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Eugénie Crétinon répare les céramiques brisées selon les codes du Kintsugi. Cette technique japonaise qui vise à redonner vie aux objets brisés, met l’accent sur les cassures de l’objet en céramique à l’aide de poudre d’or. La céramiste française présente son travail dans le design lab du magasin Habitat République, jusqu’au 31 décembre prochain.
La créatrice a le Japon dans la peau. Inspirée par son folklore comme en témoigne son tatouage de Totoro, la créature du film d’animation japonais éponyme, la céramiste lance son atelier Tsukumogami en 2017. Dans un premier temps, elle se forme au Kitsungi en autodidacte. Les vidéos et tutoriels disponibles sur internet lui apprennent les rudiments du métier. Puis elle suit un stage d’un mois auprès d’une maître Kitsungi venue de Kyoto, avec l’ambition de maîtriser toutes les facettes de cet art.
La technique de réparation japonaise reste la même, que la création soit d’Eugénie Crétinon ou que l’objet qu’elle répare provient d’un particulier. Les morceaux sont recollés les uns aux autres à l’aide de laque, qui est ensuite saupoudrée d’or.
Au-delà de la céramique, le Kitsungi peut aussi s’appliquer au bois. La céramiste française travaille aujourd’hui sur la restauration de poupées traditionnelles japonaises.
Eugénie Crétinon transmet aussi ses compétences à ceux qui désirent apprendre. Dans les locaux de son atelier de Montreuil, les apprentis découvrent, au-delà de l’artistique, une forme de résilience qui leur permet de dompter leur passé en recollant les morceaux brisés ou de transmettre une histoire personnelle à travers un objet.
Le travail de Kitsungi d’Eugénie Crétinon côtoie ses collections céramiques traditionnelles, en grès moucheté modelé et/ou tourné puis émaillé à la main, au sein de la boutique Habitat République jusqu’au 31 décembre 2019.
Habitat République – 10 place de la République, 75011 Paris
Boutique en ligne – https://www.etsy.com/shop/tsukumogami/
Depuis septembre, l’école de design Strate accueille à Lyon 450 étudiants. L’année 2019 est synonyme d’expansion pour Strate. Après l’ouverture d’un site à Singapour en janvier puis à Bangalore (Inde) en septembre, l’école de design inaugure un troisième site à Lyon. Un bâtiment de 2200 m2 en lieu et place des anciennes halles du marché lyonnais, au cœur du projet urbain du quartier Confluence.
C’est donc Lyon qui a été choisie pour le tout nouveau campus de l’école Strate. La ville française a été sélectionnée pour son emplacement crucial, au carrefour entre l’Europe du Nord et la Méditerranée.
La ville rhodanienne offre un environnement d’innovation de choix pour l’école. Tandis que le campus indien favorise les design automobiles et le campus parisien traite du thème des mobilités, l’école lyonnaise innovera autour de la lumière. Un axe majeur de développement rendu possible par le partenariat avec Lumen, cité de la Lumière, construit à deux pas du nouveau campus.
Près de 450 étudiants étaient attendus pour la rentrée de septembre. Répartis par promotion de 90, ils entament une formation estampillée Programme Grande École – Bac+5, avec l’opportunité de se spécialiser dans l’un des six domaines enseignés par Strate Lyon : interaction et immersion, mobilité, identité, produits et enfin espace.
Au cours de la formation, les futurs designers seront amenés à mettre en œuvre les concepts étudiés. Pas moins de 25 projets sont prévus sur les 5 années d’études, dont 5 en relation avec l’industrie et 1 projet interdisciplinaire avec des ingénieurs.
Le design vu par Strate
L’école Strate considère le design comme un élément clé dans l’expérience de vie de chacun. D’une part, il est fait de pragmatisme. Un designer ne peut avoir un impact sur le monde que s’il évolue dans celui-ci. C’est pour cela que les étudiants sont plongés dans le monde du travail tout au long de leur cursus, dans le cadre de stage à intervalles réguliers. D’autre part, il est fait d’interdisciplinarité. Le design de qualité croise les regards et les expertises de différents champs de connaissances. C’est pourquoi Strate propose des doubles-diplômes en partenariat avec Sciences Po Paris et Grenoble École de Management (GEM).
L’institut d’études politiques apporte une dimension sociologique à l’innovation. L’environnement dans lequel le produit prendra place est étudié et compris à travers le prisme des sciences politiques. La démarche sociologique permet au futur designer de répondre à de réelles problématiques et de produire un travail plus simple et plus consommable. Ce double-diplôme apparait comme une évidence pour Guillaume Lom Puech, directeur de l’école Strate de Lyon, qui considère l’approche de Sciences Po Paris « à l’image de ce qui est fait à Strate ».
Le parcours avec Grenoble École de Management touche plus à la stratégie mise en place autour du produit. Avec ce diplôme, les étudiants-designers prendront part à la totalité du processus de création, de la réflexion stratégique en entreprise à la réalisation en atelier.
La polyvalence de Strate est portée par Guillaume Lom Puech, ancien directeur pédagogique à l’EEGP-École supérieure d’Arts Appliqués et Design, qui souhaite « faire évoluer les écoles et les métiers avec le monde ». Lui-même entrepreneur, designer et architecte, il ambitionne de faire de son école une véritable entreprise, dédiée à l’accompagnement de ses étudiants dans la réalisation de leurs projets scolaires et professionnels.
Une ouverture au monde essentielle pour Strate
L’école Strate est membre du Groupe Galileo Global Education. Le réseau, premier opérateur d’enseignement supérieur privé en Europe, regroupe notamment l’école française d’architecture Penninghen ou encore l’institut italien de mode et de design Istituto Marangoni.
Fort de cette appartenance, Strate mise dans sa pédagogie sur l’international. La 4e année du cursus est ponctuée d’un séjour à l’étranger. Pendant 6 mois, les étudiants-designers effectuent un stage ou un échange académique dans l’une des 55 écoles partenaires comme Politecnico di Milano, une école d’ingénieurs italienne. La confrontation à d’autres cultures, d’autres pédagogies ou milieux de travail, ou encore la formation linguistique favorisent une ouverture d’esprit et un élargissement des compétences et des expériences qui seront appréciées lors de l’entrée sur le marché du travail.
90% des diplômés de Strate trouvent un emploi dans l’année qui suit la fin de leurs études, dont 8% à l’étranger. Un gage de l’effectivité de cette pédagogie internationale, renforcée par des parcours professionnels solides pour plusieurs diplômés, à l’image du Français Julien Montoussé, de la promo 2004, qui dirige l’équipe nord-américaine de design de Mazda, ou de Michael Harboun, Luxembourgeois de la promo 2011, actuellement directeur de projet au sein de l’entreprise américaine IDEO.
Sylvain Marcoux lançait Maison Marcoux Mexico en octobre 2018. La maison d’édition est le fruit d’une passion profonde de son fondateur pour le Mexique et ses créations. En témoigne la ville de Mexico, qui est un « paradoxe où l’on se croirait parfois au XXIIIe siècle, parfois au Moyen-Âge » confie l’éditeur québécois.
La mission de la Maison Marcoux Mexico est d’amener l’Europe au Mexique en alliant « la créativité européenne et le savoir-faire traditionnel mexicain » explique Sylvain Marcoux.
Pendant une semaine, l’Europe s’immerge dans l’atelier mexicain. Une démarche nécessaire pour l’ancien chargé de relation presse qui souhaite emmener « les designers au-delà de leur savoir-faire industriel ».
Une identité à déterminer
De cette synergie est née la collection « mezcalienne » de Constance Guisset. Révélée lors de la Paris Design Week 2019, la 1re collection de la Maison Marcoux Mexico est un mélange de création contemporaine et d’héritage ancestral.
Bien que la designer française ait fait le choix de « travailler la barro negro, l’argile noire », caractéristique de l’État d’Oaxaca, Sylvain Marcoux prône la diversité des matériaux. Il désire que sa maison d’édition soit perçu autrement qu’ « une simple maison de céramique ».
C’est pourquoi il souhaiterait que la prochaine collection « travaille l’argent ou l’obsidienne ». Malgré tout, il laisse « carte blanche au designer qui accepte le challenge », à condition que le matériau choisi soit façonné par les artisans mexicains.
Une 1re collection en terre noire
Constance Guisset propose 9 pièces en terre noire, fabriquées en collaboration avec les artisans de l’atelier mexicain Coatlicue Artesanias.La collection est composée de 7 vases, tournés à la main, ainsi que d’une table « sombrero » qui rappelle des formes symboliques du pays et d’une carafe « penacho », inspirée des danses locales.Un ensemble de créations utiles pour le particulier qui illustre la vocation de la Maison Marcoux Mexique de « faire des objets, pas du mobilier » insiste son fondateur.Après les vitrines de l’Institut culturel du Mexique, les 7 vases et la carafe « penacho » sont désormais visibles dans la boutique du Musée Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris.
MUT Design est chargé de la conception de la « Das Haus 2020 » de l’IMM. Une occasion pour le fer de lance de la « new wave » du design espagnol de présenter sa vision de la maison du futur.
Après la Tchèque Lucie Koldova en 2018 et le duo australien Truly Truly en 2019, c’est au tour d’un trio d’exposer sa créativité dans le Hall 3. MUT Design, fort de ses productions à succès comme le Nautica ou les Twins Armchair, accepte volontiers le challenge. Les fondateurs du studio, Alberto Sánchez et Eduardo Villalón, rejoints ensuite par la designer hollandaise Alika Pola Knabe, veillent à traduire leurs émotions dans la scénographie de leurs créations design.La « Das Haus » sera une maison idéale, et non véritable. Inspirée par leurs passés et leurs vies dans la région de Valence, leur production s’ancrera dans l’architecture des maisons traditionnelles méditerranéennes. Car ils considèrent que le quotidien dans son ensemble doit être la source d’inspiration primaire d’un designer.
Le studio espagnol brise la notion d’intérieur et d’extérieur
Les Espagnols chérissent un mode de vie « a la fresca ». Toute occasion est bonne pour manger, dormir ou rencontrer en dehors des murs de la maison. Ainsi, l’espace extérieur devient une extension de l’espace intérieur.
Le trio valencien pousse l’idée plus loin en supprimant la dualité intérieur-extérieur. Exit la structure classique. Les murs tombent, laissant apparaître les quatre pièces de leur projet, baignées de la lumière naturelle du soleil, et cloisonnant le patio au centre de la maison.
Puis il chamboule les présupposés. Les salles de socialisation deviennent intimes et inversement. Ainsi, la cuisine et la salle à manger propices aux échange deviennent des zones de repos, où l’individualité prime. La salle de bains, et la chambre à coucher se transforment en zones de partage et de vie.
MUT Design casse les codes dans le but de créer la confusion. Le studio souhaite donner une autre utilisation des objets afin d’inciter la réflexion des visiteurs sur l’usage de la maison. Ainsi, la salle de bains ne sera pas complétée par une baignoire ou une douche, comme à son habitude, mais par un hamac.
Une vitrine pour MUT Design
Rendez-vous incontournable de la scène du meuble européen, l’Imm de Cologne est l’occasion pour le studio de présenter son travail au plus grand nombre.
Les murs « encalados » de la maison, blanchis à la craie pour garder la fraîcheur et refléter la lumière comme en Espagne, accueilleront les deux produits qui ont révélé le studio au monde entier. La chaise suspendue Nautica et les Twins Armchair, chacune récompensée par le Red Dot Award, en 2014 et en 2017, trôneront dans deux des quatre salles de la « Das Haus ».
Le salon sera aussi l’occasion de dévoiler près de 10 nouveaux produits, estampillés MUT. Du mobilier créé spécifiquement pour la « Das Haus », qui aura un usage double, puisqu’il pourra être utilisé en intérieur et en extérieur.
À ces inédits se mêleront quelques produits accessoires issus du travail de jeunes designers étrangers.
Un studio qui se veut familial
Dérivé du catalan, MUT prend le sens de « Silence ! » en français et « Courage » en allemand, comme un mot d’ordre qui guide le trio. Devenu l’une des références du design européen, il assure un travail de qualité, fidèle à ses valeurs.
Près d’une décennie après sa création, le studio valencien est resté le même. Dès le début, Alberto Sánchez et Eduardo Villalón se sont entourés de quelques personnes de confiance, qui partagent leur vision créative.
Propulsé sur la scène internationale, le trio tient à maintenir son style de travail. Tout en visant des éditeurs et des clients d’un plus haut standing, il veut absolument continuer à se focaliser sur le plus important : l’ADN de leur design, à savoir un travail sur les matériaux naturels comme le verre soufflé, le bambou ou la céramique.
Le collectif des Radi Designers se réunit pour animer leur atelier sur le Campus MaNa. Durant trois jours, les cinq acolytes, Florence Doléac, Claudio Colucci, Laurent Massaloux, Olivier Sidet et Robert Stadler, partageront leur univers autour de l’objet.
Si c’est à la prestigieuse ENSCI que les Radi Designers se sont rencontrés, c’est sur le jeune Campus MaNa qu’ils se retrouvent 25 ans après leur séparation. Non, ce n’est pas un nom de légume que les designers ont choisi, mais un acronyme, « Recherche Autoproduction Design Industriel », qui reflète toujours leur travail commun. De leur fameux Whippet Bench à leurs gammes d’électroménager Principio et Accessimo pour Moulinex, les Radi ont toujours conjugué avec brio créativité, recherche et humour. Pour le Campus MaNa, c’est autour des objets et mobilier nomades pour l’extérieur que le collectif et les participants travailleront.
Et comment ne pas se réjouir d’échanger et de concevoir dans ce cadre où nature et savoir-faire sont au cœur des ateliers. Ce projet collectif mettra en exergue non seulement la fonctionnalité, mais intègrera aussi des notions telles que celles du jeu, de la théâtralité, du plaisir, de l’usage et du regard, le tout dans un esprit de légèreté. Les intervenants exploiteront et étudieront les lieux, mais aussi les habitudes des personnes présentes sur le Campus pour imaginer leurs propositions créatives. L’artiste métallier Tristan Colafrancesco accompagnera ce workshop qui promet d’être des plus récréatifs. Les extérieurs seront investis au même titre que l’atelier métal du Campus.
Pré requis
Étape 1 : envoi d’un portfolio et d’un cv
Étape 2 : validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.
Objectif(s) pédagogique (s)
Les stagiaires développeront les capacités suivantes :
- Capacité à construire un projet collectif
- Capacité à imaginer des solutions créatives en tenant compte d’un contexte
- Capacité à créer dans « l’urgence »
Durée et modalité d’organisation
Dates : du 20/10/2023 au 22/10/2023 inclus
Durée : 3 jours
Horaires : 9h-13h — 14h-18h, 15 personnes maximum
Tarifs
2500 euros TTC. Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.
Ventes régulières, enchères parfois record, études de renom… Sur le second marché français et international, le design attire nombre de collectionneurs et tire son épingle du jeu, malgré la pandémie, grâce au digital. En complément de l’enquête parue dans le numéro 210 d’Intramuros, retrouvez quelques exemples de ventes records.
Marc Newson (1963-), Chiffonnier dit « Pod of Drawers », 1987
Plaques en aluminium « aéronautique » rivetées, vendu 1.111 582 $ frais inclus (est : 600.000-700.000 €) © Artcurial.
Record du monde pour cette œuvre, vente Heavy Metal 25 octobre 2016, Artcurial, Paris
Marcel Coard (1889-1974), Important Canapé Gondole, circa 1925
Bois de rose indien sculpté, bois plaqué de bois de rose indien, laiton, velours de lin, 92.3 x 247.5 x 87 cm.
Dessous imprimé deux fois avec M. C. COARD et la marque de perroquet du designer © courtesy of Phillips.
Vendu le 27 avril 2016, Londres £974,500, record mondial pour le designer.
Vente Phillips, 30 Juin 2021 Londres, Katsu Hamanaka (1895-1982)
Banquette en galuchat laqué noir et teinté, 1932 de la résidence de Mademoiselle Colette Aboucaya, Paris, 1930-1936.
© courtesy of Phillips. / adjugée 469 002 euros, un record mondial pour Hamanaka.
Charlotte Perriand (1903-1999) Bibliothèque dite 'Mexique'
Aluminium laqué et pin, Production des plots par les Ateliers Jean Prouvé, les étagères et pieds par André Chetaille.
Modèle réalisé pour l’aménagement des chambres de la Maison du Mexique, Cité Universitaire, Paris, 1952, H 159×L 184×P 32cm.
Adjugée 149 500 euros.
Judy McKie (née en 1944) Lynx – E.A.1
Console, Bronze, Édition limitée à 12 exemplaires dont 2 E.A. , Estampille de l’artiste et numérotée, 1999, H 106,5 × L 45,5 × P 101,5 – Hauteur du plateau : 72,5 cm.
Adjugée 104 000euros
© Xavier Defaix / PIASA
Isamu Noguchi (1904-1988), table Goodyear, pour A. Conger Goodyear, Old Westbury, New York, 1939
Bois de rose stratifié, verre à plaque Herculite d’origine, (73 x 210,8 x 87,3 cm), dessus en verre gravé HERCULITE/VERRE À PLATEAU/AS G.
© courtesy of Phillips.
Vente Londres “The Collector: Icons of Design”, le 16 décembre 2014, pour 4 450 500 $, record mondial pour un meuble de l’artiste.
Carlo Scapa (1906 - 1978)
Vase Corroso, modèle N° 4101, estimé-8000-12000$ vendu 16.380$ à la vente du 7 décembre 2021 – Phillips
Gio Ponti (1891 - 1979)
Paire de rares fauteuils, modèle n° 489, estimé-20000-30.000$ vendu 88.200$ à la vente du 7 décembre 2021 – Phillips
Gino Sarfatti (1912 - 1985)
Rare plafonnier modèle S00106, estimé 30.000 – 50.000$, vendu 88.200$ à la vente du 7 décembre 2021
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Les deux marques iconiques du design populaire fêtent leurs 90 ans. Prisu c’est fini mais pas tout à fait ! En fusionnant depuis 1997 avec Monoprix et les Galeries Lafayette, les deux marques ont réinventé le design au quotidien, et accessible. Un anniversaire marqué par une série de rééditions choisies.
[Lire la première partie de l’article]
Designers et décorateurs en vogue, artistes et créateurs de mode tendance… Ces talents créatifs français et internationaux reconnus ont collaboré avec Monoprix ces 20 dernières années. Pour imaginer dans l’esprit de la marque, des collections capsules, à des prix toujours abordables. On a aimé hier, les objets ou les pièces de petit mobilier, la vaisselle, les textiles, à s’offrir… On les redécouvre aujourd’hui, certains dans une couleur or pour les fêtes.
150 Objets et petit mobilier réédités pour la rétrospective Monoprix
A l’occasion des 90 ans des deux marques Prisunic et Monoprix, les 150 produits, objets, accessoires issus de ces collections capsules exceptionnelles sont réédités. Regard dans le rétro au travers d’une sélection pointue de 10 objets sélectionnés par la rédaction d’Intramuros.
Monoprix, Table basse dorée, design Ionna Vautrin, 2021.
Monoprix, Pichet, design Ionna Vautrin, 2019.
Monoprix, tabouret en métal Picolo, 2017/2020, création India Mahdavi.
Monoprix, tabouret Dièdre en métal et bois, Dutch Design, 2015.
Monoprix, tabouret Bouton en métal et bois, Dutch Design, 2015.
Monoprix, assiette à dessert Kiwi, Brésil, 2014.
Monoprix, assiette à dessert Banane, Brésil, 2014.
Monoprix, Lampe en métal, design Constance Guisset, 2017.
Monoprix, Pichet en céramique, DA/DA, 2017.
Monoprix, Assiette à dessert, Paola Navone, 2012.
Monoprix, Vase doré, création Ionna Vautrin, 2021.
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Banksy, tout ou presque sur l’inconnu le plus célèbre au monde
Chapeau ! conclut John Brandler dans sa préface. Ce chef étoilé a su prendre les ingrédients de base, le pochoir et la vitesse, pour transformer le vandalisme en œuvre d’art grâce à un style d’humour unique et politisé qui ne supporte pas d’être sorti du contexte. Alors, faut-il conserver Banksy ? le stocker ? détruire les murs qui supportent ses œuvres ? C’est une question politique que se posent tous les restaurateurs de villes, restaurateurs au sens violent de la chose, ceux qui percent des tunnels, ou font du remblai les supports à de nouveaux emblèmes de la ville moderne. Car rien n’arrête le vent sauf quand les sentiments, le militantisme et l’activisme prennent le dessus. L’art urbain est dans la rue et la poésie dans ce livre.
La beauté d’une ville, controverses esthétiques et transition écologique à Paris
L’objet est toujours sujet à controverse. Que l’on parle de son site, de ses bâtiments, de ses jardins…personne ne sera jamais d’accord. Car une ville s’envisage sous de multiples angles et ce ne sont pas les 56 experts sollicités pour donner leur avis qui pourront pacifier le sujet. Conçu comme une promenade, l’ouvrage nous invite à ouvrir les yeux sur notre environnement et à s’interroger sur une transition écologique qui est arrivée trop tôt ou tarde à arriver pour certains. Sous trois grands thèmes – Héritages, Emergences, Prospective – tous les sujets de notre époque sont abordés : l’art urbain du maraîchage, les conflits de stationnement, le chiffonnier du futur ou les lois esthétiques de l’hospitalité… des sujets éternellement actuels et modernes. D’Isabelle Backouche à Chris Younes, les avis se confrontent dans un ouvrage bible, en soit un exploit de typographies et de mise en page où le design est présent partout, insidieusement latent.
La Maison de Verre, Portraits croisés, Dalsace/Charreau
Focus sur un monde dont la richesse intellectuelle, culturelle, artistique ne cesse de fasciner. Marc Vellay replonge dans les archives de ses grands-parents, Annie et Jean Dalsace commanditaire auprès de Pierre Chareau et de son épouse Dollie, de cette fantastique maison de verre, icone architecturale du 20ème siècle. Textes, lettres, photographies dessinent l’époque de l’entre-deux-guerres où une société des plus cultivées s’est épanouie jusqu’à l’impensable fracture de l’Holocauste. On y croise Jean Lurçat, Jeanne Bucher, Jacques Lipchitz, Darius et Madeleine Milhaud, les familles Wolf, Dalsace et Chareau sur trois générations, photographiés en famille, sur le front, ou dans les espaces sereins de leur merveilleuse maison à Paris ou à la maison de Villeflix à Noisy-le-Grand avec Berthe et Edmond Bernheim, des extraits de récit de vie, des témoignages de premières rencontres intimidantes avec Pierre Chareau, des photos de Dollie en Espagne… une correspondance de guerre, une correspondance de paix où il est question d’art, d’amour et de politique. Et des photos à toute époque de la Maison de verre avec ses mobiliers, tentures, peintures et sculptures, et tous les papiers relatifs à la transformation du 31 de la rue Saint-Guillaume, les dix années de dépenses et d’entretien. Un voyage à travers le siècle.
Ré : Habiter, Réutiliser, Transformer, Expérimenter
Après Habiter les ruines, Habiter les toits, Habiter l’air, Olivier Darmon s’attaque à une nouvelle attitude qui ne consiste plus à raser pour reconstruire dessus mais à tirer profit des structures pour offrir une nouvelle manière d’habiter. Les plus grands architectes sont conviés dans cet ouvrage avec une approche sensible et pragmatique qui ne vise pas à détruire mais à valoriser les usages antérieurs du bâtiment. Lacaton & Vassal avec le Palais de Tokyo, De Vylder Vinck Taillieu avec le centre psychiatrique Caritas fondé en 1908 aux alentours de Gand, Ensamble Studio avec la Maison de la Terre, carrière désaffectée sur l’île de Minorque où l’on trouve encore sur les blocs les griffures laissées par les outils des carriers. Tous prônent une architecture qui travaille en mesurant l’impact de ses gestes. Les interventions doivent révéler l’espace tout en livrant son histoire. L’architecture devient un cadeau, un trésor spatial révélé. Au frontière du land art, de la sculpture et de l’architecture.
Dix façons de cuisiner
Depuis trente ans les éditions de l’Epure sous la direction de Sabine Bucquet font le bonheur des amateurs de cuisine mais surtout de graphisme, de couleurs, de typographie et de pliage. Tous les fruits, tous les légumes, toutes les viandes et tous les poissons sont passés dans les mains des plus grands chefs pour donner à chaque fois « dix façons de la préparer… » la tomate, la courgette, le veau, la sardine… En trente ans, 331 titres sont parus, fabriqués en France et à moindre coût. Un cadeau idéal pour les familles nombreuses où chacun peut trouver le thème qui va directement plonger le récipiendaire dans les affres d’une cuisine au gramme près, où vous n’avez pas intérêt à manquer de sel de l’Himalaya ou de graines de pavot du Sichuan. Ce petit livre objet de 24 pages à délicatement aborder avec un coupe-papier accorde à chaque fois la couleur de ses pages au sujet cuisiné. Cuisiniers, professionnels ou amateurs, architectes, musiciens, stylistes… s’expriment en chœur autour d’un sujet qui fera toujours l’unanimité : le repas. Derniers sujets : la poitrine, la langue, le cul…un tantinet érotique mais avant tout rassasiant.
Aux Magasins généraux à Pantin, l’exposition « Clinique vestimentaire » de la jeune designeuse Jeanne Vicerial vient de présenter le résultat de ses recherches expérimentales et doctorales sur le vêtement. Une exposition-résidence d’un mois, miroir de sa pratique interdisciplinaire et collaborative, questionnant les canons standardisés sur le sujet.
Investissant 800 m² du rez-de-chaussée de l’édifice, la proposition de la créatrice-chercheuse (cf Intramuros # 206, pp 88-90) invitée par Anne Labouze et Keimis Henni, directeurs artistiques du lieu, donnait à voir un vêtement pensé et conçu en relation au corps anatomique, mais aussi, de manière fragmentaire, son atelier, lieu d’une création collective en perpétuel devenir. Dès l’entrée, le visiteur était plongé au cœur d’un défilé à la croisée d’un bloc opératoire et d’un catwalk couture, dans une ambiance musicale feutrée produite par des plasticiens sonores tels Joseph Schiano di Lombo ou Marco Paltrinieri.
Sur les côtés, ses tissages faits main, à partir de fil recyclé sur plusieurs dizaines de kilomètres, sont les premiers témoins de son inspiration du tissage musculaire d’épines dorsales humaines. « Clinique vestimentaire est un environnement de recherche, écrit-elle dans ses notes au public, […] sans la contrainte de produire une collection finalisée. […] l’univers de la clinique me permet d’accueillir plusieurs « laboratoires » fictifs […] et également d’entamer un jeu d’associations entre l’univers du couturier et celui du chirurgien. » Au centre du plateau, telles des Gorgones d‘un autre monde, ses « sculptures vestimentaires », toutes de fils et cordes noirs vêtues, portaient leurs têtes sur leurs ventres. Somptueuses, fantomatiques, ces robes « biomimétiques » au style japonisant sont le fruit de sa réflexion avec des ingénieurs en robotique, ayant donné naissance à la technique du « tricotissage », brevetée par ses soins.
Le corps-organe, dans tous ses états textiles
Le parcours libre de l’exposition mettait aussi en exergue son passage déterminant à la Villa Médicis, entre 2019 et 2020. Les tirages photo de sa « quarantaine vestimentaire », projet mené avec l’ancienne pensionnaire et photographe Leslie Moquin, sont des autoportraits végétaux, résultant de sa cueillette quotidienne de fleurs dans les jardins de la Villa, durant le confinement. Mais surtout, ses nouvelles « Vénus ouvertes » sont le point d’orgue d’une manifestation truffée de références sur l’histoire de l’art, les mythes, la mode, les sciences et l’artisanat. Gisante médiévale ou « écorchées » textiles debout, elles laissent entrevoir des viscères-fleurs colorés, issus du collage des végétaux séchés à la Trinité-des-Monts. Réinterprétations très « couture » de la Venerina, petite vénus en cire du sculpteur-céroplaste Clemente Susini, au XVIIIe siècle, symbolique de l’histoire de la dissection anatomique, ces « présences » presque sacrées, ensemble aux autres pièces textiles exposées, battent en brèche certains poncifs sur la mode contemporaine. « Le vêtement actuel ne se contraint ni ne se transforme en fonction des corps, écrit-elle encore. De nos jours, ce sont plutôt les corps qui se transforment pour tenter de répondre aux « normes » élaborées par l‘industrie de la mode, en se soumettant aux tendances du moment. »
Evoquant de même l’univers de la danse, du parfum, l’exposition aux multiples ramifications, conçue comme une œuvre globale, vivante, entrevoyait le vêtement-corps dans les replis de son anatomie invisible. Un vêtement-peau, « étoffe du XXIe siècle », résultat d’une pensée et d’une économie circulaires, d’une designeuse prometteuse contrevenant aux modèles actuels.