Mobilier
Installée en plein centre de Paris, Coolil’O est une fontaine brumisante imaginée pour lutter contre les îlots de chaleur, et ainsi rafraîchir l’espace public. Un projet mené par le studio Noir Vif, en collaboration avec Water Connect.
Le projet débute Coolil’O débute en 2018 lorsque Water Connect décide répondre à un appel à projets lancé par Eau de Paris qui souhaitait expérimenter des dispositifs innovants pour rafraîchir l’espace public. Une demande qui faisait écho à l’augmentation des îlots de chaleur dans les villes, liés en grande partie à cause du réchauffement climatique. Ainsi, Water Connect, qui avait déjà mis en place plusieurs dispositifs de ce type dans l’espace public, a décidé de faire appel à Noir Vif pour concevoir un objet urbain qui combinerait brumisation et mise à disposition d’eau potable gratuitement.
Proposer un dispositif adapté à tous
Bien qu’installée depuis bientôt 4 ans dans le 13e arrondissement de Paris, entre la rue Charles Moureau et l’avenue Edison, la conception de Coolil’O a demandé aux designers un travail de réflexion important en amont. En effet, l’installation d’un dispositif dans l’espace public nécessite de prendre les réglementations liées au mobilier urbain (rayons de courbure minimum, hauteurs minimum, détectabilité à la canne pour les non-voyants, accessibilité pour tous les usagers…), les fonctions énoncées dans le cahier des charges (distribution d’eau potable et brumisation) mais également trouver les bons matériaux. Dans ce cas précis, l’acier inoxydable offrait une grande solidité ainsi qu’une résistance à la corrosion, logiquement nécessaire. Cependant, depuis son installation en septembre 2019, les réglementations concernant la brumisation ont changées. Il est maintenant interdit de brumiser vers le bas, ce qui a entrainé une désactivation de la fonctionnalité sur les fontaines Coolil’O.
En termes d’esthétique, le studio Noir Vif a travaillé un design dont la forme serait compatible avec les architectures parisiennes, souvent divergentes en fonction des quartiers, tout en respectant son objectif de départ : offrir une solution innovante à ses utilisateurs. À la suite de cette mise en place réussie, une seconde fontaine Coolil’O, d’une autre couleur a été installée dans une cour d’école du 4e arrondissement.
Retrouvez notre dossier spécial outdoor avec un portfolio de projets innovants dédiés à l’espace public dans le numéro 215 d’Intramuros.
Parmi ses nouveautés 2023, Vitra présente le canapé Abalon Sofa et le bureau Joyn 2, imaginés par Erwan et Ronan Bouroullec. Des pièces hybrides, pensées pour correspondre aux nouvelles méthodes de travail.
Désireux de créer différentes typologies d’espaces, les frères Bouroullec sont partis des évolutions des méthodes de travail, d’autant plus bousculées ces dernières années par la crise sanitaire. En effet, les bureaux fermés ne sont plus au goût du jour et l’expansion du télétravail pousse les salariés à ressentir le besoin de se réunir autour d’une même table lors de leur temps de présence. Un nouveau rythme qui nécessite d’avoir un mobilier polyvalent innovant et modulable en fonction du nombre de personnes présentes. « Travailler sur ce projet avec Vitra a été pour nous l’occasion de passer d’une ergonomie de la personne à une ergonomie de l’espace. »
Joyn 2, une version 2.0 dans l’ère du temps
Un design simple, mais qui fait toute sa singularité. Conçue en 2002 pour sa première version, la table Joyn a été pensée comme une plateforme flexible sans aménagement prédéfini. Elle concentre son activité autour de sa surface, tandis que des accessoires tels que des écrans et des caissons peuvent être fixés et réorganisés en fonction des situations. Une modularité qui offre ainsi la flexibilité nécessaire aux besoins individuels et actuels. Pour cette seconde version, les frères Bouroullec ont imaginé un modèle plus convivial, dont la fonctionnalité ne serait pas arrêtée : « On cherchait à faire des structures ouvertes mais qui soient suffisamment basiques pour que plein de choses puissent s’y passer. Il faut arrêter de stigmatiser les objets par une pré-définition et établir un langage plus universel.«
Au-delà de cet aspect social, la question de la durabilité du produit a également été au cœur de leur réflexion. Le système Joyn 2 se compose de plateaux de table en bois massif, d’écrans en liège et de sous-mains faits à partir de restes de cuir recyclé provenant de la production de meubles Vitra. Les piètements sont quant à eux réalisés en aluminium brut et les diverses pièces en plastique sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, dans la mesure du possible.
Abalon Sofa, le canapé organique
Pour ce nouveau canapé, l’idée a été de proposer une forme qui serait plus organique. Le canapé garde ici l’idée d’alcôve, c’est-à-dire que le dossier haut permet de reposer la tête, une fonctionnalité avec un double sens. En premier lieu, cela permet de maintenir des conversations, en gardant un contact visuel vers une personne, un écran, un contexte. D’autre part, le corps se sent instantanément protégé et va donc pouvoir se « privatiser » un endroit dans l’espace collectif. Sa forme incurvée créée ainsi un espace accueillant et attirant. Pouvant accueillir facilement trois personnes, l’avant et l’arrière des assises sont revêtus de différents textiles, disponibles en plusieurs combinaisons et le piètement peut se décliner en trois couleurs.
La collection Abalon s’accompagne également d’Abalon Plateform, un tabouret ou repose pied selon l’utilisation qui lui en est faite, ainsi que d’une table, l’Abalon Table.
Si le fait de cuisiner en extérieur est courant dans de nombreux pays, cette pratique a mis du temps à s’installer en France. Aujourd’hui, cette gamme de produits connaît un succès grandissant dans l’Hexagone, sur des produits modulables et pérennes. Antoine Thomas, codirigeant d’ENO, témoigne de cette évolution.
Retrouvez notre dossier sur les cuisines extérieures dans le numéro 215 d’Intramuros.
Ces dernières années, comment ENO a vu évoluer le secteur des cuisines extérieures en France ?
Le marché de la cuisine d’extérieur a réellement démarré en France en 2018. Il s’est principalement articulé autour d’une offre de produits modulaires, permettant de réaliser facilement des aménagements selon l’espace disponible. Très souvent les clients viennent avec un projet assez structuré et un budget significatif. C’est bien la continuité de l’aménagement de la maison avec une nouvelle pièce à vivre en extérieur. Compte tenu de l’évolution climatique, nous pensons que le marché va poursuivre son développement.
Constatez-vous des évolutions en termes de design ?
La mode du métal dans les mobiliers d’extérieur a clairement ouvert la voie vers des modules en acier ou en inox. Chez ENO, nous travaillons avec le bureau de design La Racine avec qui nous dessinons les cuisines outdoor de demain. Avec le Covid, le marché a pris un envol très important et l’attente des consommateurs évolue vers une offre encore plus large pour répondre aux exigences d’une vie à l’extérieur comme à l’intérieur (frigo, plaque de cuisson, îlot…).
Reste-t-on prioritairement sur une demande qui concerne une cuisine « nomade » rassemblant différents modules ou la demande a davantage évolué vers des cuisines extérieures fixes ?
Longtemps le marché était limité aux cuisines d’extérieur fixes en matériaux durs. Ce qui explique son évolution, c’est véritablement l’offre de modules dont chacun a une fonction propre et que l’on s’assemble à l’infini. Cependant, le développement du marché a contribué à élargir l’offre et à redynamiser ce segment. On sent qu’on monte en gamme que ce soit en produits fixes ou mobiles.
Travaillez-vous surtout en France ou davantage à l’export ?
ENO vend ses planchas et ses cuisines principalement en France, mais l’export représente une part croissante de son activité notamment en Europe et en Amérique du Nord, via un réseau de distributeurs et de revendeurs. La montée en gamme du la marque nécessite de plus en plus d’avoir recours à des revendeurs spécialisés, et pour les cuisines d’extérieur, la nature des projets nous a orientés vers les prescripteurs comme les paysagistes, les architectes, décorateurs d’extérieur.
Méconnu du public et cependant décoré par l’Académie d’Architecture Française, l’architecte et designer José Zanine Caldas est exposé à la Carpenters Workshop Gallery Paris jusqu’au 22 avril. C’est sous le nom de « Denuncia » que cette rétrospective rend hommage au créateur pluridisciplinaire et à son engagement environnemental avec 90 pièces exposées.
Devenu une véritable figure de proue de la création moderniste du Brésil, Caldas fabrique des maquettes architecturales à 20 ans. Il travaille notamment aux côtés d’Oscar Niemeyer et se forme seul à l’architecture et au design.
Une création en trois temps
Une dizaine d’années plus tard, l’autodidacte se lance dans la création et la vente de mobilier en contreplaqué. Dans un souci d’optimisation de la matière, il innove en découpant le matériau jusque-là moulé, réduit les rebus et fabrique des meubles haut de gamme mais accessibles. Cette période de production industrielle pauliste, pionnière à l’époque, est connue sous le nom de « Moveis Artisticos Z ».
Mais en 1964, Caldas fuit le régime militaire dictatorial et Sao Paulo pour Bahia, sa terre natale. Les forêts luxuriantes de la région l’inspirent et Caldas entre dans son second cycle créatif, « Moveis Denuncia » (que l’on pourrait traduire par mobilier dénonciateur). Brutalistes, ces pièces sont sculptées directement dans le bois massif, souvent récupéré, et témoignent du lien fort entre l’artiste et la nature. L’architecte réinvente la construction d’habitats réalisés à partir de matériaux de démolition ou d’arbres morts.
Si le Musée des Arts Décoratifs lui a consacré une rétrospective en 1989, « Zanine, l’architecte et la forêt », la Carpenters Workshop Gallery expose des pièces à découvrir ou à revoir sans plus attendre, le tout sur fond de photos d’architecture de Caldas.
Carpenters Workshop Gallery, 54 rue de la Verrerie 75004 Paris
Entre explosion de la demande, souci de la durabilité des produits et du respect de l’environnement, besoin de praticité et de fonctionnalité, et design, définitivement entré au jardin, le marché du meuble outdoor se transforme, se réorganise. S’étoffe aussi. Blanche Aloisi de Crepy, directrice générale de Tectona, et Aymon Brunel, directeur, nous livrent leur point de vue.
Retrouvez notre dossier outdoor complet dans le numéro 215 d’Intramuros.
Quelles évolutions majeures observez-vous sur le marché de l’outdoor aujourd’hui ?
Comme tous nos confrères, nous constatons une explosion de la demande, tant en résidentiel qu’en contract. Ce, avec d’une part, une attention particulière portée à la durabilité des produits et au respect de l’environnement, et d’autre part, un besoin renforcé de praticité, de fonctionnalité. Le tout, dans un contexte où le design a définitivement fait son entrée au jardin, et où le moindre petit mètre carré à l’air libre fait l’objet de toutes les attentions, très influencé par les principes d’aménagement intérieur. Le fameux « In & Out ».
On cherche aussi quelque chose de plus mixte en termes de fonctions, des salons d’extérieur ou des bords de piscine où l’on dîne, se relaxe, etc. Il nous semble que l’une des principales conséquences de ces évolutions est une multiplication de l’offre aux extrêmes (du très grand au très petit). Et c’est intéressant de voir comment chacun s’est positionné à l’intérieur de ces différentes typologies de marché, tant en termes de gammes et de prix, que de choix de matériaux, formes, textures et couleurs.
Avec Soleil, de Martin Szekely, vous lancez une collection mono-matériau, très sculpturale… presqu’à contre-courant de la tendance, plutôt portée sur la couleur, les effets de matière, notamment textile, les gros coussinages…
Peut-être. En tout cas, nous sommes presque les seuls à faire encore des bancs de jardin ! Comme si cette typologie de meuble était presque devenue désuète. Mais c’est l’essence même Tectona. Notre marque est née dans le jardin, s’y est enracinée. Nous aimons le mobilier élégant et sobre, fabriqués avec des matériaux, nobles, dont le bois. Le teck, beaucoup, et désormais le mélèze et le frêne. Bien que nous ayons aussi diversifié notre offre, notamment avec de l’aluminium, un matériau pratique et facile en extérieur, pour répondre à la demande de nos clients.
L’introduction du mélèze, c’est une suggestion de Martin Szekely : utiliser une autre essence que le teck, certes merveilleuse, pour ne pas nous limiter. C’est un bois imputrescible, très dur, qui résiste très bien aux variations de température (-15 à 45 degrés), qui est stable mais aussi vivant, qui va se patiner, se creuser un peu au fil du temps. On aime cela, cette adéquation avec l’extérieur. Il est issu de forêts européennes. Et il se prêtait particulièrement bien à la thématique de la collection : soleil et ombre, en travaillant avec des lattes, des pleins et des vides qui rythment la collection. Ce mobilier est une sculpture et correspond bien à ce que nous sommes : une entreprise qui aime faire des choses sobres et simples, pour l’extérieur. Uniques, aussi. Même en termes de production la démarche de Martin Szekely est très intéressante et nous correspond parfaitement. Elle mêle découpe numérique ultra-précise et travail artisanal pour l’assemblage des lattes et la finition, essentiel pour retrouver une belle main, une belle qualité de travail. D’ailleurs nous avons introduit cette année d’autres essences de bois, dont le frêne, pour la collection Siesta (hamac et chilienne). Et nous produisons Soleil et Siesta en France, dans un atelier.
Quels sont aujourd’hui vos principaux axes de développement ?
Nous éditons du mobilier pour la vie, pour favoriser la vie en extérieur, les moments de joie, seul ou à plusieurs. D’autant plus aujourd’hui. Nous poursuivons ainsi plusieurs objectifs en ce sens. En termes d’offre, d’abord, avec le développement d’accessoires pour les plantes, la lumière, les parasols, les douches d’extérieur. Tant pour les espaces résidentiels que professionnels, comme le secteur du bureau, où en tout le bien-être extérieur est toujours plus pris en compte. Surtout en ville, pour retrouver le contact avec la nature. Mais nous avons aussi développé des partenariats avec des institutions culturelles comme le musée Picasso, Versailles, ou encore la villa Médicis. Le mobilier de culture est important pour nous.
Ensuite, poursuivre nos collaborations avec des designers est essentiel. Le design nous permet d’insuffler une dynamique de marque et de création nouvelle. Tout au long de notre histoire, il a été porté par de belles rencontres, une appétence forte pour cette discipline, des visions et des goûts partagés avec certains designers en particulier. Des choix forts. Typiquement, Martin Szekely nous a apporté une approche très sculpturale du mobilier, le travail avec de nouvelles essences, un renouveau, un souffle. C’est exactement ce que nous cherchons à travers le design. Tout comme dans la collaboration avec de très jeunes designers. Enfin, nous allons continuer à tester de nouveaux matériaux utilisés au plein de leurs capacités. Parce que trouver le matériau juste, aujourd’hui, c’est aussi penser à ce que requiert son utilisation en termes de consommation d’énergie (extraction, transformation, transport), etc. Et faire en sorte que nos produis soient plus intemporels que tendances, et durables en qualité et design. Tectona a un rapport au temps très complet : les saisons, la transmission, le temps partagé.
Spécialisée dans le mobilier d’extérieur, la maison Ethimo propose des collections intemporelles, marquées par de nombreuses collaborations internationales dont Luca Nichetto, Paola Navone, Patrick Norguet, Emmanuel Gallina, Studiopepe… Gian Paolo Migliaccio, PDG de l’entreprise italienne, nous livre sa vision de l’évolution du secteur outdoor.
Retrouvez le dossier spécial outdoor dans le numéro 215 d’Intramuros.
Quelle est votre vision de l’outdoor sur ces dix dernières années ?
Si l’on se penche sur les dix dernières années, l’attention portée aux espaces extérieurs a pris un tout autre sens. Cette nécessité de meubler les espaces ouverts s’est intensifiée et la pandémie a été une sorte d’accélérateur pour renforcer ce concept de cocon de bien-être, trouvant satisfaction grâce à ce lien avec la nature. Le marché résidentiel est probablement le plus représentatif de cette configuration inédite du chez-soi. À l’heure actuelle, on conçoit des espaces résidentiels en se penchant avec la même attention sur les espaces extérieurs et intérieurs, en considérant les jardins et terrasses urbaines comme de véritables extensions de l’habitat, que l’on peut exploiter à tout moment de l’année. Le marché des espaces collectifs a également réagi à ce nouveau besoin et les espaces extérieurs, qui étaient généralement l’apanage des grandes stations balnéaires et grands hôtels, est devenu un lieu symbole d’habitat, et ce même pour des structures moins importantes, telles que celles initialement dédiées à la restauration. En même temps, il y a cette volonté grandissante des concepteurs et maîtres d’ouvrage de transporter les ambiances outdoor dans notre intérieur, en créant de véritables zones de bien-être avec du mobilier d’extérieur et une végétation luxuriante. Il y a ce désir de retrouver chez soi des coins de jardin, pour ne jamais perdre ce contact avec l’extérieur.
Avez-vous vu émerger de nouveaux segments ?
Je ne dirais pas que l’on assiste à la naissance de nouveaux segments de marché à proprement parler. Je dirais que l’on porte une attention bien différente au concept de la vie en plein air. Notre rapport avec la nature est de plus en plus fort, et le bien-être qui en découle crée ce besoin de concevoir un espace extérieur comme une pièce à ciel ouvert, qui se fondrait à merveille dans le paysage. Les matériaux, les formes, les couleurs et les performances sont de plus en plus écologiques. L’exemple le plus parlant serait certainement celui lié au monde nautique, un monde dans lequel la conception des zones externes exige l’insertion d’éléments de design empruntés à la nature, qui doivent être esthétiques, bien entendu, mais également délivrer des performances techniques et fonctionnelles absolues. Dans ce domaine, Ethimo s’est associée avec Christophe Pillet pour créer Baia e Costiera, une collection spécialement conçue pour le monde des yachts, des grands navires ou des fascinants voiliers. La nouvelle yacht collection est un savant mélange d’esthétique, de design emprunté de la haute couture, de technicité et d’innovation, suggérant une philosophie de vie en plein air entre terre et mer, sans aucune frontière. Un bateau peut donc également être configuré à l’infini comme un espace de vie. On peut le meubler avec des éléments recherchés et confortables, pour donner des atmosphères intérieures constamment en phase avec la nature.
Cette interprétation contemporaine du concept outdoor est décelable sur l’ensemble des marchés. Selon moi, c’est le concept général de la vie en plein air qui a véritablement évolué, tout comme l’idée que l’on se fait de l’environnement, à savoir un élément à protéger et préserver, car il fait bon y vivre. En réalité, dans ce nouveau contexte, nos processus de production n’ont pas connu de changements majeurs, à l’exception de ceux qui évoluent naturellement avec l’innovation. Ethimo s’engage depuis toujours à préserver l’environnement. En tant que société spécialisée dans la production et la vente de mobilier extérieur haut de gamme, certains processus font partie de notre savoir-faire et de notre mission. Je dirais en revanche que nous avons un bon timing et une bonne sensibilité, car nous sommes en mesure de bien anticiper les changements et besoins du marché pour créer des collections inédites, capables de répondre aux exigences de notre cible, qu’il s’agisse de clients professionnels ou privés. Prenons par exemple la collection Ace conçue par Patrick Norguet. Celle-ci est née de la volonté de créer des meubles design pour les environnements sportifs, en particulier les courts de tennis, mais aussi les clubs de golf ou les clubs sportifs en général.
Vos collections sont marquées par des collaborations avec des designers de renom tels Luca Nichetto, Christophe Pillet, etc. Avez-vous une équipe interne ?
Notre équipe de conception interne est en contact quotidiennement avec les studios de design internationaux avec lesquels nous collaborons dans le cadre du développement de nos collections. Cette collaboration avec des interlocuteurs externes donne une valeur ajoutée en terme de développement professionnel et de savoir-faire. En général, notre équipe interne développe également des projets en autonomie totale. Citons par exemple la table Bold, caractérisée par des formes organiques, véritable expression de notre capacité à associer différents matériaux, tout en restant ancrés aux inspirations du monde de la nature et au rapport avec ce dernier.
Au fil des années, nous avons collaboré avec de nombreux studios internationaux pour développer des collections racontant une histoire, comme cela a été le cas avec la collection Allaperto signée Matteo Thun et Antonio Rodriguez. Avec Allaperto, nous avons été en mesure d’insérer pour la première fois le design contemporain dans des environnements extérieurs situés en altitude. Outre nos précieuses collaborations, nous avons également mis en place des concours consacrés aux jeunes designers dans l’objectif de développer de nouvelles idées, permettant par exemple de réinterpréter des objets d’ameublement extérieur classiques. Cela a ses avantages, car ce sont toujours de bonnes occasions pour échanger des idées.
Comment gérez-vous les questions de RSE ?
Comme nous l’avons dit, nous accordons une attention toujours plus importante à la préservation de l’environnement et à la durabilité environnementale. En termes de conception, tout cela se traduit par des choix de matériaux toujours plus proches de la nature. En créant des collections spécifiques pour l’outdoor, le défi qui se pose pour nous, à mes yeux, c’est cette capacité à garantir des performances fonctionnelles supérieures tout en conservant un look et une sensation les plus proches possibles de la nature. De la phase créative à la phase de production, chaque processus est rythmé par cette attention particulière à l’environnement. Au sein de notre site de production, nous utilisons des équipements de dernière génération visant à réduire au maximum l’impact environnemental avec les émissions toxiques et déchets. Nous sélectionnons en outre du teck certifié FSC. Ainsi, nous sommes certains que toute la filière de production du bois respecte des contrôles stricts et standardisés au niveau international.
Ethimo est actuellement présent dans plus de 70 pays. Il est naturellement essentiel à nos yeux de créer des produits que l’on peut vendre dans le monde entier, sans contraintes d’utilisation fixées par les normes locales en matière de durabilité. Cette attention portée à l’environnement est pour nous une attitude solide, qui est depuis toujours partie intégrante de notre identité et de nos valeurs. Ces dernières années, et également pendant cette période difficile de pandémie, nous avons toujours maintenu nos importants standards de qualité, malgré tous ces problèmes rencontrés au niveau international, notamment l’approvisionnement en matières premières. Nous travaillons actuellement pour augmenter le stock de nos entrepôts afin de nous tenir prêts à satisfaire la demande rapidement, comme nous l’avons toujours fait. L’outdoor est à toutes fins utiles un espace s’inscrivant aujourd’hui dans la conception d’habitations, de structures hôtelières et d’espaces publics. Ainsi, les architectes, les designers d’intérieur et les paysagistes sont nos principaux interlocuteurs. Nous nous efforçons d’être une référence dans la conception d’espaces extérieurs en créant des éléments d’ameublement qui soient beaux et intemporels.
Quelles sont les évolutions que vous percevez pour les années à venir ?
Compte tenu de la valeur que revêt actuellement le concept de vie en plein air, nous imaginons qu’au cours des dix prochaines années, cette nécessité de vivre en contact avec la nature se fera toujours plus présente, et cela donnera lieu à de nouvelles exigences liées au bien-être de la personne. Nous avons un objectif, celui d’être empathiques avec notre consommateur, mais aussi avec le marché. Il nous faut satisfaire les besoins et exigences dans les temps et en exprimant toute notre créativité. Pour moi, les collections lounge et dining continueront de faire partie de nos best-sellers, car elles symbolisent des besoins ancestraux comme la sociabilité et l’alimentation. Pour l’heure, je ne vois aucun problème.
Blok est un projet de mobilier urbain imaginé par le designer Gregory Lacoua. Un système modulable pour créer des espaces urbains sans artifices, mis en œuvre dans le quartier d’Etterbeek à Bruxelles, où deux places publiques ont été investies.
Inauguré en 2021 avec l’installation à l’Espace Sorelo et au Lieu-dit Ranch à Bruxelles, Blok est un système de mobilier urbain modulable en deux parties, indépendantes l’une de l’autre. L’assemblage de ces deux éléments offre différentes combinaisons et volumes en fonction des besoins. Les modules Blok permettent ainsi de structurer tout un espace d’aménagement urbain avec la possibilité de créer divers éléments tels qu’un tabouret, un long banc, une chaise, une banquette, un fauteuil, un assis-debout, un muret, une délimitation…
Structurer l’espace public
Ce projet de transformation dans le quartier d’Etterbeek, situé à proximité du quartier européen, visait à créer, dans un premier temps, une cohérence des espaces. En effet, l’accumulation de signes, de matériaux et de différents éléments de mobilier urbain obstrue parfois la lecture des usages. Le projet du mobilier Blok a donc été dans une dynamique de dégagement de l’espace, pour une meilleure et orientation et de structuration des lieux.
Un design simple et épuré
En termes d’esthétique, et afin de s’adapter au mieux à chaque environnement, les éléments de mobilier ont été dénués d’ornements et de détails superflus pour ne pas encombrer l’espace public de signes inutiles. Une simplicité que Grégory Lacoua a retranscrite par l’usage de pierre de Roquemaillère, issue d’une carrière romaine, à Nîmes.
Parmi les acteurs français de l’outdoor, Lafuma Mobilier s’est distingué ces dix dernières années en opérant un repositionnement de ses gammes. Après avoir repris les rênes de l’entreprise en 2014, Arnaud du Mesnil a construit avec ses équipes une stratégie de développement fondée sur ces convictions : miser sur la valorisation d’une fabrication française et sur la valeur apportée par le design, en perfectionnant le style et le confort, en travaillant en interne ou en faisant appel à des designers externes comme Big Game. L’entreprise est présente sur les deux marchés, particulier et contract, et n’hésite pas à « sortir » du cadre avec des collections capsules. Le studio de design interne et Baptiste Neltner, directeur du marketing et des collections nous partagent leur vision du secteur de l’outdoor.
Retrouvez notre dossier spécial outdoor dans le numéro 215 d’Intramuros.
Comment avez-vous vu évoluer le marché de l’outdoor ces dix dernières années ?
La dernière décennie a été marquée par un engouement fort pour les espaces extérieurs qui ont été aménagés comme de véritables pièces de vie à part entière. La crise COVID, accompagnée d’un besoin vital de se ressourcer chez soi, a encore accentué cette tendance avec la création d’espaces complets : balcon, repas, lounge et bord de piscine. On a vu aussi beaucoup de personnes migrer vers la campagne avec des habitations plus grandes et des envies de produits plus généreux et plus confortables, mais aussi plus respectueux de l’environnement.
Des nouveaux segments sont-ils apparus ?
Plus que de nouveaux segments, on remarque la prise de conscience des enjeux environnementaux par nos clients et leur volonté de faire durer leur mobilier. Ils cherchent des pièces pérennes au design intemporel. Ils sont de plus en plus attentifs aux lieux de fabrication et à l’impact carbone de leur achat. Par ailleurs, avec la pression immobilière, on constate que les terrasses se densifient avec un besoin croissant en petits formats.
Quelles évolutions dans les attentes des consommateurs/usagers constatez-vous ?
L’écoconception et la durabilité des matériaux sont pour nous des axes majeurs de développement tant en France qu’à l’international. Nos clients ne veulent plus de produits « jetables ». Ils sont nombreux à nous acheter des pièces de rechange dont notre gamme s’étoffe année après année.
Que constatez-vous en termes d’acteurs du secteur ? Cela a-t-il modifié votre positionnement ?
Lafuma Mobilier étant déjà un acteur majeur du mobilier durable, tant du point de vue de la qualité produit (garantie 5 ans) que de l’impact environnemental (produits écoconçus, sourcing 100% local, réparabilité), ces tendances de fond nous ont plutôt confortés dans nos choix et nous poussent à aller encore plus loin.
Cela a-t-il modifié vos process de production ?
Pas particulièrement. Nous améliorons en continu nos process de fabrication avec des investissements réguliers afin de réduire encore notre impact environnemental. En parallèle, nous cherchons à proposer plus que du mobilier outdoor en travaillant sur des solutions complètes de proximité pour nos clients. Aujourd’hui, nous nous positionnons comme producteur local et responsable de référence.
Comment avez-vous été impactés par le Covid ?
Cette période a été très complexe avec une très forte demande qu’il fallait servir rapidement sachant que des tensions importantes sur les approvisionnements nous obligeaient quasiment à travailler au jour le jour. Nos équipes ont été exemplaires et particulièrement réactives.
Avez-vous une équipe de design intégrée ?
Nous avons une équipe de Design & Style intégrée au service Collections & Marketing. Tout est pensé et conçu dans nos ateliers de production à Anneyron (26) et dans l’Ain (01). Nous avons placé le Bureau d’études au centre de tous les services, comme une mini-usine, afin de placer le produit et la R&D au cœur de nos réflexions.
Que vous apportent des collaborations avec des designers externes ?
Nous travaillons nos messages et notre storytelling saisonnier avec des agences de communication partenaires qui nous apportent un autre regard sur notre marque et nos collections. C’est une prise de recul bénéfique qui nous permet de toujours nous positionner à la place de nos clients et de trouver la bonne manière de faire savoir qui nous sommes et ce que nous fabriquons.
Avez-vous monté des opérations spéciales ?
Nous avons fait de nombreuses collaborations, comme le maroquinier français Bleu de Chauffe ou encore avec la maison Jean-Paul Gaultier, emblème de la mode française. Nous avons aussi lancé de nombreux concours ou partenariats avec des acteurs du made in France aux valeurs similaires aux nôtres, qui nous ont permis de faire connaitre notre expertise et notre savoir-faire français d’excellence (label EPV obtenu en 2021). Les retombées sont multiples tant en print qu’en digital, avec un engouement véritable pour notre démarche d’écoconception sincère et transparente.
Quelles évolutions majeures voyez-vous dans la conception?
Sans surprise, on constate que les basiques du métier restent des piliers de la conception. Les phases de sketches, modélisation et prototypage structurent vraiment notre réflexion, mais il est vrai que l’impression 3D a pris une place importante et nous permet de gagner en efficacité et en précision. La réalité augmentée nous aide aussi à projeter nos modèles dans les environnements de nos clients et conforter leur choix.
Vous annoncez un positionnement fort en terme de RSE ?
Nous travaillons intégralement avec des matériaux sourcés et transformés localement en France ou dans les pays limitrophes pour limiter nos émissions de CO2, ainsi que pour garantir une maîtrise de la qualité et une durabilité maximum de nos gammes.
Sur le plan des matériaux, nos aciers comportent jusqu’à 75 % de matière recyclée, notre aluminium 80 %, nos plastiques 17 % et nos cartons 100 % avec des cales en mousse faites à partir de filets de pêche recyclés. Nos nouveaux tapis sont issus du recyclage de bouteilles plastiques PET recyclées, et nous avons mis en place il y a 2 ans une collection 100 % upcyclée, appelée Nationale 7 par Lafuma Mobilier.
Notre production respecte les standards les plus stricts en terme de rejets de polluants. Enfin, nous menons une politique de réduction drastique de nos déchets en production avec de nombreux projets internes de réutilisation/revalorisation.
Comment travaillez-vous avec les prescripteurs?
Nous travaillons le plus souvent en direct avec nos clients que notre équipe de designers d’espace intégrée accompagne dans la réalisation du projet. Nous sommes capables de suivre nos partenaires des moodboards jusqu’à la réalisation des plans complets d’aménagement. Nous avons récemment travaillé avec Christele Ageorges avec nos petits pliants cuir issus de notre collaboration avec Bleu de Chauffe qu’elle a sélectionné pour la Manufacture Royale de Lectoure. Un projet incroyable !
Quels axes de recherche & développement sont pour vous incontournables ?
L’enjeu principal et majeur pour le secteur est le contrôle et la réduction de son impact environnemental :
- Limiter notre consommation en travaillant la durabilité des produits et leur réparabilité
- Continuer à travailler avec des fournisseurs proches de notre lieu de fabrication pour limiter les émissions de C02
- S’engager sur la qualité des matériaux et leur résistance et qu’ils nécessitent peu d’entretien pour l’utilisateur
- Travailler la recyclabilité des produits et leur traitement en fin de vie
Quelles évolutions des usages percevez-vous ?
La multifonctionnalité des produits avec en particularité le développement des usages in & outdoor est une évolution importante.
Le repas reste l’achat de référence sur le marché avec deux types d’offre : une première, très compacte, que nous adressons avec notre gamme Balcony et une seconde plus généreuse et représentée par notre gamme Oron. En parallèle, on constate un développement fort du segment lounge que nous travaillons activement.
Le designer Adrian Blanc a dessiné pour la Chaise Française, SR10, une chaise de bureau 100% made in France.
Diplômé de l’ECAL, le designer français Adrian Blanc est connu pour ses réalisations en mobilier collectif. Il a pris part à la réalisation de nombreux projets de design et a collaboré avec de nombreuses marques comme Fermob, Eiffage, CIDER ou Hârto…). En 2018, il fonde, à Lyon Pondy, son studio de design.
SR10, une chaise pour tous
La Chaise Française, entreprise créée en 2017, a pour vocation de proposer des produits qui soient 100% made in France, avec un cycle de production vertueux afin de réduire au maximum son impact environnemental. Et la SR10 ne déroge pas à la règle puisque cette chaise de bureau est elle aussi totalement made in France qu’il s’agisse de son design, des matériaux utilisés, de la fabrication et de l’assemblage. Cette chaise au faible impact carbone agrémente un espace de travail confortable chez soi ou au bureau, tout en gardant la beauté du bois français. La chaise SR10 est proposée avec ou sans accoudoirs, avec un piètement en bois ou sur des roulettes pour s’adapter aux besoins de ses utilisateurs.
La galerie Ketabi Bourdet, spécialisée dans les années 80-90, vient de présenter une rétrospective des meubles de Philippe Starck de cette période. Cette exposition a été l’occasion de redécouvrir des pièces quasiment introuvables sur le marché, et de publier un ouvrage.
Associé aux années 80, le succès du designer protéiforme coïncide avec le décès du romancier Philip Kindred Dick. Leur point en commun : l’utopie de la science-fiction. L’un en écrit quand l’autre les lit, avec une préférence toute particulière pour « Ubik » qui fait partie des fondements de la SF. Le designer baptise certaines de ses créations de noms inspirés directement du roman. Philippe Starck donne alors une nouvelle dimension à son mobilier en le personnifiant au travers du prisme du roman. Au-delà des noms, il leur attribue des actions inspirées de Ubik.
Sur les trente-huit pièces aux formes futuristes exposées, quatre le sont rarement. Ainsi, la lampe Sandy Jeperson à l’abat-jour conique, éditée par les 3 Suisses en 1985, a été vendue durant une saison seulement. Créée en 1982 pour XO, la table Joe Ship (avec son plateau d’origine) est peu présentée. Ses quatre pieds démontables en acier, qui rappellent des serre-joints, ont fait des émules dans le monde de l’édition par la suite. Toujours en 1985 pour les 3 Suisses, l’armoire Fred Zafsky en tôle d’acier, n’existe qu’en quatre exemplaires connus à ce jour. Quant à la chaise pliante Mrs Frick, éditée par les 3 Suisses et Disform, elle est difficile à trouver dans sa version grise. Une exposition démarrée lors de Maison in the City, en janvier, qui se termine ce week-end , qui se poursuit par la publication d’un ouvrage dédié. Si Ubik est désormais le nom du studio du designer, on en connaît désormais l’origine.
La Stockholm Furniture Fair a démarré en grandes pompes avec la première édition des Scandinavian Design Awards. Dans la catégorie Mobilier de l’année, c’est la chaise longue 4PM, designé par Chris Martin pour l’éditeur suédois Massproductions, qui a été récompensée.
Massproductions est un fabricant engagé dans le développement durable : il s’est vu d’ailleurs doublement récompensé lors des Scandinavian Design Awards. La chaise longue 4PM a été dévoilée à la Stockholm Furniture Fair. Ses formes dessinées par Chris Martin sont un hommage au designer italien Enzo Mari. Elle est conçue à partir de pin Douglas ou de cerisier, et joue sur le contraste entre ce matériau brut et l’ergonomie qui assure le confort. Comme le précise Chris Martin « « Une chaise longue n’est pas vraiment un meuble dont on aura jamais besoin, mais si on peut se l’offrir, elle peut dorer le quotidien. Et quand je dis peut se permettre, je veux dire peut se permettre en termes d’espace, car une chaise longue prend beaucoup de place par rapport à sa fonction. » Il ajoute : « « Le design d’Enzo Mari était d’un autre niveau. Il prenait soin de ne pas polluer le monde avec des objets. Il ne présentait rien qui ne puisse être justifié comme un produit durable. Il avait un talent qui vous inspire. » A noter, les informations peuvent être gratuitement téléchargées pour que chacun puisse éventuellement se construire l’assise.
Pour la 3e année consécutive, la Fédération Française du Paysage et Sineu Graff organisent le concours de design « Inventer le mobilier dans l’espace urbain de demain ». Un concours destiné aux paysagistes concepteurs, dont les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 28 février.
Pour cette nouvelle édition, la Fédération française des paysages (FFP) et le concepteur de mobilier urbain Sineu Graff sont partis de plusieurs questionnements auxquels les participants doivent tenter de répondre : Comment initier la mutation de l’espace public pour qu’il soit profitable aux générations de demain ? Comment aider à favoriser naturellement la mobilité douce dans l’espace public actuel ? Quelle contribution climatique et environnementale peut apporter le mobilier urbain dans les espaces contraints : patios, cours d’école, dalles, espaces viaires…?
En 2022, Coline Chabiron avait été récompensée dans la catégorie Jeunes talents pour son concept La Bobine, tandis que Vincent Mayot de l’agence Mayot & Toussaint était lauréat de la catégorie Professionnels confirmés pour le projet Volubilis.
Les informations à retenir
Cette 3e édition décernera à nouveau deux prix divisés en deux catégories : Paysagistes concepteurs jeunes talents et Paysagistes concepteurs professionnels confirmés.
- Avant le 28 février 2023 : dépôt de candidature sur la plateforme de la FFP www.f-f-p.org
- Début avril 2023 : annonce des lauréats
En guise de récompense, les lauréats verront leur réalisation exposée pendant deux jours au Salon Materials & Light qui se tiendra les 11 et 12 septembre 2023 à Paris. De plus, après une phase de prototypage, ces derniers seront intégrés à part entière dans l’offre commerciale de Sineu Graff.
Cette dernière décennie, beaucoup de créateurs et entrepreneurs, notamment français, se tournent vers le Portugal. Cet engouement interroge… Qualité de vie, entreprises en plein croissance ? Le design portugais forge peu à peu son identité, et s’expose, comme on a encore pu le constater au dernier Maison & Objet. Et c’est en partie à Toni Grilo que l’on doit cette visibilité. Designer et directeur artistique, il s’attèle, depuis 10 ans, à faire connaître les savoir-faire de ce pays. Parcours d’un designer engagé.
Né à Nancy en France en 1979, diplômé de l’Ecole Boulle en 2001, Toni Grilo a choisi de retrouver ses racines en s’installant à Porto, grande ville dans la région du nord où sont localisées la plupart des industries de l’ameublement. D’autres amis et collaborateurs designers ont fait de même, Noé Duchaufour-Lawrance, Gabriel Tan, unis par le désir de valoriser l’artisanat local en ouvrant boutiques et galeries, tout en portant un autre regard. « Mais il faut travailler dur pour se faire accepter en tant que designer. Ce n’est pas encore une démarche intégrée dans la culture portugaise » explique-t-il. À ses débuts, il proposait ses dessins aux fabricants traditionnels, mais le courant ne passait pas. Avec le temps et de la persévérance, la connaissance pointue du terrain des techniques et des matériaux, il a initié des collaborations en tant que directeur artistique, avec des entreprises en demande d’ouverture afin de leur proposer une autre perspective économique, plus haut de gamme (Sofalca,Riluc).
Un attrait pour le liège
En 2014, il sollicite Sofalca, une manufacture familiale, comme souvent au Portugal, spécialisée dans la transformation du liège noir depuis 1966. À partir de ce matériau naturel un peu ancré dans les seventies, l’entreprise fabrique bouchons, parquet, chaussures, casques… De ce qu’il reste de l’arbre, les branches d’un côté, le bois de l’autre, est chauffé avec de l’eau à 400° puis injecté dans des moules. On obtient des blocs de liège expansé épais beaucoup plus légers devenus, par effet de la chaleur, plus foncés. À partir de cette nouvelle innovation en liège noir, 100 % recyclable à l’infini, s’en est suivi le lancement de BlackCork, une marque qui développe du mobilier design. « Toutes les formes sont arrondies à cause de la fragilité de la matière. Je refuse d’y ajouter de la colle ou de la résine. » L’autre marque promue par l’entreprise, Gencork, conçoit des panneaux acoustiques et isolants aux formes génératives et design futuriste, destinés aux architectes.
Construire un dialogue
Intermédiaire entre le dessin et le fabricant, Toni Grilo souligne que la gestion et la démarche, dans le processus de création et de fabrication, auprès des industriels portugais, sont très différentes de celles qu’il a vécues en France. « Il faut aller voir les gens, prendre le temps de déjeuner avec eux, les mettre en confiance, faire passer le côté convivial avant tout, » raconte-t-il. En cherchant à développer un design qui n’existait pas au Portugal, il reconnaît qu’il y a encore du chemin à faire. Il suit également de jeunes designers auprès desquels il prodigue conseils et recommandations. « Dès la conception, on doit maîtriser les techniques (machines, propriétés des matériaux), un peu comme un cuisinier qui doit connaître les aliments avant d’élaborer une recette. Je construis un dialogue afin de faire le projet en commun. En revanche, je ne suis pas un agent, mais designer et directeur artistique qui accompagne les marques et les créateurs dans leur démarche. »
Transmettre l’identité portugaise
Son travail personnel puise ses inspirations dans les classiques du design et l’artisanat portugais. Il y revient aujourd’hui, en grand praticien des matériaux, depuis la création de la lampe Marie (2012), lancée avec David Hayman, une forme commune déclinée en marbre de Carrare, aluminium poli, liège, ou pour le même éditeur la collection Dartagnan en bois et cuir. Chez Riluc, le Many Wordls sofa est devenue une pièce sculpturale iconique produite en édition limitée comme le Bibendum lounge chair en 2019, tandis que le tout nouveau Elixir bar trolley, met en exergue la beauté de l’acier et du verre.
Quant à la petite chaise Canoa tout en bois brut redessinée par Toni Grilo, elle est un modèle très courant au Portugal, emblématique du design populaire anonyme. « Ce qui m’intéresse c’est la relation humaine que je tisse avec les personnes que je rencontre; une fois que j’ai réalisé une pièce même complexe, je passe à autre chose et c’est oublié ». Porte-parole du design portugais avec une oœuvre prolifique, très aboutie dans la compréhension et l’appropriation des formes et des matériaux, Toni Grilo transmet avec générosité et simplicité son savoir-faire pour que perdure l’identité du design portugais.
Pour sa collection printemps-été 2023, Pinto dévoile la collection Constellations, composée de tapis, d’un canapé et d’un lit imaginé et conçu en collaboration avec le maitre en matière de literie : le Lit National.
Qui de mieux que le Lit National pour concevoir un lit d’exception ? Fondée en 1909, la maison classée entreprise du patrimoine vivant (EPV) depuis sa reprise en 2016, est une référence dans le domaine de la literie haut de gamme. Tous les lits sont entièrement faits à la main, du sommier au matelas, dans les ateliers situés à Aubervilliers. En collaboration avec Pinto, agence d’architecture d’intérieur qui développe aussi des collections, a été imaginé un lit monumental… qui semble pourtant en lévitation. C’était l’une des grandes découvertes de la dernière édition de Maison in the City.
Un concentré de confort et de légèreté
Pour la collection Constellations, composée d’un lit, d’un canapé, de deux luminaires en bronze et d’une série limitée de douze tapis, Fahad Hariri et Pietro Scaglione, en charge de développer depuis 2020 les collections de mobilier et d’art de la table pour Pinto, ont voulu se plonger dans l’univers de la nuit, et plus particulièrement celui des astres.
Le lit Constellations est constitué d’un sommier-banquette tapissier en peuplier et doté de lattes en hêtre sanglées. Le matelas est quant à lui conçu par le Lit National, dont seule la maison a le secret. Il se compose d’une nappe de ressorts ensachés au coeur est enrobée de nappes de latex 100% naturel, de pure laine vierge de mouton Texel, et d’une nappe de cachemire en face hiver et de soie en face été.
Concernant les tapis en soie laine, ils sont tous tuftés à la main. Disponibles en série limitée uniquement, ils se déclinent en douze modèles, soit un par signe astrologique. Enfin, le canapé Ipanema, dans sa version Constellations, se revêtit pour l’occasion des couleurs de la saison et de la collection.
En collaboration avec la designeuse italienne Anita Brotto, Artelinea présente une collection de vasques freestanding : Tristano e Isotta.
Depuis 60 ans, la marque florentine Artelinea a su se révéler et se démarquer pour devenir l’un des leaders en matière de transformation du verre et du cristal spécifiquement adapté à l’aménagement de la salle de bains. Pour cette nouvelle collection de vasques, Artelinea s’est appuyé sur le savoir-faire de la designeuse italienne Anita Brotto.
Une collection à inspiration antique
Les vasques de la collection Tristano e Isotta se déclinent sous deux variantes. Pour les concevoir, Anita Brotto a tiré son inspiration de l’époque antique. Elle propose ainsi Tristano, qui, par sa structure, évoque la solidité du style dorique. Isotta rappelle une « caryatide contemporaine » portant sur sa tête une élégante vasque en verre. Ces réalisations témoignent joliment des 60 années d’activités de la marque florentine.
Le nouveau numéro d’Intramuros consacre sa rubrique inspirante « Design à 360 ° », à des produits tout juste sortis en 2022. Mobilier, accessoires, mode, véhicules… découvrez les 40 coups de cœur de la rédaction dans le magazine ! En voici un dernier extrait.
Fauteuils Ellegenza, Kartell
Présentés au Salon de Milan, les fauteuils Ellegenza désignés par Philippe Starck pour Kartell sont revêtus de tissus chiné recyclé – dont 45% de coton recyclé issus de l’industrie – et de faux cuir. Les pieds sont noirs ou blancs en matériau recyclé et recyclable.
Vase Trudaine, Popit
Les vases de la collection Trudaine imaginée par Tom Poinsot pour Popit Paris sont uniques et issus d’anciennes cloisons en plâtre.
Suspension Venus, 13Desserts
Entre surface ondulée et courbe voluptueuse, la suspension Venus de Sophia Taillet est un luminaire en verre soufflé qui explore les techniques traditionnelles de soufflage du verre.
Royal Oak, Audemars Piguet
Audemars Piguet propose une nouvelle édition limitée de la Royal Oak automatique 34 mm en céramique noire, dont le design a été pensé par Carolina Bucci.
Nike Ria 09 concept, design Kacimi Latamene
« Je voulais rendre hommage à la NIKE AIR MAX 90, en nous invitant à nous interroger sur la forme et la fonction de la chaussure d’aujourd’hui et de demain (…) J’illustre à travers mes concepts comme La Nike Ria 09, une nouvelle approche globale du design où le monde virtuel et réel se rencontrent et ne font plus qu’un. » expliquait Kacimi Latamene à propos de son concept.