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Grâce à ses créations pour la collection Poliform, Emmanuel Gallina prend ses quartiers chez Silvera. Le designer est à l'honneur de l'installation où cohabitent anciens éléments et nouveautés.
Dans le cadre de Maison & Objet In The City, Poliform et Silvera ont une nouvelle fois exposé leur solide lien collaboratif. Au long des 450m² d'exposition du 44 rue du Bac, la marque a renouvelé sa scénographie pour allier nouvelles collections et best-sellers. Parmi les quelques noms mis à l'honneur, siège Emmanuel Gallina.

Une omniprésence signée Emmanuel Gallina
Entre espaces de restauration, espaces nuit ou lounge, Silvera distille les pièces dessinées du designer. De la fameuse table Concorde désormais âgée de 15 ans, en passant par la chaise Curve sortie en 2022, Emmanuel Gallina continue d'affirmer son style en présentant Monolith. La table sculpturale fait écho à ses créations précédentes dont les lignes fines des piètements conduisent aux courbes visuellement délicates des plateaux ou confortables des assises. Un ensemble contemporain et teinté d'une esthétique bourgeoise que la marque fait harmonieusement coexister avec les créations de Jean-Marie Massaud.


Né d'une collaboration entre l'architecte Denis Valode et la peintre Fabienne Verdier, l'atelier de cette dernière lui a permis de repenser son art. Un questionnement et des recherches dont découlent la série Rainbows, exposée jusqu'au 9 mars à l'agence Valode & Pistre.
Quelque part, à mi-chemin entre univers cosmique et des prises de vues microscopiques, la dernière série de Fabienne Verdier, Rainbows, explore de nouveaux territoires. Inspirée par le Retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald en 1516, elle a réalisé, entre 2020 et 2022, une série de 76 grands tableaux. Éloignée de ses créations précédentes - inspirées de ses dix années passées en Chine - cette série est le fruit d'un parti-pris fort : peindre à la verticale.

Une série abstraite et onirique
Par la transformation de son outil premier, le pinceau, l'artiste a réinventé sa manière de peindre. En s'acquittant des normes dimensionnelles et techniques classiques, elle a modifié son rapport au pinceau. « Celui que j'utilise fait la taille d'un corps humain. Il est muni d'un guidon de vélo pour pouvoir le manier dans l'espace et d'une réserve de peinture. » Une particularité qui permet à Fabienne Verdier de baser son art sur la rhéologie : la science des écoulements. « Lorsque l'on sait que toutes les petites formes qui naissent sur terre sont façonnées par les lois de la gravité, une peinture qui naît avec ces mêmes principes me semblait intéressante à explorer. »

L'Art au centre du dialogue créatif
Pour Fabienne Verdier, Rainbows est grandement dû à l'architecture. « C'est grâce au bâtiment que j'ai pu faire mes recherches » explique-t-elle. Mi-fabrique, mi-chapelle selon ses propres mots, son atelier situé à Hédouville (95), a été conçu en 2006 par son ami Denis Valode, architecte de l'agence Valode & Pistre. Véritable fosse à peindre de six mètres de côté, le bâtiment a été construit autour de l'axe gravitationnel du pinceau. Inondée d'une lumière zénithale à l'image des abbayes cisterciennes chères à l'artiste, l'architecture permet de conserver une stabilité d'éclairage tout au long de la journée. Mais pour la peintre, il s'agissait avant tout d'un besoin de coupure avec l'extérieur pour travailler l'introspection et peindre à l'instinct. « Cet édifice permet de faire coïncider l'énergie de mon corps et celle du pinceau sur l'œuvre. C'est une conception qui offre une rencontre entre l'art pictural et architectural. »

Valode & Pistre
Fondée en 1980 par Denis Valode et Jean Pistre, l'agence s'est imposée à travers le monde en proposant des projets architecturaux souvent vecteurs d'art contemporain. Pour Denis Valode « un lien existe clairement entre le premier et le troisième art (l'architecture et l'art pictural). Et l'une des volontés de l'agence est justement de sortir l'Art des musées et des galeries pour l'intégrer à la ville comme à l'espace public ». Ponctués d'œuvres, les locaux de Valode et Pistre s'inscrivent dans cette même dynamique, et proposent régulièrement des expositions. C'est le cas de Fabienne Verdier dont une quinzaine de toiles dialoguent en ce moment, et jusqu'au 29 mars, avec les maquettes de l'agence.

Exposition « Rainbows » de Fabienne Verdier jusqu'au 9 mars 2024
115 rue du Bac
75007 Paris

Dans une démarche de soutien à la création française et à l'innovation dans le domaine du design, le Mobilier National a annoncé l'entrée de 54 pièces contemporaines réalisées par 40 designers dans ses collections pour l'année 2024.
Depuis 2020, le Mobilier National s'est engagé dans une campagne proactive d'acquisition pour soutenir l'écosystème des métiers d'art et du design en France. Par cet appel inédit, l'institution cherche à acquérir des œuvres exceptionnelles, contribuant ainsi à la valorisation du travail des designers et des galeries, tant au niveau national qu'international. Les pièces sélectionnées, comprenant des assises, des luminaires, des bureaux et bien plus, reflètent les enjeux contemporains du design, à travers l'utilisation de matériaux innovants et de techniques avant-gardistes.
Les créations intégrées au Mobilier National ne se contentent pas d'enrichir une collection prestigieuse, elles sont également destinées à orner les édifices publics en France et à l'étranger. Ce rayonnement offre ainsi aux designers et aux galeries une opportunité inégalée de mettre en avant leur expertise et leur créativité. Des lieux emblématiques tels que le palais de l'Élysée accueillent déjà certaines de ces œuvres, témoignant de leur importance et de leur valeur symbolique.
Ouverture de la campagne d'acquisition 2025
La campagne d'acquisition 2024 s'inscrit dans la continuité de l'engagement du Mobilier National pour l'excellence et l'originalité dans le design. Ainsi, dans la foulée de la présentation des œuvres de la collection 2024 est lancée la campagne l’appel à candidature pour la campagne 2025, ouvert jusqu’au 11 mai. Celui-ci s’adresse à tous les artistes-designers, qu'ils opèrent en auto-édition ou via une galerie et/ou un éditeur. Le processus de sélection, mené par une commission exceptionnelle, met l'accent sur l'originalité du processus créatif, du design et des savoir-faire.
Les œuvres sont ensuite sélectionnées par un jury composé de professionnels reconnus du secteur du design avant d’être acquises par le Mobilier National. Elles enrichiront ainsi les espaces officiels de la République Française, soulignant l'engagement de l'institution à promouvoir l'innovation et l'excellence dans le domaine du design.
Pour plus d’informations sur les conditions de participations, rendez-vous sur le site du Mobilier National : https://www.mobiliernational.culture.gouv.fr/fr/expositions-et-evenements/campagne-dacquisition-2025

Présentée lors du salon Host Milano en octobre 2023, la collection d'accessoires The Wine of the Champions met à l'honneur la collaboration de Fabio Cordella avec le designer Massimo Della Marta. Une collection d'œuvres en édition limitée, qui mêle l'amour du bon vin à celui du ballon rond.
C'est en collaboration avec deux références du made in Italy que la collection en édition limitée The Wine of the Champions est née. Le fondateur de la série de vins "The Wine of the Champions" Fabio Cordella et directeurs des caves éponymes s'est associé au designer Massimo Della Marta pour proposer une sélection d'oeuvres en éditions limitées et séries ouvertes, à l'intention des collecteurs amateurs de vin et de sport.
Une collection aux influences sportives
The Wine of the Champions se compose de cadres qui se présentent comme des créations signées par 20 grands noms du football, dont chaque pièce est numérotée et accompagnée d'un certificat d'authenticité et de garantie. Les huit premiers d'entre eux, qui ont donné le coup d'envoi du projet, sont signés ont été signés par Ronaldinho, Wesley Sneijder, Roberto Carlos, Diego Lugano, Marek Jankulovski, Màrcio Amoroso, Marcos Cafu et Amauri. La collection est complétée par les deux portes carafes Ball, toutes deux en forme de ballon de football en hommage aux joueurs participants.

Une collection complétée par la ligne de caves à vin Expo Professional, alliant fonction et esthétisme, choisies par les grands sommeliers et chefs cuisiniers dans le monde entier. Devenue référence pour la marque du designer, avec notamment le dépôt de brevets mondiaux qui ont confirmé son savoir-faire dans le domaine du design et de la technologie thermodynamique de conservation du vin, la collection est ainsi complétée par plusieurs innovations : Teca, une vitrine qui permet de différencier les températures à son intérieur, conservant ainsi simultanément les vins blancs et les vins rouges. Quadro Vino , présenté comme étant le premier tableau réfrigéré ainsi que le système de réfrigération central, une véritable révolution dans le domaine de la thermodynamique appliquée.

Plus d'informations sur : https://www.dellamarta.it/en

Intitulé Flar, le luminaire développé par Patrick Norguet est le fruit de la seconde collaboration du designer avec LODES, qui mêle artisanat et procédé industriel, pour un résultat tout en finesse.
Fondée en 1950 près de Venise, LODES est une marque italienne de luminaire, connue pour son savoir-faire du soufflage de verre et un certain attrait pour l’innovation. En 2021, la marque s’allie pour la première fois avec Patrick Norguet sur la collection Jim, un système de suspension inspiré des ateliers d’artistes du XXe siècle. Une première collaboration réussie, en partie en raison de la communication fluide entre les deux parties « Quand on collabore avec des personnes que l’on comprend, généralement le résultat final est là. En tant que designer, on a des idées, on sait dessiner mais tout le défi quand on travaille avec une marque est de réussir à travailler ensemble » expliquait Patrick Norguet. Trois ans plus tard, il dévoile les nouvelles lampes à poser Flar.

Artisanat et technologie industrielle
Disponibles en deux coloris de verre, de structures et en deux tailles différentes, Flar est un condensé de savoir-faire, propre à LODES. En effet, avec un travail sur le verre soufflé mais également sur le métal, la marque et le designer offrent une réalisation à la fois technique et complexe. Inspirée des lanternes tempêtes traditionnelles, le nom Flar fait référence à un flamboiement, représentée par une ampoule à filament LED qui laisse penser à une flamme. « Il y a un côté assez symbolique de cette flamme, presque religieux » confie le designer.

Et cette collaboration pourrait évoluer dans le temps, puisque le designer pense déjà à des déclinaisons possibles : « J’aime me dire qu’un produit peut continuer d’évoluer dans le temps et qu’il n’est pas à sa version finale. » Affaire à suivre ?

Les architectes de l’Atelier du Pont ont intégré (enfin) leurs nouveaux bureaux et signent la scénographie de l’exposition nuancier Nomade et du mobilier estampillé Le French Design 100. Portait d’une agence qui porte une vision domestique et durable de l’architecture.
Niché dans le 11e arrondissement parisien, le bâtiment tant attendu a été conçu sur une friche, dont l’intérieur en open space affiche clairement une ambiance chaleureuse aussi novatrice pour du tertiaire que la structure extérieure tout en bois avec patio et terrasses. L’un des espaces communs (dont le coworking) est une vaste à pièce à vivre traversante, aménagée avec de grandes tables en bois, des banquettes confortables et une cuisine équipée. Engagés dans des valeurs liées à la construction durable, ils ont fait le choix de bannir toute climatisation, moquette, faux plafond ou faux plancher, au profit de volumes aérés et de généreuses ouvertures… « L’agence est un peu le laboratoire des solutions que nous proposons en low tech. » Depuis Woody (2019), siège social de Santé publique France réalisé en bois, l’approche durable détermine chaque projet, idem pour Bienvenue, une réhabilitation des locaux de RATP Habitat (2021).

Les espaces sont ouverts, les structures et ossatures bois apparentes, tandis que les plafonds de trois mètres, plutôt bas pour des bureaux parisiens, suffisent à créer une sensation rassurante. « Dans l’agence nous avons une façon de fonctionner qui favorise le partage, la communication, sans télétravail ! » Les réunions du lundi mettent commun les échanges et toutes les trois semaines le « dis-moi tout » est un moment privilégié où les actualités s’échangent entre collaborateurs qui ne savent pas forcément ce que font les uns et les autres.

Une démarche durable de design global
Tous deux architectes de formation, Philippe Croisier et Anne-Cécile Comar ont fondé Atelier du Pont en 1997 et travaillent de concert en complémentarité. Depuis quelques années le design global est la signature de leurs projets, de la construction jusqu’au mobilier, pour ne pas laisser une coque vide ! Les raisons de ce changement se sont précisées quand le dogme de l’architecture et l’époque des « archi-stars » ont été révolus. De plus l’intérêt du public devenu grandissant par la diffusion de publications, de vidéos, l’architecture intérieur est donc valorisée, imitant la démarche des pays scandinaves, où les deux disciplines sont considérées à part égal. Atelier du Pont a été très tôt sensibilisé à l’environnement à cause de l’évolution constante de la règlementation en matière d’architecture. « On a changé notre manière de construire mieux en privilégiant l’assemblage en bois ou en pierre. » Le glissement au profit de missions complètes englobant les aménagements intérieurs est devenu une évidence dans le sillage des maitres d’ouvrage, des lieux publics devenus plus désirables.
Objectif sourcing
Après la rénovation de la première finca à Es Bec d’Aguila, le second projet à Minorque Son Blanc, un domaine de 130 hectares avec un hôtel de treize chambres, affirme clairement son autosuffisance en eau, en énergie et agriculture. Le bâti existant a été remanié avec les pierres locales et techniques traditionnelles de l’île. Les artisans et matériaux ont été sourcés en Espagne ainsi qu’en France pour certaines pièces sur mesure. D’autre part, l’agence renforce son engagement dans l’écoconception pour d’aller vers le réemploi.


En témoigne la transformation de la boutique Maison Rouvenat qui a remis au goût du jour l’histoire de ce bijoutier du XIXème siècle. Les stèles en plâtre présentant les pièces iconiques y compris les pierres précieuses de seconde main, sont impressionnantes de beauté imitant le marbre, pourtant réalisées en plâtre, tandis que les vitrines récupérées ont été rénovées avec soin par des artisans. Le duo affectionne particulièrement la diversité des échelles des projets, du Palais de Justice de Meaux à l’extension créée pour l’Académie Fratellini, École supérieure des arts du cirque. S’ils rêvent d’un projet à venir parmi tant d’autres, la conception d’un musée arrive en tête, une manière de rester en éveil et de découvrir d’autres univers qui les animent…


Depuis le salon Intérieur de Courtrai, le studio Cluzel/Pluchon se fait remarquer discrètement mais certainement. Anciennement SCMP Design Office, l’agence codirigée par Sébastien Cluzel et Morgane Pluchon a été rebaptisée depuis la dernière édition de Maison&Objet, où elle exposait sur les Rising Talents.
Cluzel/Pluchon officialise sa création en 2015 en faisant ses premiers pas sur la scène internationale du design au SaloneSatellite de Milan. Trois ans plus tard, c’est avec un projet d’éclairage industriel, le Dorval, réalisé pour l’éditeur québécois Lambert & Fils, que le binôme remporte haut la main le prix Objets aux Intérieur Awards à la Biennale de Courtrai. Diplômés en 2011 de l’ESADSE de Saint-Étienne, où ils se rencontrent, puis de l’ECAL pour Sébastien, pendant que Morgane travaille à l’international, notamment pour Luca Nichetto, ils partagent des mécanismes créatifs, tout en étant complémentaires. Sébastien explique : « Nous avons naturellement défini le rôle de chacun selon son appétence. Morgane est chargée de la direction artistique et des choix des couleurs, et je m’occupe de la partie design industriel. Notre processus de création passe avant tout par le dialogue, celui des images de référence de Morgane et de mes dessins avant de passer à la 3D et aux maquettes. »

Une réflexion engagée
Si l’accessibilité est au cœur de leurs recherches, leurs réalisations doivent avant tout être au service de l’être humain. Convaincu que les beaux objets aident au bien-être quotidiennement, le studio met en avant un design « lisse », dans lequel l’économie de matière est fondamentale. Le duo collabore avec des éditeurs qui partagent la même philosophie, notamment en produisant localement. Pour mieux maîtriser leurs propositions esthétiques, ils s’imprègnent avant tout des outils de fabrication propres à chaque industriel. Cette compréhension des techniques et du savoir-faire leur permet ainsi de travailler avec les matériaux les mieux adaptés à la réalisation.

Pour eux, l’engagement écologique est un travail de fond qui passe en premier lieu par celui des designers et des industriels. Pour exemple, leur chaise Galta, dessinée pour Kann Design, est produite au Liban avec des techniques traditionnelles reconnues. Dans le même esprit, ils dessinent des foutas pour Marlo & Isaure avec des rebuts de fils du fabricant turc pour leur ligne Dar Foutas.

Une signature intemporelle
Le binôme aime le design de tous les jours qui rend la vie plus facile, et cela se voit. Loin d’être minimaliste, il défend des formes usuelles, familières, réfléchies et pérennes. Les créateurs collaborent avec Kann Design, Kimoto Glass, Marlo & Isaure, Ikea, Corbery Editions et Theoreme Editions.

Leur contribution la plus emblématique reste celle pour Lambert & Fils avec la collection Dorval. Initialement réalisé pour la galerie stéphanoise Surface, le projet a été développé par la suite au Québec. Composée de quatre têtes en aluminium éclairées par des panneaux LED pivotants, la suspension est étudiée pour pouvoir répartir la lumière selon les besoins. Ambitieux, l’éclairage est un condensé des inspirations esthétiques et techniques du studio de création.

Cluzel/Pluchon a le vent en poupe et ce n’est pas pour nous déplaire. Les designers développent actuellement différents projets, dont une large collection de vaisselle et des luminaires en devenir que l’on se réjouit de découvrir !

L’architecte et designer indien Bijoy Jain, fondateur du Studio Mumbai, déploie sa vision poétique de l’architecture, dans le bâtiment iconique de Jean Nouvel. Aux confins des disciplines, celle-ci associe matériaux naturels et savoir-faire traditionnels, en harmonie avec l’esprit du lieu.
Au rez-de-chaussée, un paysage de sculptures, mobilier, maquettes et autres artéfacts, aux formes épurées, matériaux élémentaires et tonalités douces, révèle l’approche singulière de l’art de Bijoy Jain. Cette promenade à laquelle le public est convié, illustre à dessein sa pensée valorisant l’économie de moyens, les ressources locales, naturelles, limitées, et le respect des techniques et coutumes ancestrales. Ici, le sol d’un pavillon, en bambou et fils de coton, a été créé à partir de bouses de vaches d’une ferme près de Rambouillet, certains socles proviennent des pierres du jardin de l’institution… Au sous-sol, dans une ambiance feutrée, silencieuse et contemplative, les dessins minimalistes de l’artiste chinoise Hu Liu, et les délicates céramiques de la Danoise Alev Ebüzziya Siesbye, toutes deux invitées par l’architecte, conversent avec ses créations, autour de la matière et du geste fondateur.

Loin d’une présentation rétrospective des réalisations du Studio Mumbai, l’exposition s’appréhende comme une carte blanche au sein du bâti, un « projet à l’écoute du paysage », selon la commissaire Juliette Lecorne, où l’architecte met en exergue sa pratique interdisciplinaire, attentive à la terre, l’eau, la lumière, les sons et le temps long. Elle décloisonne aussi les genres en floutant la frontière entre art, design et architecture, comme elle éclaire sur sa méthode collaborative. Deci-delà, sur les murs dénués de cartels, des cloisons de maisons réalisées par le Studio sont présentées comme des tapisseries ou des toiles, sur le sol, des échantillons de matière, comme des sculptures. Entre autres exemples, un banc, perforé mais fonctionnel, parle de la manière dont les artisans travaillent le granit, et l’énergie humaine qu’il faut pour soulever les plaques, dans les carrières.

Esthétique, sensoriel, invitant à la quiétude, l’évènement à rebours des expositions traditionnelles sur l’architecture, incite à réfléchir sur la métaphysique profonde de cette discipline, soucieuse de l’avenir des relations entre l’homme et la nature.


Dévoilée lors du salon Maison & Objet, la nouvelle enceinte PR Link de la Boite concept est un concentré de technologie, qui ravira autant les amateurs de musique que de design.
Dans la lignée du PR/01 qui a rencontré un succès international, la Boite concept a voulu aller encore plus loin avec la PR Link. Un modèle à la fois minimaliste et innovant, développé grâce à sa technologie unique brevetée : l’Active Pression Reflex® (APR®). Une expérience de son inimitable, qui en fait un appareil indispensable.
Un design minimaliste, made in Europe
En accord avec l’ADN de la marque, la PR Link est un modèle au design simple mais épuré, composé de matériaux nobles, tels que le noyer massif, l’aluminium ou la Bakélite, lui offrant un gage de qualité supérieur. L’enceinte est fabriquée en Europe, auprès de fournisseurs soigneusement sélectionnés, puis assemblée au sein des ateliers de la Boite concept.

Simple d’utilisation, la PR Link est dotée de commandes intuitives, pour permettre à tous de l’utiliser en tout simplicité. Un pied est également disponible en option, dans une finition en acier thermolaqué noir mat associé à une lame en bois naturel, et permet de rehausser l’enceinte. Evidemment connectée, la PR Link s’adapte à tous les appareils, et offre un large choix d’options de connexion : Bluetooth, câble HDMI, prise Jack, câble optique et lecteur RCA pour les amateurs de CD et vinyles. Il est également possible de recharger ses appareils directement sur l’enceinte, grâce aux ports USB-A et USB-C intégrés.

DCW Éditions, l'éditeur de luminaires renommé pour sa fusion d'histoire et d'innovation, redonne vie au lampadaire Mezzaluna. Dessiné en 1975 par le designer industriel italien Bruno Gecchelin, Mezzaluna, avec sa silhouette emblématique en demi-lune, s'est imposé comme un symbole incontournable des années 80. Toutefois, son éclairage halogène, autrefois avant-gardiste, est tombé en désuétude face aux progrès technologiques. Aujourd'hui, DCW Éditions le réinvente, le propulsant dans l'ère moderne grâce à la technologie LED.
Depuis sa création en 2008, DCW Éditions s'est démarqué par sa capacité à allier tradition et modernité. Que ce soit à travers des rééditions de classiques tels que La Lampe Gras ou via des créations contemporaines audacieuses, chaque pièce témoigne d'un profond respect pour le passé tout en embrassant pleinement le présent et l'avenir. Ces luminaires sont bien plus que de simples objets ; ils sont des compagnons de vie, des héritages transmis de génération en génération, incarnant l'essence même de l'élégance intemporelle et de la qualité durable.

Mezzaluna : une renaissance lumineuse
Mezzaluna, née de l'imagination de Bruno Gecchelin, a marqué les années 70 et 80 par son esthétique révolutionnaire et sa fonctionnalité. Ce lampadaire demi-lune, produit à l'origine par la firme italienne Skipper, a connu un succès retentissant, devenant un pilier du design transalpin. Cependant, avec l'évolution des technologies d'éclairage, Mezzaluna a été éclipsée par des solutions plus écoénergétiques.
La vision de Bruno Gecchelin
Bruno Gecchelin, diplômé de l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1949 et formé auprès de Marcel Gascoin, a laissé une empreinte indélébile dans le monde du design. Collaborateur de longue date d'Ettore Sottsass chez Olivetti, il a fondé son propre studio de création à Milan dans les années 1970, travaillant avec des marques prestigieuses telles que Arteluce, Venini, et Poltrona Frau. Ses créations, dont le fameux lampadaire Mezzaluna, lui ont valu de multiples récompenses, dont deux Compasso d'Oro, les oscars du design italien.
Aujourd'hui, sous l'impulsion de Frédéric Winkler, directeur de DCW Éditions, et en collaboration avec Bruno Gecchelin et son fils Lorenzo, également designer, Mezzaluna renaît sous une nouvelle forme. Cette réédition adapte le design original à la technologie LED, préservant l'esthétique laconique et éloquente de Mezzaluna tout en lui conférant une efficacité énergétique et une durabilité accrues.

Un design personnalisable et des finitions variées
La nouvelle Mezzaluna offre un éclairage modulable grâce à un choix de filtres permettant de créer différentes ambiances. Disponible dans les coloris originaux, blanc et noir, elle se réinvente également en rouge, jaune et bleu marine, s'inspirant de l'iconique Lampe Gras. Cette réédition est une célébration de la vision de Bruno Gecchelin, adaptée aux besoins et aux goûts contemporains.



Pour ses collections 2024, Sifas dévoile des nouveautés 2024 toutes en couleurset à l’aube de ses 60 ans, la marque spécialiste du mobilier outdoor Sifas propose des réalisations inédites, qui mêlent couleurs et matériaux innovants.
C’est au sein de son showroom parisien boulevard Malesherbes, que la marque cannoise fondée en 1964 présentait mi-décembre ses nouveautés 2024, en amont du salon Maison & Objet où elles étaient présentés dans le hall 6. Parmi les changements notables au sein de la marque, la reprise il y a quelques mois de la direction artistique par le studio Otto - formé par Cristina Pettenuzzo et Domenico Diego -, qui intervient notamment sur la scénographie des stands et des showrooms ainsi que sur l’intégration de nouveaux tissus au sein des collections. « J’aime combiner les couleurs avec les pièces pour les adapter à l’atmosphère où elles se trouvent » expliquait notamment Cristina Pettenuzzo.

Un nouveau catalogue mix and match
C’est sous l’impulsion de Julien Armaroli, petit-fils du fondateur et fils de Jérome Armaroli, actuel co-dirigeant de la marque, que Sifas propose son nouveau catalogue 2024, quelque peu différent de ceux présentés les années précédentes. « On n’accordait pas autant d’importance à l’outdoor auparavant. Il y a côté très culturel à cela » confiait Julien Armaroli. Une idée partagée par Cristina Pettenuzzo « Il y a aujourd’hui le même confort en outdoor qu’en indoor, ce qui n’était pas le cas il y a 10 ans. »

De fait, les collections sont dorénavant présentées au sein de différentes "ambiances", mettant à l’honneur la Riviera dont est originaire la marque. Les collections Yakimour, Fringe, Oxford, Konic et Komfy dévoilent ainsi un nouveau luminaire, des assises, une table basse et de repas ainsi qu’un tout nouveau daybed, tous vêtus de tissus sélectionnés avec soin par le studio Otto.

Des collaborations notables
Depuis 2020, Sifas fait confiance à des designers afin de mettre le design au cœur l’ADN de la marque. On peut notamment citer des collaborations avec Döppel Studio et Samuel Accoceberry, respectivement sur les collections Big Roll et Outline. Deux collections qui allient savoir-faire et technicité pour un résultat associant le confort à l’élégance. Plus récemment, Sifas a fait appel au designer Christophe Pillet pour penser la collection Oxford, qui fait par ailleurs partie des nouveautés 2024 puisqu’elle est présentée dans de nouveaux tissus et coloris.


Repéré pour leurs décors audacieux hauts en couleur, Arnaud Dollinger et Eve Ducrocq ont fondé leur société, ODA (Objets d’affection). Leur première galerie confirme leur talent créatif, teinté d’une modernité décalée et vintage. Rencontre avec deux passionnés.
Quel est votre métier : décorateur, brocanteur, expert en mobilier ?
Nous sommes ensemblier-décorateurs. C’est un choix assumé que nous avons exercé au marché Paul-Bert, à Saint-Ouen ; en changeant de décor chaque mois, nous racontions une histoire différente. Pièce par pièce, nous avons reconstitué l’atmosphère d’un appartement, avec Mériguet-Carrère pour les peintures et papiers peints des décors. Notre conviction ? Les assemblages de couleurs détonantes, les associations ou oppositions de meubles et d’objets, parfois insolites, interrogent, suscitent des envies chez les clients. Beaucoup de personnalités de la mode sont venues nous voir afin de créer des intérieurs plus personnels. Mais nous souhaitons aujourd’hui nous éloigner de l’étiquette du « marchand », trop prégnante.
Comment qualifier votre style ?
Rassembler des objets d’époques différentes et imaginer des ambiances chics et décontractées, c’est notre coeur de métier ! Nous aimons mixer les motifs géométriques forts, les imprimés textiles, les coloris des tapis bariolés, le contraste des matériaux froids ou chauds, les formes sculpturales incroyables des Trente Glorieuses… Nous chinons en Hollande, Italie, Belgique… D’autres territoires sont à découvrir ; on pourrait imaginer, l’équivalent des pièces de Roche Bobois en Australie ou au Japon… Nous composons des décors chargés, même si ce n’est plus tellement novateur aujourd’hui ! Avec un penchant pour le design italien, nous nous sentons proches des univers fantasques de Dimorestudio, et, en référence aux années 1960 et 1970, de l’élégance et du glamour du couple Betty et François Catroux, du sens des couleurs et des motifs du décorateur anglais David Hicks… On aime, comme eux, s’affranchir des codes de la déco.
Le vintage, est-ce une tendance (in) ou (dé)finissable ?
Depuis quelques années, le marché de la production industrielle de mobilier haut de gamme est en berne et la pandémie a accentué ce phénomène. Les grands éditeurs et fabricants italiens s’orientent désormais vers la production de rééditions en se plongeant dans les archives (ndlr : Maxalto et Cassina étant engagés dans cette voie-là depuis longtemps déjà). De ce fait, ils consacrent moins d’investissement aux projets des jeunes créateurs et à leur développement. Et le vintage est une définition un peu fourre-tout ! La cote élevée en salles de ventes de certains designers a donné une image haut de gamme du vintage ; avec les prix hallucinants des oeuvres, ce marché se rapproche de celui du marché de l’art en général. À une époque où personne ne s’intéressait au design de ces années-là, des galeries historiques telles qu’Yves Gastou ou Jacques Lacoste ont fait un travail formidable, très documenté. Elles ont apporté un beau témoignage, pour le grand public et les professionnels. Le succès des expositions (par exemple, Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton en 2019/2020) rend aussi le design vintage plus désirable. Mais avec les réseaux sociaux et certains marchands en ligne sortis de l’ombre, il est devenu un terrain de jeux qui rend parfois confuse la valeur des objets. Aujourd’hui, nous voulons réinsuffler de l’authenticité au vintage par le biais d’intérieurs singuliers.
Comment allez-vous évoluer au sein de votre nouvelle galerie ?
Notre activité principale sera axée sur la déco, en proposant du mobilier vintage, de l’édition de grandes marques (sans tomber dans la présentation monomarque) et des créations de jeunes artistes émergents. Leur exposition est l’une de nos priorités, et particulièrement au féminin ! Camille Menard, fondatrice d’Agnst Design, travaille sur une conception du design décalée. Nous avons exposé son « Pull Down Mirror », un objet hybride très drôle, dont la hauteur se règle par la traction et l’effort d’une station de musculation ! D’autre part, Villa Arev, marque portée par Gabrielle Thomassian, céramiste, crée des pièces utilitaires très colorées, inspirées par le groupe Memphis, que l’on adore !
Article extrait du numéro 211 d'Intramuros.

Avec pour ambition d’insuffler un nouvel élan à la popularité du designer Pierre Guariche, Cinna réédite 20 pièces emblématiques du créateur. L'occasion de découvrir ou redécouvrir un mobilier novateur et intelligent.
À l'aube des années 50, alors que la France est en pleine reconstruction, et durant une quarantaine d'années, le créateur français Pierre Guariche s'est illustré comme l'un des grands designers du XXème siècle. Faisant face aux défis de son époque, il crée de manière prolifique des pièces qui, 70 ans plus tard, demeurent attractives et fonctionnelles. Disparu en 1995, il est aujourd'hui remis sur le devant de la scène avec la réédition par Cinna de plusieurs de ses luminaires et assises originellement conçus entre 1952 et 1966.

Pierre Guariche et Cinna, des lignes parallèles
« Pierre Guariche chez Cinna, c’est une histoire de famille. Car ceux qui voient la forme que prendront les choses avec une génération d’avance ont des gènes communs » explique Michel Roset, directeur de Cinna. Valorisant le design d'avant-garde, il semblait naturel pour la maison d'édition d'inscrire le travail visionnaire du créateur dans sa gamme de mobilier. Du fait d'un contexte d'après-guerre rude à tous les égards, les conceptions plutôt économes mais élégantes et fonctionnelles du créateur, résonnent désormais avec les aspirations nécessaires de la société. Une perception en résonance avec la philosophie de Cinna : « Meubler pour durer, intelligemment, respectueusement, en restant beau ! »

Bien que la pluridisciplinarité de Pierre Guariche ait été un atout majeur de sa notoriété au milieu du siècle dernier, celle-ci connaît à l'aube du XXIème siècle un léger déclin. « Il est un peu tombé dans l’oubli, à tort » reconnaît Jean-Marc Villiers, président des éditions Pierre Guariche. « Il me tenait à cœur qu’on le (re)découvre dans une qualité de facture en ligne avec sa vision et son amour du détail. » Un projet que les deux institutions ont relevé ensemble. « Nous travaillons sur ce projet depuis plusieurs années pour que la réédition de ces pièces s’intègre véritablement et durablement dans les collections. » précise Michel Roset. Un projet qui s’inscrit dans la durée, puisque d’autres créations devraient être rééditées dans les prochaines années.

Le modernisme sous toutes ses formes
Ingénieur, designer, architecte d'intérieur, Pierre Guariche fut tout cela à la fois. Depuis son diplôme obtenu en 1949 à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs jusqu'à ses projets à l'étranger, le créateur touche-à-tout s'est illustré dans divers domaines. Après s'être formé chez Marcel Gascoin, il ouvre sa propre agence en 1951 au sein de laquelle il dessine du mobilier et des luminaires. C’est ainsi que naquît la chaise Papyrus, qui ouvrit elle-même la voie au modèle Tonneau en 1953 puis, 10 ans plus tard, à une autre création remarquée : la chaise longue Vallée Blanche). À ces conceptions matérielles s'ajoutent rapidement les premiers projets d'architecture intérieure parmi lesquels la maison de la culture construite par Le Corbusier.

Mais ce sont les années 60 qui marquent un tournant avec l'usage de nouveaux matériaux. Ainsi, en 1966, il réalise le fauteuil Jupiter, petite révolution en polyuréthane expansé qu'il qualifie alors de « fauteuil de luxe par excellence ». En 1974, c'est le domaine tertiaire et public qui lui ouvre les bras avec des projets d'envergure tels que l’Athena-Port à Bandol avec l’architecte Jean Dubuisson et le tribunal de grande instance de Créteil. De là suivront des projets multiples et notamment dans le domaine de l'hôtellerie par-delà les frontières.
Une collection à retrouver dès aujourd’hui sur cinna.fr

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Conçue pour le projet 7 Stars, la lampe Louise, dessinée par Jean-Marie Massaud, vient d'être dévoilée. En plus de sa lumière tamisée, cet objet à l'allure volontairement romantique, diffuse quelques mélodies connues. Une conception au design polyvalent.
Pensée comme une veilleuse à l'allure précieuse, Louise est l'invitée chic qui éclairera les moments de partages et d'échanges. "Dans sa petite robe plissée qui protège le vacillement délicat de la flamme, elle apporte une lumière chaleureuse sur votre chevet ou sur une table pour un dîner romantique en tête-à-tête" décrit son créateur, le designer Jean-Marie Massaud. Troisième lampe née de la série 7 STARS initiée par l'italien Alessandro Mendini, elle constitue l'une des étoiles de la collection qui tire son nom de la constellation grande ours. Dévoilés au fur et à mesure, les autres modèles seront révélés prochainement.
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Le design déclare sa flamme en musique
Doté d'un mode bougie et d'un variateur d'intensité, la lampe propose une lumière vacillante pour renforcer l'intimité de certains moments ou évoquer les lueurs dansantes d'un feu. Mais à la lumière se mêle également la possibilité d'une ambiance musicale. Intégrée à son socle, une enceinte propose dix airs classiques, de Bizet à Chopin, ainsi que des mélodies plus festives comme « Happy Birthday » ou encore « Silent night ». Véritable boîte à musique, c'est une expérience polyvalente que la lampe Louise offre en diverses circonstances. En témoigne son socle sur lequel il est gravé : « La vie est une aventure faite de rencontres comme autant de lumières. ».

Une lampe qui prend soin de ses utilisateurs
Particulièrement attentive au bien-être de l'utilisateur, la marque RAMUN diffuse une lumière pensée pour préserver la santé des yeux. Classée ainsi au plus haut niveau de sécurité photobiologique, elle est également certifiée RoHs, une norme qui vise à limiter la présence de substances chimiques présentes dans les équipements électroniques. Des résultats significatifs de l'attention brillante portée tant au design qu'aux consommateurs.
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Du 18 au 22 janvier, le salon Maison&Objet se tiendra de nouveau à Villepinte pour une édition particulière, puisqu’il s’agit de celle de ses 30 ans. Alors, à quoi faut-il s’attendre lors de cet anniversaire ? Voici les grandes lignes du programme.
Pour fêter ses 30 ans, Maison&Objet met les petits plats dans les grands. Le thème « Tech Eden », choisi pour cet anniversaire, sera célébré tout au long de l’année, au sein du salon, bien sûr, mais également sur le site MOM ainsi que dans les showrooms parisiens. Un sujet décliné sur trois terrains d’expression : l’architecture d’intérieur, l’hospitalité et le retail, autour d’espaces spécialement conçus.
Designer de l’année : Mathieu Lehanneur
Pour succéder au duo belge Muller Van Severen, c’est le designer français Mathieu Lehanneur, dessinateur de la torche olympique et paralympique des Jeux de Paris 2024, qui a été retenu pour être mis à l’honneur. Le temps du salon, il aura carte blanche dans un espace dédié, nommé Outonomy et orienté outdoor, qu’il décrit comme un « écosystème de vie, à la fois minimal et optimal ».
Nouvel espace : Hospitality Lab
Pour allier les besoins de naturalité et de nouvelles technologies, les questions d’hybridation des lieux sont de plus en plus présentes au moment de l’élaboration de projets, aussi divers soient-ils. En effet, les frontières s’effacent pour laisser place à des espaces qui proposent une véritable « expérience ». Quels sont les enjeux inédits liés à cette hybridation ? Comment subvenir à ces nouveaux besoins ? Pour tenter d’y répondre, l’Hopitality Lab, à retrouver dans le hall 6, s’empare de cette question en dévoilant des mises en scène inspirantes, à l’instar du Forum des tendances de Peclers Paris et de la carte blanche donnée au studio REV.
Future on Stage : les trois lauréats dévoilés
Lancé en septembre 2022, le tremplin Future on Stage propose de mettre en avant trois jeunes entreprises du secteur du design, de l’art et de la création. L’occasion pour ces dernières de promouvoir leur produit tout en profitant de l’écosystème de Maison & Objet. Pour cette 4e édition, ce sont les marques Anga, Bluecycle et Tosco Studio qui seront exposés.
Un format inédit des Rising Talents
Qui dit 30 ans dit forcément quelques formats anniversaire. Les traditionnels Rising Talents se focalisent pour cette édition non pas sur un pays mais sur une thématique : Tech & Savoir-faire. Sept talents se sont ainsi distingués, sélectionné par un jury qualifié : Jean de Loisy, Li Edelkoort, Lionel Jadot, Joseph Grima, Athime de Crécy et Ramy Fischler. Dans la catégorie Tech se sont distingués Audrey Large, WINT Design Lab et Index Office tandis que du côté savoir-faire, c’est le travail d’Aurélie Hoegy, Jenna Kaës, Emma Cogné et du duo Line & Raphaël qui a su plaire au jury.
Maison&Objet In the City, 3e édition
Jamais deux sans trois ! Pour cette nouvelle édition off parisienne, Maison&Objet In the City revient du 17 au 22 janvier. Fort de son positionnement, le salon souhaite continuer de développer cette initiative dévolue aux professionnels à travers la promotion d’une centaine de showrooms dans la capitale. L’occasion de faire vivre l’âme de Maison&Objet hors de ses murs.

Pour la collection printemps-été 2024, Roche Bobois s'est tourné vers le designer Christophe Delcourt, un habitué de la maison. De cette collaboration est née Palatine, un ensemble de créations à l'inspiration italienne où la matérialité et le confort s'inscrivent au cœur des éléments.
Des courbes élégantes et des matériaux particulièrement tactiles sont au centre des nouvelles créations conçues par le designer Christophe Delcourt. Pour cette collection, seules quatre pièces ont été dessinées ; d'un côté une table à manger et un buffet, et de l'autre un canapé et un fauteuil. Imaginés en même temps, les deux meubles et les deux assises sont visuellement très différents. Une volonté du designer qui souhaitait au travers de cette collection, offrir un univers accueillant et raffiné, teinté d'Italie. Une manière, selon Nicolas Roche, directeur des collections « de sortir de l'image très française véhiculée par Roche Bobois ». Focus sur la collection Palatine, un hommage non dissimulé à la capitale transalpine.

L'Italie, des plateaux jusqu'aux pieds
Traduction de l'attrait du designer pour l'Italie, la table et le buffet constituent l'alliance entre design international et matériaux locaux. Puisant son inspiration dans les richesses naturelles de ce pays, Christophe Delcourt a dessiné ces deux éléments à partir de matériaux propres à la région : le travertin et le noyer, tous deux travaillés sur place, à Urbino. « Pour designer la table, il nous est tout de suite apparu important que les matériaux ne soient pas simplement assemblés, mais qu'ils interagissent ensemble » détaille Nicolas Roche. Une volonté que le designer a exécutée par un savant jeu d'encastrement en courbes au niveau du piètement. « Dans cette zone, le bois se fond dans la pierre tandis que sur le plateau, la pierre se fond dans le bois » explique-t-il. Avec ses deux pieds centraux et massifs « évoquant une colonne fendue dont les contre-courbes rappellent l'allure des colonnes doriques », la table répond au buffet. Tandis que le fin plateau de bois de la première repose sur une solide assise en pierre, le fin plateau de pierre du deuxième repose quant à lui sur un élégant parallélépipède de bois. Une savante inversion renforcée par le dialogue entre minéralité et matière organique. Cette complémentarité visuelle et tactile met également en valeur les aspérités brutes de cette pierre claire, en opposition au plaquage chaleureux du bois teinté. Un contraste qui apporte force et caractère au meuble.

Des formes accueillantes, ni plates ni statiques
Strictement opposé à l'académisme des matériaux et à la finesse des assemblages, les assises de la collection Palatine, résonnent pourtant avec leurs homologues sur la question des aspérités. « Je ne voulais pas que le canapé et le fauteuil soient lisses, très stéréotypés. J'ai donc opté pour un tissu en volume formant des bouclettes » détaille Christophe Delcourt en comparant les aspérités du tissu ocre au travertin crème du buffet. Mais avant de choisir la matière, le designer a d'abord réfléchi à l'aspect formel des assises. « Dans l'ADN de la marque, il y a toujours eu le besoin de faire du mobilier accueillant, avec de la rondeur, du volume... ce que nous appelons le confort visuel dans notre jargon » s'amuse-t-il. « Et à mes yeux, ce qui symbolisait très directement le confort, c'est le coussin. L'idée était donc de reprendre cette forme et d'en assembler plusieurs. » Doté de trois places, les blocs aux allures de coussins géants provoquent une impression visuelle monobloc. Pourtant, chacun des éléments n'est rattaché à l'autre qu'à sa base grâce à un passepoil cerclant l'ensemble. Une faculté permise par une armature bois invisible et un système de sangles élastiques interne à la structure. Cette constitution faite de pièces détachées n'est pas sans rappeler le fameux Mah Jong. Une pièce vieille de plus d'un demi-siècle mais qui prédisait déjà un changement radical dans le positionnement des assises de salons. « Aujourd'hui, les canapés et les fauteuils ne sont plus contre des murs mais au milieu de la pièce » explique Christophe Delcourt, « il était donc important de penser le volume au dos du canapé. » C'est pourquoi le designer a appuyé la courbure arrière des assises pour conserver l'évocation de l'oreiller. Et pour dynamiser cet ensemble invitant à la détente, les accoudoirs ont été légèrement ouverts vers l'extérieur. Une manière de laisser la lumière pénétrer l'objet et le redécouper visuellement. « François Roche, le fondateur de la marque qui m'avait recruté à l'époque, disait qu'un meuble est semblable à une partition, il faut que ça bouge. C'est pourquoi, jouer sur la texture, la lumière, les volumes... sont des choses importantes dans chaque collection. »
