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La plateforme de promotion du design contemporain Alcova était de retour pour sa 5e édition pendant la Milan Design Week, du 17 au 23 avril. Un condensé de la jeune création bien éclectique, entre pièces uniques et séries limitées, recherche formelle et innovation matériaux.
C’est au sein des espaces de l’Ex-Macello di Porta Vittoria, ravivés pour l’occasion, que 90 projets de design contemporain ont été présentés pour cette nouvelle édition d’Alcova. Plateforme créée pour les designers et les entreprises qui étudient l’avenir du design et de la fabrication, Alcova a été fondée en 2018 par Joseph Grima (Space Caviar) et Valentina Ciuffi (Studio Vedèt). Chaque année, pendant la Milan Design Week, Alcova fait en sorte de rassembler acteurs et institutions qui définissent le design d’aujourd’hui en présentant des travaux novateurs sur les environnements de vie, les produits, les systèmes et les matériaux.

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Un programme riche dans un lieu atypique
Au cours des cinq dernières années, ils sont plus de 300 designers, entreprises, galeries et institutions culturelles de tous les continents à avoir pris part au projet Alcova. L’événement, qui est devenu l’un des plus visités au monde dans le domaine du design, a continué cette année son ascension avec un programme très riche, conjuguant expositions immersives, installations spécifiques et conférences.

Les visiteurs ont ainsi par exemple découvert une scénographie immersive et dans le monde la matière coordonnée par Jan Boelen pour l’Atelier LUMA ou encore l’installation de la plateforme finlandaise, Habita rematerials, organisée par Nemo Architects, où les visiteurs exploraient une encyclopédie à grande échelle d’échantillons de matériaux nouveaux et respectueux de l’environnement. D’autres expositions en liens avec le développement durable ont été également présentés avec des projets de la start-up Chair 1:1, du duo californien PROWL ou encore de STACKLAB.


Qu’il s’agisse de designers, de galeries, de musées, d’écoles ou d’entreprises, les recherches et créations proposées dans les différents bâtiments d’Alcova dressaient un panorama vivant de la jeune création actuelle, comme une vitrine tangible de ce que l’on peut consulter rapidement sur les réseaux sociaux. Et au regard de la foule qui se pressait dès l’ouverture – sans se soucier des aléas de la météo !– , ces découvertes sont les plus attendues du « off » de Milan.





À l’occasion de la Milan Design Week, le projet LABÒ, dédié à la recherche sur le design et l’art, a exposé le travail de 40 professionnels : une première édition très réussie, notamment par les synergies proposées sur l’expérimentation comme source d’inspiration.
C’est un fait, c’est loin, mais le déplacement en valait largement la peine : c’est dans le quartier de Barona, au sein de l’immeuble SPA – Società Prodotti Antibiotici -, que les créations de 40 designers, entreprises et galeries d’arts internationales ont exposées dans le cadre du projet LABÒ. Un évènement promu par la Fondation Rodolfo Ferrari, sous la commission de The Design Blender composé par Elsa Lemarignier and François Leblanc of Cicilia, et d’Alisée Matta, présidente d’SPA et de la fondation.
Un laboratoire du design
En pleine synergie avec le lieu, jusqu’alors dédié à la recherche dans le domaine médical depuis sa fondation en 1947, le projet LABÒ un laboratoire d’idées créatives et de recherche : un processus d’expérimentation qui part d’une idée ou d’un concept pour devenir un produit ou une œuvre d’art. « L’altérité des formes et les sensations transmises par ce lieu exceptionnel ont été les principales sources d’inspiration de ce projet. La recherche devient source de création dans un parcours d’innovation entre hier et demain, entre art et savoir-faire, où le designer est au centre du processus » expliquaient les curateurs Elsa Lemarignier et François Leblanc de Cicilia.

Un lieu de transmission et d’expositions
L’expérience LABÒ proposait de découvrir le travail et le savoir-faire de designers, artisans d’art, entreprises et galeries d’art. Une suite d’expositions successives qui dévoilaient différents champs du design. La visite s’ouvrait avec l’exposition « Studio of Colors » qui abordait le thème de la couleur à travers la production de quinze designers et artisans.Ensuite, au sein des espaces qui accueillaient auparavant des investigations pharmaceutiques, étaient présentées des recherches sur les processus de transformation des matières premières dans une optique d’éco-responsabilité et d’utilisation de l’énergie. Cela concernait des pièces de mobilier, de verre, de bijoux et d’objets du quotidien. Autour de la recherche de matières ou de techniques, on y découvrait notamment les recherches spécifiques de Caroline Besse sur la couleur, lauréate des Grands Prix de la Création de la ville de Paris, les expérimentations autour du bois de Steven Leprizé, et le transfert de technique d’heliogravure de Marie Levoyet.

Plus loin, les espaces Relax et Elettrico, initialement destinés au club de loisirs des employés de l’entreprise et au stockage des matières premières et à la production pharmaceutique, accueillent quant à eux une sélection de créations haut de gamme et de collections, ainsi que des éditions limitées et pièces uniques. Parmi les exposants, en bel exemple des synergies art et design, la maison d’édition ColAAb offrait une proposition intéressante de son travail avec des artistes contemporains, parmi lesquels on retrouvait Mounir Fatmi, Morgane Tschiember et Nicolas Momein.



L’Elettrico présentait également une exposition consacrée aux travaux de design de l’artiste surréaliste Roberto Matta. Enfin, la visite se terminait par un espace dédié au design de collection. Ici, de nombreuses entreprises spécialisées dans la conception et la production de meubles et d’accessoires étaient exposées. On y retrouvait aussi des pièces récemment acquises récemment par le Mobilier national dans son soutien à la jeune création. Pour cette première édition, ils ont été nombreux à répondre présents. On peut citer par exemple la présence de Carbone 14, Matière Grise, Samuel Accoceberry Studio, Reda Amalou, Sollen ou encore Veronese.




La 61 e édition du Salone del Mobile vient de fermer ses portes, avec des attentes dépassées en termes de fréquentation. Premiers bilans et impressions de cet événement très dense, marqué par le retour d’Euroluce.


Le Salon du Meuble de Milan vient de fermer ses portes avec une fréquentation estimée à 307 418 participants, soit une hausse de 15 % par rapport à l’édition 2022. Une évidence pour ceux qui ont arpenté les allées de la Fiera la semaine dernière, patientant parfois jusqu’à 20 min pour rentrer sur certains stands.
65% du visitorat provenait de l’étranger : avec le retour fort de la Chine, suivie de l’Allemagne, de la France, des États-Unis, l’Espagne et le Brésil étant ex aequo, sur les 181 pays d’origine identifiés. Une attente, et une réponse en présentiel, qui confirme toujours le rôle incontournable de l’événement sur la scène internationale. Du point de vue des exposants, plus de 2000 marques étaient présentes, en provenance de 37 pays différents. Sur un air de retrouvailles, les stands réoccupaient à nouveau de très grandes superficies, qui permettaient habilement de jongler entre pièces iconiques, best-sellers et nouvelles collections, saluant aux passages des déclinaisons de matériaux, la poursuite d’un travail des fabricants autour de la recyclabilité des produits (choix des matériaux, modularité, réparabilité). Bien sûr les Italiens recevaient en maîtres des lieux, dans des scénographies soignées, certaines aux clins d’œils sensibles : Pedrali, revenant à ses fondamentaux, ouvrait avec la chaise Nari, coréalisée par Andrea Pedrali et son grand-père Mario, fondateur de l’entreprise.
Parmi les premières impressions sur ce que va devenir le marché, on note la porosité des propositions des éditeurs à d’autres secteurs. Déjà largement amorcée depuis quelques années, l’ouverture des éditeurs indoor à l’outdoor devient une constante : ce qui pousse peut-être les fabricants de mobilier extérieur à s’identifier en retour sur d’autres créneaux. À titre d’exemple, Fermob marquait sa légitimité dans l’indoor, et notamment le secteur du contract, en présentant des versions de la Study (design Tristan Lohner) ou la chaise Bistro gantée de cuir, et un secrétaire, tout en se posant en fabricant de luminaires avec un autre stand dédié à Euroluce. Autre illustration, Ethimo élargissait son approche de l’outdoor comme un mode de vie à considérer, d’un point de vue structurel, avec en entrée de stand une pergola, et de celui des activités, avec des accessoires et produits liés par exemple à la cuisine extérieure ou le sport.


Un retour réussi pour Euroluce
Cette 61e édition était très fortement marquée par le retour d’Euroluce, très attendu, et pensé comme un test préfigurant les développements à venir du salon. D’une part, la scénographie était centrée sur l’expérience visiteur, pour qu’il puisse voir un maximum de stands sur son temps de visite, tout en tenant compte de ses besoins (repos, connexion…). Ce défi a été relevé par les Formafantasma : s’il n’était pas toujours simple de repérer les stands à partir de la numérotation attribuée, la déambulation était beaucoup plus fluide – d’autant appréciable dans la foule de visiteurs, comparativement aux halls dédiés au mobilier –, ponctuée, de mini-expositions, d’installations d’œuvres d’artistes, ainsi que d’aires de pauses multipliées. L’espace de talks, ouvert, était adjoint d’un espace librairie très richement doté. Participant à cette qualité de visite, les halls dédiés à Euroluce n’étaient pas éclairés, laissant la totalité de l’éclairage à chaque stand : cela donnait une visite apaisée, valorisait l’univers de chaque fabricant, quelle que soit la taille de son stand. Enfin, parmi les produits, d’Artemide à Flos, en passant par Brokis et bien d’autres, on notait surtout des innovations techniques, très subtiles, pour des éditeurs au service de solutions d’aménagement d’architectes, dans une multiplication d’éléments pouvant aussi bien vivre seuls que dans une combinaison de systèmes modulables à souhait.
In fine, cette édition 2023 dévoilait la transition que semble opérer le Salon dans son ensemble en confortant un positionnement sur l’intérêt de la prescription, particulièrement flagrante sur Euroluce. Ainsi, à terme, le défi pour les exposants à venir ne serait plus de présenter des nouveaux produits en tant que tels, mais avant tout de montrer leurs capacités à répondre à des projets des professionnels de l’aménagement, à se positionner sur une préconisation de solutions : un vrai retour aux fondamentaux du design ?

Au musée Van Abbe à Eindhoven, l’exposition « Delinking and Relinking » met en parallèle le potentiel des œuvres d’art et les sens de l’être humain pour une expérience inédite. Une manière d’appréhender le champ muséal en offrant une lecture singulière liées aux problématiques sociétales.
Présentant 120 œuvres d’art de la collection du musée Van Abbe qui en compte 3000, l’exposition « Delinking and Relinking » invite à une visite immersive originale. C’est le premier accrochage d’une collection entièrement multisensorielle aux Pays-Bas.
Le fond et la forme indissociables
D’emblée le propos et l’intention scénographique abordent l’art de manière plus directe, en faisant appel aux sens de l’être humain : l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher. « Les musées sont des lieux qui rassemblent le patrimoine et le passé afin de montrer le présent et de connecter les visiteurs aux collections par le biais de récits, dans la société du XXIe siècle devenue plus participative », explique Charles Esche, directeur du musée. Car une fois n’est pas coutume on peut toucher certaines œuvres, écouter l’expression de voix différentes, moins connues.

L’exposition couvre plus d’un siècle d’histoire de l’art. Dans un parcours chronologique, elle révèle comment les grands artistes de 1900 à nos jours, abordent les grandes questions de notre époque, et comment leurs œuvres sont directement liées à ce qu’ils voient, ressentent et vivent autour d’eux.

Des problématiques liées au contexte
Depuis 1936 le musée Van Abbe, multiplie les expériences muséales innovantes, explorant les liens entre art et société. Les grandes thématiques du parcours sont divisées en trois périodes sur les 5 étages du musée. Au sous-sol en préambule, l’histoire du musée. Au premier étage, les perspectives européennes de la première moitié du XXe siècle, avec des artistes tels que Wilfredo, Pablo Picasso, Ossip Zadkine, Marc Chagall, Joan Miro, El Lissitzky.

Au second étage, les utopies des années 60 à 80 résonnent notamment avec la vidéo d’un projet de logement communautaire à Eindhoven en 1970, érigé sans murs intérieurs, de l’architecte Frans van Klingeren. Au troisième étage, les problématiques environnementales, les inégalités raciales, le genre, sont mis en exergue par la galerie Proud Rebels qui a prôné l’émancipation des femmes, les artistes tels que Sanja Ivekovic, Gülsün Karamustafa, Marlene Dumas, Iris Kensmil et Laure Prouvost.
Un parcours multisensoriel et accessible
Au-delà de l’aspect multisensoriel, l’exposition « Delinking and Relinking » propose 5 parcours multimédias différents qui associent plus de 25 outils numériques pour que le spectateur communique réciproquement avec les œuvres. Sont inclus des textes en braille, des interprétations de parfums, des dessins tactiles et paysages sonores… Les parents et enfants choisiront un « Family Tour », tandis que d’autres s’orienteront vers un « Love Lettres Tour » afin de comprendre le lien affectif entre visiteurs et œuvres d’art.

Tout en enrichissant l’expérience muséale ouverte à un public de tous âges, l’accent est mis sur un parcours destiné aux visiteurs malvoyants ou malentendants et aux personnes à mobilité réduite. C’est pourquoi, l’exposition a été conçue en collaboration avec des experts dans le domaine de l’accessibilité physique, une relation de travail de longue date avec le musée.

Pour éteindre le feu qui risque de consumer l’industrie de la mode toute entière, une ancienne caserne de pompiers renaît de ses cendres.
La plus ancienne caserne de pompiers de la capitale était désaffectée depuis 2005. Sous la houlette des pouvoirs publics, de la mairie de Paris et d’investisseurs privés, elle s’est transformée en accélérateur de transition écologique pour la mode. La caserne Château-Landon à Paris est devenue la plus grande pépinière d’Europe dédiée à la mode responsable et c’est le plus ambitieux des projets pour l’avenir de la filière textile. Les instigateurs ont l’ambition de dupliquer ce concept ailleurs et sur d’autres industries.

Six bâtiments de brique rouge encadrent depuis la fin du 19e siècle une prestigieuse cour pavée. L’un d’entre eux surplombe les voies ferrées du train pour le Nord. Deux ailes tenaient lieu de hangars et pouvaient accueillir des dizaines camions rouges qui démarraient toutes sirènes hurlantes, à la moindre alerte. Une enfilade de cellules qui servaient de dortoirs et de salles de repos pour les guerriers du feu, s’alignent à perte de vue… On ne peut pas vraiment dire que la première caserne de pompiers de Paris, construite à partir de 1850 et désaffectée depuis 2005, prêtait à la création de mode et la recherche d’esthétiques, de silhouettes ou d’habitudes de consommation nouvelles.
Un village de la mode
Et pourtant, deux ans après son ouverture, l’immense bâtisse construite par l’architecte Antoine Soudée, élève d’Henri Labrouste et qui abrite la bien nommée Caserne Paris ne pouvait trouver de meilleure destination. Les architectes de Chaix&Morel n’ont pas pu faire preuve de beaucoup de fantaisie. Le lieu est classé. Mais ils ont fait des merveilles. Dans le cahier des charges, lorsque que le cabinet a remporté l’appel d’offre, la Ville de Paris, propriétaire de la parcelle depuis 1849, et sa régie immobilière (RIVP) avaient clairement indiqué qu’ils souhaitent en faire « un espace innovant, dynamique, ouvert sur son quartier et aux habitants… tout en respectant le patrimoine architectural et historique de ce site ». Conçue pour accueillir 150 hommes, la caserne comprenait des cuisines, un réfectoire, des salles d’enseignement, des appartements et des chambrées, des remises de matériel et un gymnase.

Elle est aujourd’hui constituée d’ateliers de création pour 47 jeunes résidents, d’une matériauthèque, d’un Fab Lab dernier cri, d’un studio photo, d’une boutique de mode à l’enseigne L’exception, et aussi d’un roof top végétalisé sensationnel, d’une salle de réception et de conférences, d’un fleuriste, d’un café, d’un restaurant et d’une boîte de nuit, baptisée Carbone… Un vrai village, vivant et dynamique, dans lequel se dessine la mode de demain.
Trait d’union
« L’idée de génie a été de créer une passerelle de verre et d’acier qui relie les six corps de bâtiments et qui symbolise exactement le concept de la Caserne Paris », s’enflamme Maeva Bessis, la toute jeune directrice générale et instigatrice du projet. Représentante du site de vente en ligne de marques de mode éco-citoyenne L’Exception (qui a remporté l’appel d’offre au niveau opérationnel, organisation, gestion et animation aux côté d’Impala, le fonds d’investissement parisien), elle estime que « ce trait-d’union tout en sobriété, pour une utilisation minimale de la matière, est l’un des éléments qui projette dans la modernité, le moment présent ». Or, selon Maeva Bessis, « il revêt aussi une autre signification, encore plus riche ». Pour les 47 premiers résidents et la petite équipe de La Caserne, « la dimension collective est primordiale et le fait de matérialiser un fil d’Ariane qui nous relie tous et conduit vers une sorte de place de village, dans la cour d’honneur pavée, pleine de vie, symbolise notre volonté d’être dans l’échange permanent. C’est particulièrement inspirant ».

Il n’en fallait pas moins : pour transformer en profondeur une industrie accusée de tous les maux et de cristalliser tous les méfaits de la société globalisée de consommation de masse, la nouvelle mode doit embarquer le plus grand nombre. Une mode forcément éco-responsable, collaborative, respectueuse de la planète et de ses ressources, y compris humaines.

A noter : La problématique éco-responsable qu’a embrassé la Caserne Paris ne concerne pas que la mode puisque que la biodiversité, avec son toit végétalisé qui sert de terrain de jeu et de butinage à des abeilles, ou son fleuriste, qui ne vend que des plants origine France garantie est sous les feux de la rampe. « Nous accueillons aussi une start-up ultra créative dont le studio de création et l’atelier sont dans notre local poubelle car son but est de transformer nos déchets en objets utiles du quotidien ! Idem pour ce créateur de bougies qui récupère les huiles de cuisson de notre cuisine pour valoriser toutes, absolument toutes, les ressources et toutes les matières premières ».
Quartier général
Bien loin des salons feutrés des belles avenues du luxe, en dehors des sentiers habituels de la mode, en parallèle des dynamiques rues commerçantes qui font de Paris la capitale de la mode, la Caserne Paris est la nouvelle place forte de la mode. Les bals des pompiers y ont battu son plein durant plus de 100 ans mais les défilés militaires ont laissé place à des parades tout aussi joyeuses… et nettement plus créatives et innovante. Quand Maisons du Monde a voulu signifier son grand virage éco-responsable et tendance, c’est à La Caserne tout juste inaugurée que l’enseigne a décidé de le crier sur tous les toits. Pour décerner les prestigieux prix de création à des jeunes pousses prometteuses, le Woolmark Prize – celui qui avait il y a un peu plus d’un demi-siècle mais sous un autre nom, découvert et récompensé ex-aequo un certain Yves Saint Laurent et un autre prodige en devenir Karl Lagerfeld- choisit aussi le roof top végétalisé au sommet de la Caserne.

Idem pour le prix de l’Andam, dont le comité d’experts de la catégorie Fashion tech se réunit dans ce qui fut les cellules de la caserne pour auditionner les candidats et délibérer. La remise du prix 2023 aura eu lieu, comme l’année dernière, dans la grande salle de réception. « Dans notre modèle économique, ces événements, que nous accueillons dans nos murs parce qu’ils soulignent la volonté de certains acteurs de changer, d’être meilleurs et plus respectueux, permettent d’abriter des très jeunes pousses de la mode, sans le sou mais plein de bonne volonté, à des tarifs très abordables. »
Former pour transformer
Sur les presque 50 premiers résidents, 4 jeunes pousses ont déjà éclot et sont parties voler de leurs propres ailes ailleurs, dans des boutiques avec pignon sur rue. L’une d’entre elles, celle de Julia Faure, Loom, a joué le jeu de dynamiser la vie de quartier, en s’installant à quelques encablures de sa couveuse.

On devine facilement pourquoi la liste d’attente pour intégrer La Caserne ne cesse de s’allonger. Ateliers de création, espaces de coworking, salles de réunions en lien avec la thématique de la mode, espaces d’exposition et d’animation… cette pépinière de jeunes entreprises assure un rôle d’accompagnateur autant que de vitrine, de formateur – « car il faut former pour transformer », insiste Maeva Bessis – à travers une programmation riche et diversifiée de « meet-up ». « Non il ne s’agit de conférences mais bel et bien de rencontre où la partie échanges avec le public est souvent beaucoup plus longue », tient-elle à souligner. En tout, La Caserne dispose d’environ 1700 m2 d’ateliers et bureaux pour des marques de mode ou des sociétés de services liées de près ou de loin à la transformation de l’industrie de la mode.

Le banc IMIROIR est le fruit des recherches et du brevet délivré en 2021 sur l’écoute et l’accessibilité auditive à la designeuse Cécile Planchais. Posé dans un jardin, il se révèle silencieux. Audio connecté, IMIROIR, devient ainsi un « objet d’émerveillement et de partage ».
Sensible à l’accessibilité auditive et aux espaces recevant des publics (ERP), elle voulait que le banc Miroir « parle discrètement à chacun et à tous en particulier ». Le banc IMIROIR transmet dans la même qualité que ses reflets, des documents sonores avec une programmation facile à renouveler. Autoportant ou scellé, ses accoudoirs embrassent 5 à 6 personnes pour ressentir la moindre nuance musicale ou vocale. Il s’adresse aux personnes privées des sens auditifs et visuels ou à toute personne ayant besoin de se reconcentrer ou de se détendre. « Écoutez-le, laissez-le vous emporter » comme sur les salons SITEM (Salon international des musées), sans casque, ni smartphone. C’est un accessoire de rue destiné à toutes les personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des solutions auditives de haut niveau.

Un dispositif pensé pour l’accessibilité
« J’ai considéré que si les usages sonores et le design sonore se renouvelaient, il était indispensable de concevoir des supports immersifs, attractifs, confortables, de haute définition ne nécessitant pas de travaux. IMIROIR, s’adresse à tout type d’auditeurs et de population. Écouter sans subir les bruits ambiants désagréables, nécessite une diffusion discrète qui respecte le site et les personnes » expliquait Cécile Planchais à propos de son projet.

IMIROIR a fait l’objet d’une installation immersive dans le cloître de l’Abbaye de Noirlac, à 20 km au sud de Bourges, dans le centre de la France, où les visiteurs étaient plongés dans un environnement sonore naturel et historique interprété par deux compositeurs. Ses dernières installations en 2022 de ce banc en inox poli miroir, sur pieds brossés, pour un poids moyen de 100 kg sur 2,30 m, étaient sur le salon architect@work à Paris et à Milan.

Pour sa formation inaugurale « Autour d’un arbre », le Campus MaNa a fait travailler ses 12 étudiants à l’échelle de l’arbre. Durant une semaine, les participants ont étudié l’art et la manière de transcender la noblesse de ce matériau au haut potentiel.

Avec ses 12 mètres de long et sa 1,8 tonne, le chêne, sélectionné dans la forêt de Puisaye, a été l’objet de toutes les attentions des apprenants de cette première promotion. Tous professionnels, ces architectes, designers, graphistes ou encore artistes, ont fait le déplacement de France, mais aussi d’Italie, de Belgique, de Grande-Bretagne et d’Israël, pour mieux maîtriser la matière, tout en la respectant.


L’idée de ce programme est avant tout d’approfondir les techniques de création et d’assemblages à partir d’un matériau, tout en évitant son gaspillage ou sa détérioration. C’est dans l’atelier dédié au bois que l’architecte Pierre Dariel, le designer Thomas Dariel, Clément Chen et Emilie Scarfiglieri, menuisiers aux Ateliers Poyaudins, ont dirigé cette session. Tous ont contribué à transmettre des savoir-faire permettant une meilleure compréhension du matériau, le tout accompagné d’une initiation à des métiers consacrés. De la menuiserie à l’ébénisterie, en passant par la charpenterie, les apprenants ont pu travailler avec des outils stationnaires, électroportatifs ou simplement manuels au cœur de la forêt.
Ce travail d’équipe a pour résultat un incroyable totem ascensionnel qui s’ouvre très symboliquement sur une fenêtre, celle du savoir et du faire.


Le directeur Raphaël Cuir conclue cette formation avec esprit : « Votre totem pointe vers l’horizon d’une fenêtre albertienne ouverte sur la narration. Il indique généreusement l’infini des possibles. C’est la boussole de Campus MaNa. Avec sa fenêtre il est aussi le symbole de l’ouverture, celle du campus, celle de l’esprit qui a favorisé nos fructueux et réjouissants échanges. Merci pour ce chef-d’œuvre ! »
Cette semaine intense s’est clôturée avec la cérémonie officielle du lancement de Campus MaNa en présence des élus locaux, des partenaires, de toute l’équipe et des étudiants.

Pour la Milan Design Week, Ethimo dévoile le fauteuil dining Allaperto Bistrò et le fauteuil Grand Life, deux nouveautés qui viennent agrandir respectivement les collections Allaperto et Grand Life.
Pour cette nouvelle édition de la Milan Design Week, la marque italienne Ethimo propose de découvrir en exclusivité deux nouvelles assises. D’une part, le fauteuil Allaperto Bistrò, qui vient compléter la collection lounge emblématique Allaperto, imaginée par Matteo Thun et Antonio Rodriguez ainsi que le fauteuil Grand Life, imaginé par Christophe Pillet.
Allaperto Bistrò, fauteuil d’inspiration parisienne
Inspiré par l’atmosphère chaleureuse des cafés français, Allaperto Bistrò est un petit fauteuil dining, réinterprété par Ethimo, Matteo Thun et Antonio Rodriguez. Il se caractérise par le confort ergonomique de son assise, mais aussi par son allure singulière, conservant le charme intemporel du tressage.

Un modèle avec une forte inspiration parisienne, associée à un design simple et fonctionnel, qui reflète parfaitement l’esprit dynamique de la collection Allaperto dans son ensemble. Pratique, fonctionnel et facilement empilable, le fauteuil Allaperto Bistrò peut ainsi s’associer à n’importe quel type de tables, peu importe leur forme, usage ou matière.
Grand Life, générosité et élégance
La collection Grand Life, designée par Christophe Pillet, se raconte à travers des meubles lounge à l’ergonomie accueillante, synonyme d’une vie en plein air décontractée et d’un quotidien raffiné. Elle se complète ainsi d’un nouveau fauteuil de table inspiré de l’emblématique bergère. Un fauteuil aux proportions généreuses, qui révèle une élégance et un esprit haute couture, en parfaite cohérence avec toute la gamme.


Le Grand Life reprend la même composition formelle et matérielle que la bergère : sa structure est réalisée en teck naturel, tandis que son dossier prend forme dans l’entrelacement d’une corde acrylique, qui évoque le travail artisanal de l’ancienne paille de Vienne. Ses coussins d’assise et de dossier sont entièrement déhoussables et sont spécialement conçus pour l’extérieur.

La marque de luminaires tchèque Lasvit sera présente sur le salon Euroluce du 18 au 23 avril à Milan pour y présenter ses nouveautés, dont la collection Miles, imaginée par le duo Yabu Pushelberg.
Pour cette nouvelle édition d’EuroLuce, salon international dédié aux luminaires, Lasvit fait parti des 450 exposants réunis pour dévoiler ses nouveautés 2023. Parmi elles, la collection de luminaires Miles, pensée par Yabu Pushelberg (cf portrait Intramuros 215), inspirée par les nombreux parallèles entre la musique et le soufflage du verre.
Un jeu d’équilibre et de rythme
Sur le plan formel, il y a un clin d’œil évident aux instruments cuivres, qui fait référence aux souffleurs de verre. Pour autant, ce qui est moins évident, c’est l’équilibre constant qui doit être maintenu lorsque l’on pousse la fabrication du verre à sa limite, qui doit prendre en compte l’innovation et les contraintes physiques du matériau et des techniques. Dans cette collection, des boîtiers extérieurs simples permettent d’abriter les formes de corne courbes et élégamment cannelées à l’intérieur. Une fois empilées, elles deviennent une sculpture lumineuse rythmée, qui attire l’attention tout en s’harmonisant avec n’importe quel environnement.


D’autres nouveautés imaginées par Maxim Velčovský, LLEV, Martin Gallo, les frères Campana et David Rockwell sont également dévoilées sur le stand de Lasvit, sur une scénographie de Matěj Janský et Cyril Dunděra.

Dans le cadre de la Milan Design Week, du 17 au 23 avril, Atelier Sedap prend pour la première fois ses quartiers chez Zeus Noto. L’occasion de présenter les produits de son dernier catalogue Nuances et matières, imaginé en collaboration avec Normal Studio.
Créé en 1968, Atelier Sedap a pour ambition d’explorer le plâtre sous toutes ses formes en poussant au maximum les techniques de sa mise en œuvre. Un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération dont l’héritage fut récompensé en 2014 par l’attribution du label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant.
Revisite de collections historiques
Afin de faire valoir le potentiel inégalé du plâtre matériau noble, les direteurs artistiques de la marque, Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï ont décidé de revisiter ses collections historiques avec la sélection « Nuances et Matières ». Le plâtre fait partie de ces matériaux sains, solides et durable, idéal pour concevoir tout type de pièces d’ornement, de luminaires et autres objets. Ils réinterprêtent ainsi des produits emblématiques de la marque : appliques, plafonniers, suspensions… Ils sont par ailleurs parvenus à révéler le potentiel créatif de la texture du plâtre ; une démarche d’innovation propre à Normal Studio, agence de création industrielle avec qui ils collaborent.
Cette expérimentation sur des produits façonnés à la main permet de générer une écriture craft, qui donne aux produits finis davantage d’aspérités, de brillance et de reflets.


Conçue à partir d’une combinaison de teintes et d’inclusions minérales, la sélection Nuances et Matières se singularise donc par ses textures et ses teintes inédites puisqu’elle se décline en quatre couleurs – Gypse, Grès, Argile, Tuf – et en trois inclusions de matières premières minérales biosourcées ou recyclées : Marin (coquilles de moule), Émeraude (verre vert pilé), Corail (concassé de Cristobalite).



Si la pandémie aura été une véritable prise de conscience pour de nombreux acteurs de la production face à l’environnement, Jean-Sébastien Blanc et Nicolas Sommereux ont poussé le curseur un peu plus loin encore. Le binôme a tout simplement pris en compte un facteur de base : le bon sens pour créer leur marque Demain Jardin.
Engagée, Demain Jardin est une nouvelle marque de mobilier d’extérieur réfléchi et durable. À sa tête, Nicolas Sommereux, entrepreneur responsable d’une entreprise de mobilier de jardin, et Jean-Sébastien Blanc, designer et co-fondateur du Studio 5.5. Leur point commun : une réflexion aboutie autour du respect de la nature.

Huit valeurs fortes
Aux questionnements sur la responsabilité du designer, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution générée par le recyclage, le duo répond avec 8 valeurs fortes qu’ils mettent en avant à l’instar d’un manifeste. Au programme, pas de collection mais des produits intemporels et utiles qui s’inscrivent dans la durée et auxquels d’autres viendront s’ajouter. Ces premiers s’articulent autour de 3 objets : la banquette « Orage », déclinée en trois tailles avec un coffre de rangement intégré, les tables « Nuage » et la lampe « Tempête ».

Les formes sont volontairement simples pour être atemporelles et transmissibles. Leur architecture est dissociée pour permettre la réparation d’éventuelles pièces à changer. Vendus à prix juste, mobilier et accessoires le sont uniquement en ligne afin d’éviter les intermédiaires.

Canapé Orage, disponible en trois tailles, avec coffre de rangement intégré © Demain Jardin
Livrés à plat pour une meilleure optimisation du transport, les éléments en aluminium, verre et liège sont fabriqués à 85% en France avec des filières de recyclage existantes. Si faire autrement passe par un retour aux sources, alors le pari est réussi !

Jusqu’au 9 mai, Kann Design présente ses nouvelles collections au showroom Kvadrat. L’occasion de découvrir en avant-première la collection Atlas et la nouvelle version de la chaise Tal imaginées par Leonard Kadid, ainsi que les tables Toucan d’Anthony Guerrée.
Crée en 2010 par Houssam Kanaan, Meghedi Simonian et Rudy Bou Chebel qui partage une même passion du design moderne et fonctionnel, Kann Design s’est très vite démarqué en multipliant les collaborations avec les designers. Toutes les pièces sont réalisées à l’atelier Kanaan dans un petit village du Liban. Un héritage du père d’Houssam, ancien artisan ébéniste et gage d’un véritable savoir-faire et d’une maîtrise de l’ensemble de la chaîne de production : des premières ébauches à la commercialisation.
Des collections qui allient confort, durabilité et fonctionnalité
Pour la collection de canapés et fauteuil Atlas, Léonard Kadid a effectué de nombreuses recherches sur le confort et la durabilité. Avec une structure intégralement réalisée en acier tubulaire thermolaqué, celle-ci est facile à transporter et peut être installée aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Par ailleurs, tous les coussins fixés sur la structure grâce à un système de clips sont amovibles et peuvent être retirés facilement. La forme « ouverte » de l’assise, offre une diversité de positions à ses utilisateurs. Disponible en plusieurs couleurs, le tissu Kvadrat choisi pour couvrir les coussins peut être adapté à une utilisation intérieure ou extérieure.

Aussi, pour l’occasion, Léonard Kadid présente une version grise de sa chaise Tal. Une réalisation dont la structure est faite d’aluminium et de bois, et dont les profilés en aluminium en T renforcent l’assise en contreplaqué et permettent aux pieds en bois massif de s’y verrouiller. Assemblés en quelques mouvements seulement, tous les modèles sont livrés en kit, à plat.


Kann Design présente également les nouvelles tables Toucan, dessinées par le designer Anthony Guerrée. Une collection particulière puisque les plateaux de ces dernières sont réalisés à partir de tissu recyclé Kvadrat Really.

Après Raphaël Navot en janvier, c’est le studio Muller Van Severen, composé de Fien Muller et Hannes Van Severen qui a été désigné comme designer de l’année pour l’édition de septembre de Maison&Objet.
Studio fondé en 2011, Fien Muller et Hannes Van Severen étaient respectivement issus de la photographie et de la sculpture avant de se lancer dans le design. Basé à Gand, le duo belge devenu Muller Van Severen, s’est affranchi de leurs deux champs créatifs d’origine pour investir le vaste territoire du design, avec l’envie de bousculer les codes et les usages du mobilier d’intérieur.
Des pièces alliant couleur et avant-gardisme
A travers un langage stylistique basé sur la juxtaposition de matériaux et de couleurs dans une étonnante épure formelle, le duo s’est vite démarqué comme figure incontournable du design contemporain. Leurs pièces souvent avant-gardistes, anticipent autant les tendances que les mutations sociétales.


Pour les mettre à l’honneur, la prochaine édition de Maison&Objet, qui se tiendra du 7 au 11 septembre prochain, retracera leurs douze années de création du duo à travers une exposition toute en couleur, imaginée comme un reflet de leur territoire créatif et qui réunira des pièces de leurs séries iconiques comme Future Primitive, Wire ou Alltubes. L’occasion également de présenter de nouvelles productions et commandes, telles qu’une série de vases pour Bitossi, un tapis imaginé pour le leader du textile d’ameublement Kvadrat, ou encore une lampe de sol développée pour valerie_objects.

Depuis que la Faïencerie de Charolles a pris comme directrice artistique, la designer Aurélie Richard, cette Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2016, renait de ses cendres. Cyrille Frappé et Christophe Busti, récent acquéreur et directeur de l’entreprise, font tout leur possible pour réveiller la Belle endormie.
La manufacture bourguignonne, défend le savoir-faire de la céramique depuis 1844, jour où Hippolyte Prost, fils de potier, posait la première pierre de l’entreprise. Cyrille Frappé, prestataire de service, spécialisé dans l’emballage, a eu un coup de foudre pour cette petite entreprise de seulement dix personnes et s’est donné le défi de relancer une fabrication de faïence aux procédés de fabrication et à l’héritage incroyables. Christophe Busti, qui s’est vu confier la direction du site de fabrication, entretient le côté artisanal avec fabrication de moules en plâtre, mélange des argiles de la région, confection de la barbotine et consolidation par la chamotte pour gagner en résistance, une solidité qui différencie la Faïencerie de Charolles de ses concurrents, spécialistes de simples pièces de décoration.

Insuffler la modernité
Faire évoluer le savoir-faire tout en insufflant une vraie modernité est la mission d’Aurélie Richard qui a choisi de retravailler le nuancier, pas moins de 150 couleurs allant du Lotus, au cuivre, en passant par l’Albâtre, Dune, Ebène ou Éléphant dans des finitions lisses, craquelées, satinées, brillantes ou métallisées, réalisées par la coloriste Nathalie Collier, en charge des Recherches Couleurs, différentes, avant et après cuisson, simple ou double, dans un four à plus de 1000°C.

Les premières collections d’Aurélie Richard, Boréale, Tandem et Alba font appel à des formes simples mais elle s’est plongée dans les archives de la marque qui gardent le célèbre guéridon Garouste (d’Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti, dessiné en 2001) pour tenter de moderniser l’œillet de Charolles rouge, entouré de myosotis, signature de la marque FdC. Les pétales stylisés à la main, se retrouvent sur des formes plus généreuses mais la carafe Glouglou, fondue d’une seule pièce reste parmi les best-sellers de la marque. Car les clients sont fidèles à leurs objets et il n’est pas rare d’en voir d’anciens, revenir pour simplement acquérir la carafe à eau de leur enfance pour son indicible glouglou. L’Anneau a été retravaillé en lampe à poser et vase et subi un rhabillage en de multiples couleurs. Le projecteur Globe, émaillé à l’extérieur et mat à l’intérieur, posé à même le sol, est une réelle prouesse technique.
De nouveaux partenariats
À la recherche de nouvelles procédures de fabrication et de création de formes, elle a fait appel à Baptiste Lanne qui oppose surface lisse et surface sculptée à la gouge, réalisée grâce à un contre-moulage qui en conserve toutes les aspérités dans la lampe Clapot. Alain Gilles avec Fat&Slim, associe faïencerie pour le pied et métal Fermob pour le plateau de ces tables basses à poser discrètement en bout de canapés.

Le luminaire Cy, dessiné par Eric Fache et Aurélie Richard, conjugue la faïence à un réflecteur en lin composite, le Varian composé de résine végétale à partir de maïs recyclé pour défendre une association de fabrications françaises. Thermoformé, il couronne un petit luminaire, gracile et technique à la fois. Petits accessoires qui viennent renouveler le catalogue FdC. Parler de couleur avec la matière et de matière avec la couleur, c’est le nouveau challenge de FdC, spécialiste des émaillages de collection, créateur et fabricant.

En parcourant les allées de cette 10e édition de Workspace, le constat est clair : après la modularité et la flexibilité, le bien-être au travail devient la question centrale des aménagements des bureaux. Une thématique dont se sont emparés la majeure partie des exposants, en valorisant des solutions, en marge des problématiques sociales et environnementales actuelles.
Cabines acoustiques dernière génération, mobilier recyclé, systèmes modulables et instinctifs, les exposants de cette édition anniversaire ont clairement misé sur le confort et le bien-être tout en maintenant un développement des process en respect de l’environnement.
Des marques engagées et responsables
Marque engagée lancé par Moore Design, Less is Moore développe des solutions qui repensent les bureaux en prenant en compte les attentes actuelles de ses clients. Tout le mobilier fabriqué par la marque est conçu à partir de matériau issu de matière recyclée ; l’entreprise souriant les innovations pour aider leurs partenaires à passer à une production à l’échelle industrielle. Ainsi, sur le stand Moore, on retrouvait des plateaux de tables faites à partir de coquilles de moules ou d’huître, des dossiers de chaises à partir de chutes de jean ou toiles de jutes. On retrouvait notamment des plateaux de tables de bureaux, de casiers, réalisés avec Le Pavé, qui les fabrique à partir de plastiques recyclés. Toujours distributeur, Moore Design, exposait aussi des tabourets de Komut, éco-conçus à partir de matière recyclée ou bio-sourcée et fabriqués en impression 3D. Différents produits de Moore étaient d’ailleurs exposés sur l’espace tendance du salon, scénographié par Karl Petit, qui proposait pour le visiteur pressé un condensé des innovations du salon.


Des solutions toujours plus instinctives et pratiques
Tables à hauteur réglables ou ensemble de tables et chaises hautes, les stands valorisaient la nécessité de changer facilement de position assise ou debout au cours d’une journée de travail. Parmi les différents systèmes de réglages toujours plus fins, et réglables facilement, Mara présentait ses best-sellers toujours bluffants dans leur principes brevetés : un simple système de verrin mis au point en interne par les équipes de recherche et développement qui met un réglage de hauteur rapide et intuitif, sans faire appel à un système électrifié ou gazeux. Un principe d’innovation qui continue d’être la signature de la maison italienne, avec des systèmes de rangements ultra ergonomiques.

Dans cette optimisation des valeurs sûres, sur le stand d’à côté, Vitra présentait pour la première fois au public Joyn 2 et Abalon, désignées par les frères Bouroullec. Un système de table plus que jamais multifonctions pour répondre aux besoin de connexion, tout en invisibilisant au maximum les câbles. Une table de 6 mètres reposant subtilement sur deux pieds, et vécue comme un espace instinctivement partagé, facilitant ainsi les échanges en offrant du vis-à-vis entre les collaborateurs ou en choisissant la concentration avec l’intégration de séparateurs d’espace. On notera aussi le sofa Abalon, recouvert d’un tissus Kvadrat d’une élasticité interessante, travailler dans sa forme et son matériau pour le confort du repos de la tête ; et offrant une protection acoustique intéressante, comme nous avons a pu le tester en direct dans le brouhaha du salon.

Les cabines acoustiques en plein essor
Difficile aussi en parcourant les stands de ne pas prendre conscience de la réalité des nouveaux aménagements d’espace avec des propositions de structures pour former des îlots acoustiques, voire la prolifération sur ce salon, des propositions de cabines acoustiques : entre réaménagements des open spaces pour plus d’intimité des appels et le développement incontournable des espaces de coworking, ces espaces fermés sont autant des cabines d’appels pour des réunions privées que des espaces d’accueil de visioconférences partagées. On notera la proposition intéressante de la société française Work with Islands, lancée en 2018, qui propose des solutions de cabines acoustiques isolantes, allant d’une à quatre personnes. Des « ilots de sérénité », fabriqués et assemblés en France, en utilisant un maximum de matériaux recyclés, notamment du jean.


Silvera mettait en avant sur son stand les structures Arcadia de l’entreprise anglaise Spacestor : un système modulable, développé en collaboration avec le cabinet d’architectes Gensler sur près de deux ans, dont les modules s’assemblent selon la configuration souhaitée. Un espace « igloo », à la douceur acoustique pour créer un espace de réunion apaisant sur un plateau grâce à des systèmes sous formes d’arches, qui permettent des échanges en duo ou des conversations protégées dans une alternative à la cabine fermée. Ces solutions isolantes se fixent en quelques vis et sont disponibles en plusieurs couleurs, en cinq modules différents et personnalisables selon les envies. D’autres marques – notamment scandinaves – présentaient aussi des systèmes de panneaux muraux acoustiques modulables pour la qualité sonore des espaces.
Séparateurs d’espace entre rangements et déco végétale
De nombreux éditeurs ont aussi proposés des solutions de rangements modulables et multifonctions, alternant rayons de bibliothèques, casiers fermés ou espaces ajoutrés accueillant des plantes. Voire totalement dédiés aux plantes comme l’exposait le système Hévéa de Pedrali dévoilé à Milan l’an passé. On pouvait aussi remarquer çà et là, la multiplication d’accessoires liés à l’accueil de plantes (vases, pots déplaçables). Et si l’on avait vraiment encore un doute sur la place réservée au végétal au bureau, la présence de murs végétaux ou d’entreprises de services dédiées comme Akagreen achevaient de convaincre sur l’intégration aujourd’hui évidente des plantes dans un environnement de travail.
Déplacer l’espace de travail à l’extérieur
Généralement associé à un temps de pause, l’espace extérieur avait pourtant été investi par beaucoup au moment de la crise sanitaire. C’est en partant de ce constat que les fondateurs de la French Cabine – habituellement davantage sur le secteur des pergolas – ont imaginé des « bulles », adaptées pour le travail en extérieur. Ces structures en bois forment des micros-cabines optimisées qui peuvent se déplacer sur roulettes, et qui prennent en compte les besoins nécessaires pour un travail en extérieur : le toit ajouré assure un espace ombragé pour travailler sur écran, voire contient des suspensions pour s’éclairer en session nocturne, une banquette confortable et un système de prise pour charger son ordinateur. Une volonté de prouver que l’on peut travailler au grand air, et que les terrasses ne sont pas réservées aux seuls temps de pause.

Cette nouvelle édition de Workspace Expo, très riche en propositions, reconfirme une fois de plus une position de leader en terme de présentation pour l’aménagement des espaces de travail, tout en mettant l’accent cette année sur les efforts fournis par le secteur pour s’inscrire dans des démarches respectueuses de l’environnement.

Membre du groupe Haworth Lifestyle Design, la marque italienne Cassina a annoncé mercredi 5 avril avoir conclu un accord pour l’acquisition de la société de mobilier italienne Zanotta.
Décrite comme une des actrices majeures de l’histoire du design italien, la société Zanotta, fondée en 1954 par Aurelio Zanotta, va rejoindre les autres marques membres du groupe Haworth Lifestyle Design que sont Cassina, Cappellini, Ceccotti, Karakter, Poltrona Frau, Luxury Living, JANUS Et Cie, Luminaire et Interni. Une maison qui avait conquis la scène du design avec ses produits emblématiques, alliant innovation et recherche technologique avec une évolution continue de la qualité des matériaux et des processus de production.
Zanotta, une marque aux nombreuses collaborations
Sa qualité de pionnière du design italien a valu à l’entreprise d’avoir 330 de ses pièces emblématiques exposées dans pas moins de 56 musées du monde entier. Une reconnaissance qui s’était d’autant plus confirmée au fil des années, puisque Zanotta a reçu 4 Compasso d’Oro ADI.
Tout au long de son histoire, Zanotta a collaboré avec nombre de grands architectes et designers italiens tels que : Gae Aulenti, Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Alessandro Mendini, Carlo Mollino, Bruno Munari ou encore Ettore Sottsass pour proposer des collections de produits qui représentent au mieux la vie de tous les jours. On peut citer par exemple, la chaise-longue Maggiolina, le portemanteau Sciangai, le fauteuil Sacco, la chaise Tonietta ou bien la table Quaderna, devenus des références pour tous les amateurs de design.