Mais nous pouvons aller plus loin. Nous avons réfléchi à la manière dont ce navigateur pourrait faire comprendre son fonctionnement, ses impacts écologiques, et ainsi nous permettre de modifier nos usages de manière consciente et éclairée. Si on ne peut pas modifier, régler, paramétrer, ça ne sert à rien. Nous avons aussi travaillé sur les applications mobiles, les représentations du numérique, la manière dont il se présente à nous (formes, images, pictogrammes), et conditionne ce que l’on en pense. Si je représente le cloud avec un nuage, je n’en ai pas la même compréhension que si je montre que c’est l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Ces choix de mots, et de vocabulaire graphique conditionnent notre perception. C’est important.
Autre exemple : nous avons été consultés pour réaliser la mise en forme (voire en page) d’un document d’étude sur les usages du numérique dans le théâtre. Nous avons proposé un logiciel, un outil dans lequel les commanditaires puissent intégrer tous les contenus de l’étude, tout en laissant aux autres lecteurs la possibilité d’exporter leur propre étude. Les parties, textes, chiffres, informations peuvent être ré-agencés différemment par les lecteurs, en fonction de leurs besoins. Ils peuvent ensuite retravailler leur collecte et l’exporter en PDF par exemple, et aller présenter cette étude à un élu, une directrice, pour les convaincre de mettre en place telle ou telle action. La condition du mouvement, presque mécanique des tous ces éléments, ces informations, c’est qu’il y ait du jeu. Un jeu qui court-circuite un peu la dimension dogmatique que peut avoir une étude, et qu’elle serve à tous. Si on présente les chiffres, les informations dans un ordre différent, qu’on l’a défait, déconstruit, dont on a extrait des parties, l’étude peut dire autre chose. C’est là où il y a du jeu : dans la production possible d’un autre sens. Ici, nous cherchons des pratiques de lecture et de partage. Mais au fond, nous travaillons de cette manière-là sur presque tous les sujets qui nous sont soumis.
Let’s play… and enjoy !
Chez Intramuros, le numéro d’été fleure bon l’évasion et la décontraction… tout en restant rigoureusement centré sur les pratiques du design. Au fil des pages, vous découvrirez comment le design investit – depuis longtemps ! – le champ du ludique pour stimuler, éduquer, séduire, transmettre, à tout âge. Passant du jeu à la pratique, le sport est aussi un secteur d’expérimentation du design produits : concevoir juste, et à grande échelle, pour être adapté au plus proche à une pratique, dans un souci d’innovation technologique.
La décontraction est aussi de mise, dans des espaces réservés à l’intime, à l’image de la salle de bains qui, de pièce dédiée à l’hygiène, évolue vers un sas de déconnexion et de soin de soi. Du jeu au plaisir, les sex toys sont aujourd’hui un terrain où les designers interrogent la forme, les sens… pour des objets désirables et revendiqués.
Question icône, le Range Rover révélateur d’un nouveau lifestyle à sa sortie continue dans ses nouvelles versions à devancer les tendances de la mobilité. Quand enfin, le Salone Del Mobile à Milan retrouve son rythme de croisière, avec une édition d’Euroluce très réussie : une grand-messe du design toujours aussi incontournable pour les avant-premières de collection… qui rythmeront la rentrée.
Vous l’aurez compris, pour cet été, un magazine aux bonnes ondes et à l’énergie positive. Bonne lecture !
Quoique évoluant dans les espaces virtuels, l’artiste et designer Charlotte Taylor procède d’une approche créative particulière. Alors qu’elle travaille elle-même en « analogique », avec crayons et papiers, elle s’entoure d’artistes 3D pour l’aider à peaufiner des projets épousant les nouveaux contours technologiques des intérieurs immersifs qu’elle signe.
« Mes projets sont toujours issus d’un aller-retour entre réel et virtuel », reconnaît-elle. « Cela cadre bien avec ma façon de travailler, à distance, avec une communication purement visuelle et riche en diagrammes ». Les rendus de ses espaces rêveurs – d’où leur nom de dreamscapes – sont particulièrement guidés par la texture de ses images, donnant à la fois un côté très sensible et réaliste à ses intérieurs, en grande partie grâce à la lumière qui s’y exprime. « La lumière est pour moi l’élément clé d’un espace », revendique-t-elle. « Jouer avec une lumière naturelle et chaude donne une impression familière et moins austère aux intérieurs ».
Mais là encore, c’est la référence à des détails très concrets qui caractérise l’essence très vivante de ses créations. « J’utilise toujours des petits détails visuels empruntés au monde réel pour sublimer d’un trait de réalisme des espaces totalement virtuels, mais surtout je traite véritablement mes projets numériques comme s’ils étaient de vrais projets physiques. Dans les projets réels, ce sont souvent les contraintes des clients, d’ingéniérie ou d’autres facteurs liés à l’environnement immédiat qui font varier les projets depuis l’intention initiale. Bien sûr, dans un projet virtuel, l’impossible devient possible. Mais j’aime garder à l’esprit ces petites contraintes qui créent toutes les incidences des intérieurs, comme la disposition des prises, des commutateurs et autres éléments domestiques. »
Maison de sable
Plusieurs de ses projets d’architecture d’intérieur emblématiques ont été conçus avec le designer 3D Stefano Giacomello, comme Casa La Paz ou Sand House (qui a donné le nom de son agence, Maison de Sable). « Sand House est né d’une vision augmentée des châteaux de sable de notre enfance, améliorés en quelques chose de vivable en termes d’échelle », explique Charlotte Taylor. « Dans Casa La Paz et Sand House, comme dans beaucoup de mes premiers travaux, l’espace a été ébauché à partir d’un simple cadrage d’image alors que désormais je travaille d’une façon plus traditionnelle à partir d’un plan mis en perspective, mais cela reste une démarche inspirante. Dans ces travaux, le mobilier est directement lié aux formes de l’architecture. L’idée est vraiment de coller aux formes douces, incurvées et organiques de l’architecture pour créer une conversation homogène entre le mobilier et l’espace. »
Une autre de ses collaborations récurrentes est avec le créateur 3D et designer d’intérieur français Anthony Authié (Villa Ortizet, Neo-Chemosphere, collection de NFTs pour Architoys). « Je collabore avec Anthony depuis très longtemps. Son Zyva Studio a un style visuel totalement unique et nos collaborations sont toujours l’occasion de fusionner nos deux univers ». Entre l’excentricité naturelle, riche en identifiants couleur d’Anthony Authié, et les textures plus fluides et lumineuses de Charlotte Taylor, le courant passe à l’évidence. « Nos projets architecturaux comme Villa Ortizet ou Neo-Chemosphere procèdent toujours d’un désir commun d’explorer et de révéler des choses qu’on ne voit pas. Pour Neo-Chemosphere, nous avons repris la structure externe du bâtiment construit par John Lautner, pour façonner son design intérieur, qui est d’ailleurs toujours susceptible de se compléter d’autres éléments. C’est ce qui est passionnant avec le médium numérique : rien n’est jamais totalement fixé. D’autres parties non visibles peuvent toujours surgir. »