Studio Cluzel/Pluchon Esthétique de l’économie et de l’usage
Collection Galta pour Kann Design © Robin Barnes & Charlotte Taylor

Studio Cluzel/Pluchon Esthétique de l’économie et de l’usage

Depuis le salon Intérieur de Courtrai, le studio Cluzel/Pluchon se fait remarquer discrètement mais certainement. Anciennement SCMP Design Office, l’agence codirigée par Sébastien Cluzel et Morgane Pluchon a été rebaptisée depuis la dernière édition de Maison&Objet, où elle exposait sur les Rising Talents.

Cluzel/Pluchon officialise sa création en 2015 en faisant ses premiers pas sur la scène internationale du design au SaloneSatellite de Milan. Trois ans plus tard, c’est avec un projet d’éclairage industriel, le Dorval, réalisé pour l’éditeur québécois Lambert & Fils, que le binôme remporte haut la main le prix Objets aux Intérieur Awards à la Biennale de Courtrai. Diplômés en 2011 de l’ESADSE de Saint-Étienne, où ils se rencontrent, puis de l’ECAL pour Sébastien, pendant que Morgane travaille à l’international, notamment pour Luca Nichetto, ils partagent des mécanismes créatifs, tout en étant complémentaires. Sébastien explique : « Nous avons naturellement défini le rôle de chacun selon son appétence. Morgane est chargée de la direction artistique et des choix des couleurs, et je m’occupe de la partie design industriel. Notre processus de création passe avant tout par le dialogue, celui des images de référence de Morgane et de mes dessins avant de passer à la 3D et aux maquettes. » 

Suspension XT100 pour Theoreme Editions © Cluzel/Pluchon


Une réflexion engagée

Si l’accessibilité est au cœur de leurs recherches, leurs réalisations doivent avant tout être au service de l’être humain. Convaincu que les beaux objets aident au bien-être quotidiennement, le studio met en avant un design « lisse », dans lequel l’économie de matière est fondamentale. Le duo collabore avec des éditeurs qui partagent la même philosophie, notamment en produisant localement. Pour mieux maîtriser leurs propositions esthétiques, ils s’imprègnent avant tout des outils de fabrication propres à chaque industriel. Cette compréhension des techniques et du savoir-faire leur permet ainsi de travailler avec les matériaux les mieux adaptés à la réalisation.

Lampe Rune pour Corbery Editions © Jonathan Mauloubier

Pour eux, l’engagement écologique est un travail de fond qui passe en premier lieu par celui des designers et des industriels. Pour exemple, leur chaise Galta, dessinée pour Kann Design, est produite au Liban avec des techniques traditionnelles reconnues. Dans le même esprit, ils dessinent des foutas pour Marlo & Isaure avec des rebuts de fils du fabricant turc pour leur ligne Dar Foutas.

Chaise Galta pour Kann Design ©Rudy Bouchebel


Une signature intemporelle

Le binôme aime le design de tous les jours qui rend la vie plus facile, et cela se voit. Loin d’être minimaliste, il défend des formes usuelles, familières, réfléchies et pérennes. Les créateurs collaborent avec Kann Design, Kimoto Glass, Marlo & Isaure, Ikea, Corbery Editions et Theoreme Editions.

Set de verres à Saké Optica pour Kimoto Glass © Cluzel/Pluchon & Edo Tokyo Kira

Leur contribution la plus emblématique reste celle pour Lambert & Fils avec la collection Dorval. Initialement réalisé pour la galerie stéphanoise Surface, le projet a été développé par la suite au Québec. Composée de quatre têtes en aluminium éclairées par des panneaux LED pivotants, la suspension est étudiée pour pouvoir répartir la lumière selon les besoins. Ambitieux, l’éclairage est un condensé des inspirations esthétiques et techniques du studio de création.

Suspension Dorval pour Lambert & Fils ©Arseni Khamzin


Cluzel/Pluchon a le vent en poupe et ce n’est pas pour nous déplaire. Les designers développent actuellement différents projets, dont une large collection de vaisselle et des luminaires en devenir que l’on se réjouit de découvrir !


Rédigé par 
Cécile Papapietro-Matsuda

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
14/1/2025
Patrick Jouin édite une première collection de mobilier

Le designer Patrick Jouin a dévoilé en exclusivité au sein de son studio du 8e arrondissement, sa toute première collection de mobilier auto-éditée.

« L’auto-édition me permet de faire des pièces que je ne pourrais pas forcément faire avec les éditeurs. C’est un espace de liberté dans lequel je peux faire ce que je veux » déclarait Patrick Jouin lors de la présentation de sa première collection autoéditée. Une collection qui est le fruit de plusieurs années de travail pour arriver aux produits finis. Un ensemble composé de différents éléments singuliers, entre simplicité et complexité, et qui mêle différentes pratiques qui sont chères au designer, pour une ode aux détails et aux savoir-faire artisanaux.

Le fauteuil Olo, tout en simplicité

Le premier élément de la collection est un fauteuil en cuir intitulé Olo. Une pièce qui semble complexe, mais que le designer a au contraire souhaité la plus simple possible. « C’est notre première collection, on s’est donc contraint nous-même à faire quelque chose qui ne soit pas trop complexe » explique le designer. Un fauteuil habillé d’un cuir non traité volontairement, pour laisser à la matière la possibilité de se transformer avec le temps et les épreuves rencontrées au fur et à mesure pour offrir un caractère spécifique à la pièce.

Fauteuil Olo, Patrick Jouin éditions © C.Seuleusian

La table Drop, la touche colorée

Passionné de peinture à laquelle le designer aime s’adonner dans son temps libre, la table drop allie avec précision les peintures « coulées » avec précision sur le plateau en tôle d’acier. Un travail en plusieurs étapes pour arriver à des associations de couleurs à la fois vives et singulières. Un modèle disponible sous forme de table, de guéridon et de table basse.

Table à manger, table basse et guéridon Drop, Patrick Jouin éditions © C.Seuleusian

Le service de table Flip, tourné, retourné

« La première pièce de l’agence était une chaise et la seconde était une assiette pensée pour Alain Ducasse » racontait Patrick Jouin. Un objet que le designer affectionne particulièrement, car il lui rappelle des souvenirs d’enfance où lorsqu’après avoir fini sa soupe étant enfant, il fallait retourner l’assiette pour prendre son dessert. Un set de trois assiettes en grès pensées de cette façon, en tourné retournée, qui peut en laisser entrevoir six et laisser place à plusieurs possibilités d’assemblage et de présentation de la nourriture. Réalisées par une céramiste, les assiettes sont sublimées par des émaux coulés et colorés par des palettes de couleurs utilisant le même principe de coulage que pour la table Drop.

Service de table en trois pièces Flip, Patrick Jouin éditions © C.Seuleusian

Le tabouret transportable Mate

Inspiré des reposes sacs imaginés dans le restaurant Louis XV du Chef Alain Ducasse, Mate est un tabouret nomade pliable, en bois et cuir. À la manière d’un origami, il se plie et se déplie en un mouvement, pour se transporter à la main, comme un sac.

Tabouret pliant, Patrick Jouin éditions © C.Seuleusian

La chaise pliante Monk

En adoration des chaises pliantes, Monk se situe entre l’objet purement fonctionnel et le raffinement d’une pièce d’ébénisterie haut de gamme. Une pièce dont la structure est en chêne massif, dont le savoir-faire en termes d’usinage offre des subtilités au niveau du dossier notamment, pour offrir un confort précis.

Chaise pliante Monk, Patrick Jouin éditions © C.Seuleusian


Temps de lecture
27/12/2024
Not A Hotel : Fusion élégante de tradition et de modernité

Not A Hotel propose un nouveau modèle de résidence secondaire, alliant luxe et flexibilité. Conçue comme une signature architecturale unique, chaque propriété est située dans des emplacements exceptionnels à travers tout le Japon, qu’il s’agisse de montagnes, de littoraux ou de campagnes paisibles.

NIGO®, Not A Hotel, Tokyo, Japon © Courtesy of Not A Hotel
NIGO®, Not A Hotel, Tokyo, Japon © Courtesy of Not A Hotel
NIGO®, Not A Hotel, Tokyo, Japon © Courtesy of Not A Hotel
NIGO®, Not A Hotel, Tokyo, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Toji, Not A Hotel, Minakami, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Toji, Not A Hotel, Minakami, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Toji, Not A Hotel, Minakami, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Toji, Not A Hotel, Minakami, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Toji, Not A Hotel, Minakami, Japon © Courtesy of Not A Hotel
Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa
Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa
Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa
Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa
Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa

Retrouvez l'article complet dans le numéro 222 d'Intramuros, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.

Temps de lecture
26/12/2024
Studio Drift, la célébration festive par nature

Fondé en 2007 par les artistes néerlandais Lonneke Gordijn et Ralph Nauta, le Studio Drift réunit nature et technologie dans des dispositifs souvent spectaculaires – en particulier avec l’usage de drones – et enclins à un esprit de célébration parfois très symbolique et festif, à l’image des différentes installations présentées au cœur du célèbre festival américain Burning Man.

"Franchise Freedom", Burning Man, 2018 © Rahi Rezvani
"Ego", théâtre royal Carré, Amsterdam, Pays-Bas © Ossip van Duivenbode
"Franchise Freedom", Art Basel, Miami © Jon Ollwerther
"Franchise Freedom", Central Park, New York, Etats-Unis © Keenan Hock
"Social Sacrifice", Drone Stories x SKYMAGIC, Biennale de Venise, Italie, 2022 © Ossip van Duivenbode
"Tree of Ténéré", Burning Man 2017, Etats-Unis © Arjen Van Eijk
"Shy Society", palais Strozzi, Florence, Italie © Ela Bialkowska, OKNOstudio
"Franchise Freedom", Burning Man 2022, Etats-Unis © Arjen Van Eijk
"Fragile Future", Trapholt, Kolding, Danemark © Stjernegaard
"Franchise Freedom", Burning Man 2022, Etats-Unis © Arjen Van Eijk
"Shy Society", palais Strozzi, Florence, Italie © Ela Bialkowska, OKNOstudio

Retrouvez l'article complet dans le numéro 222 d'Intramuros, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.

Temps de lecture
19/12/2024
Dune, entre sable et volupté

Le designer Cherif Medjeber Dit dévoilait début décembre le fauteuil Dune, inspiré de différents voyages, et qui associe différentes techniques traditionnelles.

Inspiré de ses voyages à Barcelone, Fès et Rabat, le fauteuil Dune imaginé par le designer Cherif Medjeber Dit est fait en mortier d’Argile, s'inspirant notamment de techniques traditionnelles de poterie marocaine. Un fauteuil aux couleurs chaudes, qui se réfère au souffle du vent, à la chaleur du soleil et l’écoulement du sable. Plus qu’une simple pièce, ce fauteuil rappelle au designer des souvenirs d’enfance passés sur les plages d’Alger, à un moment où le design n’était pas encore une option, mais qui permet de lui rappeler que ce dernier a finalement toujours été présent dans sa vie.

Dune est disponible à la boutique Casanova, au 10 quai de la megisserie à Paris : https://www.casanovaparis.fr

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.