Actualités

Pour cette fin d'année, la lampe Cabanon de l'architecte Le Corbusier est éditée par la maison italienne Nemo. Initialement dessinée en 1951 pour habiller une micro-architecture, elle fait sa réapparition avec de nouveaux matériaux, mais toujours avec style.
La maison milanaise Nemo, fondée en 1993, notamment connue pour la collection The Masters, qui regroupe des lampes conçues par des maîtres du design moderne, revient sur le devant de la scène. Après avoir réanimé des luminaires de Charlotte Perriand, c'est au tour de son homologue, Le Corbusier d'être mis en lumière. La marque édite ainsi la lampe Cabanon créée initialement en 1951.
Un design architectural
Haute de 42 centimètres pour la moitié moins de largeur, cette conception propose un style sobre et épuré. Son abat-jour directement encastré dans le piètement offre un aspect presque monobloc à l'ensemble. De part et d'autre, trois tiges viennent maintenir la structure en courbe et la referment à son sommet par un morceau de zinc. Grâce à ce système d'encastrement et de maintiens verticaux, les matériaux fusionnent harmonieusement. Les volumes semblent naturellement contraints faisant disparaître les caractéristiques classiques d'un luminaire. Il en résulte un délicat mélange entre conception architecturale et forme organique évoquant l'univers maritime.

La traduction d'une vision
Les beaux-arts ont toujours été au cœur des intérêts de l'artiste selon qui « l'architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière. » Cette lampe est donc, de ce point de vue, l'illustration parfaite de la philosophie du Corbusier. Mais il s'agit également d'une traduction plastique de son environnement. Alors que l'architecte vient de créer son « cabanon », un bâtiment de 3,66 mètres de côté pensé selon les règles du Modulor, il conçoit cet objet. Plus qu'un simple luminaire, ce dernier est véritablement dessiné pour s'inscrire dans cet archétype de l'architecture essentielle. Elle en deviendra donc la lampe éponyme.
À l'origine fabriquée avec le reste d'un porte-obus de mortier échoué sur une plage et de feuille de claque, elle témoigne d'une vision architecturale totale dans un contexte historique précis. Pour son édition 2023, Nemo propose une réinterprétation du modèle d'origine avec une structure en zinc surmontée d'un papier glacé.


La spiritualité peut être une source d’inspiration pour une architecture créative capable de transcender à sa façon des bâtiments religieux. Voici quatre exemples de projets architecturaux où design et spirituel se nourrissent l’un l’autre.
Temple bouddhiste dans les montagnes du Jinshan (Chine, Atelier Deshaus)
Situé à proximité de la Grande Muraille de Chine et de Pékin, dans les montagnes du Jinshan, un nouveau complexe monastique a été bâti par le studio d’architecture chinois Atelier Deshaus dans l’idée de créer une communication spirituelle et physique entre l’environnement historique précité et le terrain accidenté qui le compose, principalement constitué d’anciennes terrasses de cultures et d’exploitation minière. Épousant le relief abrupt des lieux, le temple bouddhiste s’étage selon un parcours tracé de haut en bas pour le visiteur, en commençant par une cour ouverte en béton clair où cinq blocs de pierre naturelle viennent rappeler les cinq éléments fondamentaux de la vie humaine. Chaque plateforme dévoile ensuite différentes salles (de lecture, d’écriture) et des jardins avant de conduire, à la base du site, à une très singulière salle de méditation ouverte, dotée d’un toit incurvé en fibre de carbone et de colonnes en acier. Sa forme emprunte le caractère chinois du mot « abri » et symbolise l’étonnant dialogue entre matériaux modernes et spiritualité patrimoniale que l’espace met ici en exergue.

Pavillon mosquée au Victoria & Albert Museum de Londres (Royaume-Uni, architecte Shahed Saleem)
Conçu pour le festival annuel de célébration du ramadam dans la cour du prestigieux Victoria & Albert Museum de Londres, le pavillon mosquée est une installation ludique, jouant d’une recomposition colorée des différents éléments traditionnels d’une mosquée. Dôme, minaret, portes cintrées, niche de prière (« mihrab ») et chaire (« minbar ») puisent ici leur inspiration dans la mémoire de l’architecture islamique du XIXe et du début du XXe siècle conservée dans les archives photographiques et iconographiques du musée. L’idée de son créateur, l’architecte d’origine indienne Shahed Saleem, était de faire de ce pavillon accessible à tous un lieu d’expérimentation et d’interaction des nouveaux enjeux contemporains liés aux espaces cultuels musulmans. Si sa conception entre en résonance avec un principe de démystification de la façon dont le monde occidental a créé une image coloniale et post-coloniale du monde musulman à laquelle la diaspora musulmane se confronte au quotidien, elle montre aussi comment cette architecture peut et doit participer à sa redéfinition visuelle et à sa nouvelle accessibilité intercommunautaire.

Synagogue Kol Emeth à Palo Alto (Californie, studio Field Architecture)
Implantée sur son site de Palo Alto dans les années 1960, la congrégation hébraïque Kol Emeth a demandé au studio Field Architecture de repenser une configuration de sa synagogue qui embrasserait à la fois la dimension spirituelle et les principes actuels d’écoresponsabilité. Une nouvelle structure en L a donc été conçue, constituée de petits bâtiments de plain-pied réunis par un système de cours et de jardins, eux-mêmes habillés en extérieur de parois ajourées, des claustras faits en bois sauvage. Des parterres de fleurs permettent désormais de récupérer l’eau de pluie, le parking a été totalement enterré et un toit doté de panneaux photovoltaïques a été érigé sur les salles de cours pour assurer leur parfaite autonomie énergétique électrique. Le toit du sanctuaire a lui-même été recouvert d’une canopée de bois montée sur des structures en acier pour favoriser une luminosité naturelle des lieux. Des matériaux naturels comme le bois et la pierre ont été retenus pour le mobilier.

Espace de méditation yoga à Ubud (Bali, studio Ibuku)
Un centre de méditation yoga situé sur l’île de Bali a fait appel au studio local d’architecture Ibuku pour apporter plus de luminosité et de connexion avec la nature à son espace central de méditation. Le studio a donc conçu un spectaculaire et enveloppant système de toiture, constitué d’une série de « pétales » se chevauchant pour constituer une coquille de protection à l’édifice. Si la partie extérieure est recouverte de galets en cuivre brillant, l’intérieur laisse apparaître la structure de bambous, dont le maillage étroit a été pensé pour laisser filtrer la lumière et dont une combinaison d’arches dessine les points d’entrée vers l’espace central et flexible. Le toit et son volume circulaire sont soutenus par une série de murs bas et de contreforts construits en briques d’argiles locales, pour perpétuer l’interpénétration de l’esprit séculaire des lieux et de son environnement naturel.

Retrouvez l'intégralité du dossier Spirit, dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible partout.

Laurent Pisoni conçoit des intérieurs parisiens et des maisons dans un esprit rigoureux, en lien avec sa passion pour les œuvres d’art. Un style sobre et hors du temps.
Après une formation dans le bâtiment, Laurent Pisoni a forgé son expérience professionnelle dans l’immobilier. « Il y a vingt ans, je transformais des bâtiments industriels en lofts. C’était la tendance du moment… Et le marché de l’immobilier était plus simple qu’aujourd’hui », explique-t-il. Investi dans l’architecture depuis toujours, il fonde sa propre agence il y a sept ans et se tourne vers la rénovation d’intérieurs pour les particuliers. « Ce n’est pas un métier anodin, on est dans l’intimité des clients, dans leurs secrets, je suis une sorte de psy, et je l’assume complètement ! Je les embarque dans une aventure personnelle et collective avec mon équipe », détaille-t-il. De la conception à la réalisation, il conçoit des projets pensés pour durer, à partir d’un solide réseau et du bouche à oreille.



Sobriété et classicisme
L’île Saint-Louis, ce quartier parisien dans lequel il s’est installé depuis longtemps, est son ancrage. Il a, par ailleurs, rénové plusieurs appartements dans des rues à proximité de son domicile. « J’aime ce quartier de Paris dans lequel coexistent l’esprit d’un village et la frénésie de la capitale, et où tout le monde se connaît ! » Loin des clichés, il se définit comme un architecte d’intérieur classique, n’aimant ni les tendances ni l’ostentatoire. « Dans mon enfance, la structure des jardins des Vosges dans lesquels j’ai joué m’a certainement influencé pour les projets actuels de rénovations complètes d’appartements ou de maisons. » De même, le mobilier ne déroge pas à cette règle stricte qu’il s’est imposée. Les pièces iconiques, choisies chez les éditeurs du design international (USM, Cassina, Emeco, Vitra, Driade), font figure d’éléments rassurants pour ses clients.


Noir et blanc
Comme un dessin sur une feuille vierge, le noir et le blanc sont les bases de chacune de ses conceptions. Passionné par la peinture, la sculpture, il préfère laisser les œuvres d’art s’exprimer par leurs teintes ou leurs compositions particulières, à moins que quelques rares pièces de mobilier hautes en couleur viennent ponctuer l’espace. Il affirme une certaine radicalité avec les lignes des fenêtres ou le graphisme sculptural de pièces de mobilier exclusivement noires. Une référence aux lofts, qu’il connaît bien, dont les structures industrielles l’ont guidé. Aujourd’hui, les espaces qu’il conçoit s’enrichissent de matériaux.

Parmi ses influences, si Jean Nouvel est l’un de ses maîtres avec l’agence japonaise Sanaa dans le domaine public, sa référence incontestable dans le résidentiel est l’architecte anglais John Pawson, reconnaissable par son style minimal et l’emploi de matériaux naturels sublimés.
Œuvres d’art
Collectionneur depuis son plus jeune âge, il fréquente les salles des ventes, les foires, les galeries… On compte parmi ses artistes favoris Martial Raysse, mais il apprécie aussi les arts premiers, africains et amérindiens. Et s’il peut vendre facilement un meuble sans regret, en revanche, il avoue avoir du mal à se séparer de ses œuvres d’art préférées. « Je vis en permanence avec elles, ce sont des biens affectifs qui font partie de ma vie, de mon univers. »

Retrouvez cet article dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible dès maintenant.

Depuis soixante-cinq ans, Mini traverse les décennies sans ne jamais rien perdre de son charme ni de son unique personnalité. Les récentes versions 100 % électriques illustrent subtilement la capacité de la marque à proposer des nouveautés plus que jamais dans l’air du temps, sans trahir ses origines.
Mise à jour : Découvrez en vidéo notre essai design du nouveau Mini Countryman SE.
Mini Story
Il est tout d’abord essentiel de bien distinguer deux grandes ères de Mini : l’originale, née en 1959 et fabriquée jusqu’en 2000, puis toutes les variantes produites à partir de 2001 sous la direction du groupe allemand BMW. La British Motor Corporation (BMC) lança la Mini en 1959 en répondant à un cahier des charges guidé par la recherche d’efficience tant en matière de gabarit, de sobriété en carburant qu’en termes d’optimisation du process de fabrication. Le design de la Mini, dont Alec Issigonis eut la responsabilité, revendique un style simple mais surtout remarquablement efficace, offrant un large espace intérieur pour un encombrement extérieur des plus réduits. L’optimisation de l’architecture (communément appelée « package » dans le jargon des designers) est restée sans égale dans les voitures de série et demeure, encore aujourd’hui, LA référence. Il est bien sûr à noter que les Mini du troisième millénaire sont très sensiblement plus grandes et massives du fait notamment des normes draconiennes de sécurité imposant l’intégration d’organes spécifiques.

Extérieurement, le style originel de la Mini est facilement reconnaissable, se caractérisant par une silhouette bicorps (sans malle arrière) et un capot court du fait de la position transversale du groupe motopropulseur. Afin d’optimiser l’espace intérieur, les roues sont positionnées aux quatre coins de la voiture attribuant une grande stabilité visuelle à l’ensemble. La face avant est expressive avec sa grande calandre ornée de deux grands phares ronds. Ces derniers, équipant d’autres véhicules de taille standard, paraissent particulièrement grands sur cette toute petite auto, lui conférant une bouille singulière et attachante. Le pavillon est quant à lui composé d’une seule pièce, simple à fabriquer en grande série, et assemblé de façon uniforme à l’habitacle où une gouttière contourne l’ensemble du toit. Cette conception, initialement guidée par l’ingénierie, sépare visuellement le panneau de toit du reste de la voiture. La pièce de carrosserie se compose ainsi d’un seul grand élément qui semble être en lévitation au-dessus de la voiture, permettant d’innombrables personnalisations graphiques, dont l’incontournable Union Jack.

À l’intérieur, seul un gros compteur de vitesse trône au centre de la planche de bord, donnant aux premières versions une réelle personnalité visuelle, à une époque où les planches de bord étaient particulièrement spartiates et dépouillées. Depuis, le dessin de la planche de bord a toujours été organisé autour de cet élément graphique central et circulaire, jadis simple tachymètre analogique, aujourd’hui écran multimédia aux nombreuses fonctions. La Mini, commercialisée durant quarante années sous plusieurs marques et dénominations commerciales (Austin, BMC, Morris, etc.), fut produite à plus de cinq millions d’exemplaires, la gratifiant du titre de voiture britannique la plus vendue au monde.
Pionnière du néo-rétro
C’est en 2001 que BMW lance enfin la nouvelle génération de Mini avec pour ambition ultérieure de développer une marque à part entière. Si la Mini du XXIe siècle n’a techniquement plus rien à voir avec son illustre aïeule, elle en réinterprète subtilement les codes pour en faire une voiture à la conception moderne, proche des modèles de la concurrence en termes d’architecture, mais arborant un style néo-rétro finement orchestré, sans jamais tomber dans la caricature boursoufflée. Car si le gabarit a changé, les proportions sont restées semblables : carrosserie bicorps, quatre roues aux quatre coins, large calandre entourée de deux grands phares avant expressifs complétées d’astuces en trompe-l’oeil, à l’image des montants de l’habitacle laqués en noir brillant qui se fondent dans les vitrages teintés, donnant au toit, particulièrement dans les versions bi-tons ou personnalisées, un aspect flottant. Au fil des ans et des multiples évolutions techniques et stylistiques, de nouveaux modèles sont apparus (Clubman, Countryman, Paceman, etc.), constituant une gamme de véhicules urbains et extra-urbains uniques sur le marché.

Virage électrique
Uniquement disponible en motorisation électrique, ce qui explique son appellation, la Mini Cooper SE 2024 dégage à la fois compacité, agilité et dynamisme. Les codes « ancestraux » Mini sont respectés, la voiture est bien campée sur ses roues, ses porte-à-faux avant et arrière sont ultra-courts, sa face avant dévoile de grands phares et une grande calandre pleine (à l’exception de sa partie inférieure). Les flancs sont toujours traités avec simplicité et sobriété et des feux arrière originaux intègrent avec finesse un graphisme dessinant l’Union Jack. Mais c’est incontestablement l’habitacle de la Mini Cooper SE qui innove le plus. Au coeur du tableau de bord, un écran central à technologie OLED la dote d’une apparence unique, servant tout autant de combiné d’instruments que d’assistant personnel menant à de multiples fonctionnalités multimédias.

L’utilisation inédite d’un nouveau textile, tricoté selon une technique 2D unique, recouvre planche de bord et panneaux de porte, constituant un support optimal pour des projections lumineuses propres aux différents Modes d’Expérience MINI. Fidèle à ses qualités originelles, l’ensemble de l’habitacle est hautement optimisé et dégage une immédiate sensation d’espace au regard de l’encombrement général de la voiture. Le lancement de la nouvelle Mini Cooper SE s’accompagne de celui de la nouvelle Countryman SE. Celle-ci livre une autre interprétation des codes de la marque avec un style plus marqué, plus rugueux, tout en étant adapté, du fait de son architecture électrique, aux nouveaux usages polyvalents.

Retrouvez cet article dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible dès maintenant.

Jusqu'au 31 décembre, la Fondation d'entreprise Martell à Cognac accueille "Almanach, Regards de designers sur les ressources du territoire des Charentes", une exposition de recherches, alliant design et territoire.
Plateforme de recherche et d’expérimentation en art et en design, la Fondation d'entreprise Martell œuvre depuis 5 ans pour devenir un espace de sensibilisation et d’apprentissage tourné vers le Vivant. "Almanach" est le résultat d'une initiative à caractère expérimental, mêlant regards de designers, archives et rencontres, pour questionner comment une fondation comme celle-ci peut, dans un contexte rural et industriel, se constituer comme agent de dynamisation de son territoire et activer de nouveaux potentiels de transformation pour le collectif. Pour ce faire, une équipe de designers pilotée par Olivier Peyricot avec Lola Carrel, Valentin Patis et Mathilde Pellé, a été missionnée pour faire un travail d’enquête auprès de divers interlocuteurs locaux selon une méthodologie d’investigation spécifique, établie en amont.

Découvrir les richesses régionales
L’exposition, divisée en trois espaces, offre ainsi aux visiteurs un aperçu des richesses de la région, à travers une sélection de prélèvements exprimés sous différentes formes telles que des cartes, des objets, des photos, des vidéos, des matières et matériaux, des croquis, des œuvres d’art.... Aussi, le visiteur est invité au cours de l'exposition à découvrir de façon didactique la démarche appliquée tout au long des recherches. Ainsi, le premier espace présente une multitude de points de vue pour définir ce qu’est une ressource dans un territoire afin d'en débattre, en partant d'un point de départ d'exploration spécifique : le fleuve. Le deuxième espace présente le résultat de la collecte effectuée ces derniers mois, aussi diverse soit-elle. Le troisième espace est un lieu ayant vocation à devenir permanent après l'exposition, dont l'objectif est d'être une archive vivante et d’accueillir les designers et artistes à travers des projets, des résidences et des activations, toujours autour de la thématique du territoire.

Toutes les informations sur : https://www.fondationdentreprisemartell.com

Lancée en 2021 alors que les deux roues électriques sont en plein boom, GAYA s’inscrit parfaitement dans la dynamique de la “vélomania”. La marque française présente dans plusieurs villes de l’hexagone, propose des produits design, familiaux et sécurisés pour arpenter la ville en toute facilité !
Presque deux ans déjà et pas de perte de vitesse pour GAYA. Arrivée récemment sur le marché de la mobilité douce, la marque de vélos électriques se distingue par sa praticité quotidienne, son design rétro et ses couleurs douces ou acidulées. Conçus pour répondre à la demande croissante, mais aussi aux besoins de chacun, ces deux-roues ont tout pour séduire. Afin de prévenir tout accident, ils sont visibles de tous, équipés de clignotants, de phare arrière et de feu avant. Mais qui dit vélos séduisants dit également protections. C'est pourquoi la marque a équipé ses produits de traceurs GPS ainsi que d'un système de verrouillage à distance.

Des vélos pensés pour durer
Pour s'adapter aux différents utilisateurs, les vélos GAYA se divisent en deux familles : les modèles compacts et les cargos. Ces derniers, pensés pour supporter jusqu'à 160 kilos, possèdent un porte-bagage offrant la possibilité de transporter deux enfants. Et pour naviguer dans la jungle urbaine, l'autonomie des batteries peut atteindre jusqu'à 100 kilomètres. De quoi faire quelques tours pédale sans avoir peur de devoir pousser le vélo !

Un duo complémentaire
Fondée en 2021 par Amélie Guicherney et Jacques Bonneville, l’entreprise n’a mis qu’un an à sortir son premier vélo. Une réussite due en partie aux profils complémentaires de ses fondateurs spécialisés respectivement dans le marketing digital et l'ingénierie liée mobilités. Un duo qui a permis à GAYA de prendre sa place dans un marché concurrentiel. Assemblés en France depuis la fin de l'année, les vélos proposent une alternative familiale et évolutive pour incarner une nouvelle manière de vivre la ville.

Et pour les fêtes de fin d'année, GAYA propose deux nouveaux coloris -framboise pour le compact et vert émeraude pour le cargo-, en plus d'une édition limitée chromée. Alors, pour les découvrir, rendez-vous dans l’atelier boutique de Paris situé sur le canal Saint-Martin, ou auprès des ambassadeurs à Nantes, Bordeaux et Lyon.


La spécialité du designer Sébastien Servaire ? Le monde des marques et le packaging de luxe. Un univers passionnant, dès lors qu’on le regarde sous l’angle du design. Entre business et culture, au sens le plus noble du terme, consommation et conservation, contenus et contenants assemblés, questionnés, réinventés, forgent des icônes qui appartiennent autant à notre mémoire collective qu’à demain.
Sébastien Servaire est designer industriel. Un designer industriel qui met son savoir-faire au service d’une industrie particulière. Une industrie de l’excellence. Une industrie du détail. Du sens aussi. Une industrie des icônes. Du rêve. Une industrie où s’entremêlent business et culture, tradition et modernité, simplicité et complexité, ultra hightech et artisanat parfois vernaculaire, mémoires individuelles et collectives, terroir et monde globalisé. Une industrie des paradoxes, parfois. Celle du luxe, de la beauté et des spiritueux. Et de son incarnation dans des produits exprimant un art de vivre particulier. Le packaging, dont on comprend, en faisant parler Sébastien Servaire de son métier, toute la complexité, la pluridisciplinarité, les aspérités, le nombre de registres avec lesquels il faut composer. « Le sujet, rappelle-t-il, c’est la marque et le produit. »

Depuis près de vingt ans – il fonde l’agence R’Pure en 2001, qui deviendra Servaire & Co en 2015 –, le designer s’immerge (avec passion, et c’est peu dire) dans des univers de marques, dont certaines font aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine collectif (Guerlain, Veuve Clicquot, Vuitton ou encore Moët & Chandon), les remue, les questionne. Y enquête aussi, à la manière d’un archéologue, étudiant leurs archives, en devenant parfois aussi la mémoire, pour raconter des histoires… avec des objets. La juste histoire. Presque comme un passeur. Un passeur créatif. Son métier, dit-il, consiste à « faire en sorte que les marques soient iconiques et mémorisables. Être capable de faire perdurer des icônes dans un monde où l’on surproduit ». Allier passé, présent et futur dans un monde en mutation permanente et face auquel se présentent des enjeux sans précédent. Sacré challenge. Et une question de design... Au sens le plus design de la discipline, si l’on peut dire : dessiner à dessein pour faire tenir ensemble et harmonieusement des paramètres complexes, et parfois hétérogènes. Faire perdurer le rêve et toute la beauté et la délicatesse qu’il tient en lui. En tout cas lui, c’est ainsi qu’il voit et fait les choses.

Pérenniser, enrichir
« Au début des années 2000, analyse le designer, tout était très tourné vers la communication visuelle et la publicité, l’objet était mis au second plan. La campagne était presque plus valorisée que l’objet lui-même. Je me suis toujours opposé à ça. J’ai toujours cru à la valeur narrative d’un objet, au pouvoir de sa charge émotionnelle. Lorsque l’histoire est claire et que l’objet est bien exécuté, il reste. » Consumérisme et obsolescence plus que programmée versus durabilité au sens le plus large du terme : la question se pose avec d’autant plus d’acuité dans cette industrie. Une industrie qui cherche et qui innove. Qui est à l’aube d’un changement de paradigme, de multiples manières. Très concrète d’abord : elle s’interroge sur les ressources, les matières premières mises en oeuvre, ses procédés de fabrication, allège les produits, intègre les notions de recyclage, de réutilisation. Du contenant comme du contenu. D’autant que, comme le souligne Sébastien Servaire, « la notion de terroir est centrale aujourd’hui, dans le domaine des vins et spiritueux mais aussi dans celui de la beauté ».

Et puis il y a évidemment la notion d’expérience. L’exclusivité passe par là. Par l’expérience des sens, par exemple. L’olfaction est un sujet central dans le monde du luxe actuel qui appelle de multiples réponses en termes de design. D’abord dans le dispositif qui le permet. L’agence a ainsi mis au point pour Vuitton un testeur permettant aux visiteurs de sentir exactement les notes composant un parfum sans être gênés par d’autres odeurs, ni que celles-ci se diffusent dans l’environnement immédiat. Sur le même thème mais dans un autre registre, le sablier conçu pour la marque Diptyque connecte deux flacons de parfum d’intérieur avec un système de diffusion. Ici, il s’agit de jouer tout en poésie sur l’écoulement d’un jus pour raconter une histoire du temps qui passe, et de la mémoire. L’expérience émotionnelle. La connexion avec un objet et ce qu’il contient. Sébastien Servaire va jusqu’à faire l’hypothèse suivante : quitter la possession pour aller vers l’expérience. Moins de matière, plus de sens. C’est peut-être bien cela, le designer, la marque et le produit… de demain.

Retrouvez cet article dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible dès maintenant.
.jpg)
Esprit de fin d’année
Sélection des produits « incontournables » de l’année écoulée, florilège de cadeaux plus ou moins à propos qui alourdissent nos sacs autant qu’ils allègent notre épargne, madeleines de Proust dupes et jaunies d’une lettre au Père Noël retournée avec la mention « NPAI », les marronniers de décembre squattent immanquablement les sommaires de la presse spécialisée.
Et si vous retrouverez, nul n’est parfait, une sélection de produits hautement hétérogène dans nos pages « Design 360 », « Intramuros » tâche ici d’écouter le son discret du temps faible avec un dossier « Spirit » s’intéressant au mobilier liturgique, à ses contraintes et vocations, à travers les créations de Ionna Vautrin et Guillaume Bardet pour le phœnix de Notre-Dame, celles de Constance Guisset à Saint-Eustache ou encore de Ronan Bouroullec à Saint-Michel de Brasparts. Mais aussi à des réalisations architecturales monothéistes ou laïques, dont la quête de sacralité dépasse le seul cadre du lieu de culte.

Mais rassurez-vous, si vous ne croyez pas plus en un ami omniscient, invisible et créateur de toute chose qu’en un grand architecte dessinant le beau universel et le juste usage absolu, le titre « Spirit » de notre couverture n’occupe que 32 pages.
Ce sera d’ailleurs à présent toujours le cas. Car une thématique, aussi riche soit-elle, ne saurait être déclinée sur tout un numéro, au risque de devoir sacrifier à notre exigence de l’amour des choses montrées le devoir de combler pour ne pas manquer.
En un temps où l’humanité fait le grand écart entre le trop et le trop peu de spiritualité, où certains luttent pour entacher tout bonheur de spontanéité, je ne peux que vous souhaiter les plus légères des fêtes de fin d’année.

Sommaire :
Design 360
Design Story
Mini Electric Feel
Le design polyglotte de Nicolas Verschaeve
Studio Cluzel/Pluchon : Esthétique de l’économie et de l’usage
Léa Mestres : La folie des grandeurs
L’écriture éclatante de Bina Baitel
Palm : L’invitation au voyage de Jean-Michel Wilmotte pour Parla
Servaire & Co : Le designer, la marque et le produit
Craig Green : L’agitateur du vestiaire classique.

Spirit
Toguna World : Forger de nouveaux imaginaires
Ronan Bouroullec à la chapelle Saint-Michel de Brasparts
Ionna Vautrin Une chaise en résonance avec Notre-Dame
Guillaume Bardet : Un mobilier liturgique immuable et intemporel
Constance Guisset Une question d’accueil
Galerie Philia Sacré et sacralité
Œcuménique L’architecture religieuse fait peau neuve
Le Portugal : Terre fertile du design

In Situ
Carita : Sobriété du luxe
Laurent Pisoni : Le sens de la sobriété
Jessica Mille : Sensibilité des lieux
Régis Botta : Petits (grands) espaces
In The Air

.jpg)

La marque italienne fondée en 1970 est désormais leader mondial des hottes d’aspiration. Un succès qui s’explique entre autres par la place qu’Elica accorde à l’innovation et au design.
Présente sur le marché depuis plus de cinquante ans, Elica est devenue un incontournable des systèmes d’extraction dans la cuisine. Ses usines implantées dans sept pays lui confèrent aujourd’hui une solide assise sur le marché mondial. Réputée pour la qualité de ses équipements, Elica se divise en catégories. D’un côté la société propose ses produits sous son propre nom ou sous celui de ses partenaires, et de l’autre, elle conçoit, fabrique et commercialise des moteurs pour ses conceptions. Un savoir-faire gage de qualité mais également d’innovation. Ainsi, ce sont des hottes multifonctionnelles, dynamiques, tactiles… mais avant tout design qu’Elica propose à ses clients.
Un design inspiré du quotidien
À son arrivée dans l'entreprise en 2005, Fabrizio Crisà, designer chez Elica, s'est demandé : « pourquoi toutes les hottes ont une forme de cheminée ? Je voulais quelque chose de différent, donc je suis reparti de zéro. Les personnes achetaient des frigidaires ou des fours pour leurs designs, mais pas les systèmes d'aspiration. C'est ce que je voulais changer. » Au cours des 18 ans passées dans l'entreprise, le designer n'a jamais rien imposé si ce n'est l'intemporalité et la diversité. Ainsi se côtoient style scandinave et inspiration futuristes dans un showroom de 600m² situé dans la région mère d'Elica, celle des Marches en Italie. Un territoire propice à l'imagination de Fabrizio Crisà. « C'est très difficile de savoir d'où elle vient, mais je pense qu'elle est liée à mon quotidien. Quand je passe du temps avec ma famille ou que je vais au restaurant, mon cerveau se met en route. Les visites d'usines ou de showroom me donnent aussi un aperçu des tendances et de ce qui plaît ou non dans chaque pays. Finalement, ce qui me conduit au produit, ce ne sont pas les études que je mène, mais ce que je vis ! »

C'est par ce cheminement qu'il a eu l'idée en 2016 de créer une nouvelle gamme de plaques aspirantes, situées directement sur la table de cuisson. « Lorsque j'ai créé le système NikolaTesla, je me suis retrouvé face à un problème d'ordre esthétique. Je n'arrivais pas à cacher le système d'aspiration dans la plaque de cuisson donc je l'ai placé au centre de la table pour, non plus le dissimuler, mais le mettre en valeur. » Un raisonnement et un système novateur récompensés par le Compasso d’oro. Aujourd'hui, le système NikolaTesla en est à sa troisième génération et propose désormais un design plus épuré dû au camouflage du système de ventilation. « Notre modèle a évolué car les personnes souhaitent désormais des lignes plus simples. Pourtant, sur notre dernier modèle Unplugged, j'ai souhaité remettre des boutons de commandes en complément de l'écran tactile. J'ai remarqué que les personnes aiment toucher des modules pour commander. C'est évidemment le cas dans la musique où nous réglons les volumes à notre convenance et où les DJ manipulent presque le son. » Une allusion qui a donné son nom au modèle : Unplugged. « Mais la cuisine est aussi un univers très sensoriel, donc permettre de toucher les choses est presque redevenu un besoin » conclut-il.

L'innovation, centre névralgique d'Elica
Afin de conjuguer l'innovation au design, l’entreprise s'appuie sur son propre laboratoire technologique. « Conçu pour favoriser l'essai et la recherche de solutions », il accueille régulièrement des étudiants par le biais de partenariats universitaires ou des marques venant tester leurs produits. Réparti en plusieurs pôles, il vise notamment à la vérification des normes de sécurité, au niveau sonore des équipements, au contrôle des volumes d'aspiration ou encore à la résistance des colis. Des contrôles favorisant l'innovation, nécessaire aux yeux du directeur d'Elica, Giulio Cocci. « Lorsque je suis arrivé en 2018, j'utilisais quotidiennement de l'électroménager sur lequel on ne voyait pas l'innovation. Mais quand je suis arrivé dans le showroom d'Elica, j'ai vu des dispositifs avec des design et des styles qui changeaient radicalement les produits. Le laboratoire est donc une étape importante car, même si le concept d'une hotte reste plus ou moins le même, les performances, le design ou l'utilisation changent. C'est qui permet de donner de nouvelles opportunités aux consommateurs. Notre capacité à innover au niveau des performances vient donc entre autres de la présence de notre laboratoire. » Si l'innovation technologique reste l'une des spécificités d’Elica, l'approche plus humaine est aussi complémentaire à la notion d'innovation selon Fabrizio Crisà. « Ces 5 dernières années, l'approche que les personnes ont de la cuisine a beaucoup changé. Il faut se demander comment elles occupent cet espace, le temps qu'elles y restent, l'importance que cela a dans leurs vies... Les regards sont aussi davantage tournés vers la qualité de l'air ou encore l'utilisation réelle (et plus seulement décorative) des produits. Donc pour nos futures inventions, l'innovation ne sera pas forcément technologique, mais plus fonctionnelle et plus simple. »

Un positionnement conscient des enjeux
Aborder la question de l'innovation et celle de la recherche sans parler de l'environnement n'est plus vraiment concevable pour une entreprise telle qu'Elica. Une vision exprimée par Giulio Cocci pour qui « la durabilité d'une entreprise ne s'exprime pas simplement économiquement. C'est un système global qui commence par le management de l'entreprise et se termine par l'utilisation du produit et son futur. » Mais pour le directeur de la marque, cela implique également des choix induits par des facteurs extérieurs. « Toutes nos plaques fonctionnent à l'induction car l'électricité va prendre très rapidement la place du gaz à l'échelle mondiale. En nous situant dans ce segment, nous contribuons d'une certaine manière à l'avenir. » Une vision entrepreneuriale et sociétale à laquelle le designer apporte une vision plus matérielle. « Le plus écologique, c'est le produit que vous n'aurez pas envie de changer. Si vous créez un objet qui suit la mode, ce ne sera pas bon car les consommateurs ne le garderont pas à vie. Je pense qu'un produit qui utilise du plastique recyclé, de la peinture à faible impact environnemental, c'est bien, mais un produit avec un bon design et de bonne qualité sera meilleur. C'est simple, un t-shirt que vous gardez 50 ans sera plus favorable que 100 tee-shirts avec des fibres écologiques, et si vous voulez changer votre voiture pour une autre qui vous plaît plus, c'est que le design de la première est raté. » C'est dans cette optique que le designer qui a appris dans sa scolarité à « rester loin des codes de la mode », a proposé dès 2009 un modèle de hotte tactile toujours dans l'air du temps. « Cette création a 14 ans et pourtant on dirait la dernière sortie avec ses modules d'aspiration qui sortent de la paroi. C'est donc un bon design qui s'explique par des lignes n'appartenant pas à une époque et une absence de couleurs. » Une conception du design visuellement sobre mais très technologique qui permet à ce modèle comme aux autres, de s'inscrire dans tous les intérieurs et dans toutes les époques.

Une perspective d'innovation malgré le contexte
« Aujourd'hui, l'entreprise réalise 25 % de son chiffre d'affaires grâce aux moteurs et autres composants stratégiques que nous produisons en interne puis vendons à des marques comme Electrolux » détaille Giulio Cocci. « Le reste ce sont des hottes d'aspiration ou des tables de cuisson comme les NikolaTesla. » Une part majoritaire au sein de laquelle 40% est vendu en B2B et 60% en B2C. Une part cependant en souffrance du fait de l'inflation. « Les clients n'ont pas vraiment la tête à dépenser en ne sachant pas de quoi demain sera fait. Or, notre challenge est bien de conserver nos marges pour investir dans l'innovation. » Un champ qui, par-delà les collines de l'Est italien, fait la réputation de cette marque qui brasse de l'air dans bien des cuisines !


S'inspirant de l'esprit rebelle du groupe punk rock dont elle porte le nom, l’applique murale Black Flag designée par Konstantin Grcic pour Flos, revendique allier fonctionnalité et esthétique polymorphe.
Ce qui distingue immédiatement Black Flag, c'est sa capacité à se transformer. Fermée, elle ressemble à une œuvre d'art minimaliste accrochée au mur, évoquant le suprématisme avec sa composition de lignes pures. Mais une fois déployée, elle se métamorphose en un luminaire central capable d'éclairer un espace jusqu'à 3,60 mètres de distance.

.png)
Design et Innovation Technique
Composée d'un support vertical et de trois barres horizontales, elle offre un éclairage puissant et homogène, idéal pour les grands espaces de travail ou les séjours vastes. Sa présence sculpturale, une fois repliée, en fait une pièce de décoration à part entière, même éteinte. La version PRO intègre des commandes Soft Touch pour ajuster l'intensité et la température de chaque source lumineuse. Compatible avec un système d'éclairage circadien, elle peut être connectée au réseau domotique d'un bâtiment, permettant un contrôle via les protocoles DALI et Bluetooth Casambi.
.png)
Durabilité et Éco-conception
Dans un souci de durabilité, Black Flag a été conçue principalement en aluminium, un matériau totalement recyclable. L'assemblage sans colle ni soudure simplifie le montage et le démontage, facilitant la réparation, le remplacement ou le recyclage.
.png)
Retrouvez toutes les informations sur le site de Flos.

Depuis plus de 10 ans, Mickael Bénichou à l'origine de Liberté Chaillot, redessine des boulangeries en apportant force et caractère au lieu. Pour sa neuvième création parisienne, il a collaboré avec l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps. Un projet à l'ambiance très italienne réalisé main dans la main.
Armée d’une vision architecturale forte - mêlant le traitement brut de la coque architecturale des lieux à la préciosité et à la noblesse des matériaux qui composent les agencements - Liberté écrit chaque magasin comme un chapitre de son histoire. Si chaque projet est différent, le quatre mains avec un architecte/designer différent est la règle d'or de Mickael Bénichou, fondateur de la marque. Après un premier concept confié pour son adresse de la rue des vinaigriers aux architectes Mur Mur, Liberté Chaillot a collaboré avec Le duo Jaune, Emmanuelle Simon ou encore Dorothée Meilichzon. Pour sa neuvième boulangerie à Paris, Liberté s’installe rue Chaillot, dans le 16è arrondissement, niché entre l’Alma et l’Etoile. Elle choisit, pour l’accompagner, l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps.

Passé sur les bancs de l’école Camondo, Jules Mesny-Deschamps fonde son agence sans attendre la fin de son cursus, et opère initialement dans la rénovation résidentielle. Un passage de 5 ans à la co-direction du magasin parisien Merci lui ouvrent l’univers du retail, et lui confèrent une vision certaine de l’expérience d’un lieu marchand. Rompu depuis lors à imaginer des lieux à l’image forte, Jules Mesny-Deschamps livre ici la plus “Italienne” des versions de Liberté. “Mickaël est venu me voir avec une idée très claire : exprimer tout le caractère patricien de ce quartier en rendant hommage aux boulangeries italiennes. Nous sommes naturellement allé chercher l’inspiration dans les bars milanais, les cafés Turinois, et tout l’imaginaire que déploie l’Italie des années 50/60.” explique-t-il.

Une évocation transalpine
Pour cette création, le Studio Mesny-Deschamps développe ainsi un vocabulaire de matières propres à l’élégance italienne. Le bois rouge au vernis brillant, poncé à l’eau et passé en 8 couches, comme la coque des Riva, nés sur le lac de Côme est souligné par le chrome qui en rappel l’accastillage. L’idée n’étant pas pour autant de donner dans le pastiche, c’est là que l’aspect cru de la coque tranche avec la citation, et rejoint l’histoire de la première Boulangerie Liberté. L’inox brut du comptoir contraste avec ce raffinement presque désuet et ramène l’esprit du lieu à notre époque. Le sol a été chiné dans le centre de la France. En céramique grise flammée, sa composition rappelle les pavés de l’avenue Marceau, voisine de la boulangerie. Sur les murs, a été appliqué un enduit, dont la texture rappelle la pâte pétrie dans le tour. Granuleuse, elle prend la couleur du mastic, et son application irrégulière marque les murs de cette matière “non raffinée” qui constitue une partie des codes des lieux Liberté. “Nous n’avons rien voulu cacher du laboratoire que nous avons installé juste derrière l’espace de vente, visible à travers les arches en bois vernis brillant . Nous n’avons masqué ni le tour, ni la façonneuse, et encore moins le fournil. C’est le cœur de la boulangerie, et l’essence même du lieu. Cette technique ajoute du sens, et contraste, Comme à l’habitude de la marque, avec l’apparente préciosité de l’écrin.”

Liberté célèbre donc ses dix ans en réaffirmant une fois encore sa vision architecturale forte, et enrichie de collaborations avec des créateurs qui embrassent cette vision, et écrivent chaque nouveau chapitre dans le respect du ton général : dans le respect de l’héritage de la boulangerie, sans oublier d’y adjoindre une certaine irrévérence comme gage de modernité.

Retrouvez notre article sur Liberté Turbigo par Jessica Mille dans Intramuros 218

Depuis 2020, le collectif Hall.Haus dépoussière les codes de la scène du design. Abdoulaye Niang, « le Nig », Sammy Bernoussi, « 340 », Teddy Sanches, « Tedicaps », et Zakari Boukhari, « Zakito », se sont rencontrés il y a dix ans et partagent des références qui font leur force. Du hip-hop au design, il n’y aurait presque qu’un pas avec les Hall.Haus… Explications.
Pourquoi avoir fondé ce collectif ?
Nous avons un fil rouge en commun : nos influences culturelles, que sont la dance, la musique et le design, nos cursus, et nous sommes tous originaires de la banlieue parisienne. Trois d’entre nous ont étudié à l’Ensci-Les Ateliers (Abdoulaye, Teddy et Sammy), quand Zakari se spécialisait dans les énergies renouvelables à l’Ensam. Nous sommes tous attirés par les mêmes intérêts : l’accessibilité et les allers-retours entre design et environnement, tout en étant influencés par le hip-hop.

Pourquoi ce nom de Hall.Haus ?
« Hall » désigne le hall d’immeuble, celui de la collectivité. « Haus » est un clin d’oeil au Bauhaus. La base de chacun de nos projets doit être comprise par tous. Nous avons tous des origines culturelles différentes, du Cap-Vert au Maroc, en passant par le Sénégal et l’Algérie, tout en étant imprégnés de culture française. Nos inspirations s’entrecroisent.

Quel est votre processus de création ?
Tout part d’une idée, d’un mot. Ces idées sont généralement des croisements entre nos origines africaines et le design. Et comme nous sommes quatre, les idées fusent autant que nos énergies ! La chaise Olympic Palabre est une assise typique de l’Afrique de l’Ouest, revisitée en mobilier urbain, en métal et en béton. Les matériaux sont choisis en fonction du processus de réalisation. Pour Adidas, nous avons travaillé sur une scénographie pour leur campagne « End Plastic Waste ». Nous avons proposé des objets tout en respectant l’image de la marque. Nous travaillons autant sur l’objet et la transmission, avec des ateliers, que sur l’expérience, avec des scénographies.
Quel est le lien entre le Bauhaus, le hip-hop et le design ?
Nous sommes très inspirés par l’univers du hip-hop, et c’est par cette porte que nous avons fait nos premiers pas dans le monde du design. Kanye West et Pharrell Williams ont mis un pied dedans par le biais de la mode et de l’objet. Et comme nous aimons le Bauhaus et le travail de Tadao Ando, nous nous imprégnons de toutes ces inspirations. Notre vocabulaire nous permet de travailler autant pour Theoreme Editions que pour Ikea ou Jacquemus, peut-être parce que nous parlons aussi à des personnes qui ne savent pas ce qu’est le design.

Quelle est la part de transmission dans votre pratique ?
La transmission passe par l’échange. Nous avons accompagné un atelier dans un lycée d’Asnières durant une semaine après que les élèves se sont déplacés à l’une de nos expos. On ne leur a pas expliqué ce qu’est le design, on leur a donné des clés à partir d’un mot. Les élèves sont devenus directeurs artistiques de leur création. Et ils nous ont expliqué le fonctionnement de leurs machines, que l’on découvrait.

Des projets ?
Toujours ! Nous travaillons autant ensemble que séparément. On n’a d’ailleurs pas peur de mettre l’un de nous en avant, et on s’épaule selon les projets. Pour la Paris Design Week de septembre, nous avons élaboré un projet avec Maison LBS, tandis qu'en octobre, nous avions eu carte blanche pour réinterpréter un mobilier des archives du Mobilier national pour l’exposition « Les Aliénés ».


Fondée en 2008, la marque Tikamoon crée des meubles en bois massif pensés pour durer. En septembre, une première boutique a ouvert à Paris, puis à Lille en novembre. Ambitieuse et soucieuse, l'entreprise aspire à proposer du mobilier durable dans le temps, en mettant l'accent sur la circularité.
Depuis ses débuts sur eBay en 2009, Tikamoon a bien évolué. Fondée en 2008 puis repris par Arnaud Vanpoperinghe en 2013, la marque œuvre pour continuer de se forger une identité forte basée sur la volonté de créer des meubles qui durent 100 ans. En démocratisant le mobilier en bois massif, l'entreprise souhaite surtout éduquer sa clientèle pour les inciter à acheter moins souvent. Leur ambition : faire durer le mobilier dans le temps, en s'axant notamment sur la transmission mais également sur la restauration de ses produits au sein de sa boutique circulaire.
Une boutique circulaire pour une seconde vie
À quelques kilomètres du siège de la marque, en banlieue lilloise, la boutique circulaire est chargée de récupèrer, restaurer et revendre des pièces abîmées pour leur offrir un nouveau souffle. Sous la gestion de Julien Dôle, responsable du pôle revalorisation, une équipe de trois ébénistes composée d'un formateur et de deux apprentis, travaille à la restauration de ce mobilier. À raison de deux semi-remorques livrées chaque semaine, les meubles sont d'abord triés en fonction de leurs besoins de réparation, puis répartis en trois catégories. À l'aide d'une "banque d'organes", qui désigne les restes de bois non utilisés récupérés sur d'autres meubles, les meubles sont ensuite restaurés, parfois même sublimés en de nouvelles pièces uniques. L'objectif final étant d'atteindre, à terme, le 0 % déchet bois.

Cette initiative écologique et circulaire permet ainsi de remettre de nombreux meubles sur le marché, mais à prix réduits. Au total, entre 1000 et 1500 meubles restaurés sont revendus tous les mois. En parallèle, la boutique collabore également avec des associations, telle qu'Emmaüs, pour laquelle Tikamoon offre une semi-remorque de meubles par mois.
Apprendre à mieux consommer son mobilier
Plus largement, Tikamoon souhaite faire évoluer les mentalités sur notre consommation de meubles. "Notre volonté n'est pas de faire acheter quatre buffets à un client mais qu'un seul buffet dure pour quatre clients" confie Arnaud Vanpoperinghe. À l'horizon 2030, la marque espère ouvrir plusieurs ateliers circulaires partout en France et même en Europe, afin de réduire au maximum ses déplacements et implanter des circuits de récupération locaux.

Deux boutiques à Paris et Lille
Après 15 ans passé sur internet, la marque a voulu aller à la rencontre de ses clients en ouvrant deux espaces physiques. "On a hésité pendant longtemps, mais pour asseoir notre marque, on avait besoin d'émerger différemment" continue Arnaud Vanpoperinghe. Les deux boutiques de Paris et Lille sont ainsi représentées par deux ambassadeurs, dont la mission principale est d'informer sur la marque et ses quelques 1200 références, faire passer son message et exprimer ses ambitions. Dans un futur proche, la marque vise une implantation en Europe, notamment en Allemagne et en Espagne.


Développé dans le but d'accompagner les architectes et prescripteurs dans l'élaboration de leurs futurs projets, le passeport environnemental Tarkett a une visée avant tout écologique. Explications.
Premier consommateur d'énergie, le secteur du bâtiment est en pleine transition. La recherche de matériaux durables dans le temps et surtout moins polluants sont de mise, afin de concevoir des projets plus respectueux de l'environnement. Dans cette dynamique, la marque française Tarkett, spécialisée dans les revêtements de sols, a mis en place un "passeport environnemental" relatif à chacun de ses produits. Une avancée qui a demandé un an de travail pour automatiser toutes les données des produits et ainsi obtenir des informations sur leur recyclabilité, leurs émissions de COV (composés organiques volatils) et de formaldéhyde, l'empreinte carbone totale des principaux produits, ainsi que leur contribution potentielle aux différentes certifications environnementales des bâtiments.
Un outil pour voir plus loin dans les projets
Ces données ainsi transmises aux clients, et consultables en quelques clics directement sur le site internet de la marque, permettent une meilleure visibilité des projets sur le long terme. "Il y a eu un réel travail sur le fond et sur la forme. Le résultat est tel que l'outil est suffisamment souple pour s'adapter pays par pays, selon les réglementations en vigueur ou les labels nécessaires" expliquait notamment Myriam Tryjefaczka, directrice développement durable et affaires publiques Tarkett. Plus largement, l'objectif de ce passeport environnemental est d'aider à la prise de décision et choix stratégiques plus durables et notamment obtenir des certifications spécifiques relatives aux bâtiments plus verts. Une initiative dans la lancée de la sélection circulaire Tarkett, lancée en 2021, dont les produits sont recyclables après utilisation, sans phtalates, et plus durables pour les individus et la planète.

Pour le projet de construction du village olympique situé à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis), l'architecte Anne Mie Depuydt s’est associé à la briqueterie Rairies Montrieux. Une collaboration d'envergure pour l'entreprise qui a innové pour répondre aux contraintes de ce projet ambitieux.
À l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, les chantiers sont nombreux en Île-de-France. Parmi les plus importants, la construction du village olympique, situé au Nord de la capitale, abritera 15 000 athlètes répartis sur un complexe de près de 52 hectares. Le plan masse dessiné par l'architecte Dominique Perrault dès 2015 comprend plusieurs secteurs parmi lesquels la zone D architecturée par Anne Mie Depuydt de l'agence parisienne UAPS. Diplômée de l'école Médicis, l'architecte flamande avait remporté le projet en 2019. Composée de 12 bâtiments de 21 mètres de côté, sa partie devrait recevoir 3 000 sportifs. Située en bord de Seine, cette parcelle n'est pas la plus grande, mais la plus vallonnée. Une particularité qui a permis à l'architecte de jouer sur les vues et les cadrages. « Vous savez, je ne suis pas française, alors moi les alignements ce n'est pas vraiment mon fort. J'ai préféré concevoir l'espace en quinconce pour offrir des perspectives et des vues différentes selon les espaces où vous vous trouvez. C'est également l'une des raisons pour lesquelles je travaille principalement avec des coupes, pour mieux comprendre l'espace, les dénivelées » précise-t-elle. Une singularité renforcée par la participation de Rairies Montrieux pour les façades de sept bâtiments.
Un partenariat de première importance pour Rairies Montrieux
Située en Maine-et-Loire, la briqueterie Rairies Montrieux est l'une des plus anciennes de France. Reconnue pour son savoir-faire, l'entreprise s'est imposée comme une évidence pour l'agence UAPS. « Je dois reconnaître que ça a été assez compliqué de convaincre les différents acteurs du projet de travailler avec Rairies Montrieux. Cependant, l'entreprise avait l'avantage de faire du sur-mesure et donc la capacité de s'adapter aux attentes que nous avions » reconnaît Anne Mie Depuydt. Dotée d'un laboratoire de recherche, l'entreprise a rapidement pu mettre au point des plaquettes singulières conçues spécialement pour ce projet. Triangulaires, convexes ou ondulées, elles ont été le résultat de nombreuses discussions et réflexions techniques, notamment concernant la finesse des produits, limités à 25 millimètres.

À la recherche technique, s'est aussi ajouté un cheminement colorimétrique. « Pour ce projet comme pour beaucoup d'autres, je suis parti d'un tableau abstrait, car mes façades devaient être porteuses d'une forme d'abstraction. Cette fois c'était le tableau Evidence de Philip Guston. J'ai aimé ses couleurs et pour déterminer celles que j'allais reprendre pour le projet, je me suis appuyé sur un ami peintre, Philippe Fangeaux, qui m'a aidé dans le choix des harmonies colorées. » Un processus que l'architecte, grande amatrice d'Art, réitère fréquemment. Ainsi, ce sont 500 000 plaquettes émaillées de rose, de bleu, de vert, de blanc ou encore d'orange qui ont étaient posées à la main sur 5 413m² de façades. « Ce projet nous a permis de diversifier nos produits mais également de faire valoir notre panel de compétences. Mais c'est avant tout une histoire humaine entre une agence d'architecture ambitieuse et une PME » souligne Olivier Laval, directeur commercial de la société.
Un projet architectural favorable à l'environnement
Pour ce projet, l'architecte a souhaité faire preuve « d'une ambition environnementale extrêmement élevée. » Une décision qui repose sur trois piliers : une minimisation du bilan carbone, un confort thermique et une place importante accordée à la biodiversité. « Concernant l'aspect purement architectural, nous avons édifié notre secteur sur un principe de poteaux-poutres et planchers bois. L'ensemble repose autour d'un noyau en béton. Nous aurions pu le réaliser en bois, mais pour répondre aux normes incendies, nous aurions dû le recouvrir de plâtre et l'empreinte devenait égale à celle du béton. » Une conception plus écologique qui a nécessité un véritable questionnement quant à la fixation des plaquettes sur des murs en bois. « Nous avons aussi pensé nos bâtiments selon des simulations climatiques de 2050, ce qui a permis d’induire la position exacte des constructions. À cela se sont ajoutés des systèmes d'aération par le sol permettant de bannir des systèmes polluants comme la climatisation. »

Au milieu de cet ensemble trône, un vaste jardin de 19 mètres de large sur plus d'une centaine de longueur. « Nous voulions accompagner ces constructions d'un projet paysager ambitieux. Nous avons donc réalisé un jardin agrémenté de 220 arbres plantés en pleine terre malgré sa surélévation de 9 mètres par rapport au bas du quartier. » Le résultat : un ensemble bioclimatique au centre duquel se trouve une oasis !
Un projet sur la durée
Réfléchi pour s'inscrire dans la durée, le projet a été conçu pour répondre aux besoins de futurs habitants ayant des profils différents. « Après les JO, les bâtiments accueilleront des étudiants, des familles propriétaires et des logements sociaux. Il était nécessaire de penser à l'héritage de ce quartier. » Dans cette optique, un double permis de construire a été déposé. « Le quartier ne changera pas, seulement les intérieurs. Nous avons à l'heure actuelle des cloisons provisoires qui seront abattues à la fin de l'été 2024 pour proposer des logements plus agréables. » Une perspective et un engagement sur le long terme pour ce chantier dont la livraison est prévue fin décembre.


La maison de couture RIVES à l’origine de pièces élégantes et minimalistes a sorti en septembre sa quatrième collection. L’occasion de revenir avec Sylvain Fischmann, sur sa vision du tailoring.
La maison fondée à Paris mais également présente à Bordeaux, manie avec habileté l'art d'un tailoring contemporain et haut de gamme depuis maintenant 8 ans. « C’est la rencontre avec Antoine Salmon-Peugnet qui m’a donné l’idée de créer RIVES » explique le cocréateur, Sylvain Fischmann. Souhaitant s'affranchir de l'image traditionnelle du costume et de ses codes, le styliste qui n'a « pas mis les pieds dans un magasin de mode, si ce n'est pour des sneakers, depuis la création de la marque », présente un vestiaire chic se voulant multi-occasionnel. Une vision qui a germé dans l'esprit du couturier ayant « grandi avec l’idée que pour être musicien, il fallait être Bowie et Jean-Paul Gaultier pour devenir créateur de mode. Ce postulat d’exigence m’a fait prendre des détours malgré ma passion absolue pour cette dernière. » Désormais riche de 4 collections auxquelles viennent s'ajouter quelques capsules, Sylvain Fischmann et Antoine Salmon-Peugnet ont aujourd'hui réussi à inscrire Rives, tailleur parisien, dans le paysage mode de la capitale.

Tout part de la silhouette
« Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti quand j’ai découvert la silhouette de Luke Skywalker, d’Albator, de Clint Eastwood. » L'essence même de Rives c'est justement cela : casser les codes pour mettre à l'honneur la silhouette par une simplification du vêtement lui-même. Selon Sylvain Fischmann « les personnes n'ont plus envie d'être engoncées et serrées. L'évolution vers plus d'aisance, en marche depuis une quinzaine d’années, s'est accélérée avec le confinement. Celles qui portaient déjà ce type de vêtements avant désirent continuer mais de manière différente. » Une vision qui justifie également pour le créateur l'intérêt de jouer sur la déstructuration de ses pièces. Un vecteur d'inattendu également moteur pour la marque qui accorde une attention toute particulière aux détails des coupes mais également des matières.
Un point particulièrement important dans la mesure où la marque se positionne en marge de la saisonnalité habituelle pour proposer des collections thématiques : Business and casual pour le vestiaire du quotidien, plus ou moins formel ; et Mariage, pour accompagner les futurs mariés dans la création de tenues uniques. « Le costume de mariage, trop longtemps, a été perçu comme l’enfant honteux de la mode. J’y vois au contraire une occasion de s’exprimer plus librement et d’explorer des pièces, des couleurs, des styles difficiles à porter au quotidien. Le smoking et ses dérivés en sont un bon exemple », nous raconte Sylvain Fischmann.

Faire fi du superflu
Sortie en septembre, la collection 04 joue avec assurance la carte du « preppy ». Des touches de rouge et de vert viennent rehausser les coupes les plus épurées, et un subtil camaïeu de beiges vient se proposer comme une alternative aux plus traditionnels pantalons gris. Le tout sur fond d'une bibliothèque dont la composition très cinématographique évoque avec style l'esprit huppé et raffiné des années 50. Pour autant, si la marque pioche dans le siècle passé, elle conserve très nettement son ADN en faisant fi du superflu. « Être minimaliste ne veut pas dire être chiant et brutaliste » souligne Sylvain Fischmann, précisant « enlever ce qui n'est pas fonctionnel ou nécessaire comme les boutonnières ou encore les passants de ceintures. » Une vision qui permet à la marque de ne pas sombrer dans une esthétique « BCBG » au profit d'une identité plus intemporelle et d'une liberté créative ou déstructuration et dépareillement sont maîtres mots.
« Le preppy a fait son apparition dans le vestiaire masculin il y a très longtemps, mais il n'en est jamais ressorti » analyse le styliste. « Cependant, notre garde-robe est également remplie d'éléments plus “sports”. Nous avions donc le souhait de grossir ce trait. » Un pari osé, mais réussi avec, entre autres, la création d'un modèle type bomber aux manches tailleurs offrant une touche sportwear dans un univers raffiné. Une collection à l'ADN résolument RIVES dont le pas en arrière offre un bel hommage à l'univers sartorial.

RIVES
23 rue Pasquier Paris 8ème