Studio LeR : La pierre de lave émaillée s'invite en intérieur
L’émaillage de la pierre de lave est la technique précieuse qu’a choisie le studio LeR pour constituer le cœur de sa pratique entre artisanat et design. Un choix guidé par une histoire très personnelle et par les qualités décoratives « inaltérables » de ce matériau.
Fondé en 2015 par Renato Richard et son épouse Lydia Belghitar, le studio LeR associe deux savoir-faire : la taille de pierre pour Renato et le design pour Lydia, qui a travaillé aux côtés de grands noms comme Mathieu Lehanneur, Pierre Favresse ou Jean-Paul Marzais.
Un contexte porteur qui va notamment leur permettre d’appréhender une technique ancestrale très particulière, celle de l’émaillage de la lave. Une pratique méconnue, mais dont le studio aujourd’hui recomposé autour de Lydia et Jessica – la sœur de Renato, décédé en 2018 – a fait sa spécialité.
« L’émaillage de la lave est un savoir-faire qui tombe en désuétude alors qu’il offre un champ d’applications sans limite », explique Lydia en avançant le chiffre d’à peine une centaine d’émailleurs sur lave en France aujourd’hui. Un crève-cœur quand on connaît les qualités de ce matériau. « Dans notre métier, c’est souvent le qualificatif ʺinaltérableʺ qui est utilisé pour la lave émaillée. C’est un matériau extrêmement résistant aux températures extrêmes, aux rayures, aux acides. »
Néanmoins, ce sont avant tout ses qualités décoratives qui font sensation. Des qualités auxquelles le studio LeR apporte sa marque de fabrique en travaillant ses formats géométriques si singuliers. « Ce qui nous passionne à l’atelier, c’est de faire dialoguer les motifs émaillés avec la pierre brute ! »
Crédences de cuisine et mobiliers raffinés
Même si le matériau reste le même, avec cette pierre de lave d’Auvergne, de Volvic, du Mont Dore ou de Chambois, le studio LeR – lui-même situé en Bretagne – parvient grâce à sa double casquette d’artisan d’art et de designer à travailler sur des projets très variés. Et s’il façonne des carreaux pour les sols ou les crédences de cuisines, il conçoit également des mobiliers très raffinés pour la décoration d’intérieur, des pièces uniques produites sur commandes avec des motifs et des couleurs adaptés.
Son plateau OKE est l’une des pièces phares de ses collections, où l’on trouve également des plateaux de table (comme ceux réalisés pour l’architecte d’intérieur Tristan Auer), son fameux tabouret TATO ou le luminaire ICA, créé sur mesure il y a à peine quelques semaines pour la galerie Amélie Maison d’Art.
Pour preuve de sa recherche permanente, le studio n’hésite d’ailleurs pas à accorder la pierre de lave émaillée avec d’autres supports, matières…et artisans. « La lave s’associe très volontiers avec le bois par exemple », poursuit Lydia. « Nous travaillons en local avec l’atelier d’ébénisterie Koad Bras, qui ne travaille que le bois massif issu de forêts éco-gérées.»
Cette collaboration se retrouve dans notre mobilier comme dans nos luminaires ICA par exemple. Pour l’une des dernières tables basses que nous avons réalisées, la table LIV, nous avons travaillé avec un ferronnier d’art pour le piètement, l’atelier L’Enclumier. »
Anachronisme technologique
De fait, le travail du studio LeR est un habile mélange de tradition et de technologie, parfois très moderne. Celle-ci transparaît par exemple dans la production d’images 3D de leur petit bureau d’étude. « Quand nous travaillons sur du mobilier ou de l’espace, la modélisation 3D est un outil de communication incontournable pour assurer la bonne compréhension de la direction artistique du projet par le client et par les artisans avec lesquels nous collaborons », confirme Lydia.
« Nous utilisons aussi des outils numériques au cours de l’émaillage lui-même, en réalisant par exemple des pochoirs et masques de sablage à l’aide d’un plotter de découpe. Cet anachronisme entre les outils numériques que nous utilisons et le savoir-faire de l’émaillage sur lave contribue au côté à la fois contemporain et intemporel de nos projets. »