Fondation Martell
Du 8 juin au 29 décembre 2024, la Fondation d’entreprise Martell présente « Continuum », la première rétrospective européenne du sculpteur américain JB Blunk (1926-2002). Une exposition organisée en lien avec sa fille Mariah Nielson, directrice de JB Blunk Estate et avec la contribution d’Anne Dressen, curatrice au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
À la fondation Martell, l’exposition « Continuum » propose une immersion dans l’œuvre de JB (James Blain) Blunk, jusqu’alors méconnue du grand public, mais mythique pour de nombreux artistes, pour qui il reste une source d'inspiration. L’exposition présente un ensemble de pièces réalisées par le sculpteur américain, permettant de comprendre son approche singulière : qu’il s’agisse de réaliser des œuvres d’art ou bien de créer des objets usuels, son travail - en dialogue constant avec son environnement - est un plaidoyer puissant plaçant la création au cœur de la vie quotidienne. « En dévoilant le travail méconnu d’un artiste célébrant la force de la nature, de la vie et de la création au croisement des disciplines, cette rétrospective rejoint l’ambition de la Fondation d’entreprise Martell d’encourager l’émergence d’approches artistiques inédites tournées vers la mutation écologique des territoires et de nos modes de vie » déclarait notamment la Directrice de la Fondation d’entreprise Martell, Anne-Claire Duprat.
Un rapport particulier avec la nature
JB Blunk puisait son inspiration dans la relation qu’il entretenait avec la nature qui l’entourait au quotidien, installé à proximité de la petite ville d’Inverness en Californie, sur un site exceptionnel au cœur de la forêt et proche de la côte Pacifique. L’artiste s'est attaché toute sa vie à créer en connexion profonde avec son environnement, utilisant les ressources naturelles qu’il trouvait (souches de séquoias et troncs de bois flottés, terre, pierres…) pour créer un corpus d’œuvres renouant avec des formes d’expression ancestrales et jouant avec des échelles aussi bien modestes que monumentales.
Une exposition riche et variée
Pour cette exposition inédite, c’est une sélection de plus de 150 pièces qui est proposée, comprenant des œuvres sculpturales, des céramiques, du mobilier, des maquettes, des peintures, des croquis et des photographies originales provenant du JB Blunk Estate et de collections privées illustrant l’étendue de sa pratique artistique, au croisement de l’art et de l’artisanat. L’exposition dévoile notamment l’une de ses premières céramiques connues réalisées à Los Angeles alors qu’il était étudiant à l’UCLA au début des années 1940, mais aussi un ensemble de maquettes en bois, rarement montrées jusqu’à présent. Enfin, des correspondances, des esquisses, et des ouvrages issues des archives familiales mettent en lumière le processus de travail de l’artiste, ses liens amicaux et professionnels mais aussi ses sources d’inspirations, qu’il s’agisse des civilisations premières, de différentes approches de la spiritualité ou encore de sa vision pionnière en matière d’écologie.
Plusieurs films spécialement commandés pour l’occasion invitent le visiteur à appréhender les multiples facettes de la maison et de l’atelier que le sculpteur avait entièrement construit de ses mains, de la structure architecturale au mobilier en passant par les arts de la table, les interrupteurs ou encore l’évier intégralement sculpté. Réalisée principalement à partir de matériaux récupérés, la Blunk House, emblématique de sa pratique et d’un état d’esprit, est considérée comme son œuvre majeure d’art total. Les court-métrages s’attachent à faire ressentir l’environnement unique dans lequel Blunk a vécu avec sa famille à proximité de la côte sauvage de Point Reyes en Californie du Nord. Un second film inédit permet de découvrir plusieurs œuvres d’art monumentales installées dans la région de San Francisco : taillées dans des blocs de séquoia géant, ces assises praticables adressées à la collectivité et installées dans des espaces urbains témoignent d’un autre pan du travail de Blunk.
Un parcours d’exposition complet
Le parcours se déploie sur 900m2 et aborde le travail de Blunk à travers 6 sections thématiques - Japon, Paysage, Maison, Archétypes, Processus et Art dans l’espace public – présentant son approche holistique en matière de design, d'art et d'architecture. A l’image de sa vie et de son travail, les sections de l'exposition sont interconnectées et perméables, offrant aux visiteurs une immersion sensible dans les diverses disciplines et techniques qu’il pratiquait. La scénographie a été spécialement conçue par le designer Martino Gamper en collaboration avec la graphiste Kajsa Ståhl (Åbäke).
Jusqu'au 31 décembre, la Fondation d'entreprise Martell à Cognac accueille "Almanach, Regards de designers sur les ressources du territoire des Charentes", une exposition de recherches, alliant design et territoire.
Plateforme de recherche et d’expérimentation en art et en design, la Fondation d'entreprise Martell œuvre depuis 5 ans pour devenir un espace de sensibilisation et d’apprentissage tourné vers le Vivant. "Almanach" est le résultat d'une initiative à caractère expérimental, mêlant regards de designers, archives et rencontres, pour questionner comment une fondation comme celle-ci peut, dans un contexte rural et industriel, se constituer comme agent de dynamisation de son territoire et activer de nouveaux potentiels de transformation pour le collectif. Pour ce faire, une équipe de designers pilotée par Olivier Peyricot avec Lola Carrel, Valentin Patis et Mathilde Pellé, a été missionnée pour faire un travail d’enquête auprès de divers interlocuteurs locaux selon une méthodologie d’investigation spécifique, établie en amont.
Découvrir les richesses régionales
L’exposition, divisée en trois espaces, offre ainsi aux visiteurs un aperçu des richesses de la région, à travers une sélection de prélèvements exprimés sous différentes formes telles que des cartes, des objets, des photos, des vidéos, des matières et matériaux, des croquis, des œuvres d’art.... Aussi, le visiteur est invité au cours de l'exposition à découvrir de façon didactique la démarche appliquée tout au long des recherches. Ainsi, le premier espace présente une multitude de points de vue pour définir ce qu’est une ressource dans un territoire afin d'en débattre, en partant d'un point de départ d'exploration spécifique : le fleuve. Le deuxième espace présente le résultat de la collecte effectuée ces derniers mois, aussi diverse soit-elle. Le troisième espace est un lieu ayant vocation à devenir permanent après l'exposition, dont l'objectif est d'être une archive vivante et d’accueillir les designers et artistes à travers des projets, des résidences et des activations, toujours autour de la thématique du territoire.
Toutes les informations sur : https://www.fondationdentreprisemartell.com
Jusqu’ au 6 novembre, la Fondation Martell accueille une nouvelle exposition intitulée « La fin est dans le commencement et cependant on continue ». Un titre extrait d’une pièce de Samuel Beckett, qui trouve un écho étrange dans ce monde de « l’après confinement ». Une exposition pensée par la commissaire, Nathalie Viot autour des cinq sens, augmentés de deux nouveaux, la vulnérabilité et le mouvement, dans une approche synesthésique. Explications.
À Cognac, au cœur de la fondation Martell, l’exposition « La fin est dans le commencement et cependant on continue » prend forme dans le dédale de cuves ouvertes. À la demande de Nathalie Viot, ex-directrice de la fondation aujourd’hui dirigée par Anne-Claire Duprat, elles ont été réalisées par le groupe Chalvignac pour l’exposition précédente, et depuis conservées. Un jeu de dédales et de connexions, comme autant d’écrins offerts aux artistes et artisans pour s’exprimer.
Comme une mise en conditions, c’est une installation sonore du Berlinois Reto Pulfer qui accueille le spectateur des l’entrée. Allongé sur des coussins, le casque sur les oreilles, le spectateur est invité à se plonger dans des conversations fortuites – et récits « mnémoniques » pour « se mettre à l’écoute » de Gina, héroïne du roman post-apocalyotrique écrit par l’artiste en plein confinement. Prêtée par le FRAC Limousin Nouvelle Aquitaine, c’est aussi la seule œuvre de l’exposition qui n’a pas été conçue in situ.
Alchimie mécanique
Mis en condition, le visiteur contemple dans l’écrin suivant une étrange alchimie autour du mouvement. Une installation qui réunit la designeuse textile Jeanne Vicérial, qui poursuit son travail de « clinique vestimentaire » et la danseuse et fasciathérapeuthe Julia Cima. Ses sculptures textiles prennent littéralement corps et vie lors de temps de rituels dansés. Un étrange échange, entre un robot qui tisse à mouvement lent une robe à partir d’un fil, et une présence habitée de l’artiste. Une alchimie incroyable, entre la mécanique adoucie, qui bruisse comme une respiration, reliée par le prisme du tissage proche du corps. Le dispositif a été conçu avec l’aide de la société Ingeliance pour la programmation robotique. Cet espace est habité comme un sanctuaire; la machine vient relayer le corps, la sculpture dicte le mouvement… et interpelle ce que d’aucun appelle le 6e sens : la proprioception. Ce sens , »permet d’avoir une conscience plus ou moins précise de la position de son corps dans l’espace ». (cf Science et avenir, 27/9/2016).
Pédagogie active
Plus que la démonstration, c’est le ressenti qu’a privilégié l’artiste Odile Soudant pour évoquer la vue : le visiteur est invité à expérimenter physiquement dans un dispositif lumineux la création de phosphènes, ces images lumineuses que crée notre cerveau à la suite d’un éblouissement.
Le goût et l’odorat sont interrogés par Julie C. Fortier, dans un premier dispositif, de mise en résonance de ces deux sens, dans lequel un aliment est accompagné d’un parfum, à l’instar d’un condiment. Dans un second espace, un tapis en laine tufté laisse à celui qui s’y roule des impressions olfactives, comme un minipaysage improvisé. Les différents éléments – récipients en porcelaine, tapis; ont été faits sur place.
La nature est présente dans le parcours, par sa force de résilience. Partant du constat que l’on va développer une intuition par la prise de conscience de notre vulnérabilité– qui pourrait être le 7e sens de l’exposition ?–, Nathalie Viot a invité le botaniste Marc Jeanson à concevoir avec le duo de designers Alexandre Willaume et Marie Corail des installations valorisant la force d’adaptation des plantes. Plus loin, Rachel Marks invite au toucher, en dévoilant des sculptures de troncs d’arbre majestueuses, modelées à partir d’assemblage de véritables lianes de papier, dans une mise en scène incandescente, qui traverse littéralement les cadres porteurs de l’espace.
Amateurs éclairés et grand public, la force de ce parcours est de s’adresser à tous, dans une déambulation poétique qui donne aussi bien aux plus curieux l’envie de creuser le sujet après la visite.
Jusqu’au 6 novembre, Fondation d’entreprise Martell 16 avenue Paul Firino Martell 16100 Cognac,
Du jeudi au samedi de 14h à 20h – Le dimanche de 11h à 17h
Visites racontées le mercredi à 11h et 16h30