Design

“Chair Times” est une invitation à voyager dans le temps, à retracer l’histoire des designs modernes des sièges de Vitra.
Les designers Hella Jongerius, Antonio Citterio, Ronan Bouroullec et d’autres présentent cet “océan de chaises” : 125 pièces de 1807 aux modèles créés à l’aide d’une imprimante 3D sont exposées dans l’entrepôt du fabricant suisse, formant une épopée narrée par Rolf Fehlbaum, président émérite de Vitra.

“Les chaises sont d’importants témoins d’une époque. Elles sont les portraits de leurs utilisateurs et reflètent le procédé de fabrication qu’elles font émerger.”
Rolf Fehlbaum
Un film de : Heinz Bütler
Production : HOOK Film & Kultur Produktion GmbH en coopération avec le Vitra Design Museum, 2018
Durée : 90:05

Fin avril, le Mobilier national annonçait un plan de relance pour les métiers d’art et le design d’un montant d’un demi-million d’euros, entre commission d’acquisition exceptionnelle, campagne de restauration et ventes aux enchères.
Rencontre avec Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national pour préciser les grandes lignes de ces actions, et montrer comment l’institution entend bien être une actrice dynamique des réorganisations nécessaires dans un monde marqué par la pandémie.
Vous avez annoncé un fort soutien aux métiers d’art et du design,en débloquant des enveloppes pour des campagnes d’acquisition et de restauration sur le plan national. Une volonté de positionner le service public, en ces temps de crise, comme un acteur de la relance de la demande ?
Hervé Lemoine : Ces filières des métiers d’art et du design sont particulièrement fragilisées par la crise, il est essentiel que le service public se mobilise, en particulier pour aider des petites structures, des créateurs moins protégés – et en particulier les jeunes – pour les aider à traverses cette période difficile.
La campagne de restauration va porter sur des collections des années 30-50, comment s’est fait ce choix ?
H. L. : C’est une collection très complète, qui n’a d’ailleurs jamais été exposée, et qui demande pour la restauration des savoir-faire très pointus sur certains matériaux (parchemin, galuchat…) que nous n’avons justement pas dans nos ateliers ; cela permet de solliciter des maîtres d’art sur l’ensemble du territoire avec des expertises particulières, et par ces commandes, de les accompagner économiquement. L’objectif, à terme, est de montrer cette collection au public.
Justement, vous avez multiplié depuis deux ans des actions envers le public, entre la première participation aux Journées du Patrimoine, à la FIAC, la Design Parade, aux Journées Européennes des Métiers d’Art… Il y a cette volonté d’être plus visible, de multiplier les actions de diffusion ?
H.L. Le Mobilier national est avant tout le mobilier de la nation. Cet accès au public par la diffusion est essentiel pour qu’il comprenne ce que nous faisons, comment nous intervenons. En général, quand on pense au Mobilier national, spontanément on l’associe à la notion de patrimoine, de par les activités de restauration et de conservation de collection de mobilier depuis le XVIIe siècle. Mais l’aide à la création a toujours été présente, et la création contemporaine aussi, notamment depuis 1964 avec la création de l’Atelier de Recherche et Création. Une centaine de designers ont collaboré avec l’ARC, pour la conception de plus de 630 prototypes. Cette mission était bien sûr dans une approche créative expérimentale, autour de la technique, des matériaux, pour la production de pièces de très haute qualité, qui vont être diffusées ensuite dans des galeries, des musées d’art…
Et vous avancez aujourd’hui vers des activités de coédition, comme récemment la conception de la collection Hémicycle, désignée par Philippe Nigro en collaboration avec Ligne Roset.
H.L. : Oui c’est toujours dans l’idée d’être complémentaire, d’apporter un savoir-faire, des possibilités de prototypage qui n’auraient pu être testée en usine. Il ne s’agit pas d’une source de royalties – NDLR ; les royalties résultant de cette collection sont intégralement réaffectés à une aide à la jeune création – , il s’agit avant tout de promouvoir aussi des collections« labellisées » Mobilier national pour aménager par exemple des espaces publics, comme une vitrine de l’excellence française.
Dans vos annonces est mentionnée une vente aux enchères à l’automne, au profit des hôpitaux ?
Une précision importante sur ce point : nous n’allons pas mettre des trésors en vente ! Nous organisons régulièrement des ventes aux enchères avec du mobilier déclassé, qui par exemple, meublait des appartements de fonction au XIXe siècle, et qui font le bonheur de brocanteurs et d’antiquaires, et qui quittent ainsi nos entrepôts pour trouver des secondes vies chez des particuliers.
En revanche, ce qui est inédit, c’est l’affectation que nous souhaitons faire du produit de cette vente. Pour la première fois, nous proposons d’inscrire ce projet dans notre plan de soutien aux designers français, au service des hôpitaux.
En partenariat avec la Fondation de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), nous allons identifier les besoins très concrets qui ont émergé, en écoutant les soignants, les usagers de ses services. Grâce au talent de nos designers l’expression de ces besoins sera convertie en projet, pour, par exemple, repenser certains espaces ou certains usages.
La somme récoltée lors de cette vente, va donc servir à financer ce projet : mobiliser les designers au moyen d’un appel à idées pour mettre à l’étude et concevoir un projet. En un mot, il s’agit de mettre le design et l’excellence de nos métiers au service des hôpitaux.
Tout cela, nous le ferons en partenariat avec la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les équipes de l’AP-HP pour soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein des39 hôpitaux qui composent l’AP–HP.
Au Mobilier National, nous avons la conviction que le design va jouer un rôle clef pour anticiper nos modes de vie dans « le monde d’après », en repensant nos usages et notamment les structures de soin et de santé. C’est d’ailleurs une tradition pour le Mobilier National d’être un acteur engagé au service du public, en phase avec son époque. Notre Atelier de Recherche et de Création s’est toujours investi sur ces enjeux avec des designers de renom qui ont conçu des projets très intéressants comme des lits d’hôpitaux, avec Alain Richard dans les années 1970, des berceaux pour des services pédiatriques, ou bien encore des blocs sanitaires, avec par exemple le projet de Bernard Moïse.
Nous ne sommes plus les « ateliers royaux », nous sommes aussi acteurs de la création contemporaine, avec la dimension sociale qui y est attachée à notre mission de service public, et une attention forte portée à la jeune création.
Finalement, cette période de crise joue un rôle « d’accélérateur » de la politique que vous menez depuis deux ans autour de l’aide à la création contemporaine ?
Oui, les plans d’action d’acquisitions exceptionnelles auprès des designers et des éditeurs et galeries françaises viennent renforcer les divers appels à projets, à concours qui ont déjà été lancés. Et nous sommes là aussi pour soutenir les expressions artistiques par des savoir-faire que nous sommes seuls à maîtriser. Conservation, restauration, création, transmission, diffusion, recherche, nous avons avant tout une approche systémique dans notre démarche. « Moderne depuis des lustres » reste notre ligne de conduite, entre tradition et innovation. Et dans la période actuelle, il est essentiel pour nous d’accompagner les écosystèmes fragiles de la création.

Ses organisateurs l’ont confirmé ce matin en webconférence : pour le moment Maison et Objet devrait bien se tenir du 4 au 8 septembre, et accueillerait en guest star l’architecte Franklin Azzi. Confirmation définitive attendue mi-juin.
Dans toute la prudence de ces premiers jours de déconfinement, Philippe Brocart, directeur général de Maison et Objet, annonçait ce matin maintenir pour le moment l’édition du salon de septembre tout en respectant les contraintes des mesures sanitaires actuelles. Avec un bémol : une décision définitive prise mi-juin, en fonction de l’évolution des autorisations de rassemblements de plus de 5000 personnes (actuellement interdits jusqu’au 31 août), et bien sûr des conditions de déplacements internationaux.
Franklin Azzi, “Designer of the year”
Pour cette édition, dans la logique de renforcement de l’activités Projets du salon, l’événement accueille en « Designer of the year » l’architecte Franklin Azzi. Une volonté de mettre en avant la réflexion commencée – et depuis devenue incontournable compte tenu de l’actualité – autour des nouveaux modes de travail, des aménagements des espaces de travail. Et, partant, d’insister sur l’importance de repenser les projets d’architecture et de design en tenant compte de l’écosystème environnemental dans lequel ils s’inscrivent, et en intégrant la notion de cycle de vie dans les approches.
En choisissant Franklin Azzi, c’est un ambassadeur de ces nouvelles approches que Maison et Objet met en avant. L’architecte a fait de la réhabilitation des lieux une véritable signature de ses projets . Que ce soit la Tour Montparnasse ou l’îlot de Beaupassage à Paris, un travail en cours sur l’aménagement des toitures en espaces ouverts et végétales à l’image du rooftop à venir des Galeries Lafayette, ou des espaces de coworking, il questionne la structure même de l’espace dans une relecture du lieu ouverte sur les traces de son histoire, et l’optimisation de ses usages, une certaine conception de la continuité pour mieux transformer l’existant, le révéler en utilisant son potentiel. Pour lui, « la compréhension de l’existant est essentielle », qu’à travers son diagnostic, à l’image d’une démarche médicale, la force de création de l’architecte va résider dans sa compréhension des enjeux techniques déjà à l’oeuvre, sur lesquels il va pouvoir s’appuyer ou détourner, pour mieux être créatif. Pour lui, l’ époque est à la flexibilité, à la modularité, dans une approche avant tout contextuelle, et la signature architecturale est à l’humilité, « quand on conçoit, on doit se dire que dans vingt ans ce sera retravaillé par un confrère » tout en concevant dans un choix de matériaux pérennes pour être « garantis à vie ».

Architecte, architecte d’intérieur, avec son équipe pluridisciplinaire, il conçoit aussi selon les besoins de ses clients des éléments de mobilier, ce qui lui permet une approche à des échelles très différentes de l’organisation spatiale et des usages. « La génération qui arrive est celle de l’hybridation, de la confrontation des époques et des méthodes, nous sommes des ensembliers de concepts. » Et c’est ce qu’il constate dans les approches des modes de travail, et qu’il compte scénographie de façon immersive au Parc des Expositions de Villepinte en septembre : dans la recherche iconographique qu’il a menée avec son équipe, il constate que dans les modes de travail ou de mobilier, finalement, à travers l’histoire, toutes les notions de cloisonnement / décloisonnement, de sphère privée/ professionnelles, de rencontres, de circulation, ont déjà été abordées. Par cette vision transversale, il ne s’agit pas d’ opérer des retours en arrière, mais de « stimuler le champ des possibles à inventer ».

L’Alufacture présente sa collection de tables SMALL XL réalisée avec le concours du studio C+B Lefebvre pour Rochebobois. Leur fabrication 100% aluminium permet de jouer sur les effets visuels : les pieds brillants contrastent avec l’aspect satiné brossé des plateaux. La géométrie variable de ces tables basses – ronde ou longue – permet de juxtaposer les différents modèles au gré des envies ou des besoins.

C+B Lefebvre produit depuis 20 ans maintenant, aussi bien pour le grand public que les professionnels. Catherine, architecte issue de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble et Bruno, designer passé par l’EnsAD et l’ENSCI-Les Ateliers, mettent leur complémentarité au service d’un design innovant et cohérent. Pour le duo, il s’agit “de définir la meilleure combinaison entre ce que le client souhaite, la volonté et la capacité de l’entreprise tout en anticipant tendances et technologies.”
Récompensé à multiples reprises par leurs pairs – Label VIA, JANUS du Design, Prix de l’innovation de Maison&Objet… – le couple se fait aussi leur voix. Notamment Bruno : l’ancien assistant de Philippe Starck est administrateur depuis 2005 de l’AFD, dont il est aujourd’hui le Vice-Président, et membre de Designers+. Basé en Rhônes-Alpes/Auvergne, ce réseau de professionnels du design vise à structurer et animer la filière en accompagnant ses adhérents et leurs projets dans leur montée en compétence.



Au début du mois d’avril 2020, les entreprises françaises de la Mode & du Luxe se sont engagées à fabriquer les masques et les surblouses nécessaires aux personnels soignants dans leur lutte contre le Covid-19. Le Comité Stratégique de la filière annonçait récemment la création du groupement “Savoir Faire Ensemble” afin de confirmer et coordonner son engagement.
Tribune. “Depuis quatre semaines, à travers la France, nous sommes plus de 830 entreprises de toutes tailles, mobilisées pour un objectif commun : mettre à profit nos outils industriels pour fabriquer ce dont les Français ont cruellement besoin, masques et surblouses.
Pour la majorité d’entre nous, nous n’avions jamais fabriqué ces produits. Pourtant, dès l’annonce du confinement, nous avons eu la volonté de nous investir totalement afin de contribuer à cet effort collectif et spontané. Ce choix, nous l’avons fait en conscience et avec la fierté de rendre service, nous tous, femmes et hommes qui œuvrons au sein de nos entreprises. Sans rien perdre de nos acquis, ni oublier nos clients, nous avons pris le risque de mettre de côté nos habitudes, nos commandes en attente, pour plonger dans l’inconnu en relevant le défi de ces processus de fabrication nouveaux.
Ce mouvement de fond s’est renforcé jour après jour, nos productions se consolident avec déjà plus de 8,7 millions de masques fabriqués. Au-delà d’un indispensable coup de main solidaire, c’est un véritable engagement auquel nous nous tenons : fabriquer des millions de produits pour protéger la population française.
Cet engagement, nous le prenons aussi en pensant à l’avenir.
L’industrie du textile et de l’habillement a perdu un grand nombre d’emplois lors des dernières décennies à la suite de vagues successives de délocalisation. Ancrée dans nos territoires, elle a su conforter son haut niveau de savoir-faire, d’agilité et de créativité. Elle est prête à affronter tous les défis. Aujourd’hui, au-delà du sentiment de se rendre utile face à la crise du COVID-19, c’est la conviction partagée par tous ceux qui oeuvrent courageusement dans les ateliers, dans les entreprises, dans les sites industriels de notre pays.
La mode toujours se réinvente. C’est en s’attachant à ce qu’elle soit durable, innovante et transparente que nous pourrons renforcer notre compétitivité, participer à la relocalisation industrielle et créer des emplois.
C’est pour aujourd’hui et pour demain l’ambitieuse mission que nous nous fixons : SAVOIR FAIRE ENSEMBLE.”

Présentation
Diplômé d’un DNSEP Design Objet/Espace en 2019 à l’Ecole supérieure d’art et de design de Reims, je poursuis mes recherches et expérimentations dans mon propre atelier. En parallèle de mes expériences chez Eric bBlondin, Normal Studio et Louis Vuitton, j’ai pu écrire “le botaniste de l’asphalte”, un mémoire que j’ai soutenu avec un projet plastique en juin 2019. Tout au long de ma formation, j’ai eu l’opportunité de jongler entre différents univers. Travaillant tout aussi bien une approche artistique avec une grande sensibilité aux formes et à la matière, et parallèlement, une méthodologie plus technique qui nécessite la connaissance de logiciel pour une démarche industrielle. C’est à travers ce mélange de technique que je forge mon regard sur la question d’un design hétéroclite. Cette position m’a permis notamment d’exposer en 2018 au Salon Satellite de Milan, et de recevoir le prix du mérite et du civisme de la Ville de Reims pour mon parcours scolaire.

Informations
Téléphone : 0631109789
Adresse Email : outters.paul@gmail.com
Site Internet : https://www.outterspaul.com/







Moins d’un mois après son lancement, les sommes récoltées par l’initiative Design x life avoisinent aujourd’hui les 25 000 euros, pour près de 80 dessins et objets vendus au profit de l’AP-HP. Les ventes continuent jusqu’au 31 mai.
The Art Design Lab organise, depuis le 10 avril 2020, une vente caritative au profit des personnels soignants et des chercheurs du Groupe Hospitalo-Universitaire AP-HP Sorbonne Université. À l’origine de cette initiative se trouvent Sam Baron et Karine Scherrer. Dès le début du confinement, le designer souhaitait montrer le rôle que pouvait avoir le design dans la crise : “il me semblait important de montrer à la société et notamment au personnel médical que notre communauté créative met ses capacités au service des autres, autant au quotidien que dans une situation comme celle que nous vivons.” Très vite, les deux coéquipiers décident de mettre leurs carnets d’adresses en commun et de mobiliser leur communauté face à l’urgence. Constance Guisset, Inga Sempe, Isabelle Daëron, Matali Casset, François Azambourg, Guillaume Delvigne, Formafantasma… Aujourd’hui, ce sont près de 150 designers français et internationaux qui ont répondu à l’appel de solidarité.



Le monde du design s’est mobilisé, chacun à sa façon. Des designers partagent leurs fichiers de création en open source, des écoles mettent à disposition leur parc machines pour la fabrication de visières de protection. La démarche de Sam Baron et Karine Scherrer s’inscrit en complément de ces actions et mises en commun. La galerie parisienne met en vente les dessins, parfois les prototypes, et d’autres objets mis à disposition gratuitement par les designers qui prennent part à Design x life (lire “Design for life”). “Je voulais valoriser le travail de recherche et d’étude qui fait partie intégrante de la démarche de création. Les dessins sont comme des livres ouverts, ils reflètent la personnalité du designer”, explique la fondatrice de l’Art Design Lab. Un lien intime que l’acquéreur pourra proroger, puisque les designers se sont engagés à leurs envoyer les dessins achetés dès la fin du confinement, soit à partir du 11 mai 2020.
25 000 euros déjà récoltés
La fourchette de prix est large, puisque certains dessins se vendent 100 euros, d’autres 1000 euros voire 5 000 euros pour le “Carnet de bord, Confinement 2020” de Ruedi Baur, “une œuvre comme un work in progress dans l’air du temps” selon Karine Scherrer. Bien que la galeriste ait proposé une base de prix – 380 euros pour un dessin au format A4, 480 euros pour un A3 – les designers étaient bel et bien les derniers décisionnaires. “Beaucoup ont choisi de vendre leurs dessins à 100 euros” confie-t-elle, car “il s’agit bien d’une initiative simple et généreuse. Nous voulions la rendre abordable au plus grand nombre avec l’idée centrale du “1 dessin = 1 don”.” Un projet qui, à ce jour, a récolté plus de 25 000 euros.
La totalité des produits de cette vente (hors frais bancaires), qui se poursuit jusqu’au 31 mai 2020, sera reversée à la Fondation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
En parallèle, il est possible de fair un don direct au fonds d’urgence Covid 19 de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.

Sociologue, spécialisé dans l’analyse des imaginaires et la transformation du lien social, Stéphane Hugon est également enseignant à l’ENSCI et Invited Professor à la ECA de l’Universidade do SãoPaulo. Il y a15 ans, il a cofondé le cabinet Eranos, qui accompagne les entreprises à « à se réconcilier avec la société » et qui a également un bureau en Corée. Au moment où l’on commence à scénariser l’étape post-confinement, quels sont les enjeux majeurs de ce « monde d’après » ? Comment même penser la question du lien social en ces temps où est paradoxalement prônée la distanciation sociale ? Le sociologue propose un premier éclairage à chaud.
Pour Stéphane Hugon, au XXIe siècle, « nos vies ont progressivement radicalement changé », l’explosion du web et la démultiplication des outils numériques, la question climatique, la prise en compte de l’environnement, se sont installés dans nos vies, dans un processus de mutations continuelles et collatérales plus que de ruptures ou de révolutions. De nouvelles formes de rapport au travail sont apparues, de nouvelles formes de sociabilités se sont développées. Et ce sont ces changements qui se révèlent brutalement dans la crise mondiale liée au Covid-19, de par le confinement généralisé. : « la réflexion est essentielle sur la manière dont s’est déporté – et de manière aussi rapide – le travail hors les murs de l’entreprise. Selon une étude récente de l’Insee, un tiers des salariés en télétravail – qui avaient déjà partiellement cette pratique– a mis en place une forme de dynamique d’artisanat tertiaire, avec une efficacité importante.Un tiers s’en sort plutôt bien, et développe une nouvelle culture du travail, dans une logique de transformation par l’usage, avec des process d’ajustement essais/ erreurs, dans cette culture émergente du “ faire ”. Un tiers est désemparé, n’arrive pas à travailler hors les murs. »
Comment envisager le retour en entreprise ?
Au départ, derrière le télétravail, le sociologue note une culture plutôt élitiste, où l’on accepte une certaine proximité, voire porosité, entre la sphère domestique et professionnelle. Il est cependant intéressant de noter combien le confinement développe une certaine forme de mise en scène par sa gestion de son fond d’image par webcam (fond flouté, ajout de décor…) par des outils qui apparaissaient comme des gadgets hier, et qui marquent dès lors une zone d’intimité, une frontière de partage, de délimitation de sa sphère privée.
Pour Stéphane Hugon, « l’expérience du confinement va venir nécessairement requalifier les méthodes, voire reconfigurer les circuits de travail. Par exemple, on ne pourra plus parler de la même manière à ses salariés, le phénomène ayant été vécu de façon extrêmement contradictoire. » Entre le vécu du confinement qu’on soit en appartement ou en maison avec piscine, le vécu de l’épidémie, entre les personnes touchées, les proches décédés, « il y a un grand écart dans le vécu des populations ». Et dans les entreprises, « il y a un langage commun à retrouver, un imaginaire commun à reconstruire. Et cela va être complexe, surtout dans les grands groupes où jusqu’alors, la stratégie reposait sur le lissage des expériences. Il va falloir redistribuer de la confiance, refaire une forme collective du travail. Les divergences apparaissent quand les mêmes mots ne disent plus les mêmes choses. Il y a un risque d’éclatement qui rend nécessaire de repenser les expériences relationnelles. »
Pour le sociologue‚ dans les temps qui suivent des fortes crises, comme les périodes d’après-guerre, « on a besoin de retrouver une éthique commune, de resynchroniser la société. » C’est par exemple le choix du Général de Gaulle qui crée le ministère de la Culture et missionne André Malraux sur la réconciliation nationale, avec un retour à des textes fondateurs. Cette période de Covid est source de confusion dans les représentations : « On assiste à un retour du collectif depuis 25ans alors que la culture occidentale était plus propice à valoriser l’individu.Les mesures de distanciation sociale viennent heurter ce retour à la convivialité. Cela fait des années que l’on travaille à ouvrir les espaces, à penser la circulation des lieux, que l’on voit se décliner les concepts de tables ouvertes, de coworking… comme une ironie du sort, va-t-on revivre un retour à l’hygiaphone ? » Il est nécessaire de repenser dans l’urgence la structuration des lieux mais, dans cette urgence, de penser parallèlement à des modularités pérennes, et à notre rapport à l’espace, en tenant compte des éclairages apportés par les analyses proxémiques. Alors comment se réinventer ? Pour Stéphane Hugon, l’essentiel se joue autour du lien social : « Les contraintes liées au virus nous obligent à réinventer du lien. La vie sociale, c’est ce qui réactive les imaginaires, requalifie les espaces. Et cela crée de nouveaux seuils, de nouveaux gestes, cela vient séquencer des actes comportementaux Cela repositionne les raisons d’être des entreprises, en interne et en externe. » Et cela interroge l’espace social dans son ensemble : « quelles sont les formes, les interfaces qui nous permettent de le créer ? » Pour lui, le véritable enjeu est « comment retrouver le moyen d’être ensemble ? » Et par son approche formelle, le design est important « pour de penser cette forme relationnelle nécessaire à la construction d’une harmonie relationnelle. »
.png)
Soutien aux designers par des commandes renforcées, nouveaux achats d’œuvres contemporaines intégrées dans les collections, lancement d’une campagne de restauration d’ampleur pour soutenir la filière métiers d’art sur le territoire français, mise en place d’actions pour l’acquisition de matières premières dans des circuits courts… Le Mobilier national débloque une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros pour un plan d’actions d’envergure et conforte son rôle d’acteur de premier plan auprès des créateurs et son attention envers la jeune avant-garde. Sans oublier son rôle citoyen, avec une vente aux enchères au profit du personnel soignant. Un signal fort de cette institution multiséculaire, qui, en ces temps troublés, propose une politique de la demande, un véritable « New Deal »…
Depuis le 17e siècle, leMobilier national assure des missions de conservation et de restauration de ses collections, dont les plus contemporaines ont été créées dans ses ateliers, grâce à la mobilisation de savoir-faire exceptionnels de manufactures de prestige. Depuis deux ans, l’institution multiplie les actions d’ouverture en direction du public et des professionnels, en prenant part à des événements majeurs comme les journées du patrimoine ou la dernière FIAC, en envisageant une première participation à la Milan Design Week, comme une présence à l’Exposition universelle de Dubaï en 2021. Dans cette volonté d’ouverture et d’inscription dans les temps présents, de premières coéditions ont été également développées entre son atelier de recherche et des éditeurs, à l’image de la récente collaboration avec Philippe Nigro et Ligne Roset.Parallèlement, 2019 et 2020 ont vu s’accroître le rythme d’appels à projets auprès de la jeune avant-garde, et des partenariats avec des événements défricheurs de talents comme la DesignParade. Or, en ces temps de crise planétaire, avec près de 500 partenaires – artisans d’art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes d’intérieur… – l’institution est de ce fait au cœur d’un écosystème aujourd’hui particulièrement fragilisé. C’est pourquoi leMobilier national a décidé plus que jamais d’être proactif et engagé auprès des créateurs et débloquer un budget exceptionnel de 500 000 euros pour financer un plan de relance, sous l’impulsion de son directeur Hervé Lemoine : « Le rôle du Mobilier national n’est pas uniquement d’être un Gardien du Temple.(…) Notre institution n’a jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu’il représente, doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social.»
Plus de 250 000 euros de soutien aux artistes et designers
Le Mobilier national annonce une enveloppe exceptionnelle de 250 000 euros, spécialement affectée pour le soutien à la création et l’enrichissement de ses collections. Dès la fin du confinement, une commission d’acquisition exceptionnelle sera mise en place. Elle aura pour ambition d’acquérir des œuvres d’artistes et de designers de la scène française (cartons de tapisserie, plans et maquettes de projet de design mobilier). Ces œuvres ont vocation à être prototypées au sein de l’Atelier de Recherche et de Création ou tissées dans les manufactures des Gobelins, Beauvais ou de la Savonnerie. Elles intègreront directement dans les collections.
Parallèlement, le Mobilier national annonce débloquer un autre budget pour renforcer l’acquisition directe de créations contemporaines de designers auprès d’éditeurs et de galeries françaises. Ces œuvres viendront elles aussi compléter la collection actuelle de 130 000 pièces. Rappelons que cette collection a vocation a être « vivante », à circuler pour des expositions, aménager des lieux officiels…
Enfin, dans le cadre de son récent programme de coédition (la commercialisation de meubles édités en lien avec l’Atelier de Recherche et de Création), le Mobilier national prévoit le réinvestissement intégral des « royalties » perçus en 2020 lors de ces collaborations, dans des projets en faveur de la jeune garde du design, notamment dans le cadre du « Campus métiers d’art et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec le Rectorat de Paris.Il s’agit pour l’institution de soutenir les initiatives et recherches visant les mutations actuelles et futures des usages.
Plus de 200 000 euros de soutien à la filière Métiers d’art et Artisanat
Le Mobilier national annonce la mise en œuvre exceptionnelle d’un plan de 150 000 euros pour la restauration de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950. Cette campagne inédite sera confiée aux artisans (ébénistes, menuisiers en siège, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs textile…) qui maillent le territoire français. Le Mobilier national double ainsi ses commandes à son réseau de sous-traitants, notamment ceux bénéficiant du dispositif « Maître d’Art » en concertation avec l’Institut National des Métiers d’art. Parallèlement est lancé un premier plan d’action de 50 000 euros pour la relocalisation de l’achat de matières premières et l’aide au développement des circuits courts – la laine, le lin, la soie –, en développant une production de tapisserie et de tapis qui intègre progressivement des laines venant des troupeaux français. Ce plan est le résultat d’une réflexion et de recherches sur le territoire pour identifier, « labelliser » les cheptels correspondant à la qualité recherchée et proposer une alternative à l’importation de ces matières.
Le Mobilier National continue d’être aux côtés des soignants
Après avoir livré près de 8000 masques aux hôpitaux de Paris, Montpellier et Beauvais, le Mobilier national annonce l’organisation d’une vente aux enchères inédite de ses collections sorties du domaine public (l’institution peut en effet « aliéner » du mobilier n’ayant plus de valeur d’usage ni de valeur patrimoniale sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés). Les bénéfices de cette vente seront intégralement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. L’institution peut en effet « aliéner » du mobilier dont la valeur patrimoniale est limitée, sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés. Cette vente exceptionnelle de mobiliers « déclassés » devrait avoir lieu en septembre, lors de la Paris Design Week ou des Journées du patrimoine, précisions qui seront apportées dans les prochaines semaines.

Silvera révèle son protocole de reprise d’activité, qui devrait être lancé le 4 mai 2020. Les showrooms devraient rouvrir le 11 mai, date annoncée du déconfinement.
Le distributeur de mobilier n’a pas attendu qu’Édouard Philippe présente son plan de déconfinement à l’Assemblée nationale, pour préparer sa reprise d’activité. Il a récemment révélé son protocole de “reprise et de continuité de notre activité en toute sécurité”. À partir du 4 mai 2020, l’activité logistique reprendra progressivement afin d’être la plus opérationnelle le 11 mai, date officielle du déconfinement national. Les showrooms devraient rouvrir le même jour.
Ce protocole de reprise d’activité est le fruit d’études et de concertations en interne, et s’appuiera sur un guide de mesures et de préventions sanitaires strict. Parmi les mesures retenues figurent différentes consignes à l’attention des employés de bureau et des employés de dépôt, des règlements relatifs à l’utilisation des espaces communs et des directives pour encadrer les interactions des monteurs livreurs avec les professionnels et les clients lors de la réception, livraison et montage du mobilier.
Un kit sanitaire Covid-19 sera mis à disposition des employés de Silvera, contenant notamment un justificatif de déplacement professionnel, ainsi que des masques FFP1 et des gants jetables, en plus de matériel de désinfection.

Le 13 avril 2020, Emmanuel Macron annonçait que les établissements d’enseignement supérieur ne pourraient rouvrir leurs portes qu’au début de l’été. Une annonce qui a obligé les écoles de design à s’organiser au mieux pour ne pas pénaliser leurs élèves dans l’obtention de leur diplôme.
Les crèches, les établissements scolaires primaires et secondaires français accueilleront progressivement les élèves dès le 11 mai 2020, premier jour de déconfinement. En revanche, les établissements d’enseignement supérieur attendront le début de l’été pour la reprise des cours en présentiel. Cette décision concerne notamment les écoles de design, qui assurent la continuité virtuelle des cursus depuis le 17 mars. Des modalités certes imposées par le gouvernement, mais auxquelles les établissements se sont très vite, et très bien adaptés. “Il a fallu très rapidement développer un plan permettant la continuité de nos enseignements” explique l’administration de l’École de design Nantes Atlantique, “nous n’avons de cesse depuis le début du confinement de veiller à ce que chacun ait le matériel, la connexion, le soutien, la formation nécessaires à ce dispositif d’enseignement à distance.” Même son de cloche chez nos voisins belges, où la suspension des cours est effective depuis le 16 mars. Le CAD (College of Art & Design) et son directeur Éric Maquet font leur possible “pour ne pas trop changer la quantité et la qualité des projets que les étudiants doivent réaliser. Après tout, ces trois ou quatre projets sont leur carte de visite pour décrocher un emploi.”
La visioconférence pour maintenir l’accompagnement des étudiants
Avec la distanciation sociale et le confinement, la visioconférence s’est imposée comme LA solution pour assurer une continuité pédagogique et permettre aux professeurs et étudiants de communiquer. Chaque école décide de la fréquence : à Bruxelles “ils se retrouvent une à deux fois par semaine sur Zoom”, à l’ENSCI-Les Ateliers “trois jours de suivi sont assurés pour soutenir les élèves”. La réduction des échanges ne signifie pas une baisse de la qualité, bien au contraire. Pour Éric Maquet, “ça les pousse à être plus précis et plus concis dans la présentation de leurs projets et de leurs problématiques.”
En plus du contact professeurs-étudiants, ces derniers continuent à communiquer entre eux. Les élèves de l’école Strate Lyon ont reproduit leur campus dans son intégralité sur le jeu Minecraft. “Ils ont construit leur campus virtuel pour se réunir, se l’approprier, mais aussi participer à des cours, fabriquer des projets, exposer leurs travaux, mais également le faire visiter aux futurs inscrits et aux passionnés de design” explique le directeur Guillaume Lom Puech. Cette virtualité ouvre les perspectives puisque les autres écoles du groupe Strate (Paris, Lyon, Singapour et Bangalore) construisent aujourd’hui leur campus sur le même jeu vidéo.
Adapter les projets, la notation et les jurys
La fermeture des établissements d’enseignement supérieur interroge quant à la validation des projets, le passage devant les jurys et l’obtention des diplômes. Autant de questions auxquelles les écoles tentent de répondre.
Les ateliers de projets ont dû être adaptés. Pour les étudiants de la rue St Sabin, la thématique a changé, s’ancrant désormais dans la crise actuelle. Par exemple, l’atelier dirigé par François Azambourg avec Elena Tosi Brandi s’oriente sur le design en temps de crise, tandis que l’atelier de Ionna Vautrin et Nounja Jamil travaille sur l’effet papillon (actions et répercussions) et la mécanique des imaginaires (confinement et voyage). Pour les étudiants belges par contre, la situation “pourrait poser problème” selon le directeur du CAD. “Cela peut-être difficile pour faire les prototypes”, puisqu’ils n’ont pas accès aux matériaux nécessaires pour construire leur banc de musée bimatière (2e année) ou leur lampe (3e année).
Le passage devant un jury est une condition sine qua non pour obtenir son diplôme de designer. Que les élèves se rassurent, ils sont maintenus. Face à la situation, les écoles les ont repoussés. À Nantes, “les deux jurys de diplômes sont programmés à la rentrée, en septembre et en novembre. Si un élève rencontre des difficultés pour trouver un stage, il peut même demander à échanger son passage.” Une solution bienvenue, bien que peu d’étudiants l’ont pour l’instant sollicité. À l’ENSCI, les changements ont plus d’implications. L’administration de l’école a dû reporter “la session de mars 2020 du diplôme de Créateur industriel au mois de juillet, car un seul élève a pu passer devant le jury avant le confinement.” Cela met la session de juillet 2020 en suspens, puisque “les élèves doivent avoir accès aux ateliers et aux machines de l’ENSCI pour préparer leurs projets de diplôme.” De l’autre côté de la frontière, l’administration du CAD attend les modalités de tenue des examens, que la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny doit donner le 27 avril. Dans l’attente d’une décision, “un jury est prévu pour la deuxième quinzaine de juin, mais il se fera sans les jurés invités.”
Les écoles se montrent solidaires
Les gestes de solidarité envers le personnel hospitalier, qui lutte contre la pandémie de Covid-19, se multiplient en France et dans le monde entier. Les écoles de design ont mis leur parc machine à disposition afin de prendre part à cette chaîne solidaire. Les imprimantes 3D de l’école de Design de Nantes Atlantique ont été prêtées et servent en ce moment même à la conception de matériel d’aide à la respiration. Celles de l’ENSCI-Les Ateliers ont été mises à profit de l’Initiative 3D, et ont permis la fabrication de plus de 600 visières de protection, dont 300 à destination l’hôpital Tenon (Paris 20e). À Nantes encore, l’administration a fait don de l’ensemble des masques de ses ateliers au CHU voisin. Elle associe même ses partenaires à la chaîne puisqu’elle “leur a mis notre module de formation au Design Thinking en e-learning, à des conditions tarifaires particulières. La somme récoltée sera entièrement reversée à l’Institut Pasteur.”
L’ENSCI se montre aussi solidaire envers ses étudiants les plus en difficultés. Poursupporter ceux qui sont confinés dans leur appartement parisien, sans revenus, et qui se trouvent dans l’obligation de payer leur loyer, l’école a mis en place une aide monétaire pour les élèves en difficulté, dont le montant n’a pas été dévoilé.
Les écoles de design ont dû se réinventer pour répondre, en un temps record, à la crise sanitaire et ses enjeux. Strate Lyon a même décidé de créer un concours. “Ce concours ouvert a pour but de faire éclore leur créativité en réinventant des dispositifs de robotique sociale afin de venir en aide aux professionnels de santé, aux entreprises et aux communautés dans le besoin” assure Guillaume Lom Puech. Une démarche qui montre que le design, placé au cœur de l’action, devient un outil pour faire face aux situations inhabituelles.

Au programme de la nouvelle collection de Vitra annoncée pour l’automne : une réédition de la Chaise Tout Bois de Jean Prouvé, la chaise Moca de Jasper Morrison et le fauteuil Citizen de Konstantin Grcic et les vases Découpage des frères Bouroullec.
La Chaise Tout Bois de Prouvé rééditée
Conçue en 1941, à travers sa forme, la Chaise Tout Bois exprime l’intention de Prouvé de fournir une solidité supplémentaire au niveau de la transition entre l’assise et le dossier, là où l’anatomie humaine exerce la charge la plus importante. Le profil de la partie arrière du cadre – les pieds arrière et le support du dossier – fait référence à ce transfert de charge et est une caractéristique typique des créations de Prouvé, tant dans le domaine du mobilier que de l’architecture.
Pendant la guerre, Prouvé a créé plusieurs prototypes de cette chaise afin de tester la résistance de sa structure ainsi que les assemblages, la position des pieds et la connexion entre l’assise et le dossier. L’essence choisie était fonction des disponibilités de l’époque. Après la guerre, le chêne était à nouveau disponible en quantité suffisante, et ce siège a finalement été réalisé en chêne et en contreplaqué, et en1947, il est lauréat du concours « Meubles de France ». Plus tard, la Chaise Tout Bois a été remplacée par une version démontable en métal et en bois qui a fait place au modèle n°305, associant également un piètement métallique avec une assise et un dossier en bois – connu aujourd’hui sous le nom de Chaise Standard.
La réédition proposée par Vitra correspond à l’une des variantes de la création de Jean Prouvé de 1941, dont la construction ne nécessite aucune vis. La hauteur et la géométrie de l’assise sont les mêmes que celles de la chaise Standard et répondent donc aux normes et exigences actuelles. L’aspect et le toucher chaud du bois offrent un contraste intéressant avec la conception structurelle pratique, typique de l’approche fonctionnelle de Prouvé. En chêne clair ou en chêne teinté foncé, l’assise sera disponible cet été.
Fauteuil Citizen de Konstantin Grcic
La nouvelle collection Vitra comprend aussi le fauteuil Citizen conçu par Konstantin GRCIC, remarquable par son esthétique et son ergonomie : l’assise est suspendue à trois câbles offrant un agréable mouvement de balancement, tandis que le dossier est solidement fixé au cadre en acier. Cette expérience d’assise dynamique est soulignée par l’effet d’enfoncement du cadre en porte-à-faux monté sur un piètement pivotant. Citizen se caractérise par son cadre en tube d’acier qui définit la structure et la forme de la chaise, ainsi que par le coussin d’assise librement suspendu, semblant flotter au-dessus du piètement. Alors que l’assise et le dossier sont rembourrés, la structure et le cadre métallique sont délibérément laissés visibles.

La chaise Moca de Jasper Morrison
Par sa sobriété et ses lignes intemporelles, le siège Moca est une expression de la philosophie de design « super normal » du designer britannique Jasper Morrison. Le piètement est composé de deux arcs en acier tubulaire – l’un formant les pieds avant et le support du dossier, l’autre constituant les pieds arrière. Deux coques en contreplaqué revêtu de placage sont montées sur les éléments du piètement, formant une assise et un dossier confortables aux formes anatomiques. La conception du protecteur d’empilage fixé entre l’assise et le dossier assure une protection optimale de la surface plaquée. Les coques de Moca sont en chêne plaqué naturel ou foncé et le piètement est disponible en version chromée ou avec une finition émaillée mate très robuste, formée d’un revêtement en poudre.

Les Vases Découpage de E. et R. Bouroullec
Ils avaient fait l’objet d’une sublime scénographie lors de l’édition 2019 de Milan. Les vases Découpage consistent chacun en une combinaison d’un récipient cylindrique coulé et d’un ensemble de plaques et de barres abstraites en argile qui peuvent être fixées ou placées à l’intérieur du vase. Tous les éléments présentent une apparence artisanale distincte et sont disponibles dans une variété de couleurs – ensemble, ils créent des compositions poétiques dont l’aspect diffère sous tous les angles : fantaisiste, ironique, insolite, vivant. « Les arrangements forment un équilibre fragile, car les couleurs et les couches contrastantes convergent pour créer une nouvelle harmonie », explique Ronan Bouroullec.

C’est l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel qui sera jeudi 30 avril l’invité du prochain volet des webinaires organisés par l’Ameublement français en partenariat avec Intramuros Magazine et Le Courrier du Meuble et de l’Habitat.
Après un premier volet organisé ce vendredi 24 avril – qui a réuni plus de 200 participants -, dont l’invité d’honneur était Pascal Guéméné (directeur Design et Technique Services France du groupe Accor), le pôle Contract et Haute Facture de l’Ameublement français, avec la participation du Codifab organise son deuxième webinaire le : Jeudi 30 avril à 11h30

Cette fois, l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel mènera des réflexions quant aux impacts de la crise actuelle sur les modes de vie et les projets hôteliers, selon les axes suivants :
– Le très court terme et la gestion de la crise ;
– La personnalité d’un hôtel est un atout dans la reprise ;
– Les changements profonds des projets hôteliers.
Ce webinaire sera animé par Philippe Jarniat et Catherine Vereecke, en présence de Philippe Denavit, de l’Ameublement français, et par François Salanne, du groupe Beemedias, qui se chargeront de transférer les questions des participants.
Cet événement est réservé aux professionnels, qu’ils soient industriels, agenceurs, architectes d’intérieur, designers… L’inscription se fait actuellement ici. Nous vous attendons nombreux !

Destiné aux étudiants du monde entier, l’appel à projets du Global Grad Show, pour aider à résoudre les problèmes collatéraux liés au Covid-19, est désormais terminé. Zoom sur quelques-uns des projets soumis à l’incubateur émirati.
Le Global Grad Show lançait, début avril, un appel à candidatures à la communauté internationale afin de résoudre les problèmes collatéraux liés à la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement (quarantaine à domicile, décontamination des zones publiques ou question des dépistages des patients etc.). Quelques 400 projets provenant de 125 universités réparties dans 40 pays, et relevant de la conception, des sciences, des technologies et de l’ingénierie ont été retenus. Les propositions ont été sélectionnées par une équipe de professionnels de la santé et de spécialistes de l’innovation, qui soutiendra ensuite leur développement.
Organisé en partenariat avec l’Investment Corporation of Dubaï (ICD), et financé par A.R.M Holding et Dubaï Culture, le Global Grad Show commanditera chaque projet retenu par le biais de prototypes et d’essais. Les étudiants séléctionnés verront leurs frais de scolarité pris en charge par l’initiative à but non-lucratif, et les départements ou professeurs concernés se verront remettre une bourse équivalente.
Être protégé dans toutes les situations

Le personnel soignant, qui se trouve en première ligne dans le combat contre le coronavirus Covid-19, fait face à une pénurie de matériel de protection. Afin d’y remédier, l’étudiante de la Rhode Island School of Design (États-Unis) Elena Huang propose “Personal Protection Equipment”. Ce réseau intégré de production et de consommation de fournitures de qualité médicale permettrait de lier scientifiques, ingénieurs et designers afin de coordonner la demande et la distribution d’équipements de protection individuelle essentiels en cas d’urgence.
Le Covid-19 en France a fait près de 20 000 morts. Au pic de l’épidémie, les hôpitaux et EPHAD du onde entier ont dû interdire aux familles des malades une ultime visite. Une situation à laquelle Maria José Alvarez Estrada et Héctor Mendoza Alvizo du Tecnológico de Monterrey (Mexique) ont réfléchi. Les deux étudiants en design imaginent “The Farewell Suit”, une combinaison de protection conforme aux normes sanitaires des hôpitaux, pour permettre aux membres de la famille des patients mourants de leur dire au revoir, de la manière la plus humaine possible.
Lauren Mioyko envisage le pire. L’étudiante de la Rochester Institute of Technology (États-Unis) imagine une combinaison d’un seul tenant, pour permettre d’aller et venir “normalement” en cas de pandémie prolongée. “Earth Suit” est une véritable armure : composée d’un casque intégré, elle couvre la totalité du corps. Cela évite que des gouttelettes de matière infectée soient projetées sur les cheveux ou les vêtements, et qu’elle soient ensuite transportées jusqu’au domicile.
Désinfecter les zones publiques

Les gestes barrières sont des recommandations mises en place afin de se protéger et de protéger les autres contre le Covid-19. Parmi elles, se laver les mains régulièrement. Ce geste paraît anodin pour la majorité de la population, mais il se révèle compliqué voire impossible pour certains. Avec “SOAP”, les deux étudiants de l’Universidad Nacional del Litoral (Argentine) Milagros Trucco et Jorge Giovino offrent une solution aux sans-abris qui n’ont pas accès aux articles d’hygiène de base : ce simple récipient à savon se connecte à toute source d’eau disponible dans l’espace public. Sa conception open source permet même à toute personne disposant d’une imprimante 3D de le fabriquer et de l’installer.
Lorsque viendra le déconfinement, la vie professionnelle redémarrera progressivement. Les salariés retrouveront le chemin des bureaux et avec ça, des ascenceurs. Cet espace restreint est un vrai nid à germe, notamment le panneau de boutons. Une équipe d’étudiants en tech et en design de la Singapore University of Technology and Design (Singapour) créent un robot de nettoyage aseptiseur, baptisé “Clean it Clean”. Dès qu’un utilisateur aura choisi son étage à l’aide d’un bouton, le robot s’activera automatiquement sur son cadre coulissant, grâce à des capteurs de mouvement.
Aider les personnes isolées et démunies

Il est difficile de gérer la pandémie surtout dans les régions reculées et pauvres du globe, comme le désert péruvien. Le collectif local Social Chain entend combattre ce fléau avec “Qenqo”. Cette borne mobile leur permet d’éduquer ces populations sur les geste d’hygiène de base, et leur donne accès à de l’eau potable et propre à la consommation.
Les personnages âgées atteintes de démence sont plus susceptibles d’être touchées par la solitude, l’isolement et la dépression. Une situation qui est exacerbée par le confinement actuel, qui les coupe de tout contact avec l’extérieur. Taylor Greenberg Goldy, diplômé d’Harvard Design Engineering, développe “Gem” afin de lutter contre ce phénomène. Cet outil permet aux soignants, mais aussi aux familles, d’apprendre des thérapies cognitives en rapport avec les personnes âgées atteintes de démence – via la téléthérapie. Les activités sont conçues pour utiliser des méthodes scientifiquement prouvées pour réduire le déclin de la démence tout en favorisant une interaction optimale.
Rendre le confinement amusant

Le confinement est une période difficile pour tous, y compris les enfants. Isolés de leurs camarades de classe, ils sont obligés d’évoluer dans des espaces restreints, sans possibilité de dépenser leur énergie. Afin de divertir les plus jeunes, tout en les éduquant, Marie Cadoret propose “Early Learning”. L’étudiante de l’École Boulle (France) a imaginé quatre outils pédagogiques leur permettant d’explorer l’espace, les couleurs et les textures.
Pour les adultes, le confinement implique l’arrêt temporaire des sorties en restaurants ou en bar. L’industrie de la restauration et du divertissement est l’une des plus durement touchées. Un quatuor d’ingénieurs italiens propose un soutien en réalité virtuelle avec “Virtual Bar”. Les visiteurs virtuels peuvent entrer, rencontrer des amis et interagir avec de nouvelles personnes dans les bars partenaires. Ces derniers peuvent générer des revenus pour leur présence virtuelle, en livrant des plats commandés en ligne ou en vendant des billets d’entrée.

« En 2020, le designer industriel mène encore et toujours un combat quotidien pour que son domaine d’expertise soit reconnu et valorisé au même titre que celui d’un ingénieur ou d’un architecte… (…) À l’aube d’une nouvelle crise mondiale, peut-être plus importante que celle de 2008, de nouvelles opportunités vont s’offrir à nous pour réinventer ensemble notre société. Les personnes qui refusaient hier encore de rebattre les cartes, ne pourrons plus nous ignorer ». Tribune de Quentin Lepetit
“Engagez-vous, qu’ils disaient !”
« En 2009, j’intégrais, sur fond de crise économique, la renommée école de design industriel, l’ENSCI – les ateliers. Le discours de rentrée du directeur de l’époque, Alain Cadix, était alors : « Notre société doit se réinventer ! C’est à vous, futurs designers d’élites, qu’il appartient de changer les choses, de transformer et d’accompagner l’industrie vers ce changement. ». Jeunes légionnaires du design, fraîchement engagés et légèrement candides, nous étions alors galvanisés, remontés à bloc pour devenir les porte-drapeaux d’un monde à réinventer.
Au fur et à mesure de mes expériences professionnelles et en glanant ici et là les ressentis de mes confrères et amis, je me suis finalement rendu compte que les grands groupes industriels français n’accordent que trop peu de pouvoir aux designers. En dehors de quelques exceptions, notre marge de manœuvre reste plutôt réduite et notre métier souvent mal compris. Même si notre profession a cru démontrer au fil des années à quel point son apport était précieux, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, le design industriel reste une discipline méconnue et incomprise par la grande majorité des gens. En 2020, le designer industriel mène encore et toujours un combat quotidien pour que son domaine d’expertise soit reconnu et valorisé au même titre que celui d’un ingénieur ou d’un architecte…
La France n’est pourtant pas avare de grands noms en la matière. Je pourrais citer par exemple certains pionniers du design industriel comme : Jacques Viénot, Roger Tallon, Raymond Loewy, JeanProuvé, Charlotte Perriand, Henry Massonnet… Mais aussi les plus contemporains: Marc Berthier, Philippe Starck, Jean-Marie Massaud, Patrick Jouin, Jean-François Dingjian, Jean-Louis Frechin, etc., qui ont permis et permettent encore aujourd’hui, à un certain design français de rayonner à travers le monde.
Mais qui sont les jeunes designers industriels d’aujourd’hui ? Comment exercent-ils leur métier ? Sont-ils réellement devenus des acteurs du changement de la société, comme le souhaitaitAlain Cadix dans son discours de 2009 ou sont-ils devenus de simples pions sur l’échiquier d’une industrie qui peine à se réinventer ?
Bien sûr, on peut encore observer quelques rares concepteurs qui font perdurer le mythe du designer star, avec des séries d’objets destinés aux publics les plus aisés, où seul l’esthétique prime. C’est d’ailleurs encore et toujours ce même “design” dont on parle la plupart du temps dans les médias mainstream (à ce titre, la rubrique « Design » du journal Le Monde m’a toujours doucement fait sourire). Pas étonnant qu’en 2020, il y ait toujours une méconnaissance totale de la part des individus, des entreprises, des institutions, sur ce que peut être la profession de designer industriel (l’expression bien française « c’est design ! » qui, dans le langage familier, permet de qualifier quelque chose d’esthétiquement beau, participe elle aussi à la confusion générale).
Je constate avec étonnement que la plupart des jeunes aspirants designers que j’ai côtoyé durant mes études, ont tout simplement changé de route. La majorité d’entre eux ont choisi d’exercer un métier sans rapport direct avec la création industrielle. Est-ce dû au manque d’offre d’emploi sur le marché ou est-ce que le combat en tant que designer était trop dur à mener par manque de considération des employeurs ?
« Engagez-vous, qu’ils disaient ! ».
Ce qui est certain, c’est que la réalité du marché de l’emploi en sortie d’école en a amoché plus d’un ! Les autres anciens étudiants avec qui je suis resté en contact, exercent en général en tant que designer Ui/Ux, designer de service, designer produit, directeur artistique ou encore consultant en « design thinking » pour des entreprises en quête“d’innovation”…
C’est à tous ces designers là que je souhaite m’adresser. À ces rescapés de la profession, qui, s’accrochant aux branches qu’on leur tend, tentent de vivre, tant bien que mal, de ce métier passionnant. Peut-être continuent-ils de croire qu’ils ont toujours pour mission de changer la société en l’accompagnant vers un modèle plus vertueux ?
Chers confrères, j’ai envie de vous dire que cela est encore possible ! À l’aube d’une nouvelle crise mondiale, peut-être plus importante que celle de 2008, de nouvelles opportunités vont s’offrir à nous pour réinventer ensemble notre société. Les personnes qui refusaient hier encore de rebattre les cartes, ne pourrons plus nous ignorer. Ainsi, malgré nos déceptions passées, malgré notre lassitude à devoir sans cesse expliquer notre métier, malgré les beignes, nous pourrons prouver notre légitimité. Même si le combat est loin d’être gagné d’avance, nous devons garder cet objectif en tête. Chaque petite victoire, liée à la précédente, peut produire les changements dont notre société à besoin. Dans ce monde complexe, à nous de réinventer nos manières de produire, de créer, de concevoir, afin de préserver notre écosystème ! À nous de contester une proposition, un projet, qui irait à l’encontre des enjeux sociétaux de notre époque ! À nous de remettre en question les produits et services que l’on donne à consommer ! À nous de choisir quelles sont les technologies les plus respectueuses de l’environnement (Low-tech Vs High-tech) ! À nous de réfléchir aux pratiques de conception équitable (« design équitable ») qui mettent en symbiose le contexte, les fondamentaux physiques, les ressources et les usages ! À nous de participer, aujourd’hui et maintenant, à la prise de responsabilités sociétale du secteur industriel ! Enfin, à nous de concevoir avec intelligence, éthique, responsabilité et solidarité…
À l’heure où un organisme nanoscopique (Coronavirus) nous montre à quel point nos modes de production, nos modes de consommation et notre système économique tout entier s’avèrent faillibles, plus que jamais, nous devons nous impliquer pour produire ces changements sans concession dont l’humanité a besoin. Nous devons nous remémorer nos engagements de départ, nous rappeler notre engouement de jeune recrue, lorsque tout était possible et que nous n’avions peur de rien. »
Quentin Lepetit, cofondateur de Retreeb
Ancien étudiant de l’ENSCI, Quentin Lepetit a travaillé comme designer produit, designer graphique et web designer. Aujourd’hui, il se consacre pleinement au projet Retreeb, dont il est cofondateur : l’objectif est de créer une nouvelle plateforme de paiement, qui propose des commissions interbancaires minimales, et dont un tiers des bénéfices générés soit placés dans des projets RSE. Retreeb est soutenu par France Innovation, et incubé à la Station F et au sein de The Garage.

Industriels, agenceurs, architectes d’intérieur, designers, participez au Webinaire animé par Pascal Guéméné, directeur Design et Technique Services France du Groupe Accor, organisé par l’Ameublement français en partenariat avec Intramuros, Le Courrier du Meuble et Architectures CREE.
VENDREDI 24 AVRIL 2020 à 11h30
HÔTELLERIE 2020 :
Analyse et réflexions sur la crise actuelle
Pascal GUÉMÉNÉ, directeur Design et Technique Services France du Groupe Accor abordera :
• Le très court terme et la gestion de la crise
• L’année 2020 est ses scénarios possibles
• Les changements profonds
Le Webinaire sera animé par Philippe JARNIAT & Catherine VEREECKE de l’Ameublement français, qui transféreront vos questions en direct, en présence de Philippe DENAVIT Président du groupement Contract et de François SALANNE, du Courrier du Meuble.
Réservé aux professionnels : industriels, agenceurs, architectes d’intérieurs, designers
Ce webinaire est organisé par l’Ameublement français avec la participation du Codifab. Une fois inscrit(e), vous recevez un e-mail de confirmation contenant les informations relatives à la procédure d’accès au webinaire.