Workshop
Tel un mantra, « Faire, Défaire, Refaire » illustre parfaitement la thématique du workshop dirigé par Thomas Dariel du 6 au 17 novembre prochains. Accompagné par des experts du Mobilier National, le designer-décorateur-éditeur-architecte d’intérieur et co-fondateur de Campus MaNa s’attaque à la compréhension du meuble à la fois techniquement et fonctionnellement.
C’est en se basant sur un des principes du campus, celui du réemploi de matériaux usagés, et en s’inspirant des expositions « les Aliénés » organisées par le Mobilier National, que Campus MaNa propose cet atelier de 12 jours. « Les Aliénés » a ouvert le champ des possibles à des créateurs contemporains en leur proposant de réinterpréter du mobilier stocké depuis trop longtemps dans ce haut lieu du patrimoine national, une manière de porter un nouveau regard sur des meubles historiques tombés pour certains dans l’oubli.
L’idée de Thomas Dariel est de soumettre des pièces de mobilier aux intervenants qui les dissèqueront afin de mieux les métamorphoser. Les participants devront démonter entièrement et remonter autrement le mobilier proposé de manière à en changer sa fonction. Durant ce workshop, l’atelier métal sera investi, avec une initiation aux techniques de base de la métallerie pour faciliter les assemblages des éléments. De l’armoire au guéridon, en passant par la table ou l’assise, chaque typologie devra raconter une nouvelle histoire…
Durée et modalité d’organisation
Public visé : Autodidacte ou diplômé de la discipline, justifiant d’une expérience qui est évaluée lors du processus d’admission
Prérequis : Étape 1 : envoi d’un portfolio et d’un cv
Étape 2 : validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation
Dates : Du 06/11/2023 au 17/11/2023
Durée : 12 jours
Horaires : 9h-13h — 14h-18h
Taille du groupe : 15 participants maximum
Formée à l’ECAL (Ecole Cantonale de Lausanne), ancienne assistante de Pierre Charpin, la Franco-Suisse Julie Richoz a créé son propre studio en 2012. Si elle porte une attention toute particulière à la couleur dans son travail de designer, elle ouvre le champ des possibles à Campus MaNa en collaborant avec la coloriste et créatrice de Peregreen Virginie Lagerbe. Elle vient de remporter le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris dans la catégorie Design.
Douze jours seront consacrés à « la Naissance de la couleur Eigengrau » au sein du Campus, une désignation très symbolique. L’Eigengrau ou Eigenlicht (« gris » ou « couleur intrinsèque » en allemand) représente la couleur vue par l’œil humain dans l’obscurité totale, un gris sombre mais uniforme. Cet atelier propose d’observer les végétaux du parc du campus, avant de les transformer en coloris naturel. Spécialisée dans la révélation des couleurs « clandestines », comme elle en parle si bien, Virginie Lagerbe accompagnera les apprenants dans ce parcours sensoriel. Les participants pourront découvrir les richesses de la nature avec un regard nouveau, créer leur propre déclinaison de couleurs végétales après avoir récolté leurs outils de fabrication dans le but de colorer différents textiles.
Préparations, extraction, nuances, motifs, applications potentielles de ces techniques dans d’autres domaines seront aussi abordés durant ces deux semaines d’études. Une fois de plus, Campus MaNa propose de développer l’alchimie la plus naturelle possible, celle de couleurs végétales, utilisée autrefois.
Durée et modalité d’organisation :
Public visé : Autodidacte ou diplômé de la discipline, justifiant d’une expérience qui est évaluée lors du processus d’admission
Prérequis : Justifier d’une expérience qui est évaluée lors du processus d’admission
Étape 1 : envoi d’un portfolio et d’un cv
Étape 2 : validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.
Dates : Du 20/11/2023 au 01/12/2023
Durée : 12 jours
Horaires : 10h-13h — 14h-18h mardi au jeudi : 9h -13h — 14h-18h
Taille du groupe : 15 participants maximum
- A noter : Campus MaNa était présent sur Maison & Objet avec une conférence donnée par Thomas Dariel et Erwan Bouroullec. « From Campus MaNa to la Grange », le 10 septembre 2023, Hall 7 sur « the talks by Maison & Objet Academy »
Depuis son lancement, le campus MaNa multiplie les propositions de formations originales, toutes liées à des valeurs actuelles et accompagnées par des enseignants au savoir-faire remarquable. En octobre, l’excellent Ruedi Baur animera l’atelier « Du détail à l’utopie ». Les inscriptions sont ouvertes.
Ouvrir le champ des possibles par le biais de la céramique, tout en prenant en compte l’anthropocène fera partie des fondements de ce workshop. Et c’est en se basant sur la « Scuola del non sapere » qui représente le non-savoir et qui engage un dialogue entre l’art, le design, la société et la science dans le but d’imaginer de nouveaux points de vue d’un monde que l’on croit connaître et maîtriser. Ruedi Baur, encadré par Vera Baur, sociologue-anthropologue et présidente de Civic City, et du céramiste franco-marocain Youssef Ait Brahim, spécialiste de la céramique marocaine, abordera la question de la terre cuite dans la ville de demain.
Apprenants et enseignants partageront leurs processus de réflexion, de projection et de réalisation du détail de la cuillère en porcelaine à l’utopie de la ville en terre, tout en étudiant des techniques ancestrales issues de cultures mondiales. Car c’est en se remettant en cause, en reconsidérant nos habitudes et en posant les questions justes que les besoins essentiels sont mis en lumière pour un futur plus équitable.
Durée et modalité d’organisation
Dates : du 02/10/2023 au 13/10/2023 inclus
Durée : 12 jours
Horaires : 9h-13h — 14h-18h
Taille du groupe : 15 personnes maximum
Lieu : La formation se déroule sur site : Campus MaNa, Domaine du Croisil, 89350 Champignelles France
Accessibilité : Pour toute personne en situation de handicap merci de nous contacter afin d’envisager la faisabilité.
Délai d’accès : Jusqu’à 15 jours avant le début du module et en fonction des places restantes.
Tarifs : 3900 euros TTC. Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.
Jusqu’au 10 juin, l’espace en transition des bureaux de H.I.S accueillent rue du Renard la première exposition parisienne de The Big Assembly. Un projet fondé par Goliath Dyèvre en 2022, qui rassemble un écosystème de « créateurs-assembleurs » au sein d’une maison d’édition collaborative. Explications.
The Big Assembly est née d’un constat de Goliath Dyèvre, pendant le confinement : « Le monde déborde de choses déjà existantes. Toutes ces « choses », issues de l’artisanat ou de l’industrie, nous donnent matière à penser, matière à créer, matière à innover. Matériaux bruts ou transformés, reliquats de prototypes, objets usuels ou non utilisés, obsolètes, récupérés ou oubliés, tous sont synonymes de matière première prête à être assemblée pour s’ouvrir à une seconde vie. »
Il se pose un défi de repenser le concept même d’assemblage, à partir ce qu’il a strictement à portée de main, pour concevoir de nouveaux objets. Très vite il définit un manifeste et un protocole créatif, qu’il propose à d’autres designers : The Big Assembly est formellement constituée, et verra sa première exposition lors de la Milan Design Week 2022.
Des designers qui expérimentent
Depuis, de nombreux designers ont rejoint l’aventure, comme en témoigne cette première exposition parisienne. On y retrouve des profils aussi variés que ceux de Jean-Charles de Castelbajac, Mathilde Bretillot, François Azambourg, Ambroise Maggiar, Élise Fouin, Gregory Lacoua, Jean-Sébastien Lagrange, Pierre Murot, Goliath Dyèvre, Lucas Galeazzi, Lucie Dauphin, et pour les derniers « arrivants » José Levy, Sarah Valente, Marie-Aurore Striker-Metral, Antoine Bécognée, François Gustin et Brice Bouffort. Tous se sont pris au jeu du protocole, pour des propositions extrêmement diverses, allant des clubs de golf revisité en portemanteaux (Marie-Aurore Striker-Metral) à une table d’offrande dont le plateau repose sur des flaconnets de parfum (Gregory Lacoua).
Avant de lancer rue du Renard le chantier d’aménagement des bureaux parisiens de l’enseigne japonaise H.I.S, Goliath Dyèvre a ainsi choisi de réunir dans ces lieux ces propositions expérimentales, entre objets fonctionnels, design collectible, et art contemporain. Une occasion de « voir en vrai » ces objets que l’on peut trouver en ligne sur le site dédié.
The Big Assembly, une maison d’édition collaborative
Ce qui rassemble ces designers si différents, c’est avant tout un manifeste et un protocole de création, basé sur un principe d’assemblage, dont les ressources utilisées – éléments et matériaux – s’inscrivent dans une démarche de récupération positive. The Big Assembly s’appuie par ailleurs sur une structure de maison d’édition collaborative – association loi 1901 – pour proposer à la vente en ligne les pièces réalisées.
The Big Assembly à l’étranger
En 2022, l’Institut français organisait sur le territoire français une semaine de rencontres de professionnels étrangers du secteur culturel avec des acteurs du design français. Les représentants du Costa Rica ont à cette occasion rencontré Goliath Dyèvre, et séduits par The Big Assembly, ont proposé une intervention, concrétisée en mars dernier lors de la semaine du design. Cette manifestation a notamment accueilli quatre designers français pour des tables rondes et workshops, en partenariat avec plusieurs écoles de design françaises, l’Alliance Française, l’Ambassade de France, l’Université Veritas, et en collaboration avec la production de la Semaine du Design, de l’Université du Costa Rica et de l’Universidad Creativa. Une semaine riche en échanges qui avait pour thèmes prédominants l’économie circulaire et la réutilisation d’objets. « Notre objectif est de collaborer avec les idées innovantes qui se développent en France afin de partager des perspectives différentes », soulignait Emmanuelle Gines, directrice de l’Alliance française.
Un workshop The Big Assembly suivi d’une exposition
Au cours de cette semaine du design au Costa Rica, Goliath Dyèvre a ainsi supervisé un workshop à destination des étudiants avancés et des professionnels du design sur place, à partir du protocole de création proposé par The Big Assembly. Cet atelier avait pour objectif de travailler avec des matériaux bruts, quotidiens, obsolètes et prêts à être assemblés et leur donner une seconde vie : 20 objets ont ensuite été exposés. Une vidéo diffusée lors de cette exposition parisienne témoigne de cette expérience.
Si Erwan Bouroullec propose d’échanger, de partager et de construire lors de l’atelier qu’il animera en octobre prochain, autant l’annoncer tout de suite ! Reconnu à l’international, le designer et architecte va poser ses valises durant quinze jours au Campus MaNa pour questionner la vitesse, la cadence, voire l’évolution.
Ce questionnement, il l’explique en une phrase : « Ma propre conviction est que la plupart des paramètres de notre monde ont suivi une courbe exponentielle, et que nous atteignons un point où la complexité atteint un niveau de non-contrôle, et au-delà des décisions pratiques quotidiennes, le design doit aborder une exploration plus large de schémas transversaux. ». Il part d’une dichotomie très explicite, celle de la surconsommation du soja qui pousse pourtant lentement, une aberration que l’on retrouve dans des domaines divers. En parallèle de ce workshop, des théoriciens interviendront sur la thématique de la vitesse.
Des ateliers sous forme d’expérience
Au-delà d’un atelier classique, Erwan Bourroullec propose de partager une expérience immersive où l’ultra vitesse sera remplacée par l’observation et l’écoute. Les ateliers bois et métal seront investis pour élaborer des pièces de tailles diverses, monumentales ou plus petites.
Tristan Colafrancesco, expert en métal et habitué à travailler avec des designers, sera en charge des deux ateliers durant ce programme. La prise de distance par rapport aux règles et codes habituels sera un des moteurs de cet atelier dans lequel imaginer de manière ludique sera une des clefs de la création. Si l’environnement du campus est propice à ce type d’expérimentation, il l’est aussi pour imaginer des pièces qui seront créées en quinze jours en respectant une certaine déontologie. Une fois réalisées et installées, soit à l’extérieur, soit en intérieur, voire enfouies pour certaines, ces pièces seront filmées durant une année, le tout relayé via un blog animé par le campus MaNa. Ainsi, la boucle sera bouclée avec le temps qui fera naturellement son travail.
Détails du programme
Domaine : Design
Matériaux : métal et bois
Durée : du 16/10/2023 au 27/10/2023
Langage : anglais et français
Prix : 3900€
Le Campus MaNa propose un nouveau programme d’une semaine dédié à la lumière du 10 au 14 juillet prochain. Les étudiants seront initiés au métal dans un environnement onirique pour créer une installation extérieure à échelle 1.
« Dans la lumière » sera dirigé par un trio non seulement de renom mais aussi engagé dans une production plus respectueuse. Kiki van Eijk et Joost van Bleiswijk forment un binôme émérite et accompli dans le monde du Dutch Design. S’ils partagent le même studio, ils travaillent de manière indépendante, avec une liberté de création différente, mais en embrassant des valeurs communes. Associés au fondateur des Ateliers Cola, Tristan Colafrancesco, les deux designers vont enseigner l’art et la manière de marquer son empreinte dans un environnement naturel et délicat, celui du campus.
Le duo explique leur programme : " Nous allons créer un événement design excitant, vivant et énergique ! Nous nous inspirerons du magnifique campus MaNa et de ses environs, et créerons des objets lumineux qui apporteront une touche magique à leur habitat naturel ! "
Atelier en deux temps
Dans un premier temps, les participants étudieront l’environnement extérieur où les cours d’eau, sentiers, forêt et autres mares peuvent interagir avec la réverbération, les reflets ou encore la brillance. Puis ils seront invités dans l’atelier métal où ils pourront travailler la matière. Les objectifs de ce programme comprennent la maîtrise des savoirs et des techniques liés au métier de la métallerie ; la capacité à faire évoluer et présenter son travail, sa pratique et ses idées ; la disposition à cultiver un sujet et celle du travail en équipe.
C’est en alliant ces trois éléments que sont la lumière, le métal et la nature que la magie opèrera pour la mise en œuvre de ce dispositif qui illuminera l’obscurité des forêts attenantes.
Détails du programme
Matériaux : métal
Domaine : Design & Espace
Durée : 1 semaine
Langue : Anglais
Coût : 1900€/ Early birds: 1500€/ Etudiants: 1250€ TTC.
Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.
Designer et artiste travaillant notamment sur les questions d’exploitation nouvelle – et potentiellement de détournement technologique – des outils électroniques (Tech mining) et sur les principes de recyclage des déchets électroniques (e-waste), Benjamin Gaulon aime partager sa pratique dans des workshops pédagogiques et participatifs. Une approche mêlant hacking et design critique vérifiée lors d’une session productive à l’iMAL de Bruxelles.
Designer graphique à l’origine (il est diplômé en BTS communication visuelle à Nevers, puis des Arts Décos de Strasbourg), Benjamin Gaulon s’est rapidement tourné vers des pratiques artistiques électroniques après son master en Interactive Media (MADTech) au Frank Mohr Institute de Groningue. Dans son modus operandi, il a très vite intégré une réflexion basée sur les questions de cycle de vie de la technologie, dans le sillage de collectifs hacktivistes (reliant des principes d’activisme politique à des questions de hacking informatique) comme BAN (Based Action Network) aux Etats-Unis, qui s’intéresse aux questions des déchets technologiques avec un profil écologique très militant. Ses séries de travaux comme Retail Poisoning, visant à pervertir les principes de consommation numérique en injectant des datas viciées ou du matériel électronique corrompu dans nos objets électroniques du quotidien l’a introduit à une certaine conceptualisation de l’objet, particulièrement des téléphones portables (série Broken Phones), mais aussi du minitel, dont il a essayé de repenser les usages.
Chez Benjamin Gaulon, l’idée de recyclage est essentielle. Elle l’a même amené à imaginer une approche créative et disruptive singulière, contenue dans le néologisme « recyclisme » (qui donne son nom à son site web recyclism.com) et qui use des outils du Tech mining, c’est-à-dire de nouveaux principes d’exploitation, voire de détournement, de matériel électronique hardware, équivalent aux nouvelles informations générées et exploitées à partir des données numériques du Data mining, et que l’on retrouve dans le travail d’autres artistes-chercheurs-hackers contemporains comme Nicolas Maigret et Maria Roszkowska (Disnovation.org), Nicolas Nova, ou le collectif RYBN. Son intérêt pour les questions d’e-waste, pistant les manières de réutiliser les déchets technologiques qui nous entourent, l’a conduit à imaginer une ébauche de communauté de chercheurs, artistes et designers intéressés par ces questions, dans le cadre de la Nø-School Nevers, une sorte de « colo pour adultes » se réunissant chaque mois de juillet dans une maison de campagne bourguignonne, pour réfléchir à des projets open source ou live coding, pour produire des artefacts et des circuits imprimés, mais surtout pour mutualiser pratiques et prototypages, notamment autour de ces questions de recyclage technologique.
Workshop e-waste
Plus régulièrement, Benjamin Gaulon organise des workshop orientés e-waste et Tech mining pour ouvrir le champ de ses pratiques à un public de curieux et d’initiés. Fin janvier, c’est dans les locaux de l’iMAL de Bruxelles que s’est tenu un de ces ateliers, intégré dans le programme annuel de rencontres professionnelles The Cookery (accueillant tables-rondes, conférences, workshops et performances), organisé par le principal centre dédié aux arts numériques en Belgique. Pendant deux jours, les questions de réutilisation des appareils électroniques usagers et de recyclage de leurs composants ont été mises sur le grill dans une démarche autant créative que ludique, qui a intéressé un public comprenant des étudiantes en experimental publishing du Piet Zwart Institute de Rotterdam et un enseignant en art numérique de l’ENSAV de La Cambre.
Deux expériences ont été concrètement mises en pratique durant ces deux journées. La première relève de la question du refunct media, visant à « refonctionnaliser » des objets électroniques désuets ou défectueux. Pour cela, chaque participant avait ramené les pièces électroniques les plus diverses, et notamment un banc-titre vidéo vintage (pour placer du texte sur écran) et une armée de petites télés analogiques et de petits moniteurs Watchman à écran. Emmené par Benjamin Gaulon, la petite équipe met rapidement la main à la patte pour souder des mini-caméras à des circuits imprimés, puis les connecter à un convertisseur AV-RF permettant de créer, pinces crocodiles et fiches RCA à l’appui, toute une scénographie sur table reliant caméras, écrans télés analogiques et clavier texte, à la manière d’un réseau fermé CCTV de caméra-surveillance.
Au-delà de cette mise en scène très circuit bending, Benjamin Gaulon « imagine que tout cela peut être sérieusement réutilisé pour quelque chose ». « Un minitel par exemple aujourd’hui peut être un outil recherché car il consomme moins d’énergie qu’un ordinateur », précise-t-il. « Ce type de dispositif est un point d’entrée dans de nouveaux usages low-cost. Avec la raréfaction et la hausse du prix des matières premières, sans oublier la crise des composants électroniques, il est évident qu’il va falloir trouver de nouveaux circuits d’utilisation et de réutilisation ».
Core samples : des sculptures de datas
Parmi la foultitude d’objets ramenés, un certain nombre ne sont pourtant pas fonctionnellement réexploitables. C’est là qu’intervient la deuxième partie de l’atelier, basée sur un principe de recréation récréatif pour produire un artefact à partir du concassage des composants matériels eux-mêmes.
Sur la table, une souris, une imprimante et un lecteur CD s’avèrent inutilisables. Benjamin Gaulon propose de procéder à la réutilisation des matériaux qui les composent (plastique, mais aussi circuits imprimés) en les démontant, puis en les broyant, et enfin en les recomposant en autre chose. Dans sa pratique, Benjamin Gaulon crée des objets façonnés à partir de ce matériau qu’il a baptisé des core samples. L’idée est donc ici de concevoir l’un de ces objets qui renvoie curieusement à une sorte de sculpture de datas, totem annoncé des archéologies du futur. Marteau, scie, presse hydraulique, broyeuse, tout l’arsenal du FabLab de l’iMAL est utilisé pour mettre en pièce ces objets électroniques, puis les transformer en résidus. La matière obtenue au bout de ce laborieux process s’apparente à des granulats composites comme on peut en trouver dans la fabrication du béton. Placée dans un bac, cette matière est d’abord chauffée grâce à un pistolet à chaud pour l’agglomérer (en portant un masque pour éviter les volutes toxiques), puis disposée dans un moule lui aussi recyclé (un cylindre métallique de boîte à café), où elle est méticuleusement tassée pour prendre la forme de son récipient. Après quelques minutes, le cylindre est mis dans l’eau froide, puis découpé afin de libérer l’étrange sculpture arrondie souhaitée.
Au-delà de l’aspect disruptif de la méthode, et au-delà de sa mise en perspective du travail de récupération industrielle actuellement opéré dans les usines de recyclage (mais sans que l’on sache vraiment toujours très bien ce qui est récupéré ou pas, comme le précise Benjamin Gaulon), une évidence très nette apparaît quant aux nouvelles pistes de design industriel pouvant potentiellement procéder d’une telle approche du recyclage. À l’aune de cette expérience, comment ne pas être frappé par la quantité de matière réutilisable que contiennent tous nos stocks de déchets électroniques ? Et comment ne pas penser que leur recyclage puisse en effet constituer une source de matière exploitable et bon marché ? Pour Benjamin Gaulon, cette question de savoir ce qui doit être réutilisé et ce qui doit être détruit ouvre de nombreuses pistes, même s’il ne pense pas que la destruction soit forcément la meilleure idée en termes de design. « Je pense que la bonne idée serait de mieux designer au départ, afin justement d’éviter le surplus de matière », concède-t-il. « Aujourd’hui, plus encore qu’hier, la question n’est pas seulement de produire mieux, mais de produire moins. »
À l’initiative de l’Institut français, une quinzaine de professionnels étrangers viennent de participer à un Focus Design sur le territoire français. Du 8 au 15 mai, ils ont suivi un programme très dense de rencontres et de workshops, pour les sensibiliser à l’expertise française et développer des échanges.
Organisés par l’Institut français, les Focus sont des voyages thématiques, visant le partage de pratiques, l’échange d’idées et de projets, l’objectif étant de développer les réseaux professionnels et les maillages de partenaires, voire des mutualisations de programmes et de pratiques. Mis au point par l’Institut, ils permettent à des interlocuteurs étrangers de rencontrer les acteurs majeurs d’un secteur dans un temps concentré.
C’est dans ce cadre que la semaine passée, un groupe de professionnels a effectué un véritable marathon autour du design français de Paris à la Biennale de Saint-Etienne. Japon, Costa Rica, Danemark, Maroc, Pologne, Indonésie, Inde, Corée… Les participants étrangers provenaient de plus 13 pays, de tous les continents.
Un programme très éclectique
Du Mobilier national au département recherche de l’Ecole des Arts décoratifs, du French Design by Via à la en passant par des galeries et des ateliers, le planning de rencontres immergeait volontairement les participants au cœur du design français : écoles, recherches, savoir-faire artisanaux et industriels, patrimoine… De Jean-Louis Fréchin à Rudy Bauer, en passant par Goliath Dyèvre, Constance Guisset, Les Sismo, Mathilde Brétillot, Alexandre Imbert, Samy Rio…ce Focus s’est attachée à montrer la diversité des approches, de la conception de produits à celle de services, et surtout de la diversité des champs d’intervention.
Dans la logique de l’engagement de l’Institut français sur le design, la conjugaison des interventions dressait un panorama français dynamique, attentif à la créativité des nouvelles générations (lauréats « Mondes nouveaux »…), engagé dans les grands défis sociétaux (le secteur du« Care », les biomatériaux, la transformation numérique…), acteur pour le développement de nouveaux écosystèmes économiques (savoir-faire artisanaux, circuits courts…).
Développer les marchés
En créant les programmes Focus, l’objectif de l’Institut français est aussi de faciliter les échanges pour enrichir concrètement les programmations des postes à l’étranger. Ainsi les participants ont découvert des projets, des collaborations, des expos déjà réalisées, qu’ils pourraient reprendre, comme des projets en cours de préparation, en France ou à l’étranger.
Le collectif des Radi Designers se réunit pour animer leur atelier sur le Campus MaNa. Durant trois jours, les cinq acolytes, Florence Doléac, Claudio Colucci, Laurent Massaloux, Olivier Sidet et Robert Stadler, partageront leur univers autour de l’objet.
Si c’est à la prestigieuse ENSCI que les Radi Designers se sont rencontrés, c’est sur le jeune Campus MaNa qu’ils se retrouvent 25 ans après leur séparation. Non, ce n’est pas un nom de légume que les designers ont choisi, mais un acronyme, « Recherche Autoproduction Design Industriel », qui reflète toujours leur travail commun. De leur fameux Whippet Bench à leurs gammes d’électroménager Principio et Accessimo pour Moulinex, les Radi ont toujours conjugué avec brio créativité, recherche et humour. Pour le Campus MaNa, c’est autour des objets et mobilier nomades pour l’extérieur que le collectif et les participants travailleront.
Et comment ne pas se réjouir d’échanger et de concevoir dans ce cadre où nature et savoir-faire sont au cœur des ateliers. Ce projet collectif mettra en exergue non seulement la fonctionnalité, mais intègrera aussi des notions telles que celles du jeu, de la théâtralité, du plaisir, de l’usage et du regard, le tout dans un esprit de légèreté. Les intervenants exploiteront et étudieront les lieux, mais aussi les habitudes des personnes présentes sur le Campus pour imaginer leurs propositions créatives. L’artiste métallier Tristan Colafrancesco accompagnera ce workshop qui promet d’être des plus récréatifs. Les extérieurs seront investis au même titre que l’atelier métal du Campus.
Pré requis
Étape 1 : envoi d’un portfolio et d’un cv
Étape 2 : validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.
Objectif(s) pédagogique (s)
Les stagiaires développeront les capacités suivantes :
- Capacité à construire un projet collectif
- Capacité à imaginer des solutions créatives en tenant compte d’un contexte
- Capacité à créer dans « l’urgence »
Durée et modalité d’organisation
Dates : du 20/10/2023 au 22/10/2023 inclus
Durée : 3 jours
Horaires : 9h-13h — 14h-18h, 15 personnes maximum
Tarifs
2500 euros TTC. Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.