Architecture

Après quatre ans de fermeture, le Pullman Paris Montparnasse a réouvert ses portes, plus en beauté que jamais. Une rénovation menée par le cabinet CUT Architecture, dans le cadre du projet « Les Ateliers Gaité » géré par le groupe Unibail-Rodamco-Westfield. Un nouvel hôtel aux multi-tâches, offrant à la fois des espaces où dormir, manger, travailler, faire du shopping ou même faire la fête.
Inauguré en décembre 2021, le nouveau Pullman Paris Montparnasse, fraichement rénové après quatre ans de travaux, offre son lot de surprises. Haut de 32 étages, l’hôtel abrite en effet 957 chambres, mais pas que. En effet, le Pullman Montparnasse c’est aussi : 1200m2 de bureaux exploitables dont une salle de réception de 742m2, deux restaurants, un centre commercial de 70 boutiques, une crèche ainsi qu’un tout nouveau Skybar perché à 115 mètres de hauteur. Un nouvel espace tout-en-un en adéquation avec la volonté de rendre le quartier de la Gaité-Montparnasse de plus en plus attractif. « Le Pullman Montparnasse fait partie des quatre gros porteurs parisiens qui avaient été construits dans les années 70. En fermant l’hôtel pendant si longtemps, on a fait en sorte de le repenser pour les 50 prochaines années. » témoigne le directeur général de l’hôtel, Jérome Cherpin.

Le cabinet CUT Architectures en charge du projet
Pour la rénovation de l’hôtel, le groupe Accor a fait confiance au cabinet d’architecture CUT. Pour cette agence pluridisciplinaire composée alors de 7 personnes au moment de l’acquisition du projet (ils sont aujourd’hui 12), il s’agissait d’un vrai défi à relever. « Le cabinet n’avait jamais travaillé sur un projet d’hôtellerie auparavant, c’était tout nouveau pour nous. Et finalement, l’hôtel combine plusieurs programmes : on y retrouve de la restauration, de l’aménagement d’espaces de travail, de chambres et d’espaces communs. » explique Benjamin Clarens, l’un des co-fondateurs de CUT.

En effet, le groupe Accor avait lancé un concours fin 2015 pour définir quel serait le cabinet en charge des rénovations. De la conception des chambres aux nouveaux restaurants en passant par l’impressionnante salle de réception, la ball room, ce projet a été l’occasion pour la cabinet d’évoluer de manière significative.


Parti avec peu de contraintes, si ce n’était d’avoir plus d’espaces dotés de lumière naturelle et respecter les contraintes matérielles liées à la condition d’IGH (Immeuble à grande hauteur) de l’hôtel, le cabinet est très satisfait du résultat. « À notre grande surprise, nous avions eu peu de contraintes dès le début du projet. Et au vu du résultat, nous sommes vraiment contents et fiers d’avoir tenu notre projet jusqu’au bout » confie l’autre co-fondateur de CUT, Yann Martin.

Le Skybar Paris, plus haut rooftop de la capitale, inauguré au Pullman Montparnasse
Perché à 115 mètres de hauteur au 32e étage, le Skybar Paris est la premier à ouvrir en Europe et va pour sûr devenir l’un des nouveaux espaces branchés de la capitale. Le plus : la terrasse qui offre une vue à 180° sur la Tour Eiffel, le Panthéon ou le quartier de la Défense. Un lien pensé pour vivre une expérience unique, et dont la gestion a été confiée à Guillaume Gerbois, habitué des hôtels renommés. Entre cocktails signatures et plats raffinés, le ton est donné.


Dans le cadre d’un projet de construction global, intégrant l’extension de l’habitation et le jardin, les professionnels Carré Bleu mènent un dialogue constant avec les architectes et les paysagistes, pour maintenir une harmonie générale du cadre de vie tout en répondant aux usages du client. La preuve par l’image avec ce projet réalisé dans la campagne sarthoise par Carré Bleu Le Mans.

Reconnu pour ses réalisations très haut de gamme, Carré Bleu a su se réinventer sans cesse depuis 50 ans pour signer des architectures qui dialoguent avec notre temps. Destinées à une clientèle exigeante, les piscines Carré Bleu sont construites sur mesure, pour répondre aux aspirations du client.
En cultivant son esprit d’excellence, Carré Bleu offre la perfection jusque dans les moindres détails. Son savoir-faire permet de faire se rencontrer innovations technologiques et esthétiques.
Une piscine privée digne d’un hôtel 5 étoiles.
Carl Abbé et l’équipe Carré Bleu du Mans ont réalisé cette sublime piscine pour un particulier habitant dans la campagne sarthoise. L’accent a été mis sur une esthétique sobre et épurée, très contemporaine. Pour obtenir un effet miroir, cette piscine est à débordement périphérique sur les 4 côtés. Le choix d’une membrane armée texturée de coloris gris ardoise accentue les effets de reflets. Le bassin déborde sur des margelles en pierre naturelle calcaire bleu d’Asie (en 100 x 40 x 3 cm- avec un effet mouillé coloris noir lors du débordement.
Le choix de l’emplacement a été bien calculé : les larges baies vitrées du bâtiment apportent de nombreuses ouvertures sur l’extérieur, tout en offrant un espace très lumineux. La plage située au pourtour de la piscine, d’une surface de 71 m2, a été réalisée en pierre naturelle Avallon gris, format 60 x 40 x 1.5 cm. Elle bénéficie d’un plancher chauffant et des led de balisage en inox y ont été intégrées. Le bassin est muni d’un escalier d’angle 3 marches. La 1 ère marche qui abrite discrètement la couverture automatique fait à la fois office de banquette pour se détendre, mais aussi de plage immergée pour les enfants.
Du point de vue de l’entretien, le traitement de l’eau s’effectue par un stérilisateur UV, avec injection d’oxygène actif, pour une eau douce et un traitement plus éco-responsable.La piscine est chauffée par un échangeur tubulaire relié à la chaudière existante qui elle-même fonctionne avec la centrale de méthanisation réalisée par le client. Elle est aussi dotée d’une centrale de déshumidification pour bénéficier d’un espace sain et confortable. Enfin, pour des questions de sécurité mais aussi pour réaliser de substantielles économies d’énergie pour le chauffage de l’eau, elle est équipée d’un volet automatique avec coffre intégré pour une parfaite esthétique.




La lauréate du prix du dessin d’architecture 2021 a été annoncée mardi 25 janvier au Sir John Soane’s Museum de Londres. Il s’agit de la Grecque Dafni Filippa pour « Fluid Strada – Flood – responsive Landscape performance », un dessin hybride qui combine différentes techniques de rendu mais également remarqué pour sa volonté de dénoncer l’urgence climatique.
Créé en collaboration avec le Sir John Soane’s Museum, Make Architects et le World Architecture Festival, The Architecture Drawing Prize (Prix du dessin d’architecture) célébrait sa cinquième édition. Ouvert aux candidats du monde entier, il présente chaque année des dessins architecturaux aussi visuels qu’innovants. Les critères de sélection du lauréat se basent d’une part sur les innovations offertes en terme d’architecture mais accorde évidemment une importance à la technique et à l’originalité. À propos de l’œuvre de Dafni Filippa, le musée a salué l’ingéniosité et la prise en compte des problématiques climatiques pour le projet : « Le projet de Filippa prend l’urgence climatique comme point de départ, imaginant un futur Londres dans lequel la barrière de la Tamise a été submergée et les crues soudaines se produisent régulièrement. Elle propose une solution qui consiste à injecter en profondeur des hydro-membranes protégeant l’infrastructure des crues. »


Deux expositions organisées pour l’occasion
Les dessins des finalistes et de la lauréate sont exposés au Sir John Soane’s Museum jusqu’au 19 février. De plus, dans le cadre du programme The Prize, le musée propose une rétrospective des éditions précédentes sous forme d’exposition virtuelle, accessible gratuitement et simplement : www.vca.gallery.

En osmose avec son environnement et attaché à son architecture vintage, le chalet sur la pointe, rénové par Paul Bernier Architecture, a conservé son volume initial tout en y intégrant une surélévation.
Construit en rondins de bois, une tradition ancestrale au Canada, le chalet sur la pointe appartient à la même famille depuis 40 ans. Et l’on comprend bien pourquoi. Le contexte spectaculaire de la nature sauvage entourée d’eau a séduit les propriétaires depuis plusieurs générations, avec son ancrage sur une avancée rocheuse. Rénover le bâti d’origine et envisager son extension, tels ont été les défis des architectes. Mais la proximité avec la rive, rendant compliquée la surface supplémentaire au sol, les a orientés vers l’ajout d’un étage intégré à la construction d’origine ; seule une pièce véranda plus réduite a été conçue au niveau du sol. Sans dénaturer le chalet d’origine, en conservant la lecture explicite et fondu dans l’espace boisé des strates et des marques du temps, le projet s’est remodelé aux quatre points cardinaux vers les vues en surplomb sur le lac.

Contraste et continuité de deux époques de construction
Le chalet sur la pointe rustique et l’extension contemporaine se répondent en formant désormais une entité : le toit en pente à larges débords traditionnels côtoie l’épure monolithique dont la structure reprend les particularités architecturales (bois sombre, pente). On retrouve par ailleurs dans le chalet un certain mélange des genres. Les traits spécifiques des années 50 à 70 se fondent dans les espaces : les fenêtres inclinées ou la cheminée existante en pierres ont été restaurées. Visible sur toutes ses faces, cette dernière est un pilier central, tandis que le nouvel escalier, léger et épuré devient le fil conducteur habile de la surélévation. Enfin, la hauteur sous plafond initiale a été préservée, mais l’ancien toit fragilisé, a été déposé, et remplacé par une structure en sapin Douglas supportant le nouvel étage.


La lumière comme guide
Les architectes ont particulièrement bien pensé l’orientation des extensions en fonction du parcours de la lumière tout au long de la journée. Au rez-de chaussée, les deux puits de lumière insérés discrètement dans la structure de la nouvelle pièce installée au sud, créent le lien avec la lumière extérieure et intérieure. Grâce à la hauteur supplémentaire, l’étage bénéficie d’une vue magnifique sur le lac et sur le ciel, ce qui permet également d’éclairer en lumière naturelle le rez-de-chaussée. Depuis la chambre principale haut perchée et sa salle de bain attenante, on peut apprécier la quiétude du panorama sur le lac. Par une grande ouverture verticale à l’est, la lumière du matin filtre jusqu’au rez-de-chaussée à travers le plancher de la passerelle en verre translucide. Une grande fenêtre en haut de l’escalier joue aussi ce rôle de puits de lumière.

De bois et de pierre
Le chalet sur la pointe, construit de manière classique en rondins de bois, repose sur une fondation en pierres dont on peut voir les contours. Ancrée sur le site, cette base solide contribue à intégrer le chalet à son environnement naturel. La pierre et le bois massif sont utilisés aussi à l’intérieur, créant une belle harmonie de tons.


Il était l’un des architectes espagnols les plus exposés à l’international et surtout salué pour ses centaines de projets d’envergure. Né en 1939, Ricardo Bofill Levi est décédé à Barcelone à l’âge de 82 ans le 14 janvier 2022. Il avait crée en 1963 son cabinet d’architecture, Taller de Arquitectura. Depuis plus de 50 ans, son travail aussi varié que coloré a marqué l’architecture mondiale.
Ricardo Bofill Levi faisait partie de ses architectes régulièrement qualifiés de visionnaires et novateurs, pour sa conception particulière de l’espace, entre une inspiration néo-classique (et notamment de Palladio) et une expression postmoderne. Auteur du célèbre immeuble Walden 7 et de l’Hôtel W en Espagne, des Arcades du lac et du marché Saint-Honoré, des sièges sociaux de Cartier ou de Shiseido, ou encore de l’Université Mohamed VI au Maroc, Ricardo Bofill Levi a su séduire de nombreux pays du monde, avec des réalisations audacieuses, colorées, parfois déstructurées.


Par ailleurs, il a aussi réalisé des projets très controversés, à l’image de l’ensemble Abraxas de Noisy-le-Grand, conçu à la fin des années 70. Un projet qu’il voulait en opposition au principe des barres d’immeubles, et qui apparaît dans de nombreux films cultes, de Brazil à l’un des volets d’Hunger Games.
Taller De Arquitectura, l’entreprise familiale aux 30 nationalités
Étudiant à partir de 1957 à l’École technique supérieure d’architecture de Barcelone mais expulsé pour des raisons de militantisme trop affirmé, il se lancera un peu plus tard, en 1963, dans la création de son propre cabinet d’architecte. Il sera par ailleurs entouré de nombreuses personnalités et professions artistiques, telles que le critique littéraire Salvador Clotas, le poète José Agustin Goytisolo ou encore l’économiste Julia Romea, marquant une nouvelle fois un éclectisme certain, à l’image du personnage.


Repris il y a quelques années par Ricardo Emilio et Paulo, les deux fils de l’architecte, le cabinet Taller de Arquitectura représente aujourd’hui près d’une centaine de personnes actives sur les projets et plus de 30 nationalités différentes.
Au cours de sa vie, Ricardo Bofill Levi aura été à la tête de plus de 500 projets différents dans une cinquantaine de pays à travers le monde.

Avec ce prototype très green, le studio californien Emerging Objects livre un habitat, nouvelle génération, mêlant l’impression 3D aux pratiques ancestrales.
Imaginée pendant le confinement, la Casa Covida est un refuge un peu spartiate qui combine nouvelles technologies et matériau de construction à base d’argile. Conçu et réalisé par le duo d’architectes Rael San Fratello et Emerging Objects, spécialiste de l’impression en 3D, ce projet expérimental déterminé par trois espaces circulaires est implanté en plein désert de San Luis Valley au Colorado. Le gîte au final, offre à deux personnes, une expérience immersive unique de détente, au plus près de la nature et des procédés traditionnels, oscillant entre modes de vie d’hier et d’aujourd’hui.


Matériaux naturels et savoir-faire locaux
Ouverts sur le ciel, l’horizon et le sol, les espaces de vie sont en phase avec la nature puissante du désert, grâce à ce matériau typique qu’est l’adobe, un mélange de sable, limon, argile, eau et paille. Chaque élément de la Casa Covida est pensé en lien avec l’artisanat local dans un esprit contemporain. Au centre, le foyer est entouré de bancs en terre, nommés tarima, habillés de textiles colorés ; les ustensiles de cuisine sur mesure, imprimés en 3D d’argile, selon les codes de la poterie traditionnelle du Nouveau-Mexique, servent à la cuisson des haricots, maïs, piments, eux-aussi choisis en local. Le couchage est créé à partir d’une plate-forme en pin des peaux de mouton, couvertures et coussins de laine churro le tout réalisé par un tisserand de la région. La baignoire en métal se remplit d’eau issue de l’aquifère et nappe phréatique profondes du paysage désertique dont la chaleur est restituée par le sol. Les pierres de rivière achèvent le rituel de ce bain naturel et insolite avec vue sur ciel garantie !
Jusqu’aux moindres détail, la Casa Covida, est dans une démarche de développement durable, suivant le procédé rigoureux de l’écoconception et du local. Les poignées de porte sont une fabrication spéciale, en impression 3D et alu moulé qui provient de canettes ramassées en bord de route. Seule concession au projet, le toit léger et gonflable, cette fois synthétique, aux allures de cactus en fleurs, qui se déploie sur l’oculus en cas d’intempéries ou pour conserver la chaleur du foyer.

Impression à l’argile et nouvelles technologies
Le projet de la Casa Covida a été réalisé directement sur site. L’agence Emerging Objects a mis au point le logiciel et le système d’impression 3D, associant un bras de robot articulé SCARA (Selective Compliance Articulated) à trois axes portables ; ce qui permet d’édifier des structures plus grandes que l’imprimante elle-même, avec un débit continu en adobe. De plus, celle-ci est transportable, aisément par deux techniciens et se contrôle à l’aide d’un smartphone. Une fois déposé, le matériau compact sèche et durcit librement au soleil et au vent, à l’image d’une construction ancestrale.

Après une édition 2020 marquée par la crise sanitaire, la 7e édition de la Dubai Design Week revient en force du 8 au 13 novembre avec un programme très riche, le plus complet jusqu’ici. Au total, plus de 200 événements sont organisés : expositions, ateliers, conférences, rencontres…
La Dubai Design Week revient cette année avec encore plus de choix et d’évènements organisés au sein du Dubai Design District (d3) et dans toute la ville :
- Le Dowtown Design revient physiquement après avoir été contraint de se tenir en numériquement en 2020. Plus de 130 marques et designers provenant de plus de 20 pays à travers le monde sont attendus. L’Italie est bien sûr présente en force avec plus de 40 exposants, 19 pour le Portugal et 12 pour la France (avec notamment la présence de Lafuma, Meljac, Pradier, Duvivier Canapés, La Boîte, Lelièvre..). On notera la participation de la Colombie avec le créateur de textile luxueux Verdi (voir Intramuros 202). En revanche on notera une présence sporadique de l’Europe du Nord (deux exposants pour la Suède).


- Des expositions dédiées à la présentation de nouveaux talents : « The UAE Designer Exhibition 2.0 » présentera 25 talents émergents, tous basés aux EAU et qui produisent localement tandis que « The Beirut Concept Store » exposera le travail de 50 talents émergents originaires du Liban.
- Un showcase multimédia inédit intitulé 2040 : d3 Architecture Exhibition. L’exposition, construite autour de quatre thèmes principaux, Mobilité et transports, Espaces publics et de loisirs, Accessibilité aux infrastructures & Eco-tourisme – conformément aux objectifs du « Plan directeur urbain de Dubaï 2040 » pour un développement urbain durable – développera des propositions et visions d’architectes de futurs espaces de vie centrés sur la place de l’humain au cœur de mégalopoles.

- Le Mena Grad Show revient pour la 2e année consécutive et présente les meilleurs projets de sciences, de technologies et de design avec pour objectif de construire un meilleur monde futur. Plus de 50 projets sont exposés, pensés par des étudiants des meilleures universités de la région. Principaux enjeux cette année : la désertification, une meilleure accessibilité pour la nutrition des enfants et la gestion des déchets. Sur place, plusieurs lauréats seront notamment présents pour parler de leur projet.

Système de recyclage de l'eau pour éviter une surconsommation.

Système de compostage intelligent pour aider à la réduction du gaspillage alimentaire.
- Le Making Space, un espace dédié à plus de 80 ateliers sur le thème « Papier, Plastique + Jouer », invitent les visiteurs à expérimenter différentes techniques de création, à la fois très anciennes comme la poterie ou très innovantes avec par exemple l’utilisation du savon comme nouveau support. L’objectif principal étant de penser chaque activité dans un souci de respect des personnes et de la planète.
- Le Market Place est un lieu regroupant une sélection de produits de haute qualité, faits mains et issus de ressources responsables créés par 80 artisans de la ville.
Programme complet sur : www.dubaidesignweek.ae

À chaque édition de « Genius Loci », c’est une expérience unique du lieu et du design que propose Marion Vignal, la curatrice de l’exposition à l’Ange Volant, à Garches. L’occasion de découvrir une vingtaine d’œuvres singulières dans l’unique maison en France imaginée par le génial architecte Gio Ponti.

Parmi les pavillons de cette banlieue paisible à l’ouest de Paris se niche un joyau de l’architecture, une maison signée de l’architecte italien de Gio Ponti. Construite en 1927, pour Tony Bouilhet, le propriétaire de la maison d’orfèvrerie et d’arts de la table Christofle, la villa l’Ange Volant, nous livre une lecture tout à fait personnelle de l’architecture. À première vue, une maison à échelle humaine, aux proportions justes et équilibrées de la façade, inspirée de l’architecture italienne palladienne et de ses jardins. Puis l’intérieur révèle le séjour à double hauteur d’une modernité stupéfiante qui est aussi un décor magistral, où le regard se perd un peu, tant il y a de beautés à voir. Si l’on s’arrête sur les courbes élégantes des fauteuils, les détails du plafond, le raffinement des teintes ou bien les poignées de porte, on constate que l’œuvre architecturale est totale ! Gio Ponti savait tout dessiner avec légèreté et théâtralité ! L’Ange Volant révèle aussi une ode à l’amour, puisque la villa a donné naissance au couple formé par Tony Bouilhet, le commanditaire du lieu, et par Carla Borletti, nièce de Gio Ponti, et ils s’y marièrent en 1928 un an après l’inauguration…


Genius Loci, l’esprit du lieu
Chaque édition de « Genius Loci « propose un programme dans un lieu privé, et offre à voir des œuvres d’artistes, de designers, d’architectes, dans une expérience immersive. « J’ai sélectionné les artistes intuitivement, afin qu’ils résonnent avec l’œuvre de Gio Ponti et, particulièrement, avec cette maison pour laquelle j’ai eu un coup de coeur », explique Marion Vignal, commissaire de l’exposition. On peut ainsi retrouver les sculptures de Nao Matsunaga dans le vestibule, le lampadaire de Michael Anastassiades, les tableaux miroirs de Maurizio Donzelli, ou encore la grande table en verre de la salle à manger de Studio KO, le banc en résine transparent de Studio Nucleo. On note ce choix judicieux du banc en pierre bleue de Hainaut, présenté sur la terrasse, des architectes belges Bas Smets et Éliane Le Roux, renvoyant à la passion de Ponti pour les ponts. La paire de fauteuils de trains de première classe en velours bleu du designer italien de1950 converse avec la table basse du salon en miroirs soudés et taillé comme un bloc de cristal, de l’artiste anglais Julian Mayor. L’une des commandes spéciales réalisées pour cet évènement.
À découvrir jusqu’au 24 octobre 2021, entrée libre sur réservation, toutes les informations sur www.geniusloci-experience.com




Né de la passion pour un territoire et de l’enthousiasme de la commune de Breitenbach dans le Bas-Rhin sur la Collectivité européenne d’Alsace, le 48°Nord Landscape Høtel, est un projet de complexe hôtelier 4 étoiles, très particulier. Minimaliste, il témoigne du champ des possibles en matière d’écotourisme.

©Florent Michel @11h45
La rencontre de Emil Leroy Jönsson, urbaniste et paysagiste, et de Reiulf Ramstad, architecte, a été le point de départ de ce projet qui mixe cultures française et nordique. Si la sensibilité à la nature ou « hygge » est typique de l’art de vivre à la scandinave, elle n’en est pas moins ancrée dans ce territoire entre Vosges et Alsace, fortement impliqué dans le bio et la démarche écoresponsable. Au cœur du site protégé Natura 2000, 48°Nord Landscape Høtel est un lieu de retraite pour les amoureux de la nature sauvage, qui réinterprète la « hytte », cabane traditionnelle norvégienne, dans un cadre unique sauvegardé.

Aussi insolites qu’inattendues dans la région, ces cabanes design marquent une nouvelle identité locale dont la sobriété est garante d’une intégration au paysage.
Conçues comme des lieux de vie, en harmonie avec la nature environnante, les 14 hyttes sont construites sur des pilotis en bois ; elles sont démontables, ce qui implique donc la réversibilité du site. Le châtaignier non traité et local habille les volumes équipés de grandes ouvertures vitrées. Quatre typologies distinctes de hytte composent une famille de formes géométriques : les Grass donnent de plain-pied sur le terrain boisé, les Tre et les Eføy s’érigent sur deux niveaux, pour deux personnes, les Fjell accueillent jusqu’à quatre personnes dans un espace apaisant. À l’intérieur, l’aménagement spartiate en bois clair n’exclue pas le confort rassurant, avec jacuzzi d’eau de source pour certaines, incarnation parfaite de l’art de vivre à la scandinave tourné vers le paysage. Accueillant les espaces de bien-être et de restauration, le bâtiment principal, habillé de tavaillons de châtaignier sombres façonnés dans un atelier d’intégration à Saverne, répond au label de la Passivhaus. En outre, tous les produits 100% locaux, – bières, miel, lait et fromages- proviennent de producteurs biologiques et du potager de l’hôtel.
Informations et réservations sur
hotel48nord.com
1048, route du Mont Sainte-Odile 67220 Breitenbach


©Florent Michel @11h45


La 14e édition d’ARCHITECT@WORK PARIS se tiendra au PARIS EVENT CENTER les jeudi 23 & vendredi 24 septembre prochains.
À cette occasion, 250 industriels vous présenteront plus de 700 produits, tous présélectionnés par un comité technique. Le thème de cette édition est « BIO-LOGIQUES ».

La manifestation sera illustrée par une magnifique exposition matériaux du Centre Innovathèque, la présentation de solutions techniques sur l’accessibilité par Senses-room, et un programme de conférences avec, entre autres, comme intervenants, les architectes :
- Dominique Jakob (Jakob+MacFarlan)
- Duncan Lewis (Scape Architecture)
- Manal Rachdi (OXO architectes)
- Brice Chapon (Parc architectes)
- Marc Iseppi (Atelier Novembre)
À découvrir également pendant l’événement, deux expositions photographiques :
- Regard sur 10 ans d’architecture par le studio Erick Saillet
- Regard des étudiants des Écoles nationales supérieures d’architecture sur le territoire essonnien


Ne manquez pas ce rendez-vous annuel avec l’innovation. Un accueil privilégié vous y est réservé.
Préenregistrement obligatoire
Code d’invitation Intramuros : P723000
Organisation selon les nouvelles normes sanitaires.
Plus d’infos via www.architectatwork.fr

La Samaritaine en trois actes. Ce grand magasin parisien attachant qui concentre 150 ans d’histoire a ré ouvert ses portes au grand public le 23 juin 2021. Une entrée en scène de la « Samar » très attendue ! Deuxième volet consacré au retail. 2/3.
Dans l’écrin architectural rénové, la Samaritaine accueille de nouveaux espaces de vente, orientés vers le luxe. À chaque étage, la mode femme et homme, la beauté, les accessoires, l’horlogerie, la joaillerie y sont représentés. Bien que la « Samar » ait changé de cap, l’expérience shopping promet d’être festive et conviviale.
Sur 20 000 m2, les 600 marques proposées par la Samaritaine, principalement concentrées dans la partie Pont-Neuf, se fondent dans le décor, tandis que les enseignes les plus tendances occupent le bâtiment côté rue de Rivoli. Boutiques, corners, collections capsule se succèdent à chaque étage et font l’éloge du verre, de la transparence et des matériaux nobles et clinquants, pour en extraire la quintessence du luxe. Les aménagements ont été confiés à plusieurs agences d’architecture intérieure. L’écrin monumental de style Art nouveau et Art déco a été l’une des sources d’inspiration du principal intervenant, le studio canadien Yabu Pulshelberg, qui a mis en valeur la structure Eiffel.
Le visiteur est invité à parcourir le grand magasin de la Samaritaine dans un espace devenu plus fluide et plus lumineux au style chic et raffiné. À chaque étage du bâtiment Pont-Neuf, la vue centrale plongeante coiffée de la grande verrière le guide pour une expérience unique. Les scénographies soignées se découvrent dans la beauté de leurs détails en écho à l’enveloppe architecturale : calepinage de mosaïque, sol en terrazzo, panneaux en verre, luminaires précieux, tapis et mobilier dessinés et réalisés sur mesure, rehauts à la feuille d’or. Les codes couleur de la Samaritaine, blanc, jaune, gris, confirment l’identité forte d’un grand magasin moderne ancré dans son époque.
D’autres lieux aménagés en retrait, plus confidentiels, sont dédiés aux VIP. L’Appartement et les deux salons privés pour la joaillerie, sont conçus par le trio architectes d’intérieur Chloé Nègre, Karine Chahin et Virginie de Graveron. Ces salons cosy jouent la carte de la décoration à la française, associant mobilier classique d’éditeur et pièces chinées parfois détournées, dans un style très parisien, exubérant. Poursuivant la visite, jalonnée de marques luxueuses de renom, de collections capsules spéciales, le bâtiment côté Rivoli, quant à lui, est en rupture avec l’architecture d‘origine. Plus brut et plus moderne, il a été aménagé par le collectif Ciguë, tel un loft, et accueille les marques de mode de jeunes créateurs émergeants. On y flâne au milieu d’éléments de décor moulurés, rappel du style haussmannien, de plots de béton, d’œuvres de street art, accompagné de musique techno.
Mais si la Samaritaine est un lieu à visiter absolument, pour le luxe séduisant et son architecture remarquable, elle a perdu l’éclectisme de son offre de vente à la fois haut de gamme et populaire, accessible à tous, comme le racontait si bien les films publicitaires décalés et emblématiques de la Samar des années 60, associés à son célèbre slogan « On trouve tout à la Samaritaine » !







Dans le cadre de l’événement Italian Design Day, suivez en ligne le 7 juillet à 17h30 un débat autour des « Nouveaux défis pour le redémarrage durable du Made in Italy ».
Après une allocution d’ouverture de l’Ambassadrice d’Italie en France Teresa Castaldo, prendront la parole les architectes Jean-Michel Wilmotte et Cino Zucchi avec la modération d’Intramuros. La discussion sera filmée à la Maison Ozenfant, siège parisien du leader italien Tecno.
Lancé en 2017 par le Ministère des Affaires étrangères italien en collaboration et avec le soutien du ministère des Biens et Activités culturels, Italian Design Day est un événement thématique annuel qui promeut le design italien partout dans le monde.
Pour cette édition 2021 en France, c’est un cadre unique, la Maison Ozenfant à Paris, que L’Ambassade d’Italie en France et le Consulat Général d’Italie à Paris en collaboration avec ICE – Agence Italienne pour le commerce extérieur ont choisi pour organiser un événement le 7 juillet prochain.

Un débat accueilli au siège parisien de Tecno
Ce privilège a été rendu possible par une société leader du design italien, Tecno, qui a inauguré en 2017, dans cette maison-atelier, le bureau parisien désormais ouvert à son réseau, exportant le projet TClub déjà actif à Milan, capitale du design, qui redémarre avec le Salon du Meuble du 5 au 10 septembre 2021, avec un nouveau format, ouvert et dynamique, conçu par l’architecte Stefano Boeri.
Tecno ouvre donc ses portes parisiennes pour héberger une discussion autour du thème Projet et matière : nouveaux défis pour le redémarrage durable du Made in Italy.
Ce débat au format intimiste réunira des intervenants d’exception. L’Ambassadrice d’Italie en France, Teresa Castaldo, accueillera l’architecte français Jean-Michel Wilmotte, l’architecte italien Cino Zucchi et le représentant de la société Tecno M. Florent Leonet. La modération sera animée par Cléa Daridan, historienne de l’art, de l’architecture et du design, contributrice d’Intramuros.


Un lieu d’exception
La Maison Ozenfant est la maison-atelier conçue par Le Corbusier en 1922 pour l’artiste et ami Amédée Ozenfant. Premier projet résidentiel de Le Corbusier, la maison exprime une convergence d’intentions et d’idéaux entre l’architecte et l’artiste, devenant ainsi le « banc d’essai » des concepts qui allaient jeter les bases de la philosophie de conception de Le Corbusier.
Une architecture au caractère puriste, pleine de lumière : un lieu de choix donc non seulement pour la créativité mais aussi pour la réflexion. Un encadrement parfait pour discuter la relance du Design Italien en 2021.
Suivez le débat en ligne le 7 juillet à 17h30 en cliquant ici.






La Samaritaine en trois actes. Ce grand magasin parisien attachant qui concentre 150 ans d’histoire a réouvert ses portes au grand public le 23 juin 2021. Une entrée en scène de la « Samar » très attendue ! Premier volet consacré à l’intention architecturale. (1/3)
Après 16 années de travaux et de multiples contreverses, le projet de la Samaritaine a enfin abouti, ou presque. Un hôtel, intégré au plan, sera dévoilé en septembre. (Re)découverte du grand magasin, joyau de l’Art Nouveau et l’Art déco, fondé en 1870 par Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ et transformé l’agence d’architecture Sanaa.

© Pierre-Olivier Deschamps Agence Vu pour la Samaritaine.
La Samaritaine est fermée en 2005, pour raisons de sécurité d’éléments structurels vétustes (pavés de verre). Le projet de 750 millions d’euros, financé par le propriétaire des lieux LVMH, a soulevé beaucoup de contraintes et de polémique. D’une part, la restauration gigantesque des quatre bâtiments classés Monuments historiques et l’intégration au programme de logements sociaux imposée par le PLU, ont fait entrer le grand magasin emblématique dans une nouvelle ère tournée vers l’international. De l’Art Nouveau à aujourd’hui, la « Samar » chère aux Parisiens et aux touristes du monde entier a su évoluer avec son époque.
Cependant, la Samaritaine a réduit sa surface commerciale initiale de plus de moitié soit 20 000 m2 pour y intégrer 600 marques choisies par DFS (leader mondial de la vente de produits de luxe destinés aux voyageurs) 96 logements sociaux, une crèche, un hôtel de luxe, le Cheval Blanc, et des bureaux. Le travail colossal de rénovation, conservation des structures d’origine et des éléments décoratifs, s’est doublé de contraintes techniques, notamment pour l’alignement des façades. Le projet de l’agence Saana n’a pas fait l’unanimité, loin de là, puisque beaucoup s’y sont opposés (riverains, associations…). Après plusieurs recours, le Conseil d’Etat a donné son feu vert. La double peau en verre transparent ondulante reflète le bâti haussmannien, insufflant une avancée moderne à la rue de Rivoli. Mais aussi, un couloir souterrain, nouveau passage de circulation, relie l’ensemble. On redécouvre avec bonheur les constructions successives, réalisées entre 1905 et 1928, de style Art Nouveau et Art Déco, destinées à agrandir les magasins, des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage.

La fresque des paons, signée Francis Jourdain, toile peinte de 425 m2, déposée puis restaurée en atelier, est considérée comme un chef-d’œuvre de l’Art Nouveau ; elle se dévoile enfin dans ses couleurs les plus éclatantes, tandis qu’au sol les carreaux de verre, d’une modernité stupéfiante, fabriqués à l’identique rendent ainsi l’espace irréel.
L’ossature métallique a permis d’augmenter les volumes et de faire entrer la lumière à l’intérieur du magasin. S’ajoutent les décorations en lave de Volvic émaillée signées du fils de l’architecte Francis Jourdain et l’affichiste Eugène Grasset qui adoucissent l’aspect moderne et industriel. À l’intérieur, la réhabilitation du bâtiment Art Nouveau, appelé désormais Pont Neuf, la création de deux puits de lumière par Saana en complément des verrières sont une véritable réussite. On se souvient des éléments décoratifs et de l’espace fluide qui ont traversé les époques…
Les ornements remarquables de la structure Eiffel ont été peint en gris, couleur d’origine de 1910 dissimulée sous plusieurs couches de peinture. L’escalier mythique en chêne d’origine, symbole du grand magasin définit depuis toujours une circulation fluide; le garde-corps aux 16 000 feuilles d’or, les céramiques Art Nouveau sont autant de détails décoratifs qui font sa grandeur. Enfin, le dernier étage est le clou du spectacle qui laisse sans voix le visiteur. Sous la verrière monumentale à ossature métallique de 1907, la lumière naturelle entre à flots ; le verre d’origine a été remplacé par l’électrochrome, plus technique, qui se teinte en fonction de la luminosité, et transporte le spectateur dans une atmosphère, quasi magique.








© Pierre- Olivier Deschamps Agence Vu pour la Samaritaine

L’ouverture de la Bourse de Commerce est l’aboutissement d’un projet entamé dès 2001 lorsque François Pinault ambitionnait d’implanter sa collection dans l’ancienne usine Renault de l’île Seguin. De guerre lasse, il a finalement abandonné ce haut lieu de l’histoire industrielle pour Venise où, accompagné de Tadao Ando, il entame une toute autre partition avec le Palazzo Grassi (2006), la Punta della Dogana (2009) et le Teatrino (2013). En 2016, la Ville de Paris lui propose finalement la Bourse de Commerce, un édifice en rotonde couronné d’une vaste coupole métallique, conçu en 1889 puis progressivement tombé dans l’oubli. Située au cœur de Paris, à mi-chemin entre le Louvre et le Centre Georges Pompidou, desservie par Les Halles, la Bourse avait tout pour satisfaire le collectionneur prescripteur qu’est devenu François Pinault.
À l’extérieur, les drapeaux de Ronan et Erwan Bouroullec signalant la Bourse s’élèvent dans les airs et réverbèrent la lumière. À Rennes en 2015, leurs « Rêveries Urbaines » convoquaient déjà ce lien entre contemplation et usage, que des bancs en cupro-aluminium doré viennent d’ailleurs compléter.

À l’intérieur, le voile circulaire de Tadao Ando est cousu d’une trame de béton aux dimensions du tatami. Ce matériau à la fois universel et pauvre, privilégié par l’architecte japonais, permet de convoquer la perfection du cercle Platonicien et le souvenir du Panthéon romain, tout en se jouant de la perte de repères chère à Piranèse. À l’érudition de Tadao Ando, parfois dépourvu du souci de flexibilité nécessaire à tout lieu d’exposition, François Pinault a choisi d’adjoindre Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments Historiques et NeM/Niney & Marca Architectes. Ainsi, le cylindre de béton lisse d’Ando définit un espace d’exposition central au rez-de-chaussée, accueille l’auditorium au sous-sol, et permet, grâce à l’escalier qui s’enroule autour de lui, de desservir les espaces d’exposition des étages supérieurs, ainsi que le restaurant, tout en découvrant l’architecture du bâtiment de plus près. D’où que l’on soit,

Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes, Agence Pierre-Antoine Gatier
L’aménagement a été entièrement conçu par les Bouroullec. On retrouve la chaise Rope (Artek) disséminée dans les espaces d’exposition ainsi que des tapis et banquettes spécifiquement créés pour les salons. De grandes grappes de verre en tubes se déploient en coulées organiques dans les cages d’escaliers, alliance du savoir-faire artisanal et de l’écriture technique déjà mise en œuvre pour l’escalier Gabriel du château de Versailles. Des rideaux dont la trame forme des drapés grillagés structurent l’espace du restaurant La Halle aux Grains de Michel et Sébastien Bras. On y découvre aussi des vases Alcova (Wonderglass), ainsi que des tables et chaises Officina (Magis) en fer forgé galvanisé dont le choix pourra néanmoins surprendre.




Nouvelle étape d’un réseau désormais bicéphale, l’exposition « Ouverture » énonce les valeurs qui sont attachées à la Pinault Collection avec François Pinault lui-même comme chef d’orchestre. Ce manifeste interroge par sa radicalité : Pas d’accrochage fleuve, ni de palmarès d’artistes bankable. Composé de différents corpus d’œuvres, « Ouverture » agit comme une ode à la remise en cause des canons, qu’ils soient politiques, sociaux, raciaux ou esthétiques. Preuve en est la confrontation magistrale de l’intervention de Tadao Ando aux toiles marouflées vantant la grandeur commerciale française et ses comptoirs coloniaux (IIIe République) face à L’enlèvement des Sabines (1579-1582) de Giambologna, répliqué par Urs Fischer, dont la vanité de cire est vouée à se consumer.
À l’état-major dont il s’est entouré au fil des années (Jean-Jacques Aillagon, Martin Béthenod, Caroline Bourgeois, Tadao Ando, Pierre-Antoine Gatier) François Pinault a su associer une plus jeune génération à laquelle il se montre fidèle (Ronan et Erwan Bouroullec, NeM/Niney & Marca Architectes et les Graphiquants), donnant naissance à une aventure collective dont le public est également amené à être témoin. Preuve que la débauche de moyens – 160 millions d’euros en cinq ans – n’enlève rien au mérite de l’audace.



L’émaillage de la pierre de lave est la technique précieuse qu’a choisie le studio LeR pour constituer le cœur de sa pratique entre artisanat et design. Un choix guidé par une histoire très personnelle et par les qualités décoratives « inaltérables » de ce matériau.
Fondé en 2015 par Renato Richard et son épouse Lydia Belghitar, le studio LeR associe deux savoir-faire : la taille de pierre pour Renato et le design pour Lydia, qui a travaillé aux côtés de grands noms comme Mathieu Lehanneur, Pierre Favresse ou Jean-Paul Marzais.

Un contexte porteur qui va notamment leur permettre d’appréhender une technique ancestrale très particulière, celle de l’émaillage de la lave. Une pratique méconnue, mais dont le studio aujourd’hui recomposé autour de Lydia et Jessica – la sœur de Renato, décédé en 2018 – a fait sa spécialité.
« L’émaillage de la lave est un savoir-faire qui tombe en désuétude alors qu’il offre un champ d’applications sans limite », explique Lydia en avançant le chiffre d’à peine une centaine d’émailleurs sur lave en France aujourd’hui. Un crève-cœur quand on connaît les qualités de ce matériau. « Dans notre métier, c’est souvent le qualificatif ʺinaltérableʺ qui est utilisé pour la lave émaillée. C’est un matériau extrêmement résistant aux températures extrêmes, aux rayures, aux acides. »

Néanmoins, ce sont avant tout ses qualités décoratives qui font sensation. Des qualités auxquelles le studio LeR apporte sa marque de fabrique en travaillant ses formats géométriques si singuliers. « Ce qui nous passionne à l’atelier, c’est de faire dialoguer les motifs émaillés avec la pierre brute ! »
Crédences de cuisine et mobiliers raffinés
Même si le matériau reste le même, avec cette pierre de lave d’Auvergne, de Volvic, du Mont Dore ou de Chambois, le studio LeR – lui-même situé en Bretagne – parvient grâce à sa double casquette d’artisan d’art et de designer à travailler sur des projets très variés. Et s’il façonne des carreaux pour les sols ou les crédences de cuisines, il conçoit également des mobiliers très raffinés pour la décoration d’intérieur, des pièces uniques produites sur commandes avec des motifs et des couleurs adaptés.
Son plateau OKE est l’une des pièces phares de ses collections, où l’on trouve également des plateaux de table (comme ceux réalisés pour l’architecte d’intérieur Tristan Auer), son fameux tabouret TATO ou le luminaire ICA, créé sur mesure il y a à peine quelques semaines pour la galerie Amélie Maison d’Art.

Pour preuve de sa recherche permanente, le studio n’hésite d’ailleurs pas à accorder la pierre de lave émaillée avec d’autres supports, matières…et artisans. « La lave s’associe très volontiers avec le bois par exemple », poursuit Lydia. « Nous travaillons en local avec l’atelier d’ébénisterie Koad Bras, qui ne travaille que le bois massif issu de forêts éco-gérées.»
Cette collaboration se retrouve dans notre mobilier comme dans nos luminaires ICA par exemple. Pour l’une des dernières tables basses que nous avons réalisées, la table LIV, nous avons travaillé avec un ferronnier d’art pour le piètement, l’atelier L’Enclumier. »


Anachronisme technologique
De fait, le travail du studio LeR est un habile mélange de tradition et de technologie, parfois très moderne. Celle-ci transparaît par exemple dans la production d’images 3D de leur petit bureau d’étude. « Quand nous travaillons sur du mobilier ou de l’espace, la modélisation 3D est un outil de communication incontournable pour assurer la bonne compréhension de la direction artistique du projet par le client et par les artisans avec lesquels nous collaborons », confirme Lydia.
« Nous utilisons aussi des outils numériques au cours de l’émaillage lui-même, en réalisant par exemple des pochoirs et masques de sablage à l’aide d’un plotter de découpe. Cet anachronisme entre les outils numériques que nous utilisons et le savoir-faire de l’émaillage sur lave contribue au côté à la fois contemporain et intemporel de nos projets. »

Le célèbre musée du design lausannois du mudac engendre sa mue avec l’ouverture en vue de ses nouveaux bâtiments prévue pour juin 2022. Une transformation qui s’accompagnera d’une redéfinition de la politique d’acquisition des œuvres et du sens des collections, comme l’explique son directeur adjoint Marco Costantini.
Lausanne profite du nouvel élan donné par le projet Plateforme 10 – la constitution d’un véritable quartier des arts au cœur de la ville, associant les trois musées consacrés à la création visuelle – pour repousser ses murs et trouver de nouveaux ressorts afin de mieux valoriser l’omniprésence du design dans notre quotidien. Surfaces d’exposition doublées, espace de médiation sis directement sur un plateau qui pourra accueillir simultanément plusieurs expositions, volumes de réserves des collections quatre fois plus volumineux, mais aussi centre de recherche et bibliothèque partagés avec le Musée de l’Élysée, sans oublier l’accueil du public avec une grande librairie-boutique, un café et un restaurant, c’est un véritable mudac « augmenté » que les visiteurs pourront découvrir lors de son ouverture officielle en juin 2022. Et ce d’autant plus que son identité visuelle et son site internet sont eux aussi entièrement repensés en vue de cette grande mue.
Cette transformation physique du bâti n’est d’ailleurs pas une fin en soi. Elle s’accompagne également de la redéfinition de la politique d’acquisition des œuvres et du sens des collections. Focalisant principalement jusqu’ici sur le design d’objets de la céramique, du bijou, de l’estampe, du textile et du verre, le mudac entame une réflexion plus globale et une réorientation méthodologique beaucoup plus axée sur la documentation des processus de création généraux, avec esquisses, dessins préparatoires, échantillons et prototypes à l’appui.
« Saisir ce qui réunit les créateurs contemporains »
« L’idée générale est qu’il n’est plus possible aujourd’hui de présenter les collections par techniques ou matériaux tant chaque création entretient avec d’autres des éléments de voisinages au niveau des systèmes de production, de diffusion mais également sémantiques », explique Marco Costantini, Directeur adjoint du mudac. « Les problématiques que tente de résoudre chaque créateur, qu’il soit designer, bijoutier ou céramiste sont souvent les mêmes. Pourquoi créer une nouvelle chaise ou un nouveau vase ? Comment vais-je me situer par rapport aux grandes questions liées à l’usage des matériaux et des problématiques du développement durable ? Que peut apporter mon nouvel objet à la société ? Exposer tous les objets de nos collections ensemble peut aider à saisir ce qui réunit les créateurs contemporains. »
De fait, la collection du mudac sera élargie à d’autres matériaux, plus modernes et technologiques, pour témoigner des grandes évolutions et révolutions que le design et l’ensemble des arts appliqués traversent aujourd’hui. « De nouveaux matériaux sont apparus, comme les algues, d’autres sont issus de recyclage », poursuit Marco Costantini. « Les technologies jouent un rôle très important dans la recherche de nouveaux matériaux moins polluants ou impactants vis-à-vis de l’environnement. Il est dès lors de notre devoir d’institution publique de présenter ces recherches en faisant entrer dans les collections des pièces emblématiques de cet état d’esprit. »
Des allers-retours entre aires géographiques producteurs de sens
En complément de cette lecture plus imbriquée du design contemporain dans ces processus de création, le mudac souhaite également mieux en considérer la provenance géographique, en accordant une plus grande place aux productions extra-européennes afin de mieux les considérer dans un discours plus vaste du design.
« Dans un monde que l’on se plaît à qualifier de globalisé, au contraire des ressources qui ne le sont pas ou pas assez, il est important de s’interroger sur le sens du design selon l’aire géographique dans laquelle on se situe », admet Marco Costantini. « Le mot design en Europe n’a pas toujours la même signification que si l’on se trouve en Asie, en Amérique latine ou au Moyen-Orient. Il s’agit dès lors de comprendre ces différences ou ces variations pour éviter un regard trop eurocentré. Collectionner ces artefacts de pays extra-européens doit dès lors aussi nous permettre de remettre en question nos propre productions en les comparant à celles d’autres contrées. Ces allers-retours sont producteurs de sens. Le design est avant tout une question de contexte et cela même si les outils sont communs. »
En attendant l’avancée de cette réflexion, rendez-vous est pris en novembre prochain pour une préfiguration d’ouverture offrant une carte blanche à l’artiste suisse Christian Marclay. Il y présentera in situ une installation de projections numériques composées de milliers d’images fixes provenant des collections du mudac et du Musée de l’Élysée.

Surfaces d’exposition doublées, espace de médiation sis directement sur un plateau qui accueille simultanément plusieurs expositions… c’est un véritable mudac « augmenté » qui ouvrira en juin 2022.

