Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli
Jusqu’au 22 janvier 2023, le MAD remet à l’honneur « l’œuvre audacieuse d’Elsa Schiaparelli, dont l’inspiration s’est nourrie d’une relation privilégiée avec les artistes du milieu de l’avant-garde parisienne des années 1920 et 1930 ». Près de 20 ans après la rétrospective qui lui a été consacrée en 2004, le musée a souhaité revisiter son œuvre afin de faire redécouvrir au public sa fantaisie novatrice, son goût du spectacle et sa modernité artistique.
Elle était la meilleure ennemie de Coco Chanel et la meilleure amie des artistes les plus en vue de sa génération, bien qu’elle opérât dans une discipline encore étrangère, à l’époque, pour le monde de l’art : la mode . On ne se demande pas pourquoi et l’exposition « Shocking ! les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli » du Musée des Arts Décoratifs de Paris le rappelle à l’envi. La vision de la couturière d’origine italienne, parisienne d’adoption, d’une mode plus conceptuelle et artistique que pratique et fonctionnelle, classe Elsa Schiaparelli décidément bien à part de ses congénères qui habillaient les femmes. Avec ses toilettes ludiques et décalées, elle les sublimait, leur permettait de dire d’elles-mêmes ce qu’aucun autre couturier ne permettait : « je suis libre ».
Une exposition entre hommage et héritage
Le parcours réunit 520 œuvres dont 272 costumes et accessoires de mode, « mis en regard de 248 peintures, sculptures, bijoux, flacons de parfum, céramiques, affiches et photographies signées des plus grands noms de l’époque, photographes, peintres, écrivains ou poètes, de Man Ray à Salvador Dalí, de Jean Cocteau à Meret Oppenheim ou encore d’Elsa Triolet ».
Cette grande rétrospective met également en lumière l’héritage du style Schiaparelli avec des silhouettes interprétées par de célèbres couturiers lui rendant hommage, comme Yves Saint Laurent ou Azzedine Alaïa. Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli depuis 2019, interprète cet héritage dans un esprit aussi fantasque que l’était Elsa elle-même. L’exposition serpente dans les galeries de la mode Christine & Stephen A. Schwarzman du MAD dans une scénographie poétique et immersive confiée à Nathalie Crinière.