Marché public : appel d'offres pour le "CDI du futur"

Marché public : appel d'offres pour le "CDI du futur"

Talents & Co, agence internationale de conseil en management de projets et de carrières spécialisée dans les domaines de l’architecture et du design, et la Région Ile-de-France ont lancé un appel à candidatures pour la conception , par une démarche de design, le Centre de Documentation et d’Information « du futur » des lycées franciliens.

Les designers sont invités à imaginer un concept innovant, modulable et adaptable à l’ensemble des CDI de la Région Île-de-France

Les évolutions technologiques ont bouleversé les conditions d’accès à l’information et aux connaissances, et ont créé de nouveaux besoins et de nouvelles conditions de formations. Cette transformation numérique n’a cessé de questionner les acteurs du monde de l’éducation, entrainant une mutation dans les pratiques pédagogiques et dans les rapports entre pédagogues et apprenants.

Cette démarche s’inscrit ainsi dans une réflexion de la Région Ile-de-France pour transformer le Centre de Documentation et d’Information, cœur du lycée, en un nouveau lieu de vie et d’apprentissage : un « CDI du futur » destiné à assurer un accueil de tous les publics des communautés scolaires, et à répondre aux missions premières de cet espace porté par les professeurs documentalistes.

Les équipes candidates sélectionnées pour participer à la consultation seront retenues aux vues des compétences identifiées suivantes nécessaires à l’opération telle qu’envisagée :

  • Design de service
  • Design d’espace
  • Design de produit (y compris mobilier)
  • Design de message (signalétique)
  • Usage du numérique et réseaux
  • Acoustique
  • Economie de la construction

Dépôt de candidatures

La date limite de dépôt de dossiers a été fixée au 30 avril 2020 à 17 heures, remise des prestations le 31 juillet 2020, désignation du lauréat en décembre 2020 pour un démarrage de la mission de design en janvier 2021.

Les pièces de l’appel à candidatures (modalités, rendu, critères d’évaluation, indemnité…) sont téléchargeables ici.

A l’issue de l’appel à candidatures, cinq équipes seront retenues pour la deuxième phase et pourront remettre avant le 31 juillet 2020 leur concept innovant amené à être décliné dans six (6) sites pilotes dès janvier 2021.

Ces sites pilotes franciliens seront dévoilés lors de la deuxième phase. Ils ont été retenus pour la diversité de leur localisation, leur architecture et la variété de leur structure pédagogique. Ces sites ont une surface utile comprise entre 300 et 50 m2. Le concept design qui sera proposé par les candidats devra respecter un budget de 700 €/m2 de surface utile, mobilier compris, mais hors équipements.

Au-delà de ces six CDI pilotes, le concept devra être adaptable à l’ensemble des CDI des lycées de la Région Ile-de-France. La mission sera donc ardue car le concept se voudra extrêmement modulable tout en respectant nombre de contraintes matériels telles que le nombre d’utilisateurs, les surfaces, la sécurité, etc.

Le projet devra également s’inscrire dans une démarche environnementale: basse consommation énergétique, confort acoustique et visuel des usagers, choix des matériaux (utilisation de matériaux biosourcés), optimisation de la maintenance des espaces et du mobilier.

Appel d’offres : calendrier prévisionnel

  • Remise des candidatures : jeudi 30 avril 2020
  • Lancement de la deuxième phase de consultation : jeudi 4 juin 2020
  • Remise des prestations de la deuxième phase : vendredi 31 juillet 2020
  • Commission technique : septembre 2020
  • Commission d’appels d’offres : octobre 2020
  • Négociations : novembre 2020
  • Désignation du lauréat : décembre 2020
  • Démarrage de la mission de Design : janvier 2021
Rédigé par 
Nathalie Degardin

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2/4/2025
La 8e Biennale Émergences se tiendra du 10 au 13 avril

La 8e édition de la Biennale Émergences se tiendra à nouveau au Centre national de la danse, du 10 au 13 avril. Intitulée « 9ter, destination métiers d’art », cette nouvelle édition propose de découvrir le travail de 56 créateurs minutieusement sélectionnés.

Avec près de 3 000 visiteurs recensés lors de l’édition 2023, la Biennale Émergences revient pour une nouvelle édition, toujours en partenariat avec Est Ensemble. Le commissariat a de nouveau été confié à Hélèna Ichbiah et Véronique Maire, déjà à l’œuvre lors de l’édition précédente. Ensemble, elles ont sélectionné 56 participants parmi plus de 300 candidatures, afin de mettre en valeur le meilleur de la création contemporaine.

L’objectif principal est de valoriser la création locale — 70 % des projets retenus sont issus du territoire — tout en représentant une scène émergente avec des profils variés. Certains créateurs sont jeunes diplômés, d'autres plus expérimentés, avec une tranche d’âge allant de 24 à 67 ans, offrant un véritable éventail d’approches et de sensibilités. L’édition 2025 est parrainée par Samuel Accoceberry et Bruce Cecere, fondateurs de la marque SB26, qui présenteront également, en marge de l’exposition principale, une sélection de leurs créations.

Une édition articulée en six tableaux

Pour structurer le parcours de la Biennale, les deux commissaires ont défini six « tableaux », construits autour des projets sélectionnés : Ouvrage moderne, Nature crue, Nouvelle excellence, Super simple, Futur archaïque, Non standard. « Cette édition s’articule autour de la transmission et du lien entre visiteurs et exposants. Ce qui est le plus important, c’est de rendre visible au plus grand nombre », confient-elles. Chaque tableau propose une expérience immersive pour découvrir les démarches créatives à travers dessins, maquettes, prototypes, échantillons, vidéos et objets finis.

Les 56 créateurs se répartissent comme suit :

• Ouvrage moderne : Atelier Dreieck, L’Établissement, Grégory Lacoua, Laurel Parker Book, Atelier Noue, P+L Studio, Studio Poudre, Atelier ST, Julia Trofimova — une sélection autour de l’innovation contemporaine, entre tradition et modernité.

© Noue Atelier

• Nature crue : Atelier Baptiste & Jaïna, Julie Bergeron, Cédric Breisacher, Abel Cárcamo Segovia, Luce Couillet, Materra Matang, Sara Mauvilly, Christine Phung & Célia Nkala, Fanny Richard, Colombe Salvaresi, Alice Trescarte, Céline Wright & Johan Després — des créateurs inspirés par la nature, ses matériaux et ses textures.

© Fanny Richard

• Nouvelle excellence : ansu studio, Xavier Brisons, La Compagnie du Verre, Atelier Font & Romani, Quentin Vuong, Christine Mathieu, Eudes Menichetti et Audrey Schaditzki — une mise en lumière du travail d’orfèvrerie, avec un souci du détail et des savoir-faire d’exception.

© Quentin Vuong

• Super simple : Pauline Androlus, César Bazaar, Théo Charasse, Guillaume Delvigne, Pierre Layronnie, Studio Lauma, Laure Philippe et Hermine Torikian — ici, l’évidence n’est jamais banale, portée par le principe « less is more ».

© Theo Charasse

• Futur archaïque : Chloé Bensahel, Jean-Baptiste Durand, Jules Goliath, Joris Héraclite Valenzuela, Marion Mailaender + Atelier Delisle, Baptiste Mairet, Marion Mezenge, Lou Motin, Studio Noff, Studio Quiproquo, Raphaël Serres, Alec Vivier-Reynaud, Lucas Zito Studio — une réflexion sur la mémoire comme levier pour penser le monde de demain.

© Jules Goliath

• Non standard : Wendy Andreu, Stéven Coëffic, Jonathan Cohen, Jean Couvreur, Prisca Razafindrakoto, Baptiste Vandaele — des créateurs qui explorent de nouvelles techniques industrielles ou remettent en question la production de série.

© Steven Coëffic

Des ateliers et animations en parallèle

En marge des six tableaux qui composent l’exposition principale, des ateliers seront proposés tout au long de l’événement, animés notamment par la Galerie du 19M, le fonds de dotation Verrecchia, et le GRETA ébénisterie du lycée Eugène Hénaff de Bagnolet.

La Biennale Émergences ouvrira ses portes le jeudi 10 avril et se tiendra jusqu’au dimanche 13 avril au Centre national de la danse (CND) à Pantin. Une exposition gratuite, qui s’impose comme un rendez-vous francilien incontournable pour les passionnés - ou non !- de design et de métiers d’art.

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2/4/2025
Victoria Wilmotte, en abscisse et en ordonnée

Pour rencontrer Victoria Wilmotte, il faut se rendre quai des Célestins, dans son bureau, studio ou atelier, que certains appellent Souplex, et descendre au sous-sol par un escalier en métal voir ses machines-outils. Impeccablement rangées le long du mur, sur un sol en béton parfaitement balayé, elles s’alignent. Elle a récemment ouvert un showroom, rue Madame pour exposer et vendre son autoproduction.

En vraie bricoleuse maniaque, comme un chef en cuisine, elle range ses affaires après sa journée de travail et pas un tournevis ne manque sur son tableau à outils ou dans ses tiroirs de métal. Chez Victoria Wilmotte, tout doit être à sa place. Et elle-même s’installe derrière un bureau en marbre blanc sur le fauteuil Chair One de Vitra dessiné par Konstantin Grcic, son mentor. Diplômée de l’École Camondo, elle décroche en 2008 un master en design products au Royal College of Art de Londres et crée d’emblée son propre studio, VW Design, qui deviendra en 2012 Studio Victoria Wilmotte SAS. Dans son atelier de 140 m2, elle taille, elle coupe, elle plie le métal, le peint, le ponce, le fait briller ou le martèle, pour le mettre sous son plus bel aspect. Parler, elle n’en a pas trop le temps.

© Fabien Breuil


Théorie de la pièce unique

Sa grosse actualité de fin d’année 2024 a été l’ouverture de son showroom en novembre, rue Madame, à Paris, à la place de la boutique Kitsuné, et dans lequel elle expose sa dernière collection, Concav. Elle aime bien travailler par collection, sur des séries limitées, et constituer des petites familles de pièces uniques. Au Mobilier national, la console Pleat, ou Plissé, est entrée dans les collections de l’ARC, l’Atelier de recherche et de création, dans sa couleur orange. Celle-ci est aussi éditée par Theoreme Editions, dans trois coloris et six éditions par couleur, mais là, ce n’est pas elle qui la produit.

Collection Concav © Jean-Pierre Vaillancourt

Les pièces présentées dans son showroom sont toutes des originales, réalisées par ses soins. La protection d’un produit vient de sa publication. Publication dans la presse, publication sur Instagram, publication par la maison d’édition… Les produits ne sont jamais identiques à 100 % puisqu’il y a sa patte à chaque fois. Un creux dans un pied, une courbure : c’est un énorme travail. Les blocs Concav semblent massifs. C’est en fait du métal plié sur lequel se pose un plateau en  verre avec un film de couleur.

Collection Concav © Jean-Pierre Vaillancourt

Des matières particulières

Sa première exposition, en 2009, était tout en marbre et sur mesure. Les commandes pour les particuliers sont celles qui font rentrer l’argent nécessaire au fonctionnement de sa factory à la Warhol. Sa cheminée en marbre (d’abord dessinée en Corian pour la Galerie Torri et le PAD Paris 2016), qui se déplie sur les montants et sur le plateau, comme une pyramide maya, avec sept niveaux de marches, recueille un franc succès. Elle a envoyé deux cheminées en Australie à la fin du mois de novembre. Cette cheminée plaît énormément à une clientèle très friande d’images postées sur le Net. L’édition l’intéresse toujours si elle reste un procédé industriel, mais à petite échelle. Elle ne veut pas faire la même pièce à répétition. Les éditions spéciales, les éditions limitées dans des finitions particulières, les éditions sur mesure sont sa signature, et l’ouverture de ce showroom va lui permettre d’élargir sa diffusion.

Collection Concav © Jean-Pierre Vaillancourt

Toucher le plus grand nombre

Elle adorerait collaborer avec Ikea, comme Sabine Marcelis. Rester collectible n’est pas son objectif. Petits objets, vases, plateaux, miroirs sont des objets plus abordables qui lui permettront de toucher un plus large public. Mais elle reste maîtresse du dessin. À chaque fois qu’elle a délégué cette tâche, cela n’a pas vraiment fonctionné. Elle exerce son métier un peu comme un sculpteur, en prenant la matière à bras-lecorps. En improvisant les formes, en pliant l’acier ou le papier métallisé. Elle n’utilise pas la 3D. Elle aime être dans l’action, saisir le métal, le tenir, le plier, le manipuler derrière ses machines. Elle s’attache au détail et ne laisse rien au hasard, ni même l’angle au sol, qui doit être parfait. Dans la journée, elle découpe un miroir. Comme Héphaïstos, elle forge sa production. Elle contrôle les commandes. Et la matière, docile, se plie à ses désirs. Comme face à une Wonder Woman.

Tables basses Pli pour ClassiCon © Jean-Pierre Vaillancourt
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3/4/2025
Le design fait son entrée à Art Paris

À l'occasion de son retour au Grand Palais, du 3 au 6 avril, Art Paris intègre pour la première fois une section design aux longues allées dédiées à l'art moderne et contemporain. Par le biais de 18 espaces, l’événement met à l'honneur des acteurs connus mais également plus confidentiels du secteur du meuble. Focus sur nos cinq marques favorites.

Pour cette nouvelle édition, la foire d'art moderne et contemporain, Art Paris, ouvre ses coursives au mobilier design. Un événement qui coïncide avec le centenaire de l'Art décoratif, de nouveau dans l'air du temps. À cette occasion, 18 stands réunissant des architectes d'intérieur, des éditeurs, des designers et des galeristes ont fait leur apparition. Un corpus « sélectionné pour la créativité, les savoir-faire et l'innovation des pièces réalisées en éditions limitées » détaille Sandy Saad, directrice adjointe du FRENCH DESIGN et membre du comité de sélection aux côtés de Jean-Paul Bath, Reda Amalou, Julia Capp, Romain Pouffre et Guillaume Piens. Parallèlement aux grands noms de la création contemporaine réunis pour la première fois sous la verrière du Grand Palais, le FRENCH DESIGN met également à l'honneur une vingtaine de pièces hétéroclites imaginées par des créateurs indépendants dans la Collective collection. Une pluralité de profils reliés entre eux par une scénographie dessinée par l'agence Jacob+MacFarlane et mettant en valeur « le design contemporain porté par un fort engouement général. » L'occasion pour la rédaction de vous présenter ses cinq coups de cœur !

Collective collection par le FRENCH DESIGN ©Le FRENCH DESIGN

Pauline Leprince Studio

Convaincue par la force émotionnelle de l'objet, Pauline Leprince présente pour la première fois sa dernière collection : Enfermement. Réalisée en chêne brûlé et en inox brossé, la designer poursuit le développement d'un langage fait de plein et de vides, d'ombres et de reflets, entamé il y a quelques années avec deux autres collections inspirées notamment du travail d'Henri Alekan. La première, 05-FP-23, réalisée grâce à cinq moules de formes différentes, questionne la fonctionnalité de l'objet. Une approche inspirée par l'esthétique du Bauhaus. Pour la seconde, Prima Lien, elle s'est tournée vers le travail du verre trempé. Véritable fil rouge de ce triptyque stylistique, le métal parvient à unir les pièces autour d'une notion chère à Pauline Leprince, la création d'un dialogue scénographique.

Pauline Leprince Studio ©Le FRENCH DESIGN

Roche & Frères

Créé il y a trois ans par Alexandre et Maxence Roche, le studio Roche & frères dévoile ici son premier ensemble. Imaginée autour de la notion de glace, une matière issue de la nature au centre de leur cheminement intellectuel, la collection s'inspire de ses différents états. Autour d'une table basse en chêne peint et travaillée à la main, plusieurs assises Iceberg prennent place. Parées de tissus de la Maison Dedar, les structures en inox poli miroir rappellent les coupes irrégulières et facettées de ces géants de glace à la dérive. Un parti-pris qui fait écho au miroir Fragment et au lampadaire Brisé respectivement travaillés en acier et en tissu. Un bel ensemble aux lignes radicales, dans lequel s'intègre Arès, un fauteuil sanglé dans l'acier, et imaginé comme une armure, en hommage à son personnage mythologique.

Roche & Frères ©Le FRENCH DESIGN



Rinck

Majoritairement issues de la collection Opus Memoria tout juste dévoilée, Rinck poursuit son travail doublement inscrit dans la conception design, grâce à son studio basé sous le viaduc des arts, et la réalisation artisanale avec ses ateliers basés à Antony. Une double casquette à l'origine de cet ensemble imaginé comme un atelier d'artiste, victime de l'accumulation. Parmi les pièces maîtresses de ce corpus, le trône en châtaignier et son assise en résine gainée de cuir ou le bureau ajustable en loupe d'amboine décoré d'une corde en bronze, rappellent le passage du temps. Une réalité dont s'est d'ailleurs inspiré la marque centenaire en venant intégrer à cet ensemble contemporain, la réédition d'une assise présentée ici même, au Grand Palais, en 1973. Un clin d’œil aux collections précédentes, toujours identifiables par l'utilisation de couleurs prégnantes et la matérialité exubérante des pièces.

Collection Opus Memoria ©RINCK

Maxime d'Angeac

Dévoilée à l'occasion d'Art Paris, la collection Contrepoint, entremêle le mobilier haut de gamme classique et les arts décoratifs. Associées à une multitude d'autres pièces, pour certaines uniques, les créations de Maxime d'Angeac se conjuguent avec aisance grâce à leur esthétique luxueuse. Souvent laquées ou habillées des textiles richement détaillés, les pièces balayent les deux dernières décennies de création du designer, du lampadaire imaginé en collaboration avec Rinck au début des années 2000, jusqu'aux prototypes destinés à meubler en 2026 le futur plus grand voilier du monde de la compagnie Orient-Express. Convoquant par ses meubles les savoir-faire et les métiers d'art qui l'accompagnent depuis toujours, Maxime d'Angeac retrace, pêle-mêle, le style de son agence, entremêlant design et architecture.

Maxime d'Angeac ©Le FRENCH DESIGN

Reda Amalou Design

Dans un esprit coloré et chatoyant, Reda Amalou Design met à l’honneur une petite dizaine de pièces. Parmi elles, la causeuse ONE 2 ONE, une nouvelle création aux courbes fluides, inspirée du confident. Autour, les classiques de la marque prennent place dans de nouveaux coloris présentés en éditions limités. On retrouve entre autres créations, le miroir Moon, le célèbre paravent Panama II, la table Ooma ou encore la lampe Gigi réinterprétée par une étonnante collaboration avec Leblon delienne. Un décor global aux teintes chaudes et profondes, dans lequel s'intègre la table d'appoint DOT réalisée en fragments de coquilles d'œufs de canne. Un savoir-faire japonais précis et délicat en résonance avec l’esprit haut de gamme de la marque.

Reda Amalou Design ©Le FRENCH DESIGN
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2/4/2025
Louis Aspar, l'architecte inspiré par tout, partout

Fondé par Louis Aspar, le Studio Louis Morgan compte de nombreux projets contrastés. Alternant entre l’excentricité colorée d'établissements gastronomiques ou nocturnes, et la sobriété de rénovations privées, l'architecte évoque ses inspirations diverses.

Difficile d'établir une ligne directrice dans les projets du Studio Louis Morgan, fondé en 2012. Et pour cause, l'architecte à sa tête n'aime pas la régularité et les ressemblances. « Au Studio, nous essayons de ne pas avoir de style. Nous estimons que c'est le client qui l'amène avec parfois une idée, une envie ou une passion. C'est à nous de décortiquer son univers pour y amener de la surprise. » Variant d'un projet à l'autre, l'architecte et ses quatre collaborateurs travaillent majoritairement pour des établissements gastronomiques ou hôteliers, auxquels ils confèrent des ambiances tantôt maximalistes, tantôt minimalistes. Une dualité traduite dès les matériaux comme la pierre, minérale, ou le bois, organique, qui, s'ils sont récurrents, s'accordent aux autres médiums de sorte à traduire les inspirations de l’agence.

Dans cet appartement Edgar Suites, le Studio Louis Morgan a fait la part belle au bois et aux teintes naturelles ©Yohann Fontaine



Construire un monde à part

« Aujourd'hui, on voit passer beaucoup d'images mais tout semble trop automatisé, directif, explique Louis Aspar. Je pense qu'il faut constamment se réinventer en repartant de la base dans chaque projet. Pour nous, la seule chose qui ne change pas, c'est le processus de création. » Travaillant en parallèle des planches d'inspiration et des plans « toujours en noir et blanc pour que la couleur n'influence pas le style », le Studio construit l'espace en simultané. « Avant de faire un beau restaurant, il faut faire un bon outil de travail. Si vous ne pensez qu'en termes de chaises et de tables, vous avez une cantine. Mais il est important d'inclure le visuel dès le début pour ne pas simplement décorer. »

Une vision à la fois architecturale et visuelle que le designer pense avoir hérité de ses années passées dans les ateliers de Jean Nouvel puis auprès d'Ora Ito. « Je pense avoir d'une certaine manière été influencé par la rigueur du premier, et le ligne plus féminine et organiques du second » relève cet ancien élève de l’ENSCI, également inspiré par les proportions du Corbusier et les rapports de contrastes d'Andrée Putman.

Grâce à la profusion d'étoffes colorées et au travail des miroirs, le restaurant se transforme en un petit décor maximaliste ©Red Katz x The Travel Buds



« L'architecture doit permettre de s'évader »

Au-delà des grands maîtres français de l'architecture, Louis Aspar conçoit surtout ses projets autour d'inspirations plus personnelles. Du cinéma à la musique, en passant par la Californie et les sports de glisse ou la photographie dont il vendait des clichés aux galeries d'art, à ses yeux, « l'architecture doit surtout permettre de s'évader ».

Parmi les projets les plus significatifs du Studio Louis Morgan, le Giulia, un club parisien inauguré début 2024. Inspiré notamment par le film 2001, L'odyssée de l'espace, ce lieu, dédié aux noctambules, joue avec la lumière grâce à un ensemble de miroirs et aux murs laqués. « Tout peut s'éteindre ou s'allumer à volonté pour venir surprendre avec douceur les utilisateurs. Il y a quelque chose du vaisseau vintage. » Un parti-pris très fort et unique dans les travaux de l’agence qui dévoilait en septembre dernier, le Red Katz, un restaurant chinois situé dans le deuxième arrondissement de la capitale. Maximaliste par ses motifs et la diversité des matériaux qui le compose, l'établissement demeure, dans un tout autre style, l'un des plus flagrants exemples de l'extravagance colorée du studio qui doit livrer, fin avril, Le Palacio. Une nouvelle adresse feutrée, aux détails art déco, inspirée par la filmographie de Martin Scorsese.

Avec son infrastructure lumineuse novatrice et ses effets datière, le Giulia mele rétro et contemporain ©Angela di Paolo
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