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L’architecte d’intérieur Pauline Leprince présente à l’occasion de la Paris Design Week, sa première ligne d’objets, modulable à l’infini.
Pauline Leprince est une jeune architecte d’intérieur à l’origine de projets tels que L’Appartement Paris qu’elle crée en 2022, le Grand Parc qu’elle imagine avec le designer allemand Christian Haas ou encore le projet Café 48 livré en juillet dernier. Elle collabore également avec des designers et conceptualise des scénographies pour des projets nomades. Son travail va au-delà de la forme et de la fonctionnalité et est profondément ancrée dans le développement durable du design et de l’architecture.

Désireuse de repousser les limites dans son travail, elle à la recherche constante d’un mode de conception et de production durable. Appliquée, elle prête une grande attention aux détails et au choix des matériaux. Pour la Paris Design Week en septembre, elle présente sa première ligne d’objets intitulée 05-FP-23. Dans cette collection, chaque objet constitue une expérience, et donne corps à une communauté d’objets modulable à l’infini. La ligne comprend un ensemble table-assiettes-cup, un bureau, deux tables et 5 assises. A découvrir au 16 rue Béranger, Paris 3e.

À la Paris Design Week, du 7 au 11 septembre, Intramuros prend ses quartiers au cœur de la section Factory, pour un nouveau programme de talks à suivre depuis la mezzanine de l’Espace Commines.
Rendez-vous cette année pour un partage de points de vue et d’expériences, lors des échanges proposés par la rédaction, sur la mezzanine de l’Espace Commines (au 17 de la rue Commines). Voici le programme du lundi 11 septembre.
17h-18h
Production et écoresponsabilité : mutualiser les compétences
Si la recherche autour de la mise au point des matériaux à partir de matières locales ou d’éléments recyclés avance, le passage de l’expérimentation à une production en grand volume en industrie n’est pas sans difficulté. Partage d’expériences pour accompagner ces phases de transition, avec des acteurs qui s’engagent, quitte à mutualiser leurs outils et leurs compétences.
Intervenants
- Julien Diard, directeur général de Moore Design
- Stéphane Joyeux, designer, directeur artistique de Roger Pradier



C’est au sein du showroom Elitis que Batiik Studio présente sa première collection de mobilier, intitulée Dans le sillage de Nérée.
Batiik Studio est fondé en 2014 par Rebecca Benichou, qui s’associe ensuite à Florence Jallet en 2018. Ensemble, elles conçoivent et réalisent des intérieurs généreux et ambitieux. Le duo implique ses clients tout au long du processus créatif et compose des univers pleins d’imagination. Fortement influencées par leurs racines méditerranéennes, elles présentent à l’occasion de la Paris Design Week la collection Dans le sillage de Nérée, en référence au dieu de la mer et à sa descendance. Inspirées à la fois des coquillages et autres souvenirs de leur enfance passée près de la grande bleue, Batiik Studio dévoile une série de pièces de mobilier aux réminiscences estivales.
Une collection composée de quatre pièces : le miroir Néritès, la table Galatée, la banquette Calypso et la bibliothèque Agavé, en hommage aux rivages méditerranéens. A découvrir au showroom Elitis, 5 rue Saint-Benoît
75006 Paris.

À la Paris Design Week, du 7 au 11 septembre, Intramuros prend ses quartiers au cœur de la section Factory, pour un nouveau programme de talks à suivre depuis la mezzanine de l’Espace Commines.
Rendez-vous cette année pour un partage de points de vue et d’expériences, lors des échanges proposés par la rédaction, sur la mezzanine de l’Espace Commines (au 17 de la rue Commines). Voici le programme du dimanche 10 septembre.
15h-16h
Les nouveaux territoires du graphisme
Outil de lien social, pour une reconnexion à l’espace public comme à une histoire commune, et de partage de langages, le design graphique intervient dans des projets très variés et des champs de recherche très larges.
Intervenants
- Eddy Terki, designer graphique, Espace public
- Vanina Pinter, historienne et commissaire de l’exposition « Parade » au Signe, à Chaumont
- Silvia Dore, designeuse graphiste à Stéreo Buro et présidente de l’AFD



16h-17h
Design et mondes immersifs
Web 3, NFT : dans la foulée des artistes, les designers investissent l’espace virtuel pour des installations, des performances, des prototypages de projets, des extensions de l’univers de marques, voire des produits augmentés… Quand les artistes n’hésitent pas à faire le chemin inverse. Décryptage prospectif d’acteurs du domaine.
Intervenants
- Alessio Scalabrini et Ariel Claudet, designers à Deverse Studio
- Anthony Authié, designer à Studio Zyva
- Gilles Alvarez, directeur artistique de la Biennale internationale d’arts numériques Nemo




À la Paris Design Week, du 7 au 11 septembre, Intramuros prend ses quartiers au cœur de la section Factory, pour un nouveau programme de talks à suivre depuis la mezzanine de l’Espace Commines.
Rendez-vous cette année pour un partage de points de vue et d’expériences, lors des échanges proposés par la rédaction, sur la mezzanine de l’Espace Commines (au 17 de la rue Commines). Voici le programme du samedi 9 septembre.
15h-16h
Design culinaire, un secteur d’avenir ?
Qu’est-ce que le design culinaire ? Entre nouveau champ créatif et territoire d’expérimentation, comment les écoles se sont-elles emparées de ce secteur ? Que traduit le design de notre rapport à l’alimentation, de nos usages, de notre culture ? Comment le design intervient-il dans une gestion plus responsable de nos déchets alimentaires ?
Intervenants
- Julia Kunkel, directrice de Food Design Lab, École de design Nantes Atlantique
- Marc Brétillot, designer culinaire, IDE (en visio)
- Germain Bourré, fondateur de Germ-Studio



16h-17h
Le design par nature
Si la question de la préservation de l’environnement est aujourd’hui cruciale, le monde vivant dans son ensemble, à toutes ses échelles, est un terrain d’inspiration et de solution pour les designers.
Intervenants
- Gavin Munro, biodesigner
- Guillian Graves, designer, fondateur de Big Bang Project
- Benjamin Graindorge, designer, enseignant à l’Esadse



17h-18h
Transdisciplinarités : nouveaux lieux, nouveaux modèles ?
Pop-up stores, résidences, expositions, formations et incubateurs… De nouveaux lieux multiprogrammes se développent. Une façon de redynamiser des quartiers par un ancrage de créateurs tout en favorisant la mutualisation de moyens et le développement de réseaux.
Intervenants
- Maeva Bessis, directrice générale de La Caserne
- Nicolas Bard, cofondateur du réseau Make Ici
- Claire Hazart, directrice du Jardin des arts et du design


18h-19h
Le rôle des designers dans l’élaboration de l’avenir d’ALULA
Cette table ronde met en lumière les différentes initiatives d’Alula, du domaine public aux résidences. Les intervenants partageront leurs expériences avec Alula Design Award, les projets de la Design Gallery, et la résidence design à venir. Rencontre modérée par Cyril Zammit, conseiller en design et consultant, membre du Jury Alula Design Award.
Intervenants
- Ahmed Al Mannai, associé, Shepherd Studio/Partner, Shepherd Studio
- AlJoharah Al Rasheed, associé et directeur de la Création, Teeb/ partner and Head of Design tech
- Hamad Homiedan, responsable de l’Académie et de l’enrichissement artistique, The Royal Commission for Alula
- Samer Yamani, fondateur & créateur, creative Dialogue
Table ronde en anglais / Panel discussion in english

À la Paris Design Week, du 7 au 11 septembre, Intramuros prend ses quartiers au cœur de la section Factory, pour un nouveau programme de talks à suivre depuis la mezzanine de l’Espace Commines.
Rendez-vous cette année pour un partage de points de vue et d’expériences, lors des échanges proposés par la rédaction, sur la mezzanine de l’Espace Commines (au 17 de la rue Commines). Voici le programme du vendredi 8 septembre.
16h –17h
Les designers digital native dans ce monde connecté
Par l’expertise du digital native designer permet de créer des designs esthétiques, fonctionnels, répondant aux besoins de cette société connectée. Ils s’adaptent aux nouvelles tendances afin d’être compétitifs. Aujourd’hui notre interconnectivité crée un écosystème intelligent et impacte la façon dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure.
Intervenants
- Frédéric Lintz, designer associé et cofondateur Eliumstudio
- Jaël Petit-Fournier, directeur artistique et enseignant, ESDAC
17h-18h
Le sport, vers un nouveau mode de vie ?
Par la force des valeurs partagées et le transfert d’innovations techniques, le sport a pris une place grandissante dans notre vie quotidienne, influençant nos modèles de mobilité, notre façon de se vêtir… Et il se révèle un puissant levier de nos imaginaires collectifs. Fabrication, innovation, stratégie prospective : quel rôle le design doit-il jouer, de l’accompagnement d’une pratique vers l’émergence de nouveaux usages ?
Intervenants
- Kerensa Neale, directrice artistique de Decathlon
- Jean-Louis Fréchin, designer, fondateur de NoDesign
- Desolina Suter, directrice artistique de Première Vision, le textile au service du sport


18h-19h
Le design, vecteur de développement des territoires
En résumé : quelles plus-values économiques et culturelles le design peut-il apporter sur un territoire, en termes de dynamisme, de nouveaux marchés, de mise en valeur de savoir-faire, de fédération d’acteurs ?
Intervenants
- Emmanuel Thouan, directeur de DiCI et de l’APCI/France Design Week
- Anne Racine, directrice de la Villa Carmignac, cofondatrice du réseau Plein Sud
- Caroline Naphegyi, fondatrice de Design for Change, membre de Mondes Nouveaux, directrice des études à l’École Camondo
- Thomas Merlin, designer, et Bertrand Vignau-Lous, cofondateur de l’agence Entreautre





Les Grands Prix de la création la ville de Paris fêtent leur 30 ans en septembre. La rétrospective des lauréats primés donne une lecture passionnante de l’écosystème de la création parisienne, et surtout témoigne des changements forts de paradigme dans ce secteur. Deux expositions sont d’ailleurs à voir pendant la Paris Design Week : à l’Hôtel de ville et à la Galerie Joseph. Partage d’expériences avec Laurianne Duriez, cheffe du Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art et directrice des Ateliers de Paris.
Entre lieux dédiés, accompagnements, Grands Prix… pourquoi la création est une filière aussi stratégique à Paris ?
Au départ centrés sur les arts, les Grands Prix ont intégré la mode, les métiers d’art et le design, marquant le début d’une politique de soutien à la création à Paris. C’était valoriser l’extrême dynamisme de cette filière par la mixité d’acteurs sur ces métiers de la création. Sur un même territoire, on en a un nombre d’écoles incroyables sur la mode, le design et les métiers d’art, un nombre d’ateliers, d’entreprises, d’agences de marques qui n’a cessé de développer et de se renouveler. Si l’on prend le prisme de la mode, les créateurs du monde entier s’inscrivent pour défiler pendant les fashion weeks, c’est le lieu où il faut être visible : Paris reste la capitale de la mode. Et c’est possible grâce à la présence d’ateliers de savoir-faire, d’agences de design… On n’analyse jamais assez combien ces écosystèmes s’enrichissent entre eux, s’imbriquent, sans parler de la richesse de la programmation culturelle et de l’ensemble des événements. Les créateurs sont dans un environnement qui leur permet de se nourrir d’une multiplicité d’expressions.
Comment les designers se positionnent dans cet écosystème, justement ?
Observer l’évolution des profils des lauréats des Grands Prix est intéressant ; on remarque bien sûr des périodes fortement en résonance avec les arts décoratifs, tournées sur de la création industrielle, avec des personnalités devenues des grands noms connus à l’international. On a vu apparaître cette appétence pour l’artisanat, alors qu’il y a quelques années le design s’en emparait peu. A l’image de François Azambourg – lauréat des grands prix en 2004 – qui a marqué ce virage. Pour certains, le secteur artisanal permet une discussion et une gestion plus globale de leur projet, parfois difficile à mener dans le monde industriel. Et l’envie de trouver de nouveaux modes de production, qui reconnaisse davantage le temps de la conception pour la rémunération.
Plus récemment des profils très différents ont émergé, très soucieux d’inscrire leur projet dans un contexte réfléchi et de maîtriser l’ensemble du process. Ce sont des designers attachés à la ressource des territoires, qui sortent de Paris pour découvrir des savoir-faire. C’est une génération plus engagée, consciente, qui réfléchit à son impact. Elle veut produire des choses qui ont du sens et qui soient en lien avec une histoire et un territoire, elle veut compter dans l’histoire de l’entreprise, agir sur son développement, voire agir sur un savoir-faire ou des techniques pour qu’elles perdurent.


Parmi ces designers engagés, certains sont véritablement des chercheurs ?
Oui, ils veulent répondre à des enjeux environnementaux et sociétaux, en apportant une réponse. A l’image de Samuel Tomatis, lauréat en 2021 ou d’Anna Saint-Pierre lauréate en 2022, qui cherche à valoriser une ressource pour en faire un matériau : l’algue pour Samuel Tomatis, les déchets du bâtiment pour Anne. Et c’est essentiel de les soutenir car il y a très peu d’aides financières pour accompagner ses projets. Il manque vraiment des dispositifs pour accompagner le design d’innovation, l’expérimentation, et le développement économique, car les concours ne sont pas suffisants pour monter un projet. Ces designers sont souvent seuls, en indépendants, ils ont besoin d’avoir une équipe, de payer des prototypes, de travailler en laboratoire pour tester les caractéristiques : le travail de création de matière demande des enveloppes pour payer des prestations de service et des tests, et les premières années les banques vont difficilement les suivre pour des prêts. Ce sont des projets compliqués où il y a tout à faire, où il faut convaincre des industriels, des filières, voire créer la filière quand il s’agit de récupération de déchets. Les finances sont un vrai frein, et pourtant le design a à jouer un rôle dans ce secteur-là.
Les grands prix révèlent-ils ces prises de risques ?
Oui, le recours au concours pour certains est une question de survie, pour d’autres cela permet d’avoir la reconnaissance pour avoir des investissements, rassurer des clients. Cela leur donne une assise pour leur activité. La bourse est un coup de pouce financier qui leur sert à embaucher, financer une prochaine collection dans la mode, s’installer dans un atelier, acheter du matériel, aller à un événement… et évite un prêt.
Mais les Grands Prix révèlent aussi les grandes tendances : depuis six ans, il y a une vraie révolution, l’ensemble des projets ont un engagement pour apporter des réponses et faire que l’on vive dans un monde plus vivable. Cela va de l’innovation sociale jusqu’à la gestion des déchets, les questions de genre et d’inclusivité. Dans la mode comme dans le design, on retrouve des projets engagés. Des créateurs de mode comme Maitrepierre (lauréat 2021) ou Victor Weinsanto (lauréat 2022) cassent les codes et prennent la parole sur ces sujets de société. Dans la mode, que des projets de modes responsables. On veut produire à la demande, localement, prise de risques. On change le modèle je sors une collection, je fais un stock, et c’est tout un changement organisationnel. Que leurs créations apportent des réponses.

© Alexandra Mocanu

© Alexandra Mocanu
A côté des Grands Prix, l’incubateur est aussi un soutien important ?
Nous avons un plan d’action complémentaire : notre structure qui accompagne tous les types de projets, en faisant constamment évoluer notre offre. L’incubateur nous a permis d’être visible pour faire grandir cet écosystème parisien : la famille des résidents, les lauréats des Grands Prix, tous les lieux dédiés (Villa du Lavoir, cité Taillandier, Caserne des Minimes…)
Ces lieux dédiés sont essentiels pour maintenir les créateurs sur le territoire au regard du prix du marché ; la mixité de professionnels permet la création de ces écosystèmes qui entre eux grandissent : un graphiste va travailler avec une marque de mode, un designer entraider un artisan. Ils ne sont pas seuls, et c’est ce que je présente aux délégations.
Ce dispositif d’incubation a été pionnier il y a plus de 15 ans ?
C’est effectivement le premier incubateur mondial qui rassemble ces trois secteurs, on a servi de modèles pour des incubateurs à New York, Londres, Amsterdam… Mais notre accompagnement ne se limite pas aux résidents, il existe une offre dédiée à tous les professionnels du territoire avec des cycles de formation dont certaines sont gratuites. Et dans cet écosystème de la création, à côté des Grands Prix, existent d’autres actions de visibilité et de rayonnement comme le label Fabriqué à Paris, les actions à l’international…


Quels sont les projets à venir ?
Deux nouveaux lieux vont être crées dans les prochaines années avec plus d‘interdisciplinarité, avec des ingénieurs, des paysagistes, des architectes, pour aller plus loin dans la mixité. Pour davantage rendre visible les designers qui travaillent pour le public, pour les collectivités les territoires, on va lancer avec la Ville de Paris une action sur le design d’actions publiques où l’on va faire travailler des écoles parisiennes de design en lien avec les directions de la ville de Paris pour faire remonter des problématiques. Notamment avec l’ENSCI-Les Ateliers et Master design d’action publique de Sciences-Po.
Les rendez-vous de la Paris Design Week
A l’occasion de la Paris Design Week et des Journées européennes du Patrimoine, les Grands Prix de la création proposent deux expositions dédiées. Du 7 au 17 septembre d’abord, durant la Paris Design Week, GOODMOODS présentera (RÉ)CRÉATION, une exposition imaginée pour la Ville de Paris célébrant les trente ans des Grands Prix de la Création. Dévoilée au sein de la Galerie Joseph rue Payenne, l’installation honorera trois décennies de design français avec un regard enjoué et engagé. Les pièces des lauréats, sélectionnées pour leurs jeux de couleurs optimistes et leurs traits fantaisistes, dialogueront au cœur d’un décor aux airs de cour d’école. À découvrir 5 rue Payenne, 75003 Paris.
Depuis 30 ans, les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent les talents du Design, de la Mode et des Métiers d’Art. Afin de célébrer cet anniversaire, une exposition retrospective propose de (re)découvrir leurs approches prospectives et créatives. Exposition sur inscription, 3 rue Lobau, 75004 Paris.

Pendant la Paris Design Week, Gaggenau accueille au sein de son showroom l’exposition FUSION.S, en partenariat avec la Faïencerie de Charolles.
Au sein de son nouveau showroom situé dans le quartier Saint-Germain, Gaggenau invite ainsi les architectes, le grand public et amateurs de design à découvrir un lieu inspirant, mettant en scène les appareils de la marque dans une architecture imaginée par le studio allemand 1zu33. Tournée vers le partage, la marque propose toute l’année une programmation variée en lien avec les événements dédiés au design et à l’architecture d’intérieur. Pour la Paris Design Week du 7 au 16 septembre, Gaggenau accueille les créations de la Faïencerie de Charolles à travers l’expsoiton FUSION.S qui met en valeur la rencontre de deux savoir-faire d’exception issus des «métiers du feu» et de la cuisson. Des techniques basées sur les changements d’états et de la matière, de la forge au travail du métal, aux techniques de l’émaillage et de la céramique.
Une ode à la couleur
Pour cette exposition, les pièces choisies par le studio FdC contrastent avec le design discret et travaillé des appareils électroménagers de la marque et l’architecture du showroom. Ainsi, les racines historiques des deux marques s’entrelacent tout en valorisant leur modernité. À travers les créations de sa nouvelle collection “Minéral Fantastic”, la Faïencerie de Charolles fait une ode à la couleur vibrante et contemporaine. Imaginée comme un voyage, la collection est née d’une réflexion sur la minéralité de la Faïence, matériau au coeur du savoir-faire de la marque. Fabriquée à la main en Bourgogne, cette sélection met l’accent sur des pièces aux volumes aériens aux formes XXL et un gros travail de la couleur.


À la Paris Design Week, du 7 au 11 septembre, Intramuros prend ses quartiers au cœur de la section Factory, pour un nouveau programme de talks à suivre depuis la mezzanine de l’Espace Commines.
Rendez-vous cette année pour un partage de points de vue et d’expériences, lors des échanges proposés par la rédaction, sur la mezzanine de l’Espace Commines (au 17 de la rue Commines). Voici le programme de la journée du 7 septembre.
17h-18h
Réseaux et collectifs de designers : des communautés proactives
Workshops, mutualisations des moyens, rencontres en résidence, incubateurs… Comment les communautés de designers organisent-elles de façon formelle ou informelle des réseaux d’entraide pour partager leurs expériences, développer des pratiques transversales, voire des projets communs.
Intervenants
- Marc Aurel, designer, président de l’association des lauréats de la Fondation Bettencourt
- Johanna Rowe Calvi, designeuse, fondatrice du collectif Women in Design
- Pierre Charrié et Marta Bakowski, designers




18h-19h
La question du droit d’auteur
À quoi correspond le droit d’auteur pour le designer ? À quels moments du processus créatif s’applique-t-il ? Comment protéger son travail ? Quels structures ou dispositifs existent-ils pour accompagner le designer ? Quels recours contre la copie ? Retours d’expériences et conseils autour de la publication du guide réalisé par l’ADAGP en partenariat avec l’AFD ; rencontre modérée par Sandra Biaggi.
Intervenantes
- Delphine Brun-Champy, juriste à l’ADAGP
- Marie-Noëlle Bayard, designeuse textile, AFD
- Laureline Galliot, designeuse




Silvera agrandit son réseau de showrooms avec quatre nouveaux espaces à Paris, Bordeaux, Lyon et Marseille, avec chacun sa propre spécificité.
Créé en 1990 par Paul et Fabienne Silvera, la marque devenue référence sur la scène du design français et international élargit encore son réseau avec l’ouverture de quatre nouveaux espaces français. Des lieux hybrides et distincts, tant par leur offre que par leur structuration.
Une ouverture en trois temps à Paris
C’est au coeur du 7e arrondissement parisien, rue Gribeauval qu’un nouvel espace Silvera, conçu comme l’appartement d’un esthète collectionneur sera inauguré en septembre. Situé non loin de son showroom parisien rue du Bac, le lieu réparti sur trois étages, sera dans ce sens ouvert en trois fois. Alors que le rez-de-chaussée avait été ouvert en juin, le sous-sol sera dévoilé le 6 septembre à l’occasion de la Paris Design Week et le 1er étage fin 2023. Un showroom multimarques, qui servira d’écrin à certaines marques et designers choisis parmi lesquels Tacchini avec des pièces de Tobia Scarpa, David et Nicolas, Gordon Guillaumier, Studio Pepe, DeSede et le DS, Gallotti&Radice, et Massimo Castagna…

En parallèle, le showroom pop-up Silvera du Boulevard Saint-Germain accueillera dès septembre la marque danoise Gubi, qui exposera ses créations phares et ses nouveautés. Ce sera également l’occasion de découvrir leur collaboration avec GamFratesi. Inauguration le 7 septembre pendant la Paris Design Week.
Un premier showroom à Bordeaux
Autre ouverture évènement de cette rentrée, Silvera Bordeaux, attendu pour le 27 septembre. Première implantation bordelaise, c’est au sein d’un hôtel particulier du 19ème siècle entièrement rénové par l’architecte bordelais Ludovic Cochet et situé en plein cœur historique de la ville que Silvera a choisi de s’installer. Pensé comme une maison de famille, les visiteurs se projettent dans un univers domestique familier d’exception. En effet, chaque espace a été pensé pour exprimer une ambiance particulière. Tour à tour, la cuisine, la salle à manger, le salon, la chambre, le dressing, le bureau, ou la bibliothèque suscitent des émotions particulières. Outre le B2C, ce lieu d’exception s’adresse aussi aux prescripteurs et aux architectes avec une matériauthèque de plus de 500 échantillons mise à disposition.


Un Cassina Store à Lyon
À Lyon, Silvera célèbre son partenariat de 25 ans avec l’éditeur italien Cassina à travers l’ouverture d’un espace dédié de 250m2, en parallèle du showroom du Grand Hotel Dieu, déjà existant. L’édifice qui l’abrite a été entièrement rénové par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Les visiteurs pourront y retrouver les éditions authentiques de la Collection Cassina iMaestri, qui célèbre ses 50 ans cette année, telles que les meubles emblématiques de Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Franco Albini, Gerrit T. Rietveld, ainsi que celles des nouveaux Maestri comme Gio Ponti et Vico Magistretti.

Double showroom à Marseille
Dernière ouverture attendue en cette rentrée, le double showroom rue de Paradis. à Marseille. Un nouveau lieu d’une supercie de 1200m2 situé 173 rue de Paradis, repensé par l’architecte Julien Fuentes et qui a une particularité : il est divisé en deux espaces. D’abord, un Cassina Store de 370m2 qui offre aux visiteurs différents espaces de vie, de repas et de nuit, conçus pour que l’on s’y sente comme chez soi. D’autre part, un showroom multi-marques, en complément du premier showroom marseillais inauguré à quelques numéros de là en 2018. À noter qu’une partie du lieu sera plus particulièrement destiné aux solutions de mobilier pour les entreprises. L’ouverture est prévue en octobre.
Plus d’informations sur : www.silvera.fr

Diptyque présente sa nouvelle collection de bougies rechargeables, Les Mondes de Diptyque, designées par Cristina Celestino.
Soixante ans après la bougie blanche parfumée, la maison Diptyque ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec une collection de cinq objets inédits. Création esthétique technique et responsable, Les Mondes de Diptyque sont une série de bougies à l’image de la marque et de ses usages. Le design des bougies a été imaginé par Cristina Celestino, choisie pour son travail du verre, son sens de la décoration et son style inspiré des formes de la nature. Un nouvel objet fabriqué selon la technologie du verre pressé qui marque le savoir-faire verrier de cette nouvelle collection. Les parfums quant à eux, sont pensés par Olivia Giacobetti, et caractérisent l’exigence, la variété et la qualité des matières premières naturelles utilisées, signature du savoir-faire Diptyque.
Cinq modèles sont disponibles : La Forêt Rêve (Essence d’ylang-ylang absolu de jasmin et absolu de vanille Bourbon), Nymphées Merveilles (Absolu de fleur d’oranger absolu de jasmin et beurre d’iris), Temples des Mousses (Absolu de mousse d’arbre essence de bois de cèdre et matcha), Terres Blondes (Absolu de son de blé terre brûlée essence de genévrier rouge) et La Vallée du Temps (Accord de thé blanc absolu de maté absolu de jasmin)

Si la crise du Covid a définitivement mis en lumière le besoin de nouvelles proximités, le milieu rural, longtemps délaissé, était déjà devenu un territoire d’expérimentation pour beaucoup de créateurs qui s’emploient à retisser des liens avec la nature et le vivant. L’histoire d’Entreautre, pour ce qu’elle illustre d’un mouvement fait pour durer, affirme sa vocation d’agence de design transversal et récuse fortement la formulation primaire et réductrice de design rural ! Un témoignage à retrouver lors des talks de la Paris Design Week, vendredi 8 septembre.
Ingénieur-designer à Paris chez Parrot, Bertrand Vignau-Lous a créé l’agence de design Entreautre aux côtés de Christophe Tincelin en 2011, avec l’ambition de monter une maison d’édition autour de mobilier et d’objets écoconçus. Avec le temps, l’agence se consacre uniquement à une pratique transversale du design. L’envie d’être plus proche de la nature, d’avoir un cadre de vie plus agréable que celui de la ville, pousse Bertrand à s’installer dans la Drôme, territoire familier des deux cofondateurs depuis l’enfance : « J’ai toujours eu l’envie de connecter des mondes qui ne se parlent pas ; ici dans la Drôme, les gens que je fréquente ont bien souvent des modes de vie alternatifs, mais je côtoie également d’autres mondes qui sont ceux de la technologie. L’état d’esprit de l’agence est de chercher à faire des passerelles entre des sphères qui ne communiquent pas.»
Décloisonnement stratégique
Ce choix de territoire est aussi stratégique. Il s’agit de rester en lien avec la ville – ce que permet Crest où l’agence est implantée. La gare de Valence TGV est à 3h de Paris et 1h30 de Lyon. Cela permet conserver et d’agrandir son réseau, avec, surtout la possibilité de décloisonner. Parce qu’il ne s’agit pas de s’isoler ! L’agence est d’ailleurs multi-sites : la moitié de ses collaborateurs sont installés à Montpellier, à la Halle Tropisme. Équipe curieuse, collaborative et toujours prête à expérimenter, elle trouve sa place dans des espaces partagés où une rencontre inattendue peut amener l’agence vers une nouvelle collaboration, expertise ou projet. Cette double implantation – à la fois rurale et urbaine – permet à l’équipe de l’agence d’avoir une vision large et agile : « Mon envie, c’est d’avoir une boîte qui tient dans un ordinateur parce que le métier de designer peut s’exercer partout. C’est une des raisons pour lesquelles bon nombre de designers se disent : moi aussi je veux un cadre de vie plus agréable. Cette mobilité souvent présente dans les métiers de la création, ce besoin de rester en mouvement fait qu’il n’y a plus de frontière ».
Ce lien avec les autres designers, Entreautre va même jusqu’à le provoquer. Dès ses débuts l’agence ouvre un espace de coworking à Crest. Concept naissant dans la région il y a dix ans, il a permis aux créatifs voisins de s’y retrouver naturellement et de collaborer en plaçant le design au cœur des projets. Aujourd’hui les designers et autres métiers de la création qui arrivent dans la région, pour la qualité de vie et pour son développement économique, poussent régulièrement la porte de l’agence. La région Auvergne-Rhône-Alpes est bien située au niveau de la Recherche et de l’Industrie, et la Drôme est particulièrement reconnue pour ses capacités d’innovations.

Pour l’agence, la réception de bon nombre de candidatures pour des stages, laisse d’ailleurs à penser que le design est aussi une activité économique qui donne envie aux jeunes de se projeter. Cet indicateur permet également d’envisager que, plus tard, l’on ne parle dorénavant plus de « néo » [pour néo-ruraux – ndlr], mais que le design devienne un métier comme un autre dans la région, et non plus un métier « importé ».
Oser de nouvelles façons de produire
En 2014, Bertrand Vignau-Lous participe à la création du 8 Fablab. Vecteur de rencontres, ce fablab fut dès le départ l’un des plus performant à l’échelle européenne avec un équipement en machines important (son imprimante 3D Céramique grand format fut la première en France). Ce projet fou et ambitieux n’a été possible que grâce à l’écosystème mis en place. Parce qu’il y avait de la place, de l’énergie, de l’envie, et une concurrence presque inexistante : « La Drôme est un territoire historique de céramique. Ça a été une grande question quand on a souhaité équiper le 8Fablab de l’imprimante 3D de céramique. C’était tout autant un défi technologique que culturel. Être sur un territoire de potiers et apporter l’outil diabolique qui va couper des mains ! Il y a eu tout un travail à faire auprès de la communauté des potiers pour assurer que notre volonté n’était pas de remplacer les céramistes. La machine permet de prolonger le geste, de faire ce qu’on ne peut absolument pas réaliser à la main. Patience et dialogue font que la machine est acceptée par les artisans d’art. Aujourd’hui c’est assez plaisant de voir des céramistes « traditionnels » venir se servir de l’imprimante 3D. »

Fab Unit et micro-usine de fabrication
Dans cette dynamique d’innovation du territoire, l’agence et le 8 Fablab ont porté le projet de la Fab Unit – unité locale de fabrication d’objets en petites et moyennes séries. L’objectif : relocaliser la production sur les principes de l’économie circulaire. De l’espace de recherche en impression 3D céramique à la création d’une micro usine de fabrication de mobilier conçus à partir de déchets plastiques, l’événement a été l’occasion de partager les pratiques collaboratives, les process de production et l’utilisation de nouveaux matériaux.
Pour Entreautre, le constat est le même que pour beaucoup d’autres : on importe beaucoup trop de produits. « Si l’on prend l’exemple du mobilier, 92% de celui qu’on utilise est importé ; les 8% restant sont issus de l’artisanat. Dans ces 92%, plus de 70% viennent de l’étranger. Quand on parle de mobilier, on se dit qu’il y a tellement de choses qu’on pourrait faire localement, il n’y a aucun verrou ethnique, technologique, alors pourquoi ne pas s’organiser pour le faire ? (…) On a des ressources locales, on va les utiliser pour répondre aux besoins qu’on a sur le territoire à l’échelle d’un bassin de vie défini par sa géographie, la Drôme.» Avec le Fablab, les outils numériques qui servent aux prototypages et expérimentations étant déjà présents, il ne restait plus qu’à s’en servir comme outils de production et trouver le mi-chemin entre le travail de l’artisan et le travail de l’industrie avec des produits pensés pour ces outils-là, avec aussi la volonté d’offrir des prix accessibles.

Les industriels de la plasturgie du bassin industriel local, les recycleries ou autre ressourceries, fournissent les matériaux choisis pour leur qualité et facilité de réemploi des petites et moyennes séries produites à la Fab Unit. À ce jour, la FabUnit est un lieu de transformation où les broyats de plastiques permettent d’obtenir des plaques avec lesquelles sont produits des objets ; mais pour Bertrand Vignau-Lous, il manque encore un lieu de collecte, de tri et de broyage, afin de créer une plateforme complète pour la mise en œuvre du plastique.
La plus-value du design
C’est la vision globale du designer qui permet d’imaginer les différentes briques de l’écosystème, de faire les liens entre les personnes et de fédérer : « C’est cette vison-là qui sert vraiment les projets de territoires. Ce n’est pas que nous, bien sûr, mais il y a des points de départ qui, à chaque fois, sont des points d’impulsion des designers. Et c’est aussi grâce à ces outils qui ont été pensés que nous pouvons mener nos propres sujets de recherches. » Depuis ses débuts l’agence revendique un design du Futur simple. Designer le Futur simple, c’est adopter une grille de lecture et d’analyse à 4 marqueurs : son impact positif (un futur responsable d’un point de vue environnemental et social), son potentiel révolutionnaire (un futur avec une vision ambitieuse de l’avenir, dont le modèle économique est en adéquation avec sa réalité), sa simplicité (un futur régi par le bon sens et adapté aux besoins réels et aux nouveaux usages, dans une logique de sobriété) et enfin, sa désirabilité (pour un futur inspirant, vecteur d’émotion et d’une belle qualité d’expérience).


La pandémie n’a fait qu’ajouter des arguments pour défendre l’ambition de l’agence Entreautre. « Aujourd’hui, on a d’autres sujets de recherches où l’on travaille sur des objets qu’on pourrait fabriquer avec ces composants de réemploi. Comme par exemple une cafetière conçue à partir de déchets électriques et électroniques. (…) C’est déjà une réalité pour les entreprises du secteur, et qui ne trouvent pas ou difficilement des composants. Cette tension est déjà palpable et le projet de design de recherche va se transformer en projet de design tout court. Et il y a une véritable opportunité à ce que cela se fasse maintenant. » La question de savoir comment parvenir à une esthétique désirable du recyclé pour le plus grand nombre n’est pas négligée.

Pour l’agence Entreautre, si l’industrie doit continuer d’exister, son contenu, lui, est amené à être différent : sur le plan social, environnemental et économique. Il y a des liens qui mettent longtemps à se construire, mais une fois qu’ils sont établis, c’est pour durer. « Dans certaines régions où c’est la culture du dossier, de la carte de visite, peut-être qu’en ruralité, si la ruralité doit exister, c’est peut-être plus la culture du « faire », », la culture de l’intelligence de la main qui prime. La paysannerie, quand tu débarques, tu es souvent perçu comme un « néo », ils vont te regarder un peu bizarrement, mais quand tu vas donner la main, entrer le bois ou quand tu vas faire quelque chose – quand tu es dans le faire, eh bien, le lendemain tu es accueilli à l’apéro ! C’est peut-être ça que ça apprend aussi, ces territoires-là, c’est le respect humain, c’est le temps de faire les choses mais de FAIRE… d’être dans le faire. »

Surfeuse et designeuse, Marion Albo dite « Surfista » propose des planches customisées tant sur la forme que sur les couleurs à destination d’un public féminin de plus en plus adepte de cette pratique sportive.
Le surf, c’est aussi une histoire de filles. Si les femmes représentent 35 % des licenciés de la FFS (Fédération Française de Surf), leur nombre a augmenté de 10 % au cours de ces 10 dernières années. C’est ce qu’a parfaitement compris Marion Albo dite « Surfista », qui a mis ses compétences de designer/coloriste au service de sa passion pour les sports de glisse et la fabrication de planches de surf. Même si sa marque Surfista Surfboards s’adresse à tous les publics, elle combine la curiosité des formes à des couleurs pop et acidulées venant donner une touche très féminine à ses créations. « Je me tourne vers les femmes car pendant longtemps nous n’avions pas forcément de shape/design adapté ou tourné vers un public féminin », précise-t-elle ainsi.

Diplômée de l’Institut d’Arts Appliqués de Montauban en 2015, Marion s’attelle à personnaliser l’esthétique de ses planches, guidée par son attrait pour l’étude des couleurs, et à l’aide d’une grande inspiration de matières et de techniques : résine teintée translucide ou opaque, patch coloré, effets paillettes ou caméléon, techniques de customisation de planches via l’incrustation de matériaux, tissus, pyrogravure et gravure, peinture, teinture, etc. « J’aime ajouter des effets de résine, une finition brillante, quelques détails de feuilles doré », s’amuse-t-elle. « Avec ça, vous reconnaitrez forcément une planche Surfista Surfboards ! »
Des formes shapées pour elles
Outre l’aspect visuel, les formes ne sont pas éludées, puisque ses planches sont « shapées » sur mesure pour s’adapter au niveau de ses clientes et clients. « L’important pour moi est avant tout de proposer un produit réellement adapté à la personne », souligne Marion. « Je n’ai pas de modèles précis, puisque tout est fait sur commande et adapté, mais j’ai des formes et types de planches dont je me suis spécialisé au fur et à mesure des années. Il y a le Fish, qui est une petite planche compacte et passe-partout grâce à son volume, avec un tail en forme de queue de poisson ; le Mid-length et le Single qui sont l’une de mes signatures ; et le Longboard, qui est le style de planches que je surfe donc que je maîtrise plus particulièrement. »


Pour l’avenir, Marion souhaite encore parfaire sa conception de produits. « J’aimerais approfondir mes techniques actuelles d’effets de résine, qui sont loin d’être simple à maîtriser », note-t-elle. « Mais aussi travailler de nouvelles matières, comme le lin. J’ai déjà réalisé des planches grâce à des matériaux bios/recyclés et recyclables, mais j’attends d’avoir plus de retours sur le long terme, pour le proposer à mes clients. » À ses clientes surtout d’ailleurs, puisque Marion envisage de « continuer de toucher de plus en plus un public féminin », afin de « réunir une communauté de surfeuse autour de Surfista, et d’encourager plus de femmes à se mettre à ce sport ». Pas de vague à l’âme chez Surfista Surfboards.

Créée en 1990, Silvera distribue plus de 500 marques pour des projets d’aménagements d’intérieur portant aussi bien sur du résidentiel que du contract. Un véritable écosystème, organisé autour de showrooms, d’un centre logistique, d’une flotte de véhicule et bien entendu d’un e-shop. Assumant un rôle de pivot dans le marché du mobilier, l’entreprise familiale a forgé son assise par une sélection très ciblée de mobilier contemporain, voire des exclusivités, et suit de près les parcours des créateurs. Conversation libre avec Brigitte Silvera, directrice commerciale, qui pose un regard empreint de respect sur le design français.
Comment définiriez-vous votre rôle de distributeur ?
Les demandes varient en fonction de la localisation des showrooms. Les particuliers viennent chercher chez nous des éléments de mobilier cossues, qui durent longtemps. Les prescripteurs, les architectes nous sollicitent, car nous avons évidemment des marques importantes, et nous sommes au courant des nouveautés. Mais notre savoir-faire est aussi de proposer des pièces que l’on ne voit pas partout, qui soient aussi des pièces de marques connues mais que l’on ne voit pas souvent, que nous allons dénicher, car nous les connaissons bien.
Quelles évolutions majeures avez-vous vues sur le marché ces dernières décennies ?
Je pense spontanément à l’ouverture des marques italiennes. Elles ont une identité très forte, un savoir-faire et une qualité exceptionnels. Ce qui est intéressant, c’est que Les Italiens, qui étaient très fermés sur leurs propres studios de style ou leurs propres designers , se sont ouverts aux designers français, vraiment. Si l’on prend l’exemple de Christophe Delcourt, il a dessiné pour Minotti un canapé, une table de salle à manger, un fauteuil. Baxter aussi a fait appel à lui pour un lit incroyable, et une table basse Fany, qui cartonne car elle est très originale.
D’ailleurs, si on parle des anciens, tous les grands designers français font quand même partie de leurs fonds de commerce d : les grandes marques comme Cassina, Vitra… capitalisent sur les pièces de Le Corbusier, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Jacques Adnet, Mathieu Matégot… Mais ces éditeurs bougent aujourd’hui et on a vu convier des designers comme les frères Bouroullec, Patrick Jouin, Christophe Pillet, Matali Crasset, Ora Ïtao…
Pour quelles raisons selon vous ? Cette génération est déjà bien établie à l’international, qu’est-ce qui fait leur force ?
Je pense que ce sont nos écoles de design, en France. À mon avis, les designers français ont un vrai talent aussi pour traiter l’espace, pour prendre en compte l’aspect architectural d’un projet. Ils ont souvent une double casquette. C’est aussi leur côté « touche-à-tout » : regardez le parcours de Philippe Starck, Jean-Marie Massaud a dessiné des valises… La patte des Italiens est différente, la ligne est belle, entre la classe et une forme de « cool attitude ». Chez les Français, les lignes sont différentes, il y a une culture de l’architecture. Par exemple, Poliform est positionné à l’origine sur les cuisines et le dressing : quand ils ont voulu développer le mobilier, ils ont appelé Emmanuel Gallina qui a fait des produits incroyables, comme la table Concorde qui est un succès en vente. Et regardez leur canapé Saint Germain : Jean Marie-Massaud les a vraiment aidés à être dans le qualitatif sur les produits qu’ils ne savaient pas faire, car ce n’était pas leur métier. À Milan, ils viennent de présenter une collection outdoor avec les mêmes designers.
Régulièrement, vous mettez en avant les designers français dans vos espaces. Je pense notamment à une très belle présentation du travail de Victoria Wilmotte, il y a deux ans.
Oui , son travail est assez étonnant, il a une véritable identité ! Parfois des architectes nous demandent l’espace pour exposer leurs produits, comme Laurent Maugoust. Philippe Cosson et Virginie Mo ont proposé aussi une collection capsule Géronimo, d’inspiration amérindienne très délicate. Avoir une telle pièce, dans un intérieur, c’est très intéressant. À côté du showroom de la Rue du Bac, on va promouvoir Youth Editions fondée récemment par Joris Poggioli, notamment une bibliothèque, des lampes originales. Les petits objets seront sur le site mais les pièces seront ici. Nous travaillons aussi avec Uchronia , pour des projets d’architectes mais aussi des pièces d’exception.
Où « sourcez-vous » ces pièces et talents ?
Nous avons souvent repéré des nouvelles marques et talents au Salon de Milan, notamment au salon Satellite. Pour les jeunes créateurs, c’est compliqué quand ils ne sont pas édités pour nous. On est positionné sur une garantie et une qualité, avec un suivi, et un SAV efficace. On ne fait pas vraiment d’édition, ou à la marge. Beaucoup de gens nous ont demandé de le faire, mùais il faudrait dédier quelqu’un. Nous ne sommes pas fabricants, c’est un vrai métier qui demande une présence. Et c’est difficile de nous positionner en cohérence avec les marques que l’on vend, leur qualité de détails, de tissus, de structures… Mais on a eu des projets, avec Patrick Norguet par exemple.
Après, dans le sourcing, il y a des nouvelles marques très intéressantes, avec des prises de risques sur un secteur particulier. Je pense par exemple à Noma. Je trouve aussi que des éditeurs comme La Chance ont un regard très pointu, remarquable. Et Petite Friture ! on connaît le succès de la Vertigo de Constance Guisset . On essaie aussi de mettre en avant des pièces qui nous paraissent intéressantes, comme la collection Greenkiss d’ Hubert de Malherbes avec Paolo Castelli, et sa chaise incroyablement réalisée. Cette collection s’appuie sur une sélection pointue de matériaux recyclés.
Des pièces spécifiques, c’est aussi pour séduire les prescripteurs ?
Nous travaillons de façon fidèle avec les prescripteurs, et dans notre équipe, qui est aussi prescriptrice. Il faut avoir un vrai amour du design pour pouvoir être prescripteur. Nous ne perdons pas de vue que nous parlons d’aménagement d’espaces de vie. Nous aidons à trouver des pièces, parfois spécifiques. On peut avoir des pièces atypiques qui rejoignent la démarche de la galerie, pour des pièces d’exception. Dans tous les cas, il s’agit d’aider le client à s’approprier l’espace. En ce qui concerne le contract, notre showroom de l’avenue Kléber est spécialisé, et assure une veille.
Et Silvera a une rentrée bien chargée ?
Oui, nous venons d’achever une extension du showroom rue du Bac. Nous ouvrons un store Cassina à Lyon. Nous allons ouvrir un concept multi-marques à Marseille, sur une très grande surface, et à Bordeaux, sous une nouvelle forme, proche d’une « maison témoin », accessible par rendez-vous.

L’artiste français Pierre Bonnefille expose sa nouvelle collection au sein de sa galerie à travers l’exposition Rhizome(s). À découvrir du 7 septembre au 22 octobre.
L’exposition « Rhizome(s) » de l’artiste Pierre Bonnefille tourne autour de la forme. Connu pour son travail autour de la couleur et de la matière, il présente ici une série d’oeuvres sculpturales Rhizome imprégnées de l’énergie végétale. Présentée dans le cadre de la Paris Design Week dans sa galerie du 11e arrondissement, l’exposition se compose d’oeuvres créées spécifiquement d’une part mais également d’autres pièces récentes, telles que sa Bibliothèque Rhizome, présenté lors de son exposition au Musée national des arts asiatiques – Guimet (MNAAG) en 2021, et qui est ensuite rentrée dans les collections du Mobilier National (campagne d’acquisition 2022).

En lien avec les oeuvres présentées, Pierre Bonnefille présentera pour l’occasion un corpus d’oeuvres picturales issues de ses séries Bronze Paintings et Furoshiki, qui portent comme caractéristiques communes avec sa série Rhizome la force du geste pictural.
Une exposition à découvrir jusqu’au 22 octobre, à la galerie Pierre Bonnefille, 5 rue Breguet, 75011 Paris.

« Design des mondes ruraux » est le programme mis en œuvre par l’Ensad depuis 2021. Délocalisé en Dordogne, à Nontron, il est consacré au développement des territoires ruraux par le biais du design. La formation accueille de six à huit étudiants et propose des solutions aux problématiques rencontrées par les acteurs du terrain. Emmanuel Tibloux, directeur de l’Ensad, est convaincu que l’École nationale supérieure des arts décoratifs a vocation à préparer un monde meilleur. Depuis sa création, le programme s’enrichit en se nourrissant de l’intelligence collective de l’équipe qui le porte. Explications.
Que signifie intervenir en milieu rural ?
Les zones rurales sont aujourd’hui des territoires soumis à une forte contradiction. D’un côté, elles catalysent un certain nombre de tensions – sociales, politiques, économiques – qui sont liées au sentiment partagé d’un retrait ou d’un affaiblissement des services publics et plus largement de la vie économique et sociale, accompagné d’un déficit de prise en compte de modes de vie spécifiques par la puissance publique : l’Agenda rural ne date que de quelques années quand la politique de la Ville a au moins 50 ans.
D’un autre côté, les territoires ruraux bénéficient d’un regain d’attractivité, en particulier de la part d’une population soucieuse d’écologie et d’un mode de vie plus harmonieux. Cette tendance s’est fortement accentuée sous l’effet de la crise sanitaire. Dans la mesure où la société est en train de s’y recomposer, que les services y sont à réinventer et que de nouveaux usages du monde s’y cherchent et s’y projettent, les zones rurales peuvent être appréhendées comme de véritables laboratoires d’innovation sociale, ou plus simplement de l’art de vivre, articulé à la grande question des temps présents, à savoir celle de l’habitabilité. De ce point de vue, les zones rurales fonctionnent comme des révélateurs de la nouvelle donne écologique. A la campagne plus qu’à la ville, vous éprouvez quotidiennement que la nature et la culture sont inséparables, qu’il vous faut composer un monde commun et habitable avec les non-humains, que la terre où l’on vit est la terre dont on vit, que le lieu est la ressource.
Intervenir en milieu rural, c’est se confronter à cette ambivalence : tenter de résoudre les tensions, de répondre aux problématiques de déprise, et fonder un nouveau rapport au vivant, à la terre et à la ressource, expérimenter et imaginer de nouvelles façons d’habiter.
Pourquoi avoir fait le choix délibéré de monter des formations en pleine campagne ?
Parce que vous ne pouvez pas traiter des questions spécifiques à la campagne depuis la ville. La campagne a précisément longtemps souffert de cela : d’être pensée et dirigée depuis la ville. Là, au contraire, nous travaillons sur place, en immersion, avec les acteurs, dans une logique de co-construction et de collaboration étroite et permanente, sur le temps long. Sans quoi, vous ne pouvez pas faire du bon travail, vous versez dans l’anecdotique ou dans une forme d’illusion ou de condescendance.
Quels sont les enjeux à Nontron ?
Il y a plusieurs spécificités propres au territoire rural sur lequel nous sommes situés. La première est la déprise, à la fois économique, publique, démographique, agricole. La deuxième, corrélative de la première, est un certain isolement : Nontron se situe en Dordogne, dans le Périgord vert, au centre d’un triangle qui relierait Limoges, Angoulême et Périgueux, à environ une heure de route de chacune des trois villes, sans réseau de transport public digne de ce nom.
La troisième est l’existence d’une tradition artisanale et manufacturière, de coutellerie notamment, mais avec aussi de nombreux autres savoir-faire, qui font que vous y trouvez à la fois des usines Hermès et un Pôle expérimental des métiers d’art à rayonnement régional. Les enjeux sont liés à ces trois caractéristiques : il s’agit de répondre aux problématiques de déprise et d’isolement et de tirer le meilleur parti des savoir-faire et des ressources locales. Parce qu’il met au premier plan la question de l’usage et qu’il est à la fois un art de la conception et un art du faire, le design est le bon outil pour cela.
Comment avez- vous mis en place le programme ?
J’ai élaboré le concept en amont, en 2018, durant mes premiers mois de direction de l’École des Arts Décoratifs, en pleine crise des Gilets jaunes. Je me disais alors qu’il n’était pas possible que l’École des Arts Décoratifs, qui a vocation à être en prise sur la société et à préparer un monde meilleur, ne se saisisse pas des questions qui étaient en jeu dans la crise, à savoir la fracture territoriale et l’articulation étroite des enjeux écologiques et sociaux. Le programme a été lancé en 2021 et, avec deux ans de recul et alors que nous venons de recruter la prochaine promotion, je constate qu’il s’enrichit et se précise en se nourrissant de l’intelligence collective de l’équipe qui le porte, des étudiants de chaque promotion et de nos différents partenaires. Nous intégrons par ailleurs au sein même du programme une étude d’impact, qui est confiée chaque année à un étudiant stagiaire de Sciences Po ou d’une université de la région.
Comment le programme fonctionne-t-il ?
Il s’agit d’un programme de niveau post-Master, qui fonctionne à la fois comme une résidence, une école de terrain, un laboratoire et un bureau d’études. Nous recrutons chaque année une promotion de 6 à 8 jeunes designers, mais aussi artistes, architectes, paysagistes, ingénieurs ou chercheurs en sciences humaines sur la base d’un appel à candidature international. Ils vont ensuite travailler pendant une année scolaire sur trois commandes, en bénéficiant d’un logement dans une grande maison mise à notre disposition par la Communauté de communes, d’un véhicule partagé et d’une bourse de 8.000 euros. La réponse aux commandes prend la forme d’enquêtes, de réunions de concertation avec les usagers et de différents types de livrables selon la nature de la commande et la relation avec le commanditaire : carnets, cahiers, cartes sensibles, préconisations, prototype, objet ou service.
Y a-t-il des actions menées spécifiquement ?
A raison de trois commandes par an, ce sont à ce jour six questions qui ont retenu notre attention : comment vivre son adolescence en milieu rural (avec la Communauté de communes), comment vieillir en milieu rural (avec l’EHPAD), que peut l’économie sociale et solidaire pour les métiers d’art (avec le Pôle expérimental des métiers d’art), comment réduire l’autosolisme en milieu rural (avec la SNCF), les usages de l’eau (avec le Contrat de relance et de transition écologique), l’identité des territoire ruraux (avec la Commune). Le travail sur la mobilité avec la SNCF va se poursuivre cette année, pour aller jusqu’à un niveau de finalisation et de déploiement régional d’un service de transport qui permette de transporter à la fois des scolaires, des salariés et des denrées alimentaire. Les commandes de l’année prochaine vont porter sur la question du mobilier rural, dans la poursuite du travail engagé sur l’identité des territoires, du genre et des déterminismes sociaux dans les trajectoires scolaires, avec la Cité scolaire implantée sur la commune, et de l’alimentation, dans une logique de filière qui considérera les enjeux de production autant que ceux de consommation.
Comment entrez-vous en résonance avec le territoire ?
En intégrant les acteurs du territoire à tous les niveaux du processus, depuis la conception de la résidence jusqu’aux instances de gouvernance, en passant évidemment par l’élaboration et le traitement des commandes.
De quelle manière menez-vous des partenariats via le design sur votre territoire ?
Les partenariats prennent la forme de commandes que nous co-construisons avec des acteurs publics ou privés. Elles portent sur des sujets d’intérêt général propres à la ruralité, que nous traitons de façon située sur le territoire nontronnais, en envisageant leur application ou leur duplication possible sur d’autres territoires. Tout en prenant conscience à mesure que nous travaillons sur le sujet que la ruralité en général n’existe pas, c’est pourquoi nous ne parlons pas de la ruralité mais des mondes ruraux.
Cela joue-t-il sur le recrutement, sur les projets, sur les diplômes ?
Indépendamment de ce programme, je constate depuis quelques années que les questions que nous posons, celles des ressources, de la sobriété, de nouvelles formes de service et de vie, plus proches de la terre et de la nature, en un mot celle de l’urgence écologique, sont des questions qui sont de plus en plus centrales dans le travail des étudiants en design, mais aussi en architecture et en paysagisme. Notre programme répond à cette urgence et à ces volontés de bifurquer qui sont de plus en plus fréquentes au sein de la jeunesse. Sa force à mon sens est d’accueillir ces énergies et ces volontés de bifurcation existentielle, pour les mettre au service d’un projet de transformation sociale dont nous sommes un certain nombre à penser qu’il passe par les campagnes.