Écoles
En clin d’œil au renouveau des manufactures nationales de la fin du XIXème siècle, c’est sous le nom de MaNa que ce tout nouveau campus ouvre ses portes. Dédié à la création des métiers d’art français et internationaux, le Campus MaNa propose une pédagogie innovante en s’appuyant sur les savoir-faire et expertises de professionnels du design, de l’architecture et de l’artisanat.
Fondateur de Dariel Studio et co-fondateur de Maison Dada, Thomas Dariel concrétise enfin son rêve d’enfant en imaginant ce lieu de création et de formation des plus bucoliques. Il s’est entouré avec brio de professionnels émérites. Marc Partouche, ancien directeur de l’ENSAD, de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, de l’Ecole Supérieure d’Art de Paris-Cergy et ancien directeur scientifique de la Cité Internationale du Design de Saint-Etienne, en est le Doyen et insuffle l’ambition pédagogique du campus. C’est à Raphaël Cuir, historien d’art, ancien coordinateur scientifique de la Chaire de recherche en création et créativité à la Cité du Design et chercheur au Getty Research Institute à Los Angeles entre autres, que revient la direction générale du lieu.
Une transmission pluridisciplinaire
Vendredi 7 avril, ses portes se sont officiellement ouvertes et offrent un cadre de travail idyllique aux intervenants ainsi qu’aux 12 résidents apprenants de cette première promotion. Située à Champignelles en Bourgogne, l’ancienne école vétérinaire de Maison Alfort a subi un véritable lifting pour faire place à des locaux en adéquation avec la philosophie du campus : une parenthèse créative où la nature est omniprésente. Au cœur des 40 hectares de forêts, bocages, étangs et autres espaces naturels de La Puisaye, classés au label « Natura 2000 », trois ateliers y sont disséminés.
Tous équipés de machines dédiées, ils se divisent en un atelier bois de 400 m2, un deuxième de 200 m2 consacré au métal et un troisième de 400 m2 dédié à la céramique. Mathériauthèque et amphithéâtre ne sont pas en reste et proposent respectivement des échantillons de matériaux naturels et innovants et des masterclass et autres conférences pointues. Ici, les champs de la création sont à l’honneur, avec une mise en lumière de la pluridisciplinarité, du multiculturalisme et de la prise en compte des enjeux d’un développement durable, le tout développé dans un manifeste clair et concis.
A l’occasion du Salon Mondial de l’Optique Lunetterie qui aura lieu à Villepinte du 23 au 26 septembre 2022, le SILMO a décidé de lancer son concours de design optique à destination de tout étudiant, majeur et inscrit dans un cursus de design. Pour cette première édition, la présidence du jury a été confiée au designer Emmanuel Gallina. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 3 juin.
Afin d’encourager les designers à se tourner vers le design d’objets d’optique, le SILMO Paris organise son concours de design optique international. À destination des étudiants de 3e, 4e et 5e année d’un cursus de design, le concours a pour objectif d’encourager les étudiants à se tourner vers un autre type de design. Ce dernier est ouvert à des projets seuls ou en groupe.
Les critères d’éligibilité au concours SILMO 2022
Les projets proposés devront logiquement s’inscrire dans une démarche liée au design d’optique. Verres, montures, objets connectés, matériels pour les opticiens… les possibilités sont nombreuses dans le secteur. Les projets présentés seront ensuite jugés selon leur dimension design, créative et innovante, de l’usage et de la fonction du produit, de la faisabilité intrinsèque du projet et de l’intégration d’une démarche de responsabilité sociale et environnementale.
Les dates importantes à retenir
3 juin 2022 : date limite des inscriptions sur la plateforme : https://www.silmoparis.com/Visiteurs/Etudiants/Concours-Design-Optique-2022
Juin 2022 : Pré-sélection pour retenir les meilleures candidatures. Le jury international composé de designers professionnels et présidé par Emmanuel Gallina pour cette première édition se réunira ensuite en septembre 2022 pour départager les candidats retenus.
Juillet-Septembre 2022 : annonce par mail des candidatures retenues, puis phase de prototypage des design retenus, puis sélection du lauréat.
23 septembre 2022 : Remise de prix du concours sur le salon mondial de l’optique lunetterie qui se tiendra du 23 au 26 septembre à Villepinte.
Le prix décerné à l’issue du concours récompensera à part égale le candidat et l’école de formation. Ils se partageront ainsi la somme de 10 000€ et l’étudiant aura la possibilité d’exposer son projet tout au long du salon 2022, et pourra également exposer ses projets et travaux lors de l’édition 2023.
Lancée en 2018, la réforme du Diplôme National des Métiers d’Art et du Design montre actuellement les limites du passage de la projection papier vers la réalité, notamment sur la formation en métiers d’art. Depuis décembre, professeurs et étudiants se mobilisent pour alerter sur les effets directs de cette réforme, qui se traduit concrètement par une réduction drastique des heures d’ateliers.
À l’origine, la réforme des diplômes des métiers d’art (DMA) proposait un passage de 2 ans (équivalent BTS) sur 3 ans pour devenir le Diplôme National des Métiers d’Art et du Design. Cet équivalent Licence (en rejoignant les homologations européennes à Bac +3) devait notamment faciliter les poursuites d’études, par exemple l’intégration d’écoles dans des cursus étrangers. Engagée en 2018, elle s’est traduite dans les faits par la réduction du nombre d’heures hebdomadaires d’ateliers : de 16 heures sur un diplôme de DMA (diplôme des métiers d’art valent un BTS) à 8 heures voire 6 heures pour les plus restreintes. Au départ, 16 heures d’ateliers encadrés étaient déjà considérées par les enseignants comme un plafond minimal non négociable, sachant qu’ « il faut une dizaine d’années pour former “une bonne main” »
Cette réduction horaire, aujourd’hui constatée et contestée par tous – dans les formations prestigieuses comme les écoles en région – l’Ecole Boule ou l’ENSAAMA ne sont pas exemptées – induit des conséquences lourdes à terme sur l’insertion sur le marché du travail des étudiants : les promotions actuelles constatent déjà des difficultés à intégrer des stages avec moins de pratique. Ce qui interroge, à terme, sur le niveau général des savoir-faire en métiers en France.
Si dans un premier temps, la réforme des filières d’art a ouvert plus largement le recrutement, par les nouvelles passerelles supposées, les étudiants, qui intègrent ces parcours souvent à l’issue d’une sélection drastique, s’inquiètent donc de la reconnaissance de leurs compétences, face aux besoins de main-d’œuvre qualifiée que les professionnels des secteurs expriment fortement. Car la réforme pose aussi d’autres questions, dans ce nouveau cursus très généraliste qui lie formation au design et métiers d’art, le risque est de ne pas former aussi bien de futurs artisans sans vraiment parallèlement former de designers, dans cette dilution des horaires et des spécialisations. Ne souhaitant pas être « une génération sacrifiée », les étudiants de toute la France ont lancé un cri d’alarme en décembre dernier, qui se poursuit par une pétition.
Un forum pour échanger sur les formations et la situation
L’association The Craft project, fondée par Pierre Salagnac et Raphaëlle Le Baud, organise à destination des étudiants en DNMADE un forum en ligne pour échanges avec des professionnels dont ils apprennent le métier.
Annoncée en octobre dernier, la nouvelle école de design tout juste créée au sein de CY Cergy Paris Université et dirigée par Dominique Sciamma accueillera ses premiers étudiants en septembre prochain. Au moment où la plateforme ParcoursSup ouvre son accès pour les futurs bacheliers, l’école dévoile le contenu de ses formations et ses futurs locaux.
À l’automne 2021, CY Cergy Paris Université accueillira ses premiers étudiants en design global au sein du Campus d’IXblue à Saint-Germain-en-Laye : Les premières promotions de CY Ecole de design – composées de 80 étudiants en 1ère année et 20 étudiants en 4e année – bénéficieront d’un environnement pédagogique particulièrement équipé (design studio, labo d’informatique graphique, Ateliers machines, Fablab, VR/AR IoT Lab…).
À noter, la filière est implantée dans un contexte bien spécifique : au sein d’un écosystème d’entreprises de hautes technologies (IA, robotique, Biotech, spatial) dans un parc boisé classé et sécurisé, aAvec son château du 19 siècle transformé en centre des congrès par l’architecte Dominique Perrault, et son amphithéâtre de 300 places.
iXcampus, Chateau la nuit
Le hall d’accueil de l’école est construit autour d’un escalier monumental conçu par Jean Prouvé, un beau symbole pour une nouvelle école de design.
Parallèlement, 40 ingénieurs-designers, spécialité « info-design », rejoindront le campus de CY Tech à Cergy-Pontoise. Il s’agira là du premier double diplôme ingénieur-designer intégré sur 6 ans en France.
En octobre dernier, l’annonce de ces futurs cursus axés sur la transversalité soulignait l’ambition de contribuer à la » formation des designers, ingénieurs et managers de toutes les transitions, de la matière à la décision ».
Un Diplôme universitaire de « Designer Global » en 5 ans, accessible à tous
Ce cursus en design global est pensé sur 5 ans, autour d’une pédagogie par projets (20 en 5 ans) et et de 7 piliers éducatifs :
1. Se cultiver / Penser / Ecrire
2. Représenter
3. Observer / Analyser / Comprendre
4. Créer / Résoudre / Collaborer
5. Faire / Expérimenter
6. Comprendre l’entreprise
7. Se professionnaliser
Les 3 premières années sont centrées sur l’acquisition des savoirs, méthodes, pratiques et outils fondamentaux du design, et les 2 dernières années sur la compréhension fine du fonctionnement des organisations humaines (entreprises, collectivités, services publics) afin de pouvoir y prendre place. Le cursus prévoit un semestre international (échanges/stages/voyages d’étude) en 3e année, les 2 dernières années seront faites en alternance.
Gratuite pour les boursiers, le coût total de la formation sera de 10 500€ (3 500€ par an). Le site internet de l’école est accessible à l’adresse : www.cy-ecolededesign.fr
Un Bachelor international de « Datascientist by Design » en 4 ans
L’école propose aussi un Bachelor international « Datascience by Design » co-signé avec CY Tech. Ce programme en anglais, à cheval entre la France et l’Asie forme en 4 ans des professionnels complets, nourris de sciences (mathématiques, physiques, statistiques) et de technologies IA, big data, mais aussi de sciences humaines et de design afin de leur permettre d’imaginer les futurs usages nés de l’exploitation juste des données.
Un double-diplôme Ingénieurs-designers en 6 ans à Cergy-Pontoise
CY Tech et CY école de design co-signent le premier double-diplôme intégré Ingénieurs-designers,spécialisé en informatique. Ce parcours en 6 ans va former des ingénieurs capables de mettre un savoir et des méthodes informatiques très pointues au service de la conception d’objets, de systèmes, d’interfaces, d’espaces, de services et d’expériences utiles, réussies et belles.
La Dubai Design Week 2020 est confirmée et aura lieu du 9 au 14 novembre prochains. Elle se centrera sur le rôle des designers et des créateurs dans la redéfinition de notre mode de vie. Des thèmes liés à la localité, au travail collectif, à l’imaginaire futur et au partage de l’espace public dans un contexte de restrictions physiques et de mobilité animeront donc l’édition de cette année. S’adaptant aux conditions sanitaires, la foire Downtown Design sera en version numérique. Sélection de points principaux du programme en attendant l’ouverture.
– Dans le Dubai Design District (d3), l’édition 2020 mettra en scène une série d’installations et d’interventions urbaines et d’expériences en plein air.
–En première mondiale, le premier MENA Grad Show présentera des projets universitaires axés sur l’innovation à impact social dans les domaines de la technologie, de la science et du design et qui met en avant des projets choisis parmi plus de 200 soumissions de plus de 35 universités basées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
– Le designer irakien Hozan Zangana récompensé cette année par la commission Abwab proposera « Fata Morgana », un cadre conceptuel dans un arrangement ouvert comportant des piliers focaux représentant chacun des sept émirats.
–L’exposition des designers des EAU présentera les travaux de 20 designers émergents ,représentant la production créative locale actuelle.
– Downtown Design, le principal salon du design de la région, revient avec une édition remaniée, adaptée aux spécificités de cette année marquée par la crise sanitaire, et rassemblera la communauté du design sur des plateformes physiques et numériques. Elle sera complétée par un programme de conférences virtuelles et une exposition de design « The Shape of things to come » de Downtown Design présentera le design d’intérieur et les concepts d’architecture du futur.
Le designer français Éric Jourdan est nommé à la direction de l’École supérieure art et design de Saint-Étienne (Esadse). Il prendra ses fonctions le 1er juillet.
La nomination d’Éric Jourdan en qualité de directeur de l’Esadse, appuyée par Saint-Étienne Métropole, la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’EPCC et l’ENSBA Lyon, a été entérinée le 19 juin 2020 à l’unanimité par le conseil d’administration.
Cela marque l’apogée d’une histoire unique, qui lie le designer français et l’école stéphanoise depuis près de 40 ans. Formé à l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne, puis aux Arts Décoratifs de Paris, Éric Jourdan revient à l’Esadse en 1994 en qualité d’enseignant.
Depuis longtemps engagé dans la transmission, il a aussi enseigné à l’ESAD de Reims (1989-1993), animait un atelier de design aux Beaux-Arts de Paris (1993-1995) et enseigne aussi aujourd’hui à Camondo. Il a par ailleurs été enseignant en Slovaquie lors d’un semestre à l’AFAD Bratislava (2018), et a animé un workshop au sein de l’école chinoise CAFA à Pékin.
Son passé pédagogique et sa connaissance de l’écosystème stéphanois, ainsi que sa sensibilité à l’art et au design en faisait un candidat de choix. Mais c’est surtout son programme qui a séduit : le designer présente un projet en adéquation avec l’identité de l’école. Reconnue pour allouer autant d’importance à l’art qu’au design, Éric Jourdan compte développer la pédagogie de l’école au croisement de la création et de l’innovation, de l’interconnexion avec le territoire économique, et il entend renforcer la dimension internationale de cette école qui joui du statut de ville UNESCO Design de Saint-Étienne.
Il succèdera à Claire Pelliod (2017-2020), dont la direction a été marquée par l’ouverture à l’international – création d’un double diplôme design avec l’université de Tongji (Shangaï) et un double diplôme avec l’université Kookmin (Corée du Sud) – et le renforcement de la présence de l’école sur le territoire stéphanois – création de deux lieux d’exposition en centre-ville.
Le 13 avril 2020, Emmanuel Macron annonçait que les établissements d’enseignement supérieur ne pourraient rouvrir leurs portes qu’au début de l’été. Une annonce qui a obligé les écoles de design à s’organiser au mieux pour ne pas pénaliser leurs élèves dans l’obtention de leur diplôme.
Les crèches, les établissements scolaires primaires et secondaires français accueilleront progressivement les élèves dès le 11 mai 2020, premier jour de déconfinement. En revanche, les établissements d’enseignement supérieur attendront le début de l’été pour la reprise des cours en présentiel. Cette décision concerne notamment les écoles de design, qui assurent la continuité virtuelle des cursus depuis le 17 mars. Des modalités certes imposées par le gouvernement, mais auxquelles les établissements se sont très vite, et très bien adaptés. “Il a fallu très rapidement développer un plan permettant la continuité de nos enseignements” explique l’administration de l’École de design Nantes Atlantique, “nous n’avons de cesse depuis le début du confinement de veiller à ce que chacun ait le matériel, la connexion, le soutien, la formation nécessaires à ce dispositif d’enseignement à distance.” Même son de cloche chez nos voisins belges, où la suspension des cours est effective depuis le 16 mars. Le CAD (College of Art & Design) et son directeur Éric Maquet font leur possible “pour ne pas trop changer la quantité et la qualité des projets que les étudiants doivent réaliser. Après tout, ces trois ou quatre projets sont leur carte de visite pour décrocher un emploi.”
La visioconférence pour maintenir l’accompagnement des étudiants
Avec la distanciation sociale et le confinement, la visioconférence s’est imposée comme LA solution pour assurer une continuité pédagogique et permettre aux professeurs et étudiants de communiquer. Chaque école décide de la fréquence : à Bruxelles “ils se retrouvent une à deux fois par semaine sur Zoom”, à l’ENSCI-Les Ateliers “trois jours de suivi sont assurés pour soutenir les élèves”. La réduction des échanges ne signifie pas une baisse de la qualité, bien au contraire. Pour Éric Maquet, “ça les pousse à être plus précis et plus concis dans la présentation de leurs projets et de leurs problématiques.”
En plus du contact professeurs-étudiants, ces derniers continuent à communiquer entre eux. Les élèves de l’école Strate Lyon ont reproduit leur campus dans son intégralité sur le jeu Minecraft. “Ils ont construit leur campus virtuel pour se réunir, se l’approprier, mais aussi participer à des cours, fabriquer des projets, exposer leurs travaux, mais également le faire visiter aux futurs inscrits et aux passionnés de design” explique le directeur Guillaume Lom Puech. Cette virtualité ouvre les perspectives puisque les autres écoles du groupe Strate (Paris, Lyon, Singapour et Bangalore) construisent aujourd’hui leur campus sur le même jeu vidéo.
Adapter les projets, la notation et les jurys
La fermeture des établissements d’enseignement supérieur interroge quant à la validation des projets, le passage devant les jurys et l’obtention des diplômes. Autant de questions auxquelles les écoles tentent de répondre.
Les ateliers de projets ont dû être adaptés. Pour les étudiants de la rue St Sabin, la thématique a changé, s’ancrant désormais dans la crise actuelle. Par exemple, l’atelier dirigé par François Azambourg avec Elena Tosi Brandi s’oriente sur le design en temps de crise, tandis que l’atelier de Ionna Vautrin et Nounja Jamil travaille sur l’effet papillon (actions et répercussions) et la mécanique des imaginaires (confinement et voyage). Pour les étudiants belges par contre, la situation “pourrait poser problème” selon le directeur du CAD. “Cela peut-être difficile pour faire les prototypes”, puisqu’ils n’ont pas accès aux matériaux nécessaires pour construire leur banc de musée bimatière (2e année) ou leur lampe (3e année).
Le passage devant un jury est une condition sine qua non pour obtenir son diplôme de designer. Que les élèves se rassurent, ils sont maintenus. Face à la situation, les écoles les ont repoussés. À Nantes, “les deux jurys de diplômes sont programmés à la rentrée, en septembre et en novembre. Si un élève rencontre des difficultés pour trouver un stage, il peut même demander à échanger son passage.” Une solution bienvenue, bien que peu d’étudiants l’ont pour l’instant sollicité. À l’ENSCI, les changements ont plus d’implications. L’administration de l’école a dû reporter “la session de mars 2020 du diplôme de Créateur industriel au mois de juillet, car un seul élève a pu passer devant le jury avant le confinement.” Cela met la session de juillet 2020 en suspens, puisque “les élèves doivent avoir accès aux ateliers et aux machines de l’ENSCI pour préparer leurs projets de diplôme.” De l’autre côté de la frontière, l’administration du CAD attend les modalités de tenue des examens, que la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny doit donner le 27 avril. Dans l’attente d’une décision, “un jury est prévu pour la deuxième quinzaine de juin, mais il se fera sans les jurés invités.”
Les écoles se montrent solidaires
Les gestes de solidarité envers le personnel hospitalier, qui lutte contre la pandémie de Covid-19, se multiplient en France et dans le monde entier. Les écoles de design ont mis leur parc machine à disposition afin de prendre part à cette chaîne solidaire. Les imprimantes 3D de l’école de Design de Nantes Atlantique ont été prêtées et servent en ce moment même à la conception de matériel d’aide à la respiration. Celles de l’ENSCI-Les Ateliers ont été mises à profit de l’Initiative 3D, et ont permis la fabrication de plus de 600 visières de protection, dont 300 à destination l’hôpital Tenon (Paris 20e). À Nantes encore, l’administration a fait don de l’ensemble des masques de ses ateliers au CHU voisin. Elle associe même ses partenaires à la chaîne puisqu’elle “leur a mis notre module de formation au Design Thinking en e-learning, à des conditions tarifaires particulières. La somme récoltée sera entièrement reversée à l’Institut Pasteur.”
L’ENSCI se montre aussi solidaire envers ses étudiants les plus en difficultés. Poursupporter ceux qui sont confinés dans leur appartement parisien, sans revenus, et qui se trouvent dans l’obligation de payer leur loyer, l’école a mis en place une aide monétaire pour les élèves en difficulté, dont le montant n’a pas été dévoilé.
Les écoles de design ont dû se réinventer pour répondre, en un temps record, à la crise sanitaire et ses enjeux. Strate Lyon a même décidé de créer un concours. “Ce concours ouvert a pour but de faire éclore leur créativité en réinventant des dispositifs de robotique sociale afin de venir en aide aux professionnels de santé, aux entreprises et aux communautés dans le besoin” assure Guillaume Lom Puech. Une démarche qui montre que le design, placé au cœur de l’action, devient un outil pour faire face aux situations inhabituelles.