Concours Camondo - Intramuros 2021 –3/3 LAFUMA Mobilier, exprimer la durabilité
Pour cette 2e édition du concours Ecole Camondo-Intramuros, les partenaires Adagio, Serge Ferrari et Lafuma Mobilier ont respectivement sélectionné les lauréats Thomas Delagarde, Léna Micheli et Clémentine Doumenc. En attendant de découvrir les parcours de ces trois jeunes créateurs dans le numéro de printemps d’Intramuros, la rédaction fait le point sur chaque «duo». Pour ce dernier volet, le point avec Lafuma Mobilier, qui participait pour la seconde fois au concours.
Basé sur les architectures de Peter Zumthor, le projet de mémoire de fin d’études de Clémentine Doulenc portait sur la création d’un lexique de l’atmosphère. Dans ce travail, la jeune femme analyse « le moyen de créer une atmosphère dans l’espace », en partant toujours du dessin, qui occupe une place aussi importante que l’écrit. « J’ai analysé les lieux à travers le dessin, ce qui m’a permis d’apporter une approche plus sensible ».
Ce lexique de l’atmosphère a séduit Lafuma Mobilier qui retient sa candidature dans le cadre du concours École Camondo-Intramuros. Clémentine Doumenc adapte ainsi son projet d’études à l’ADN la marque : ses premières recherches font ressortir 4 mots de lexique : outdoor, modularité, relation au corps, minimalisme. Elle traduit ensuite ces mots en esquisse de pièce de mobilier. C’est la deuxième recherche qui séduit l’entreprise : en 2021, elle avait proposé au lauréat Thomas Carlier une recherche autour de leurs chaînes de production pour pointer des pistes à explorer pour faire évoluer le process de fabrication autour de nouvelles matières, ou de nouvelles solutions.
Une marque engagée dans le développement durable
Ces recherches appliquées traduisent la réflexion en interne sur le sens donnée à la production. Très engagé, ce fabricant français a rejoint en 2020 les 1500 labellisés Entreprise du patrimoine vivant pour son expertise du travail du tube métallique et de la toile tendue. Une reconnaissance dans la suite logique d’une production sur deux sites locaux ( Anneyron et Lallemand) labellisée en 2014 Origine France. Car l’entreprise maintient autant que possible un sourcing régional (68% des matières premières sont issues de France et 98% d’Europe ), qui rejoint l’exigence en termes de qualité de matériaux.
Lafuma Mobilier engagé dans le développement durable
Parallèlement à cette recherche d’impact environnemental réduit, Lafuma Mobilier mise sur la qualité des matériaux (résistance aux UV, aux intempéries, à l’abrasion…) pour s’engager sur la durabilité. Une démarche inscrite dans l’ADN des fondateurs, comme l’explique Arnaud Du Mesnil, directeur général : la responsabilité est vue comme un engagement de la marque depuis 60 ans, et est soutenue par une forte volonté des salariés, ce qui en fait un ciment pour l’entreprise : « Nous avons vocation à être une marque utile, nous nous sommes faits les porte-parole de cette responsabilité que les “grand-pères” et “arrière-grand-pères” Lafuma avaient dans les gênes ». Rappelons que cette entreprise, à l’origine familiale, date de 1930.
Une belle histoire, pensée dès le départ sur un principe d’écoconception : rappelons que Lafuma Mobilier a été créé par trois frères qui ont utilisé le principe d’armature métallique des sac à dos pour imaginer du mobilier en métal et en textile. Comme le rappelle Arnaud Du Mesnil, « dès les années 50, ils ont pensé à séparer le textile du métal, ce qui peut générer des secondes vies. Soixante ans après, les enjeux RSE s’appuient toujours sur ces fondamentaux exceptionnels pour l’entreprise, mais l’attente du consommateur a évolué. » Notamment en termes de bien-être, de confort, et de longévité : Lafuma Mobilier assure un service après-vente de réparabilité qui comprend près de 200 références dans les pièces et toiles disponibles. Rester intemporel dans ses collections implique aussi cette importance de sans cesse « se penser pour se réinventer ». Car comme le rappelle Arnaud Du Mesnil (talk du 9/9/2021 Paris Design Week), la production de meuble fait aussi l’objet d’autres enjeux : la collecte, l’upcycling, (pour s’assurer qu’il soit valorisé, recyclé), voire sur-cycling.