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Parmi ses nouveautés 2023, Vitra présente le canapé Abalon Sofa et le bureau Joyn 2, imaginés par Erwan et Ronan Bouroullec. Des pièces hybrides, pensées pour correspondre aux nouvelles méthodes de travail.
Désireux de créer différentes typologies d’espaces, les frères Bouroullec sont partis des évolutions des méthodes de travail, d’autant plus bousculées ces dernières années par la crise sanitaire. En effet, les bureaux fermés ne sont plus au goût du jour et l’expansion du télétravail pousse les salariés à ressentir le besoin de se réunir autour d’une même table lors de leur temps de présence. Un nouveau rythme qui nécessite d’avoir un mobilier polyvalent innovant et modulable en fonction du nombre de personnes présentes. « Travailler sur ce projet avec Vitra a été pour nous l’occasion de passer d’une ergonomie de la personne à une ergonomie de l’espace. »
Joyn 2, une version 2.0 dans l’ère du temps
Un design simple, mais qui fait toute sa singularité. Conçue en 2002 pour sa première version, la table Joyn a été pensée comme une plateforme flexible sans aménagement prédéfini. Elle concentre son activité autour de sa surface, tandis que des accessoires tels que des écrans et des caissons peuvent être fixés et réorganisés en fonction des situations. Une modularité qui offre ainsi la flexibilité nécessaire aux besoins individuels et actuels. Pour cette seconde version, les frères Bouroullec ont imaginé un modèle plus convivial, dont la fonctionnalité ne serait pas arrêtée : « On cherchait à faire des structures ouvertes mais qui soient suffisamment basiques pour que plein de choses puissent s’y passer. Il faut arrêter de stigmatiser les objets par une pré-définition et établir un langage plus universel.«

Au-delà de cet aspect social, la question de la durabilité du produit a également été au cœur de leur réflexion. Le système Joyn 2 se compose de plateaux de table en bois massif, d’écrans en liège et de sous-mains faits à partir de restes de cuir recyclé provenant de la production de meubles Vitra. Les piètements sont quant à eux réalisés en aluminium brut et les diverses pièces en plastique sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, dans la mesure du possible.
Abalon Sofa, le canapé organique
Pour ce nouveau canapé, l’idée a été de proposer une forme qui serait plus organique. Le canapé garde ici l’idée d’alcôve, c’est-à-dire que le dossier haut permet de reposer la tête, une fonctionnalité avec un double sens. En premier lieu, cela permet de maintenir des conversations, en gardant un contact visuel vers une personne, un écran, un contexte. D’autre part, le corps se sent instantanément protégé et va donc pouvoir se « privatiser » un endroit dans l’espace collectif. Sa forme incurvée créée ainsi un espace accueillant et attirant. Pouvant accueillir facilement trois personnes, l’avant et l’arrière des assises sont revêtus de différents textiles, disponibles en plusieurs combinaisons et le piètement peut se décliner en trois couleurs.

La collection Abalon s’accompagne également d’Abalon Plateform, un tabouret ou repose pied selon l’utilisation qui lui en est faite, ainsi que d’une table, l’Abalon Table.

Installée en plein centre de Paris, Coolil’O est une fontaine brumisante imaginée pour lutter contre les îlots de chaleur, et ainsi rafraîchir l’espace public. Un projet mené par le studio Noir Vif, en collaboration avec Water Connect.
Le projet débute Coolil’O débute en 2018 lorsque Water Connect décide répondre à un appel à projets lancé par Eau de Paris qui souhaitait expérimenter des dispositifs innovants pour rafraîchir l’espace public. Une demande qui faisait écho à l’augmentation des îlots de chaleur dans les villes, liés en grande partie à cause du réchauffement climatique. Ainsi, Water Connect, qui avait déjà mis en place plusieurs dispositifs de ce type dans l’espace public, a décidé de faire appel à Noir Vif pour concevoir un objet urbain qui combinerait brumisation et mise à disposition d’eau potable gratuitement.

Proposer un dispositif adapté à tous
Bien qu’installée depuis bientôt 4 ans dans le 13e arrondissement de Paris, entre la rue Charles Moureau et l’avenue Edison, la conception de Coolil’O a demandé aux designers un travail de réflexion important en amont. En effet, l’installation d’un dispositif dans l’espace public nécessite de prendre les réglementations liées au mobilier urbain (rayons de courbure minimum, hauteurs minimum, détectabilité à la canne pour les non-voyants, accessibilité pour tous les usagers…), les fonctions énoncées dans le cahier des charges (distribution d’eau potable et brumisation) mais également trouver les bons matériaux. Dans ce cas précis, l’acier inoxydable offrait une grande solidité ainsi qu’une résistance à la corrosion, logiquement nécessaire. Cependant, depuis son installation en septembre 2019, les réglementations concernant la brumisation ont changées. Il est maintenant interdit de brumiser vers le bas, ce qui a entrainé une désactivation de la fonctionnalité sur les fontaines Coolil’O.

En termes d’esthétique, le studio Noir Vif a travaillé un design dont la forme serait compatible avec les architectures parisiennes, souvent divergentes en fonction des quartiers, tout en respectant son objectif de départ : offrir une solution innovante à ses utilisateurs. À la suite de cette mise en place réussie, une seconde fontaine Coolil’O, d’une autre couleur a été installée dans une cour d’école du 4e arrondissement.
Retrouvez notre dossier spécial outdoor avec un portfolio de projets innovants dédiés à l’espace public dans le numéro 215 d’Intramuros.

Entre explosion de la demande, souci de la durabilité des produits et du respect de l’environnement, besoin de praticité et de fonctionnalité, et design, définitivement entré au jardin, le marché du meuble outdoor se transforme, se réorganise. S’étoffe aussi. Blanche Aloisi de Crepy, directrice générale de Tectona, et Aymon Brunel, directeur, nous livrent leur point de vue.
Retrouvez notre dossier outdoor complet dans le numéro 215 d’Intramuros.
Quelles évolutions majeures observez-vous sur le marché de l’outdoor aujourd’hui ?
Comme tous nos confrères, nous constatons une explosion de la demande, tant en résidentiel qu’en contract. Ce, avec d’une part, une attention particulière portée à la durabilité des produits et au respect de l’environnement, et d’autre part, un besoin renforcé de praticité, de fonctionnalité. Le tout, dans un contexte où le design a définitivement fait son entrée au jardin, et où le moindre petit mètre carré à l’air libre fait l’objet de toutes les attentions, très influencé par les principes d’aménagement intérieur. Le fameux « In & Out ».

On cherche aussi quelque chose de plus mixte en termes de fonctions, des salons d’extérieur ou des bords de piscine où l’on dîne, se relaxe, etc. Il nous semble que l’une des principales conséquences de ces évolutions est une multiplication de l’offre aux extrêmes (du très grand au très petit). Et c’est intéressant de voir comment chacun s’est positionné à l’intérieur de ces différentes typologies de marché, tant en termes de gammes et de prix, que de choix de matériaux, formes, textures et couleurs.
Avec Soleil, de Martin Szekely, vous lancez une collection mono-matériau, très sculpturale… presqu’à contre-courant de la tendance, plutôt portée sur la couleur, les effets de matière, notamment textile, les gros coussinages…
Peut-être. En tout cas, nous sommes presque les seuls à faire encore des bancs de jardin ! Comme si cette typologie de meuble était presque devenue désuète. Mais c’est l’essence même Tectona. Notre marque est née dans le jardin, s’y est enracinée. Nous aimons le mobilier élégant et sobre, fabriqués avec des matériaux, nobles, dont le bois. Le teck, beaucoup, et désormais le mélèze et le frêne. Bien que nous ayons aussi diversifié notre offre, notamment avec de l’aluminium, un matériau pratique et facile en extérieur, pour répondre à la demande de nos clients.


L’introduction du mélèze, c’est une suggestion de Martin Szekely : utiliser une autre essence que le teck, certes merveilleuse, pour ne pas nous limiter. C’est un bois imputrescible, très dur, qui résiste très bien aux variations de température (-15 à 45 degrés), qui est stable mais aussi vivant, qui va se patiner, se creuser un peu au fil du temps. On aime cela, cette adéquation avec l’extérieur. Il est issu de forêts européennes. Et il se prêtait particulièrement bien à la thématique de la collection : soleil et ombre, en travaillant avec des lattes, des pleins et des vides qui rythment la collection. Ce mobilier est une sculpture et correspond bien à ce que nous sommes : une entreprise qui aime faire des choses sobres et simples, pour l’extérieur. Uniques, aussi. Même en termes de production la démarche de Martin Szekely est très intéressante et nous correspond parfaitement. Elle mêle découpe numérique ultra-précise et travail artisanal pour l’assemblage des lattes et la finition, essentiel pour retrouver une belle main, une belle qualité de travail. D’ailleurs nous avons introduit cette année d’autres essences de bois, dont le frêne, pour la collection Siesta (hamac et chilienne). Et nous produisons Soleil et Siesta en France, dans un atelier.
Quels sont aujourd’hui vos principaux axes de développement ?
Nous éditons du mobilier pour la vie, pour favoriser la vie en extérieur, les moments de joie, seul ou à plusieurs. D’autant plus aujourd’hui. Nous poursuivons ainsi plusieurs objectifs en ce sens. En termes d’offre, d’abord, avec le développement d’accessoires pour les plantes, la lumière, les parasols, les douches d’extérieur. Tant pour les espaces résidentiels que professionnels, comme le secteur du bureau, où en tout le bien-être extérieur est toujours plus pris en compte. Surtout en ville, pour retrouver le contact avec la nature. Mais nous avons aussi développé des partenariats avec des institutions culturelles comme le musée Picasso, Versailles, ou encore la villa Médicis. Le mobilier de culture est important pour nous.

Ensuite, poursuivre nos collaborations avec des designers est essentiel. Le design nous permet d’insuffler une dynamique de marque et de création nouvelle. Tout au long de notre histoire, il a été porté par de belles rencontres, une appétence forte pour cette discipline, des visions et des goûts partagés avec certains designers en particulier. Des choix forts. Typiquement, Martin Szekely nous a apporté une approche très sculpturale du mobilier, le travail avec de nouvelles essences, un renouveau, un souffle. C’est exactement ce que nous cherchons à travers le design. Tout comme dans la collaboration avec de très jeunes designers. Enfin, nous allons continuer à tester de nouveaux matériaux utilisés au plein de leurs capacités. Parce que trouver le matériau juste, aujourd’hui, c’est aussi penser à ce que requiert son utilisation en termes de consommation d’énergie (extraction, transformation, transport), etc. Et faire en sorte que nos produis soient plus intemporels que tendances, et durables en qualité et design. Tectona a un rapport au temps très complet : les saisons, la transmission, le temps partagé.

Méconnu du public et cependant décoré par l’Académie d’Architecture Française, l’architecte et designer José Zanine Caldas est exposé à la Carpenters Workshop Gallery Paris jusqu’au 22 avril. C’est sous le nom de « Denuncia » que cette rétrospective rend hommage au créateur pluridisciplinaire et à son engagement environnemental avec 90 pièces exposées.
Devenu une véritable figure de proue de la création moderniste du Brésil, Caldas fabrique des maquettes architecturales à 20 ans. Il travaille notamment aux côtés d’Oscar Niemeyer et se forme seul à l’architecture et au design.

Une création en trois temps
Une dizaine d’années plus tard, l’autodidacte se lance dans la création et la vente de mobilier en contreplaqué. Dans un souci d’optimisation de la matière, il innove en découpant le matériau jusque-là moulé, réduit les rebus et fabrique des meubles haut de gamme mais accessibles. Cette période de production industrielle pauliste, pionnière à l’époque, est connue sous le nom de « Moveis Artisticos Z ».

Mais en 1964, Caldas fuit le régime militaire dictatorial et Sao Paulo pour Bahia, sa terre natale. Les forêts luxuriantes de la région l’inspirent et Caldas entre dans son second cycle créatif, « Moveis Denuncia » (que l’on pourrait traduire par mobilier dénonciateur). Brutalistes, ces pièces sont sculptées directement dans le bois massif, souvent récupéré, et témoignent du lien fort entre l’artiste et la nature. L’architecte réinvente la construction d’habitats réalisés à partir de matériaux de démolition ou d’arbres morts.

Si le Musée des Arts Décoratifs lui a consacré une rétrospective en 1989, « Zanine, l’architecte et la forêt », la Carpenters Workshop Gallery expose des pièces à découvrir ou à revoir sans plus attendre, le tout sur fond de photos d’architecture de Caldas.
Carpenters Workshop Gallery, 54 rue de la Verrerie 75004 Paris

Rudy Guénaire est le cofondateur des restaurants PNY. Après avoir fait appel à des architectes pour imaginer ses 8 sites parisiens, le directeur artistique du groupe a voulu aller plus loin, en se lançant à son tour dans l’agencement de ses restaurants.
L’aventure PNY (Paris-New York, ndlr) a débuté en 2012. Rudy Guénaire et Graffi Rathamohan, tous les deux diplômés d’HEC se lancent dans l’entrepreneuriat et décident de créer leur concept de restaurant de burgers. Pour les concevoir, ils font d’abord appel à l’agence CUT architecture, qui fera naître 5 des restaurants (PNY Faubourg Saint-Denis, PNY Pigalle, PNY Carreau du Temple, PNY Oberkampf et PNY Citadium). Ils sont ensuite relayés par l’architecte Bernard Dubois qui imagine 3 nouvelles adresses, toujours parisiennes (PNY Marais, PNY Faubourg Saint-Antoine, PNY Gaîté).


En 2020, après 8 ans d’observation et de suivi attentif des chantiers, Rudy Guénaire ressent le besoin de s’impliquer encore plus : « Je commençais à avoir une vraie vision de ce que je voulais pour les restaurants. Je n’ai trouvé personne qui correspondait à ce que j’avais en tête donc je me suis dit que c’était le moment de me lancer. » À l’époque en plein déménagement, il décide de gérer la rénovation de son appartement de bout en bout, pour faire le test, avant de s’attaquer aux nouveaux PNY.
Un studio et un premier restaurant à Lyon en 2021
En 2021, il crée son studio à Paris, et s’entoure de 4 architectes pour l’assister sur tous les projets. Il lance ensuite les travaux du PNY Lyon, ouvert en février 2022. Situé dans un quartier réputé pour les fameux bouchons locaux, il explique avoir voulu faire de cette ancienne imprimerie une réinterprétation d’un dîner à l’américaine, mais « sans tomber dans le cliché », le tout ponctué de subtiles références au film Grease et au clip Hollywood de Madonna. Passionné de cinéma et de pop culture, Rudy Guénaire n’hésite pas à s’ y référer ses réalisations :« Je fais en sorte que tout vienne de moi. Il ne faut pas non plus trop s’inspirer des autres, afin de sortir quelque chose qui vienne de soi au maximum et que ça ai une vraie personnalité. C’est un peu une synthèse de tout ce que je vois. »

Dans la foulée ont ouvert PNY Strasbourg, PNY Grenoble et PNY Bordeaux. Deux nouvelles adresses à Lille et Nantes sont actuellement en travaux, tandis que trois autres sont en phase de dessins.

Dessiner au maximum
Dans l’aménagement des restaurants, le dessin des pièces de mobilier a pris une place particulière dans son travail. Plus spécifiquement, le directeur artistique confie avoir développé un attrait pour les chaises. Depuis PNY Lyon, il les dessine toutes, mais pas seulement. « Je veux aller très loin dans l’exigence du dessin. Je dessine tout ce que je peux : les chaises, les lampes, les porte-serviettes et même les porte-manteaux. » Une exigence qui assure un rendu de qualité, sans faire exploser les budgets : « On reste des restaurants de burgers. Donc même si on a des moyens, on sait qu’on ne va pas y mettre du marbre. Ce qui compte vraiment, c’est le dessin, c’est ce qui fait que le rendu sera beau. »


Raconter des histoires
« Ce qu’on veut, c’est raconter une histoire autour du burger, qui soit à chaque fois différente, et faire entrer les clients dans un univers. » En effet, le directeur artistique prend plaisir à glisser des références culturelles et historiques, à l’instar du PNY Strasbourg, agencé comme un train, pour rappeler l’Orient Express, dont le trajet initial effectuait un stop dans la ville alsacienne. À Grenoble, on quitte le train pour arriver dans un avion, tandis qu’à Bordeaux, on aurait presque des vertiges à cause de l’architecture aux courbes penchées qui vient perturber notre gravité. Il ne reste plus qu’à découvrir ce que les prochaines adresses réservent…

Spécialisée dans le mobilier d’extérieur, la maison Ethimo propose des collections intemporelles, marquées par de nombreuses collaborations internationales dont Luca Nichetto, Paola Navone, Patrick Norguet, Emmanuel Gallina, Studiopepe… Gian Paolo Migliaccio, PDG de l’entreprise italienne, nous livre sa vision de l’évolution du secteur outdoor.
Retrouvez le dossier spécial outdoor dans le numéro 215 d’Intramuros.
Quelle est votre vision de l’outdoor sur ces dix dernières années ?
Si l’on se penche sur les dix dernières années, l’attention portée aux espaces extérieurs a pris un tout autre sens. Cette nécessité de meubler les espaces ouverts s’est intensifiée et la pandémie a été une sorte d’accélérateur pour renforcer ce concept de cocon de bien-être, trouvant satisfaction grâce à ce lien avec la nature. Le marché résidentiel est probablement le plus représentatif de cette configuration inédite du chez-soi. À l’heure actuelle, on conçoit des espaces résidentiels en se penchant avec la même attention sur les espaces extérieurs et intérieurs, en considérant les jardins et terrasses urbaines comme de véritables extensions de l’habitat, que l’on peut exploiter à tout moment de l’année. Le marché des espaces collectifs a également réagi à ce nouveau besoin et les espaces extérieurs, qui étaient généralement l’apanage des grandes stations balnéaires et grands hôtels, est devenu un lieu symbole d’habitat, et ce même pour des structures moins importantes, telles que celles initialement dédiées à la restauration. En même temps, il y a cette volonté grandissante des concepteurs et maîtres d’ouvrage de transporter les ambiances outdoor dans notre intérieur, en créant de véritables zones de bien-être avec du mobilier d’extérieur et une végétation luxuriante. Il y a ce désir de retrouver chez soi des coins de jardin, pour ne jamais perdre ce contact avec l’extérieur.

Avez-vous vu émerger de nouveaux segments ?
Je ne dirais pas que l’on assiste à la naissance de nouveaux segments de marché à proprement parler. Je dirais que l’on porte une attention bien différente au concept de la vie en plein air. Notre rapport avec la nature est de plus en plus fort, et le bien-être qui en découle crée ce besoin de concevoir un espace extérieur comme une pièce à ciel ouvert, qui se fondrait à merveille dans le paysage. Les matériaux, les formes, les couleurs et les performances sont de plus en plus écologiques. L’exemple le plus parlant serait certainement celui lié au monde nautique, un monde dans lequel la conception des zones externes exige l’insertion d’éléments de design empruntés à la nature, qui doivent être esthétiques, bien entendu, mais également délivrer des performances techniques et fonctionnelles absolues. Dans ce domaine, Ethimo s’est associée avec Christophe Pillet pour créer Baia e Costiera, une collection spécialement conçue pour le monde des yachts, des grands navires ou des fascinants voiliers. La nouvelle yacht collection est un savant mélange d’esthétique, de design emprunté de la haute couture, de technicité et d’innovation, suggérant une philosophie de vie en plein air entre terre et mer, sans aucune frontière. Un bateau peut donc également être configuré à l’infini comme un espace de vie. On peut le meubler avec des éléments recherchés et confortables, pour donner des atmosphères intérieures constamment en phase avec la nature.


Cette interprétation contemporaine du concept outdoor est décelable sur l’ensemble des marchés. Selon moi, c’est le concept général de la vie en plein air qui a véritablement évolué, tout comme l’idée que l’on se fait de l’environnement, à savoir un élément à protéger et préserver, car il fait bon y vivre. En réalité, dans ce nouveau contexte, nos processus de production n’ont pas connu de changements majeurs, à l’exception de ceux qui évoluent naturellement avec l’innovation. Ethimo s’engage depuis toujours à préserver l’environnement. En tant que société spécialisée dans la production et la vente de mobilier extérieur haut de gamme, certains processus font partie de notre savoir-faire et de notre mission. Je dirais en revanche que nous avons un bon timing et une bonne sensibilité, car nous sommes en mesure de bien anticiper les changements et besoins du marché pour créer des collections inédites, capables de répondre aux exigences de notre cible, qu’il s’agisse de clients professionnels ou privés. Prenons par exemple la collection Ace conçue par Patrick Norguet. Celle-ci est née de la volonté de créer des meubles design pour les environnements sportifs, en particulier les courts de tennis, mais aussi les clubs de golf ou les clubs sportifs en général.
Vos collections sont marquées par des collaborations avec des designers de renom tels Luca Nichetto, Christophe Pillet, etc. Avez-vous une équipe interne ?
Notre équipe de conception interne est en contact quotidiennement avec les studios de design internationaux avec lesquels nous collaborons dans le cadre du développement de nos collections. Cette collaboration avec des interlocuteurs externes donne une valeur ajoutée en terme de développement professionnel et de savoir-faire. En général, notre équipe interne développe également des projets en autonomie totale. Citons par exemple la table Bold, caractérisée par des formes organiques, véritable expression de notre capacité à associer différents matériaux, tout en restant ancrés aux inspirations du monde de la nature et au rapport avec ce dernier.
Au fil des années, nous avons collaboré avec de nombreux studios internationaux pour développer des collections racontant une histoire, comme cela a été le cas avec la collection Allaperto signée Matteo Thun et Antonio Rodriguez. Avec Allaperto, nous avons été en mesure d’insérer pour la première fois le design contemporain dans des environnements extérieurs situés en altitude. Outre nos précieuses collaborations, nous avons également mis en place des concours consacrés aux jeunes designers dans l’objectif de développer de nouvelles idées, permettant par exemple de réinterpréter des objets d’ameublement extérieur classiques. Cela a ses avantages, car ce sont toujours de bonnes occasions pour échanger des idées.

Comment gérez-vous les questions de RSE ?
Comme nous l’avons dit, nous accordons une attention toujours plus importante à la préservation de l’environnement et à la durabilité environnementale. En termes de conception, tout cela se traduit par des choix de matériaux toujours plus proches de la nature. En créant des collections spécifiques pour l’outdoor, le défi qui se pose pour nous, à mes yeux, c’est cette capacité à garantir des performances fonctionnelles supérieures tout en conservant un look et une sensation les plus proches possibles de la nature. De la phase créative à la phase de production, chaque processus est rythmé par cette attention particulière à l’environnement. Au sein de notre site de production, nous utilisons des équipements de dernière génération visant à réduire au maximum l’impact environnemental avec les émissions toxiques et déchets. Nous sélectionnons en outre du teck certifié FSC. Ainsi, nous sommes certains que toute la filière de production du bois respecte des contrôles stricts et standardisés au niveau international.


Ethimo est actuellement présent dans plus de 70 pays. Il est naturellement essentiel à nos yeux de créer des produits que l’on peut vendre dans le monde entier, sans contraintes d’utilisation fixées par les normes locales en matière de durabilité. Cette attention portée à l’environnement est pour nous une attitude solide, qui est depuis toujours partie intégrante de notre identité et de nos valeurs. Ces dernières années, et également pendant cette période difficile de pandémie, nous avons toujours maintenu nos importants standards de qualité, malgré tous ces problèmes rencontrés au niveau international, notamment l’approvisionnement en matières premières. Nous travaillons actuellement pour augmenter le stock de nos entrepôts afin de nous tenir prêts à satisfaire la demande rapidement, comme nous l’avons toujours fait. L’outdoor est à toutes fins utiles un espace s’inscrivant aujourd’hui dans la conception d’habitations, de structures hôtelières et d’espaces publics. Ainsi, les architectes, les designers d’intérieur et les paysagistes sont nos principaux interlocuteurs. Nous nous efforçons d’être une référence dans la conception d’espaces extérieurs en créant des éléments d’ameublement qui soient beaux et intemporels.
Quelles sont les évolutions que vous percevez pour les années à venir ?
Compte tenu de la valeur que revêt actuellement le concept de vie en plein air, nous imaginons qu’au cours des dix prochaines années, cette nécessité de vivre en contact avec la nature se fera toujours plus présente, et cela donnera lieu à de nouvelles exigences liées au bien-être de la personne. Nous avons un objectif, celui d’être empathiques avec notre consommateur, mais aussi avec le marché. Il nous faut satisfaire les besoins et exigences dans les temps et en exprimant toute notre créativité. Pour moi, les collections lounge et dining continueront de faire partie de nos best-sellers, car elles symbolisent des besoins ancestraux comme la sociabilité et l’alimentation. Pour l’heure, je ne vois aucun problème.

Blok est un projet de mobilier urbain imaginé par le designer Gregory Lacoua. Un système modulable pour créer des espaces urbains sans artifices, mis en œuvre dans le quartier d’Etterbeek à Bruxelles, où deux places publiques ont été investies.
Inauguré en 2021 avec l’installation à l’Espace Sorelo et au Lieu-dit Ranch à Bruxelles, Blok est un système de mobilier urbain modulable en deux parties, indépendantes l’une de l’autre. L’assemblage de ces deux éléments offre différentes combinaisons et volumes en fonction des besoins. Les modules Blok permettent ainsi de structurer tout un espace d’aménagement urbain avec la possibilité de créer divers éléments tels qu’un tabouret, un long banc, une chaise, une banquette, un fauteuil, un assis-debout, un muret, une délimitation…

Structurer l’espace public
Ce projet de transformation dans le quartier d’Etterbeek, situé à proximité du quartier européen, visait à créer, dans un premier temps, une cohérence des espaces. En effet, l’accumulation de signes, de matériaux et de différents éléments de mobilier urbain obstrue parfois la lecture des usages. Le projet du mobilier Blok a donc été dans une dynamique de dégagement de l’espace, pour une meilleure et orientation et de structuration des lieux.


Un design simple et épuré
En termes d’esthétique, et afin de s’adapter au mieux à chaque environnement, les éléments de mobilier ont été dénués d’ornements et de détails superflus pour ne pas encombrer l’espace public de signes inutiles. Une simplicité que Grégory Lacoua a retranscrite par l’usage de pierre de Roquemaillère, issue d’une carrière romaine, à Nîmes.

Parmi les acteurs français de l’outdoor, Lafuma Mobilier s’est distingué ces dix dernières années en opérant un repositionnement de ses gammes. Après avoir repris les rênes de l’entreprise en 2014, Arnaud du Mesnil a construit avec ses équipes une stratégie de développement fondée sur ces convictions : miser sur la valorisation d’une fabrication française et sur la valeur apportée par le design, en perfectionnant le style et le confort, en travaillant en interne ou en faisant appel à des designers externes comme Big Game. L’entreprise est présente sur les deux marchés, particulier et contract, et n’hésite pas à « sortir » du cadre avec des collections capsules. Le studio de design interne et Baptiste Neltner, directeur du marketing et des collections nous partagent leur vision du secteur de l’outdoor.
Retrouvez notre dossier spécial outdoor dans le numéro 215 d’Intramuros.
Comment avez-vous vu évoluer le marché de l’outdoor ces dix dernières années ?
La dernière décennie a été marquée par un engouement fort pour les espaces extérieurs qui ont été aménagés comme de véritables pièces de vie à part entière. La crise COVID, accompagnée d’un besoin vital de se ressourcer chez soi, a encore accentué cette tendance avec la création d’espaces complets : balcon, repas, lounge et bord de piscine. On a vu aussi beaucoup de personnes migrer vers la campagne avec des habitations plus grandes et des envies de produits plus généreux et plus confortables, mais aussi plus respectueux de l’environnement.
Des nouveaux segments sont-ils apparus ?
Plus que de nouveaux segments, on remarque la prise de conscience des enjeux environnementaux par nos clients et leur volonté de faire durer leur mobilier. Ils cherchent des pièces pérennes au design intemporel. Ils sont de plus en plus attentifs aux lieux de fabrication et à l’impact carbone de leur achat. Par ailleurs, avec la pression immobilière, on constate que les terrasses se densifient avec un besoin croissant en petits formats.

Quelles évolutions dans les attentes des consommateurs/usagers constatez-vous ?
L’écoconception et la durabilité des matériaux sont pour nous des axes majeurs de développement tant en France qu’à l’international. Nos clients ne veulent plus de produits « jetables ». Ils sont nombreux à nous acheter des pièces de rechange dont notre gamme s’étoffe année après année.
Que constatez-vous en termes d’acteurs du secteur ? Cela a-t-il modifié votre positionnement ?
Lafuma Mobilier étant déjà un acteur majeur du mobilier durable, tant du point de vue de la qualité produit (garantie 5 ans) que de l’impact environnemental (produits écoconçus, sourcing 100% local, réparabilité), ces tendances de fond nous ont plutôt confortés dans nos choix et nous poussent à aller encore plus loin.


Cela a-t-il modifié vos process de production ?
Pas particulièrement. Nous améliorons en continu nos process de fabrication avec des investissements réguliers afin de réduire encore notre impact environnemental. En parallèle, nous cherchons à proposer plus que du mobilier outdoor en travaillant sur des solutions complètes de proximité pour nos clients. Aujourd’hui, nous nous positionnons comme producteur local et responsable de référence.
Comment avez-vous été impactés par le Covid ?
Cette période a été très complexe avec une très forte demande qu’il fallait servir rapidement sachant que des tensions importantes sur les approvisionnements nous obligeaient quasiment à travailler au jour le jour. Nos équipes ont été exemplaires et particulièrement réactives.

Avez-vous une équipe de design intégrée ?
Nous avons une équipe de Design & Style intégrée au service Collections & Marketing. Tout est pensé et conçu dans nos ateliers de production à Anneyron (26) et dans l’Ain (01). Nous avons placé le Bureau d’études au centre de tous les services, comme une mini-usine, afin de placer le produit et la R&D au cœur de nos réflexions.
Que vous apportent des collaborations avec des designers externes ?
Nous travaillons nos messages et notre storytelling saisonnier avec des agences de communication partenaires qui nous apportent un autre regard sur notre marque et nos collections. C’est une prise de recul bénéfique qui nous permet de toujours nous positionner à la place de nos clients et de trouver la bonne manière de faire savoir qui nous sommes et ce que nous fabriquons.
Avez-vous monté des opérations spéciales ?
Nous avons fait de nombreuses collaborations, comme le maroquinier français Bleu de Chauffe ou encore avec la maison Jean-Paul Gaultier, emblème de la mode française. Nous avons aussi lancé de nombreux concours ou partenariats avec des acteurs du made in France aux valeurs similaires aux nôtres, qui nous ont permis de faire connaitre notre expertise et notre savoir-faire français d’excellence (label EPV obtenu en 2021). Les retombées sont multiples tant en print qu’en digital, avec un engouement véritable pour notre démarche d’écoconception sincère et transparente.


Quelles évolutions majeures voyez-vous dans la conception?
Sans surprise, on constate que les basiques du métier restent des piliers de la conception. Les phases de sketches, modélisation et prototypage structurent vraiment notre réflexion, mais il est vrai que l’impression 3D a pris une place importante et nous permet de gagner en efficacité et en précision. La réalité augmentée nous aide aussi à projeter nos modèles dans les environnements de nos clients et conforter leur choix.
Vous annoncez un positionnement fort en terme de RSE ?
Nous travaillons intégralement avec des matériaux sourcés et transformés localement en France ou dans les pays limitrophes pour limiter nos émissions de CO2, ainsi que pour garantir une maîtrise de la qualité et une durabilité maximum de nos gammes.
Sur le plan des matériaux, nos aciers comportent jusqu’à 75 % de matière recyclée, notre aluminium 80 %, nos plastiques 17 % et nos cartons 100 % avec des cales en mousse faites à partir de filets de pêche recyclés. Nos nouveaux tapis sont issus du recyclage de bouteilles plastiques PET recyclées, et nous avons mis en place il y a 2 ans une collection 100 % upcyclée, appelée Nationale 7 par Lafuma Mobilier.
Notre production respecte les standards les plus stricts en terme de rejets de polluants. Enfin, nous menons une politique de réduction drastique de nos déchets en production avec de nombreux projets internes de réutilisation/revalorisation.
Comment travaillez-vous avec les prescripteurs?
Nous travaillons le plus souvent en direct avec nos clients que notre équipe de designers d’espace intégrée accompagne dans la réalisation du projet. Nous sommes capables de suivre nos partenaires des moodboards jusqu’à la réalisation des plans complets d’aménagement. Nous avons récemment travaillé avec Christele Ageorges avec nos petits pliants cuir issus de notre collaboration avec Bleu de Chauffe qu’elle a sélectionné pour la Manufacture Royale de Lectoure. Un projet incroyable !

Quels axes de recherche & développement sont pour vous incontournables ?
L’enjeu principal et majeur pour le secteur est le contrôle et la réduction de son impact environnemental :
- Limiter notre consommation en travaillant la durabilité des produits et leur réparabilité
- Continuer à travailler avec des fournisseurs proches de notre lieu de fabrication pour limiter les émissions de C02
- S’engager sur la qualité des matériaux et leur résistance et qu’ils nécessitent peu d’entretien pour l’utilisateur
- Travailler la recyclabilité des produits et leur traitement en fin de vie
Quelles évolutions des usages percevez-vous ?
La multifonctionnalité des produits avec en particularité le développement des usages in & outdoor est une évolution importante.
Le repas reste l’achat de référence sur le marché avec deux types d’offre : une première, très compacte, que nous adressons avec notre gamme Balcony et une seconde plus généreuse et représentée par notre gamme Oron. En parallèle, on constate un développement fort du segment lounge que nous travaillons activement.

Les propulsions électriques apportent de formidables opportunités créatives et d’innovation en termes de design, architecture et style. L’expression « Light Mobilty » dans les studios de design, concerne la mobilité individuelle : du skateboard à la voiture carrossée.
Les usages inédits ont contribué à voir circuler sur nos routes de nouveaux véhicules, pour certains résolument récréatifs, pour d’autres strictement utilitaires. Florilège de véhicules à deux, trois ou quatre roues, certains commercialisés, d’autres tout droit sortis de l’imagination débordante d’étudiants en école de design.
Abarth 500
Présentée au salon de Bruxelles en janvier dernier, l’Abarth 500 est la toute première voiture électrique d’Abarth. Si l’architecture, étroitement dérivée de la FIAT 500 demeure classique, le design extérieur et intérieur sont spécifiques. Un nouvel ADN stylistique a été développé ; il allie sportivité et propulsion électrique et une sonorité spécifique a même été conçue en collaboration avec sa communauté. L’électrification de la marque aux gènes sportifs représente de nouveaux défis pour les designers à tous les niveaux sensoriels.

Citroën Ami « 100% Electric »
En proposant une mobilité ouverte à un plus grand nombre d’utilisateurs, l’Ami est peut-être la Ford T du XXIe siècle. La petite biplace ne nécessitant pas de permis de conduire représente assurément la plus grande révolution de Citroën depuis la présentation de la DS en 1955. Sans être la plus désirable des automobiles, c’est un formidable exemple d’optimisation conceptuelle avec une standardisation d’éléments de carrosserie tels que les portières identiques à droite comme à gauche. Un grand nombre d’innovations sont directement issues du concept Ami One dévoilé en 2019. La créativité des designers a réellement été mise à profit dans un cahier des charges aussi pointu.

BMW CE 04
BMW fabrique des deux-roues depuis 1923. Un peu plus de vingt ans après le lancement du célèbre scooter à pare-brise C1 se conduisant sans casque, elle commercialise le CE 04, maxi scooter électrique. Très fidèle au concept bike « Concept Link » de 2017, il marque les esprits avec un style acéré d’une grande originalité et d’une exceptionnelle qualité de résolution stylistique. Le BMW CE 04 est innovant dans son architecture avec une disposition inédite des éléments techniques, moteur et batteries offrant de nouvelles libertés formelles et pratiques. La connectivité et les interactions entre le conducteur et la machine ont été particulièrement travaillées, preuve de la prise en compte systématique des nouveaux usages par les équipes en charge du développement. L’électrification des deux-roues représente une belle opportunité pour BMW pour le déploiement de sa gamme « Urban Mobilty ».

Can-Am Pulse / Can Am Origin
L’iconique fabricant de motoneiges, BRP « Bombardier Recreational Product » commercialisera sous peu un toute nouvelle gamme de motos électriques : la Can-Am Pulse et la Can-Am Origin. Connu pour ses motoneiges Skidoo, BRP fabrique et diffuse également des motos et engins à trois et quatre roues. Les deux motos électriques Can Am Pulse et Origin marquent le 50e anniversaire de la toute première moto de course du constructeur.

L’électrification des gammes représente ici aussi une belle occasion de façonner des nouvelles silhouettes intégrant un ADN stylistique spécifique à la fois fort et fidèles aux valeurs de la marque. La large diversification engagée par BRP offre ouvre indubitablement de nouvelles voies à la bouillonnante équipe de designers intégrés, à Valcourt au Québec et depuis quelques mois dans un tout nouveau studio de design situé à Sophia Antipolis dans les Alpes Maritimes.
Ligier Pulse 3
L’entreprise Ligier fondée en 1969 par Guy Ligier, avant tout réputée pour la fabrication de voitures de course est également spécialisée dans la voiturette sans permis depuis 1980. Dans sa gamme « Ligier Professional », le constructeur commercialise deux véhicules dont un trois-roues, le Pulse notamment utilisé par la Poste. Le Pulse 3 dispose d’un système pendulaire d’une grande ingéniosité. Cette innovation permet à la fois de maintenir la partie cargo arrière stable tout en offrant une grande maniabilité indispensable en utilisation urbaine.Le véhicule avant tout destiné à être commercialisé en flotte peut être personnalisé. Son architecture inédite illustre parfaitement la nécessité de disposer de produits en lien avec de nouveaux usages.

Air4, la 4L volante
S’il ne s’agit que d’un concept présenté en 2021, l’Air4 a marqué les esprits en réinterprétant soixante après la célèbre Renault 4 « 4L ». L’engin se présente sous la forme d’un drone à quatre hélices dont la carrosserie accueille une seule personne. Si aucune programmation de commercialisation n’est annoncée, ce concept ouvre néanmoins d’incroyable nouvelles voies de mobilité aérienne. Les drones assurent aujourd’hui de très nombreuses missions utilitaires, il semble évident que des versions accueillant des passagers feront leur apparition sous peu telle la demande, notamment en Chine est importante. L’Air4 démontre qu’il est possible d’imaginer une infinité de nouveaux concepts volants basés sur la technologie des drones, par définition pilotés à distance. La réponse à une mobilité flexible et autonome passera peut-être par les airs sans se passer d’une résolution formelle originale, sans contraintes.

Breathe Concept, Guillaume Boué-Raguet Strate École de Design
Dans le cadre de la 36e édition du Festival Automobile International, le concours Young Designers Awards a désigné le projet « Breathe » lauréat du sujet de design extérieur en 2021. Les étudiants d’écoles de design devaient imaginer un véhicule ludique et essentiel pour l’après-COVID : « Les Petits Plaisirs Simples de la Vie ». Le projet «Breathe Concept » de Guillaume Boué-Raguet, à l’époque étudiant à Strate, École de Design est une vision d’un véhicule de pur plaisir. La monoplace électrique est ludique, agile, libre et sans contrainte comme en témoignent par exemple des pneus increvables.

METRA, Erik Veelmaa Heiki Joona Pussinen, Strate École de Design
Ici dans le cadre de la 37e édition du Festival Automobile International, le concours Young Designers Awards proposait comme sujet de design extérieur « Reset All » ou imaginer un nouveau mode de transport dans un monde où la voiture n’aurait jamais existé… Le projet METRA d’Erik et Joona, respectivement estonien et finlandais est un système original de mobilité urbaine sur un réseau câblé. La prise en compte des usages est centrale et l’interprétation formelle, remarquablement créative. La modularité des capsules destinées aux passagers a également été un point clé prenant compte un une variété de scénarios d’usage. Un bel exemple d’une grande imagination dans une interprétation poétique d’une mobilité inédite, simple, flexible et écologique.

DECATHLON B’Twin « Magic Bike”
Depuis plusieurs décennies déjà, Décathlon mise sur le design pour développer des produits plus beaux mais surtout plus pratiques et fonctionnels. La célèbre chaîne d’articles de sport commercialisait en 1999 un tout nouveau vélo le B’Twin, hybride dans sa conception, à mi-chemin entre un VTT et un vélo de ville. Un franc succès commercial eut pour conséquence un développement qui transforma le nom B’Twin en une marque, aujourd’hui la marque de vélo du groupe. Il y a à peine un an, Décathlon présentait un nouveau concept de vélo à assistance électrique (VAE) : le Magic Bike.

Conçu par les designers de Décathlon, cet élégant deux-roues intègre plusieurs innovations en lien direct avec les usages : l’éclairage, la béquille qui dispose d’une fonction antivol et surtout une reconnaissance de son propriétaire.Une interactivité inédite dans ce type de vélo est complétée par un écran particulièrement bien intégré apportant nombre d’informations utiles à son utilisateur.

Du 17 au 21 mars, les étudiants de 4e année de l’école de design Créapole organisent l’exposition « Prémisses », en partenariat avec le French Design by VIA. Le résultat d’une réflexion d’un an, à découvrir à la French Design Galerie.
« Prémisses » est une exposition organisée à la French Design Gallery avec le soutien du French Design by VIA qui présente les travaux de Benedetta Dosa, Klaïs Edmond, Elodie Goh, Raphaël Lavorel, Nicolas Le Derf, Yufei Liu, Elsa Polaud, Carla Raro, Mathilde Reithler, Mélanie Sladisky, Iliona Triaux-Perez, Eugénie Vanhoutte, étudiants de 4e année de l’école de design Créapole.
Comme son nom l’indique, « Prémisses » invite à la découverte des bases de réflexion de ces étudiants dans leur apprentissage des différents enjeux techniques, artistiques et écologiques du métier, dans un contexte de post-confinement qui a son importance pour ces futurs professionnels. Un aspect à prendre en considération puisqu’il s’inscrit dans une période d’inaccessibilité des matériaux qui, de fait, donne naissance à de nouvelles manières d’appréhender l’espace et la démarche constructive.
Une exposition à découvrir du 17 au 21 mars, de 9h30 à 18h30 à la French Design Galerie, 120 Avenue Ledru Rollin, 75011 Paris. Un vernissage est prévu le jeudi 16 mars, de 18h30 à 21h30.

Le concours Bois français & Design est de retour pour une seconde édition régionale organisée par Fibois Auvergne-Rhône-Alpes, avec le soutien technique de Fibois France. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 avril.
Lancé par Fibois Centre-Val-de-Loire l’année dernière, le concours Bois français & Design a vocation à mettre en avant les bois français et les savoir-faire des entreprises régionales, par la valeur ajoutée que le design apporte aux entreprises de la filière bois. Cela touche notamment à l’aspect fonctionnel et esthétique mais aussi aux réponses à des problématiques sociétales, au ciblage de marché et à la valorisation d’essences locales.
Modalités de participation
Le concours est ouvert aux designers, jeunes diplômés ou aux entreprises de première et seconde transformation implantées dans la région. Les étudiants peuvent également participer à la condition de présenter une maquette ou un prototype. Pour s’inscrire, chaque candidat devra proposer un projet valorisant les bois régionaux et français, réalisé depuis moins de 3 ans et commercialisable.
Une première sélection de projets sera faite par un jury régional avant une sélection par le comité national qui choisira les trois pièces présentées lors de la Paris Design Week en septembre prochain.
Les dates à retenir
- 30 avril : date limite de dépôt de candidature sur : https://www.fibois-aura.org/2023/03/01/concours-bois-francais-design-2023/
- Début mai : réunion du jury régional pour pré-sélectionner des projets
- Mi-mai : comité de sélection national Paris Design Week pour choisir les 3 lauréats de cette 2e édition
- 7 au 17 septembre : exposition lors de la Paris Design Week à Paris
- 16 et 17 septembre : exposition lors des Journées du Patrimoine
En 2022, la première édition du concours avait récompensé les projets Baguette du studio Allan George, La Terrasse aux Parasols d’Hop Durable et De la bûche à l’ébauche de Noûs Architectes.

collectivités situé en Isère, Design : Hop Durable

bois de l’Ain, Design : NOÛS ARCHITECTES


Le festival Jardins Jardin organise pour la 12e année le Bosquet des Innovations qui sélectionne les projets novateurs qui réinventent les « natures urbaines. » Inscriptions possibles jusqu’au 10 avril.
Le Festival Jardins Jardin est de retour aux Tuileries du 31 mai au 4 juin prochain pour sa 18e édition. Un évènement 100% outdoor qui expose notamment les lauréats du concours le Bosquet des Innovations.
Un itinéraire en trois espaces
Situé sur la terrasse du Bord de l’eau, Le Bosquet des Innovations accueillera les projets retenus dans un parcours découverte réunissant trois espaces. Le premier espace sera dédié aux écoles qui souhaitent partager les études menées par leurs étudiants. Le second est un espace scénographié dédié aux prototypes de jeunes designers, architectes ou paysagistes souhaitant présenter leurs recherches exploratoires. Quant au troisième, il propose aux entreprises et aménageurs d’espaces d’exposer leurs projets qui convergent vers une nouvelle définition des pratiques paysagères, urbaines ou rurales, maraichères, ludiques ou sociales.
Ainsi, les projets retenus seront ainsi exposés au public de Jardins Jardin ainsi qu’aux professionnels réunis dans le Bosquet des Innovations durant les cinq jours de l’évènement. Toutes les informations et le formulaire d’inscription sont disponibles ici.

Nouveau tremplin incontournable du salon Maison & Objet, Future on Stage est de retour avec une 3e édition en septembre prochain. Une véritable opportunité pour les jeunes entreprises œuvrant dans le domaine du design, de la décoration et l’art de vivre. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 10 avril.
Lancé en septembre 2022, le tremplin Future on Stage a été imaginé pour permettre à de jeunes entreprises d’intégrer l’écosystème de Maison & Objet, en provoquant des rencontres et valoriser leur visibilité sur le marché. Après Pierreplume, LucyBalu et Avuly en septembre 2022 et Noppi, Gliwen et Sas Maximum en janvier 2023, trois nouveaux lauréats seront exposés à la rentrée, du 7 au 11 septembre prochain.
Une sélection de candidats menée par un jury de professionnels du secteur : Mélanie Leroy (directrice générale de SAFI/ Maison & Objet), Vincent Grégoire (directeur consumer trends & insights de Nelly Rody), Philippe Lehr (Directeur Commercial et Développement de Designerbox), Franck Millot (Directeur de Paris Design Week) et l’architecte d’intérieur Daphné Desjeux.
Conditions de participation
Pour participer, plusieurs critères de sélection sont à prendre en compte par les candidats, à savoir :
- L’entreprise doit avoir été créée il y a moins de 3 ans et doit proposer des produits dans l’univers de la décoration, du design et de l’art de vivre
- Avoir déjà construit une identité de marque (univers visuel, storytelling, produits de lancement
- Avoir déjà testé et/ou commercialiser des produits, et être prêt à accélérer leur production et à se lancer sur le marché
- Ne jamais avoir participé au salon Maison&Objet auparavant

Une visibilité notable
Les lauréats sélectionnés auront droit à un accompagnement privilégié. En premier lieu, ils seront tous exposés au cœur du salon Maison&Objet, leur offrant une visibilité non négligeable sur les médias et les professionnels du secteur, à l’échelle française mais aussi à l’international. En parallèle, des rencontres seront organisées avec les visiteurs du salon, les partenaires, des retailers, prescripteurs et distributeurs internationaux. En terme de communication, les trois marques sélectionnés seront valorisées à travers des contenus publiés sur les réseaux sociaux et le magazine de Maison&Objet, ainsi que par leur présence sur la plateforme digitale Maison&Objet & More (MOM).
Informations et inscriptions via ce lien.

Le prix Paris Shop & Design vise à récompenser les meilleures réalisations d’aménagement intérieur de commerces, d’hôtels, restaurants et lieux culturels. Les inscriptions pour participer à la 9e édition sont ouvertes jusqu’au 15 mai.
Depuis sa création par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCI Paris), le prix Paris Shop & Design récompense les 6 meilleures réalisations d’aménagement parmi 6 catégories bien définies : Alimentaire ; Bien-être, Santé, Beauté ; Culture, Loisirs, Services aux particuliers ; Hôtels, Cafés, Restaurants ; Maison, Décoration et Mode. Gratuit et ouvert à tous, le prix est à destination de tout commerçant, architecte ou designer dont la réalisation a moins de 3 ans d’existence.
Un jury d’experts et une belle visibilité à la clé
Pour sélectionner les lauréats, la CCI Paris peut compter sur un jury d’experts, qui sera présidé cette année par le designer Olivier Saguez. Une remise de prix se tiendra à l’Hôtel Potocki à Paris, au siège de la CCI Paris Ile-de-France, le 23 octobre 2023. Une distinction qui permettra aux lauréats de promouvoir et valoriser leur réalisation, grâce notamment au soutien de partenaires intéressants tels que la Ville de Paris, Ordre des architectes en Ile-de-France, Paris je t’aime – Office du Tourisme et des Congrès de Paris, APSYS, Material Bank, Maison & Objet, et bien d’autres.
En octobre dernier à l’Hôtel Potocki, ils avaient été 7 lauréats à avoir été récompensés, dont un prix spécial du jury, qui avait été présidé par l’architecte et designer Dorothée Meilichzon.
Catégorie Alimentaire : Copains
Située au 60 rue Tiquetonne dans le 2e arrondissement, cette boulangerie pâtisserie bio qui propose des pains sans gluten est tenue par Baptiste Borne et Giovanni Amico.
Design : Retail Partners – Clément Perret, Architecte

Bien-être Santé Beauté : Bâton Rouge
Véritable innovation pour les passionnés de rouge à lèvres, le concept de Bâton Rouge a été imaginé par Christelle Percheron et propose à ses clients de de créer leur rouge à lèvre sur-mesure. Une boutique à retrouver au 50 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e,
Design : ORSINI DAVENTURE – Clémence Orsini Architecte d’intérieur

Culture Loisirs : we are_
Situé au 73 rue du faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement, we are_ est un espace d’impulsion créative lancé par Eric Newton, qui propose à ses quelques 800 membres toutes sortes de représentations.
Design : L’ATELIER D’ARCHI – Isabelle Juy, Architecte d’intérieur

Hôtels, Cafés, Restaurants : Le 39V
Situé au coeur du triangle d’or au 39 de l’avenue George V au 6e étage d’un immeuble haussmannien, le 39V est un restaurant qui offre une expérience unique sur les toits de Paris, accompagnée par la cuisine du chef étoilé Frédéric Vardon.
Design : Raphaël Navot, Designer
Maison & Décoration : Marie Dâage
Cette boutique d’Art de la table et décoration en porcelaine, située au 12 rue de Tournon dans le 6e arrondissement est tenue par Axelle Renié.
Design : Gilles Viard

Mode : Faguo
Enseigne de prêt-à-porter masculin créée en 2009, la marque Faguo est engagée dans la Fair Fashion et tente de lutter contre le dérèglement climatique en essayant d’améliorer constamment ses méthodes de production. C’est la boutique de la Gare Montparnasse, située au 17 Boulevard de Vaugirard, Paris 15e, tenue par Frederic MUGNIER et Nicolas ROHR qui a été récompensée.
Design : FAIRLY – Adeline Paty Deschamps et Gwenaëlle Lebouc, Designers

Prix Spécial du jury : La Samaritaine
Exceptionnellement, le jury avait décidé de décerner un prix spécial à La Samaritaine, située au 9 rue de la Monnaie dans le 1er arrondissement. Un lieu incontournable et emblématique qui a été fermé pendant de nombreuses années avant de rouvrir en juin 2021.
Shop : Eleonore de Boysson
Design : Hubert de Malherbe – Yabu Pushelberg

Informations et candidature ici.

Workspace, le salon du design, du mobilier et de l’aménagement des espaces de travail, se déroulera du 4 au 6 avril à Paris, Porte de Versailles, Pavillon 1. Une édition marquée par un dixième anniversaire, et un panel de conférenciers de haute volée.
Workspace Expo confirme son statut de 1er salon B toB européen pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail en termes d’offre et de visitorat. Lors de sa dernière édition, 18 009 visiteurs se sont réunis pour identifier les innovations et nouveautés dans le secteur du bureau à la recherche d’innovation, de solutions et d’idées pour leurs espaces de travail. Décisionnaires finaux, acheteurs, prescripteurs, architectes… se sont retrouvés sur le salon, véritable carrefour d’échange et de réflexion, pendant 3 jours.

Workspace : une édition 2023 tournée vers l’avenir
En 2023, Workspace Expo fête ses 10 ans. Plus de 300 exposants sont attendus avec les plus belles marques du marché telles que Vitra, Lapalma, Pedrali, Nowy Styl, Kastel, Silvera, LBC, Moore, Orangebox, Actiù, Bene, Sedus, Haworth, Interstuhl, Mara, Fantoni, Dynamobel, etc.
Un programme exceptionnel de conférences prospectives sur l’avenir des espaces de travail est mis en place avec des architectes et des designers de renom tels que Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte & Associés, Patrick Norguet, designer français, Ronan & Erwan Bouroullec, designers français, Marcelo Julia, architecte et designer argentin, Emmanuel Gallina, designer franco-italien.


L’espace tendance réalisé par l’architecte Karl Petit, Studio K sera organisé autour du thème « 10 ans au vert ». L’écoresponsabilité est enjeu majeur pour notre planète. Il trouve une déclinaison naturelle au sein des espaces de travail. La scénographie présentée, avec le concours des exposants du salon, proposera une sélection argumentée de produits spécifiques pour imaginer des lieux à la fois conviviaux, et respectueux.
Workspace Expo est plus que jamais le lieu pour pérenniser son business, le développer et représente un réel accélérateur incontournable pour votre activité.
Pour réserver votre stand et devenir acteur de cet événement majeur , connectez-vous ici. Pour une demande de badge visiteur, cliquez ici.

Depuis 2002, Taf Studio n’a de cesse de conjuguer processus artisanaux et industriels dans le développement de leurs projets. Basé à Stockholm, le binôme travaille à l’échelle internationale tant en design produit qu’en architecture d’intérieur. Lors de la dernière Stockholm Design Week, Taf Studio a présenté une nouvelle collection avec Artek et a exposé à la Auction House Bukowskis une série de piédestaux et de podiums. « Fundament », un hommage à la fonction et à l’humilité, mettait en lumière des éléments de présentation à nu, un clin d’œil à l’interprétation des codes revue par le duo. Rencontre avec Gabriella Lenke et Mattias Stahlbom, un studio prolifique qui met en avant toute la subtilité de la conception.
C’est au cours de leur cursus en architecture d’intérieur et design de mobilier, à l’école d’art Konstfack, que Gabriella Lenke et Mattias Stahlbom se sont rencontrés. En partant du constat que tout ce qui les entoure a un impact sur la vie quotidienne, ils accordent une grande importance à la qualité de fabrication, aux détails, aux couleurs, voire aux textures qui interagissent sur l’environnement. Remportant un concours pendant leurs études, ils décident de travailler ensemble et fondent Taf Studio dé à l’issue des examens de fin d’études.

L’esprit du design scandinave
Quand on leur demande les spécificités du design scandinave, ils évoquent l’infiuence de certains éléments naturels sur la création : « Les conditions géographiques, le manque de lumière en hiver, le bois environnant utilisé de manière intensive ont façonné un style scandinave qui reste très varié et influencé par le reste du monde. Le design scandinave conserve une pertinence dans la création grâce à des valeurs sociales qui font partie de sa réputation. Notre production est, à notre sens, notre façon de comprendre et donc de contribuer au monde actuel, par le biais, notamment de changements subtils mais efficaces tant dans l’apparence que dans le fonctionnement des produits et des espaces. »

Processus créatif
Dans leur atelier, les étagères sont meublées de nombreuses maquettes de projets, à des échelles très variées. Chaque projet commence par une discussion qui permet d’établir un cahier des charges. Ils ont une prédilection pour le papier, et c’est lui qui va donner le la au processus de création. Il est à la fois support pour dessiner et construire modèles et maquettes : ‘Nous faisons aussi beaucoup de modélisation et d’impressions 3D. La phase la plus importante réside dans l’élaboration des modèles physiques et analogiques. Notre vision est avant tout inclusive, elle intègre fonction et esthétique. C’est une approche post-moderniste. Nous ne faisons pas de distinction entre espace et produit, dans le sens où nous intégrons l’espace dans la conception de nos meubles, et vice-et-versa. Bien entendu, la fonction reste primordiale. L’objet utilitaire est partie intégrante de notre pratique. »


Inspiration et créativité
Encore une fois, c’est le papier qui est leur source d’inspiration. L’observation est élémentaire : que ce soit celle des objets du quotidien, de l’héritage ou des connaissances des entreprises avec lesquelles ils travaillens contribuent à enrichir la créativité. : « Le Japon est une source d’inspiration forte, tout comme les réalisations du cinéaste Roy Anderson. Certains designers, comme Achille Castiglioni, Dieter Rams, Alvar Aalto, Jean Prouvé ou encore Enzo Mari nous ont transmis un héritage évident, mais nous nous tournons plus naturellement vert l’art et le septième art. »



Collaborations longue durée
Au départ, « comme nous ne sommes pas formés à l’entreprenariat, nous devions démarcher les éditeurs. Essuyer un refus est toujours compliqué à gérer…. Depuis, cela fonctionne dans les deux sens. Nous entretenons de bonnes relations avec quelques grandes entreprises. C’est surtout à partir de briefs que nous travaillons. Mais nous sommes force de propositions et à l’origine de projets divers. C’est sans doute le meilleur combo, en termes de stimulation et de créativité. Nous évoluons alors différemment. » Ils ont construit des collaborations durables avec Artek et Muuto. Mais travaillent aussi avec Svenskt Tenn, Gärsnaäs, Fogia et String Furniture, sans compter des projets en devenir avec de nouvelles marques.
Ils ont aussi été sollicités par le Copenhagen Design Museum et le Musée National de Stockholm : « Pour le second, nous avons conçu du mobilier, et nous étions en charge de l’architecture intérieure du nouveau restaurant, avec la réalisation des arts de la table en prime. «

Une question de matériau
Leur production est marquée par un travail des matériaux rigides. « Nous nous intéressons surtout aux matériaux « classiques » comme le bois, le verre, l’acier et l’aluminium, sans doute par tradition scandinave. Nous nous intéressons aussi aux matériaux innovants, mais pour le moment, nous avons du mal à leur trouver suffisamment de durabilité pour les utiliser. Par ailleurs, nous prenons en compte le savoir-faire de nos clients qui travaillent surtout ces matériaux « classiques » .» Mais ils se tournent aussi vers les matériaux souples : « Nous avons exploré le textile pour la création de canapés et de tissus d’ameublement, ce qui nous a fait plaisir. Mais le manque de précision de ce matériau souple rend la tâche plus compliquée qu’avec une matière dure. Cela dit, nous aimerions vraiment développer le sujet.»

Des projets emblématiques
La chaise Atelier pour Artek a été un projet fort dans leur parcours : « Elle a été conçue pour le Musée National de Stockholm, dans le cadre de sa rénovation. Il s’agit d’une assise à la fois universelle, empilable et polyvalente, donc intemporelle. Nous avons aussi dessiné une lampe de bureau en bois, réalisée avec des matériaux simples. Ramener l’esthétique à l’essentiel est ce à quoi nous tendons. Nous traitons chaque mission de manière unique, mais un fil rouge les relie toutes, c’est une sorte de signature puisqu’elle découle de notre fonctionnement. »