EquipHotel 2022
Du 6 au 9 novembre, durant EquipHotel, Intramuros a co-animé des cafés-débats avec l’Ameublement français, sur leur stand baptisé Interior Design Center. Ont été abordés des sujets liés à la conception d’espaces CHR, la mutation et le développement du marché. Retrouvez le résumé des échanges du 9 novembre sur la thématique : penser l’hôtellerie de demain.
Six intervenants ont partagé leurs points de vue :
- Emilie André, directrice de création, Studio Jean-Marc Gady
- Anthony Bezin, Directeur des opérations, Veluestate et directeur général de LifeHotels
- Donation Carratier, architecte d’intérieur CFAI, atelier Donatien Carratier
- Chafik Gasmi, architecte d’intérieur et designer, Chafik Studio
- Boris Gentine, directeur de création et associé, Saguez & Partners
- Alix Thomsen, archi d’intérieur et décoratrice, studio Alix Thomsen
Comment faire évoluer les usages et les services à l’hôtel ? C’est la question centrale qui a servi de fil conducteur aux échanges, pour mieux appréhender l’évolution de l’expérience client.
Quels sont les nouveaux concepts qui apparaissent dans le paysage du contract ?
LifeHotels est un nouveau concept d’hôtellerie imaginé par Anthony Bezin, et créé en mars 2020 « au moment où on avait tous le temps de penser ». Un concept déployé sur deux hôtels à Marseille et à Bordeaux : « LifeHotels propose une offre d’hôtellerie économique qui essaye de révolutionner l’équilibre entre l’emplacement, la taille des chambres, le cycle de vie des produits et le prix proposé au client. » Au service de base ont été ajoutés une salle de fitness et un espace de coworking, puisque le point le plus important du concept est de permettre une utilisation hybride des espaces : « On ne va pas se revendiquer comme lifestyle, on va justement être un peu plus neutre dans l’esprit que l’on dégage avant de laisser le client utiliser l’espace comme il le souhaite » ajoute Anthony Bezin. En parallèle, les équipes de LifeHotels ont intégré un engagement RSE à leur démarche (meilleur tri des déchets, choix dans les matériaux utilisés).
Dans quelle mesure l’hybridation ne serait pas l’avenir de l’hôtellerie de demain ?
L’architecte d’intérieur Donatien Carratier insiste sur la nécessité de réinventer les concepts et les possibilités d’expériences proposées au client : « L’hôtel ne devrait-il pas se questionner sur ce qu’il est vraiment, à savoir une agora, un lieu de connexion entre la rue, le quartier et la ville ? Et là, la notion d’hybridation prendrait tout son sens. » Une hybridation qui peut se faire sur plusieurs plans, selon Boris Gentine : « On a de plus en plus de marques qui jouent le jeu de l’hybridation comme Yves Rocher avec l’hôtel-spa de La Grée des Landes en Bretagne, Maison du Monde Hôtel & Suites à Nantes ou encore Muji hôtel. » Une manière pour ces marques d’exprimer un ADN « art de vivre » : « Les lieux doivent favoriser l’échange et les rencontres. Et que l’on soit un hôtel, un bureau ou un magasin, cette logique est la même pour tous. »
Hôtel de nuit vs hôtel de jour, deux expériences en une
Pour Donatien Carratier, c’est en jouant sur la gestion de temporalité jour/nuit, que l’hôtel peut se réinventer, et que l’hybridation peut prendre forme : « L’hôtel agora crée un lieu de convergence sur son entourage, avec un intérêt pour le client et pour l’opérateur. » Une convergence qui s’effectue par la prise en compte de l’environnement de l’établissement, rappelle Alix Thomsen : « La vie qu’il y a autour vient enrichir les expériences et faire en sorte que l’hôtel ne soit plus simplement un lieu où l’on vient dormir, mais un lieu où l’on vient vivre. »
L’hôtel : le futur du retail ?
En présentant le projet d’hôtel qu’il a réalisé pour Baccarat, Chafik Gasmi revient sur les passerelles possibles entre le retail et l’hôtel : « Je pense que le futur de l’hôtel, c’est le retail. Le métier de l’hôtel fondé sur les fondamentaux, c’est l’ancienne époque. » Il évoque notamment un espace inspirant pour le client qui lui permette par exemple de pouvoir acheter facilement des produits présentés dans les établissements, aussi simplement que l’on commande sur Internet aujourd’hui.
Faire parler les équipes
Pour donner vie aux concepts, il faut intégrer au maximum l’ensemble de l’équipe qui va intervenir dans l’établissement. Dans un de ses projets en cours, Chafik Gasmi a fait appel à tous les intervenants de l’hôtel. Ainsi, ils ont défini ensemble les enjeux du projet : « Les équipes font également partie du succès d’un établissement. » Une façon d’associer les équipes aux projets, qu’il s’agisse du dessin qui reste une première approche « réaliste » ou une projection 3D. « Il faut être juste, honnête et ne pas faire une image pour vendre, mais qui soit le support d’un projet et d’une réalité » précise Donatien Carratier.
Comment définir l’expérience client ?
« Elle commence avant tout par une expérience humaine » selon Boris Gentine, et se fonde sur la conjugaison d’une expérience sensorielle liée à une part d’inattendu. Alors, comment improviser des moments de rencontres, des surprises ? Et comment transformer l’hôtel en une forme de théâtre ? Il explique : « On peut inventer ces usages et ces moments de vie en tant qu’architecte d’intérieur, mais on a surtout besoin des clients et de cette appétence pour ramener cette vie et cette sensorialité dans les espaces. »
Alix Thomsen, qui a dessiné le projet de l’hôtel Paradisio, précise que l’expérience client doit être scénarisée dès le brief, et doit donc inclure le mobilier. Dans ce concept, le cinéma s’invite dans la chambre. L’hôtel se compose de chambres « standards » qui reprennent les codes de la salle de cinéma, mais également d’autres espaces de partage de salle. Et pour ce type d’expérience, concevoir le mobilier sur mesure est indispensable : un bon accompagnement des fabricants est essentiel. Ce sur quoi Boris Gentine rebondit : « C’est important d’être accompagné, mais aussi d’être écouté. C’est donc bien d’avoir un agenceur qui soit créatif, qui ait des idées et ouvert aux propositions et à la discussion. »
Ce dialogue avec le fabricant est primordial pour Emilie André, directrice de création du studio Jean-Marc Gady : « Nous avons autant à apporter à nos fabricants qu’eux ont à nous apprendre. C’est cet échange qui nourrit la créativité et permet de dépasser nos acquis respectifs, puisque nous n’avons respectivement pas le savoir absolu. Notre rôle est celui d’être le catalyseur entre tous ces savoir-faire afin de créer un langage perceptible pour tous. » Le dialogue avec les fabricants en amont des projets est d’autant plus important car il permet de « créer une relation de confiance » au moment de la conception, pour reprendre les mots d’Alix Thomsen.
Des programmes d’accompagnement des fabricants
Cathy Dufour, déléguée générale de l’Ameublement Français, présente quelques initiatives mises en place en collaboration avec les fabricants : « Nous avons des fabricants qui font énormément de choses, mais qui ne savent pas le mesurer. » Elle mentionne notamment une estimation de décarbonation à l’horizon 2030 et 2050 pour la filière de l’ameublement : « Un meuble fabriqué en France est en moyenne 42 % moins polluant qu’un meuble importé. » Elle fait également remarquer que la France est un pays référence en termes de « production propre », et que la fabrication française est donc à privilégier au maximum pour des résultats concluants au niveau écologique, éthique mais également économique.
Prendre des risques à tous les niveaux
Pour que ces nouveaux codes de l’hôtellerie soient explorés, c’est aussi aux porteurs de projets d’être proactifs, comme en est convaincu Boris Gentine : « Il va falloir prendre des risques à tous les niveaux. Il faut que tout le monde s’y mette pour accompagner ces changements. L’avenir appartient aux audacieux, mais ça, on le savait déjà, alors allons-y. »
Du 6 au 9 novembre, durant EquipHotel, Intramuros a coanimé des cafés-débats avec l’Ameublement français, sur leur stand baptisé Interior Design Center. Ont été abordés des sujets liés à la conception d’espaces CHR, la mutation et le développement du marché. Retrouvez le résumé des échanges du 8 novembre portant sur la responsabilité RSE dans un projet CHR.
Sept professionnels ont accepté de débattre :
- Marie Carcassonne, gérante et fondatrice de la société Dyn-amo
- Thomas Delagarde, architecte d’intérieur et designer, Thomas Delagarde studio
- Thomas Garmier, CEO, the Great Hospitality
- Maxime Legendre, directeur marketing & commercial, Evertree
- Solenne Ojea-Devys, directrice générale, Okko Hôtels
- Bérangère Tabutin, architecte d’intérieur CFAI, studio BBonus
- Léa Querrien, cheffe de projet, Valdelia
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La RSE dans le milieu de l’hospitality : quels constats ?
Une enquête préalable à EquipHotel indique que 94 % des personnes interrogées sont sensibles au positionnement RSE d’un hôtelier, et parmi les 18-25 ans, un sur deux affirme que cela impact leur choix de réservation. Des chiffres parlants qui montrent l’intérêt croissant, voire l’engagement de la clientèle. Mais qu’en est-il aujourd’hui pour les porteurs de projets ?
Si la loi AGEC (loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire) encadre les chantiers publics, Solenne Ojea-Devys, directrice générale du groupe Okko Hotels, explique qu’il n’existe pas d’équivalent pour les chantiers privés. Dès lors, dans les projets hôteliers, le suivi d’une démarche RSE résulte davantage d’une volonté du donneur d’ordre : « D’une part, on a envie d’afficher une bonne volonté au niveau de la RSE. D’autre part, nos investisseurs cherchent à investir dans des bâtiments plus verts. Et l’objectif final des deux côtés est de réussir à baisser le coût de la facture. » Pour autant, sur la question du mobilier, elle constate que c’est encore un « no-man’s land » qui n’est pas du tout encadré et que les décisions sont ainsi faites au bon vouloir du décisionnaire final, à savoir celui qui paye à la fin.
Un constat : des mentalités qui évoluent
S’inscrire dans une démarche RSE dans une réponse à un appel d’offres est important, car les donneurs d’ordre y sont de plus en plus attentifs. Pour autant, ce n’est pas encore déterminant pour le remporter. En revanche les mentalités évoluent indéniablement, et outre l’explication d’une démarche, il existe aussi de plus en plus de structures et de réseaux sur lesquels s’appuyer pour s’inscrire dans une dynamique RSE. Marie Carcassonne témoigne ainsi de la mission de la société Dyn-amo, au service des propriétaires, des opérateurs et des designers pour acheter dans les meilleures conditions possibles le mobilier prescrit par les décorateurs : « Notre rôle est un peu particulier car nous agissons en tant que tiers. Ce n’est pas nous qui achetons, qui prescrivons ou qui fabriquons, nous agissons dans la chaîne en tant que tiers-conseil. » La société accompagne et propose des actions plus responsables aux différents acteurs intervenants dans un projet CHR.
Par ailleurs, si certains clients sont encore très réticents au changement, d’autres au contraire sont très volontaires et porteurs d’idées. Un constat que Thomas Garmier, CEO de The Great Hospitality rejoint en tant que porteur de projets : « La RSE est devenue un enjeu global et ceux qui ne l’ont pas compris ne vivent pas dans le même monde que nous. Nous avons tous une responsabilité et celle-ci passe par tous les acteurs d’un projet. » De plus en plus d’éco-organismes existent aujourd’hui et favorisent une meilleure gestion des déchets, du mobilier de seconde main, l’appel à des entreprises spécialisées dans le recyclage de matériaux… Des innovations qui se traduisent dans le travail concret du KoMuT, de la société Krill Design ou de l’Atelier Déambulons selon Thomas Garmier. Ces initiatives peuvent être mises en avant grâce aux différents canaux de communication qui sont multiples aujourd’hui, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux.
Comment convaincre le client d’adopter une démarche RSE ?
Il est nécessaire d’expliquer, d’informer, pour que le client se sente impliqué. Pour Bérangère Tabutin, architecte d’intérieur, membre du CFAI, qui a géré divers projets inscrits dans une démarche RSE, l’idée est d’aller le plus loin possible, et de ne pas s’arrêter au greenwashing : « Le promoteur a besoin de pouvoir communiquer sur les produits et de savoir de quoi on parle. Sur l’un de mes derniers chantiers, on a fait un reporting photo de l’avancée du chantier, en allant faire des visites d’usines pour montrer concrètement au client les actions. Cela nous a permis d’aller au-delà des 20 % de mobilier recyclé. » Pour sensibiliser les acteurs, l’éco-organisme Valdélia agit également en accompagnant toutes les parties prenantes d’un projet d’aménagement. Un suivi qui doit se faire le plus tôt possible selon Léa Querrien, cheffe de projet innovations chez Valdélia : « On ne peut pas consommer et aménager un espace en économie circulaire ou tout simplement responsable en s’y prenant du jour au lendemain, il faut y réfléchir en amont. »
Marie Carcassonne et l’équipe de Dyn-Amo ont adressé un questionnaire à tous leurs fournisseurs dans le but de connaître leurs démarches mises en place. « Je pense qu’il y a un vrai marché à prendre, rien qu’en regardant le résultat du questionnaire : seulement 10 % des fournisseurs que nous avons contactés ont apporté une réponse, pas toujours exploitable. » Comment Dyn-Amo procède à son sourcing ? « On tâtonne beaucoup le terrain. Nous faisons de la recherche active en participant à des salons, en nous abonnant à des newsletters pour connaître les nouveaux fournisseurs… » explique Marie Carcassonne. Dans le milieu professionnel, le réseau est essentiel. Le Pôle Action, association issue du Conseil français d’architecture d’intérieur (CFAI) , dont Bérangère Tabutin est membre, permet d’échanger des informations sur des pratiques, des expérimentations, des tests de matériaux.
Le rôle du designer dans la démarche RSE
Thomas Delagarde, architecte d’intérieur et designer, fondateur de son studio en 2019, est en adéquation avec cette idée de travailler les projets en amont. Dans le cadre d’un récent projet avec Adagio, ce n’est pas sur les ressources de matériaux qu’il a appuyé sa réflexion, mais plutôt sur l’aménagement d’espace : « Nous avons réfléchi à la manière dont on habite l’espace, dont on consomme le mobilier. Le projet est né d’un constat : dans un appartement de 4 personnes, seulement 2,4 y sont réellement. On a donc une partie du mobilier qui est en trop. Avec Adagio, j’ai donc imaginé du mobilier modulable multi-usage, disponible pour les espaces chambres, mais également pour les parties communes. »
Un manque d’outils et de méthodologies
Manque de data sur les résultats des actions, manque d’outils d’analyses, de formations, démultiplication des labels… Solenne Ojea-Devys déplore une vision nébuleuse d’informations, et une difficulté à quantifier et mesurer les effets : « Nous n’avons pas encore tous les outils et toutes les réponses, donc il faut souvent faire des choix. Plus il y aura des choses concrètes à mesurer, et également faciles à communiquer à son client final, et plus on pourra avancer. » Au vu du manque d’informations ou de la réticence de certains tiers, il faut donc se fixer des objectifs concrets : « Il faut mettre l’accent sur quelques actions précises afin que le fabricant ou le client puisse s’y retrouver » explique notamment Marie Carcassonne. Une idée que rejoint Thomas Garmier, qui évoque l’importance de développer une relation de confiance entre tous les acteurs pour mener à bien un projet. Et c’est en ayant cette relation qu’un écosystème va se créer. Maxime Legendre expose notamment que chez Evertree, leur qualité de précurseur a permis de leur créer un statut de référent qui rassure. Il conclut son propos : « C’est en étant force de proposition qu’on arrive à créer un mouvement et une dynamique. On ne veut généralement pas être le premier à se lancer, mais on ne veut pas être le dernier non plus. »
Rendre visible l’invisible
Au-delà du fait de mener des actions, les rendre perceptibles au plus grand nombre est un travail à faire sur une plus grande échelle. Chez Evertree notamment, Maxime Legendre explique qu’en tant que fabricant de résine, matériau « invisible » à l’œil nu, la nécessité de sensibiliser sur les résultats visuels pour la santé et la qualité de l’air a été un point important à prendre en compte pour justifier leur démarche.
Autre moyen de rendre visible : l’étiquetage environnemental. Sur ce point, Marie Carcassonne a suivi une formation avec le FCBA afin de l’adapter ensuite à son mobilier et de communiquer sur ce point avec le fabricant après. Pour autant, cette initiative n’est pas sans difficulté, puisque pour du mobilier catalogue, c’est réalisable mais pour du mobilier sur mesure de petites séries, le fabricant aura moins d’intérêts à suivre ces démarches. Une autre solution intéressante : encourager les petites entreprises à s’engager, comme l’explique Bérangère Tabutin : « Après avoir convaincu le client, il faut réussir à expliquer ce que l’on a trouvé, ce qu’il y a d’intéressant dans ce produit sur le long terme. »
Un virage à ne pas manquer
S’il n’y a pas de cadre fort législatif, de réseaux d’informations bien explicites, qu’il faut convaincre, tous les participants insistent sur le fait que les mentalités changent. Il faut continuer à être proactifs dans ce domaine, à toutes les échelles, du bâti à l’aménagement, du matériau au réemploi… Et trouver les équations budgétaires, quitte à repenser la notion même d’investissement dans une projection plus large.
Le mot de la fin reviendra à Bérangère Tabutin dont le dernier projet de campus d’étudiants (Résidence Ecla à Noisy-le-Grand), obtenu lors du premier confinement, résume bien la tendance à prendre : « J’ai répondu à cet appel d’offres en décidant d’y mettre tout ce dont j’avais envie : développement durable, intelligence collective… Et c’est ça qui me l’a fait remporter. Depuis deux ans, j’ai appris énormément de choses, j’ai rencontré beaucoup de monde. C’est un sujet sur lequel on devient rapidement un moteur. Donc il faut se lancer, c’est le moment ! »
Du 6 au 9 novembre, durant EquipHotel, Intramuros a coanimé des cafés-débats avec l’Ameublement français, sur leur stand baptisé Interior Design Center. Ont été abordés des sujets liés à la conception d’espaces CHR, la mutation et le développement du marché. Retrouvez le résumé des échanges du 7 novembre autour de la fin des standards.
Pour débattre, neuf intervenants ont répondu présents :
- Philippe Denavit, président du groupe Malvaux et membre du Conseil d’Administration de l’Ameublement Français
- Flore-Anne de Clermont, responsable innovation, Valdélia
- David Dalidec, architecte d’intérieur, agence David DALIDEC
- Kelsea Crawford, architecte d’intérieur co-founder CEO, Cutwork Studio et son associé, l’architecte et designer Antonin Yuji Maeno
- Laurent Maugoust architecte d’intérieur et directeur, agence Laurent Maugoust Architecture
- Arnaud Berthereau, architecte d’intérieur et directeur, studio Briand&Berthereau
- Alban Ruggiero, fondateur, groupe MELT
- Frédéric Alzeari, directeur de création, RF Studio
Tandis que l’expérience client à l’hôtel est en constante évolution, peut-on aujourd’hui continuer de parler de standards à l’hôtel ou bien sommes-nous au contraire en train d’évoluer vers une déstandardisation ?
Réinventer la cellule traditionnelle de la chambre
Pour ouvrir ce débat sur les standards, Alban Ruggiero, président de MELT fondé en 2016, définit le concept défendu par son groupe comme étant de l’hôtellerie hybride non-standardisée. Pour expliquer cette idée, il évoque notamment son dernier projet mené avec le studio Briand&Berthereau, la marque Jost à Bordeaux : « Chez nous, aucun hôtel n’est fait pareil. On a fait le choix de ne jamais prendre les mêmes décorateurs et architectes sur nos projets afin d’avoir à chaque fois une nouvelle vision de l’hôtellerie. » Une vision fondée sur une programmation variée des services de l’hôtel, qui se ressent dans la conception même des espaces, puisque chez Jost, les espaces communs ont été pensés avant les chambres. Et pour cause : chez Jost, le rez-de-chaussée est un cabaret qui propose 4 à 5 événements par semaine sous différentes formes. La fonction d’hébergement est également revue pour accueillir une clientèle hybride : plusieurs types d’espaces sont proposés en fonction des moyens financiers, dortoirs, chambres familiales, suites de luxe… Cette idée d’accueillir un public diversifié répond aussi à une volonté de favoriser les échanges entre ces différentes populations.
L’architecte d’intérieur David Dalidec évoquera de son côté une recherche d’expérience à l’hôtel. « On sort petit à petit de la cellule traditionnelle dans laquelle on sait ce qu’on vient faire à l’hôtel. Aujourd’hui, on est plutôt dans une recherche d’émotions et de sensations. »
Fort de son expérience de plus de 20 ans dans le domaine avec une soixantaine d’hôtels à son actif, l’architecte d’intérieur Laurent Maugoust connaît parfaitement les standards : « Le standard est universel en hôtellerie : on pousse la porte, on rentre dans un couloir, il y a une salle de bains à gauche, un placard à droite, une fenêtre en face avec un lit, une table de chevet et une télé. Malgré tout, en voyant comment les standards peuvent évoluer, cela nous pousse à être novateurs. » Il évoque une adaptation plutôt qu’une réinventation des standards.
L’hôtel n’est plus un vase clos
La réadaptation de la chambre, la prise en compte de l’expérience client est une traduction directe des évolutions des usages. Pour Frédéric Alzeari, directeur de création chez RF Studio : « Aujourd’hui, il est important de reconnecter l’hôtel au reste de la ville, on parle alors de Social Hub, et cela permet de créer des liens. Je ne pense pas que la déstandardisation soit simplement esthétique, elle passe aussi par l’expérience et les services proposés. » Un point de vue partagé par Kelsea Crawford, cofondatrice de l’agence d’architecture Cutwork, qui souhaite faire évoluer les espaces à travers l’expérience recherchée par les clients :« Le concept d’hybridation de l’hôtel est le futur selon moi. Il y a aujourd’hui de plus en plus de choses à prendre en compte, et il faut être le plus souple possible dans chaque opération. » En fonction de la durée de séjour du client, il faut pouvoir proposer une offre la plus complète possible, à travers l’intégration d’un espace cuisine dans les chambres par exemple. Autre défi qu’ils se sont lancé : proposer une multitude d’usages dans un seul espace, comme c’est le cas de leur projet avec Bouygues où une chambre de 20m2 pourra décliner cinq utilisations différentes.
Déstandardiser la chambre ?
Pour Frédéric Alzeari, « pour déstandardiser, il faut vraiment sortir de la norme. » Pour autant, il évoque la nécessité de respecter certains standards sur le plan légal d’une part, mais surtout pour parfaire aux attentes du client. Il y a des contraintes matérielles pour les tailles de lit, la présence de certains meubles ou non. Ainsi, casser les standards peut s’avérer périlleux, comme l’explique Alban Ruggiero : « Pour tous nos projets, on définit dès le début une liste de fonctions de la chambre avec une vision précise de ce que l’on veut proposer au client. Mais finalement, ce qui est difficile, c’est de créer une chambre qui soit nouvelle et que lors du résultat final, on puisse se dire : oui, ça change et ça fonctionne. »
Si la plupart des chambres restent donc très ancrées dans les standards et respectent des chartes très précises (cf éléments précédemment cités par Laurent Maugoust), les architectes d’intérieur et designers considèrent l’évolution des usages dans cet espace : on y dort, on s’y détend, on y travaille, on y fait des visio, on s’isole… Comme l’exprime Arnaud Berthereau : « Je ne sais pas ce qu’est le standard, et je ne sais pas si le standard d’hier est celui d’aujourd’hui et vice-versa, mais ce qui me paraît certain, c’est qu’en tant que designer ou architecte d’intérieur, on doit être un peu le catalyseur des usages qui se trouvent dans les hôtels et particulièrement dans l’espace chambre. » Pour sa mission sur l’hôtel Jost, un travail a été fait sur la compacité de la chambre, afin de proposer un espace dans lequel le client se sente bien et qui puisse avoir différents usages qui sortent justement de ces « standards ». Pour Laurent Maugoust, l’objectif principal sera toujours de surprendre le client, en trouvant un équilibre entre ce qu’attend le client et ce qu’il découvre, un équilibre qui va nourrir son expérience.
Vers la chambre reconfigurable ?
Antonin Yuji Maeno du studio Cutwork rebondit en évoquant notamment les washitsu, les chambres standards traditionnelles japonaises : « Ces chambres n’ont pas d’usage prédéfini. Ce ne sont pas des chambres à coucher, des chambres à dîner, des chambres à travailler ou à faire la sieste. Il s’agit simplement d’une chambre qui est ouverte et dans laquelle on va déplacer des panneaux coulissants et y ajouter un futon et une table pour créer ensuite un espace chambre. » Un principe qu’ils ont repris dans certains de leurs projets, où la télé peut par exemple être nichée derrière un panneau ou se dévoiler grâce à un système de rétroprojecteur. Ces espaces s’adaptent donc aux usages de chaque client : « On pense que le nouveau standard, c’est le washitsu, qu’il est reconfigurable et adaptable » conclut-il.
Dans cette logique, le travail de RF studio avec Ligne Roset pour Novotel propose un éclairage intéressant, comme en témoigne Frédéric Alzeari : « Nous avons pensé la chambre comme n’étant pas un objet figé mais capable d’évoluer pour s’accorder à l’esthétique de son temps, composée d’éléments qui puissent être remplacés plus facilement. » Cette pratique induit une démarche plus écologique, puisque la chambre n’est plus changée tous les cinq ans, mais elle évolue en continu.
La dimension écologique dans la conception d’hôtel : un passage évident ?
La question de l’écologie arrive au cœur du débat et permet de pointer les efforts qu’il reste encore à faire malgré quelques avancées. En effet, d’après Flore-Anne de Clermont, responsable innovation chez Valdélia, 90 000 tonnes de mobilier sont jetés dans les bennes chaque année. Un chiffre encore trop important, mais qui pourrait diminuer si l’on communique différemment concernant le sujet du réemploi. « Plus on anticipe les besoins des clients et plus on pourra faire durer les produis plus longtemps et ainsi éviter le gâchis de mobilier. Les industriels ont une expertise à apporter, car ils ont une réelle connaissance fine des matériaux, du mobilier. » Un aspect d’up-cycling que Philippe Nalivet prend également très à cœur en tant qu’industriel, mais qui nécessite un travail de sensibilisation auprès des clients et en amont, dès la conception du meuble.
En parallèle, David Dalidec expose un autre chiffre fort : 60 % des clients sont prêts à payer plus cher pour accéder à des hôtels plus responsables. Et cette responsabilité passe à la fois par la mesure de l’empreinte carbone de son travail, en collaborant avec des acteurs locaux, en utilisant le plus de matériaux recyclés et qui soient le plus pérennes possible. L’objectif : évoquer une prise de conscience chez le maître d’ouvrage et ainsi lui proposer des actions concrètes.
Penser l’hôtel dans un hypercontexte ?
Pour tous, l’hôtel est aujourd’hui pensé comme un lieu transversal dans les activités, hybride dans les rencontres, poreux à l’écosystème qui l’entoure. Nécessairement multi-programme, il fait face à une activité complexe, dans une temporalité qui doit être gérée avec des espaces qui s’adaptent. C’est un lieu de vie. Pour Frédéric Alzeari, RF Studio nourrit sa vision de l’hôtellerie, par la diversité de son expérience : « Travailler sur des projets autres que ceux de l’hôtellerie, permet d’avoir une vision holistique des différents domaines d’application de l’architecture d’intérieur. » Il conclut en revenant sur l’importance de connaître le contexte (économique, industriel, géographique), car la standardisation se pose de ce point de vue-là : « C’est en se posant ces questions liées au contexte que l’on arrive à obtenir de nouvelles réponses. »
Du 6 au 9 novembre, durant EquipHotel, Intramuros a co-animé des cafés-débats avec l’Ameublement français, sur leur stand baptisé Interior Design Center. Ont été abordés des sujets liés à la conception d’espaces CHR, la mutation et le développement du marché. Retrouvez le résumé des échanges du 6 novembre portant sur la réalité du pouvoir de prescription de l’architecte d’intérieur.
Autour de la sublime table en Corian conçue par Image, cinq professionnels ont partagé leurs points de vue :
- Régis Botta, Architecte DPLG, Régis Botta – Architectures
- Flore-Anne de Clermont, responsable innovation, Valdélia
- Adrien Lanotte, senior analyst, MKG Consulting
- Olivier Lekien, architecte d’intérieur, atelier OLK
- Caroline Tissier, architecte d’intérieur, Caroline Tissier Intérieurs
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L’architecte d’intérieur a-t-il toujours le pouvoir de prescription ?
Derrière ce titre un brin provocateur, la vraie question abordée était : qui est l’acheteur aujourd’hui ? Une question qui complexe quand on connaît la multiplicité d’acteurs et niveaux d’intervention nécessaires dans un projet d’hôtel aujourd’hui, mais qu’Adrien Lanotte, analyste chez MKG Consulting a souhaité illustrer en préambule des échanges. Le cabinet de conseil étant en charge d’une étude commanditée par l’Ameublement français, sur la cartographie des parcours d’achat en mobilier dans le secteur contract. L’objectif de cette étude étant de faire le pont entre les contraintes de chacun et d’identifier des facteurs clés de succès pour aboutir à une collaboration plus fructueuse.
Un premier constat partagé par tous : depuis plus de 20 ans, le nombre d’acteurs intervenant dans un projet n’a cessé d’augmenter et d’évoluer, formant un écosystème d’acteurs de plus en plus complexe à appréhender. L’étude montre qu’il n’y a pas de schéma-type, mais pour autant, les étapes de déroulement d’un projet s’organisent généralement comme suit : un investisseur lance une idée, puis sont sollicités des architectes, architectes d’intérieur/designers, des bureaux d’études pour étudier sa mise en place. Après cette deuxième étape, on passe à l’exécution : et c’est là qu’interviennent les acteurs de l’ameublement, car c’est le moment où le client va faire des appels d’offres et solliciter des propositions de la part de distributeurs et de fabricants.
La complexe gestion du budget
Une fois que le donneur d’ordre a choisi l’architecte d’intérieur, comme le note Adrien Lanotte, « ces deux acteurs vont discuter pour définir les attentes, mais sans pour autant être dans le réel des produits à ce moment-là, c’est encore une phase de dessin. » Le fabricant intervient tardivement, pour répondre aux questions de faisabilité du dessin. Sa mission sera de chiffrer le projet en prenant en compte les contraintes du porteur de projet : si celui-ci démarre avec une enveloppe très précise et qu’après
étude, les coûts sont plus élevés, il faut réussir à s’adapter sans perdre l’idée de départ.
Ainsi, aujourd’hui, pour Adrien Lanotte, « dans le secteur du contract, le rôle du fabricant est un peu celui d’un technico-commercial. C’est lui qui va pouvoir chiffrer le projet », ce qui va déterminer sa faisabilité. D’où l’intérêt d’associer davantage et le plus en amont possible le fabricant, que le choix d’aménagement soit établi sur catalogue, concerne du sur-mesure ou demande une adaptation de gamme en semi-mesure. Les fabricants français de mobilier et industriels de l’agencement précisent que les intégrer dès l’amont, au moment de la conception d’un projet, représenterait une réelle valeur ajoutée économique pour le commanditaire du projet. Le fabricant fabrique, mais il accompagne et propose des solutions aux architectes d’intérieur et designers.
Olivier Lekien, directeur de l’atelier OLK qu’il a fondé en 2019, évoque une évolution de son rôle d’architecte d’intérieur vers celui de chef d’orchestre : « Je dirais que notre métier a changé. Le nombre d’acteurs est de plus en plus important et donc en tant qu’architecte, on devient un peu créateur de synthèse. À mon échelle, j’essaye d’apporter une solution d’ensemble afin d’atteindre un équilibre. »
Parcours d’achat : mais qui achète ?
Et si la question concernant la nécessité d’intégrer les fabricants en amont semble obtenir l’unanimité, une autre importe tout autant : qui est en charge de l’achat ? Caroline Tissier, Régis Botta et Olivier Lekien l’expriment clairement : sauf exception, ils ne sont pas les acheteurs directs, mais accompagnent les clients pour trouver des terrains d’entente, comme l’explique justement Olivier Lekien : « Si j’achète moi-même, c’est que je pense qu’il y aura une plus-value pour le projet. Mais sinon, je vais généralement proposer des fabricants au client qui fera son choix. Il arrive aussi qu’il fasse appel à son propre réseau qu’il peut être intéressant d’exploiter. Encore une fois, on en revient à cette idée de synthèse à faire ensemble.»
Comment le choix est-il fait ?
Les architectes d’intérieur soulignent ce point : le respect du planning, pour que l’hôtel ouvre à temps, est crucial pour l’architecte d’intérieur. Et plus que le prix, le vrai facteur de décision est dorénavant le facteur temps : « Tout est une question de réaction au bon moment. Si le fabricant est en capacité de réagir quand c’est nécessaire, c’est là qu’il peut obtenir le marché. C’est ce délai-là qu’il faut surtout adapter » explique Olivier Lekien.
Et cette question de délais est justement au cœur de nombreux projets et dans beaucoup de cas, les fabricants français vont être mis en concurrence avec des fabricants à l’international, délai oblige. Pour autant, sur les chantiers, les fabricants locaux (les fabricants français en France) pourront mieux réagir à des questions de SAV ou d’ajustements sur place qu’un fabricant plus éloigné. Ici encore, la plus value-économique et le gain de temps réalisé sont une nouvelle fois non-négligeables.
Dans le public, un professionnel en sourcing de matériaux, dans un cabinet d’architectes spécialisé dans les projets du milieu du luxe, évoque en effet la volonté de certains clients de trouver des « équivalents » une fois que le projet est validé, dans le but de faire des économies ou atteindre les délais de livraison plus rapidement. Ces recherches sont aussi faites par des intermédiaires, qui rendent difficilement lisible la lecture du schéma de décision, d’arbitrage et de transparence du prix que coûte réellement un meuble après que chacun ait été sollicité dans la mission de l’aménagement.
L’engagement RSE : vers une évolution du marché ?
Tous l’accordent : en ce qui concerne le mobilier, il est compliqué aujourd’hui de faire des projets 100 % en circuits courts, comme l’explique justement Caroline Tissier : « J’ai pu travailler avec des chefs qui essayent de fonctionner en circuit court dans leur restaurant et c’est très bien. Pour autant, il me semble aujourd’hui compliqué de faire un hôtel qui soit totalement en circuit court, même si je vois de nettes améliorations et des solutions apportées. »
En revanche, tous les acteurs autour de la table mentionnent une prise en compte RSE de plus en plus valorisée dans la conception projets. Pour le moment, ils y répondent au moins sur le plan technique, en intégrant par exemple des systèmes d’économie d’énergie ou d’isolation. Flore-Anne de Clermont, reponsable innovation chez Valdélia, explique la démarche de cet éco-organisme, dont l’objectif est de valoriser du mobilier de réemploi au sein des projets. Valdélia fait l’intermédiaire entre les personnes qui souhaitent évacuer leur mobilier et celles qui souhaitent faire du réemploi. Une nouvelle piste d’engagement RSE, qui entre petit à petit dans la culture d’achat et de conception du projet.
Les adaptations des professionnels au marché
Après un parcours en partie chez Ligne Roset puis en agence spécialisée dans l’hôtellerie, Caroline Tessier a ouvert sa propre agence d’architecture d’intérieur en 2013. Elle travaille de façon rapprochée avec les fabricants sur ses projets, et parallèlement, elle s’est associée à Contract Factory, agencé créée par Alexis Marechal, qui accompagne le client sur l’ensemble du parcours : « Quel que soit le projet, le parcours sera le même. Le fait de connaître tous les fabricants nous permet d’avoir une vision large et donc de savoir avec lesquels il faut travailler au moment d’élaborer un projet » explique-t-elle. Elle propose un parcours tout tracé et résout ainsi la question de la gestion des achats et des intermédiaires.
Régis Botta a créé son agence en 2011, avec cette spécificité qu’elle comporte une section design. Ses projets comprennent majoritairement du mobilier fait sur mesure, et il intègre dès la phase de conception les artisans et les fabricants.« Tout ce qui concerne le mobilier et le prototypage est l’un des premiers dossiers à gérer. C’est l’un des plus importants à discuter en amont. Donc intégrer les fabricants dès le début, c’est une évidence pour moi. » Le sur mesure implique cependant que les pièces ne pourront pas être développées à plus grande échelle, justement pour respecter la demande première du client qui était d’avoir un mobilier unique. « En général en mobilier sur mesure, le client finance le prototypage et donc il ne veut pas voir ses pièces développées ailleurs. La seule exception est lors de développement de franchises ou de chartes par exemple. Dans ce cas, cela devient intéressant pour un fabricant puisqu’il y aura des commandes en grande quantité » continue Régis Botta. Il propose également des modèles en semi-mesure en adaptant notamment pour une franchise un modèle standard qu’il développe pour qu’il devienne propre au client.
Parmi les autres pistes évoquées. Adrien Lanotte a proposé l’idée, pour le fabricant, de développer une économie servicielle qui consisterait à sortir du cycle d’achat produit pour proposer des produits de remplacement ou de faire un recours à un système de leasing afin d’éviter par exemple d’avoir à immobiliser une chambre en cas de problème liés à de délais de fabrication ou de livraison justement. Régis Botta revient sur la nécessité de construire une proximité avec les fabricants. En effet, une fois qu’une première collaboration est faite, une proximité se créer et permet donc d’avoir une meilleure connaissance des outils de production des fabricants. De fait, il sera plus simple de comprendre les adaptations possibles et cela aidera logiquement à gagner du temps par la suite.
Affirmation d’une meilleure hospitalité des clients, mais aussi engagement pour un mieux-être optimisé des salariés, le salon EquipHotel 2022, organisé du 6 au 10 novembre, fait de l’Hospitalité engagée le cœur d’un menu-programme désireux de répondre aux attentes des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Intramuros sera d’ailleurs présent et animera des tables rondes du 6 au 9 novembre en partenariat avec l’Ameublement français, à l’Interior Design Center (hall 7.2), et modèrera également une conférence dans le hall Architecture et design autour des nouveaux usages. Un espace de rencontres en partenariat avec Lafuma Mobilier (hall 7.2) est également prévu.
Du 6 au 10 novembre au Parc des expositions de la porte de Versailles, le salon EquipHotel, rendez-vous B2B de référence du secteur de l’hôtellerie-restauration, va plancher sur les meilleurs moyens de conseiller les professionnels. Outre l’occasion de rencontrer une multitude de fournisseurs, EquipHotel jouera plus que jamais son rôle de hub des nouvelles tendances et innovations du CHR (soit l’ensemble des entreprises intervenant dans le domaine de la gastronomie, et plus largement dans les cafés, hôtels et restaurants), en particulier dans le secteur de l’accueil des clients et des conditions de travail des salariés.
Faire des hôtels et des restaurants de véritables lieux de vie
Les 1 200 entreprises exposantes, à 40 % étrangères et recouvrant les quatre grands univers du food service, du design, du bien-être, des technologies et services, ainsi que les 113 000 décideurs du CHR présents (chefs, responsables d’établissements, mais aussi architectes, décorateurs, gestionnaires de collectivités, etc.) tenteront ainsi de penser le présent et l’avenir de leur secteur en réfléchissant à des questions aussi essentielles que l’engagement pour la planète, la sortie de crise – avec en filigrane les 300 000 postes à pourvoir du secteur – et la nécessité de faire des hôtels et des restaurants de véritables lieux de vie, sensibles comme leurs clients et leurs employés aux terroirs, aux territoires, aux spécificités locales et aux circuits courts.
Pour orienter cette approche convergente avec l’évolution sociétale, le salon s’appuiera sur une série de conférences et sur cinq thèmes forts : se projeter dans la durée et le durable ; rester attractif ; faire du beau avec du bien ; miser sur le soin de soi ; penser le digital à visage humain. Pour incarner cette dimension humaine, c’est le chef doublement étoilé Christophe Hay qui a été choisi comme parrain de la manifestation. Un choix très cohérent quand on connaît son engagement écoresponsable, mis en pratique avec l’ouverture de son hôtel Relais & Châteaux Fleur de Loire, à Blois.
Un programme de conférences pour penser l’avenir du secteur
Et si le salon sera l’occasion de rencontrer les professionnels du secteur, un cycle de conférences offrira des temps de débats sur les enjeux de la restauration et de l’hôtelleries. Dans ce cadre, Intramuros animera le lundi 7 novembre à 14h un talk autour de l’hôtellerie et de la modularité des usages, avec Eléna Apiou, responsable design chez Adagio, Tristan Lohner, designer et directeur de RBC Paris, Benjamin Clarens, architecte agence Cut Architectures et Ramy Fischler, designer, fondateur de RF Studio.
Tout le programme est disponible ici : https://www.equiphotel.com/fr-fr/programme/conferences.html#conferences.
Favoriser les rencontres autour de tables rondes
Tous les matins, sur le stand de l’Interior Design Center (stand N44), think tank contract & agencement de l’Ameublement français, l’Ameublement français et Intramuros proposeront un programme d’échanges qu’ils ont coconçus réunissant architectes d’intérieur et fabricants pour mieux décrypter l’état du marché et les questionnements des différents acteurs. Comment adapter un projet à un budget et vice-versa ? Comment adopter une démarche RSE ? Quels sont les nouveaux standards de l’hôtellerie ? Que vient-on chercher à l’hôtel aujourd’hui ? Autour des thématiques proposées, ces rencontres se veulent avant tout un lieu d’échanges et de partages d’expériences et d’actualités pour mieux faire se rencontrer les attentes et propositions de chacun, face aux évolutions du secteur. Chaque soir, une synthèse des échanges sera publiée sur le site d’Intramuros.
Retrouvez le programme complet ici : https://www.ameublement.com/evenements/interior-design-center-le-programme-sur-le-salon-equiphotel-du-6-au-10-novembre
Favoriser les échanges informels
En partenariat avec Lafuma Mobilier, Intramuros proposera également un lieu de rendez-vous informel (hall 7.2). Au sein de cet espace, il sera possible de consulter les derniers numéros d’Intramuros et d’accéder à une offre d’abonnement préférentielle mise en place spécialement pendant la durée du salon. Un lieu investi par Lafuma qui mettra à disposition plusieurs pièces de la collection Horizon à savoir des tables, chaises, chaises longues et chaises hautes.