Matériaux
Flos s’est associé à Bottega Veneta pour imaginer une réédition de la lampe 600, designée par Gino Serfati en 1966. Une réédition qui combine l’icône de Flos avec le savoir-faire de la marque de mode italienne, que Barbara Corti, directrice de la création chez Flos, nous a expliqué plus en détails.
Comment s’est faite la collaboration avec Bottega Veneta ? Pourquoi cette marque en particulier ?
Ce n’est pas la première fois que nous sommes contactés par des marques de mode pour des collaborations et généralement, nous les refusons pour diverses raisons, notamment car ça peut mettre beaucoup de temps à aboutir et chez Flos nous voulons nous focaliser au maximum sur les projets actuels et les designers avec qui nous travaillons. Mais lorsque l’équipe de Bottega Veneta nous a contactés il y a 2 ans, j’ai pris le temps de la réflexion. J’aime beaucoup cette marque et Matthieu Blazy - le directeur artistique de la marque au moment de la collaboration - qui s’avère être un fan de design, avait réussi à en intégrer au sein de toutes les collections auxquelles il a participé. Dès le départ, nous avons été honnêtes les uns envers les autres et notre vision était avant tout portée sur le design.
Pourquoi avoir choisi la lampe 600 de Gino Serfati ?
Au début de nos échanges, les équipes de Bottega avait sélectionné plusieurs modèles ou projets sur lesquels ils voulaient travailler, mais c’est moi qui ai finalement suggéré la lampe 600 de Gino Serfati, qui je trouvais cohérente avec la pratique de Bottega. Très vite, nous avons travaillé ensemble pour comprendre la marque et opérer de petits changements afin de mêler au mieux les pratiques de Flos avec celles de Bottega Veneta. En proposant un modèle en cuir, nous avons réussi à mêler l'ADN des deux marques. Dans sa première version, la structure de la lampe était faite avec des billes de plomb pour permettre à la lampe de tenir debout. Dans la version 2024, nous avons changé de matériau pour passer du plomb au fer ce qui nous a contraint à changer légèrement les proportions, car le plomb est plus lourd que le fer. Il y a un eu gros travail pour réussir à mettre en place ces petits ajustements afin qu'il puisse coller avec le cuir de Bottega en termes de volume et que cela ne fasse pas perdre de qualité au produit.
Vous avez donc travaillé à partir d’un modèle existant, pourquoi ?
Partir d’un modèle de nos archives était plus simple, car nous avions juste à ajuster le produit avec l'essence de Bottega et à le mettre à jour en termes de technologies. C’est un process totalement différemment que de créer un nouveau produit. Pour autant, il y a eu un réel travail collaboratif entre les équipes internes de Flos et celles de Bottega.
Est-ce que cela vous a donné envie de tenter de nouvelles collaborations ou de rééditer d’autres ICONS ?
Ce n’est pas dans nos priorités pour le moment, nous avons beaucoup de projets en cours et d’événements qui arrivent pour l’année 2025, notamment la sortie de nos nouvelles collections et le Salone del Mobile avec la tenue d'Euroluce. Mais si nous trouvons un sujet intéressant et une nouvelle manière de remettre à jour un modèle de nos archives, nous le ferons, je ne suis pas fermée à l’idée !
Wendy Andreu lance son studio en 2016. Reconnue pour avoir imaginé le procédé Regen qui lui a permis de créer tout un artisanat, elle développe depuis des pièces éclectiques autour de ce dernier, entre autres projets de mobilier, joaillerie ou aménagements d’intérieur. En septembre 2024, elle était lauréate des Grands Prix de la création pour récompenser l’ensemble de son travail.
Wendy Andreu a été formée à l’école Boule en métal avant d’intégrer l’Académie d’Eidhoven en design pendant 5 ans jusqu’en 2016. À peine sortie d’école, elle lance son « one Women business » afin d’être indépendante et commencer les projets et les collaborations, notamment avec Faye Toogood à l’époque. Depuis, elle a installé son atelier à Paris dans le 19e arrondissement au sein de Métropole 19 pour élaborer ses projets, mais également de continuer à mener des recherches sur son procédé Regen, qu’elle développe depuis maintenant 10 ans.
Un artisanat unique
L’aventure Regen commence en 2014, lorsque, dans le cadre d’un projet d’école elle décide d'élaborer une collection textile d’accessoires de pluie - qui donnera le nom à son procédé qui n’est autre que la traduction littérale de pluie en néerlandais - et qui s’avère être un réel saut dans le vide pour la designeuse qui n’a aucune expérience dans le domaine. « J’avais une formation en métal suite à mon passage à l’école Boule, c'est le métier que j'ai appris et donc se lancer dans le textile en faisant des moules en métal n’a pas été le plus simple au départ. J’ai commencé alors que je ne savais pas faire, et pour contourner le problème j’ai dû trouver des solutions alternatives. » Sans formation pour manier les machines à tisser, elle décide de coller les matières, du latex et de la corde de coton à l’époque, pour parvenir au résultat estompé. Une technique réalisée comme un test au départ sur un simple échantillon expérimental qui lui permet finalement de développer tout un artisanat qui aujourd’hui lui est propre. « Il y a toujours une innovation qui s’ajoute au fur et à mesure des années et comme je n’ai aucune référence pour m’aider j’invente des choses, ce qui me permets d’acquérir de nouveaux savoir-faire au fil du temps. »
Des objets très techniques, qui nécessitent des heures de travail pour créer la « peau textile » parfaite, confectionnée à partir d’un moule en métal, pour ne pas oublier ses origines et sa formation initiale. Wendy Andreu confectionne tous ses moules et utilise toutes sortes d’outils, parfois inattendus, comme un couteau de jardinier ou encore un peigne pour chien, l’objectif étant de pouvoir arriver au résultat attendu. Des pièces toutes uniques, confectionnées à la main avec l’aide d’une tapissière pour toutes les finitions. Parmi ses réalisations, on peut citer l’imposante Dragon chair, l’assise Soft Stools ou plus récemment la Ghost Chair réalisée dans le cadre de l’exposition « Les Aliénés du Mobilier national. »
L’importance du process
Et si son procédé de départ se développe à partir de ficelle collée avec du silicone, elle aime continuer de jouer avec les matières et les contraintes pour étendre sa technique. « Je suis assez curieuse de tous les matériaux, mais particulièrement des techniques et des process, et la manière de les modifier pour arriver à de la nouveauté. » Avec la marque française Polène, elle a travaillé à partir de rébus de cuir pour une édition limitée de 200 miroirs. Pour MontBlanc, elle a travaillé sur un comptoir de 9 mètres de long avec la contrainte d’adapter sa technique aux normes coupe-feu, puisque le bâtiment est situé dans un espace public. Enfin, avec l’entreprise coréenne Hyosung, qui fabrique des fibres en lyocelle - matière notamment utilisée pour renforcer les pneus - elle a confectionné le fauteuil Tyre.
Des innovations techniques qui demandent des temps de recherche importants et surtout nécessaires pour continuer de faire évoluer la pratique, mais auxquelles la designeuse ne souhaite pas accorder 100 % de son temps. « J’aime me dire que j’ai une partie prospective dans mon travail avec ces temps de recherche pour développer ma technique et de l’autre côté l’aspect commission et commandes de pièces. Les deux vont ensemble, la prospective permet d’inspirer la commission et la commission permet de financer la recherche. » Une idée qui rejoint son envie de faire du design avant tout, sans avoir d’étiquette précise ou de chemin tout tracé. « Il n’y a pas d’esthétique particulière qui prédomine dans mon travail, je dirais plus que ce sont plutôt les process qui m’interpellent. Mon univers n’est pas formel mais très rationnel, je cherche surtout à comprendre comment les choses sont faites. »
Autres projets inspirés
En parallèle de sa pratique autour de Regen, Wendy Andreu travaille sur des projets qui allient différents matériaux, notamment le métal et plus récemment le verre, dans le cadre de sa résidence au CIRVA durant laquelle elle a élaboré la collection de vases Jardin Mécanique. Pour Théorème Éditions, elle collabore sur la seconde collection de l’éditeur avec le miroir Maze et pour Rimowa, elle imagine la table basse Aircraft.
Avec le designer Bram Vanderbeke, rencontré sur les bancs d’Eidhoven, elle collabore sur différents projets, notamment sur les pièces Triple Pyramid & Upside Down Pyramid, réalisées avec la galerie Nilufar dans le cadre de l'exposition FAR lors de la Design Week de Milan en 2019, ou encore sur l’aménagement intérieur de la boutique du musée du design de Gand, en Belgique. Un travail qu'elle réalise seule ou en collaboration, mais qui répond toujours à une commande spécifique, qu'elle aime voir aboutir. « Ça me rend heureuse de faire quelque chose pour quelqu’un, c’est d’ailleurs pour ça que je suis designer et pas artiste. J’aime l’aspect de commande pour faire plaisir aux autres.»
Pour les mois à venir, les projets devraient continuer d’osciller entre réponses aux commandes, temps de recherche et élaboration de nouvelles collaborations. En parallèle, la designeuse confie avoir un rêve, celui de créer un jour, un best-seller, une pièce anonymisée qui ferait partie du quotidien. Bien qu’elle conçoit que son design soit pour le moment plutôt Collectible, on sait bien qu’il ne faut jamais dire jamais…
Fondée en 2019, mais dévoilée pour la première fois en 2022 lors de la Paris Design Week, la maison d’édition Glass Variations se développe dans ses usines basées en région lilloise, avec l’envie de mettre en valeur le verre, aussi complexe soit-il.
Pour comprendre l’histoire de Glass Variations, il faut revenir un peu en arrière. Tout commence en 2011, lorsque Thierry Gautier, désireux de se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale, se décide à racheter les miroiteries Dubrulle, spécialisées dans le savoir-faire du verre. Un réel défi pour cet entrepreneur qui avait eu l’occasion d’être en contact avec le secteur lors d’une précédente expérience, mais qui n’avait pour autant jamais évolué dans le façonnage de la matière en elle-même. Le groupe Cevino Glass, crée par la suite en 2012, dont le siège et les ateliers sont basés à Villeneuve D’Ascq dans le Nord, comprend aujourd’hui les miroiteries Dubrulle ainsi que Glass Variations, et s’attarde à proposer des pièces de qualité, du verre plat au verre bombé. Parti au départ avec 120 salariés répartis dans différentes sociétés partout en France, le groupe compte aujourd’hui plus de 370 personnes sur 20 sites, qui réalisent tout type de produits en verre, de la coupe au produit façonné. « L’un des grands enjeux de mon métier, c’est de s’aider des technologies tout en gardant un maximum de savoir-faire humain. Nous sommes tous des passionnés de verre, c’est notre métier et ça doit rester essentiel » confiait Thierry Gautier. Si les miroiteries Dubrulle travaillent dans le façonnage de pièces en verre pour des projets intérieurs et extérieurs de toute taille, Glass Variations apporte, depuis 2019, une nouvelle pierre à l’édifice du groupe, avec un nouveau travail de la matière, axée sur le design.
Glass Variations, une histoire de rencontres
Si le groupe Cevino Glass est créé en 2012, l’aventure Glass Variations ne commencera que quelques années plus tard en 2019, après une rencontre de Sandrine Gautier, co-fondatrice de la maison d’édition, avec l’agence d’architecture et de design Exercice. Le studio, qui avait eu l’occasion d’expérimenter le travail du verre lors d’une précédente résidence, a collaboré pour cette première collection, intitulée Monolog, composée d’une étagère, d’une table basse et d’un fauteuil, dont le sens du détail et la réalisation relève presque de l’art. Bien qu’imaginée en 2019, la promotion sera fortement perturbée par la crise sanitaire en 2020, et il faudra attendre la Paris Design Week en septembre 2022 pour la dévoiler officiellement à la scène design.
À cette occasion, Glass Variations avait ainsi présenté la collection Monolog d’Exercice Studio, mais également les collections Hélia et Sublime imaginées par Bina Baitel. Une première participation remarquée avait valu à la marque à la marque Glass Variations de faire partie de la sélection « What’s New » d’Elisabeth Leriche en janvier 2023 lors du salon Maison & Objet. Suit ensuite la participation à divers salons, tels que le Collectible de Bruxelles ou l’ICFF de New York avant de finalement revenir sur ses pas en septembre 2024, à Paris.
Repousser les limites du verre
Pour son retour parisien, Glass Variations avait choisi de s’exposer à la galerie Bertrand Grimont avec l’exposition « A Burst of Light » durant laquelle étaient présentées deux nouvelles collections aux côtés des collections d’Exercice et Bina Baitel qu’on ne présente plus. La collection Illusion, d’une part, imaginée par le designer belge Alain Gilles, composée d’une console et d’un bureau, joue sur les contrastes, les perceptions et les couleurs. « Avec cette collection, j’ai voulu me questionner sur la stabilité tout en jouant sur la texture et le graphisme dans mes pièces. Cette collaboration m’a permis d’avoir une approche sensuelle du verre » raconte le designer. Pool Studio dévoilait quant à eux Perspicio, une collection composée d’une table basse et d’un bout de canapé, qui là encore joue sur les lignes et les formes du verre.
Des pièces de verre, toutes singulières, dont la technicité apportée leur confère un caractère unique. Avec Glass Variations Sandrine Gautier souhaite en effet proposer des pièces de haute qualité, impliquant un savoir-faire unique et en repoussant au maximum les possibilités offertes par ce matériau. Pour l’heure, la marque continue l’édition de ses pièces dans ses ateliers, mais réfléchit à de nouvelles collaborations, pour le moment tenues secrètes, mais qui ne devraient pas manquer de faire parler d’elles…
Pour rencontrer Reda Amalou, il faut oser franchir le pas de la Secret Gallery, rue de Varenne à Paris. A l’intérieur, tout n’est que luxe, calme et volupté, couleurs chaudes et sensation de plénitude. Une expérience à vivre, unique, renouvelée en septembre dernier lors de la Paris Design Week avec ‘Scène d’Intérieur’, une expérience immersive où art et design se fondent dans une scénographie aux rouges vibrants, à vivre jusqu’au 19 décembre.
Architecte, diplômé de la East London University, Reda Amalou conçoit principalement des hôtels de luxe de par le monde entier, aux Etats-Unis, au Vietnam, en Corée, dans les Émirats Arabes Unis ou à Dubaï, répondant aux exigences de clients prestigieux. Mais pour lui, « de la construction d’un hôtel à la fabrication d’un banc, l’intention est la même : porter l’émotion au cœur du trait, rendre hommage à la nature et sublimer la matière. »
En ces temps où le geste de la main, l’artisanat d’art et la valorisation des matériaux priment sur tout, ses créations, toutes pièces uniques ou séries limitées, affolent les amateurs. Créer un impact, animer l’esprit, mobiliser les sens, réveiller l’œil, c’est l’objectif de la maison Reda Amalou Design qu’il crée en 2013 en complément de l’agence d’architecture AW2, créée il y a plus de 25 ans avec Stéphanie Ledoux.
Hommage à l’artisanat
Cette ouverture lui permet d’étendre ses propositions aux meubles et aux objets, tous porteurs d’un récit, d’un souvenir d’enfance en Algérie, du tumulte londonien de ses études ou de l’incandescence de ses voyages. Toujours à l’affut d’une découverte, d’un nouveau matériau, d’un savoir-faire rare, son hommage à l’artisanat et au multiculturalisme s’impose sans heurter, dans les appartements parisiens de la rue du Bac ou du Boulevard Saint-Michel, dans des résidences privées à Londres, à l’Hôtel Six Senses Crans Montana en Suisse (cf article Intramuros 219), au Biba Social Club à Palm Beach en Floride, au Silversands à l’Île de la Grenade dans les Caraïbes, un hommage digne des grands décors des SAD, (Salons des Architectes Décorateurs) du 19e ou 20e siècle.
Il aime les matière texturées, riches et vivantes : le noyer, le bronze, le cuir, la coquille d’œuf, la laque, qu’il fait travailler avec soin par les meilleurs artisans d’art comme la marqueterie de paille des Ateliers Lison de Caunes ou la maroquinerie d’ameublement de la Maison Fey. Parfois grandioses, ses créations savent se glisser dans les espaces qu’il aménage avec une fluidité déroutante. En pièces uniques ou en éditions limitées, ces pièces d’exception ont trouvé leur public.
Une présence sur les salons
À Milan, en avril 2024, il exposait au Labo Project à la Fondation Rodolfo Ferrari, Gabriela, un fauteuil généreux au tissu de velours ; le bureau Tara en noyer massif et plateau laqué vert brillant, aux deux tiroirs intérieur cuir ; la chaise Brooklyn en noyer et laiton brossé ; la table Ooma, marie marbre Emperador et noyer américain dans des dimensions rectangulaires et carrées, en version haute ou basse. Enfin, la chaise Eileen, aux courbes enveloppantes et sensuelles en noyer américain, sublimée par la fabrication artisanale, avait troublé par sa sensualité. Fidèle du salon Collectible à Bruxelles, ses tables d’appoint et sellettes Inlay sont réalisées à partir de marbre Bambou et Balsatina, au piétement encastré dans le plateau pour créer un jeu subtil d’effets mat et brillant. La majestueuse table basse X ORO, avec son plateau en verre orné de feuilles d’or 22 carats appliquées en sous-face, évoque une matière vivante en fusion comme de la lave sur un bronze massif.
Le bureau SOA, en noyer américain avec bandeau en laque brillante et grand tiroir intérieur cuir (de 120 à 180 cm) connaît un grand succès, tout comme la console de 35 cm de large. La console Tara, au piétement en noyer américain, chêne naturel ou hêtre teinté noir sous un plateau laqué brillant jaune, est réalisée à la main. La console Mina, sur son piétement en laiton finition bronze, porte un plateau en marbre Emperador, Sky Grey, Carrare blanc, Noir Marquina ou Noir Sahara….
Plus discrète, la bibliothèque Steeltop, (en 110 ou 150 cm), étagère en acier noir en porte à faux et noyer américain surprend par sa simplicité et ses angles droits, comme le poème de l’angle droit de Le Corbusier. La console LALA se distingue par un décor précieux en émail cloisonné, autrefois réservé à l’usage impérial, et ici réinterprété pour être appliqué aux carreaux. Ce procédé revisité permet de créer un meuble singulier mêlant art ancestral à un dessin géométrique contemporain. Les grandes marques contemporaines lui ont aussi fait confiance : Véronèse, Hugues Chevalier, Toulemonde Bochart, Roche Bobois, Baguès, Baccarat…
Retour à la nature
Début octobre, il participait à la prestigieuse foire internationale de design, PAD London, avec la Secret Gallery Paris installée à Berkeley Square, dans le quartier de Mayfair ; ainsi qu’à Decorex, le salon de design et d’intérieurs avec sa collection Reda Amalou Design à Olympia London. Certains y ont retrouvé l’esprit de son adolescence londonienne à travers une collection de mobilier qui n’a rien à envier à l’euphorie des sixties. Pour plus de sérénité et de retour à la nature, quatre nouvelles cabanes viennent d’intégrer le site Coucoo Cabanes de Chassey-lès-Montbozon en Franche-Comté.
Sur 150 hectares, choisissez votre confort aérien et engagez-vous pour une architecture durable. Posées sur des pilotis, elles sont ouvertes à la vue et à la brise. La terrasse du premier niveau permet de vivre à l’extérieur. Le second niveau abrite une chambre avec une ventilation naturelle et une vue panoramique. Au dernier niveau, un bain nordique permet un moment de détente unique. Le tout fabriqué avec du bois issu de forêts locales, sourcé à moins de 30 km du site. L’occasion de tester l’excellence artisanale locale et les savoir-faire d’exception.
Les 15 et 16 octobre, les Rendez-vous de la Matière + fair(e) célébreront leur 10e édition. Un rendez-vous qui mettra en avant un panel de matériaux d’exception alliant savoir-faire, innovation et créativité, à destination des professionnels du secteur.
Le salon professionnel consacré aux matériaux pour l'architecture, le design et la décoration, est de retour en octobre pour une édition particulière. À nouveau basé à l’Atelier Richelieu dans le 2e arrondissement, le salon fête cette année ses 10 ans. Pour cette édition anniversaire, l’organisation a fait appel au studio MVRDV pour signer une scénographie immersive, mettant en lumière la soixantaine d’exposants répartis sur les 700 m2 d’espace disponible. Ces derniers y présenteront leurs matériaux ou innovations spécifiques, allant de l’émaillage sur lave à l’art de la verrerie en passant par la plumasserie ou encore l’ébénisterie pour ne citer qu’eux.
Au programme : exposants et conférences thématiques
En parallèle des exposants, le salon proposera une série de tables rondes, discussions, conférences et présentations qui inviteront différents professionnels du secteur - architectes, architectes d’intérieur, directeur d’entreprise ou designer - à venir échanger sur divers sujets concernant les matériaux, les invitant par la même occasion à réfléchir sur les innovations en découler, leurs propriétés intrinsèques, à leur provenance, leur processus de fabrication et leur durabilité. Le programme complet est à retrouver ici : https://www.rendezvousdelamatiere.com/fr/programme/conference-workshops/
Depuis le 20 septembre, deux nouvelles expositions ont pris place au sein de la Cité du design. D’abord « simé grenn », troisième exposition du cycle Présent >< Futur consacrée cette fois au duo dach&zephir. La seconde, « LE DESIGN EN VOYAGE, Ceramic & Food Route » présente le fruit du travail du programme International Design Expeditions (IDE), sous le commissariat de Mathilde Bretillot, Pierangelo Caramia et Miska Miller-Lovegrove.
À quelques mois de l’inauguration de la Cité du design 2025, tous les regards sont tournés vers la cité stéphanoise qui pour sa rentrée 2024, présentait deux nouvelles expositions. « À travers ces manifestations, on veut retrouver une vision basique de ce qu’est le design. On parle beaucoup d’innovation, mais ce n’est pas uniquement par le biais de la technologique, c’est aussi par la recherche de formes et de matières » expliquait notamment le directeur de la cité du design, Eric Jourdan.
« simé grenn », une exposition sur le design créole
Après Laureline Galliot et Guillaume Bolet, le cycle Présent >< Futur lancé en septembre 2023 présente jusqu’au 5 janvier 2023 l’exposition « simé grenn » centrée sur le duo dach&zéphir composé de Florian Dach et Dimitri Zephir. Cette dernière donne à voir les réflexions et questionnements qui animent le duo depuis leur recherche Élòj kréyòl initiée en 2015 autour des histoires des Antilles. « Quand nous avons débuté nos recherches il y a bientôt 10 ans, le design créole n’était pas du tout évoqué. Nous avons donc voulu montrer ce qu’il était et prouver sa force, bien que situé à 8000 km de l’Hexagone » explique le duo. Au sein de leur processus de création, ils acceptent les idées de l’Autre, et les projets qu’ils mènent donnent forme aux paroles et histoires des communautés créoles. La scénographie de l’exposition reprend ainsi l’imaginaire d’une maison créole et alterne des points de vue intérieurs et extérieurs, où les différents objets, pièces de mobilier, textes, images-collages et vidéos exposées donnent à voir des manières d’être et de vivre inspirées des Antilles. « On avait envie de défendre le design, ses histoires et ses pratiques parfois oubliées » confient-ils.
Au sein de l’exposition, ils présentent 68 objets, dont 10 inédits. Parmi eux, le premier prototype des vases de la collection Péyi, produite dans le cadre de la commande publique du Centre national des arts plastiques (Cnap) intitulé « Créer un vase », sera présenté en avant-première. dach&zéphir présente également un objet issu d’un partenariat créatif de trois à six mois invité avec une entreprise de la région. Pour « simé grenn », le duo s’est rapproché de l’entreprise stéphanoise Neyret, spécialisée dans la fabrication de rubans et d’accessoires textiles qui a été sélectionnée. Ensemble, ils ont mené un travail de recherche autour de tableaux tissés, textiles-images et objets-textiles qui conjuguent le savoir-faire de l’entreprise avec l’approche plastique et historique du duo.
« LE DESIGN EN VOYAGE, Ceramic & Food Route », l'exposition qui allie voyage et création
Jusqu’au 16 mars 2025, la plateforme « International Design Expeditions (IDE) » fait un arrêt de quelques mois à Saint-Etienne pour y présenter le fruit de ses recherches et expéditions menées aux quatre coins du monde depuis 2019. Une exposition rétrospective, qui présente l’histoire de différentes expéditions menées en Italie, en Pologne, au Cambodge, en Suède et en France. 150 objets en céramique nés de ces rencontres entre designers internationaux, cultures culinaires et artisanats locaux y sont présentés. « L’idée de ce programme, c’est de partir à la rencontre de lieux par le biais de la nourriture qui est un tremplin culturel qui permet de comprendre un territoire. On a parié sur la capacité des designers à être perméable à l’environnement autour d’eux pour laisser place à l’intuition » raconte Mathilde Bretillot. Un processus qui a donné naissance au terme de « Geo Design », défendu par Pierangelo Caramia. « L’idée est de représenter le monde dans lequel on vit et le territoire dans lequel on se trouve. Le design doit pouvoir devenir du Geo Design, en passant par l’écoute de l’autre, en détectant un lieu précis pour se rencontrer. »
Un programme de recherche et de création qui implique pour chaque voyage la participation de plusieurs artistes et designers, qui partent entre 3 et 6 semaines. On peut citer parmi eux Marta Bakowski, Goliath Dyevre ou encore Emmanuelle Roule. Pour chaque voyage, les designers invités sont accompagnés de Mathilde Bretillot, Pierangelo Caramia, mais également du designer culinaire Marc Bretillot. De ces voyages et rencontres sont nés des objets avec une symbolique et une histoire forte, dont certains sont ensuite édités et mis en vente à travers IDE Everyday d’une part, pour un développement à plus grande échelle et IDE Haute collaboration, destination à l’édition de pièces numérotées, en série limitée.
Une exposition riche de sens, étalée sur 600m2 et répartis en 5 pavillons - Italie, Cambodge, Pologne, France, Suède - présentés autour de la « Grande Table » qui expose les différents objets crées lors de ces expéditions. De quoi donner envie de passer à table, littéralement.
Avec son projet Yacht, la marque italienne Modulnova s’ancre un peu plus dans le design contemporain. Un concept mélangeant la qualité des volumes et des lignes avec des matériaux de qualité, propre à la marque, pour un résultat tout en volupté et élégance.
Créer un équilibre entre la pureté des volumes et la richesse des matériaux naturels, c’est tout le principe du concept Yacht développé par Modulnova. Un projet de salle de bain qui combine l’utilisation du marbre Appennino au bois de noyer Classic aux veines continues et enveloppantes avec plusieurs systèmes d’aménagement de l’espace.
Une réalisation « haute couture »
Le corps central du meuble vasque est recouvert de marbre Appennino, avec un plan de 10 cm et un panneau à lattes qui renforce la continuité de la veine. La paroi est elle aussi recouverte d’un panneau en Appennino, dans la finition Sense. Soucieuse des détails, la marque propose une porte travaillée avec une expertise artisanale digne de la haute couture. Celle-ci est en effet réalisée avec la technique du pliage, inclinée à 30 degrés pour une épaisseur de 3 cm. Au-dessus, le miroir Blade est réalisé en finition Bronze ce qui renforce d’autant plus le style de la porte et du plateau, offrant une continuité visuelle à toute la pièce.
Un projet modulable
Le projet se définit également par ses larges propositions d’agencement, permis notamment par le système de cloisons en noyer massif Solid. Celle-ci permet en effet de diviser la pièce de manière naturelle et esthétique, avec un nombre important de possibilités d’agencement de l’espace, pour un agencement de la pièce selon les envies.
Pendant la Paris Design Week, Florence Bourel présentait la collection Mexican Boudoir, réalisée en collaboration avec M éditions et Toulemonde Bochart. Déjà présentée en avril au Labo à Milan, la collection se compose de 5 pièces, toutes confectionnées à partir de chutes de matériaux.
Connue pour aimer mixer les influences et les savoir-faire, Florence Bourel s’est associée à M éditions et Toulemonde Bochart pour cette collection au parti-pris fort puisque celle-ci est conçue à partir de matériaux recyclés. Une collection dont le nom, Mexican Boudoir, laisse peu de place à l’interprétation, puisqu’il s’inspire directement d’un voyage au Mexique de la designeuse. Un pari audacieux, mais dont le résultat parle de lui-même.
Une collection aux lignes géométriques
La collection est composée d’un fauteuil et de deux tables basses édités par M Editions spécialisés dans les produits en marbre et travertin, de deux tapis en laine confectionnés par Toulemonde Bochart et d’un paravent en cuir, signé par le studio Florence Bourel. Inspirée de l’architecture mexicaine, la collection Mexican Boudoir est à la fois poétique et colorée, arborant des lignes géométriques et des formes communes entre chaque pièce, quand bien même celles-ci ne sont pas toutes du même éditeur ou faites avec le même matériau.
Un défi esthétique et responsable
Mexican Boudoir n’est pas simplement une réalisation esthétique, elle est surtout un engagement fort de la part de la designeuse avec les éditeurs. En effet, tous les produits sont réalisés à partir de chutes de matériaux ou de stocks inutilisés. Les tables basses et le fauteuil par exemple, sont réalisés à partir de fragments de blocs de pierres, rendant ainsi chaque pièce unique. En effet, Jean-Pascal Morvidoni, marbrier depuis 3 générations et fondateur de la maison d’édition en 2019, souhaitait mettre la pierre en valeur différemment, à travers une série de collections avec une démarche plus responsable. Pari tenu !
Pour la 4e année consécutive, la marque italienne spécialisée dans le carrelage en céramique et en grès cérame Atlas Concorde s’invite au Festival du Film de Venise, organisé du 28 aout au 7 septembre. L’occasion pour la marque de transformer les espaces et ainsi mettre en avant l’expertise et le design à l’italienne.
C’est au Lido de Venise qu’Atlas Plan - une des marques du groupe Atlas Concorde -, et la Fondazione Ente dello Spettacolo se donnent rendez-vous à partir du 28 août pour célébrer le Film International du Film de Venise. Une nouvelle collaboration exclusive, la quatrième, concrétisée par la transformation de la terrasse de l’Hôtel Excelsior en un salon exceptionnel reflet du design, baptisé la « Terrazza Cinematografo by Atlas Concorde » à destination les célébrités du cinéma présentes durant l’événement.
Un projet évocateur
Au fil des années, l’Hôtel Excelsior s’est dévoilé comme étant l’élément central du festival, puisqu’il accueille les hostilités depuis la première édition en 1932. Expression de la Belle Époque, notamment par son architecture mauresque, ses intérieurs soignés et ses terrasses panoramiques offrant une vue unique sur la ville, l'hôtel est devenu un endroit incontournable. Dans ce contexte, le projet réalisé par Atlas Concorde et sa marque Atlas Plan pour la "Terrazza Cinematografo by Atlas Concorde" vise à créer une ambiance unique, un lieu de rencontre exclusif au design contemporain et élégant. L’imposant comptoir central dominant la scène et le mur majestueux conçus par Atlas Plan, incarnent le style du design italien et renforcent la modernité, tandis que les tables Cosmopolitan et Manhattan de la marque Atlas Concorde Habitat, créées avec la collection Boost Balance Ash, favorisent l'interaction entre les invités, contribuant à créer une ambiance élégante.
Une collaboration renforcée par trois autres marques
En plus d’Atlas Plan et Atlas Concorde Habitat, le projet a été enrichi par des pièces de trois autres marques de design italiennes que sont Artemide, Living Divani et Modulnova, partenaires techniques d'Atlas Concorde. Living Divani offre aux invités un confort maximal grâce à des sièges élégants et des tables raffinées tandis que Modulnova, avec sa cuisine extérieure qui allie fonctionnalité et esthétique, souligne l'importance du design italien dans le contexte international. Enfin, les lampes portables Comme Together d’Artemide, ajoutent une touche de chaleur et de convivialité à l'environnement. Grâce à tous ces éléments, la "Terrazza Cinematografo by Atlas Concorde" sera un point de rencontre raffiné, où l'esthétique d'Atlas Plan fusionnera avec l'élégance du Festival.
De l’architecture au design, il n’y a qu’un pas. Après avoir passé son enfance et adolescence en Angleterre, Vincent Eschalier revient à Paris pour ses études d’architecture. En 2009, à 26 ans, il fonde son agence, qui allie des projets d’architecture, d’architecture intérieure et de design. Une vision pluridisciplinaire basée sur un modèle anglo-saxon, le tout saupoudré d’un peu de « french touch ».
Vincent Eschalier a grandi en Angleterre avant de revenir en France dans le cadre de ses études à l’école d’architecture de Versailles. « À mon retour en France, j’étais un peu comme un étranger. J’avais vécu en Angleterre de mes 6 à 20 ans, c’était assez exotique pour moi de venir étudier à Versailles et d’habiter à Paris » se souvient-il. Une double culture qui l’a influencé dans son modèle de direction d’agence, qu’il décrit comme « très à l’anglo-saxonne », basée notamment sur un management de confiance, le travail d’équipe et le respect. « C’est important pour moi de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je vois mon agence comme une équipe de rugby : elle se compose de profils et des gabarits différents, mais qui ont besoin de travailler ensemble pour arriver au même but. S’il manque un élément, ça ne marche pas, c’est un peu l’image que j’essaye de renvoyer au sein de l’agence » confie-t-il.
Expériences et projets diversifiés
Avant de monter son studio, Vincent Eschalier est passé par plusieurs agences qui lui ont permis de se forger une expérience à différentes échelles. Il a d’abord intégré Gehry Partners pour lequel il a notamment travaillé sur la fondation Louis Vuitton. Il collaborera ensuite avec un autre binôme composé de l’architecte Sébastien Segers et du designer Marc Newson, dont les projets sont plutôt axés vers l’intérieur. « À 26 ans, j’avais ce qu’on pouvait qualifier de « boulot de rêve », car je travaillais sur des projets partout dans le monde. Mais la fermeture de l’agence où je travaillais à Paris pour s’exporter à Londres a mis fin à ma collaboration, car après toutes ces années passées en Angleterre, je voulais rester vivre à Paris » raconte-t-il. Un concours de circonstance qui le pousse finalement à créer son agence. Son premier projet notable se portera sur la réhabilitation de la galerie Perrotin en 2010 avant de se lier au promoteur immobilier Esprimm avec lequel il réalise une quinzaine de projets. « Cette collaboration a permis à l’agence de se faire une première clientèle fidèle, car généralement, les 3/4 des clients reviennent nous voir. C’est une des raisons qui fait que nous n’avons jamais eu besoin d’envoyer de book pour trouver des projets. » Une fidélité aussi importante que le lien qu’il créer avec chacun de ses clients, lui permettant ainsi de choisir ses projets et surtout de s’investir dans chacun d’eux, sans exception : « Je reste artisanal et je suis très proche des projets. Quand un client m’appelle, je dois savoir où ça en est. »
Avec le développeur lyonnais 6e Sens Immobilier, il travaille sur plusieurs immeubles de bureaux à Paris, avec un premier projet de tour à la défense qui a tissé les liens de leur collaboration, ensuite suivit par le siège de Blablacar ou encore de Lanvin. Des projets d’abord centrés sur l’architecture mais qui se sont progressivement développés vers les intérieurs depuis 5 ans. « C’est souvent difficile de faire un bel immeuble et de voir que l’intérieur est ensuite mal agencé. J’ai une histoire avec le design de par mon passé chez Marc Newson, c’était donc une suite logique de l’inclure dans nos projets. » raconte l’architecte.
Plongée dans le design
Comme une suite logique, après l’architecture et l’architecture d’intérieur, l’arrivée du design était presque attendue. « On a vite réalisé qu’on faisait l’architecture, l’architecture d’intérieur mais que les meubles n’étaient pas à la hauteur du projet, donc on s’est mis à imaginer le mobilier de nos projets. » L’architecte imagine notamment le bar Americano Design en 2019, une première collaboration avec le designer Guillaume Delvigne, ami de longue date avec qui il a partagé ses bureaux pendant 12 ans.
Puis sous l’appellation MVE-Collection avec Mattéo Lécuru, designer au Studio, il imagine en 2022, dans le cadre du projet de bureaux de coworking Gustave-Collection, un bureau éponyme. Autre projet marquant de sa partie création, les poignées de portes AL13.378 en aluminium recyclées. MVE, qui prend en compte la partie de création, de curation de mobilier mais également d’œuvres d’art propose une offre à 360°. « Généralement pour un projet d’archi, on proposait un catalogue de mobilier et de références qu’on donnait au client sauf que ça les perdait totalement et c’était souvent ingérable pour eux. » Depuis, les architectes d’intérieur du studio prescrivent une série de mobilier qui sont ensuite gérés par MVE qui propose aux clients de prendre en compte toute la gestion (curation, réception, stock, qualité, déballage, livraison). Un fonctionnement qui permet ainsi à l’agence de prendre en charge la totalité du projet. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la création des poignées AL13.378 a été initiée et depuis proposé dans la plupart de leurs projets. Une création originale, dont la matière utilisée provient par ailleurs des déchets de leurs chantiers puis transformés en lingots avant d’être fondus et moulés dans une fonderie dans les Yvelines.
Une part de création nécessaire pour l’architecte, qui ne souhaite pas s’arrêter là : « J’ai envie d’aller encore plus loin dans certains projets en dessinant par exemple des vélos à disposition des collaborateurs dans les bureaux, aménager et penser un espace restaurant, créer une ligne de vêtements. À l’image de Le Corbusier, Frank Lloyd Wright ou Louis Kahn qui dessinaient tout, c’est ce qui me fait rêver. Je ne me prétends pas comme eux, mais j’aime vraiment l’idée de pouvoir tout dessiner. »
Jean-Michel Wilmotte présente Quadratube en collaboration avec Sammode. Une collection contemporaine qui revisite les lampes tubulaires de la marque.
« Pourquoi ne feriez-vous pas un tube carré ? ». Dans la vie courante, certaines questions ne se posent pas, mais dans le design, c'est une autre histoire. Et d'histoire, il en est un petit peu question, lorsque Jean-Michel Wilmotte interroge Emmanuel Gagnez PDG de Sammode. Car dans la tête de l'architecte designer, une ampoule vient de s'allumer. Enfin, disons plutôt un luminaire, et pas des moindres : le modèle tubulaire sorti en 1967. Animé par l'ambition de mélanger les formes et de redonner une seconde jeunesse à cette invention, le créateur à qui l'on doit plus de 150 luminaires, a travaillé trois ans sur ce projet. Une longue recherche dont les résultats ont été présentés par Sammode, sous le nom de « Quadratube ».
À l'origine du nom, un problème insoluble
Par son appellation, la collection est une référence à l'impossible problème mathématique antique de la quadrature du cercle – qui consiste à construire un carré de même aire qu'un disque simplement à l'aide d'une règle et d'un compas -. Un clin d'œil que Jean-Michel Wilmotte adresse à l'Histoire, lui qui a en quelque sorte réussi le défi par le biais du design. Mais par ce projet, le concepteur avait surtout pour ambition de « réinterpréter un concept en se situant à la fois dans la continuité du modèle historique, et dans la rupture ». Une façon de redonner une nouvelle âme au produit tout en conservant la qualité d'éclairage initiale.
Du temps pour trouver un juste-milieu
« Il fallait évoluer, sans tout chambouler. C'est pourquoi nous avons conservé la forme en longueur, mais au lieu d'un tube obturé, nous l'avons ouvert avec simplement deux étriers qui l'enserrent. » analyse Jean-Michel Wilmotte. Une « petite architecture » qui évoque ses grandes sœurs par son volume et son système de suspension, mais qui puise dans ses matériaux une grande source de renouveau. Là où les anciennes versions faisaient la part belle au verre et à la transparence presque totale, les versions 2024 mettent en valeur la structure interne de la lampe. Associés par de minutieux jeux des découpes, l'acier laqué, l'aluminium et le verre jouent avec la lumière, la contraigne et la géométrise. Que ce soit par les microperforations des grilles qui rythment les suspensions P1 et P2, ou l'aspect plus formel et statique des séries d'appliques S et L, le métal offre une nouvelle âme à l'objet. C'est cette nouvelle sophistication de la lumière faite de points et de lignes de diffusion, qui contribue à renouveler ces luminaires dont la forme allongée est connue depuis presque 60 ans.
L'identité Sammode et le renouveau Wilmotte
Malgré trois typologies de luminaires et 18 déclinaisons possibles, « tous les éléments structurels originels demeurent », précise Emmanuel Gagnez. « Avec Quadratube, Jean-Michel Wilmotte réussit l’exploit de conserver l’identité de Sammode, tout en proposant un luminaire entièrement nouveau. » Reconnu pour l'éclectisme de sa production et ses nombreuses collaborations avec des éditeurs d'horizons différents, le designer et architecte prouve, à la lumière de ces créations, que transformer un cylindre en parallélépipède, ce n'est peut-être pas... la quadrature du cercle.
Ci-dessous : Quadratube W1 Black & Quadratube W2 Champagne
La marque eba, spécialisée dans la personnalisation de cuisine haut de gamme, dévoile les cinq tendances à suivre en 2024 en matière d’aménagement d’espaces cuisines.
Chaque année, de nouvelles tendances en termes d’aménagement et de design sont mises en avant tant dans la création de mobilier que dans l’aménagement intérieur des différents espaces de nos intérieurs. Pour la cuisine spécifiquement, qui continue de se développer pour devenir un espace de vie central, allant bien au-delà de ses qualités purement gastronomiques. En 2024, les tendances ne sont plus les mêmes qu’en 2023, et chaque cuisiniste se doit d’être à l’affût des changements pour s’adapter au mieux aux nouvelles demandes des clients. C’est notamment le cas d’eba, société spécialisée dans l’aménagement d’intérieur haut de gamme, qui décrypte les cinq courants de tendances principales à suivre pour le secteur de la cuisine.
Utiliser des matières naturelles
Cette année, les matières naturelles ont le vent en poupe. En effet, le placage en bois naturel est l’option recommandée par eba pour apporter une touche naturelle et distinctive au mobilier, et ce, sans les inconvénients conférés par le bois massif. Durables, les façades avec un placage bois peuvent facilement s’accorder à tout type et styles d’intérieur. De plus, l’utilisation de bois naturel permet la préservation du veinage et des nœuds du bois, garantissant ainsi une qualité et une singularité à chacune des façades.
Mettre l’accent sur la lumière
Il n’est plus à prouver que la lumière est un élément central et stratégique dans l’élaboration d’un espace de cuisine. Qu’elle soit à l’intérieur ou sous les meubles, au mur ou au plafond, il reste important que les différents éclairages segmentent les espaces pour créer différentes ambiances et ainsi faciliter les tâches effectuées. Chez eba, plusieurs options de lumière sont proposées, telles que l’incorporation de lumière à l’intérieur et à l’extérieur des meubles, adaptables selon les besoins.
Agrandir les tiroirs pour plus de place
Pour gagner en place et en espace, avoir recours à un système d’aménagement horizontal reste la meilleure solution à adopter. En plus de son côté pratique, cela évite d’avoir recours à des portes traditionnelles dans la partie basse de la cuisine. On favorisera donc plutôt l’utilisation de tiroirs et de coffres entièrement extractibles, capables de supporter jusqu’à 70 kg de charge. Ces systèmes permettent d’avoir une vue panoramique sur les contenus et facilitent donc leur accès. Et pour gagner encore plus en espace et en praticité, il est recommandé d’opter pour des tiroirs plus larges et plus profonds. Bien segmentés avec des accessoires sur mesure, ils seront des alliés de taille pour une cuisine optimisée et bien rangée.
Favoriser les espaces ouverts et polyvalents
Cela fait déjà quelques années que les cuisines ouvertes sont populaires et cette règle ne déroge pas en 2024. Ce type d’agencement permet de favoriser la convivialité et la fluidité entre les espaces. Cependant, ce qui va faire la différence cette année, c’est la flexibilité apportée par les différents éléments. De fait, l’intégration d’îlots de cuisine modulables et autres aménagements multi-fonctionnels, tels que le système de meuble avec portes escamotables, sont un bon moyen de transformer l'espace en fonction des besoins, tout en créant des cuisines adaptées à tous les modes de vie.
Jouer sur le ton sur ton
Pour créer une cuisine intemporelle qui puisse s’adapter facilement aux différentes tendances, eba recommande d’opter pour une base neutre et surtout homogène. Une combinaison « ton sur ton » qui propose de retrouver une même tonalité dans tous les éléments, permet de créer une ambiance à la fois cohérente et esthétique, tout en offrant la possibilité de la compléter par des accessoires plus colorés.
Pour plus d'inspirations c'est ici. Et pour débuter un projet d'aménagement avec eba rendez-vous sur ce lien.
L'hôtel Art déco Montana, situé en Suisse, a récemment inauguré trois espaces repensés par Ina Rinderknecht pour s'inscrire dans l'élégance et le luxe de cet édifice helvétique.
Vaste paquebot Art déco ancré sur la rive du lac suisse des Quatre-Cantons, l'hôtel Art déco Montana construit par le cabinet d'architectes Möri & Krebs a été inauguré en 1910. Commencé en 2022, le rafraîchissement du bâtiment avait permis aux 62 chambres de retrouver un charme plus contemporain. Pour la deuxième partie des travaux d’une durée de douze jours, l'architecte d'intérieur Ina Rinderknecht s'est penchée sur les lieux de restauration. Une phase importante qui a permis à trois espaces tournés vers l'extérieur de voir le jour.
Se réimplanter dans une architecture historique
Bas-reliefs, colonnades, verticalité et géométries... Il ne fait aucun doute, l'hôtel a su conserver son architecture éponyme au fil du temps. Pensé comme une rénovation autant qu'un nouveau souffle, le projet mené par Ina Rinderknecht entremêle habilement les courbes contemporaines autour des structures Art déco dans les nouveaux espaces. Dédié à la restauration, le Scala -récompensé par le Gault & Millau - est complété par l'Hemingway Rum Lounge, un bar spécialisé dans le rhum, tandis que le Louis propose quant à lui de déguster l'un des 130 whiskies disponibles. Désireuse de faire renaître l'âme historique de ce bâtiment centenaire, l'architecte d'intérieur s'est appuyée sur la construction existante et l'environnement dans laquelle elle s’intègre.
Les matériaux comme inspiration
Outre les formes architecturales qui ont parfois guidé l'emplacement du mobilier, à l'image du restaurant où les banquettes viennent se lover entre les grandes colonnades sculptées, les matériaux ont été une réelle source d'inspiration. Les gammes rose et vert des marbres utilisés pour les murs et les cheminées du restaurant ont été reprises pour la conception de son mobilier. Des teintes douces misent en valeur par le parquet en chevron et un mur en bois dont les portes-fenêtres aux motifs géométriques reflètent la vue sur le lac en contrebas. Un paysage que l'on admire depuis la terrasse du Scala, mais implicitement évoqué à l'intérieur par l'imposant luminaire du studio Apparatus dont les multiples globes rappellent des bulles. Côté bars, si l'Hemingway se la joue speakeasy bohème et chic avec son plafond noir à caissons et ses assises rétro en cuir vert et marron, le Louis s'offre plus classique. Doté d'un vaste bar aux matériaux nobles, l'espace lumineux invite au partage et au plaisir de la dégustation. Considéré au siècle dernier comme l'un des matériaux nobles et chic par excellence, le laiton s'impose des piètements de table aux luminaires en passant par le bar. Une touche distinguée et sobre qui renforce l'élégance et le raffinement du lieu.
L'importance de l'environnement dans le projet
Diplômée de l’Istituto Europeo di Design et de la Domus Academy de Milan, l'architecte reconnue pour son expertise dans l’hôtellerie accorde une grande importance aux cadres dans lesquels elle s'implante. Consciente de la beauté du paysage au cœur duquel se situe l'hôtel, elle avait déjà souhaité tourner le regard vers l'extérieur lors de la rénovation réalisée dans les chambres il y a deux ans. Avec l'utilisation de couleurs douces rehaussées de bronze, de faïence blanche et de mosaïque contemporaine aux évocations d'antan, Ina Rinderknecht a conçu des intérieurs calmes et apaisants. Des chambres aux bars en passant par le restaurant, chaque fenêtre devient un tableau et attire le regard vers l'extérieur. En repensant l'intérieur, il ne s'agissait pas de rivaliser avec les Alpes suisses, mais bien de porter l'attention au-delà du bâti.
Fruit d'une première collaboration entre le designer français Tristan Lohner et la marque danoise Wendelbo, la collection Shapes incarne le ravissant mélange entre technique et esthétique.
Des volumes simples au toucher granuleux, imbriqués les uns aux autres presque naturellement par des courbes dans lesquelles la complexité s'efface. Semblables « à des galets sur lesquels l'érosion aurait fait son temps » selon le designer Tristan Lohner, cette collection est le résultat d'une collaboration avec la marque danoise Wendelbo. Intitulée Shapes, elle s'inscrit comme la synthèse entre le mode de la complexité technique et de la simplicité visuelle. Une dualité en partie liée aux concepteurs dont la collection est empreinte.
L'artisanat comme trait d'union
Conçue autour de la volonté de « tendre vers une forme de légèreté, en élevant visuellement les “stigmates” du processus industriel », la collection puise dans les racines communes aux concepteurs : l'artisanat. Ébéniste de formation, Tristan Lohner accorde une attention toute particulière au rapport sensible entre l'objet et l'utilisateur. Un rapport qui passe par la pérennité et l'aura visuelle de la conception. Des notions qui résonnent aussi auprès de la marque danoise qui s'est diversifiée depuis 1955, tout en conservant sa technicité et son exigence tactile, directement liée à ses débuts dans la tapisserie d'ameublement. C'est de cette exigence et de trois années de travail entre l'Europe et le Vietnam qu'est né Shapes.
La sobriété autour de la complexité
Composée d'un canapé, d'un fauteuil, d'une table et d'une assise proposée avec et sans accoudoirs, la collection a été fortement inspirée par le design post-50's, tel que l’explique Tristan Lohner. Une période où le mobilier s'est fait plus souple et plus naturel dans ses formes. Une évocation rétro appliquée du piètement de la table, ou l'absence d'angle et la jonction évoque une sorte d'arborescence, à la chaise Event dont le style très classique convoque l'élégance et la sobriété propre aux pays nordiques. « Il y avait cette idée de faire du design scandinaves à l'italienne. C'est-à-dire quelque chose d'épuré, de raffiné tout en rondeur. » Une vision dont le canapé Montholon est l'exemple emblématique. Un objet d'autant plus fort qu'il tire son nom de la rue dans laquelle se trouvait l'atelier du père du designer -dessinateur pour le journal Le Monde – et où il explique avoir ressenti ses « premières sensations sculpturales ». Un clin d'œil en arrière qui permet de comprendre cet ensemble résolument d'aujourd'hui et visible au showroom RBC, 40 rue Violet, jusqu'au 26 avril.
Intitulé Flar, le luminaire développé par Patrick Norguet est le fruit de la seconde collaboration du designer avec LODES, qui mêle artisanat et procédé industriel, pour un résultat tout en finesse.
Fondée en 1950 près de Venise, LODES est une marque italienne de luminaire, connue pour son savoir-faire du soufflage de verre et un certain attrait pour l’innovation. En 2021, la marque s’allie pour la première fois avec Patrick Norguet sur la collection Jim, un système de suspension inspiré des ateliers d’artistes du XXe siècle. Une première collaboration réussie, en partie en raison de la communication fluide entre les deux parties « Quand on collabore avec des personnes que l’on comprend, généralement le résultat final est là. En tant que designer, on a des idées, on sait dessiner mais tout le défi quand on travaille avec une marque est de réussir à travailler ensemble » expliquait Patrick Norguet. Trois ans plus tard, il dévoile les nouvelles lampes à poser Flar.
Artisanat et technologie industrielle
Disponibles en deux coloris de verre, de structures et en deux tailles différentes, Flar est un condensé de savoir-faire, propre à LODES. En effet, avec un travail sur le verre soufflé mais également sur le métal, la marque et le designer offrent une réalisation à la fois technique et complexe. Inspirée des lanternes tempêtes traditionnelles, le nom Flar fait référence à un flamboiement, représentée par une ampoule à filament LED qui laisse penser à une flamme. « Il y a un côté assez symbolique de cette flamme, presque religieux » confie le designer.
Et cette collaboration pourrait évoluer dans le temps, puisque le designer pense déjà à des déclinaisons possibles : « J’aime me dire qu’un produit peut continuer d’évoluer dans le temps et qu’il n’est pas à sa version finale. » Affaire à suivre ?
Pour sa première exposition au format galerie, Charles Zana a dessiné une série de lampes inspirées de la Grèce. Retour sur ce projet hors de ses sentiers battus.
Débutée en octobre, Lux Exhibition est le fruit d'un processus de création inhabituel pour Charles Zana. L'architecte d'intérieur et designer, a toujours réalisé des projets s'inscrivant dans les souhaits d'une clientèle et l'histoire d'un lieu. Or, pour cette exposition, il a fallut faire l'inverse : ne pas créer pour un projet ou une collection, mais de créer à partir d'une image mentale.
La Grèce comme idée de départ
Constituée de 12 pièces, la collection Lux Exhibition est largement inspirée de la Grèce. Un pays où le studio du designer réalise plusieurs chantiers, mais également une région chère à l'architecte dont les voyages constituent la principale source d'inspiration. Dotées de noms évocateurs -Naxos, Milos, Kos, Symi…-, les lampes ont été pensées comme une constellation d'îles. Réalisées dans des matériaux méditerranéens tels que le marbre, l'osier, l'onyx, le cèdre, mais également des métaux, chacune possède son univers. Rappelant tantôt une falaise, tantôt une colline verdoyante ou l'océan, elles sont la retranscription matérielle des paysages. Mais c'est également une sorte de retour à la beauté antique par des volumes généreux, des formes élancées et des détails soignés.
Des lampes au-delà de leur fonction première
Pensées comme de véritables sculptures, ces lampes, pouvant atteindre 80 centimètres de haut et une trentaine de kilos, se suffisent à elles-mêmes. Dessinées puis modélisées en 3D, chacune d'entre elles est le fruit d'une collaboration entre plusieurs artisans français avec lesquels l'agence travaille depuis parfois trente ans. Un gage de qualité pour le créateur dont l'imagination a été foisonnante. Conçues en 10 exemplaires ou en séries limitées, chaque lampe est démontable ,à l’exception du modèle Tilos qui a nécessité de visser le haut du socle directement dans le verre.
Des objets de lumière souvent éteinte
Pour l'agence, la présentation de neuf lampes n'a pas été une évidence. Habituée à présenter des éclairages sur des éléments de mobiliers dans le cadre d'une collection, il était cette fois-ci question de s'inscrire dans le modèle d'une galerie d'art contemporain. Un changement de paradigme global puisqu'il s'agissait de la toute première présentation des créations de Charles Zana sur des présentoirs uniquement destinés à cet usage. Quant à la lumière, le fait de les allumer ou non a également été une source de questionnement dans la mesure où ces objets restent la plupart du temps éteint. Mais l'importance des jeux d'ombres mis en place par le tressage de l'osier ou les traitements de surface des bois, ont poussé le créateur à allumer de l'intérieur ces sculptures de lumières.