Mobilier
L’entreprise Tôlerie Forézienne s’est associée au designer Marc Aurel et à l’Atelier Emmaüs pour imaginer deux collections de mobilier « engagé », en introduisant notamment le principe de déposes préservantes.
Parti du constat que le travail des produits sur le plan environnemental n’allait pas assez loin, Joël Lemoine, Directeur général de Tôlerie Forézienne, voulait proposer des produits à la fois respectueux de l’environnement et innovants. Accompagné du designer urbain Marc Aurel avec qui l’entreprise collabore depuis plusieurs années, TF a également fait appel au savoir-faire et à l’engagement de l’Atelier Emmaüs, menuiserie d’inclusion sociale, fondée en 2017. « Pour aboutir ce projet, il fallait s’accrocher à ce qui est au cœur de l’économie et de la société aujourd’hui. Il s’agit d’un sujet social fondamental et environnemental qui fait sens, qu’on ne pouvait pas faire avec n’importe qui. Il fallait les bons alliés » témoigne Joël Lemoine. « Aujourd’hui, on nous regarde vraiment et ce qui ressort dans ces produits, c’est une préoccupation pour le climat et les matériaux depuis quatre-vingts ans » ajoutait Guillaume Poignon.
Faire rimer esthétique avec réemploi
Sous l’œil avisé de Marc Aurel, connu pour ses projets liés aux espaces publics urbains et la qualité de la ville depuis 30 ans, TF et l’Atelier Emaüs ont d’abord procédé à une première phase de recherche pour trouver une matière adaptée qui correspondrait à leurs besoins, en l’occurrence le bois des lattes de parquet. Ils se sont vite rendu compte qu’une grosse quantité de matière était disponible, issue notamment de chantiers. « Le parquet est une ressource récurrente et assez régulière et nous nous sommes rapidement mis d’accord sur ce matériau-là » expliquait Marc Aurel. De fait, au sein de ce projet, le réemploi et le recyclage co-existent, tandis que le design a également une importance particulière : « Ce n’est pas parce que c’est du réemploi que ça ne doit pas être beau. Au contraire, on voulait montrer que l’on peut proposer des objets sophistiqués et travaillés à partir de matériaux de récupération » continue le designer.
De ce travail découlent deux collections : Re-bau avec ses lignes modernes, déclinables en un banc, chaise ou repose-pied, tandis que Re-neo associe l’aspect foncé du cuivre au dynamisme du chêne. Si la commercialisation officielle vient tout juste de débuter, une extension de gamme a déjà été imaginée, affaire à suivre…
Prendre en compte les contraintes urbaines
Re-bau et Re-néo sont destinées à l’espace public et aux entreprises. Des lieux de vie qui nécessitent d’avoir une réflexion en amont, si l’on en croit Joël Lemoine : « Le milieu urbain est généralement plus agressif que le domestique, ce qui implique que les cahiers de charges et les normes ne sont pas les mêmes. On se devait de proposer du mobilier adapté et surtout plus résistant. » Le bois utilisé est donc issu de parquet en chêne, puisque celui-ci s’adapte facilement aux environnements extérieurs et qu’il dure dans le temps. Et pour la récupération de la matière, l’Atelier Emmaüs a réintroduit le processus de déposes préservantes qui consiste à repérer, au sein d’un lieu amené à être démoli, les ressources qui pourront être réutilisés dans le cadre de projets de réemploi. Un cycle vertueux qui permet d’anticiper l’arrivée de matière, mais également de créer de l’emploi puisqu’une personne est formée et dédiée à cette tâche spécifique.
Une démarche de réemploi et un taux d’engagement qui ont permis aux deux collections d’obtenir la notation B+ de la part de l’organisme indépendant Eco Impact, qui a analysé chacune des étapes de vie des produits à travers 71 critères. Ce score certifie un impact environnemental maîtrisé et un impact social positif des produits. « Ce projet n’est qu’une première étape. Il faut voir notre démarche comme un processus qui va évoluer. On y va pas à pas » conclut Guillaume Poignon.
C’est lors des 3 Days of Design de Copenhague début juin que Garde Hvalsøe a dévoilé son nouveau showroom, réalisé en collaboration avec le studio Bunn et avec la participation artistique de Sara Martinsen.
Fondée par Søren Hvalsøe Garde en 1990, la marque danoise Garde Hvalsøe développe depuis 33 ans un savoir-faire en matière d’ébénisterie et plus particulièrement dans la conception de meubles de cuisine. Ouvert en 2019, le showroom principal, situé dans le quartier de København en plein cœur de la ville, a été totalement repensé. Après plusieurs mois de travaux, il s’étend aujourd’hui sur 400m². Et c’est à l’occasion des 3 Days of Design de Copenhague que ce nouvel espace a été dévoilé.
Une refonte pensée par Bunn Studio
« On a voulu penser un lieu qui soit un mix de notre héritage et de ce qui peut se faire à travers le monde. L’ambiance qu’offre l’espace va plus loin qu’un simple showroom, c’est une réelle expérience » expliquait Marcus Hannibal, co-fondateur du studio Bunn. L’objectif de ce réaménagement était de dévoiler la personnalité et le savoir-faire de la maison en termes de cuisines et d’inspirations, mais pas seulement. En effet, le lieu a d’abord été agrandi, puisque les anciens bureaux ont été déplacés dans une rue annexe, permettant ainsi d’ouvrir le lieu et d’exposer de nouvelles ambiances et inspirations, à l’image de la matériauthèque installée en plein cœur du showroom. « On voulait créer une ambiance cosy, en montrant aux clients toutes les possibilités au niveau des matériaux et des couleurs proposées » ajoutait Louise Sigvardt, cofondatrice du studio Bunn, le jour de l’inauguration. Si le coin cuisine a été agrandi, la présence d’un garde-manger, d’une cave à vin et d’un espace chambre permet de créer une atmosphère « comme à la maison ».
Aussi, et afin de rendre le lieu encore plus singulier, l’artiste et designer Sara Martisen est venue habiller le showroom de 12 pièces d’art, qui mêlent design et matières : « J’aime travailler au contact de la matière, c’est pour cette raison que j’avais décidé d’être designer avant d’être artiste. »
Un lieu optimisé et une offre plus diversifiée
En parallèle de leur mission de réaménagement de l’espace, Garde Hvalsøe et Bunn Studio ont travaillé ensemble sur une collection de mobilier et présentaient notamment la table Merge et le lit Flagline. « Ça fait 33 ans que l’entreprise existe mais nous n’avons jamais eu autant de nouveautés que cette année » témoignait Søren Hvalsøe Garde, lors de l’inauguration.
Un nouveau showroom optimisé, qui plonge le client dans l’univers de la marque et permet découvrir la diversité des produits proposés, qui restent certes focalisés sur la cuisine, mais pas seulement, comme l’a très justement fait remarquer Søren Hvalsøe Garde : « Nous voulions conserver le concept de représentation de la cuisine au premier plan, tout en présentant notre large gamme de solutions d’intérieur supplémentaires ». Une offre de produits élargie qui témoigne du savoir-faire de Garde Hvalsøe en termes de design et d’artisanat depuis plus de 30 ans, et qui semble encore avoir de belles années devant elle !
Praticable est une coopérative-studio de design. Son sujet de prédilection ? Les enjeux du numérique, avec une attention particulière portée aux vies et aux milieux que la technique affecte. Son objectif ? Favoriser l’autonomie, outiller, rendre capable, en donnant forme à des objets praticables, permettant de faire soi-même.
Rencontre avec Thomas Thibault, designer et co-fondateur du collectif, avec Anthony Ferretti, et Adrien Payet, philosophe et codeur, membre du collectif.
Qui est Praticable ?
Un studio de design qui réalise des objets… praticables. C’est-à-dire des objets réglables, transformables, paramétrables. Le « -able » a son importance : c’est là où il y a, à notre sens, du jeu, au sens de marge manœuvre. Des objets finis mais toujours un peu en devenir, à faire. Nous ne cherchons pas à faire des jeux, même si cela arrive, mais nous sommes très attentifs à la dimension politique des jeux (et du jeu) dans le design. Ce que nous pratiquons au quotidien, c’est le numérique. Un contexte dans lequel les parcours sont très guidés. Qui manque beaucoup de jeu, justement. Or, à notre sens, cette marge de manœuvre est très importante. Pour de multiples raisons. Comme par exemple, offrir la possibilité de régler l’impact écologique de ses usages numériques, ou encore en percevoir les mécaniques. Un game designer les fait souvent comprendre à ses joueurs. Dans le numérique c’est beaucoup moins courant. On tente plutôt de cacher aux utilisateurs les mécaniques de ventes de données, les mécaniques sous-jacentes, et les impacts, dans une coque hermétique. Utilisez, y’a rien à voir !
Il y a une dimension pédagogique dans votre approche ?
On envisage souvent la pédagogie comme une manière de délivrer des messages, des propositions, des connaissances, alors que chez Praticable, nous pensons que le fait d’apprendre et de comprendre peut passer, non pas par l’apprentissage de la connaissance, mais par l’expérience technique, qui nous permet de comprendre la consistance du monde dans lequel on vit. C’est comme ça que nous pensons le jeu. Il y a effectivement une dimension éducative, probablement une saveur particulière du jeu. Mais qui ne relève pas de l’excitation, ou de tous ces mécanismes physiologiques ou cognitifs activés par des interfaces « gamifiées » ou « gamifiantes ». Là où on se joue du joueur en mobilisant son appétit naturel ludique. Uber est très bon exemple de « gamification » problématique. Quand on est conducteur, l’application nous enjoint à faire un certain nombre de courses pour débloquer des points. Elle dissimule le travail sous les attributs du jeu. Un jeu qui ne se montre pas, qui ne se déclare pas comme jeu, alors même que le jeu est un espace-temps défini, dans lequel on fait des choses que l’on ne ferait pas forcément dans la vraie vie. Dans lequel on peut essayer, tenter, échouer, sans conséquences. Un lieu où l’on peut être plus audacieux qu’en réalité. Nous entretenons un rapport critique au jeu.
Mais vous le mobilisez ?
Il est moins question de positionner le design en jeu que le jeu dans le design. Laisser ces marges de manœuvre est aussi un moyen de montrer la responsabilité du design, les conséquences des choix de conception. De ne plus placer celui qui pratique dans une position d’utilisateur où le code fait la loi. Si l’on se joue de la proximité entre la règle et la loi, un « appareil » réglable est un appareil dont on peut faire et défaire la loi de fonctionnement. C’est un peu ce que nous poursuivons.
Concrètement ?
Nous menons depuis mars 2022 un projet de recherche en design auprès du laboratoire en informatique LIRIS du CNRS pour réduire les impacts écologiques du numérique. Il s’appelle Limites numériques. L’un des travaux réalisés dans ce contexte était un cahier d’idées pour une pratique écologique dans un navigateur web, qui, en tant qu’individu, est aujourd’hui l’un des derniers outils qui nous permette de jouer avec le web. Le simple fait d’activer un bloqueur de pub, c’est déjà échapper à une partie de la pollution du net, en termes d’énergie et d’attention. Mais nous pouvons aller plus loin. Nous avons réfléchi à la manière dont ce navigateur pourrait faire comprendre son fonctionnement, ses impacts écologiques, et ainsi nous permettre de modifier nos usages de manière consciente et éclairée. Si on ne peut pas modifier, régler, paramétrer, ça ne sert à rien. Nous avons aussi travaillé sur les applications mobiles, les représentations du numérique, la manière dont il se présente à nous (formes, images, pictogrammes), et conditionne ce que l’on en pense. Si je représente le cloud avec un nuage, je n’en ai pas la même compréhension que si je montre que c’est l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Ces choix de mots, et de vocabulaire graphique conditionnent notre perception. C’est important.
Autre exemple : nous avons été consultés pour réaliser la mise en forme (voire en page) d’un document d’étude sur les usages du numérique dans le théâtre. Nous avons proposé un logiciel, un outil dans lequel les commanditaires puissent intégrer tous les contenus de l’étude, tout en laissant aux autres lecteurs la possibilité d’exporter leur propre étude. Les parties, textes, chiffres, informations peuvent être ré-agencés différemment par les lecteurs, en fonction de leurs besoins. Ils peuvent ensuite retravailler leur collecte et l’exporter en PDF par exemple, et aller présenter cette étude à un élu, une directrice, pour les convaincre de mettre en place telle ou telle action. La condition du mouvement, presque mécanique des tous ces éléments, ces informations, c’est qu’il y ait du jeu. Un jeu qui court-circuite un peu la dimension dogmatique que peut avoir une étude, et qu’elle serve à tous. Si on présente les chiffres, les informations dans un ordre différent, qu’on l’a défait, déconstruit, dont on a extrait des parties, l’étude peut dire autre chose. C’est là où il y a du jeu : dans la production possible d’un autre sens. Ici, nous cherchons des pratiques de lecture et de partage. Mais au fond, nous travaillons de cette manière-là sur presque tous les sujets qui nous sont soumis.
Quoique évoluant dans les espaces virtuels, l’artiste et designer Charlotte Taylor procède d’une approche créative particulière. Alors qu’elle travaille elle-même en « analogique », avec crayons et papiers, elle s’entoure d’artistes 3D pour l’aider à peaufiner des projets épousant les nouveaux contours technologiques des intérieurs immersifs qu’elle signe.
« Mes projets sont toujours issus d’un aller-retour entre réel et virtuel », reconnaît-elle. « Cela cadre bien avec ma façon de travailler, à distance, avec une communication purement visuelle et riche en diagrammes ». Les rendus de ses espaces rêveurs – d’où leur nom de dreamscapes – sont particulièrement guidés par la texture de ses images, donnant à la fois un côté très sensible et réaliste à ses intérieurs, en grande partie grâce à la lumière qui s’y exprime. « La lumière est pour moi l’élément clé d’un espace », revendique-t-elle. « Jouer avec une lumière naturelle et chaude donne une impression familière et moins austère aux intérieurs ».
Mais là encore, c’est la référence à des détails très concrets qui caractérise l’essence très vivante de ses créations. « J’utilise toujours des petits détails visuels empruntés au monde réel pour sublimer d’un trait de réalisme des espaces totalement virtuels, mais surtout je traite véritablement mes projets numériques comme s’ils étaient de vrais projets physiques. Dans les projets réels, ce sont souvent les contraintes des clients, d’ingéniérie ou d’autres facteurs liés à l’environnement immédiat qui font varier les projets depuis l’intention initiale. Bien sûr, dans un projet virtuel, l’impossible devient possible. Mais j’aime garder à l’esprit ces petites contraintes qui créent toutes les incidences des intérieurs, comme la disposition des prises, des commutateurs et autres éléments domestiques. »
Maison de sable
Plusieurs de ses projets d’architecture d’intérieur emblématiques ont été conçus avec le designer 3D Stefano Giacomello, comme Casa La Paz ou Sand House (qui a donné le nom de son agence, Maison de Sable). « Sand House est né d’une vision augmentée des châteaux de sable de notre enfance, améliorés en quelques chose de vivable en termes d’échelle », explique Charlotte Taylor. « Dans Casa La Paz et Sand House, comme dans beaucoup de mes premiers travaux, l’espace a été ébauché à partir d’un simple cadrage d’image alors que désormais je travaille d’une façon plus traditionnelle à partir d’un plan mis en perspective, mais cela reste une démarche inspirante. Dans ces travaux, le mobilier est directement lié aux formes de l’architecture. L’idée est vraiment de coller aux formes douces, incurvées et organiques de l’architecture pour créer une conversation homogène entre le mobilier et l’espace. »
Une autre de ses collaborations récurrentes est avec le créateur 3D et designer d’intérieur français Anthony Authié (Villa Ortizet, Neo-Chemosphere, collection de NFTs pour Architoys). « Je collabore avec Anthony depuis très longtemps. Son Zyva Studio a un style visuel totalement unique et nos collaborations sont toujours l’occasion de fusionner nos deux univers ». Entre l’excentricité naturelle, riche en identifiants couleur d’Anthony Authié, et les textures plus fluides et lumineuses de Charlotte Taylor, le courant passe à l’évidence. « Nos projets architecturaux comme Villa Ortizet ou Neo-Chemosphere procèdent toujours d’un désir commun d’explorer et de révéler des choses qu’on ne voit pas. Pour Neo-Chemosphere, nous avons repris la structure externe du bâtiment construit par John Lautner, pour façonner son design intérieur, qui est d’ailleurs toujours susceptible de se compléter d’autres éléments. C’est ce qui est passionnant avec le médium numérique : rien n’est jamais totalement fixé. D’autres parties non visibles peuvent toujours surgir. »
Le Grand Est parisien a le vent en poupe ! Pour preuve, la 7e édition de la biennale Emergences a encore une fois exposé un vivier de talents locaux du 1er au 4 juin derniers au Centre National de la Danse de Pantin.
Les métiers d’art et du design du territoire Est Ensemble étaient représentés par une trentaine de professionnels de la création sélectionnés par Véronique Maire et Helena Ichbiah, co-commissaires de In-Situ. Ensemble, elles ont souhaité montrer le processus de création qui a permis la mise en lumière de lien entre les différentes disciplines.
Imaginée en six tableaux baptisés studios, cette scénographie s’est déployée sur trois niveaux du CND. Les pièces exposées dans les studios couleur, matière, ornement, épure, manifeste et radical-futur ont démontré le bon fonctionnement de cet écosystème intercommunautaire.
Engagés, les designers, artisans d’art et artistes, tous affiliés aux neuf villes du territoire Est Ensemble, ont partagé leur univers par le biais de dessins, prototypes, échantillons, réalisations et autres maquettes.
Les travaux d’ébénisterie de Materra-Matang, le constructivisme de Pierre Lapeyronnie, la transversalité de l’atelier Noue, l’engagement de Hall.Hause, l’harmonie décalée de Hugo Dubray ou encore la dénonciation d’Anaïs Beaulieu font partie des coups de cœur de cette biennale dédiée au savoir-faire et à l’excellence.
Ce panorama très enthousiasmant est un des reflets du dynamisme de ce territoire ascensionnel.
En 2023, la sixième biennale des métiers de l’art et de la création contemporaine a fêté ses dix ans d’existence en célébrant la créativité du Québec, pays à l’honneur.
Le Grand Palais Ephémère vient de refermer ses portes sur le salon Révélations. Très qualitative, cette nouvelle édition a permis au public de découvrir 350 exposants, dont 71 % de nouveaux venus. Dans la scénographie toujours aérée du designer Adrien Gardère, ces créateurs, galeries, manufactures, régions et associations, issus de 29 pays, ont été sélectionnés par le comité d’orientation artistique, composé de onze acteurs de la filière, des arts, du marché et des institutions. Fidèles à ses valeurs, Ateliers d’Art de France, organisateur de l’évènement, a renouvelé son exposition centrale « le Banquet », mis en lumière la création foisonnante d’un pays – cette année, la province du Québec -, ou encore a réalisé un focus appuyé sur les jeunes talents du secteur.
Le Banquet, l’excellence des savoir-faire internationaux
Exposition-signature du salon, le Banquet 2023 a présenté la crème de la création provenant de dix régions du monde. La Chine, l’Egypte, l’Equateur, la France, l’Irlande, le Portugal, les Pays-Bas, mais aussi le Rwanda, la Suède, l’Ukraine et l’Europe ont dialogué autour des matières et des techniques. En dix espaces, 70 artistes et manufactures ont repoussé les formes et les frontières. Parmi les propositions, quelques pièces ont retenu notre attention. Certaines provenaient de l’exposition « les Aliénés » du Mobilier national, réalisée en 2022, présentant des meubles inusités du Mobilier, revus par des plasticiens aussi audacieux que provocateurs. Sur le Banquet, le designer Thierry Betancourt, en collaboration avec la Maison Louis Marie Vincent a posé La Rêveuse, commode en bois de rose de style Louis XV, recouverte d’une épaisse gangue blanche, réalisée en « carton pierre », une technique ancestrale du XVIIème siècle remise au goût du jour. Les formes organiques de cette dernière semblent annihiler le caractère utilitaire du meuble. A l’aide de cuivre gonflé à la flamme, Prisca Razafindrakoto a transformé la chaise d’écolier Mullca 510 du créateur légendaire Gaston Cavaillon. De même, sur le Banquet Europe, la suédoise Léonie Burkhardt a présenté Radiant Pink, sorte de vase textile créé à partir d’un fil rétractable thermoréactif, où aucune couture n’est visible, tandis que Blush, pièce de l’Irlandaise Helen O’Shea sublimait une bouteille plastique grâce aux fils de coton et épingles à coudre. Enfin, le Rwanda brillait notamment à travers Mannequin, une pièce imposante de métal et fils, du jeune plasticien Cedric Mizero.
Le Québec à la fête
Aux côtés de nouveaux pays exposants comme l’Arménie, l’Egypte, le Danemark, le Liban, mais aussi l’île française des petites Antilles Saint-Barthélemy, pour ne citer qu’eux, la nation Québec était l’invitée d’honneur du salon, faisant suite à l’Afrique en 2022. « Ce pays était déjà présent sur le Banquet 2019, explique Stéphane Galerneau, président fraîchement élu à la tête d’Ateliers d’Art de France et du salon. Bénéficiant du plus gros budget culturel jamais alloué aux métiers d’art, nos cousins francophones portent les couleurs d’une création libérée des contraintes patrimoniales, et ont cette volonté d’inclure les peuples autochtones. » Soutenus par le conseil des métiers d’art, la maison des métiers d’art de Québec, le gouvernement québécois et sa délégation parisienne, trente-quatre créateurs dont dix des Premières Nations ont proposé des pièces en verre, textile, métal, pierre, papier, bois, céramique, hybridant les cultures nordaméricaine et européenne. Parmi ces nombreux artistes de la matière, le duo canadien Hélène et son mari – la céramiste Hélène Chouinart et le sculpteur Jean-Robert Drouillard – exposait, non sans humour, J’effeuille les parfums de mon enfance, une installation composée d’une kyrielle de tasses en céramique, accompagnées d’une figure en bois. Une œuvre illustrant les pratiques traditionnelles de cet art du feu, réactualisées par des motifs imprimés par décalcomanie. Exclusivement dédié à quinze artistes québécoises et canadiennes, dans trois lieux parisiens, le programme « Hors les murs » accompagnait également cette foisonnante sélection de la Belle Province, visible sur les deux grands stands in situ.
Sur l’Agora, l’avenir du secteur
L’exposition collective des dix ans du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art, accueillait le public, dès son entrée, sur l’Agora. « Cette année, Révélations a souhaité valoriser tous les lauréats dénichés sur le territoire français depuis une décennie », renchérit Stéphane Galerneau. Lauréate 2023 avec l’artiste du verre Tiphaine Germaneau, la céramiste Cécile Fouillade alias Siquou présentait quelques nouveaux Vases Fourrure reproduisant en céramique le pelage animal, inspiré de sa dernière résidence artistique au Groenland. Parmi d‘autres, la brodeuse Clémentine Brandidas, lauréate 2018 exposait Shanshui, marqueterie de plumes sur soie teintée, tandis que l’étonnant collier Kaa, en cuivre et argenture était l’œuvre réalisée et récompensée en 2016, par Marine Dominiczak, artiste du bijou contemporain.
Tremplin pour la jeunesse, acteur économique déterminant pour toute une filière, le salon s’est créé, au fil du temps, un ADN unique. Cette année, cette identité particulière s’est aussi exprimée à travers Columbidae, œuvre délicate de papier de la sculptrice japonaise Kuniko Maeda, associant technologie numérique et artisanat d’art nippon. « Nous souhaitions souligner la diversité de nos métiers, poursuit Stéphane Galerneau, et présenter au public des métiers plus rares. »
Le design en trois coups de coeur
Si le président d’Ateliers d’Art de France et du salon affirmait que « la biennale est cette niche d’excellence qui ne dérive pas vers l’art ou le design », cette nouvelle édition lui donnerait-elle tort ? En témoignent quelques exemples parmi beaucoup d’autres, venant appuyer l’idée de porosité des frontières, de filiation entre créateurs et designers.
Tiffanie Baso/ Magdeleine, Slacken
Fondatrice, en 2019, originaire d’Occitanie de la marque Magdeleine, Tiffanie Baso est une jeune artisane-designer du bois, pleine de promesses. Créé en 2021, son fauteuil Slacken en frêne et orme a été réalisé grâce à la technique du cintrage. « Le cintrage tord le bois, explique-t-elle. Une accumulation de lames est nécessaire pour fabriquer notre forme finale. Lorsque nous avons sélectionné et organisé minutieusement nos lamelles, nous les plaçons dans une étuve à vapeur, élément-clef pour plier le bois. Elle permet de réchauffer et détendre la fibre du bois, afin de la façonner aisément autour d’un gabarit pour créer une forme spécifique, et obtenir des courbes optimales. »
Seraphyn’, Gracile et Mangrove
Dessinée par la créatrice Seraphyn Luce Danet, la chaise Gracile créée en 2023 a été exécutée par l’atelier de menuiserie Falher. Selon la technique brevetée par le Français Claude Barlier, sans assemblages apparents, elle est décomposée en une série de strates numériques découpées dans des matériaux en plaques, ensuite compilées pour reconstituer la pièce finale. Quant à son guéridon Mangrove, en bronze poli et doré, exécuté par le ciseleur Mapie Belgary et le fondeur Yannec Tomada, sa forme organique et asymétrique s’inspire d’une végétation racinaire qui se développe dans les marais des littoraux tropicaux, lieu de reproduction de la biodiversité.
Mobilier National et la Cité de la céramique – Sèvres & Limoges
Pour la première fois, la Cité de la Céramique-Sèvres & Limoges et le Mobilier national ont partagé un stand. Grâce à la scénographe Mathilde Bretillot, cinq « tableaux » offraient des points de vue sur la création mêlant de nombreuses pièces. Parmi celles-ci, quelques tapisseries de Jean Messager, Geneviève Asse ou Cécile Bart, un fauteuil de Francesco Binfare, une banquette du Studio Mr. & Mr, des guéridons d’Eric Schmitt ou encore plusieurs vases de grandes signatures.
Depuis dix ans, Révélations a su affirmer son positionnement d’excellence en faveur des métiers d’art et de la création. De plus en plus décomplexés en regard des nouvelles technologies, tout en respectant les traditions et l’environnement, ces métiers font de ce salon, un exemple unique en son genre.
Les Designer’s Days, devenus par la suite les D Days, avaient disparu de la scène parisienne. Mais c’était sans compter l’envie de son comité historique de dépoussiérer cette belle endormie, une manifestation imaginée dans le but de célébrer le design. À retrouver jusqu’au 17 juin.
Cinq ans après l’arrêt des D Days, dix-neuf éditeurs, manufactures et marques vont faire revivre le quartier de Saint-Germain-des-Prés au rythme de vitrines animées pour l’évènement durant quatre jours. Ce nouvel opus, baptisé « Radical », propose une thématique qui intègre l’origine des choses, et qui sera interprétée par chacun des participants à sa façon. Les organisateurs promettent des mises en scène fortes tant dans la forme que dans le fond, ce qui n’est pas pour nous déplaire !
Pour cette édition, un invité d’honneur, le designer Sam Baron, interviendra à l’instar d’un fil rouge, en imaginant une scénographie urbaine collaborative, une façon d’inviter les promeneurs à investir les showrooms germanopratins. De Boffi- DePadova à Silvera et Poltrona Frau, en passant par Muuto, Roche-Bobois, V-Zug ou Hermès pour n’en citer que quelques-uns, le parcours se fera au fil des envies ou en suivant le triangle d’or entre les stations de métro « Assemblée Nationale », « Sèvres-Babylone » et « Saint-Germain-des-Prés ».
Au sein de son showroom milanais en avril dernier, l’entreprise italienne Novabili présentait ses nouveautés et finitions de mobilier. Des éléments de collection que l’on peut retrouver dans son showroom parisien, près de Bastille.
Cette année, le thème de la durabilité, de plus en plus présent dans la philosophie de Novamobili, a été fortement mis en avant puisque GREEN [R]EVOLUTION est était le nom choisi par la marque italienne pour identifier le leitmotiv lors du Fuorisalone 2023. L’occasion de présenter ses nouveautés en termes de finitions, de mobilier et d’annoncer l’ouverture d’un nouveau flag ship store européen.
Nouvelles finitions
Pour 2023, Novamobili présentait plusieurs nouvelles finitions. La première, Argilla Lapis, est l’alliance parfaite entre le caractère artisanal, le respect de la nature et les compétences techniques. La porte déclinée dans cette finition est recouverte de trois couches d’argile façonnée à la main, puis séchée. Cette réalisation donne au produit une texture unique et offre une expérience surprenante au toucher et à la vue. Parmi les autres nouveautés en termes de finitions, on trouve l’essence Rovere Bianco. Celle-ci existe pour toutes les collections et élargit la famille des plaqués. Pour cett finition, Novamobili a allié l’esthétique à la responsabilité environnementale puisque le bois utilisé provient d’une filière certifiée. Aussi, les façades Rays, caractérisées par des rainures verticales fortement distinctives, sont maintenant déclinées dans toutes les finitions Rovere.
Un nouveau catalogue Armoires
Désireux de toujours plus s’actualiser, Novamobili a renouvelé son catalogue Armoires qui devrait être prêt d’ici l’été. Le nouveau Wardrobes and Walk-in closets propose de nombreuses ambiances de la chambre à coucher, en mettant en évidence le potentiel du système armoire et dressing non seulement du point de vue esthétique, mais également de la conception, en fournissant des informations techniques et des approfondissements sur les différentes solutions prévues. Une occasion pour la marque de présenter ses deux nouveautés. D’abord, l’armoire à portes battante Alfa, créée pour répondre aux besoins les plus divers en termes d’espace, d’esthétique et de fonctionnalité. Alfa dispose de différentes versions d’agencement avec plusieurs combinaisons possibles des structures, certains types d’ouverture et d’innombrables finitions afin d’offrir au client un produit « sur mesure ».
Ensuite, la marque présentait Wall 30, une bibliothèque entièrement personnalisable. Un modèle qui évolue et devient la vedette de la pièce, en répondant parfaitement aux demandes de fonctionnalité, d’esthétique et d’aménagement de l’espace. Wall 30 est un système composé de plusieurs éléments qui permettent de réaliser un projet modulaire, complet et flexible. Le résultat est une bibliothèque personnalisable au niveau des dimensions, du choix des matériaux et des détails et flexible quant à l’usage, et ceci qu’elle soit conçue pour une installation murale ou pour un agencement au milieu d’une pièce.
L’ouverture d’un flaship store à Zurich
Parmi les autre actualités notables de Novamobili cette année : l’ouverture du premier Flagship store en dehors de l’Italie. Celui-ci devrait être inauguré avant l’été à Zurich. Un espace conçu pour refléter l’essence esthétique de la marque, mais avec un esprit encore plus international.
Plus près, les professionnels français peuvent désormais prendre rendez-vous au showroom, Cour Jacques Viguès, 5 rue de Charonne, 75011 Paris.
Le Campus MaNa propose le programme « Land out, collective day dream », une formation soutenue par cinq professionnels aux parcours reconnus et riches d’expériences.
La designeuse Amandine Chhor, passionnée par les matériaux, les processus de fabrication et l’artisanat, invitera les apprenants à esquisser des scénarios et utopies collectives dans le but de concevoir des espaces publics apaisants et intelligents. Mathieu Luzurier, ébéniste formé à l’école Boulle, accompagnera le processus de création dans l’atelier bois du campus. Deux autres intervenants seront présents durant la formation dont le théoricien et architecte Olivier Vadrot, avec un cursus mêlant différents domaines comme le design, l’architecture, mais aussi les scènes théâtrales et musicales. Pour finir, la chercheuse en arts du spectacle vivant, Laure Fernandez, associée à l’UMR Thalim (CNRS, Université Sorbonne Nouvelle, ENS), apportera sa pierre à l’édifice.
Ensemble, ils permettront aux participants d’imaginer et de créer du mobilier et des installations extérieurs d’un genre nouveau en lien avec la nature environnante. Le questionnement sur l’espace public comme lieu de repos, de partage, voire de contemplation, sera au cœur de ces 15 jours de programme. L’étude portera sur des éléments existants, du banc au kiosque, en passant par la gare routière ou encore l’ombrière, le tout en prenant en compte la matière. Ces typologies en devenir seront le fruit des échanges multiples entre encadrants et participants, le principe même du Campus MaNa.
Méthodes d’évaluation
- Projet final documenté et argumenté.
- L’acquisition des connaissances et de l’expérience au cours de la formation, l’avancement des travaux et le rendu final sont pris en compte.
- Formation validée par un certificat MaNa.
Critères d’admission / prérequis
Autodidacte ou diplômé de la discipline – l’expérience est évaluée lors du processus d’admission.
Etape 1 : Envoi d’un CV et d’un portfolio
Etape 2 : Validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.
Détails du programme
Matériau(x) : bois
Domaine : Design d’objets et scénographie
Durée : 2 semaines
Langue : français et anglais
Prix : 3900 € TTC
Ce prix comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, le matériel et les équipements de protection individuelle.
Dates des sessions à venir : du 21/08/2023 au 01/09/2023
Pour la 11e édition de son concours, Porada a choisi de mettre à l’honneur les miroirs. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 24 janvier 2024.
Le concours Porada International Design Award promu par Porada, marque leader du design italien, et POLI.design, fondé par Politecnico di Milano et sous le patronage de l’ADI – l’Association pour le design industriel, a dévoilé en début mai la thématique de sa nouvelle édition : les miroirs. Pour ce concours, l’originalité, l’innovation et la recherche de nouvelles solutions de design liées au traitement typique du bois massif sont les lignes directrices qui devront inspirer les designers participants.
L’objectif de cette nouvelle édition est d’identifier de nouveaux concepts innovants sur différents types de miroirs (table, mur, miroir mural, miroir, structure ou accessoire d’ameublement, autonome ou incorporé dans un meuble, dont l’élément dominant est une surface réfléchissante), dans lesquels l’utilisation du bois massif est prédominante, sans pour autant être exclusive, mais qui véhicule les valeurs et l’identité de Porada. Les solutions présentées devront être originales et viser à valoriser l’utilisation des technologies de production et des processus de traitement et d’ennoblissement du travail du bois massif. Celles-ci devront également prendre en compte le respect des normes de sécurité en vigueur, des exigences ergonomiques et l’attention portée aux exigences environnementales et de conception durable.
11 000 € de gain et sept lauréats
Pour sélectionner les lauréats, un jury composé d’experts renommés dans le domaine jugera et désignera les projets gagnants. Lors de son évaluation, le jury tiendra compte de l’originalité, du niveau d’innovation et de recherche de nouvelles solutions de conception liées au traitement typique du bois massif, de l’expérimentation sur les matériaux et les finitions de surface, de la capacité des projets à définir et à anticiper des scénarios d’utilisation et des concepts novateurs dans l’utilisation de meubles en bois et d’accessoires d’ameublement contemporains.
Le jury choisira six lauréats – 3 dans chacune des deux catégories -, réparti comme tel :
Catégorie Professionnelle :
1er prix : 3 000 euros
2e prix : 2 000 euros
3e prix : 1 000 euros
Catégorie Etudiants :
1er prix : € 2.000
2e prix : € 1.200
3e prix : € 800
À noter qu’à partir de cette édition, le prix « Mention spéciale Giacomo Allievi » à hauteur de 1 000 euros sera attribué à un étudiant ou à un professionnel. Le projet sera sélectionné par un jury spécialisé qui choisira le projet qui se distinguera par le meilleur équilibre entre la tradition artisanale associée au travail du bois et le design moderne exprimé dans le développement structurel et créatif du projet.
Participant du Salone Satellite 2023 à Milan, le jeune designer Johannes Lu qui monte actuellement son propre studio, présentait ses créations.
Né à Berlin, en Allemagne, Johannes Lu est un jeune designer diplômé à l’été 2022, aujourd’hui basé à Los Angeles. « Pour moi, le design commence par la réflexion. Avec un stylo et du papier, je croise les pensées et les inspirations pour créer des objets qui sont visuels, tangibles et viscéraux, stimulant les sens et se connectant avec les gens émotionnellement. Je recherche les étincelles de l’innovation et je crois en la différence. »
Au Salone Satellite 2023, il a choisi d’exposer ses plus récentes créations, qui sont toutes des projets d’école. La chaise de salle à manger Find Me et la lampe Anything ont été entièrement construites à la main tandis que les tables Be Still sont le fruit d’une combinaison avec différents fabricants externes.
Les Chaises Find Me
Find Me est une chaise en bois massif de noyer qui évoque l’intuition, la capacité à comprendre nos besoins tout au long de l’expérience du repas. Des formes subtiles sont utilisées pour permettre à l’utilisateur de trouver, de sentir et d’explorer la chaise.
La Lampe Anything
La lampe Anything a été imaginée afin de renforcer le lien entre une lampe et son utilisateur par le biais de la signification et de l’interaction. Celle-ci n’a pas d’interrupteur : elle ne peut être allumée qu’en plaçant un objet dessus. Ainsi, la lampe illumine à la fois l’environnement et l’objet lui-même.
Les tables Be Still
La collection de tables « Be Still » est une collection qui représente la recherche du calme et de l’immobilité. La forme incurvée du vortex, associée à la surface réfléchissante, reflète et déforme l’environnement dans lequel elle se trouve, la table changeant de couleur en fonction de l’endroit où elle se trouve.
Pour sa nouvelle collection 2023, l’éditeur français Ligne Roset présente des modèles originaux et des rééditions de plusieurs de ses pièces iconiques.
Réédition du Canapé Kashima de Michel Ducaroy
Le canapé 3 places Kashima de Michel Ducaroy offre à la clientèle classique un confort « à l’anglaise ». Édité dans les années 70 par Ligne Roset, il est de retour en 2023. Les formes généreuses de ce modèle permettent de donner une image rassurante à un siège tout mousse. Le revêtement entièrement matelassé, recouvrant le siège, forme aux angles des coutures « pincées », renforcées par des lacettes intérieures. De tous les sièges mousse de la collection, Kashima est de loin celui qui est le plus élaboré techniquement. Il possède quatre densités de mousse parementée d’une couche de ouate pour son ossature. Le revêtement du siège est lui-même matelassé avec une couche de ouate, offrant ainsi un double confort de surface.
4 rééditions Pierre Paulin : Oyster CM 137, CM 145, CM 202 et Tanis
En hommage à Pierre Paulin, Ligne Roset réeédite quatre de ses modèles. D’abord, le fauteuil Oyster CM 137 dessiné en 1952, modèle au confort enveloppant qui se traduit visuellement. Le bridge CM 145, modèle dessiné en 1954 a pu être sublimé grâce aux nouvelles techniques et matériaux.
Le tabouret CM 202 dessiné par ce dernier en 1950 a également été réédité cette année. Enfin, Ligne Roset réédite deux modèles de Pierre Paulin créés en 1954 pour accompagner le bureau Tanis. Le premier est le bahut F061 et le second est le bout de canapé/chevet F181, deux pièces disposant des mêmes finitions que le bureau Tanis.
Le fauteuil Skiaccia de Claudio Dondoli et Marco Pocci
Le fauteuil bridge Skiaccia designé par Claudio Dondoli et Marco Pocci a un piètement en métal fin et évasé qui associe design, élégance et confort. Son confort d’assise est total grâce au soutien enveloppant du dos procuré par son dossier galbé et grâce à la qualité de son confort d’assise. Empilable, sa coque thermoformée fixée sous la structure d’assise permet de la protéger lorsque les fauteuils sont empilés. Skiaccia est proposé en cuir coloris Dako marron ou avec le tissu Canvas coloris acier de Kvadrat .
Trois nouveautés signées Marie Christine Dorner
Camma est une table en marbre de carrare composée de trois pieds placés au centre de la table, positionnés de façon décalée. Le dessin de la table, tirée du nom d’une femme de la mythologie, inspire sérénité et générosité. En 2023, la collection Parabole s’enrichit d’un chiffonnier et d’un chevet en noyer sombre, qui lui confère une belle intemporalité, avec au choix un top en grès cérame Marquinia ou Aspect Marbre blanc pour personnaliser son intérieur. La designer présente également le tapis très géométrique Quadrature, exclusivité Kvadrat pour Ligne Roset.
L’ensemble de tables basses Bas-relief et le vestiaire Marechiaro par Philippe Nigro
Designé par Philippe Nigro, l’ensemble tables basses Bas-relief fait référence à un usage proche du sol par leurs formes, induisant une posture désinvolte propre aux intérieurs des années 70. Celles-ci sont juxtaposables et en parfaite harmonie avec des assises basses. Bas-relief se compose d’une table basse carrée et d’une version rectangulaire, que l’on peut associer ou non et adaptables aux espaces et aux usages changeants.
Quant au vestiaire, il vient compléter la collection Marechiaro, composée de trois modules – droit, concave et convexe – qui offrent des compositions infinies. Ce nouveau meuble-vestiaire sera disponible en version «vestiaire seul » et « vestiaire + miroir » et pourra être complété en option par une tablette et/ou des patères.
Des évolutions pour Dita System et Dita
Après le succès rencontré par Dita sorti en 2017 qui se pare d’ailleurs d’une nouvelle couleur noyer sombre pour cette collection 2023, les designers Pagnon et Pelhaître ont enrichi la collection avec Dita System, un modèle qui permet de créer à la fois des bibliothèques ou des meubles composables, avec la possibilité de les utiliser en double face. Elle est disponible en 16 coloris pour les faces extérieures : blanc satiné, argile, perle, chocolat, noir, brique, éléphant, moutarde, plomb, bleu nuit, brun acajou, cuivre et gris platine, vert sauge, bleu guède, corail. En 2023, deux nouvelles hauteurs s’ajoutent au programme Dita System, 78 cm et 115 cm, pour enrichir davantage les possibilités de composition.
L’hybride Indiscret de Constance Frappoli
À la fois secrétaire et coiffeuse, le bureau Indiscret est un meuble hybride qui tient en partie son nom du plateau de verre extra clair permettant de voir le contenu de chaque tiroir. Le bureau Indiscret est aussi parfait comme coiffeuse lorsqu’il est accompagné d’un miroir.
Le chevet Tambour d’Oleg Pugachev
Déjà composée d’un banc et d’une chaise, la collection Tambour s’enrichit d’un chevet qui peut aussi être utilisé en bout de canapé. Une pièce de mobilier d’appoint réalisée en cannage naturel et en frêne teinté noir.
Les tables Apuso et Randone de Dozsa & Van Dalfsen
Les tables Apuso et Rondone se caractérisent par leurs formes sculpturales et organiques. En fonction de l’angle sous lequel elles sont observées, leurs contours et leurs formes offrent différentes perspectives. Le noyer confère un aspect chaleureux à la table Rondone tandis que le travertin fait ressortir les caractéristiques sculpturales de la table Apuso. Le piétement composé de 2 parties courbes est particulièrement complexe et contribue à l’aspect esthétique de ces tables d’appoint.
Les étagères Intervalle de Guillaume Delvigne
Intervalle se constitue de trois modèles d’étagères, chacune disponible en deux finitions et avec une multiple possibilité de décoration murale. Ces magnifiques pièces d’ébénisterie viennent compléter la gamme Intervalle déjà présente dans les collections Ligne Roset et qui se compose d’un banc, d’une table de repas et d’une table basse.
La lampe Tangent de Martin Dreschel et Mojave de Maryna Dague et Nathan Baraness
Tangent est luminaire inspiré des lampes des années 60 à l’époque Pierre Cardin, et offre une lumière d’ambiance indirecte.
Mojave est un modèle issu d’une réflexion sur une lampe « tapissée » valorisant le savoir-faire historique de Ligne Roset, et inscrite dans une démarche durable. Cette lampe à poser est constituée d’un pied en céramique (faïence) recouvert d’un tissu élastique et ondulé de Kvadrat « Husk » et d’un abat-jour conique en forme de chapeau chinois qui crée une belle lumière d’ambiance.
Mais aussi des accessoires…
Et sur cette nouvelle collection 2023, Ligne Roset a également misé sur différents accessoires. Ainsi, on découvrira le vase Hanbun d’Itamar Burstein, qui signifie « moitié » en japonais. Belle forme organique pour ce vase qui laisse imaginer le ventre arrondi d’une femme enceinte.
De son côté, le studio Shulab présente les repose plat Faces, composé de 3 différents marbres réputés du Rajasthan (marbre blanc, marbre noir, marbre marron clair appelé Forest Gold) évoquant ainsi les visages d’Aristote, Dante et Descartes. Enfin, le designer Erwan Bouroullec, qui a dessiné le plaid Cilos pour Kvadrat en 2022 est de retour sur la collection 2023 avec trois nouveaux coloris bicolore terracotta, camel et vert mousse.
Au Salon du Meuble de Milan en avril, la marque de mobilier Gloster, spécialiste du mobilier en teck présentait trois nouvelles collections.
Bora, une collection entre confiance et stabilité
Designée par le danois Henrik Pedersen, la Bora combine le tactile et l’éthéré en faisant allusion aux vents climatiques qui agitent la côte adriatique. En même temps, le nom évoque un sens de l’éloignement et de l’exotisme tout en s’associant à des exigences fonctionnelles. La forme arrondie des cercles dans les dossiers tissés crée un confort d’assise accueillant, inspirant la confiance et garantissant la stabilité. Une position large et solide formée à partir de teck de plantation dans une combinaison de savoir-faire et de style scandinave classique du milieu du siècle. La collection se compose d’une gamme complète de chaises de salle à manger, de chaises longues, de canapés, de chaises longues et d’ottomans pour permettre de s’asseoir pour toutes les occasions. Elles sont disponibles en deux combinaisons d’osier, soit en coloris sombre Umber, ou soit dans un coloris Sorrel plus clair et plus chaud.
Deck, tout en modularité
Parfaitement adaptée pour supporter un poids important, Deck est une collection conçue à partir de généreuses lattes de teck résistant. Inspiré par cette partie intégrante des voiliers les plus rapides et les plus raffinés d’antan, le design simple de Deck imaginé par Henrik Pedersen invoque un air de qualité et de savoir-faire sans compromis. Élégant et uniforme, le style linéaire de Deck explique l’esthétique du design Gloster. Ainsi, cette nouvelle collection de mobilier de salon modulaire de est parfaitement parallèle au langage de conception des tables à manger Deck lancées précédemment, tandis que des tables basses et des tables de canapé en teck complètent la gamme et offrent des possibilités supplémentaires de configuration.
Navigator, une expression de modernité
La tâche intemporelle du navigateur consiste à déterminer la destination souhaitée et à suivre un chemin vers l’objectif fixé. C’est selon cette idée qu’a été façonnée la collection Navigator du designer Glyn Peter Machin. La polyvalence et la praticité des meubles pliants entrent dans une nouvelle ère grâce à un stylisme créatif et à des détails sophistiqués. Les chaises pliantes et la table escamotable qui forment le trio Navigator expriment avec art les influences traditionnelles de la modernité danoise.
Après une première collection outdoor en 2022, la marque danoise Gubi réitère l’expérience avec une collection 2023 qui porte la vie en plein air à de nouveaux niveaux de luxe et de loisirs.
Avec de nouveaux designs colorés, des réédition adaptée au plein air et l’introduction et un éclairage portable et extérieur, la nouvelle collection outdoor 2023 de Gubi offre un confort optimal pour façonner les espaces à l’arrivée de l’été. Une collection composée d’une série de nouvelles pièces, avec une amélioration des tissus d’ameublement, ainsi que la présentation du tout premier éclairage extérieur spécifique.
Collection Carmel du studio OEO
Inspirée de voyages sur la côte pacifique, la collection de tables Carmel introduit l’utilisation d’un nouveau matériau pour Gubi : la céramique. En se référant particulièrement au style de vie insouciant, facile à vivre et non conventionnel de la station balnéaire de Carmel-by-the-Sea en Californie, le studio OEO a développé une collection de tables basses de différentes hauteurs et tailles, colorées et pleine de personnalité.
Chaise Longue MR01 de Mathias Steen Rasmussen
Son cadre en bois surbaissé et son siège en corde en référence à l’univers nautique avait tout de suite donné l’envie d’une utilisation extérieure. Deux ans après sa sortie initiale, Mathias Steen Rasmussen a répondu à cette demande en développant une version spécialement conçue pour l’extérieur. Alors que la structure de l’édition intérieure est en chêne ou en noyer, la version extérieure de MR01 est fabriquée en iroko certifié. Un bois parfaitement adapté au design de Mathias Steen Rasmussen, conservant sa forte silhouette lors de la transition vers l’extérieur et contribuant à souligner la qualité sculpturale de la chaise MR01 Initiale.
La lampe portable Seine de Space Copenhaguen
Inspirée par le comportement de la lumière sur l’eau en mouvement, la lampe Seine s’appuie sur les effets de superposition et de brouillage du verre pour éclairer pratiquement les espaces tout en créant une atmosphère de rêve et de réflexion. Elle permet d’apporter des jeux de lumière et de créer des ambiances dans n’importe quel espace, se déplaçant sans effort entre l’intérieur et l’extérieur.
Collection de luminaires d’extérieur Satellite de Mathieu Matégot
S’appuyant sur la collection Satellite existante, composée de lampes sculpturales, ludiques et modernistes, Gubi propose ici deux nouveautés : la suspension Satellite Outdoor, spécialement conçue pour l’extérieur, et le lampadaire Satellite Outdoor. Un pas de plus vers l’extérieur pour la marque qui lance ainsi ses premières conceptions d’éclairage d’extérieur dédiées.
La chaise Tropique de Mathieu Matégot prend de la couleur
La collection Tropique de Mathieu Matégot, au glamour intemporel, est ravivée par l’introduction de nouvelles couleurs ensoleillées et des rayures estivales. Pensées pour évoquer le style de vie côtier de l’été méditerranéen, les nouvelles options de rembourrage donnent aux chaises Tropique une énergie nouvelle et attrayante pour l’extérieur. L’assise et le dossier de la chaise sont tapissés du tissu jacquard Leslie, développé exclusivement pour Gubi. Adapté à un usage extérieur et certifié GreenGuard, ce textile est flexible, durable et résistant au soleil.
Lors du Salone Satellite à Milan, Dedàleo a dévoilé ses nouveautés : le fauteuil Snap et la table California.
Ntaiana Charalampous, la cofondatrice de Dedàleo, est architecte d’intérieur chypriote basée à Milan. Son travail, entre Milan et Chypre, se concentre sur la création de concepts d’intérieur et de mobilier uniques qui ont un impact positif sur la vie des utilisateurs. Sur le salon en avril, elle présentait ses nouveaux produits, le fauteuil Snap en trois versions en édition limitée et la table basse California.
Des créations aux airs d’Italie et de Chypre
Composé d’une structure en acier et de pièces en laine rembourrées cousues par la créatrice avec du tissu destiné à des costumes pour hommes, le fauteuil Snap est un hommage à la fois à Milan, où elle a étudié, et à Chypre, son pays d’origine. Crée par la marque de luxe Loro Piana, première entreprise artisanale au monde dans le domaine de la transformation des fibres de luxe, ce textile, appartenant à d’anciennes collections, a été acheté lors de l’opération de déstockage Friends&Family à accès limité de la marque et a été transformé en mobilier unique et durable. « J’ai cousu le fauteuil à la main avec une machine domestique Singer Talent, sans aucune expérience préalable de la couture. Je voulais expérimenter un nouveau type d’art et créer un mélange de mode, d’artisanat et de conception de produits » expliquait-elle.
Les trois fauteuils Snap en édition limitée sont disponibles à la vente à l’unité. Le fauteuil peut être reproduit en plusieurs exemplaires, mais uniquement avec des tissus différents. La table basse California complète la collection en s’inspirant du motif du tissu. Sa structure est composée de quatre côtés différents et d’un plateau parsemé de morceaux d’aluminium, de verre et de marbre, fabriqués sur mesure pour le designer par un artisan de terrazzo Veneziano.
L’entreprise italienne Calligaris fête ses 100 ans cette année. Pour l’occasion, elle dévoile trois nouveautés.
En 1923, Antonio Calligaris fonde à Manzano son petit atelier artisanal et crée la mythique chaise Marocca, typique du savoir-faire de la région. Depuis, l’entreprise a bien évolué et est aujourd’hui devenue leader dans le secteur de l’ameublement et du design italien. À l’occasion des 100 ans de l’entreprise, Calligaris présente en exclusivité trois nouveautés. D’une part, elle dévoile deux versions exclusives de la chaise Adel. Un clin d’oeil à l’histoire de l’entreprise, la première se distingue par un dossier en toile de Vienne, en référence aux premières chaises signées par. La deuxième quant à elle est tressée à la main comme la première version de la chaise Marocca.
Calligaris propose également une nouvelle version de sa table à rallonges Orbital, rebaptisée Orbital évolution. Une version plus minimaliste, dont la structure peut être personnalisée grâce à 5 coques magnétiques interchangeables créées dans trois types de matériaux différents (métal, bois, cuir).