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Esprit de fin d’année
Sélection des produits « incontournables » de l’année écoulée, florilège de cadeaux plus ou moins à propos qui alourdissent nos sacs autant qu’ils allègent notre épargne, madeleines de Proust dupes et jaunies d’une lettre au Père Noël retournée avec la mention « NPAI », les marronniers de décembre squattent immanquablement les sommaires de la presse spécialisée.
Et si vous retrouverez, nul n’est parfait, une sélection de produits hautement hétérogène dans nos pages « Design 360 », « Intramuros » tâche ici d’écouter le son discret du temps faible avec un dossier « Spirit » s’intéressant au mobilier liturgique, à ses contraintes et vocations, à travers les créations de Ionna Vautrin et Guillaume Bardet pour le phœnix de Notre-Dame, celles de Constance Guisset à Saint-Eustache ou encore de Ronan Bouroullec à Saint-Michel de Brasparts. Mais aussi à des réalisations architecturales monothéistes ou laïques, dont la quête de sacralité dépasse le seul cadre du lieu de culte.
Mais rassurez-vous, si vous ne croyez pas plus en un ami omniscient, invisible et créateur de toute chose qu’en un grand architecte dessinant le beau universel et le juste usage absolu, le titre « Spirit » de notre couverture n’occupe que 32 pages.
Ce sera d’ailleurs à présent toujours le cas. Car une thématique, aussi riche soit-elle, ne saurait être déclinée sur tout un numéro, au risque de devoir sacrifier à notre exigence de l’amour des choses montrées le devoir de combler pour ne pas manquer.
En un temps où l’humanité fait le grand écart entre le trop et le trop peu de spiritualité, où certains luttent pour entacher tout bonheur de spontanéité, je ne peux que vous souhaiter les plus légères des fêtes de fin d’année.
Sommaire :
Design 360
Design Story
Mini Electric Feel
Le design polyglotte de Nicolas Verschaeve
Studio Cluzel/Pluchon : Esthétique de l’économie et de l’usage
Léa Mestres : La folie des grandeurs
L’écriture éclatante de Bina Baitel
Palm : L’invitation au voyage de Jean-Michel Wilmotte pour Parla
Servaire & Co : Le designer, la marque et le produit
Craig Green : L’agitateur du vestiaire classique.
Spirit
Toguna World : Forger de nouveaux imaginaires
Ronan Bouroullec à la chapelle Saint-Michel de Brasparts
Ionna Vautrin Une chaise en résonance avec Notre-Dame
Guillaume Bardet : Un mobilier liturgique immuable et intemporel
Constance Guisset Une question d’accueil
Galerie Philia Sacré et sacralité
Œcuménique L’architecture religieuse fait peau neuve
Le Portugal : Terre fertile du design
In Situ
Carita : Sobriété du luxe
Laurent Pisoni : Le sens de la sobriété
Jessica Mille : Sensibilité des lieux
Régis Botta : Petits (grands) espaces
In The Air
La spécialité du designer Sébastien Servaire ? Le monde des marques et le packaging de luxe. Un univers passionnant, dès lors qu’on le regarde sous l’angle du design. Entre business et culture, au sens le plus noble du terme, consommation et conservation, contenus et contenants assemblés, questionnés, réinventés, forgent des icônes qui appartiennent autant à notre mémoire collective qu’à demain.
Sébastien Servaire est designer industriel. Un designer industriel qui met son savoir-faire au service d’une industrie particulière. Une industrie de l’excellence. Une industrie du détail. Du sens aussi. Une industrie des icônes. Du rêve. Une industrie où s’entremêlent business et culture, tradition et modernité, simplicité et complexité, ultra hightech et artisanat parfois vernaculaire, mémoires individuelles et collectives, terroir et monde globalisé. Une industrie des paradoxes, parfois. Celle du luxe, de la beauté et des spiritueux. Et de son incarnation dans des produits exprimant un art de vivre particulier. Le packaging, dont on comprend, en faisant parler Sébastien Servaire de son métier, toute la complexité, la pluridisciplinarité, les aspérités, le nombre de registres avec lesquels il faut composer. « Le sujet, rappelle-t-il, c’est la marque et le produit. »
Depuis près de vingt ans – il fonde l’agence R’Pure en 2001, qui deviendra Servaire & Co en 2015 –, le designer s’immerge (avec passion, et c’est peu dire) dans des univers de marques, dont certaines font aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine collectif (Guerlain, Veuve Clicquot, Vuitton ou encore Moët & Chandon), les remue, les questionne. Y enquête aussi, à la manière d’un archéologue, étudiant leurs archives, en devenant parfois aussi la mémoire, pour raconter des histoires… avec des objets. La juste histoire. Presque comme un passeur. Un passeur créatif. Son métier, dit-il, consiste à « faire en sorte que les marques soient iconiques et mémorisables. Être capable de faire perdurer des icônes dans un monde où l’on surproduit ». Allier passé, présent et futur dans un monde en mutation permanente et face auquel se présentent des enjeux sans précédent. Sacré challenge. Et une question de design... Au sens le plus design de la discipline, si l’on peut dire : dessiner à dessein pour faire tenir ensemble et harmonieusement des paramètres complexes, et parfois hétérogènes. Faire perdurer le rêve et toute la beauté et la délicatesse qu’il tient en lui. En tout cas lui, c’est ainsi qu’il voit et fait les choses.
Pérenniser, enrichir
« Au début des années 2000, analyse le designer, tout était très tourné vers la communication visuelle et la publicité, l’objet était mis au second plan. La campagne était presque plus valorisée que l’objet lui-même. Je me suis toujours opposé à ça. J’ai toujours cru à la valeur narrative d’un objet, au pouvoir de sa charge émotionnelle. Lorsque l’histoire est claire et que l’objet est bien exécuté, il reste. » Consumérisme et obsolescence plus que programmée versus durabilité au sens le plus large du terme : la question se pose avec d’autant plus d’acuité dans cette industrie. Une industrie qui cherche et qui innove. Qui est à l’aube d’un changement de paradigme, de multiples manières. Très concrète d’abord : elle s’interroge sur les ressources, les matières premières mises en oeuvre, ses procédés de fabrication, allège les produits, intègre les notions de recyclage, de réutilisation. Du contenant comme du contenu. D’autant que, comme le souligne Sébastien Servaire, « la notion de terroir est centrale aujourd’hui, dans le domaine des vins et spiritueux mais aussi dans celui de la beauté ».
Et puis il y a évidemment la notion d’expérience. L’exclusivité passe par là. Par l’expérience des sens, par exemple. L’olfaction est un sujet central dans le monde du luxe actuel qui appelle de multiples réponses en termes de design. D’abord dans le dispositif qui le permet. L’agence a ainsi mis au point pour Vuitton un testeur permettant aux visiteurs de sentir exactement les notes composant un parfum sans être gênés par d’autres odeurs, ni que celles-ci se diffusent dans l’environnement immédiat. Sur le même thème mais dans un autre registre, le sablier conçu pour la marque Diptyque connecte deux flacons de parfum d’intérieur avec un système de diffusion. Ici, il s’agit de jouer tout en poésie sur l’écoulement d’un jus pour raconter une histoire du temps qui passe, et de la mémoire. L’expérience émotionnelle. La connexion avec un objet et ce qu’il contient. Sébastien Servaire va jusqu’à faire l’hypothèse suivante : quitter la possession pour aller vers l’expérience. Moins de matière, plus de sens. C’est peut-être bien cela, le designer, la marque et le produit… de demain.
Retrouvez cet article dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible dès maintenant.
Depuis plus de 10 ans, Mickael Bénichou à l'origine de Liberté Chaillot, redessine des boulangeries en apportant force et caractère au lieu. Pour sa neuvième création parisienne, il a collaboré avec l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps. Un projet à l'ambiance très italienne réalisé main dans la main.
Armée d’une vision architecturale forte - mêlant le traitement brut de la coque architecturale des lieux à la préciosité et à la noblesse des matériaux qui composent les agencements - Liberté écrit chaque magasin comme un chapitre de son histoire. Si chaque projet est différent, le quatre mains avec un architecte/designer différent est la règle d'or de Mickael Bénichou, fondateur de la marque. Après un premier concept confié pour son adresse de la rue des vinaigriers aux architectes Mur Mur, Liberté Chaillot a collaboré avec Le duo Jaune, Emmanuelle Simon ou encore Dorothée Meilichzon. Pour sa neuvième boulangerie à Paris, Liberté s’installe rue Chaillot, dans le 16è arrondissement, niché entre l’Alma et l’Etoile. Elle choisit, pour l’accompagner, l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps.
Passé sur les bancs de l’école Camondo, Jules Mesny-Deschamps fonde son agence sans attendre la fin de son cursus, et opère initialement dans la rénovation résidentielle. Un passage de 5 ans à la co-direction du magasin parisien Merci lui ouvrent l’univers du retail, et lui confèrent une vision certaine de l’expérience d’un lieu marchand. Rompu depuis lors à imaginer des lieux à l’image forte, Jules Mesny-Deschamps livre ici la plus “Italienne” des versions de Liberté. “Mickaël est venu me voir avec une idée très claire : exprimer tout le caractère patricien de ce quartier en rendant hommage aux boulangeries italiennes. Nous sommes naturellement allé chercher l’inspiration dans les bars milanais, les cafés Turinois, et tout l’imaginaire que déploie l’Italie des années 50/60.” explique-t-il.
Une évocation transalpine
Pour cette création, le Studio Mesny-Deschamps développe ainsi un vocabulaire de matières propres à l’élégance italienne. Le bois rouge au vernis brillant, poncé à l’eau et passé en 8 couches, comme la coque des Riva, nés sur le lac de Côme est souligné par le chrome qui en rappel l’accastillage. L’idée n’étant pas pour autant de donner dans le pastiche, c’est là que l’aspect cru de la coque tranche avec la citation, et rejoint l’histoire de la première Boulangerie Liberté. L’inox brut du comptoir contraste avec ce raffinement presque désuet et ramène l’esprit du lieu à notre époque. Le sol a été chiné dans le centre de la France. En céramique grise flammée, sa composition rappelle les pavés de l’avenue Marceau, voisine de la boulangerie. Sur les murs, a été appliqué un enduit, dont la texture rappelle la pâte pétrie dans le tour. Granuleuse, elle prend la couleur du mastic, et son application irrégulière marque les murs de cette matière “non raffinée” qui constitue une partie des codes des lieux Liberté. “Nous n’avons rien voulu cacher du laboratoire que nous avons installé juste derrière l’espace de vente, visible à travers les arches en bois vernis brillant . Nous n’avons masqué ni le tour, ni la façonneuse, et encore moins le fournil. C’est le cœur de la boulangerie, et l’essence même du lieu. Cette technique ajoute du sens, et contraste, Comme à l’habitude de la marque, avec l’apparente préciosité de l’écrin.”
Liberté célèbre donc ses dix ans en réaffirmant une fois encore sa vision architecturale forte, et enrichie de collaborations avec des créateurs qui embrassent cette vision, et écrivent chaque nouveau chapitre dans le respect du ton général : dans le respect de l’héritage de la boulangerie, sans oublier d’y adjoindre une certaine irrévérence comme gage de modernité.
Retrouvez notre article sur Liberté Turbigo par Jessica Mille dans Intramuros 218
Depuis 2020, le collectif Hall.Haus dépoussière les codes de la scène du design. Abdoulaye Niang, « le Nig », Sammy Bernoussi, « 340 », Teddy Sanches, « Tedicaps », et Zakari Boukhari, « Zakito », se sont rencontrés il y a dix ans et partagent des références qui font leur force. Du hip-hop au design, il n’y aurait presque qu’un pas avec les Hall.Haus… Explications.
Pourquoi avoir fondé ce collectif ?
Nous avons un fil rouge en commun : nos influences culturelles, que sont la dance, la musique et le design, nos cursus, et nous sommes tous originaires de la banlieue parisienne. Trois d’entre nous ont étudié à l’Ensci-Les Ateliers (Abdoulaye, Teddy et Sammy), quand Zakari se spécialisait dans les énergies renouvelables à l’Ensam. Nous sommes tous attirés par les mêmes intérêts : l’accessibilité et les allers-retours entre design et environnement, tout en étant influencés par le hip-hop.
Pourquoi ce nom de Hall.Haus ?
« Hall » désigne le hall d’immeuble, celui de la collectivité. « Haus » est un clin d’oeil au Bauhaus. La base de chacun de nos projets doit être comprise par tous. Nous avons tous des origines culturelles différentes, du Cap-Vert au Maroc, en passant par le Sénégal et l’Algérie, tout en étant imprégnés de culture française. Nos inspirations s’entrecroisent.
Quel est votre processus de création ?
Tout part d’une idée, d’un mot. Ces idées sont généralement des croisements entre nos origines africaines et le design. Et comme nous sommes quatre, les idées fusent autant que nos énergies ! La chaise Olympic Palabre est une assise typique de l’Afrique de l’Ouest, revisitée en mobilier urbain, en métal et en béton. Les matériaux sont choisis en fonction du processus de réalisation. Pour Adidas, nous avons travaillé sur une scénographie pour leur campagne « End Plastic Waste ». Nous avons proposé des objets tout en respectant l’image de la marque. Nous travaillons autant sur l’objet et la transmission, avec des ateliers, que sur l’expérience, avec des scénographies.
Quel est le lien entre le Bauhaus, le hip-hop et le design ?
Nous sommes très inspirés par l’univers du hip-hop, et c’est par cette porte que nous avons fait nos premiers pas dans le monde du design. Kanye West et Pharrell Williams ont mis un pied dedans par le biais de la mode et de l’objet. Et comme nous aimons le Bauhaus et le travail de Tadao Ando, nous nous imprégnons de toutes ces inspirations. Notre vocabulaire nous permet de travailler autant pour Theoreme Editions que pour Ikea ou Jacquemus, peut-être parce que nous parlons aussi à des personnes qui ne savent pas ce qu’est le design.
Quelle est la part de transmission dans votre pratique ?
La transmission passe par l’échange. Nous avons accompagné un atelier dans un lycée d’Asnières durant une semaine après que les élèves se sont déplacés à l’une de nos expos. On ne leur a pas expliqué ce qu’est le design, on leur a donné des clés à partir d’un mot. Les élèves sont devenus directeurs artistiques de leur création. Et ils nous ont expliqué le fonctionnement de leurs machines, que l’on découvrait.
Des projets ?
Toujours ! Nous travaillons autant ensemble que séparément. On n’a d’ailleurs pas peur de mettre l’un de nous en avant, et on s’épaule selon les projets. Pour la Paris Design Week de septembre, nous avons élaboré un projet avec Maison LBS, tandis qu'en octobre, nous avions eu carte blanche pour réinterpréter un mobilier des archives du Mobilier national pour l’exposition « Les Aliénés ».
Fondée en 2008, la marque Tikamoon crée des meubles en bois massif pensés pour durer. En septembre, une première boutique a ouvert à Paris, puis à Lille en novembre. Ambitieuse et soucieuse, l'entreprise aspire à proposer du mobilier durable dans le temps, en mettant l'accent sur la circularité.
Depuis ses débuts sur eBay en 2009, Tikamoon a bien évolué. Fondée en 2008 puis repris par Arnaud Vanpoperinghe en 2013, la marque œuvre pour continuer de se forger une identité forte basée sur la volonté de créer des meubles qui durent 100 ans. En démocratisant le mobilier en bois massif, l'entreprise souhaite surtout éduquer sa clientèle pour les inciter à acheter moins souvent. Leur ambition : faire durer le mobilier dans le temps, en s'axant notamment sur la transmission mais également sur la restauration de ses produits au sein de sa boutique circulaire.
Une boutique circulaire pour une seconde vie
À quelques kilomètres du siège de la marque, en banlieue lilloise, la boutique circulaire est chargée de récupèrer, restaurer et revendre des pièces abîmées pour leur offrir un nouveau souffle. Sous la gestion de Julien Dôle, responsable du pôle revalorisation, une équipe de trois ébénistes composée d'un formateur et de deux apprentis, travaille à la restauration de ce mobilier. À raison de deux semi-remorques livrées chaque semaine, les meubles sont d'abord triés en fonction de leurs besoins de réparation, puis répartis en trois catégories. À l'aide d'une "banque d'organes", qui désigne les restes de bois non utilisés récupérés sur d'autres meubles, les meubles sont ensuite restaurés, parfois même sublimés en de nouvelles pièces uniques. L'objectif final étant d'atteindre, à terme, le 0 % déchet bois.
Cette initiative écologique et circulaire permet ainsi de remettre de nombreux meubles sur le marché, mais à prix réduits. Au total, entre 1000 et 1500 meubles restaurés sont revendus tous les mois. En parallèle, la boutique collabore également avec des associations, telle qu'Emmaüs, pour laquelle Tikamoon offre une semi-remorque de meubles par mois.
Apprendre à mieux consommer son mobilier
Plus largement, Tikamoon souhaite faire évoluer les mentalités sur notre consommation de meubles. "Notre volonté n'est pas de faire acheter quatre buffets à un client mais qu'un seul buffet dure pour quatre clients" confie Arnaud Vanpoperinghe. À l'horizon 2030, la marque espère ouvrir plusieurs ateliers circulaires partout en France et même en Europe, afin de réduire au maximum ses déplacements et implanter des circuits de récupération locaux.
Deux boutiques à Paris et Lille
Après 15 ans passé sur internet, la marque a voulu aller à la rencontre de ses clients en ouvrant deux espaces physiques. "On a hésité pendant longtemps, mais pour asseoir notre marque, on avait besoin d'émerger différemment" continue Arnaud Vanpoperinghe. Les deux boutiques de Paris et Lille sont ainsi représentées par deux ambassadeurs, dont la mission principale est d'informer sur la marque et ses quelques 1200 références, faire passer son message et exprimer ses ambitions. Dans un futur proche, la marque vise une implantation en Europe, notamment en Allemagne et en Espagne.
Développé dans le but d'accompagner les architectes et prescripteurs dans l'élaboration de leurs futurs projets, le passeport environnemental Tarkett a une visée avant tout écologique. Explications.
Premier consommateur d'énergie, le secteur du bâtiment est en pleine transition. La recherche de matériaux durables dans le temps et surtout moins polluants sont de mise, afin de concevoir des projets plus respectueux de l'environnement. Dans cette dynamique, la marque française Tarkett, spécialisée dans les revêtements de sols, a mis en place un "passeport environnemental" relatif à chacun de ses produits. Une avancée qui a demandé un an de travail pour automatiser toutes les données des produits et ainsi obtenir des informations sur leur recyclabilité, leurs émissions de COV (composés organiques volatils) et de formaldéhyde, l'empreinte carbone totale des principaux produits, ainsi que leur contribution potentielle aux différentes certifications environnementales des bâtiments.
Un outil pour voir plus loin dans les projets
Ces données ainsi transmises aux clients, et consultables en quelques clics directement sur le site internet de la marque, permettent une meilleure visibilité des projets sur le long terme. "Il y a eu un réel travail sur le fond et sur la forme. Le résultat est tel que l'outil est suffisamment souple pour s'adapter pays par pays, selon les réglementations en vigueur ou les labels nécessaires" expliquait notamment Myriam Tryjefaczka, directrice développement durable et affaires publiques Tarkett. Plus largement, l'objectif de ce passeport environnemental est d'aider à la prise de décision et choix stratégiques plus durables et notamment obtenir des certifications spécifiques relatives aux bâtiments plus verts. Une initiative dans la lancée de la sélection circulaire Tarkett, lancée en 2021, dont les produits sont recyclables après utilisation, sans phtalates, et plus durables pour les individus et la planète.
Pour le projet de construction du village olympique situé à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis), l'architecte Anne Mie Depuydt s’est associé à la briqueterie Rairies Montrieux. Une collaboration d'envergure pour l'entreprise qui a innové pour répondre aux contraintes de ce projet ambitieux.
À l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, les chantiers sont nombreux en Île-de-France. Parmi les plus importants, la construction du village olympique, situé au Nord de la capitale, abritera 15 000 athlètes répartis sur un complexe de près de 52 hectares. Le plan masse dessiné par l'architecte Dominique Perrault dès 2015 comprend plusieurs secteurs parmi lesquels la zone D architecturée par Anne Mie Depuydt de l'agence parisienne UAPS. Diplômée de l'école Médicis, l'architecte flamande avait remporté le projet en 2019. Composée de 12 bâtiments de 21 mètres de côté, sa partie devrait recevoir 3 000 sportifs. Située en bord de Seine, cette parcelle n'est pas la plus grande, mais la plus vallonnée. Une particularité qui a permis à l'architecte de jouer sur les vues et les cadrages. « Vous savez, je ne suis pas française, alors moi les alignements ce n'est pas vraiment mon fort. J'ai préféré concevoir l'espace en quinconce pour offrir des perspectives et des vues différentes selon les espaces où vous vous trouvez. C'est également l'une des raisons pour lesquelles je travaille principalement avec des coupes, pour mieux comprendre l'espace, les dénivelées » précise-t-elle. Une singularité renforcée par la participation de Rairies Montrieux pour les façades de sept bâtiments.
Un partenariat de première importance pour Rairies Montrieux
Située en Maine-et-Loire, la briqueterie Rairies Montrieux est l'une des plus anciennes de France. Reconnue pour son savoir-faire, l'entreprise s'est imposée comme une évidence pour l'agence UAPS. « Je dois reconnaître que ça a été assez compliqué de convaincre les différents acteurs du projet de travailler avec Rairies Montrieux. Cependant, l'entreprise avait l'avantage de faire du sur-mesure et donc la capacité de s'adapter aux attentes que nous avions » reconnaît Anne Mie Depuydt. Dotée d'un laboratoire de recherche, l'entreprise a rapidement pu mettre au point des plaquettes singulières conçues spécialement pour ce projet. Triangulaires, convexes ou ondulées, elles ont été le résultat de nombreuses discussions et réflexions techniques, notamment concernant la finesse des produits, limités à 25 millimètres.
À la recherche technique, s'est aussi ajouté un cheminement colorimétrique. « Pour ce projet comme pour beaucoup d'autres, je suis parti d'un tableau abstrait, car mes façades devaient être porteuses d'une forme d'abstraction. Cette fois c'était le tableau Evidence de Philip Guston. J'ai aimé ses couleurs et pour déterminer celles que j'allais reprendre pour le projet, je me suis appuyé sur un ami peintre, Philippe Fangeaux, qui m'a aidé dans le choix des harmonies colorées. » Un processus que l'architecte, grande amatrice d'Art, réitère fréquemment. Ainsi, ce sont 500 000 plaquettes émaillées de rose, de bleu, de vert, de blanc ou encore d'orange qui ont étaient posées à la main sur 5 413m² de façades. « Ce projet nous a permis de diversifier nos produits mais également de faire valoir notre panel de compétences. Mais c'est avant tout une histoire humaine entre une agence d'architecture ambitieuse et une PME » souligne Olivier Laval, directeur commercial de la société.
Un projet architectural favorable à l'environnement
Pour ce projet, l'architecte a souhaité faire preuve « d'une ambition environnementale extrêmement élevée. » Une décision qui repose sur trois piliers : une minimisation du bilan carbone, un confort thermique et une place importante accordée à la biodiversité. « Concernant l'aspect purement architectural, nous avons édifié notre secteur sur un principe de poteaux-poutres et planchers bois. L'ensemble repose autour d'un noyau en béton. Nous aurions pu le réaliser en bois, mais pour répondre aux normes incendies, nous aurions dû le recouvrir de plâtre et l'empreinte devenait égale à celle du béton. » Une conception plus écologique qui a nécessité un véritable questionnement quant à la fixation des plaquettes sur des murs en bois. « Nous avons aussi pensé nos bâtiments selon des simulations climatiques de 2050, ce qui a permis d’induire la position exacte des constructions. À cela se sont ajoutés des systèmes d'aération par le sol permettant de bannir des systèmes polluants comme la climatisation. »
Au milieu de cet ensemble trône, un vaste jardin de 19 mètres de large sur plus d'une centaine de longueur. « Nous voulions accompagner ces constructions d'un projet paysager ambitieux. Nous avons donc réalisé un jardin agrémenté de 220 arbres plantés en pleine terre malgré sa surélévation de 9 mètres par rapport au bas du quartier. » Le résultat : un ensemble bioclimatique au centre duquel se trouve une oasis !
Un projet sur la durée
Réfléchi pour s'inscrire dans la durée, le projet a été conçu pour répondre aux besoins de futurs habitants ayant des profils différents. « Après les JO, les bâtiments accueilleront des étudiants, des familles propriétaires et des logements sociaux. Il était nécessaire de penser à l'héritage de ce quartier. » Dans cette optique, un double permis de construire a été déposé. « Le quartier ne changera pas, seulement les intérieurs. Nous avons à l'heure actuelle des cloisons provisoires qui seront abattues à la fin de l'été 2024 pour proposer des logements plus agréables. » Une perspective et un engagement sur le long terme pour ce chantier dont la livraison est prévue fin décembre.
La maison de couture RIVES à l’origine de pièces élégantes et minimalistes a sorti en septembre sa quatrième collection. L’occasion de revenir avec Sylvain Fischmann, sur sa vision du tailoring.
La maison fondée à Paris mais également présente à Bordeaux, manie avec habileté l'art d'un tailoring contemporain et haut de gamme depuis maintenant 8 ans. « C’est la rencontre avec Antoine Salmon-Peugnet qui m’a donné l’idée de créer RIVES » explique le cocréateur, Sylvain Fischmann. Souhaitant s'affranchir de l'image traditionnelle du costume et de ses codes, le styliste qui n'a « pas mis les pieds dans un magasin de mode, si ce n'est pour des sneakers, depuis la création de la marque », présente un vestiaire chic se voulant multi-occasionnel. Une vision qui a germé dans l'esprit du couturier ayant « grandi avec l’idée que pour être musicien, il fallait être Bowie et Jean-Paul Gaultier pour devenir créateur de mode. Ce postulat d’exigence m’a fait prendre des détours malgré ma passion absolue pour cette dernière. » Désormais riche de 4 collections auxquelles viennent s'ajouter quelques capsules, Sylvain Fischmann et Antoine Salmon-Peugnet ont aujourd'hui réussi à inscrire Rives, tailleur parisien, dans le paysage mode de la capitale.
Tout part de la silhouette
« Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti quand j’ai découvert la silhouette de Luke Skywalker, d’Albator, de Clint Eastwood. » L'essence même de Rives c'est justement cela : casser les codes pour mettre à l'honneur la silhouette par une simplification du vêtement lui-même. Selon Sylvain Fischmann « les personnes n'ont plus envie d'être engoncées et serrées. L'évolution vers plus d'aisance, en marche depuis une quinzaine d’années, s'est accélérée avec le confinement. Celles qui portaient déjà ce type de vêtements avant désirent continuer mais de manière différente. » Une vision qui justifie également pour le créateur l'intérêt de jouer sur la déstructuration de ses pièces. Un vecteur d'inattendu également moteur pour la marque qui accorde une attention toute particulière aux détails des coupes mais également des matières.
Un point particulièrement important dans la mesure où la marque se positionne en marge de la saisonnalité habituelle pour proposer des collections thématiques : Business and casual pour le vestiaire du quotidien, plus ou moins formel ; et Mariage, pour accompagner les futurs mariés dans la création de tenues uniques. « Le costume de mariage, trop longtemps, a été perçu comme l’enfant honteux de la mode. J’y vois au contraire une occasion de s’exprimer plus librement et d’explorer des pièces, des couleurs, des styles difficiles à porter au quotidien. Le smoking et ses dérivés en sont un bon exemple », nous raconte Sylvain Fischmann.
Faire fi du superflu
Sortie en septembre, la collection 04 joue avec assurance la carte du « preppy ». Des touches de rouge et de vert viennent rehausser les coupes les plus épurées, et un subtil camaïeu de beiges vient se proposer comme une alternative aux plus traditionnels pantalons gris. Le tout sur fond d'une bibliothèque dont la composition très cinématographique évoque avec style l'esprit huppé et raffiné des années 50. Pour autant, si la marque pioche dans le siècle passé, elle conserve très nettement son ADN en faisant fi du superflu. « Être minimaliste ne veut pas dire être chiant et brutaliste » souligne Sylvain Fischmann, précisant « enlever ce qui n'est pas fonctionnel ou nécessaire comme les boutonnières ou encore les passants de ceintures. » Une vision qui permet à la marque de ne pas sombrer dans une esthétique « BCBG » au profit d'une identité plus intemporelle et d'une liberté créative ou déstructuration et dépareillement sont maîtres mots.
« Le preppy a fait son apparition dans le vestiaire masculin il y a très longtemps, mais il n'en est jamais ressorti » analyse le styliste. « Cependant, notre garde-robe est également remplie d'éléments plus “sports”. Nous avions donc le souhait de grossir ce trait. » Un pari osé, mais réussi avec, entre autres, la création d'un modèle type bomber aux manches tailleurs offrant une touche sportwear dans un univers raffiné. Une collection à l'ADN résolument RIVES dont le pas en arrière offre un bel hommage à l'univers sartorial.
RIVES
23 rue Pasquier Paris 8ème
Depuis septembre 2023, le cuisiniste allemand Bora à ouvert au public les portes de son nouveau bâtiment de Herford, en Allemagne. Un lieu architecturalement innovant et en phase avec les valeurs de la marque.
Pour abriter son nouveau showroom de Herford, l'équipementier de cuisine haut de gamme Bora a fait appel à l'architecte Peter Lorenz. Une collaboration qui a abouti à un bâtiment d'environ 2000m² qui accueille le magasin de la marque, une cuisine d'exposition, un restaurant et des surfaces dédiées aux partenaires. Ouvert au public en septembre 2023, l'édifice de deux niveaux structurellement surprenant, reflète la philosophie novatrice de Bora. Fondée en 2007, la marque qui emploie désormais 500 collaborateurs à travers le monde, a reçu plusieurs prix d'innovations parmi lesquels le Red Dot Awards, le German Design Awards, ou l’Iconic Awards.
Une architecture à la limite de l'impossible
Haut de 13,5 mètres et long d'une centaine, le bâtiment se différencie en tout point des constructions industrielles classiques. Construit sur des pilotis dégageant un parking couvert de 80 places, le bloc habitable de 10 mètres de haut semble déformé. La structure en acier en forme de losange aux coins arrondis est entièrement vitrée sur ces deux extrémités. Autour, l'enveloppe métallique perforée du bâtiment se déploie ponctuée de grands panneaux de verre coloré. Un design qui laisse passer la lumière et offre à l'ensemble un aspect futuriste.
Mais c'est véritablement la façade sud surplombant la voie rapide qui a représenté un défi technique. Désirant apporter du dynamisme à la structure, l'architecte à réalisé une paroi inclinée à 42°. Cette forme particulière aux nombreuses contraintes techniques peut se déformer jusqu'à 13 centimètres pour éviter une rupture. Un défi pour l'architecte Peter Lorenz, à l'origine d'autres sites de la marque, que rien ne « motive plus que l'opportunité de sortir de l'architecture de routine pour réaliser des solutions d'exception ».
Un édifice bien dans son époque
A l'intérieur, la structure du bâtiment est apparente. Visibles, les poutres répondent au principe d'architecture du créateur et au désir de la marque de mettre en avant l'aspect technique, en accord avec la philosophie des produits Bora. Outre l'aspect structurel, l'enveloppe du bâtiment et son inclinaison permettent une communication visuelle entre les personnes situées de chaque côté des fenêtres. Quant à la lumière, elle est accrue par un toit vitré composé de deux éléments de 63m² chacun surplombant les espaces lounge et restauration. Cette infrastructure « cabriolet » peut également s'ouvrir, conférant au lieu une atmosphère unique, sans trop de nuisances sonores dues à la voie rapide. « Il n'y a pas de toit de verre coulissant plus grand en Allemagne » affirme l'architecte pour qui « la mise en œuvre a été un véritable défi [...] et constitue l’une des raisons pour lesquelles ce projet a été si exigeant. »
Mais la construction prend également en compte les critères environnementaux, difficilement dissociables d'un tel projet. La surface restante sur le toit est entièrement recouverte de panneaux solaires alimentant le bâtiment en énergie. Quant à la consommation thermique, elle est prise en charge par un système de géothermie constitué de 20 sondes s'enfonçant à 130 mètres de profondeur. L'eau peut ensuite être stockée dans une cuve de 200 litres qui assure l'autonomie du bâtiment en période hivernale.
« Ravissez-moi avec une proposition unique au monde. »
Innovant de par son architecture et les prouesses qui lui ont permis de sortir de terre, ce bâtiment s'affiche comme le dernier fleuron de la marque. Avec sa conception durable implantée dans un parc, son confort intérieur et sa localisation surplombant un axe de circulation important, Bora inscrit ce projet comme un véritable porte-étendard de sa philosophie. Le fondateur de l'entreprise Willi Bruckbauer avait dit à l'architecte : « Ravissez-moi avec une proposition unique au monde. » C'est désormais chose faite par un savant mélange de technique et avant-gardisme.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
L'équipementier de cuisine haut-de-gamme, Gaggenau, sera présent pour la première fois à EspritMeuble. L'occasion pour la marque de développer le marché français en faisant valoir ses qualités d'accompagnement selon Sarah Zerbib.
Nouvelle recrue d’EspritCuisine, Gaggenau sera présent pour la première fois sur le salon parisien. « Nous souhaitions y être présents pour exposer notre offre et notamment présenter à la distribution The Essential Induction avant sa commercialisation. » explique Sarah Zerbib, directrice commerciale et marketing de la marque. Ce nouveau modèle de table de cuisson à induction a été conçu pour être dissimulée sous le plan de travail et donc être totalement invisible. Une innovation technique que la marque souhaite mettre en avant. « Par ailleurs, notre présence sur EspritContract sera complémentaire. Nous souhaitons développer notre marché dans le domaine de l'immobilier en faisant par exemple installer nos équipements dans des appartements en construction. » Une double présence dans l'optique de bâtir des ponts aboutissant à de nouvelles collaborations.
« Une clientèle assez complexe à toucher »
L'équipementier de luxe vise aujourd'hui une ouverture de son marché « business project » basé principalement aujourd’hui à Monaco, des chalets en montagne et à Paris. « Cette cible est assez complexe à toucher puisqu'il s'agit d'un marché de niche et exclusif. Notre développement est donc partiellement lié à celui de l'immobilier. Mais si les indicateurs étaient au vert il y a quelques mois, nous remarquons désormais un ralentissement, y compris au niveau européen. Il faut donc que nous investissions maintenant si nous voulons récupérer la part de marché espérée. » Cependant, la perspective à moyen terme d'un programme de grande rénovation des immeubles de standing parisiens, pourrait représenter un accélérateur de développement. « Pour le moment, la rénovation occupe une part minime de nos chantiers notamment parce que l'électroménager haut de gamme est peu développé en France par rapport à la Suisse ou au Royaume-Uni. Or cela représente une véritable valorisation patrimoniale qu'il convient de prendre en compte. » Une vision que la marque souhaite entre autre inscrire dans des projets contract avec, à très court terme, l'objectif de 10% du chiffre d'affaires global dédié à ce secteur.
Une qualité de service à toutes les étapes du projet
La marque réputée pour la haute qualité de ses équipements mais aussi de son accompagnement, a mis en place une équipe offrant un support technique et logistique sur toute la durée du projet. « Cela nous paraissait important, car il s'agit d'une marque à forte valeur et avec des instruments complexes. À ce titre, nous avons développé un ensemble de services répondant aux besoins du client, aussi bien pendant la prise de commande, le suivi de livraison ou encore le service après-vente. » Une offre qui s'inscrit dans la durée de chaque projet au point de permettre au client d'avoir un interlocuteur pour appréhender ses instruments de manière optimale. « A nos yeux, les infrastructures Gaggenau ne sont pas faites pour une cuisine au plus juste, mais comme un vecteur de valorisation patrimoniale. » Des outils au service du design et de l'exigence très haute-de-gamme.
En collaboration avec la marque de matériaux FENIX, la marque de mobilier design Mara s'est exposée à Milan courant octobre. L'occasion de mettre en avant des créations colorées et innovantes.
Associer deux acteurs de la recherche et de l'innovation au service du design. Tel était le projet du showroom « Mara Design Landscape » proposé à Milan du 4 au 25 octobre dernier. La marque italienne, spécialiste du mobilier design y proposait un parcours immersif en collaboration avec la gamme de matériaux innovants FENIX.
Au travers de quatre espaces oscillants entre l'univers de la maison et celui du bureau, les deux marques faisaient la part belle au confort et au plaisir esthétique. La zone de travail fonctionnelle faisait écho à l'espace de réunion qui mettait en avant l'ergonomie de son design. Quant à l'espace de vie et l'espace lounge, l'idée était de créer des atmosphères inspirant la convivialité et invitant à la relaxation dans un univers de créations ludiques et contemporaines.
L'innovation technique au service de l'esthétique
Le mobilier coloré, contrasté ou ton sur ton, mettait en valeur les résines opaques et innovantes FENIX créées par Arpa Industriale pour la décoration d'intérieur. Leur conception à base de résines acryliques offre un résultat mat, souple au toucher et anti-traces de doigts. Une innovation technique récompensée par plusieurs prix, dont la mention d'honneur du Compasso d'Oro. Quant à sa singularité visuelle, elle faisait écho à la scénographie végétale signée HW Style. Une nature omniprésente dans le showroom, rappelant la nécessité d'un peu de verdure dans nos espaces de vie techniques, mais avant tout sensoriels.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
Maxime Benoit, Grégoire Benoit et Xavier O’Quin fondent Edgar Suites en 2016. Leur objectif : proposer des appartements design et fonctionnels, adaptés à tous les usages. Des espaces aménagés sur mesure, dont certains avec des architectes et designers reconnus, pour offrir une expérience client comme aucune autre.
L’histoire d’Edgar Suites commence en 2016 lorsque Maxime et Grégoire Benoit rencontrent Xavier O’Quin. À l’époque, les deux frères sont exploitants de conciergerie sur Airbnb tandis que Xavier est gérant d’une entreprise concurrente dans le même secteur. Ils décident alors de s’associer pour imaginer un nouveau concept d’appart-hôtel haut de gamme. Aujourd’hui, Edgar Suites est présent dans 10 villes de France avec 200 appartements d’ores et déjà disponibles et 300 autres livrés d’ici 2025. « La feuille de route qu’on avait en lançant le projet, c’était 700 appartements. On est à 500, donc l’objectif est quasiment atteint, mais il y a de fortes chances qu’on aille encore plus loin » confie Maxime Benoit.
Une offre de services sur mesure
Pour assurer un taux d’occupation quasi-permanent, -93 % en moyenne-, les équipes d’Edgar Suites mettent les petits plats dans les grands. Échange avec le client dès sa réservation avec des rappels à J-7, J+1 et J-1, offre de voiturier, réservations d’activités en amont du séjour… Rien n’est laissé au hasard, car chez Edgar Suites, le service fait partie intégrante de l’expérience. « Chaque client qui rentre dans un appartement a accès à des offres cohérentes avec la ville, le quartier dans lequel il se trouve. On fait un gros travail sur la signalétique pour permettre aux clients d’être autonomes » ajoute Maxime Benoit. Chaque appartement a une superficie moyenne de 50m2 et peut accueillir 2 à 6 personnes. Pour le petit déjeuner, une offre spécifique en collaboration avec une boulangerie ou une brasserie à quelques pas est systématiquement proposée.
Une importance donnée au design et à l’aménagement des espaces
Avec une clientèle majoritairement familiale et professionnelle, l’objectif initial était de pouvoir proposer des appartements hybrides qui correspondraient à tout type de client. « Dès la conception des plans, on réfléchit à des lieux qui soient simples d’utilisation et adaptés à tous les usages. On propose ainsi des télévisions équipées de caméra pour les personnes qui ont des rendez-vous professionnels, mais dans le même temps, tous les écrans offrent l’accès aux différentes plateformes de vidéos à la demande » continue Maxime Benoit. Plus que l’aspect technique, l’aménagement et le design de ces lieux est un élément indispensable. « La déco est évidemment un sujet important. Pour chaque nouvel immeuble ou nouvel appartement, on part d’une page blanche. On essaye vraiment de se différencier sur cet aspect, en créant des lieux comme à la maison. »
Dans les intérieurs Edgar Suites, 30 % du mobilier est chiné, les œuvres d’art accrochées au mur sont réalisées en partenariat avec des artistes locaux, tandis que certaines pièces spécifiques sont dessinées sur mesure par les équipes. Pour certains projets spécifiques, les équipes d’Edgar Suites n’ont pas hésité à faire appel à des studios d’architecture ou de design, permettant des collaborations avec le Studio Briand & Berthereau, LAM studio, Batik Studio ou encore l’architecte Bernard Dubois.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
Flos accroît le développement de son activité CHR sur le territoire sous l’impulsion de Jason Brackenbury, son Président France.
Philippe Starck, les frères Bouroullec, Jasper Morrison, on ne compte plus les designers majeurs édités par la marque italienne. « Au départ, Flos a commencé avec des produits décoratifs, c'est-à-dire des produits domestiques. Cela a évolué, mais aujourd'hui encore, il s'agit de la partie la plus connue et celle sur laquelle il est le plus simple de communiquer. » décrit Jason Brackenbury, président de Flos France. Une part de marché qui représente la moitié du chiffre d'affaires global de l'entreprise. « La France est une sorte de microcosme qui reflète de manière équilibrée la tendance mondiale. À mon arrivée dans l'entreprise il y a une douzaine d'années, nous ne faisions que 15 à 20% de projets contract dans le pays et le reste était du retail. Désormais, c'est équilibré. » Mais Flos se retrouve dans un moment charnière. « Nous avons beaucoup de projets en rapport avec les Jeux olympiques notamment avec les restaurants et les hôtels. Cependant, hormis la conjoncture géopolitique qui impacte les investissements, il y a aussi l'arrivée de jeunes entreprises sur le marché qui offrent des produits abordables. Nous allons donc continuer à vendre nos pièces iconiques sans problème, mais face à ce renouveau, c'est la part de projets contract qui devrait majoritairement augmenter notre chiffre d'affaires. »
Le luminaire au cœur de la conception
« Lorsqu'un architecte vient vers nous pour mettre en place une suspension dans un projet, il prend généralement nos produits architecturaux et les éléments décoratifs. Donc nos objets sont souvent des produits d'appels pour des chantiers plus vastes » analyse Jason Brackenbury. Une situation possible grâce à l'équipe de Flos pour qui quatre architectes travaillent à plein temps sur les projets. Mais c'est avant tout le bureau d'étude composé de 2 ingénieurs d'éclairage, d'une architecte créatrice et de plusieurs éclairagistes, qui permet à l'entreprise de s'engager sur des travaux considérables. Pourtant, « il y a encore 10 ans, c'était mal vu qu'un fabricant ait un bureau d'étude car on vous disait que c'était prendre le travail des autres. Mais le monde a changé et cela permet d'apporter un côté très technique aux réalisations. C'est aussi une manière de renforcer notre capacité de fabrication et notre compétitivité ». Une situation qui a permis à la marque de réaliser de petites pièces techniques permettant par exemple la création d'un luminaire sur-mesure d'une vingtaine de mètres de hauteur réalisé en verre vénitien.
Des contraintes à l'origine du design
Le positionnement de la marque à la genèse des projets lui permet de diversifier ses secteurs d'activités. D'abord connue pour ses produits vendus aux particuliers, elle gagne également du terrain auprès des entreprises. « Nous fournissons désormais de plus en plus de produits BtoB décoratifs pour les entreprises. » Un phénomène nouveau dans le monde du meuble mais qui fait écho à un virage plus général. Les assises vendues dans les bureaux ressemblent de plus en plus à des fauteuils et des canapés pour répondre à une atmosphère de travail moins formelle et dans laquelle le salarié évolue. Résultat, « nous sommes souvent impliqués dans des parties communes comme les entrées ou les derniers étages. Quant aux produits que l'on vend, on ne sait pas toujours où ils vont se retrouver dans le bâtiment ». Une orientation bien différente de celle présente dans les palaces pour lesquels Flos a travaillé. « Nous venons de refaire l'extension de l'hôtel Costes et dans ce type de projet, l'idée est de parfaitement adapter le luminaire à l'architecture. Il y a donc une logique et un besoin de se réinventer avec précision pour que le résultat impacte le client. » Deux univers dans lesquels Flos répond aux contraintes techniques par l'ingénierie, et offre à l'espace une solution design.
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La modification des habitudes de travail due à la crise covid a poussé les entreprises à se réorganiser. Pour rester attractifs, les bureaux se sont métamorphosés et les espaces secondaires se sont « réenchantés ». Une évolution constatée par Paul Silvera.
Les années 2020 et 2021 ont profondément modifié notre rapport au travail et particulièrement aux espaces professionnels. Selon Paul Silvera, fondateur de la marque éponyme « on ne reviendra plus jamais en arrière avec l'ensemble des salariés dans des bureaux. Mais la société se dirige vers un équilibre entre le télétravail et le présentiel. » Cette réalité a permis l'explosion des espaces de co-working et la démocratisation de nouvelles configurations comme le flex-office. « Ce nouveau modèle permet à certains domaines comme la tech ou les métiers de la création, une plus grande efficacité par l'agencement très libre des espaces de travail. Mais il y a également une dimension économique puisque le télétravail permet de réduire d'un tiers les surfaces de bureaux ». Un changement largement perçu par Silvera qui, depuis 1990, aménage majoritairement des bureaux et sièges sociaux notamment par des solutions contract. Une branche qui représente 60 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise et mobilise une quinzaine de personnes.
Une reconsidération globale des bureaux
Les derniers projets de Silvera pour Pernod-Ricard, Sanofi, Doctolib ou encore Leboncoin, témoignent de l'importance pour le domaine privé de repenser ses espaces de travail. Mais des projets à gros budget auprès des ministères ou du domaine public, montrent également une envie plus large de faire revenir les travailleurs en réenchantant les lieux. « Avant le covid déjà, une volonté de gommer les frontières entre la maison et l'entreprise se faisait sentir car ces dernières cherchaient plus de chaleurs et un esprit cocooning ». Preuve de ce renouveau, les projets concernant des firmes reprennent les codes de l'hôtellerie, second secteur d'activité de Silvera. « Les halls des sièges sociaux ressemblent maintenant à des accueils d'hébergement haut de gamme, et des espaces comme les cafétérias deviennent de véritables lieux de rencontre et d'échange. Si ces dernières sont mal pensées, cela peut même avoir un effet sur l'entreprise. » analyse le directeur. Un changement de paradigme en France mais aussi à l'étranger.
Un avenir équilibré et bénéfique
« Malgré le boom post-covid, je suis confiant pour les trois années à venir car toutes les entreprises se questionnent et réfléchissent à leurs aménagements. » Une continuité des commandes qui s'explique aussi par la maîtrise de Silvera dans les projets relatifs
« aux zones de détente, de coworking, et même au monde complémentaire des cabines acoustiques qui est devenu un secteur en lui-même particulièrement important. » Cette gestion globale et l'imagination du groupe constituent un avantage sur les marques concurrentes. « Chez Silvera, nous travaillons avec des architectes qui peuvent piocher dans une vingtaine ou une trentaine de marques pour un projet, là où ces dernières se contenteront souvent d'une gamme particulière. »
Mais au-delà de l'aspect créatif, Silvera bénéficie également d'un noyau pluridisciplinaire. « L'avantage que nous avons, ce sont nos multiples secteurs. Quand le contract s'écrase avec le covid par exemple, l'habitat nous permet de nous maintenir à flot, et vis-versa. De ce point de vue, le secteur de l'ameublement est donc encore assez privilégié. » Une situation d'autant plus réjouissante que le monde de l'hôtellerie profite actuellement d'un véritable dynamisme assurant de nombreux projets contract au groupe dans les mois à venir.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
Spécialisée dans l’aménagement d’espaces de travail, l’entreprise Morning compte près de 100 000 m2 de bureaux répartis en Ile-de-France. En plus du coworking, l’entreprise propose une offre d’aménagement sur mesure à une clientèle externe. Explications auprès d’Aude Valtier, cheffe de projet grands comptes et d’Agathe Fouache, responsable communication chez Morning.
Fondé en 2014, Morning propose des espaces de travail partagés et regroupe aujourd’hui plus de 40 espaces à Paris et première couronne. En parallèle, l’entreprise a développé ses compétences d’aménagements de bureaux, d’abord au sein de ses espaces, puis en le proposant à une clientèle externe. Grâce à une équipe interne de 80 personnes composée d’architectes, designers, ébénistes, conducteur de travaux et autres professions du secteur, Morning propose aujourd’hui des projets d’aménagement adaptés à chacun de ses clients. « On travaille sur des projets de toute taille, en allant de l’élaboration des plans en passant par une partie conseil pour adapter les bureaux de chacun de nos clients à leurs usages » explique Agathe Fouache.
Intégrer les collaborateurs au maximum
Pour imaginer ses espaces de bureaux d’une part, mais plus spécifiquement ceux de ses clients en « marque blanche », les équipes Morning mettent l’accent au maximum sur la participation des collaborateurs à l’élaboration de ces espaces. « On souhaite intégrer les collaborateurs dans la réflexion en mode design thinking car on part du principe que c’est le collaborateur qui a la connaissance de ses besoins et usages dans son entreprise » confie Aude Valtier. Plus globalement, les espaces Morning agissent en tant « qu’espace d’innovation » pour tester de nouvelles pratiques ou équipements, notamment leur gamme de mobilier dédiée.
Une gamme de mobilier signée Morning
En collaboration avec l’équipe designers intégrée, une gamme de mobilier a été progressivement développée. « Nous avons commencé à imaginer notre propre gamme de mobilier afin de meubler nos propres espaces dans un premier temps. On ne trouvait pas de bureaux de bonne qualité à un prix compétitif sur le marché, on les a donc imaginé nous-même » continue Aude Valtier avant d’ajouter : « Nous avons pu penser une version qui soit à la fois robuste et éco-conçue puisque nous avions gagné un appel à projet auprès de l’ADEME afin de pouvoir travailler sur l’analyse du cycle de vie de ce modèle » La gamme s’est ensuite progressivement agrandie avec un meuble casier, une table de salle de réunion et une lampe. Des produits qui sont bien évidemment proposés aux clients externes pour leur projets et que Morning souhaite continuer à élargir au maximum.
Réunissant la technologie et la durabilité dans un prisme créatif, la Dubaï design week s'est tenue du 7 au 12 novembre. L'occasion de promouvoir le design et les savoir-faire du monde arabe réunis sous les palmiers du d3 et les projecteurs du Downtown design.
En plein cœur du désert s'est tenue la neuvième édition de la Design week de Dubaï. Un festival de 5 jours ou se sont côtoyés le design, la mode, l'architecture et l'art au travers d'installations diverses, mais toujours innovantes. Pour Natasha Carella, directrice de la programmation de l'événement: "Notre objectif est de favoriser le dialogue autour de la durabilité grâce à des initiatives engageantes et stimulantes, et d'attirer l'attention sur la manière dont les différentes pratiques peuvent converger vers la durabilité". Un défi plus qu'une thématique, pour cette ville sous le feu des projecteurs.
d3 et Downtown design : effervescence créative
Au cœur de la ville se trouve le Dubaï Design District, nom de code : d3, ou se déploient plus d'une vingtaine d'infrastructures extérieures. Ce quartier d'affaire, véritable hub d'initiatives, a été conçu comme un écosystème pluridisciplinaire favorisant l'alliance entre traditions et modernités. Microcosme ultradynamique souhaitant offrir la possibilité d'un monde différent, comprenez plus technologique, le d3 est un rendez-vous incontournable. Que voussoyez entrepreneur, créatif sans limite ou simple visiteur, ce carrefour créatif et stratégiquement placé en plein cœur de la ville, s'inscrit comme le prémisse du futur urbain. Un centre névralgique auquel vient s'ajouter le second hémisphère de cette grande réunion : le Downtown design. Dans cette partie semblable à un salon international, les grandes marques exposent leurs dernières collections tandis que des créateurs indépendants font valoir leurs ingénieuses conceptions. À l'univers de l'industrie répond celui des nouvelles technologies mais aussi de la chimie ou de l'artisanat. Un agglomérat de disciplines ou l'innovation omniprésente se veut gage de perspectives futures.
Le design par-delà l'objet
L'événement attire des visiteurs du monde entier, est cette année doublement axé sur la modernisation des savoir-faire ancestraux et la thématique environnementale. Deux principes que la design week fait converger dans les activités parallèles qui rythment cette semaine. Lors de conférences, les visiteurs, néophyte ou initié, ont peuvent cerner les enjeux du design face aux défis à venir et matérialiser ladite notion lors d'ateliers pratiques. Pendant ce temps au d3, le « marketplace »et les nombreux pop-ups store font la part belle au design régional. Selon le directeur général du secteur des arts et de la littérature à Dubaï, c'est dans cet écosystème, souhaitant« favoriser la croissance de l'économie créative et consolider la position de Dubaï en tant que centre mondial »,que l'événement se tient. Entre remises de prix faisant valoir des pratiques durables, et partenariats avec des instituts comme le Royal College of Art de Londres ou le MIT, l'oasis au milieu du désert, brille une fois de plus sur la scène internationale.