« Histoires d’intérieurs », les objets du quotidien racontent
La salle de séjour. De gauche à droite : Pierre Gautier-Delaye, mobilier Week-end, table, chaises et meuble droit avec abattant, 1956, éditeur Vergnères, © Adagp, Paris 2023 ; François Bauchet, service à café et à thé Collection Vallauris, 1999, © François Bauchet ; Serge Mouille, Applique murale à cinq bras, vers 1950, éditeur Éditions Serge Mouille, © Adagp, Paris 2023 ; Pierre Charpin, Slice, fauteuil méridienne modulaire, 1996, éditeur galerie Kreo, fabricant Cinova, © Adagp, Paris 2023 ; Marcel Breuer, Table modèle B9-9C, 1925-1926, éditeur Thonet, © Marcel Breuer ; Philippe Charbonneaux, Téléviseur panoramic 111, 2 1957, marque Téléavia, éditeur Sud-Aviation, © Pierre Charbonneaux ; Jacques Bonnot, Studio TOTEM, lampadaire Robin des Bois, 1981, © Studio TOTEM. Vue de l’exposition « Histoires d’intérieurs. Collection design du MAMC+ » à la Cité du design. Photographie : Cyrille Cauvet/MAMC+

« Histoires d’intérieurs », les objets du quotidien racontent

Jusqu’au 7 janvier 2024, le Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne installe une maison fictive à la Platine, la salle d’exposition de la Cité du design. En six pièces (de la cuisine à la chambre, en passant par la salle de jeux ou le bureau) et près de 120 objets industriels des années 1920 à aujourd’hui, s’y raconte, par les petites choses du quotidien, une plus grande histoire de l’habitat et de l’évolution de nos modes de vie.

« Nous nous sommes beaucoup amusés à imaginer une maison à partir des collections du musée. Une maison où les époques cohabitent, comme chez soi au fond, expliquent les commissaires de l’exposition. Cela nous offrait la possibilité de montrer autre chose que les pièces qui sont sans cesse exposées. Un design moins connu, plus anonyme et qui raconte cependant une histoire tout aussi précieuse et riche. Une histoire matérielle, des formes, des techniques, des usages, sociologique aussi. » Dans le salon, un téléviseur Téléavia aux allures de fusée racontent comment le foyer s’est réorganisé sans la cheminée, tandis que la cuisine, pièce traitée comme le laboratoire de la ménagère dès les années 1920, équipée de machines de préparation complexes (une collection d’objet d’électtoménager s’étale presque comme sur une table d’autopsie), s’est progressivement rouverte, remeublée et colorée.

La salle de bain. Arnout Visser, Erik Jan Kwakkel, Peter van der Jagt, Matijs Korpershoek, Peter Aukje, Hella Jongerius, Dick van Hoff, Roland Buschmann, ensemble d’éléments de salle de bain Dry Bathing, 1995 – 1998, éditeur Droog Design, © Adagp, Paris 2023, © droits réservés, © Matijs Korpershoek, © Hella Jongerius. Vue de l’exposition « Histoires d’intérieurs. Collection design du MAMC+ » à la Cité du design. Photographie : Cyrille Cauvet/MAMC+

La cuisine. Table et chaise, 1960, éditeur Sacma Furiana, © droits réservés ; Harold Barnett, Légumier 2000, 1968, éditeur et fabricant Duralex Saint-Gobain ; Harold Barnett, Assiettes creuses, XXe siècle, éditeur et fabricant Vereco BSN, © droits réservés ; Marco Zanuso, Balance, 1976, éditeur et fabricant Terraillon, © Marco Zanuso. Vue de l’exposition « Histoires d’intérieurs. Collection design du MAMC+ » à la Cité du design. Photographie : Cyrille Cauvet/MAMC+

L’histoire est traitée avec humour aussi, à l’instar d’une petite vitrine consacrée au poil (de barbe, de patte, de tête, etc.) dans le diorama (échelle un, et sonorisé) consacré à la salle de bains. Ou encore, dans la chambre, ce vibromasseur Calor pour les pieds, dont les commissaires nous apprennent que la notice évoque d’autres usages, négligemment posé près d’un lit monocoque en plastique Prisunic (Marc Held, 1968). Une manière de rappeler aussi que design, c’est vivant. Même au musée !

Rédigé par 
Maëlle Campagnoli

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Créer des objets lumineux à partir d’objets d’atmosphère, d’était un peu l’idée directrice de « Néophore ». Un projet carte blanche mené par Lionel Dinis Salazar et Jonathan Omar qui forment Döppel Studio depuis 2016. « On a fait beaucoup de collaborations avec des marques et on voulait repasser sur de la pièce unique avec une galerie. On a très vite pensé à Tools pour son esprit avant-gardiste et les prises de risques qu’elle avait pu prendre sur certaines collections. Nous avons rencontré le directeur Loïc Bigot il y a un an et demi avec qui il y a eu un réel échange d’idées tout au long du projet » raconte le duo.

Un symbole : l’amphore

L’idée de partir de la symbolique de l’amphore, ce vase antique le plus souvent utilisé comme contenant, est venu assez instinctivement. Le duo avait en effet eu l’occasion de travailler sur le thème de l’amphore lors de sa participation au concours de la Villa Noailles en 2016. Pour cette exposition, l’objectif de cette collection était cette fois-ci de lui faire prendre une toute autre fonction. « On a voulu retravailler la valeur d’usage de l’amphore en lui retirant cette faculté de contenant pour apporter de l’immatériel avec la lumière. On a confronté l’artefact de ce vase avec un objet plus technique, qui est ici le néon flex. » Pour réaliser les pièces, le duo s’est accompagné de la céramiste tourneuse Aliénor Martineau de l’atelier Alma Mater, situé à la Rochelle. Une première pour le duo, qui a dû sortir de l’aspect industriel pour se tourner vers l’artisanat et accepter l’aléatoire. Toutes les pièces sont par ailleurs recouvertes d’un émail avec nucléation, dont la composition permet d'obtenir des effets complexes qui laissent une part d’imprévu et rendent ainsi chaque pièce unique.

Exposition "Néophore" par Döppel Studio à la Tools Galerie © Ophélie Maurus

3 dessins, 12 possibilités

L’exposition « Néophore » présente ainsi douze pièces, sur une base de trois dessins qui ont ensuite été déclinés en fonction du passage du néon dans le vase. « On a volontairement pensé à des formes simples et archétypales, car on savait que la complexité, on l’amènerait avec le tressage et le néon. » Une technique minutieuse, puisque chaque vase est entouré ou enroulé de 2 à 3 mètres de néon, tressés par le duo lui-même. Une exposition qui ne manquera pas de retenir l’attention, à l’heure où les journées se raccourcissent et la lumière naturelle se fait de plus en plus rare…

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Meljac au salon Interior Exterior & Design Meetings !

Organisé à Cannes du 19 au 21 novembre, le salon Exterior & Design Meetings prend ses quartiers au Palais des Congrès. Un salon axé sur l’échange entre professionnels, pour présenter une large gamme de matériaux, d’objets et de mobilier pour les projets de luxe et haut de gamme. Parmi eux, le fabricant français d’appareillages électriques haut de gamme Meljac.

Sur le stand D18 du salon, la marque française Meljac, spécialisée dans la conception d’interrupteurs haut de gamme présentera une large gamme d’interrupteurs, prises de courant, liseuses. En effet, les visiteurs pourront découvrir les diverses gammes standards mais également quelques exemples de réalisations sur-mesure, qui sont un des incontestables atout de la marque.

Allier savoir-faire, qualité et personnalisation

Meljac c’est surtout des pièces qui mettent en avant la noblesse du laiton, proposé sous divers formats et combinaisons possibles de mécanismes. La marque présentera également à ses visiteurs tous les offres en termes d’habillages, qu’il s’agisse de thermostats, de systèmes domotiques, de commandes de climatisation, de stores, de son… Des pièces proposées avec 29 finitions, issues d’un traitement de surface effectué en interne, gage du savoir-faire minutieux de la marque, permettant de fait de pouvoir proposer des Nickels, des Chromes, des Canon de Fusil, des Bronzes ou encore de la dorure.

En parallèle, la marque propose une offre de personnalisation qui fait sa force. En effet, qu’il s’agisse de gravures, de résines, de leds, rétroéclairage… Meljac offre de nombreuses options avec plusieurs designs et finitions de leviers ou de boutons-poussoirs, que les visiteurs auront l’occasion de découvrir sur le stand.

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Unheimlichkeit, « l'inquiétante étrangeté » d'Edgar Jayet

Le designer Edgar Jayet propose Unheimlichkeit, une nouvelle collection plus complète que ses précédentes et pensée comme un hommage au siècle des Lumières.

Voici une collection aux origines aussi diverses qu'à l'inspiration hors du temps. Hommage aux métiers d'art du XVIIIe siècle ainsi qu'au tissage vénitien, Unheimlichkeit est une collection contemporaine construite sur l'héritage du passé. Une dualité porteuse d'un concept et « d'un supplément d'âme » évoqué dans le nom même de la collection : Unheimlichkeit. Un mot concept inventé par Freud et traduit il y a plus de trois siècles par la reine Marie Bonaparte comme une « inquiétante étrangeté ». Une évocation aussi floue que intrigante réhabilitée par le designer, Edgar Jayet, dans cet ensemble de sept modules.

©Stéphane Ruchaud

Une association de techniques et de connaissances

Derrière son nom allemand, Unheimlichkeit est le fruit d'une rencontre transalpine. Inspiré par l'Hôtel Nissim de Camondo et sa vaste collection de pièces du XVIIIe siècle, Edgar Jayet avait depuis quelque temps l'idée de conjuguer son goût pour le mobilier d'antan et la création contemporaine. Une envie « de prolonger l'histoire » concrétisée en 2022 lorsqu'il rencontre à Venise où il séjourne fréquemment, la designer textile Chiarastella Cattana. Débute alors une collaboration faite de savoir-faire croisés où le travail de l'ébénisterie historique rencontre celui du tissage. Un projet nouveau pour le designer qui mêle ainsi « la structure d'un meuble typiquement français du XVIIIe siècle réalisée avec des pièces en fuseau (modules de forme pyramidale) reliées entre elles par des dès d'assemblages (petits cubes situés aux intersections du meuble), et un travail de passementerie issu d'un tissage italien originellement utilisé pour les lits de camp et nommé branda. » Une association esthétique mais également technique. « Avec la réutilisation de cette structure constituée de modules développés au XVIIIe siècle, nous pouvons facilement ajuster nos pièces en fonction des besoins de nos clients. » Un atout renforcé par l'absence de contrainte structurelle de l'assise, uniquement maintenue par deux cordons de passementerie. Une finesse grâce à laquelle « la toile semble flotter sur le cadre comme par magie, dégageant ainsi cette notion d'inquiétante étrangeté » résume le créateur.

©Stéphane Ruchaud

Travailler le présent pour ne pas oublier le passé

« Concevoir des collections contemporaines en y incorporant les techniques du passé est presque un exercice de style auquel je m'astreins pour faire perdurer ces savoir-faire, explique Edgar Jayet. C'est la raison pour laquelle on retrouve la passementerie dans plusieurs de mes créations. » Convaincu par l'importance de rassembler les époques, le designer précise avant tout travailler l'épure de chaque projet. « Unheimlichkeit montre qu'il est possible de faire du contemporain avec les techniques anciennes. Mais cela passe par la nécessaire obligation de faire fit de l'ornementation car c'est elle qui vieillit dans un projet, pas la structure. Ce décor servait autrefois à transmettre des messages ou des idées. Au XIXe siècle son utilisation surabondante et en toute direction menant à l'éclectisme signe véritablement sa fin et conduit progressivement vers le XXe siècle et sa maxime : form follows function. » Une lignée dans laquelle le designer s'inscrit. « A l'agence, nous essayons de récupérer l'essence même du mobilier en le dégageant au maximum de l'ornementation contextuelle et souvent anachronique. De cette façon, nous pouvons restituer des pièces de notre temps, mais semblant malgré tout flotter entre les époques. » Une démarche engagée dans les dernières collections d'Edgar Jayet où se retrouvent des typologies de meubles aujourd'hui disparues. On note par exemple le paravent d'un mètre de haut présenté à la galerie Sofia Zevi à Milan en 2023, mais également le siège d'angle. « Finalement, je crois que la permanence du style passe par le travail de la main. C'est elle qui apporte le supplément d'âme, le Unheimlichkeit théorisé par Freud, mais c'est également par son biais que les techniques refont vivre les époques passées » conclut-il.

©Stéphane Ruchaud
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