Les 90 ans de Prisunic et Monoprix : retour aux années seventies (1/2)

Les 90 ans de Prisunic et Monoprix : retour aux années seventies (1/2)

Les deux marques iconiques du design populaire fêtent leur anniversaire. Prisunic, c’est fini, mais pas tout à fait ! En fusionnant depuis 1997 avec Monoprix et les Galeries Lafayette, les deux marques ont réinventé le design au quotidien, et accessible.

Cet événement ponctuel et ciblé pour les nostalgiques ou collectionneurs est l’occasion d’acquérir et (re)découvrir des pièces cultes des années 1970, qui n’ont pas pris une ride. Au sein d’une boutique éphémère et en ligne, les créations pour Prisunic de 5 designers emblématiques de cette époque ont été rééditées, en série très limitée, et proposées à la vente. Une façon de remettre au goût du jour le talent de créateurs, parfois oubliés.

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De gauche à droite : Table basse, Danièle Quarante. Dessus lampe, Marc Held. Tabourets et tapis au mur, Jean-Pierre Garrault. Fauteuil et coffre, Terence Conran. © Karel Balas

Réédition de 5 designers emblématiques des années 70

Pour les 90 ans des deux marques Prisunic et Monoprix, Cécile Coquelet, directrice de création de Monoprix, souligne l’ampleur du projet : « Nous avons choisi de scinder l’évènement en trois phases :  la réédition de meubles et d’accessoires de 5 designers emblématiques de Prisunic des années 70 que nous avons réunis, celle de 150 objets de créateurs, et enfin la participation à l’exposition au MAD à Paris retraçant l’histoire des enseignes. » Avec Prisunic, pionnière du design populaire français fondée en 1931, les designers de l’époque se sont replongés dans les années phare du design industriel, en portant un regard actuel. L’un des fils de Terence Conran (décédé en 2020) Marc Held, Danielle Quarante, Jean Paul Garrault, Claude Courtecuisse… Tous, ont répondu à l’appel. Les modèles sélectionnés ont été fabriqués à l’identique à partir des dessins originaux des designers, et se rapprochent le plus possible des matériaux d’origine, sans être vintage.

Table basse, Danièle Quarante. Dessus lampe, fauteuil cuir et métal Marc Held. Tabourets, table basse centrale et tapis au mur, Jean-Pierre Garrault. Fauteuil, Claude Courtecuisse.

Terence Conran, la simplicité au quotidien

D’après les photos de mobilier et d’objets de Terence Conran, pour le premier catalogue Prisunic, les pièces du créateur de l’enseigne Habitat, sont d’une modernité intemporelle évidente. Les assiettes ultra simples de la collection capsule Mono Design, créées en 2000, affichent leur style shaker tandis que le fauteuil le coffre et la desserte, leur singularité tout en restant des produits de design grand public.

Assiette plate, design Terence Conran.

Marc Held, une lampe d’exception et un fauteuil relax

Architecte, designer et photographe, Marc Held avait conçu cette lampe exclusivement pour le bureau du président François Mitterrand à l’Elysée en1983, accompagnée d’un ensemble de mobilier en bois. À partir de ses archives personnelles,  il propose pour cette rétrospective, le modèle d’origine en trois finitions, doré, inox, noir mat. Un fauteuil en cuir, toile et métal, à la fois décontracté et raffiné, montre une autre facette de son talent.

Siège Vassilia, cuir, toile et métal, design Marc Held.

Danielle Quarante, l’élégance intemporelle

Lauréate du concours Shell en 1970, initiée par Prisunic, la designeuse Danielle Quarante propose une  petite table en métal réalisée d’après un dessin original jamais exploité par Prisunic à l’époque et une  lampe seventies. Toutes deux sont mises à l’honneur pour l’évènement. Elle avait créé aussi pour Prisunic, le fauteuil empilable Balthazar, vendu à  sur catalogue. A l’étude pour sa réédition, ce siège sera fabriqué en composite recyclé, plus écologique que l’ABS d’origine.

Lampe Cyclade, design Danièle Quarante.

Jean-Pierre Garrault, un festival de couleurs

De ses archives personnelles des années 70, l’artiste designer Jean-Pierre Garrault a extrait 5 dessins, parmi les 1500 imprimés colorés. Les formes géométriques très graphiques et hautes en couleurs témoignent de sa vive créativité. Les tapis et la vaisselle qui dynamisaient hier le quotidien sont encore d’actualité. A utiliser donc, sans modération…

Tabouret en céramique, Tapis et Table basse, design Jean-Pierre Garrault.

Claude Courte-Suisse, l’innovation avant tout

Ce designer industriel, dessinateur, sculpteur et photographe, prolifique a toujours eu un regard curieux et une réflexion large sur les matériaux industriels. Entré au musée, dans plusieurs institutions, avec ses fauteuils en skaï, ces créations sont rééditées en version  textile, plus confortable et plus écologique aussi.

Siège Apollo, métal et tissu, design Claude Courtecuisse

Pop-up store Prisunic, du 3 au 11 décembre de 11h30 à 19h30, 5 rue Saint-Merri, 75004 Paris.
Monoprix.fr à partir du 3 décembre,
www.monoprix.fr

Rédigé par 
Anne Swynghedauw

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13/12/2024
Flos x Bottega Veneta : collaboration haute couture

Flos s’est associé à Bottega Veneta pour imaginer une réédition de la lampe 600, designée par Gino Serfati en 1966. Une réédition qui combine l’icône de Flos avec le savoir-faire de la marque de mode italienne, que Barbara Corti, directrice de la création chez Flos, nous a expliqué plus en détails.

Comment s’est faite la collaboration avec Bottega Veneta ? Pourquoi cette marque en particulier ?

Ce n’est pas la première fois que nous sommes contactés par des marques de mode pour des collaborations et généralement, nous les refusons pour diverses raisons, notamment car ça peut mettre beaucoup de temps à aboutir et chez Flos nous voulons nous focaliser au maximum sur les projets actuels et les designers avec qui nous travaillons. Mais lorsque l’équipe de Bottega Veneta nous a contactés il y a 2 ans, j’ai pris le temps de la réflexion. J’aime beaucoup cette marque et Matthieu Blazy - le directeur artistique de la marque au moment de la collaboration - qui s’avère être un fan de design, avait réussi à en intégrer au sein de toutes les collections auxquelles il a participé. Dès le départ, nous avons été honnêtes les uns envers les autres et notre vision était avant tout portée sur le design.

Pourquoi avoir choisi la lampe 600 de Gino Serfati ?

Au début de nos échanges, les équipes de Bottega avait sélectionné plusieurs modèles ou projets sur lesquels ils voulaient travailler, mais c’est moi qui ai finalement suggéré la lampe 600 de Gino Serfati, qui je trouvais cohérente avec la pratique de Bottega. Très vite, nous avons travaillé ensemble pour comprendre la marque et opérer de petits changements afin de mêler au mieux les pratiques de Flos avec celles de Bottega Veneta. En proposant un modèle en cuir, nous avons réussi à mêler l'ADN des deux marques. Dans sa première version, la structure de la lampe était faite avec des billes de plomb pour permettre à la lampe de tenir debout. Dans la version 2024, nous avons changé de matériau pour passer du plomb au fer ce qui nous a contraint à changer légèrement les proportions, car le plomb est plus lourd que le fer. Il y a un eu gros travail pour réussir à mettre en place ces petits ajustements afin qu'il puisse coller avec le cuir de Bottega en termes de volume et que cela ne fasse pas perdre de qualité au produit.

Vous avez donc travaillé à partir d’un modèle existant, pourquoi ?

Partir d’un modèle de nos archives était plus simple, car nous avions juste à ajuster le produit avec l'essence de Bottega et à le mettre à jour en termes de technologies. C’est un process totalement différemment que de créer un nouveau produit. Pour autant, il y a eu un réel travail collaboratif entre les équipes internes de Flos et celles de Bottega.

Est-ce que cela vous a donné envie de tenter de nouvelles collaborations ou de rééditer d’autres ICONS ?

Ce n’est pas dans nos priorités pour le moment, nous avons beaucoup de projets en cours et d’événements qui arrivent pour l’année 2025, notamment la sortie de nos nouvelles collections et le Salone del Mobile avec la tenue d'Euroluce. Mais si nous trouvons un sujet intéressant et une nouvelle manière de remettre à jour un modèle de nos archives, nous le ferons, je ne suis pas fermée à l’idée !

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12/12/2024
La manufacture Cogolin publie un livre pour ses 100 ans

A l’occasion de son 100e anniversaire, la manufacture Cogolin vient de publier début novembre aux éditions Albin Michel le livre Tapis d’artisanat d’art.

Né dans le petit village Cogolin, non-loin de St-Tropez, la manufacture Cogolin a vu le jour en 1924, et s’est depuis illustré comme un acteur fort du secteur, s’accompagnant de nombreux créateurs de renom, tels que Jules Leleu, Jean-Michel Frank, Christian Bérard, Sir David Hicks ou encore Jean Cocteau qui viendront signé des modèles aujourd’hui présents dans les archives de la marque. Sous la direction de Serge Gleizes, cet ouvrage est l’occasion de dévoiler les secrets et les coulisses de la maison, qui a habillé les intérieurs du monde entier, et qui compte bien continuer.

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10/12/2024
Wendy Andreu, tisseuse d'objets

Wendy Andreu lance son studio en 2016. Reconnue pour avoir imaginé le procédé Regen qui lui a permis de créer tout un artisanat, elle développe depuis des pièces éclectiques autour de ce dernier, entre autres projets de mobilier, joaillerie ou aménagements d’intérieur. En septembre 2024, elle était lauréate des Grands Prix de la création pour récompenser l’ensemble de son travail.

Wendy Andreu a été formée à l’école Boule en métal avant d’intégrer l’Académie d’Eidhoven en design pendant 5 ans jusqu’en 2016. À peine sortie d’école, elle lance son « one Women business » afin d’être indépendante et commencer les projets et les collaborations, notamment avec Faye Toogood à l’époque. Depuis, elle a installé son atelier à Paris dans le 19e arrondissement au sein de Métropole 19 pour élaborer ses projets, mais également de continuer à mener des recherches sur son procédé Regen, qu’elle développe depuis maintenant 10 ans.

Dragon Autumn Armchair, 2022

Un artisanat unique

L’aventure Regen commence en 2014, lorsque, dans le cadre d’un projet d’école elle décide d'élaborer une collection textile d’accessoires de pluie - qui donnera le nom à son procédé qui n’est autre que la traduction littérale de pluie en néerlandais - et qui s’avère être un réel saut dans le vide pour la designeuse qui n’a aucune expérience dans le domaine. « J’avais une formation en métal suite à mon passage à l’école Boule, c'est le métier que j'ai appris et donc se lancer dans le textile en faisant des moules en métal n’a pas été le plus simple au départ. J’ai commencé alors que je ne savais pas faire, et pour contourner le problème j’ai dû trouver des solutions alternatives. » Sans formation pour manier les machines à tisser, elle décide de coller les matières, du latex et de la corde de coton à l’époque, pour parvenir au résultat estompé. Une technique réalisée comme un test au départ sur un simple échantillon expérimental qui lui permet finalement de développer tout un artisanat qui aujourd’hui lui est propre. « Il y a toujours une innovation qui s’ajoute au fur et à mesure des années et comme je n’ai aucune référence pour m’aider j’invente des choses, ce qui me permets d’acquérir de nouveaux savoir-faire au fil du temps. »

Soft Stools, 2022 © Vanni Bassetti


Des objets très techniques, qui nécessitent des heures de travail pour créer la « peau textile » parfaite, confectionnée à partir d’un moule en métal, pour ne pas oublier ses origines et sa formation initiale. Wendy Andreu confectionne tous ses moules et utilise toutes sortes d’outils, parfois inattendus, comme un couteau de jardinier ou encore un peigne pour chien, l’objectif étant de pouvoir arriver au résultat attendu. Des pièces toutes uniques, confectionnées à la main avec l’aide d’une tapissière pour toutes les finitions. Parmi ses réalisations, on peut citer l’imposante Dragon chair, l’assise Soft Stools ou plus récemment la Ghost Chair réalisée dans le cadre de l’exposition « Les Aliénés du Mobilier national. »

Ghost Chair, utilisée dans le cadre de l'exposition "Les aliénés du Mobilier national" © Isabelle Bideau

L’importance du process

Et si son procédé de départ se développe à partir de ficelle collée avec du silicone, elle aime continuer de jouer avec les matières et les contraintes pour étendre sa technique. « Je suis assez curieuse de tous les matériaux, mais particulièrement des techniques et des process, et la manière de les modifier pour arriver à de la nouveauté. » Avec la marque française Polène, elle a travaillé à partir de rébus de cuir pour une édition limitée de 200 miroirs. Pour MontBlanc, elle a travaillé sur un comptoir de 9 mètres de long avec la contrainte d’adapter sa technique aux normes coupe-feu, puisque le bâtiment est situé dans un espace public. Enfin, avec l’entreprise coréenne Hyosung, qui fabrique des fibres en lyocelle - matière notamment utilisée pour renforcer les pneus - elle a confectionné le fauteuil Tyre.

Fauteuil Tyre, 2023 © Neige Thébault

Des innovations techniques qui demandent des temps de recherche importants et surtout nécessaires pour continuer de faire évoluer la pratique, mais auxquelles la designeuse ne souhaite pas accorder 100 % de son temps. « J’aime me dire que j’ai une partie prospective dans mon travail avec ces temps de recherche pour développer ma technique et de l’autre côté l’aspect commission et commandes de pièces. Les deux vont ensemble, la prospective permet d’inspirer la commission et la commission permet de financer la recherche. » Une idée qui rejoint son envie de faire du design avant tout, sans avoir d’étiquette précise ou de chemin tout tracé. « Il n’y a pas d’esthétique particulière qui prédomine dans mon travail, je dirais plus que ce sont plutôt les process qui m’interpellent. Mon univers n’est pas formel mais très rationnel, je cherche surtout à comprendre comment les choses sont faites. »

Autres projets inspirés

En parallèle de sa pratique autour de Regen, Wendy Andreu travaille sur des projets qui allient différents matériaux, notamment le métal et plus récemment le verre, dans le cadre de sa résidence au CIRVA durant laquelle elle a élaboré la collection de vases Jardin Mécanique. Pour Théorème Éditions, elle collabore sur la seconde collection de l’éditeur avec le miroir Maze et pour Rimowa, elle imagine la table basse Aircraft.

Table basse Aircraft pour Rimowa, 2022 © Gregor Kaluza
Collection de vases Jardin Mécanique, en collaboration avec le CIRVA © Thierry Depagne

Avec le designer Bram Vanderbeke, rencontré sur les bancs d’Eidhoven, elle collabore sur différents projets, notamment sur les pièces Triple Pyramid & Upside Down Pyramid, réalisées avec la galerie Nilufar dans le cadre de l'exposition FAR lors de la Design Week de Milan en 2019, ou encore sur l’aménagement intérieur de la boutique du musée du design de Gand, en Belgique. Un travail qu'elle réalise seule ou en collaboration, mais qui répond toujours à une commande spécifique, qu'elle aime voir aboutir. « Ça me rend heureuse de faire quelque chose pour quelqu’un, c’est d’ailleurs pour ça que je suis designer et pas artiste. J’aime l’aspect de commande pour faire plaisir aux autres.»

Miroir Maze pour Théorème Editions, 2022 © Valentin Fougeray

Pour les mois à venir, les projets devraient continuer d’osciller entre réponses aux commandes, temps de recherche et élaboration de nouvelles collaborations. En parallèle, la designeuse confie avoir un rêve, celui de créer un jour, un best-seller, une pièce anonymisée qui ferait partie du quotidien. Bien qu’elle conçoit que son design soit pour le moment plutôt Collectible, on sait bien qu’il ne faut jamais dire jamais…

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12/12/2024
Shigeru Ban livre le Toyota City Museum

Conçu par l'architecte japonais Shigeru Ban, le Toyota City Museum s'inscrit dans la continuité d'un paysage déjà façonné par la marque.

À l'heure du dérèglement climatique et des besoins d'évolutions qui pèsent sur le secteur de l'automobile, qui d'autre que Shigeru Ban pour réaliser le dernier haut-lieu culturel de Toyota ? Implanté dans un vaste parc en plein cœur de Toyota City au Japon, la bâtiment a ouvert ses portes au public en avril. Célébrant le bois par l'architecture contemporaine, l'édifice culturel est le premier au monde à recevoir la certification ZEB (Net Zero Energy Building). Une réalisation écologique donc, mais également sociale.

Dessinée toute en finesse, « En-nichi » est certainement la zone la plus représentative du travail de l'architecte ©Hiroyuki Hirai


Un assemblage d'architectures diverses

Imaginé pour accueillir des expositions axées sur la nature, l'histoire et l'industrie de la région, l'architecture se compose de trois espaces principaux articulés entre eux par des jeux de niveaux. Pièce maîtresse du bâtiment, la zone « En-nichi » est certainement la plus prégnante de l'ensemble et la plus représentative de son architecte. Long de 90 mètres, ce vaste hall, entièrement réalisé en bois de cèdre local, sert d'espace multifonctionnel. Réalisée selon les assemblages savants de Shigeru Ban, la dentelle structurelle du plafond offre une large portance seulement maintenue par de fins poteaux le long desquels vient s'intégrer un mur entièrement vitré. Se dégage alors de cette architecture filaire une légèreté visuelle accrue par la monumentalité de l'espace. Une structure qui se prolonge au-delà du vitrage pour venir créer un espace extérieur abrité, au bout duquel s'intègre un puits de lumière entrecoupé de poutres. « Lorsque la lumière pénètre dans le lanterneau du porche d'entrée à midi, lors du solstice d'été, la structure projette l'ombre de l'emblème de la ville sur le sol », explique l’architecte.

La nef de 90 mètres de longueur introduit de nouvelles perspectives sur l'extérieur à mesure que son immense structure filaire s'oublie ©Hiroyuki Hirai

À l'intérieur, ce vaste espace prend appui sur le grand hall où se trouve l'exposition permanente consacrée à l'histoire de la ville Toyota. Sorte d'atrium circulaire, la salle est bordée d'une rampe incurvée épousant les parois. Une déambulation ouverte sur l'extérieur qui conduit aux étages supérieurs. Au milieu de cet espace, un noyau faisant office de présentoir a été imaginé pour servir d'abri antisismique en cas de tremblement de terre.

Dédié à l'exposition permanente, cet espace central du musée a été imaginé pour contenir un noyau anti sismique ©Hiroyuki Hirai


Un bâti inscrit dans son environnement

Imaginé à l'origine sur une parcelle isolée, le plan ne prévoyait pas de connexion avec l'autre grand bâtiment situé au sein du parc, le Toyota Municipal Museum of Art inauguré par l'architecte Yoshio Taniguchi en 1995. Mais lorsque Shigeru Ban s'est intéressé à l'implantation de son bâtiment, la création d'un lien architectural s'est imposée. « Je me suis demandé si les deux sites pouvaient être transformés en une seule zone muséale. En plaçant la nouvelle construction dans une position optimale par rapport au musée d'Art, je pourrais faciliter la compréhension et la visite des deux installations par les visiteurs et produire ainsi un effet de synergie » a-t-il déclaré. Un questionnement muséal autant que architectural. « Le musée d'Art de Yoshio Taniguchi est un chef-d'œuvre moderniste qui utilise abondamment le métal et le verre et représente la seconde moitié du XXe siècle. Le Toyota City Museum est son opposé, une œuvre à la façade et à l'espace organique dans laquelle le bois est utilisé en abondance afin de contribuer à la résolution du problème de l'environnement, le thème le plus important du XXIe siècle. » Pour l'accompagner dans sa démarche, l'architecte a fait appel au cabinet paysagiste Peter Walker and Partners. Convaincue par l'idée d'unité, l'agence a supprimé une rangée d'arbres séparant les deux côtés du site pour créer un espace de jardin continu entre les deux édifices. Sorte de promenade dominant la ville, cette zone nouvelle s'inscrit comme un trait d'union entre trois décennies d'architecture. Une évolution inscrite en résonance avec l'évolution industrielle de la firme mondiale.

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