The Big Assembly : détournements créatifs
Jusqu’au 10 juin, l’espace en transition des bureaux de H.I.S accueillent rue du Renard la première exposition parisienne de The Big Assembly. Un projet fondé par Goliath Dyèvre en 2022, qui rassemble un écosystème de « créateurs-assembleurs » au sein d’une maison d’édition collaborative. Explications.
The Big Assembly est née d’un constat de Goliath Dyèvre, pendant le confinement : « Le monde déborde de choses déjà existantes. Toutes ces « choses », issues de l’artisanat ou de l’industrie, nous donnent matière à penser, matière à créer, matière à innover. Matériaux bruts ou transformés, reliquats de prototypes, objets usuels ou non utilisés, obsolètes, récupérés ou oubliés, tous sont synonymes de matière première prête à être assemblée pour s’ouvrir à une seconde vie. »
Il se pose un défi de repenser le concept même d’assemblage, à partir ce qu’il a strictement à portée de main, pour concevoir de nouveaux objets. Très vite il définit un manifeste et un protocole créatif, qu’il propose à d’autres designers : The Big Assembly est formellement constituée, et verra sa première exposition lors de la Milan Design Week 2022.
Des designers qui expérimentent
Depuis, de nombreux designers ont rejoint l’aventure, comme en témoigne cette première exposition parisienne. On y retrouve des profils aussi variés que ceux de Jean-Charles de Castelbajac, Mathilde Bretillot, François Azambourg, Ambroise Maggiar, Élise Fouin, Gregory Lacoua, Jean-Sébastien Lagrange, Pierre Murot, Goliath Dyèvre, Lucas Galeazzi, Lucie Dauphin, et pour les derniers « arrivants » José Levy, Sarah Valente, Marie-Aurore Striker-Metral, Antoine Bécognée, François Gustin et Brice Bouffort. Tous se sont pris au jeu du protocole, pour des propositions extrêmement diverses, allant des clubs de golf revisité en portemanteaux (Marie-Aurore Striker-Metral) à une table d’offrande dont le plateau repose sur des flaconnets de parfum (Gregory Lacoua).
Avant de lancer rue du Renard le chantier d’aménagement des bureaux parisiens de l’enseigne japonaise H.I.S, Goliath Dyèvre a ainsi choisi de réunir dans ces lieux ces propositions expérimentales, entre objets fonctionnels, design collectible, et art contemporain. Une occasion de « voir en vrai » ces objets que l’on peut trouver en ligne sur le site dédié.
The Big Assembly, une maison d’édition collaborative
Ce qui rassemble ces designers si différents, c’est avant tout un manifeste et un protocole de création, basé sur un principe d’assemblage, dont les ressources utilisées – éléments et matériaux – s’inscrivent dans une démarche de récupération positive. The Big Assembly s’appuie par ailleurs sur une structure de maison d’édition collaborative – association loi 1901 – pour proposer à la vente en ligne les pièces réalisées.
The Big Assembly à l’étranger
En 2022, l’Institut français organisait sur le territoire français une semaine de rencontres de professionnels étrangers du secteur culturel avec des acteurs du design français. Les représentants du Costa Rica ont à cette occasion rencontré Goliath Dyèvre, et séduits par The Big Assembly, ont proposé une intervention, concrétisée en mars dernier lors de la semaine du design. Cette manifestation a notamment accueilli quatre designers français pour des tables rondes et workshops, en partenariat avec plusieurs écoles de design françaises, l’Alliance Française, l’Ambassade de France, l’Université Veritas, et en collaboration avec la production de la Semaine du Design, de l’Université du Costa Rica et de l’Universidad Creativa. Une semaine riche en échanges qui avait pour thèmes prédominants l’économie circulaire et la réutilisation d’objets. « Notre objectif est de collaborer avec les idées innovantes qui se développent en France afin de partager des perspectives différentes », soulignait Emmanuelle Gines, directrice de l’Alliance française.
Un workshop The Big Assembly suivi d’une exposition
Au cours de cette semaine du design au Costa Rica, Goliath Dyèvre a ainsi supervisé un workshop à destination des étudiants avancés et des professionnels du design sur place, à partir du protocole de création proposé par The Big Assembly. Cet atelier avait pour objectif de travailler avec des matériaux bruts, quotidiens, obsolètes et prêts à être assemblés et leur donner une seconde vie : 20 objets ont ensuite été exposés. Une vidéo diffusée lors de cette exposition parisienne témoigne de cette expérience.