Paris Design Week : « Vivement Demain ! », une jeunesse créative pleine de promesses en Sorbonne

Paris Design Week : « Vivement Demain ! », une jeunesse créative pleine de promesses en Sorbonne

Vivement demain !, c’est déjà aujourd’hui avec les jeunes diplômés des écoles du Campus Métiers d‘Art & Design! Dans le cadre de la Paris Design Week et le splendide écrin historique de la Sorbonne, rue des Ecoles, l’exposition qui a mis à l’honneur les travaux de 8 écoles supérieures et 14 établissements métiers d’art réputés, a présenté des créations traitant de sujets dont les jeunes pousses se font les meilleurs ambassadeurs. Des projets pluriels dans leurs formes et matières, qui parlent de questions environnementales – éthique,  recyclage, préservation de l’environnement – mais aussi d’identité, d’intimité, du mieux vivre, pour certains aux savoir-faire à la fois respectueux des techniques traditionnelles et innovants. Focus subjectif et parcellaire sur 14 d’entre eux.


École Estienne, Projet « Kleenex 2021 », Nouvelles valeurs, nouvelle couleur

Romane Dède, Loraine Boudon, Morgan Gomez et Lea Jéquier ont conçu un projet fictionnel  et global pour Kleenex, marque pionnière du mouchoir jetable, à travers la création d’un mouchoir non blanchi par le chlore, 100% biodégradable, doté d’un packaging parsemé de graines à planter. Dérivées de chutes de bois coupé, ses couleur et texture délestent l’objet de son image négative de « déchet ». Après la révolution hygiénique, place à la révolution écologique, et festive, à travers la « fête du moins », valorisant l’économie circulaire, dont cet objet « non-blanc » fait partie.

Lycée Octave Feuillet, Noémie Crosetti, chapeau

Le thème académique « mode et identité » imposé par l’école en Cap chapelier modiste impliquait de travailler sur le canotier, ce couvre-chef intemporel, réputé et très français. La pièce de la jeune élève Noémie Crosetti est à la fois esthétique et délicate, par l’usage du velours noir rebrodé de perles, comme elle témoigne du potentiel recyclable des objets du quotidien, par l’utilisation d’un set de table en fibre, pour ses bords.

Lycée Octave Feuillet, Daphné Cordesse, chapeau

Toujours dans la salle des Autorités de la Sorbonne où sont présentés des chefs-d’œuvre des Métiers d’Art, Daphné Cordesse, jeune apprentie plumassière au Lycée Octave Feuillet a imaginé un chapeau étrangement inspiré d‘une parure indienne en plumes de chef d’Amérique du Sud. Toutefois, elle y a ajouté une autre influence, celle du tartan, tissu d’origine celte, par le prisme de la broderie et des couleurs. Effet d’impression garanti.

Lycée Lucas de Nehou/ Ecole du verre, du cristal & du vitrail/Lycée Hector Guimard, Art de la pierre

Les nombreux CAP Arts et techniques du verre du Lycée Lucas de Nahou forment les jeunes artisans à l’excellence des savoir-faire dans ces domaines. En partenariat avec le Lycée Hector Guimard, certains élèves travaillent la peinture sur verre en lien, comme ici, avec le fenestrage de la cathédrale de chartre, réalisé par le tailleur de pierre François Tricoire. On note l’habileté à sortir des carcans de la restauration, à travers une peinture géométrique et minimaliste en regard de l’architecture gothique.

Lycée Lucas de Nehou, Ypeng Xin, Lampe à décor de hiboux

Ce jeune élève du CAP Arts et technique du verre, option décorateur sur verre, traite l’image du hibou sur verre plat, en utilisant la technique du sablage du verre. Même si l’excellence des finitions n’est pas encore atteinte, on remarque une grande maîtrise du procédé pour ce niveau. En outre, l’image animalière   prend une envergure supplémentaire par l’effet de la lumière sur le verre.

ENSCI les Ateliers, Martin Tiessé, « Pignon sur rue »

Martin Tiessé est un jeune créateur visionnaire. « Pignon sur rue »  s’intéresse « aux enjeux liés à la relocalisation d’une production pas chère et de proximité ». Son projet d’objets réalisés par moulage sous vide et systèmes d’assemblage questionne, entre autres, les procédés de fabrication mais aussi d’organisation du travail.

Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Carla Genty, « Précieuse matière », diplôme architecture d'intérieur

« Précieuse matière » est un projet global, voire total et sensible, autour du lin, qui réinvestit un domaine agricole de cultivateurs. Comment ? En rénovant et considérant une ancienne ferme comme un « laboratoire de création, propice à la recherche et investi par des designers, artistes et chercheurs en résidences. » Un projet créateur de nombreux objets – comme ici des briques – liens, réintroduisant localement cette fibre.

-Ecole Nationale des Arts Décoratifs, « Tant que les fleurs existeront encore », Alexis Foiny, diplôme design d’objet

En réinventant l’Astiria Rosea, espèce botanique disparue de l’île Maurice au XIXème siècle, Alexis Foiny crée un poétique Memento Mori, selon ses termes. A partir de la collecte de nombreux documents avec des scientifiques, le designer a redonné forme  et couleur à la plante, mais aussi « ressuscité » son parfum à travers un accord olfactif, avec un créateur parfumeur.

ENSAAMA, Vincent Noir, « Informer les formes » DSAA Mode textile

Entre tapis et tapisserie, cette belle pièce design est révélatrice d’un savoir-faire textile très abouti, et d’une attention poussée aux couleurs et formes. S’apparentant à une structure organique, presque mouvante, l’œuvre semble jouer sur sa fonction – un tapis utilitaire – et ce que l’on croit percevoir d’elle, une forme sans formes, au chromatisme vitaminé et pop.

ENSAAMA, Lola Mossino, « Mécanique de la pétasse », DSAA Métiers d’art

C’était certainement la pièce la plus truculente de l’exposition !  « Mécanique de la Pétasse » est une parure de bijoux en laiton, chaine et perles, qui va à contrecourant du cliché de la « pétasse », communiquant par et à travers son corps. En créant des bijoux sur cette figure féminine dépréciée, Lola Mossino questionne la notion de genre, d’identité avec beaucoup d’empathie, d’humour  et de dérision. Et prouve comment une posture corporelle peut inspirer de nouveaux types de bijoux.  

Ecole Camondo, Blanche Mijonnet « Cueillir la forêt »

Il s’agit d’une invitation à retrouver ce que la créatrice appelle le « luxe de l’essentiel » : dans le parc naturel régional de Chartreuse, elle imagine une cabane faite de matériaux glanés en forêt. Une architecture primordiale comme un retour à la vie sauvage, propice à un rapprochement avec soi-même. Un projet environnemental drainant de multiples interrogations sur le temps, l’individu, les besoins et désirs.

Ecole Boulle, Victoria Antunes « Brume »

Constituée de tubes d’acier plat recouverts de cuir d’agneau orangé et de laine pour les assises, cette pièce aux formes arrondies et lignes pures revisite la concept très tendance du télétravail. Pour pallier à la laideur de ses outils, elle a conçu un siège proposant diverses postures pour travailler de manière « invisible ». L’utilisateur peut s’asseoir sur le fauteuil, ou rester debout durant ses réunions virtuelles. Ainsi, le mobilier du télétravail disparaît pour se fondre avec celui du salon.

Ecole Bleue (école de design global), Justine Beets, « Henri »

La jeune créatrice s’est inspirée de la fameuse fraise portée par Henri IV, en travaillant plus précisément sur l’arrête, peu traitée de manière originale, de cette parure textile. Usant de feutre dont elle étudie la densité et la souplesse, elle crée une pièce unique, faite main, aux formes aléatoires qui épousent une structure métallique quasi invisible, et qu’elle envisage comme un lieu de discussion et de partage.

Ecole Bleue (école de design global), Nathan Laroche, « Candide »

Il s’agit d’un projet global, évoquant une maison d’édition fictive « Félicité », qui produirait un fauteuil intitulé « Candide », en référence au personnage littéraire, comme au rêve et à l’enfance. Nathan Laroche a inventé un siège inspiré des formes maternelles. Deux bras  semblent envelopper l’utilisateur. Ce jeune designer a choisi un tissu de couleur unie verte, afin de valoriser les formes  de l’objet, assorti d’un coussin dorsal.

Rédigé par 
Virginie Chuimer-Layen

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
2/5/2024
Diptyque propose une collection tournée vers l’extérieur

La marque parisienne Dyptique dévoile une nouvelle collection d'objets pour ramener un petit peu d'extérieur dans nos intérieurs.

Pour sa dernière collection, Diptyque semble avoir fait un pas de côté, si ne sont plusieurs, pour s'égarer volontairement en pleine nature. Tournée vers le nomadisme, Summer Decoration invite à prendre le temps de se reconnecter avec l'extérieur. Par une petite collection d'objets délicats un temps délaissés, la marque réinstaure une forme de lien entre l'homme et son environnement.

Fin et léger, le soliflore se transporte partout pour ramener un brin de nature dans son intérieur ©Diptyque

Conserver l'éphémère à domicile

Que ce soit pour s'installer et prendre le temps en pleine nature, ou ramener un morceau d'éphémère chez soi, Summer Decoration en offre l'occasion. Le soliflore en verre entouré d'un étui en cuir réalisé en collaboration avec Coco Brun est l'ami utile pour transporter la trouvaille d'un jour, en attendant que celle-ci rejoigne l'un des vases Médicis. Réalisés artisanalement en cire bleue, la couleur fil rouge  de la collection, ces modèles sont inspirés des vases antiques. Et si immortaliser ce qui ne l'est pas vous tente, Diptyque propose un presse fleurs, un accessoire du passé qui revit aujourd'hui pour permettre aux fleurs d’exister encore longtemps.

Le presse fleurs permet d'immortaliser la flore éphémère par nature ©Diptyque


Mettre en lumière les moments qui comptent

Spécialisée dans l'univers de la bougie et de ses senteurs, la collection propose bien sûr deux photophores et une lanterne. Ces premiers en verre côtes plates soufflés dans un atelier verrier français sont disponibles en deux tailles. Réinterprétés par le studio Jean-Marc Gady, ils sont un hommage au fondateur de la maison qui collectionnait les bocaux. À ces objets faits pour éclairer la nuit, s'ajoute le couvercle pyramide qui garantit une bonne conservation des bougies et de leurs parfums entre deux combustions.

Transportables et design, les lanternes sont idéales pour une soirée chic en bord de mer ©Diptyque

Éclairé par le soleil estival ou à la lueur d'une bougie, la collection bohème au design bourgeois dessine le retour de la poésie florale au cœur de notre été.

Temps de lecture
30/4/2024
Une boutique Pierre Hermé dédiée au chocolat ouvre à Paris

A Paris, boulevard des Capucines, le pâtissier Pierre Hermé ouvre sa première boutique entièrement dédiée au chocolat. Un emplacement immersif conçu en l'honneur du cacao.

« Intense, subtil, complexe, le chocolat nécessite une infinie précision. Il est indispensable de l’apprivoiser pour créer le goût, la texture juste, l’émotion ultime. » explique Pierre Hermé qui travaille cette matière depuis plus de trois décennies. 26 ans après avoir inauguré son premier espace de vente à Tokyo, le pâtissier ouvre sa première boutique dédiée exclusivement au chocolat, 23 boulevard des Capucines. Un espace à l'image de son art, raffiné, immersif et visuel.

Pour cette nouvelle boutique, Pierre Hermé ne souhaitait pas un décor classique, mais un espace destiné à mettre en valeur le chocolat ©Adrien Dirand

Une immersion dans l'univers sucré de Pierre Hermé

Dessinée par le duo Patrick Jouin et Sanjit Manku du studio parisien Jouin Manku, la boutique est une ode au chocolat. Ce petit écrin raffiné à l'élégance détaillée que l'on pourrait croire sorti d'un film de Tim Burton - au hasard, Charlie et la chocolaterie – propose au client une immersion dans l’univers de Pierre Hermé. Aux yeux du pâtissier, « rien n’a été laissé au hasard, le chocolat est partout. Les murs polymorphes rappellent les nuances de couleurs et de textures, les matériaux, le savoir-faire du chocolatier. » Et pour cause, par des subtils jeux de matière, les designers ont recréé les effets de cet aliment, qu'il soit poudré ou liquide comme sur le plafond en métal. Des effets visuels renforcés par le camaïeu de marron en all-over. Un parti-pris somme toute assez classique mais particulièrement efficace notamment pour la mise en valeur de la vitrine centrale. Conçue en cuivre, elle apporte une brillance, source de préciosité, aux mets présentés. Sa forme d'éventail épousée par celle du luminaire en verre soufflé et le détail en grès cérame au sol, rappelle le travail de composition et la multiplicité des saveurs. Pour entourer et mettre en valeur cette pièce aussi symbolique qu'importante, les murs légèrement évasés présentent les produits pré-emballés dans des packagings aux couleurs de leurs contenus.

Ici, les matériaux et les textures s'assemblent et entrent en résonnance pour évoquer le monde du cacao ©Adrien Dirand

Une « architecture du goût »

Entre ces murs, comme coupés du monde, le studio à également souhaité faire de cette boutique un pont entre le produit final et son origine. Une démarche semblable à celle du pâtissier qui accorde depuis quelque temps un intérêt tout particulier à la matière première. Ainsi, l'enveloppe intérieure en chêne fumé rappelle les forêts équatoriennes tandis que la toile de lin tendue en hauteur évoque les sacs en toile de jute destinés au transport des fèves. De petites graines à l'origine des macarons, bonbons et autres barres de chocolat qui ont permis au Pâtissier de s'implanter dans douze pays à travers le monde. « Mon travail du chocolat se caractérise aussi par l’architecture du goût et notamment le goût chocolat. » rappelle Pierre Hermé parlant de chaque collection comme « une invitation à la découverte ». Preuve, s'il en est, de la porosité entre la construction d'une saveur et le goût de l'architecture d’intérieure.

Le chocolat règne en maître sur les présentoirs légèrement inclinés, imaginés pour mettre en valeur les produits ©Adrien Dirand
Temps de lecture
30/4/2024
Figura, le fauteuil pluriel de Martino Gamper

Pensé pour Rubelli, le fauteuil Figura dessiné par Martino Gamper est un modèle modulaire qui laisse à chacun la possibilité de témoigner de son propre style.

Très géométrique, mais ni tout à fait rectiligne, ni tout à fait courbe, l'allure du fauteuil Figura semble inspirée d'un jeu de construction pour enfant. Pourtant, derrière l'apparence amusante de l'assise au style que l'on pourrait définir comme du néo-Memphis, se trouve une idée novatrice : la modularité formelle. Passionné par la réinterprétation des objets pour concevoir de nouvelles choses, l'italien Martino Gamper a pensé sa dernière création comme une composition à assembler selon ses propres goûts. « Pour moi, ce qui compte, c'est de ne pas avoir à suivre des chemins battus, à faire des produits que nous connaissons déjà » explique l'ébéniste, diplômé du Royal College of Art de Londres.

Imposant, le fauteuil Figura s'impose dans l'espace telle une sculpture moderne © Rubelli/Martino Gamper

Un concept simple, particulièrement visible

Souhaitant rompre avec le passé et répondre au parti-pris d'une conception adaptable, le designer a dessiné une collection de 12 modules composés de quatre types de pièces (dossiers, assises, accoudoirs et côtés) de trois formes différentes. Interchangeables, ces éléments offrent 81 combinaisons. Au-delà de l'aspect ludique, c'est un alphabet propice au développement d'une communion plus personnelle entre l'objet et son utilisateur qui a été pensé. Quant au langage du fauteuil, il existe bel et bien puisque tous portent un petit nom alphanumérique – comprenez par exemple AA23 pour le module de dossier A, le module de siège A, le module d'accoudoir 2 et le module latéral 3 -.

Avec ses formes imposantes, Figura évoque le confort et l'aspect ludique du design ©Rubelli/Martino Gamper

Avec sa très forte personnalité et en dépit des multiples possibilités d'assemblage, Figura conjugue l'ultra-contemporain avec le charme du rétro. Disponible en velours, en tweed ou en coton et lin, la création de Martino Gamper met en avant ses différents blocs de composition par des combinaisons de trois variantes de couleurs. Une manière d'exagérer le côté hors norme et informel de ces fauteuils originaux.

Temps de lecture
16/4/2024
Le festival Archi’ Design fait rayonner les Arcs

Pour sa 2e édition, organisée du 3 au 5 avril au sein de la station des Arcs, le festival Archi’ Design proposait une série de conférences thématiques, expositions et visites pour découvrir ou redécouvrir cette station que l’on associe en grande partie à Charlotte Perriand. 

Construite dans les années 60, la station des Arcs, située dans les Alpes en Savoie, est aujourd’hui une référence pour les adeptes de sports de glisse, mais aussi d’architecture. Afin de faire valoir la station et la vallée de Bourg-Saint-Maurice à laquelle elle est reliée directement par funiculaire - seule station de ski à être équipée de ce dispositif -, le festival Archi’ Design, qui célébrait sa seconde édition, permet d’avoir un point de vue sur la station comme aucun autre, et ce, par le biais de conférences, visites guidées et expositions dédiées. 

Résidence La Cascade aux Arcs 1600 © WeareMerci

Les Arcs, une histoire d’architecture 

Connue pour ses résidences iconiques et ses chalets pointus, la station, qui en comprend en fait quatre - Arc 1600, Arc 1800, Arc 1950, Arc 2000 - a la particularité d’avoir été construite après l’élaboration du domaine skiable et offre son lot de prouesses architecturales, encore d’actualité 70 ans plus tard. En témoigne la résidence la Cascade d’Arc 1600, construite en seulement quelques mois entre mai et décembre 1969, dont l’architecture en pente est singulière à la station. Construite comme une tour de 21 étages basculée dans la pente, celle-ci propose sept typologies d’appartements, dont l'objectif premier était de créer de la convivialité. À l’intérieur, le mobilier était préfabriqué, dans un souci de respect des délais très courts. Pour les plus aguerris et curieux de passer un séjour dans un appartement de l’époque, il est possible de louer celui de Sachiko Altaba-Yamamura. Un appartement de 27 m2, que la Japonaise a pris soin d’agencer avec du mobilier d’origine, prospecté pendant plus de 20 ans. 

Appartement inspiration Charlotte Perriand © Raj Bundhoo
Appartelment inspiration Charlotte Perriand © Raj Bundhoo

Outre ces résidences penchées à l’architecture comme aucune autre, la station des Arcs c’est aussi ses chalets pointus. Petites maisonnettes situées en bord de piste entre les Arcs 1600 et 1800, celles-ci étaient initialement à destination des ouvriers de l’époque qui avaient besoin de se loger. Élaborés en auto-construction entre 1969 et 1992, les chalets pointus deux particularités : ils sont tous tournés vers le vide et n’ont aucun de vis-à-vis les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui, seulement 5 chalets sur les 30 sont habités de manière permanente. 

Chalets pointus © Scalp

Archi’ design, un festival pour mettre en lumière la station 

Inauguré en 2023, le festival Archi’ Design s’est donné l’objectif de mettre en valeur l’histoire des Arcs et la vallée de Bourg Saint-Maurice, en transformant la station en un lieu de rencontres et d’échanges autour de l’architecture et du design. Pendant trois jours, des visites guidées étaient organisées à pieds, mais également à ski comme le propose le programme Archi Ski, animé par le Jean-Marie Chevronnet qui connaît la station comme sa poche et n’est jamais à recours d’anecdotes.

© Les Arcs

Un cycle de conférences variées

Au cours de ces trois jours, plusieurs conférences thématiques ont eu lieues au sein de la Coupole, permettant d’aborder différents sujets. La première, animée par la designeuse et marraine de la première édition Matali Crasset, faisait le récit du projet expérimental mené avec des étudiants de la HEAD de Genève, en collaboration avec la filature Arpin, spécialisée dans la confection de pièces en laine. Un projet collaboratif donc, mené avec les Arcs qui s’est révélé être un vrai challenge. « On a cherché à transformer la matière de sorte à ce que le projet puisse continuer après » expliquait notamment Matali Crasset lors de sa conférence. La seconde proposait à Nathalie Arnould et Géraldine Dabrigeon de s’exprimer respectivement sur la ville de Saint-Etienne et du site de Firminy, qui abrite un site conçu par Le Corbusier entre 1957 et 1961, et qui attire près de 20 000 visiteurs par an. L’architecte et enseignante Anne-Sophie Kehr s’est quant à elle penché sur un sujet pour le moins passionnant : celui de l’architecture de la pente. « La pente permet une mise en abyme du parcours architectural, c’est un territoire d’invention » affirmait-elle. Une conférence qui permettait de se questionner sur notre rapport aux lignes droites et à la pente, qu’elle décrit comme « révélatrice d’un parcours et du rapport entre l’Homme et le ciel ». Simon Givelet de son côté s’est attardé sur diverses questions liées au réemploi, en évoquant notamment son projet Saisons Zéro lancé dans le Nord de la France, à Roubaix. Le cycle de conférence s’est finalement terminé sur une note plus ludique, en proposant de décrypter des objets et mobilier appartenant - ou non - aux collections Perriand et associés aux Arcs, le tout commenté par Jean-Marie Chevronnet et Alix Libeau, directeur créatif chez Silvera. 

Au sein de la Coupole, plusieurs pièces de Charlotte Perriand étaient exposées durant les trois jours du festival © Manu Reyboz

La tenue de cette seconde édition a confirmé l’engouement ressenti lors de la première et il est clair les ressources ne manquent pas pour continuer de faire rayonner les Arcs. Pour l’heure, la fin de la saison de ski est prévue pour le 27 avril et devrait laisser la station et ses quelques 400 résidents permanents dans le calme pendant quelques semaines, avant une réouverture prévue mi-juin, pour la saison d’été. 

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.