Au programme de la Biennale Émergences, du 1er au 4 juin
Biennale Émergences 2023, Lily Alcaraz et Léa Berlier

Au programme de la Biennale Émergences, du 1er au 4 juin

Du 1er au 4 juin, la 7e édition de la Biennale Émergences, évènement organisé en faveur des métiers des arts, est de retour au Centre National de la Danse (CND) de Pantin.


Créée en 2010, La Biennale Émergences compte parmi les actions menées par l’Établissement public territorial Est Ensemble pour soutenir le rayonnement du patrimoine industriel et manufacturier de l’Est de Paris et le faire connaître au plus grand nombre. Un évènement totalement gratuit organisé au Centre National de la Danse à Pantin, du 1er au 4 juin. « La Biennale est plus qu’une simple vitrine du savoir-faire et de l’excellence des métiers d’art présents sur le territoire d’Est Ensemble. Elle est un moment d’ouverture, de découvertes et de partage à destination du plus grand nombre avec, pour cette édition, une attention nouvelle et privilégiée portée aux publics scolaires du territoire » expliquait Patrice Bessac, président d’Est Ensemble. Entre expositions et ateliers d’initiations, voici à quoi il faut s’attendre.

Un nouveau format d’exposition

Les designers, artistes et artisans d’art participants à cette édition seront invités à exposer leurs créations au sein de l’exposition In-Situ, un nouveau format proposé par les commissaires Helena Ichbiah et Véronique Maire qui ont engagé ensemble une discussion autour de la transmission et du lien. L’objectif étant de rendre visible des processus de création qui illustrent la porosité des pratiques et la fertilité du dialogue entre les disciplines.

L’exposition dévoilera ainsi l’univers d’une trentaine de créateurs affiliés au territoire et qui s’inscrivent dans sa tradition de faubourg industriel et artisanal. Au fil des six studios du CND, le parcours propose de découvrir six tableaux immersifs où les créateurs partagent leur processus de travail au travers de dessins, de maquettes, de prototypes, d’échantillons, de vidéos et de réalisations, que sont :

  • Studio Couleur qui présente le travaol d’Atelier Sauvage et Marie de Lignerolles, de Marta Bakowski, Céline Wright et Émilie Yoko Hirayama,
  • Studio Ornement avec les réalisations d’Atelier Alba Marqueterie, Éric Charles Donatien, Manon Beriot, Eudes Menichetti et SB26 – Samuel Accoceberry + Atelier Bruce Cecere.
  • Studio Matière avec Materra-Matang, Baptiste & Jaïna, Liv Mathilde Mechin, Studio Foam et Normal Studio
  • Studio Epure qui expose le travail de Pierre Lapeyronnie, Perron et frères, Guillaume Delvigne et Dan Yeffet
  • Studio Radical-futur qui présentera Charles Kalpakian, Noue, Goliath Dyèvre & Grégory Chatonsky, Julia Trofimova et Hugo Drubay
  • Studio Manifeste avec Anaïs Beaulieu, Hall.Haus, Vincent Loiret et Laurent Godart & Chinh Nguyen

Biennale Émergences 2023, Mobilier Bois, design : Hugo Drubay

« Les quatre chemins du textile responsable »

Toujours dans le cadre de la Biennale Émergences, Est Ensemble et Made in Town présentent l’exposition « Les quatre chemins du textile responsable ». Son parcours à dimension pédagogique met en lumière tout un écosystème d’acteurs locaux qui s’engagent ensemble dans la construction de filières plus créatives et plus vertueuses du point de vue social et environnemental. Une exposition qui évoque les chemins de la responsabilité textile à travers le travail d’expérimentation et de recherche des designers textiles lauréats de l’appel à projets lancé à l’automne 2022 : Lily Alcaraz et Léa Berlier, Angéline Bouc Boucher, Aurélia Leblanc et Vincent Richard de Latour.

Biennale Émergences 2023, Anaïs Beaulieu © Florent LEROY
Biennale Émergences 2023, Angeline Bouc Boucher - Pierreplume









Organisation d’ateliers pour sensibiliser aux métiers d’art

Pendant toute la durée de l’évènement, quatre ateliers seront organisés au CND pour petits et grands : un atelier broderie contemporaine, un atelier tufting à la main, atelier assemblage de pierres et un atelier initiation à la taille de pierre. Les horaires et réservations sont à consulter sur le site de la Biennale.

Une association avec la fondation d’entreprise Hermès

La Fondation d’entreprise Hermès s’associe à la Biennale Émergences pour présenter la sculpture Perform Puppet signée Julie Villard et Simon Brossard. Une œuvre produite dans le cadre des Résidences d’Artistes de la Fondation d’entreprise Hermès et créée au sein de l’atelier de la manufacture Puiforcat, maison d’orfèvrerie datant de 1820, spécialisée dans la création d’objets d’usage et d’art de style classique, Art Déco et contemporain.

Biennale Émergences 2023, Julie Villard et Simon Brossard © Tadzio - Fondation d’entreprise Hermès
Biennale Émergences 2023, Julie Villard et Simon Brossard © Tadzio - Fondation d’entreprise Hermès

Rédigé par 
Maïa Pois

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
22/11/2024
Retour sur les talks Intramuros au salon EspritContrat

Pour sa seconde édition, EspritContract, organisé en parallèle d’EspriMeuble était de retour à la Porte de Versailles du 16 au 19 novembre. Un moment de rencontres et d’échanges entre les marques et les professionnels mais également l’occasion pour Intramuros de prendre part à la médiation de plusieurs conférences thématiques.

Marque, architecture, expérience : quand l’agence devient globale

Invités : Natacha Froger, fondatrice de l’agence Atome Associés, Sébastien Servaire, fondateur de Servaire&Co


Design & usage – vers une transversalité des offres

Invités : Jason Brackenbury, président de Flos France, Karin Gintz, directrice générale de Vitra France et Frédéric Sofia, designer et directeur artistique d’Intramuros


Polimair, l'innovation plastique

Invité : Arthur Gaudenz, fondateur de Polimair

Regards avec Bureau Lacroix

Invitée : Sophie Lacroix, architecte et fondatrice de Bureau Lacroix


Regards avec la Compagnie de Phalsbourg

Invitées : Karine Journo et Cécile Bleux de la Compagnie de Phalsbourg

Temps de lecture
21/11/2024
À la Tools Galerie, Döppel Studio mets la lumière sur l’amphore avec « Néophore »

Jusqu’au 11 janvier, Döppel Studio présente à la Tools Galerie son exposition de 12 pièces uniques intitulée « Néophore ». Un projet qui croise les matières et surtout les usages avec un seul objectif : faire entrer la lumière.

Créer des objets lumineux à partir d’objets d’atmosphère, d’était un peu l’idée directrice de « Néophore ». Un projet carte blanche mené par Lionel Dinis Salazar et Jonathan Omar qui forment Döppel Studio depuis 2016. « On a fait beaucoup de collaborations avec des marques et on voulait repasser sur de la pièce unique avec une galerie. On a très vite pensé à Tools pour son esprit avant-gardiste et les prises de risques qu’elle avait pu prendre sur certaines collections. Nous avons rencontré le directeur Loïc Bigot il y a un an et demi avec qui il y a eu un réel échange d’idées tout au long du projet » raconte le duo.

Un symbole : l’amphore

L’idée de partir de la symbolique de l’amphore, ce vase antique le plus souvent utilisé comme contenant, est venu assez instinctivement. Le duo avait en effet eu l’occasion de travailler sur le thème de l’amphore lors de sa participation au concours de la Villa Noailles en 2016. Pour cette exposition, l’objectif de cette collection était cette fois-ci de lui faire prendre une toute autre fonction. « On a voulu retravailler la valeur d’usage de l’amphore en lui retirant cette faculté de contenant pour apporter de l’immatériel avec la lumière. On a confronté l’artefact de ce vase avec un objet plus technique, qui est ici le néon flex. » Pour réaliser les pièces, le duo s’est accompagné de la céramiste tourneuse Aliénor Martineau de l’atelier Alma Mater, situé à la Rochelle. Une première pour le duo, qui a dû sortir de l’aspect industriel pour se tourner vers l’artisanat et accepter l’aléatoire. Toutes les pièces sont par ailleurs recouvertes d’un émail avec nucléation, dont la composition permet d'obtenir des effets complexes qui laissent une part d’imprévu et rendent ainsi chaque pièce unique.

Exposition "Néophore" par Döppel Studio à la Tools Galerie © Ophélie Maurus

3 dessins, 12 possibilités

L’exposition « Néophore » présente ainsi douze pièces, sur une base de trois dessins qui ont ensuite été déclinés en fonction du passage du néon dans le vase. « On a volontairement pensé à des formes simples et archétypales, car on savait que la complexité, on l’amènerait avec le tressage et le néon. » Une technique minutieuse, puisque chaque vase est entouré ou enroulé de 2 à 3 mètres de néon, tressés par le duo lui-même. Une exposition qui ne manquera pas de retenir l’attention, à l’heure où les journées se raccourcissent et la lumière naturelle se fait de plus en plus rare…

Exposition "Néophore" par Döppel Studio à la Tools Galerie © Ophélie Maurus
Temps de lecture
18/11/2024
Meljac au salon Interior Exterior & Design Meetings !

Organisé à Cannes du 19 au 21 novembre, le salon Exterior & Design Meetings prend ses quartiers au Palais des Congrès. Un salon axé sur l’échange entre professionnels, pour présenter une large gamme de matériaux, d’objets et de mobilier pour les projets de luxe et haut de gamme. Parmi eux, le fabricant français d’appareillages électriques haut de gamme Meljac.

Sur le stand D18 du salon, la marque française Meljac, spécialisée dans la conception d’interrupteurs haut de gamme présentera une large gamme d’interrupteurs, prises de courant, liseuses. En effet, les visiteurs pourront découvrir les diverses gammes standards mais également quelques exemples de réalisations sur-mesure, qui sont un des incontestables atout de la marque.

Allier savoir-faire, qualité et personnalisation

Meljac c’est surtout des pièces qui mettent en avant la noblesse du laiton, proposé sous divers formats et combinaisons possibles de mécanismes. La marque présentera également à ses visiteurs tous les offres en termes d’habillages, qu’il s’agisse de thermostats, de systèmes domotiques, de commandes de climatisation, de stores, de son… Des pièces proposées avec 29 finitions, issues d’un traitement de surface effectué en interne, gage du savoir-faire minutieux de la marque, permettant de fait de pouvoir proposer des Nickels, des Chromes, des Canon de Fusil, des Bronzes ou encore de la dorure.

En parallèle, la marque propose une offre de personnalisation qui fait sa force. En effet, qu’il s’agisse de gravures, de résines, de leds, rétroéclairage… Meljac offre de nombreuses options avec plusieurs designs et finitions de leviers ou de boutons-poussoirs, que les visiteurs auront l’occasion de découvrir sur le stand.

Temps de lecture
19/11/2024
Unheimlichkeit, « l'inquiétante étrangeté » d'Edgar Jayet

Le designer Edgar Jayet propose Unheimlichkeit, une nouvelle collection plus complète que ses précédentes et pensée comme un hommage au siècle des Lumières.

Voici une collection aux origines aussi diverses qu'à l'inspiration hors du temps. Hommage aux métiers d'art du XVIIIe siècle ainsi qu'au tissage vénitien, Unheimlichkeit est une collection contemporaine construite sur l'héritage du passé. Une dualité porteuse d'un concept et « d'un supplément d'âme » évoqué dans le nom même de la collection : Unheimlichkeit. Un mot concept inventé par Freud et traduit il y a plus de trois siècles par la reine Marie Bonaparte comme une « inquiétante étrangeté ». Une évocation aussi floue que intrigante réhabilitée par le designer, Edgar Jayet, dans cet ensemble de sept modules.

©Stéphane Ruchaud

Une association de techniques et de connaissances

Derrière son nom allemand, Unheimlichkeit est le fruit d'une rencontre transalpine. Inspiré par l'Hôtel Nissim de Camondo et sa vaste collection de pièces du XVIIIe siècle, Edgar Jayet avait depuis quelque temps l'idée de conjuguer son goût pour le mobilier d'antan et la création contemporaine. Une envie « de prolonger l'histoire » concrétisée en 2022 lorsqu'il rencontre à Venise où il séjourne fréquemment, la designer textile Chiarastella Cattana. Débute alors une collaboration faite de savoir-faire croisés où le travail de l'ébénisterie historique rencontre celui du tissage. Un projet nouveau pour le designer qui mêle ainsi « la structure d'un meuble typiquement français du XVIIIe siècle réalisée avec des pièces en fuseau (modules de forme pyramidale) reliées entre elles par des dès d'assemblages (petits cubes situés aux intersections du meuble), et un travail de passementerie issu d'un tissage italien originellement utilisé pour les lits de camp et nommé branda. » Une association esthétique mais également technique. « Avec la réutilisation de cette structure constituée de modules développés au XVIIIe siècle, nous pouvons facilement ajuster nos pièces en fonction des besoins de nos clients. » Un atout renforcé par l'absence de contrainte structurelle de l'assise, uniquement maintenue par deux cordons de passementerie. Une finesse grâce à laquelle « la toile semble flotter sur le cadre comme par magie, dégageant ainsi cette notion d'inquiétante étrangeté » résume le créateur.

©Stéphane Ruchaud

Travailler le présent pour ne pas oublier le passé

« Concevoir des collections contemporaines en y incorporant les techniques du passé est presque un exercice de style auquel je m'astreins pour faire perdurer ces savoir-faire, explique Edgar Jayet. C'est la raison pour laquelle on retrouve la passementerie dans plusieurs de mes créations. » Convaincu par l'importance de rassembler les époques, le designer précise avant tout travailler l'épure de chaque projet. « Unheimlichkeit montre qu'il est possible de faire du contemporain avec les techniques anciennes. Mais cela passe par la nécessaire obligation de faire fit de l'ornementation car c'est elle qui vieillit dans un projet, pas la structure. Ce décor servait autrefois à transmettre des messages ou des idées. Au XIXe siècle son utilisation surabondante et en toute direction menant à l'éclectisme signe véritablement sa fin et conduit progressivement vers le XXe siècle et sa maxime : form follows function. » Une lignée dans laquelle le designer s'inscrit. « A l'agence, nous essayons de récupérer l'essence même du mobilier en le dégageant au maximum de l'ornementation contextuelle et souvent anachronique. De cette façon, nous pouvons restituer des pièces de notre temps, mais semblant malgré tout flotter entre les époques. » Une démarche engagée dans les dernières collections d'Edgar Jayet où se retrouvent des typologies de meubles aujourd'hui disparues. On note par exemple le paravent d'un mètre de haut présenté à la galerie Sofia Zevi à Milan en 2023, mais également le siège d'angle. « Finalement, je crois que la permanence du style passe par le travail de la main. C'est elle qui apporte le supplément d'âme, le Unheimlichkeit théorisé par Freud, mais c'est également par son biais que les techniques refont vivre les époques passées » conclut-il.

©Stéphane Ruchaud
Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.