Matériaux
Dans son dernier numéro, Intramuros vous propose de découvrir une sélection d'objets sortis cette année. De la paire de baskets au chandelier en passant par des luminaires, la rubrique « Design 360 » regorge d'objets à (re)découvrir. Focus sur 10 coups de cœur de la rédaction en 2023 !
Chaise Boo, design Tim Leclabart
Remarqué lors du salon Maison & Objet en septembre en tant que Rising Talent, Tim Leclabart propose des réalisations oscillant entre art et sculpture. La collection de chaises en médium laqué Boo, sont présentées comme des totem pouvant prendre plusieurs formes et différentes couleurs.
Pantalon en denim, maison Alaïa
La maison de couture Alaïa présente le jean Ovale, dont les jambes ont la spécificité d'avoir une forme ovale. Combinant un délavage à la pierre classique pour une couleur unique, le pantalon se porte taille haute.
Tube Shelf, design Tim Teven pour Atelier Ecru Gallery
La galerie belge atelier Ecru, basée à Gent, présente Tube Shelf, par le designer Tim Teven. Connu pour aimer travailler les matières et les techniques de manière expérimentale, l'étagère en édition limitée Tube Shelf est réalisée à partir de tubes en acier zingué, entrant parfaitement dans la lignée brutaliste des autres réalisations du designer.
Pilulier Nomaday, design Guillaume Delvigne pour Lexon
Issu de la collection Nomaday, ce pilulier imaginé par le designer Guillaume Delvigne pour Lexon, transforme cet objet du quotidien en un accessoire design. Fait en aluminium, ce dernier dispose de sept compartiments, ce dernier coulisse et se transporte facilement. Disponible en six coloris : rouge sombre, bleu sombre, gris métallique, noir, or doux et vert sombre.
Etagère, design Lucas Maassen & Erwin Thomasse pour A1043
C'est dans le cadre de l'exposition "Let's play", au sein de la Galerie parisienne A1043, du 19 octobre au 25 novembre dernier, que le prototype de l'étagère Design de Lucas Maassen & Erwin Thomasse était exposée.
Boîte à outils, Puebco Europe
La marque Puebco, spécialisée dans la création d'objets à partir de matières recyclées, présente cet organisateur "boite à outils" en plastique, idéal pour le stockage de petits objets. Doté d'une poignée, il est également possible d'en ajouter une deuxième ou une troisième grâce au clip sur le dessus.
Table basse Azo, design François Bauchet pour Galerie kreo
Le designer François Bauchet présente pour la Galerie kreo la collection Azo. La table basse rectangulaire de la collection est ainsi réalisée à partir d’un nouveau matériau composé de sable, béton et résine dont le rendu offre un aspect minéral, résistant, léger et doux au toucher. Cette dernière est disponible en deux coloris, rouge brique ou blanc.
Tabouret Tracteur, design Atelier Baptiste et Jaïna pour Galerie 54
Ce tabouret, dont l'assisse, est celle d'un tracteur, puisqu'elle a été moulée puis pressée d'après un siège original, se dévoile comme une sorte de mise en abîme entre la terre et son usage, en clin d'œil à la forme iconique de l'assise dans le design. Un modèle fait à partir de différentes terres brutes que sont le grès noir, rouge, ocre et blanc.
Big Bell Chair, design Sam Klemick pour Objective Gallery
La designeuse américaine Sam Klemick, connue pour travailler sur les matériaux recyclés et les textiles vintage, présente à l'Objective Gallery de New York le fauteuil en bois de sapin Douglas récupéré et doté d'un tissu jacquard au motif fleuri.
Miroir denim House, design Harry Nuriev pour la Carpenters Workshop Gallery
Ce miroir issu de la collection Denim House, présentée à la Carpenters Workshop Gallery de Los Angeles jusqu'au 27 janvier 2024, est la représentation d'une salle familiale idéalisée. Une exposition dans la continuité de Denim, dans laquelle le designer a approfondi les nuances du denim en tant que matériau d'expression et dont les pièces ont été arborées d'une écriture brodée à la main, d'autocollants et d'accessoires supplémentaires. Il expose aux côtés de deux autres designers français : Martin La Foret et Léa Mestres (cf portrait Intramuros 218).
Retrouvez la totalité de la sélection dans la rubrique "Design 360" dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible partout.
Développé dans le but d'accompagner les architectes et prescripteurs dans l'élaboration de leurs futurs projets, le passeport environnemental Tarkett a une visée avant tout écologique. Explications.
Premier consommateur d'énergie, le secteur du bâtiment est en pleine transition. La recherche de matériaux durables dans le temps et surtout moins polluants sont de mise, afin de concevoir des projets plus respectueux de l'environnement. Dans cette dynamique, la marque française Tarkett, spécialisée dans les revêtements de sols, a mis en place un "passeport environnemental" relatif à chacun de ses produits. Une avancée qui a demandé un an de travail pour automatiser toutes les données des produits et ainsi obtenir des informations sur leur recyclabilité, leurs émissions de COV (composés organiques volatils) et de formaldéhyde, l'empreinte carbone totale des principaux produits, ainsi que leur contribution potentielle aux différentes certifications environnementales des bâtiments.
Un outil pour voir plus loin dans les projets
Ces données ainsi transmises aux clients, et consultables en quelques clics directement sur le site internet de la marque, permettent une meilleure visibilité des projets sur le long terme. "Il y a eu un réel travail sur le fond et sur la forme. Le résultat est tel que l'outil est suffisamment souple pour s'adapter pays par pays, selon les réglementations en vigueur ou les labels nécessaires" expliquait notamment Myriam Tryjefaczka, directrice développement durable et affaires publiques Tarkett. Plus largement, l'objectif de ce passeport environnemental est d'aider à la prise de décision et choix stratégiques plus durables et notamment obtenir des certifications spécifiques relatives aux bâtiments plus verts. Une initiative dans la lancée de la sélection circulaire Tarkett, lancée en 2021, dont les produits sont recyclables après utilisation, sans phtalates, et plus durables pour les individus et la planète.
Pour le projet de construction du village olympique situé à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis), l'architecte Anne Mie Depuydt s’est associé à la briqueterie Rairies Montrieux. Une collaboration d'envergure pour l'entreprise qui a innové pour répondre aux contraintes de ce projet ambitieux.
À l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, les chantiers sont nombreux en Île-de-France. Parmi les plus importants, la construction du village olympique, situé au Nord de la capitale, abritera 15 000 athlètes répartis sur un complexe de près de 52 hectares. Le plan masse dessiné par l'architecte Dominique Perrault dès 2015 comprend plusieurs secteurs parmi lesquels la zone D architecturée par Anne Mie Depuydt de l'agence parisienne UAPS. Diplômée de l'école Médicis, l'architecte flamande avait remporté le projet en 2019. Composée de 12 bâtiments de 21 mètres de côté, sa partie devrait recevoir 3 000 sportifs. Située en bord de Seine, cette parcelle n'est pas la plus grande, mais la plus vallonnée. Une particularité qui a permis à l'architecte de jouer sur les vues et les cadrages. « Vous savez, je ne suis pas française, alors moi les alignements ce n'est pas vraiment mon fort. J'ai préféré concevoir l'espace en quinconce pour offrir des perspectives et des vues différentes selon les espaces où vous vous trouvez. C'est également l'une des raisons pour lesquelles je travaille principalement avec des coupes, pour mieux comprendre l'espace, les dénivelées » précise-t-elle. Une singularité renforcée par la participation de Rairies Montrieux pour les façades de sept bâtiments.
Un partenariat de première importance pour Rairies Montrieux
Située en Maine-et-Loire, la briqueterie Rairies Montrieux est l'une des plus anciennes de France. Reconnue pour son savoir-faire, l'entreprise s'est imposée comme une évidence pour l'agence UAPS. « Je dois reconnaître que ça a été assez compliqué de convaincre les différents acteurs du projet de travailler avec Rairies Montrieux. Cependant, l'entreprise avait l'avantage de faire du sur-mesure et donc la capacité de s'adapter aux attentes que nous avions » reconnaît Anne Mie Depuydt. Dotée d'un laboratoire de recherche, l'entreprise a rapidement pu mettre au point des plaquettes singulières conçues spécialement pour ce projet. Triangulaires, convexes ou ondulées, elles ont été le résultat de nombreuses discussions et réflexions techniques, notamment concernant la finesse des produits, limités à 25 millimètres.
À la recherche technique, s'est aussi ajouté un cheminement colorimétrique. « Pour ce projet comme pour beaucoup d'autres, je suis parti d'un tableau abstrait, car mes façades devaient être porteuses d'une forme d'abstraction. Cette fois c'était le tableau Evidence de Philip Guston. J'ai aimé ses couleurs et pour déterminer celles que j'allais reprendre pour le projet, je me suis appuyé sur un ami peintre, Philippe Fangeaux, qui m'a aidé dans le choix des harmonies colorées. » Un processus que l'architecte, grande amatrice d'Art, réitère fréquemment. Ainsi, ce sont 500 000 plaquettes émaillées de rose, de bleu, de vert, de blanc ou encore d'orange qui ont étaient posées à la main sur 5 413m² de façades. « Ce projet nous a permis de diversifier nos produits mais également de faire valoir notre panel de compétences. Mais c'est avant tout une histoire humaine entre une agence d'architecture ambitieuse et une PME » souligne Olivier Laval, directeur commercial de la société.
Un projet architectural favorable à l'environnement
Pour ce projet, l'architecte a souhaité faire preuve « d'une ambition environnementale extrêmement élevée. » Une décision qui repose sur trois piliers : une minimisation du bilan carbone, un confort thermique et une place importante accordée à la biodiversité. « Concernant l'aspect purement architectural, nous avons édifié notre secteur sur un principe de poteaux-poutres et planchers bois. L'ensemble repose autour d'un noyau en béton. Nous aurions pu le réaliser en bois, mais pour répondre aux normes incendies, nous aurions dû le recouvrir de plâtre et l'empreinte devenait égale à celle du béton. » Une conception plus écologique qui a nécessité un véritable questionnement quant à la fixation des plaquettes sur des murs en bois. « Nous avons aussi pensé nos bâtiments selon des simulations climatiques de 2050, ce qui a permis d’induire la position exacte des constructions. À cela se sont ajoutés des systèmes d'aération par le sol permettant de bannir des systèmes polluants comme la climatisation. »
Au milieu de cet ensemble trône, un vaste jardin de 19 mètres de large sur plus d'une centaine de longueur. « Nous voulions accompagner ces constructions d'un projet paysager ambitieux. Nous avons donc réalisé un jardin agrémenté de 220 arbres plantés en pleine terre malgré sa surélévation de 9 mètres par rapport au bas du quartier. » Le résultat : un ensemble bioclimatique au centre duquel se trouve une oasis !
Un projet sur la durée
Réfléchi pour s'inscrire dans la durée, le projet a été conçu pour répondre aux besoins de futurs habitants ayant des profils différents. « Après les JO, les bâtiments accueilleront des étudiants, des familles propriétaires et des logements sociaux. Il était nécessaire de penser à l'héritage de ce quartier. » Dans cette optique, un double permis de construire a été déposé. « Le quartier ne changera pas, seulement les intérieurs. Nous avons à l'heure actuelle des cloisons provisoires qui seront abattues à la fin de l'été 2024 pour proposer des logements plus agréables. » Une perspective et un engagement sur le long terme pour ce chantier dont la livraison est prévue fin décembre.
Entreprise italienne fondée à Vérone en 1956 par Luigi Antolini, Antolini est pionnière d’un savoir-faire de la pierre naturelle, Made In Italy.
Présente dans 182 pays, Antolini compte plus de de 1 300 types de pierre dans ses références, dont 85 pierres exclusives. L’entreprise propose des revêtements en pierre naturelle adaptées à différents espaces. Mais plus que la connaissance du matériau, c’est aussi le développement de technologies qui anime la marque.
Azerocare et Azerocare® Plus, procédés de traitement innovant
A la recherche constante de progrès, en termes de technologies et de design, l’entreprise n’hésite pas à faire appel à des procédés innovants pour offrir des matériaux toujours plus qualitatifs à ses clients. En ce sens, en 2016, Antolini a lancé le processus de protection Azerocare pour les surfaces avec finition Lux tandis que l’Azerocare® Plus a été développé pour les finitions Matt et Lether. Un système innovant qui permet de traiter les comptoirs de salle de bains ou de cuisine en marbre, onyx et quartzite doux en protégeant les surfaces des taches ou de la corrosion. Un traitement qui a différentes propriétés, notamment celle d’être anti-corrosive, anti-tache, hygiénique, fecile à nettoyer et surtout qui respecte l’environnement.
Pour accompagner sa politique de recherche & développement autour d’un béton décarboné, le groupe cimentier Holcim propose toute une gamme de solutions innovantes pour les constructions d’aujourd’hui et de demain. Du design et des systèmes intelligents qui repensent le bâti des structures (pont Striatus), des sols (Rippmann Floor System) aux toits végétalisés (green roofing), quand il ne s’agit pas de la construction de la maison elle-même en 3D !
Les problématiques de développement durable et d’économie énergétique mettent les grands groupes de la construction face à de nouveaux enjeux majeurs. C’est le cas notamment du groupe cimentier Holcim, leader mondial des matériaux et des solutions de construction (en particulier depuis sa fusion avec l’entreprise française Lafarge), qui est entré dans une stratégie globale de projets innovants visant à la décarbonation du béton, tant dans sa production (solutions de construction vertes, principes de recyclage) que dans la mise au point d’une nouvelle génération de technologies. « On construit l’équivalent d’un New York tous les jours », explique Edelio Bermejo, directeur du département R&D d’Holcim. « Et 60 % de l’urbanisme nécessaire à loger la population à venir est encore à venir. Nous avons donc un énorme besoin de béton, et pour que cette offre soit cohérente, ce béton doit être de plus en plus durable. »
Du béton « durable », c’est quoi ?
Concrètement, un béton « durable » est d’abord un béton plus axé sur les produits locaux, pierres et granulats, entrant dans sa composition, pour des questions de circuits courts bien compréhensibles. La recherche sur de nouvelles compositions et procédés de fabrication menés dans le département R&D d’Holcim à Lyon, en partenariat avec tout un écosystème innovant de start-up et de grandes écoles (MIT, Ecole des Ponts, Paris Tech), et à travers les gammes de béton et ciment durables ECOPact et ECOPlanet, est une autre option. Elle permet de créer des constructions avec du béton moins friand en CO2 et avec une empreinte carbone réduite de 30 à 100% (comme cela est le cas pour les Sphères de Seattle, des dômes de verdure intégrant un vaste complexe de bureaux construit au cœur de la ville). L’éventuel hausse du coût du béton qui en résulterait n’est pas un souci. Actuellement, le coût moyen du béton ne représente que 4,7% du prix d’un bâtiment (alors qu’il constitue 73 % de sa masse). Une simple hausse de 20% de son coût ne représenterait donc que 6% du prix total du bâtiment, ce qui est largement amortissable à la condition de le décarboner.
Une autre solution porteuse réside dans les recherches en recyclage du béton existant : un principe de construction circulaire qui réduit automatiquement l’impact carbone procédant de la fabrication de nouveau béton et qui implique peu de coût d’énergie pour transformer le béton récupéré, sans perte de qualité technique. « Le principal coût est le transport », expose Edelio Bermejo qui concède toutefois un nécessaire « changement de mentalité » chez les clients. En Suisse, beaucoup semblent déjà convaincus, et le ciment Susteno, le premier ciment au monde conçu avec 20% de matériaux recyclés, est déjà disponible sur le marché helvète.
Si vous ajoutez à cela tout un faisceau de recherches technologiques (captation et stockage du CO2 dégagé par la production de béton – par exemple pour produire du kérosène synthétiques ; béton connecté ou béton magnétisable, permettant de charger la batterie de votre téléphone voire celle d’un bus ; béton hydromedia, pour des sols absorbant les eaux de pluie, comme cela est déjà le cas dans un parc d’Aubervilliers), la myriade de pistes en cours de développement ou déjà opérationnelles donne le tournis.
De nouveaux systèmes de construction intelligents
Pourtant, cette stratégie d’ensemble autour du béton durable et décarboné, ne repose pas que sur le matériau lui-même. Du côté d’Holcim, on a choisi de faire aussi appel au design pour promouvoir de nouveaux systèmes de construction intelligents, susceptibles en particulier de faciliter l’assemblage et de réduire la masse de matériau nécessaire à la réalisation de la surface souhaitée. Une réflexion qui passe par tous les aspects du bâti, des toits aux sols des bâtiments, et jusqu’au mobilier urbain.
Pour la couverture, Holcim propose sous la marque Firestone, toute une série de systèmes de toits végétalisés particulièrement intéressants pour rafraîchir et isoler les habitations dans des villes où le poids de l’urbanisme a été très fort ces dernières années, en Asie particulièrement. Les 22 000 mètres carrés de toits de l’Université Tammassat, à côté de Bangkok en Thaïlande, accueillent donc grâce au principe de membrane thermoplastique Ultrafly TOP tout un système de fermes en cascade qui participent à absorber naturellement les eaux de pluie, à réduire l’effet de chaleur urbaine, à offrir un circuit court de production agricole et à lutter contre la déperdition énergétique passant généralement par les toits (en moyenne 60% de perte).
Du côté des planchers, Holcim s’est associé avec le Block Research Group (BRG) de l’ETH-Zurich pour développer un innovant système de sols très léger en poids et facilement montable/démontable. Le Rippmann Floor System s’assemble en effet aisément du fait de son aspect géométrique en blocs d’arches, tous de la même forme et modulables les uns avec les autres. Ce système évite l’appoint de renforcement intégré en acier, ce qui favorise le recyclage. La forme des blocs utilisés leur permet d’être moins dense, en incorporant des parties vides qui rendent les structures à la fois moins lourdes et plus écologiques. L’utilisation de matière est en effet réduite de moitié et grâce à l’usage de béton vert ECOPact et de ciments vert ECOPlanet, l’empreinte carbone s’en voit diminuée.
En termes de structure, le pont Striatus a été particulièrement remarqué lors de la dernière biennale d’architecture de Venise. Comme le Rippmann Floor System – il a lui aussi été conçu avec l’ETH de Zurich notamment – il procède d’un assemblage de blocs uniques (53 en l’occurrence), spécialement designés pour tenir ensemble grâce à des points de compression et de gravitation. Il n’utilise donc aucune colle ou jointure. Chaque élément est placé à l’endroit précis pour permettre là aussi une utilisation minimale de béton décarboné. Ce calcul extrêmement précis et sa fabrication très technique résulte là encore de l’utilisation d’imprimantes 3D. Une démarche étonnante qui permet à Holcim d’imaginer des schémas de production/commercialisation… et d’ouvrir encore de nouvelles perspectives.
Des imprimantes 3D bâtisseuses
En effet, Holcim place l’utilisation d’imprimantes 3D au cœur de plusieurs projets d’architecture et de systèmes de construction intelligents menés à l’international et particulièrement en Afrique grâce à sa filière 14trees. Au Malawi, une école entière a été conçue en 2021, grâce à ce système de chantier technologique rapide et économe en matière. Les images sont impressionnantes. Imaginez une imprimante géante traçant en aller-retour, puis sur tout le pourtour d’une forme rectangulaire, l’empilement des infrastructures murales en béton nécessaires à l’édification d’une vraie maison !
18 heures ont été nécessaires à cette conception record qui en appelle bien évidemment d’autres. Au Kenya, pour permettre de répondre à la demande de construction rapide de logement, Holcim vient tout juste de lancer un ambitieux projet de 52 unités d’habitation construites grâce à l’impression 3D. Une pierre supplémentaire dans le jardin du béton durable et décarboné.
Projets tertiaires à grande échelle ou projets d’architecture d’intérieur à caractère unique, Mineral Art Concept remet au goût du jour l’usage du terrazzo à travers la perpétuation d’un savoir-faire millénaire.
Start-up artisanale aux compétences hors norme, Mineral Art Concept est le seul fabricant de véritable terrazzo en France. Particulièrement employé dans l’Antiquité, le terrazzo est un matériau composite constitué de fragments de marbres, taillés selon des formes très diverses, mélangés à un liant (chaux ou ciment), poli et dont l’aspect brillant s’apparente à la pierre naturelle. Le choix des grains, la granulométrie, le seminato (semage du grain) ou les couleurs des terres employées offrent de multiples possibilités de compositions, donnant à cette technique ancestrale de multiples possibilités décoratives.
Comme le précise Maxime Touil, fondateur de Mineral Art Concept, « ce savoir-là ne vient pas à vous, il faut en faire la démarche. » Il faut en effet avoir une connaissance approfondie des matériaux naturels (chaux, granulats de marbres, pigments), des matériaux de synthèse (ciment, résine…) et des couleurs pour créer ses propres recettes de fabrication. En proposant une palette de choix d’une grande finesse grâce à l’emploi de terres spécifiques (Terre de Sienne, ocres d’Afghanistan, oxydes de fer d’Égypte), l’idée directrice demeure la maîtrise de la chaîne de production du terrazzo de A à Z, de l’élaboration de la formule jusqu’à la pose de la matière sur place, en dalles ou coulé. « Je me fais un laboratoire sur le chantier », explique Maxime Touil. « C’est une élaboration minutieuse, où l’intervention et les mélanges sont souvent réalisés directement sur site. Nous taillons les marbres et autres matériaux et créons une identité unique pour chaque projet. »
Des projets aux échelles variables et aux identités spécifiques
La diversité d’échelle des projets est en effet saisissante. « Les cabinets d’architectes nous consultent pour des projets tertiaires à grande échelle, mais aussi pour réaliser des projets d’exception, à identité unique », constate-t-il. « Et même si notre produit est normé U4P4 [soit très résistant], cela reste un véritable travail d’orfèvre ! » Pour les projets d’ampleur, comme pour le décor de la Brûlerie de Belleville contant l’histoire de la torréfaction du café, le sourcing des pierres et des pigments reste fondamental, avec ici le choix notable d’un marbre Emperador d’Espagne. Pour le chantier de recouvrement des murs d’un hôtel parisien en terrazzo Scarpa, ce sont 3 000 morceaux de marbre qui ont été taillés à la main.
Très récemment, Mineral Art concept s’est consacré à façonner la seule piscine en terrazzo minéral au monde. « Les façades murales, sol, et escaliers sont entièrement coulés d’un seul tenant. Nous avons aussi créé un dégradé en cascade en marbre Rosso Levanto des extrémités au sol intérieur », poursuit Maxime Touil.
Mais la finesse du travail du terrazzo de Mineral Art Concept peut également se révéler à des dimensions plus réduites, pour unifier l’ensemble des pièces d’une cuisine ou pour créer un comptoir de bar. C’est ainsi toute l’identité de la principale boutique parisienne de l’enseigne « Le Tanneur » qui a été repensée en mode terrazzo. « Nous y avons entremêlé divers matériaux, à savoir du verre soufflé de Murano, du laiton, des éclats de marbres pré-taillés à la main en atelier et des granulats de marbre. Cela a permis de créer un sol unique, avec une identité particulière. »
La vision de Mineral Art Concept repose sur une approche conjuguant le contemporain et l’Antiquité. La formulation des produits est entièrement artisanale, et nécessite une connaissance approfondie des matériaux naturels (chaux, granulats de marbres, pigments), des matériaux de synthèse (ciment, résine…) et des couleurs pour créer ses propres recettes de fabrication.
En développant ses créations en u-carbon – de la fibre de carbone 100% recyclée issue des déchets de l’industrie aéronautique – l’entité Utopic Design entend promouvoir l’usage de ce matériau de pointe dans le design haut de gamme et l’architecture d’intérieur.
Avec la marque Utopic design, le point de convergence entre designers et ingénieurs n’a sans doute jamais été aussi proche des grands enjeux actuels de la conception d’objets haut de gamme : créer des produits à la fois robustes sur le plan matériel et beaux dans leur esthétique ; et valoriser un principe du zéro déchet totalement d’actualité. Cofondée par un ingénieur aéronautique (Gaspard Mallet) et un designer intéressé par des matières permettant « la valorisation par le design » (Christophe Guérin), Utopic Design est une marque déposée de la société ReUSE COMPOSITES INNOVATION du premier cité (une entreprise spécialisée dans le recyclage), qui a bâti tout son savoir-faire sur un matériau bien particulier, le u-carbon. « Nous nous sommes intéressés à ce matériau car il se trouve en quelque sorte aux limites du design et de la conception », explique Gaspard Mallet. « Il permet d’aller plus loin en termes de finesse et de résistance. Il permet de faire des choses très aériennes dans la forme ». Des formes aériennes ? Rien de plus logique en effet. Car à la base, le u-carbon – de la fibre de carbone 100% recyclée – procède de chutes de production de l’industrie aéronautique. Une matière brute qu’Utopic Design va trier, réassembler, façonner à la main, puis polymériser dans son atelier pour produire des objets de grande qualité.
Guéridons, tables basses, consoles…et couteaux ultralégers !
Cette production, Utopic Design la conçoit de deux manières. D’un côté, elle crée ses propres objets en édition, à travers notamment sa collection Twist, portée principalement sur du mobilier et de la décoration. Guéridons, tables basses, mais aussi horloges murales…, l’hôtellerie, de luxe notamment, est le secteur clairement visé. Mais pas seulement. Le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères leur a ainsi passé commande de plusieurs exemplaires sur mesure de leur élégante console aux larges plateaux rectangulaires. De quoi asseoir déjà dans quelques ambassades, une notoriété internationale très made in France pour le label.
D’un autre côté, Utopic Design développe des économies de projets aux cahiers des charges très précis. La marque a ainsi créé des plateaux de service pour le chef cuisinier Alain Ducasse. Toujours dans le domaine de la restauration haut de gamme et pour parfaire son ancrage local (son atelier se situe à Lezoux en Auvergne), Utopic Design s’est associée à une célèbre coutellerie voisine de Thiers (la maison Tarrerias-Bonjean) et à Julien Duboué, pour concevoir un « couteau de chef » ultraléger et répondant par son usage du u-carbon aux principes de valorisation des circuits courts également défendus par le « Top chef » landais. Trois ans seulement après sa création, Utopic Design entend donc poursuivre son développement et se rapprocher des grandes maisons d’édition, comme Roche Bobois ou Cinna. « Nous voulons vraiment montrer que l’utilisation du matériau carbone présente à la fois des avantages visuels, en marqueterie, et des avantages techniques », poursuit Gaspar Mallet. « La fibre de carbone est encore peu utilisée car c’est un produit cher, mais comme elle est ici recyclée, cela ouvre de nouvelles perspectives, tant en matière de design qu’en architecture d’intérieur. »
La collection Twist by Guerin d’Utopic Design comprend des tables basses, des guéridons et des consoles, que l’on peut déjà retrouver dans certaines ambassades de France.
Ober, spécialiste de surfaces décoratives et panneaux acoustiques pour l’agencement intérieur, ouvre un espace Matériauthèque à Paris. Un lieu riche de plus de 2000 références, entièrement dédié aux professionnels.