DCWEditions : Un showroom pas comme les autres
À l’occasion de la Paris Design Week, DCWÉditions et MODELEC (sa sœur depuis 2019), se sont installés dans 450 m2 d’un univers dédié à la lumière, 71 rue de la Fontaine au Roi dans le 11e arrondissement. Un showroom appelé « Bar Electrique », pensé comme un outil pour les prescripteurs.
Sous une verrière qui laisse entrer le soleil et la puissance de ses rayons, Frédéric Winkler a voulu aménager une maison, comme un club, pour afficionados, amateurs de design, de belles choses et de bons vins. Les fameuses lampes Gras s’éparpillent dans une architecture intérieure pensée par Valérie Mazera, (celle-là même qui a conçu le concept store Merci), autour d’un escalier spectaculaire en plâtre signé Sébastien Mauriac. L’affiche, dont l’esprit rappelle l’image du Bar sous le toit de Charlotte Perriand, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, décline des couleurs sourdes. Mais l’univers de l’espace n’est que de blanc et beige avec des designers contemporains comme Thierry Dreyfus, Charles Kalpakian, Studio Briechet Ziegler, Philippe Nigro, Jean-Louis Fréchin, Yuji Okitsu, Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost dont les tubes ont conquis des espaces aussi prestigieux que le Château de Versailles ou La Poste de la rue du Louvre à Paris.
Un espace pragmatique
Le lieu est ouvert 7j/7 et 24h/24 aux architectes, ceux-là mêmes qui, entre leurs agendas minutés et leur clientèle haut de gamme, n’ont pas le temps de courir les showrooms ou les salons. Au Bar Électrique, ils auront tout le loisir de voir et tester la qualité des luminaires et de choisir les interrupteurs ou les coloris à la carte, avec gaines apparentes ou pas, coffrées ou pas.
L’esprit usine règne dans cet espace repris à un ancien fabricant de chaussures. Depuis 1976, MODELEC façonne la matière brute pour dynamiser forme, fonction et finition avec un savoir-faire maîtrisé, de l’interrupteur à la gaine de protection. Une vraie cheminée en métal, une cuisine en travertin dont on peut ouvrir toutes les portes, un salon chinois avec tapis multicouche, une salle de bains, des jeux de backgammon qui font écho aux luminaires V-V-V du studio néerlandais Vantot sur les murs, en font le lieu idéal pour des visites tardives (ou matinales), grâce une simple carte nominative (à demander à DCWÉditions), avec code d’accès personnel, pour venir travailler ses plans d’aménagement, autour d’un verre ou d’un café, patiemment passé dans une cafetière Alessi de Richard Sapper. (Le grand public peut quant à lui venir du lundi au vendredi de 9h30 à 18h.)
Entre sol bétonné, poutres en bois apparentes et peintures lumineuses de Pierre Bonnefille, cette caverne d’Ali Baba qui n’a rien de la caverne de Platon, met en situation les luminaires de DCWÉditions et les interrupteurs et prises Modelec pour le plaisir des yeux. Un autre plaisir : celui de voir une collection d’objets chinés, d’anciens rouets au jukebox des années 60, des fauteuils Artifort aux enseignes commerciales émaillées. Rendez-vous là-bas pour chaîner passé, présent et futur et admirer les dernières éditions Pi, Iota et Tau, trois lampes à poser de Clément Cauvet en béton et acier plaqué laiton. Un passage obligé.