TRIBUNE "Quel avenir pour le jeune designer industriel dans un monde en crise ?"

TRIBUNE "Quel avenir pour le jeune designer industriel dans un monde en crise ?"

« En 2020, le designer industriel mène encore et toujours un combat quotidien pour que son domaine d’expertise soit reconnu et valorisé au même titre que celui d’un ingénieur ou d’un architecte…  (…) À l’aube d’une nouvelle crise mondiale, peut-être plus importante que celle de 2008, de nouvelles opportunités vont s’offrir à nous pour réinventer ensemble notre société. Les personnes qui refusaient hier encore de rebattre les cartes, ne pourrons plus nous ignorer ». Tribune de Quentin Lepetit

“Engagez-vous, qu’ils disaient !”

« En 2009, j’intégrais, sur fond de crise économique, la renommée école de design industriel, l’ENSCI – les ateliers. Le discours de rentrée du directeur de l’époque, Alain Cadix, était alors : « Notre société doit se réinventer ! C’est à vous, futurs designers d’élites, qu’il appartient de changer les choses, de transformer et d’accompagner l’industrie vers ce changement. ». Jeunes légionnaires du design, fraîchement engagés et légèrement candides, nous étions alors galvanisés, remontés à bloc pour devenir les porte-drapeaux d’un monde à réinventer.

Au fur et à mesure de mes expériences professionnelles et en glanant ici et là les ressentis de mes confrères et amis, je me suis finalement rendu compte que les grands groupes industriels français n’accordent que trop peu de pouvoir aux designers. En dehors de quelques exceptions, notre marge de manœuvre reste plutôt réduite et notre métier souvent mal compris. Même si notre profession a cru démontrer au fil des années à quel point son apport était précieux, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, le design industriel reste une discipline méconnue et incomprise par la grande majorité des gens. En 2020, le designer industriel mène encore et toujours un combat quotidien pour que son domaine d’expertise soit reconnu et valorisé au même titre que celui d’un ingénieur ou d’un architecte…

La France n’est pourtant pas avare de grands noms en la matière. Je pourrais citer par exemple certains pionniers du design industriel comme : Jacques Viénot, Roger Tallon, Raymond Loewy, JeanProuvé, Charlotte Perriand, Henry Massonnet… Mais aussi les plus contemporains: Marc Berthier, Philippe Starck, Jean-Marie Massaud, Patrick Jouin, Jean-François Dingjian, Jean-Louis Frechin, etc., qui ont permis et permettent encore aujourd’hui, à un certain design français de rayonner à travers le monde.

Mais qui sont les jeunes designers industriels d’aujourd’hui ? Comment exercent-ils leur métier ? Sont-ils réellement devenus des acteurs du changement de la société, comme le souhaitaitAlain Cadix dans son discours de 2009 ou sont-ils devenus de simples pions sur l’échiquier d’une industrie qui peine à se réinventer ?

Bien sûr, on peut encore observer quelques rares concepteurs qui font perdurer le mythe du designer star, avec des séries d’objets destinés aux publics les plus aisés, où seul l’esthétique prime. C’est d’ailleurs encore et toujours ce même “design” dont on parle la plupart du temps dans les médias mainstream (à ce titre, la rubrique « Design » du journal Le Monde m’a toujours doucement fait sourire). Pas étonnant qu’en 2020, il y ait toujours une méconnaissance totale de la part des individus, des entreprises, des institutions, sur ce que peut être la profession de designer industriel (l’expression bien française « c’est design ! » qui, dans le langage familier, permet de qualifier quelque chose d’esthétiquement beau, participe elle aussi à la confusion générale).
Je constate avec étonnement que la plupart des jeunes aspirants designers que j’ai côtoyé durant mes études, ont tout simplement changé de route. La majorité d’entre eux ont choisi d’exercer un métier sans rapport direct avec la création industrielle. Est-ce dû au manque d’offre d’emploi sur le marché ou est-ce que le combat en tant que designer était trop dur à mener par manque de considération des employeurs ?

« Engagez-vous, qu’ils disaient ! ».

Ce qui est certain, c’est que la réalité du marché de l’emploi en sortie d’école en a amoché plus d’un ! Les autres anciens étudiants avec qui je suis resté en contact, exercent en général en tant que designer Ui/Ux, designer de service, designer produit, directeur artistique ou encore consultant en « design thinking » pour des entreprises en quête“d’innovation”…

C’est à tous ces designers là que je souhaite m’adresser. À ces rescapés de la profession, qui, s’accrochant aux branches qu’on leur tend, tentent de vivre, tant bien que mal, de ce métier passionnant. Peut-être continuent-ils de croire qu’ils ont toujours pour mission de changer la société en l’accompagnant vers un modèle plus vertueux ?

Chers confrères, j’ai envie de vous dire que cela est encore possible ! À l’aube d’une nouvelle crise mondiale, peut-être plus importante que celle de 2008, de nouvelles opportunités vont s’offrir à nous pour réinventer ensemble notre société. Les personnes qui refusaient hier encore de rebattre les cartes, ne pourrons plus nous ignorer. Ainsi, malgré nos déceptions passées, malgré notre lassitude à devoir sans cesse expliquer notre métier, malgré les beignes, nous pourrons prouver notre légitimité. Même si le combat est loin d’être gagné d’avance, nous devons garder cet objectif en tête. Chaque petite victoire, liée à la précédente, peut produire les changements dont notre société à besoin. Dans ce monde complexe, à nous de réinventer nos manières de produire, de créer, de concevoir, afin de préserver notre écosystème ! À nous de contester une proposition, un projet, qui irait à l’encontre des enjeux sociétaux de notre époque ! À nous de remettre en question les produits et services que l’on donne à consommer ! À nous de choisir quelles sont les technologies les plus respectueuses de l’environnement (Low-tech Vs High-tech) ! À nous de réfléchir aux pratiques de conception équitable (« design équitable ») qui mettent en symbiose le contexte, les fondamentaux physiques, les ressources et les usages ! À nous de participer, aujourd’hui et maintenant, à la prise de responsabilités sociétale du secteur industriel ! Enfin, à nous de concevoir avec intelligence, éthique, responsabilité et solidarité…

À l’heure où un organisme nanoscopique (Coronavirus) nous montre à quel point nos modes de production, nos modes de consommation et notre système économique tout entier s’avèrent faillibles, plus que jamais, nous devons nous impliquer pour produire ces changements sans concession dont l’humanité a besoin. Nous devons nous remémorer nos engagements de départ, nous rappeler notre engouement de jeune recrue, lorsque tout était possible et que nous n’avions peur de rien. »

Quentin Lepetit, cofondateur de Retreeb

Ancien étudiant de l’ENSCI, Quentin Lepetit a travaillé comme designer produit, designer graphique et web designer. Aujourd’hui, il se consacre pleinement au projet Retreeb, dont il est cofondateur : l’objectif est de créer une nouvelle plateforme de paiement, qui propose des commissions interbancaires minimales, et dont un tiers des bénéfices générés soit  placés dans des projets RSE. Retreeb est soutenu par France Innovation, et incubé à la Station F et au sein de The Garage.

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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5/2/2025
David Ericsson, le bien assis

Le designer suédois David Ericsson a fait de la chaise son objet totem. Passé par le monde de l’art et la philosophie avant d’entrer à l’université Malmstens Linköping, à Stockholm, ce créatif aime mêler travail de recherche et procédés industriels innovants.

Elles sont en bois, en acier, en cuir, à roulettes… Les chaises de David Ericsson sont toutes aussi originales les unes que les autres, et c’est le but ! Le designer suédois intègre l’université Malmstens Linköping, à Stockholm, en section design, d’où il sort diplômé en 2010. « Je ne pensais pas que le métier de designer était une véritable profession. J’aimais créer mes propres pièces de mobilier, mais je ne les voyais pas comme des produits qui pourraient être édités et, surtout, qui pourraient vivre en dehors de chez moi. » Une arrivée dans le monde du design et de l’objet qui n’était pas du tout préméditée, puisqu’il se destinait initialement à aller vers l’art et la philosophie. « J’ai toujours été intéressé par le processus de fabrication des choses, de savoir comment elles étaient faites. Je suis arrivé un peu par hasard en école, mais ça m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur le design que je n’imaginais pas jusque-là. »

Atelier Sandemar, chaise Pepp, 2023 © Lilian De Souza

La chaise, un objet d’interaction

« Les chaises offrent une grande liberté de création. Il existe de nombreuses variabilités possibles en termes de structure, de matérialité, de fonction… Je ne cesse d’explorer et de découvrir des choses tous les jours. » Fasciné par toutes les formes d’industrialisation et de production, le designer a vu son attrait pour les chaises renforcé par les interactions qui y sont associées et qui les différencient des autres pièces. « Les chaises sont pensées pour les humains et les interactions entre eux. Elles doivent prendre soin de la personne qui s’assoit dessus, tandis que les tables ou les cabinets sont faits pour que l’on pose des choses dessus. »

Bebó Objects, chaise Exxo, 2023 © Ander Sanner

Et s’il expérimente divers types de matériaux, à l’image de la chaise Exxo en acier, dont la forme fait étrangement penser à celle d’un canard, et de la chaise à roulettes Oona, modèle favori des enfants, le bois reste son matériau de prédilection. « Le bois n’est pas un simple matériau dans la mesure où il en existe différentes sortes ayant toutes leurs qualités et leurs défauts à exploiter. » Une recherche de singularité et de prouesse technique qu’il a notamment pu appliquer à la chaise Petite, qui ne pèse que 2,5 kilos !

Atelier Sandemar, chaise longue Oona, 2020 © Lilian De Souza
Gärsnäs, chaise Petite, 2018 © David Ericsson

Un travail de recherche constant

Lors de Stockholm Furniture Fair de 2024, il présentait la chaise Molnas. Inspirée par les peintures de ciel que l’on peut retrouver aux plafonds des églises suédoises, cette chaise est le fruit d’un travail de recherche engagé il y a quatre ans. Durant la pandémie, David Ericsson se lance un défi, celui de créer vingt chaises en vingt jours. Avec ce projet, nommé « The wrong construction at the right place » (« La mauvaise construction au bon endroit », en français), le designer a cherché à explorer des procédés inédits pour fabriquer des chaises. Un travail de recherche et de prospection qui s’avère être au coeur du processus du designer. « Ce n’est pas simplement un travail de fonction ou de technique de l’objet, la recherche est tout aussi importante. J’aime avoir ces deux facettes dans mon métier, et je pense d’ailleurs que ces deux aspects ont besoin l’un de l’autre pour avancer, car cela permet d’étudier de nouvelles façons de penser un produit. »

Chaises Molnas, 2024 © Lennart Durehed

Début février 2025, toujours pour la Stockholm Furniture Fair, il ne présentait pas un mais quatre nouveaux projets. Cette édition du salon a en effet été l’occasion pour le designer de dévoiler trois nouveaux modèles d’assises. La fauteuil Bio, fabriqué en frêne massif, se distingue par ses accoudoirs conçus à partir d'une seule planche courbée à la vapeur, leur conférant une forme élancée.

Gemla, fauteuil Bio, 2025 © David Ericsson

Il présentait également la chaise P.Y.R, acronyme de Protect Your Rights (« Protégez vos droits » en français), un objet manifeste dénonçant le plagiat dans l’industrie du meuble, dans une quête incessante d’accéder à du mobilier toujours moins cher. «Dans ce monde, la spirale descend jusqu'à ce que ceux qui imitent et copient finissent par être imités et copiés par d’autres. P.Y.R est une célébration de la simplicité et une interrogation sur les limites entre ce qui est à vous et ce qui est à moi», explique le designer. Enfin, il présentait la chaise en bois V.DE.07, produite par Verk.

Blå Station, chaise P.Y.R, 2025 © Marcus Lawett
Verk, Chaise V.DE.07, 2025 © Ola Lewitschnik

Et pour la première fois, David Ericsson présentait un modèle d’armoire, intitulée Moon et réalisée en collaboration avec l’Atelier Sandamar. Une pièce qui offre un jeu entre les couleurs et la lumière. Selon l’emplacement et la luminosité, les perspectives et les reflets évoluent pour «brouiller les lignes entre la solidité et l'apesanteur, entre ce qui est vu et ce qui est suggéré»,  décrit le designer.

Atelier Sandamar, armoire Moon, 2025 © Lilian de Souza

L’importance de la durabilité

Plus largement, le designer a à coeur de réfléchir à la durée de vie de ses produits et réfléchit constamment, en collaboration avec les entreprises avec lesquelles il travaille, à d’autres manières de procéder. « La question de la durabilité est souvent le point de départ de ma réflexion. Il y a beaucoup de produits qui ont un beau design mais qui ne sont pas de bons produits, car ils ne sont pas viables dans le temps. Aujourd’hui, il faut penser beaucoup plus loin pour obtenir un produit durable que l’on pourra réparer ou changer en quelque chose d’autre. »

Gärsnäs, chaises Madonna, 2015 © David Ericsson
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6/2/2025
Des nouveaux haltères ergonomiques signés Technogym

La marque de matériel de sport Technogym dévoile de nouveaux haltères au sein desquels se dissimule le fonctionnalisme technique et l'intelligence artificielle.

Présents sur le marché depuis une bonne vingtaine d'années, les haltères réglables demeurent marginaux dans le secteur du sport à domicile. Évolutif par nature, cet objet a été repensé par la marque d'équipement de fitness, Technogym, dans une version ultra-contemporaine, tant sur le plan design que sur le plan de la connectivité. Un double atout développé pendant près de deux ans par les studios de l'entreprise située en Italie.

©Technogym

Un petit module pour une grande diversité d'offres

Imaginé comme un système 12 en 1 – 12 poids et l'encombrement d'un seul - allant de 2 à 24 kilos, les haltères connectés Technogym, proposent une approche ergonomique et élégante pour cette typologie d'objets jusqu'à maintenant limité à un poids unique ou à un encombrement inévitable. Conçu comme une molette crantée, l'axe du poids pivote d'une simple rotation du poignet pour sélectionner le nombre de disques à soulever. Ainsi, l'axe s'allonge ou rétrécie de sorte à bloquer le nombre de poids désiré, sans avoir à les manipuler. Ce système ingénieux permet alors aux deux haltères de s'ancrer esthétiquement et de manière optimale sur un module imaginé comme un meuble sobre et discret, intégrable dans n'importe quel espace. Dessiné relativement compact, il comporte également un bac dans lequel sont compris un tapis d'exercice, un rouleau en mousse et trois bandes élastiques.

Autre innovation pour une gamme d'haltères, le service Technogym AI coach. Grâce à un accéléromètre logé dans chaque élément, l'application - déjà développée pour d'autres produits de la marque – recense chaque mouvement de l'utilisateur et optimise l'entraînement en fonction des performances physiques, conseillant tel exercice avec telle masse. Une évolution technologique allant de pair avec la rapidité et la simplicité à modifier les charges. Une approche technologique et fonctionnelle du sport, par laquelle le design impulse une nouvelle force.

©Technogym
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3/2/2025
Moustache présente l’extra BOLD sofa, toujours designé par BIG-GAME

15 ans après la sortie de la chaise Bold, l’éditeur français Moustache a dévoilé début janvier l’extra Bold sofa, le canapé de son modèle iconique. Une pièce modulable selon les envies, toujours imaginée par le studio suisse BIG-GAME.

Pour cette version canapé du Bold, le studio BIG-GAME et Moustache proposent un modèle modulaire, qui offre une multitude de possibilités. En effet, ce dernier peut prendre plusieurs formes et directions - droit, rentré vers l’intérieur ou vers l’extérieur - pour des compositions à l’infini. « La chaise BOLD jouait avec un principe d’entrelacement de lignes, qui a ensuite été repris sur le tabouret, le banc et le fauteuil. L’extra BOLD sofa a une nouvelle logique constructive, puisqu’il s’agit d’un système modulaire qui s’appuie sur des éléments répétitifs. Conçu à la demande grâce au configurateur numérique de Moustache, il peut être réalisé en lignes droites ou en courbes dans n’importe quelle forme en utilisant un seul module d’assise et un seul module d’accoudoir » racontent les designers de BIG-GAME. Un modèle d’autant plus modulable qu’il existe en 15 coloris différents, ici encore totalement personnalisables selon les envies. Que ce soit en version monochrome ou multicolore, les combinaisons possibles se comptent par centaine !

Extra Bold Sofa, design : BIG-GAME © Moustache

Un modèle pensé comme une suite logique

Dans la continuité de la chaise sortie en 2009 qui sera ensuite suivie du tabouret et du fauteuil, la version canapé de la collection BOLD semblait être une évidence. Pour autant, les 15 années qui séparent la chaise et le canapé ont permis à la marque et aux designers de développer de nouvelles techniques pour s'affranchir de certaines contraintes. « Nous avons longtemps été limités par le diamètre de la chaussette qui sert de housse par exemple. Aujourd’hui, grâce à une collaboration fructueuse avec Kvadrat, la housse sans couture en 100 % laine a été développée exclusivement pour Moustache et permet de recouvrir des tubes beaucoup plus larges. En termes de confort, il s’est amélioré grâce à la structure de l’assise fabriquée en France avec une technique de production zéro déchet de mousse haute densité spécialement formulée pour Moustache » confient les designers. À l’heure où les intérieurs ne cessent de changer et que l’heure est à la modularité, ce canapé ne devrait pas avoir de difficulté à se faire une place dans les intérieurs.

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29/1/2025
« Speed dating... Love stories » au FRENCH DESIGN by VIA

Le FRENCH DESIGN by VIA présente « SPEED DATING... Love stories » jusqu'au 25 avril. Une exposition rétrospective sur 15 années de rencontres entre designers et éditeurs, initiée par l'institution.

Lancés en 2010 dans l'optique de favoriser l'émergence de nouvelles collaborations, les FRENCH DESIGN SPEED DATING OBJET comptent parmi les événements importants de la création. Favorisant l'échange d'idées novatrices entre les designers et les maisons d'édition porteuses d'un savoir-faire et d'un support industriel, ces rendez-vous annuels ont permis de donner naissance à une multitude d'objets. C'est avec l'idée de réunir sur le devant de la scène les créations les plus emblématiques de ces rencontres et celles passées malheureusement inaperçues que cette exposition a été pensée. À la fois célébration d'une décennie et demie de création contemporaine française, et mise en avant des deux principales familles du design que sont les designers et les éditeurs, “SPEED DATING... Love stories” expose la fécondité d'un concept.

©FRENCH DESIGN by VIA

De petits et de grands noms en face-à-face

Dispersées dans une scénographie signée Maison Sarah Lavoine et faite de drapeaux colorés, comme un clin d’œil aux Jeux olympiques de Paris, 20 pièces prennent place. Assises, luminaires, tapis ou encore bureaux se côtoient et avec eux, leurs designers. Parfois reconnus et déjà bien installés, parfois révélés comme Elise Fouin, Bina Baitel, et Julien Vidame dont on peut penser que les rencontres générées par le Speed Dating Objet ont significativement contribué à leur notoriété.

Sélectionnés pour leur diversité typologique, mais aussi esthétique, chaque objet a également été regardé sous l'angle de l'innovation. En accord avec la volonté de l'institution de favoriser une évolution plus verte de la discipline, quelques pièces s'affichent comme des pistes d'exploration à l'image de la lampe Scalaé de Martin Thuéry et la maison d’édition Boutures d'objets réalisées en 2020 à base de briques concassées. Une manière de démontrer, outre l'intérêt de ces rencontres, que l’addition d'une vision et d'une technique peut aussi être source de nouvelles perspectives.

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