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Le designer Philip Nemeth nous parle du dessin inimitable de la 911 et se livre à une analyse comparative entre l’une des plus anciennes et l’une de ses plus récentes déclinaisons.
Sur huit générations et depuis plus de soixante ans, les 911 se succèdent inlassablement, intégrant avec aisance toutes les vagues culturelles et les modes successives. Intemporelle mais toujours de son temps, s’il ne devait rester qu’une seule auto symbolisant ce qu’il y a encore d’immuable dans la société occidentale de la seconde moitié du XXe siècle et de la première partie du suivant, ce serait probablement elle.
Retrouvez également l'article complet dans le numéro 221 d'Intramuros, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.
Du 8 au 11 septembre, durant la Paris Design Week, Intramuros prenait ses quartiers à l’Espace Commines, dans un espace café en partenariat avec Vitra. Dans une programmation de 9 talks, la rédaction a réuni des experts du design pour débattre autour de sujets variés : les jeunes designers et l’emploi, les synergies art-design et métiers d’art/design, l’expérience client dans le virtuel, le matériau bois, la réédition, le traitement de la data, les échanges avec le Japon…
Et pour retrouver toutes les vidéos des talks de la Paris Design Week 2022, c’est juste ici.
Talk réalisé à l’occasion de la Paris Design Week 2022
Intervenants :
- Gregory Lacoua, designer pour les Éditions Souchet
- Taro Okabe, architecte
- Eñaut Jolimon de Haradener, PDG d’Alki.
Modération : Bénédicte Duhalde, conseillère éditoriale – Intramuros
Bois tourné, bois massif, conjugaison de matières… Les collections présentes sur le marché traduisent un intérêt des consommateurs pour cette matière noble, revalorisée aussi par les possibilités techniques de la travailler. Focus sur l’hinoki, un bois sacré japonais facile à travailler et très sensoriel.
Une conférence donnée le vendredi 09 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
À découvrir également : L’expérience client dans le virtuel
Intervenants :
Hedwige Gronier, responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt-Schueller
Lauriane Duriez, directrice des Ateliers de Paris
Elsa Pochat, designeuse
Sumiko Oé-Gottini, consultante
Chloé Fricout, Responsable du Pôle Résidences, Département Mobilités et Manifestations Internationales, Institut français
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
La Villa Kujoyama vient d’avoir 30 ans. Une vingtaine de designers ont expérimenté des résidences entre ses murs lors d’un séjour qui a interrogé leurs pratiques tout autant que celles locales. Depuis, d’autres programmes de coopération ont été développés. Et si, dans sa relation à l’artisanat et à la matière, le Japon était une source d’inspiration pour une transition vers la contemporanéité ?
Une conférence donnée le samedi 10 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Nouredine Azzouk, Président de Nation Numérique, conseiller numérique à l’Assemblée nationale
Johanna Rowe Calvi, UX designeuse
Chafik Gasmi, Architecte et designer, Chafik Studio
Claire Tréfoux, Head of design et Co-fondatrice du Design Lab Thales
Modération : Anne-Marie Sargueil, Présidente de l’Institut Français du Design
Un nouveau paysage urbain se dessine : avec l’apparition de caméras intelligentes, de dispositifs de reconnaissance sonore ou encore de détecteurs de particules… nous assistons à une massification de la collecte de données présentes dans notre environnement. Comment offrir plus de transparence autour de la collecte des données urbaines ? Et si de nouvelles interactions humains-données étaient possibles ? Et si ce matériau qu’est la donnée prenait forme pour servir la poétique des villes et l’intérêt des citoyens ? Il s’agit le temps d’une table ronde de s’interroger sur une expérience sensible de la ville : incarner la donnée pour la rendre visible, palpable, auditive, olfactive… accessible, et démocratique. Un talk organisé et modéré par Anne-Marie Sargueil, Présidente de l’Institut Français du Design.
Une conférence donnée le dimanche 11 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Béatrice Masi, directrice de Spaceless Gallery
Olivier Ibanez, directeur de la communication de la Fondation Carmignac
Gaëtan Bruel, directeur de la Villa Albertine (en visio conférence)
Clélie Debehault, cofondatrice de Collectible à Bruxelles.
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
Dans les programmes internationaux, les galeries récentes et les fondations, le design devient un secteur considéré à part entière et rejoint les autres disciplines artistiques dans des croisements croissants. Une voie montrée par d’autres pays ?
Une conférence donnée le samedi 10 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Karin Gintz, responsable Vitra France
Jacques Barsac (rééditions Charlotte Perriand chez Cassina)
Jason Brackenbury, directeur France FLOS
Marie-Line Salançon, MyDesign
Modération : Bénédicte Duhalde, conseillère éditoriale – Intramuros
Rééditer des collections nécessite des adaptations constantes que les clients ne perçoivent pas, attendant de l’icône ciblée qu’elle soit également fonctionnelle. Un pari pour l’équipe design intégrée. Comment choisit-on une réédition ? Entre patrimoine et lutte contre l’obsolescence programmée, un partage d’expériences et de points de vue.
Une conférence donnée le samedi 10 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Marc Bayard, responsable scientifique au Mobilier national et cofondateur du Slow Made
Jean-Baptiste Sibertin-Blanc, designer
Marva Griffin, directrice Salone Satellite
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
À l’occasion des dix ans du mouvement Slow Made et de l’Année du verre, retour sur le rapport au geste, à la matière et à la démarche de design. Comment le design met-il au défi les savoir-faire, et vice versa ? Comment le retour au geste interroge-t-il la notion même de production, de commande ?
Une conférence donnée le jeudi 08 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Johanna Rowe Calvi, UX designeuse
Sandra Gasmi, fondatrice de Demain !
Anne Asensio, vice-présidente de Design Expérience Dassault Systèmes
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
Entre site, développement d’applis et, aujourd’hui, incursion dans le métaverse, l’expérience client virtuelle est une pratique à part entière prise en compte dans le retail. Comment analyser le comportement client pour mieux créer de l’émotion ? Comment rendre un univers méta-sensible et attractif ? Et quels sont les impacts écologiques du développement de ce marché parallèle ?
Une conférence donnée le vendredi 09 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Intervenants :
Silvia Dore, présidente de l’AFD
Pathum Bila Deroussy, fondateur de Design Link
Emily Marant, fondatrice de French Cliché
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
Quels sont les nouveaux parcours de designers ? Comment intégrer le marché ? Quelles possibilités pour faire se rencontrer l’offre et la demande ? Quelles sont les difficultés au sortir du diplôme et quels tremplins ou passerelles sont à disposition ?
Une conférence donnée le jeudi 08 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.
Au moment de l’interview, Milan sortait d’une « pollution incroyable ». Un grand coup de vent par-dessus tout ça, et la ville était à nouveau vivable. Patricia Urquiola est née à Oviedo dans les Asturies et son enfance est liée à la mémoire des lieux, des formes, des odeurs. Son odeur de référence, c’est la Cantabrie, battue par les vents et les embruns de l’Espagne verte. Son esprit comme le Pays Basque et ses Pyrénées est Atlantique.
Fille, dans une fratrie de trois enfants, elle a su trouver sa place entre une sœur aînée mariée à un architecte et un frère cadet qui travaillait dans une banque. Elle était « celle du milieu », celle qui doit s’adapter, un cas typique entre un père ingénieur, basque, qui a déménagé dans les Asturies et une mère spécialiste en philosophie et philologie anglaise. De son père, elle garde l’image d’un homme séduisant, magique, « pas autoritaire du tout », un personnage « bello », dans tous les sens du terme : beau, généreux, ouvert d’esprit.
Pour son éducation, dans les années 70, elle est passée par l’Ecole des Ursulines d’Oviedo, avec comme professeurs les sœurs qui portent la coiffe mais qui l’après-midi n’hésitaient pas à remonter leur jupe pour faire faire un peu d’exercice à leurs pupilles/élèves attentives. Pour devenir ce qu’elle voulait devenir, architecte, elle doit quitter les Asturies pour Madrid où elle intègre le Politecnico. « Toute ma famille est une famille d’architectes, mes cousins, mes oncles… mon père était un architecte manqué. Il fallait que je m’éloigne. Il fallait que je bouge. Deux, trois ans à Madrid et je suis partie faire mon pre-Erasmus à Milan, un territoire beaucoup plus complexe. Quand je suis arrivée à Milan, j’ai découvert des matières plus complexes comme le design et je me suis positionnée entre architecture et design au Politecnico de Milan. J’ai toujours été une ‘bonne’ étudiante. J’étudiais mais j’aidais beaucoup aussi les autres à finaliser leur projet. Je crois beaucoup à l’entraide, à la collaboration qui donne à tous la possibilité de faire. Il faut bouger, bouger, aller voir, ne pas hésiter à partir au Japon, en Amérique, à explorer des territoires nouveaux. Il ne faut pas hésiter à sortir de son confort. »
Les clients de Patricia Urquiola
Le langage n’est pas une barrière pour Patricia Urquiola. Elle a appris le français à 6 ans et si elle pense en italien, elle rêve en français, en espagnol ou en basque. Son premier chef fut une femme, Maddalena de Padova avec qui elle a collaboré cinq ans. Mais comme elle y manquait d’un peu d’air, elle n’a pas hésité à partir chez Piero Lissoni chez qui elle avait la responsabilité du design. « C’est devenu un ami, et collaborer avec son bureau (80 personnes), un vrai plaisir. »
Son deuxième ‘premier client’ fut également une femme : Patrizia Moroso avec qui elle met au point son premier fauteuil (le Fjord) qui lui donne une grande confiance en elle. Dans les premiers chantiers sur lesquels elle travaille, il faut citer le Mandarin Oriental Hôtel à Barcelone, qui lui fait aborder la complexité d’un hôtel. « Maria Reig, avec qui j’ai collaboré sur le projet restera une grande amie pour la vie. C’est elle qui m’a élevé à la dimension complexe d’un projet d’architecture. J’aime travailler aussi sur des projets éphémères. Ce sont des dimensions, des échelles qui font partie de ma vie. »
En 2001, Patricia Urquiola ouvre son agence avec quatre, cinq personnes, une taille humaine. Le bureau en compte aujourd’hui 70. « Ce n’est pas une contradiction dans le rapport à la dimension. Je fais toujours plus de design et toujours plus d’architecture. Mais cela implique plus de personnel en matière de gestion. Pendant la pandémie, de nombreux projets ont été congelés. Mais ce fut une expérience intéressante et forte pour l’équipe rapprochée. Ma maison d’habitation colle à l’agence et cette continuité a été facile à gérer. »
La famille, les modèles, les mentors de Patricia Urquiola
En 1995, elle a une fille Giulia et dix ans plus tard Sofia qu’elle a beaucoup emmené dans ses voyages. « Nous avons grandi de manière organique. Les équipes travaillent en étroite collaboration et la recherche des matériaux est fondamentale avec un double accès pour le design. C’est une belle chose pour mon travail. J’ai travaillé avec de nombreuses compagnies avec la joie de voir les échantillons et les premiers prototypes. On doit tous faire beaucoup plus et on peut faire beaucoup plus »
« Je cite souvent comme mes mentors Achille Castiglioni et Vico Magistretti. Mais après ces deux années de pandémie, il faut réaliser que nous sommes dans une nouvelle jeunesse. C’est aujourd’hui l’espace de la révolution qui est associé à la jeunesse. Dans la période où l’on apprend, on peut parler de mentor mais la vie est devenue plus complexe, plus large. J’aime beaucoup lire les écrivains Gianluigi Ricuperati et Hans Ulrich Obrist qui recommande de ne jamais laisser quiconque dire que vous êtes éclectique. Éclectique est un mot limitatif et il faut savoir se laisser solliciter au-delà de notre secteur. La curiosité est essentielle et infinie aujourd’hui. »
Patricia Urquiola soutient l’idée que la coopération et la solidarité pratiquée tout naturellement par les femmes au sein de leur famille sont la voie qui permet de réformer la société civile. Elle est curieuse de Björk et de son approche musicale de l’espace. Elle se rêve en productrice comme Donna Haraway et n’hésite pas à citer Legacy Russell qui a inventé le Glitch Feminism, qui incarne l’erreur comme une perturbation du binaire de genre, comme une résistance au normatif.
« Quand je faisais ma ‘thesis’, j’avais associé À la recherche du temps perdu de Proust à mes descriptions et je décrivais les maisons comme Marcel Proust que j’ai lu dans presque toutes les langues. Les personnages d’une maison font la philosophie de la maison. C’est Patrizia Moroso qui m’a initié à la forêt et à l’art avec cet aspect expansif de la nature qui submerge tout comme un blob. J’ai tenu des conversations avec Cassina pour mettre en valeur le travail de Charlotte Perriand, une grande amoureuse de la nature et toujours sur le fil de la recherche en matière d’habitat. Au Palais de Tokyo, j’aime aller puiser l’énergie à la Patti Smith d’une Anne Imhof qui fait performer sur le même espace-temps, acteurs, faucons ou drônes. »
Une pensée caracole
Passant de l’art à la philosophie, du bio-mimétisme à la biologie, du numérique aux sciences du vivant, Patricia Urquiola fonctionne comme une ‘boîte à outils’ et son rapport au monde ne s’envisage que par son rapport aux autres et inversement, comment les autres sont pour elle. Cette fluidité, elle la puise dans le monde végétal et son ambition est de remettre les matériaux dans une circularité.
« Pendant cette pandémie, nous avons vécu avec des œillères, comme des chevaux de trait. Il faut élargir notre vision, ouvrir les yeux et réviser notre approche des choses et voir comment tout explose. Différents champs sont fondamentaux. Il n’y a pas d’algorithme qui mène le monde. La phase la plus évoluée de notre parcours, c’est la perception. Il faut garder nos antennes les plus ouvertes comme des biologistes ou des philosophes qui travaillent à réaménager des espaces publics. Je travaille avec Mutina sur les surfaces et les accompagne dans le déménagement de leur siège social. A Capodimonte, à Naples, je travaille sur une vision botanique de la porcelaine en travaillant à partir du moule comme base. Je glisse un bois autour. »
Cecilia Alemani, la nouvelle commissaire de la Biennale d’art contemporain de Venise, a aussi choisi comme thème le ‘Milk of Dreams’ qui reprend les notions de la représentation des corps et la métamorphose, délicatement tout en effectuant en même temps le travail de rénovation de l’architecture. « Mes travaux se passent à différents rythmes et différentes intensités. Mon travail de direction artistique est celui qui me prend le plus de temps et peut courir sur deux ou trois ans. Il faut remettre les temporalités dans une vraie vision, donner des messages de proximité à la team tout en faisant l’effort de travailler à distance. Être près de ceux qui font de la 3D, c’est prendre le téléphone et leur parler. Une image ne peut pas être congelée. Il faut avoir beaucoup d’espace pour raisonner notre travail et élargir notre vision. Le numérique a élargi notre vision, a ouvert notre horizon. Il faut rentrer dans ce numérique. En février 2019, il y avait une Mostra en cinq parties sur mon travail à Madrid. La dernière partie sur la « contamination positive » comprenait également un projet avec Federico Pepe, ‘Don’t treat me like an object’ dans un tout petit espace avec un casque de réalité augmentée. Comment élargir cette expérience ? On rentrait dans une communauté de chaises qui dansaient le flamenco provoquant un mixte d’émotivité. On est là dans le metaverse. Je prône cette curiosité élargie de la biologie à l’art. »
Comme un clin d’oeil au proverbe bien connu, c’est en designant que Frédéric Sofia est devenu designer : autodidacte accompli, son parcours est un exemple de ténacité et prouve qu’il n’y a pas que les voies académiques qui mènent au succès. Du 24 au 28 mars, il signe la scénographie de l’Intramuros Café à Maison & Objet : une occasion de revenir sur sa collaboration avec Fermob, et d’exposer une partie de son travail caractérisé par le souci d’inscrire dans une histoire de marque des produits profondément intemporels.
Créatif et bricoleur depuis l’enfance, c’est jeune adulte que Frédéric découvre le milieu du design, et comprend, surtout, qu’il est vraiment fait pour ça. Sa rencontre avec Andrée Putman est un déclencheur : « Elle a pris le temps de me recevoir et de regarder attentivement mon portfolio, avec des projets qui partaient dans tous les sens ! Elle m’a conseillé. Nous étions en 1993 et j’ai compris avec Andrée Putman que mon avenir immédiat de designer était plus chez les Trois Suisses ou Tati qu’à la galerie En attendant les Barbares. Même si les choses ont bien changées depuis, cette prise de conscience a été déterminante.» Il s’associe pour créer Wombat, qui aura un certain succès d’estime. Puis intègre l’agence Cent degrés, où il travaille aussi bien sur le développement pour des projets industriels de matériel médical que sur des flaconnages de parfums. Depuis 2000, conçoit des produits pour l’habitat, indoor et outoor, en tant qu’indépendant.
La rencontre avec Fermob
Parallèlement en 2001, il se penche pour Fermob sur la réinterprétation et l’adaptation des assises mythiques du jardin du Luxembourg. Il revoit et transforme tout de fond en comble sur les modèles Sénat présents dans le « luco » depuis 1923. En dessinant des accoudoirs en forme d’ailettes et des lattes d’assise en triple galbe il signe une adaptation originale, qui lui a demandé un intense travail d’observation et de détails. « C’est la même mais elle est différente » aime-t-il dire sur Sénat et Luxembourg en référence à une publicité Volkswagen pour la New Beatle.
Ainsi, et ce avant son tout premier lancement en 2003, l’ensemble fauteuil bas/repose-pieds Luxembourg se retrouve exposé au sein de l’exposition « Placenta » organisée à Paris par l’agence BETC Euro RSCG. Présenté en rose bonbon, l’objet fait alors un effet retentissant, nouveau et subversif dans l’univers du mobilier de jardin. Son accueil incite la société Fermob à intégrer plusieurs teintes de rose dans sa propre gamme couleur.
Le fauteuil Luxembourg sera le premier élément d’une longue collection : aujourd’hui, en comptant les ajouts de pièces (tables de formats différents, tabourets, rocking chair…, les actualisations, la gamme compte une trentaine de pièces ! Et une collection best-sellers pour le fabricant français, devenu référence à l’international dans le mobilier de jardin.
Confiance et complicité
Fermob a fortement marqué le parcours de Frédéric Sofia : « Avec Bernard Reybier – président de Fermob – s’est installée au départ une collaboration très liée à un fort esprit d’entreprise industrielle que nous avons en commun. Pendant les années 2000 nous construisions quelque chose, c’était passionnant. J’ai puisé dans l’identité profonde de la marque que j’ai développé en créant aujourd’hui 5 collections. J’aime être « au service de », ça fait partie de ma démarche, c’est important pour moi. » Au contact du fabricant, au fil des années, le designer a développé des compétences importantes dans la conception de mobilier avec l’aluminium : « Ses capacités plastiques et de recyclage sont exceptionnelles, et aussi ses possibilités uniques en terme de finition « . « Je suis un designer heureux avec Fermob, mes créations sont pensées et produites industriellement, c’est tout ce que j’aime dans mon métier, la création industrielle».
Après Luxembourg, il signe Sixties la première gamme tressée de la marque, puis l’innovant Ultrasofa, conçu comme une aire de repos.
Viendra ensuite Lorette, un travail long sur l’identité d’assise: «J’ai développé un motif, un graphisme, qui associe la nature (la fleur) et l’architecture (le losange). Lorette est un objet hybride à la croisée des archétypes « J’ai voulu créer une chaise en acier qui évoque l’esprit de la campagne française dans une version légère et sophistiquée. Ce projet a maturé pendant des années, il est le résultat de beaucoup de ruminations. »
Des produits qui ont un sens et une histoire
Frédéric Sofia se définit comme un praticien du design : «Je suis un créateur mais ma façon de faire du design est classique. Je ne « pense » pas le design, ça ne me pose pas de problème. Pour moi l’enjeu est de faire du design, c’est comme une question de survie. » Il aime ancrer les objets dans une histoire : « Faire des objets pérennes est un enjeu majeur aujourd’hui. Je n’essaie pas de faire un design qui soit remarquablement nouveau ou à la mode, mais qui soit une sorte de mise à jour subjective et personnelle d’une typologie qui m’est chère »
Ainsi, la collection Luxembourg, est le fruit d’une réadaptation de la chaise du jardin du Luxembourg : « Je l’ai adaptée, redesignée, transformée aux besoins industriels, aux codes d’aujourd’hui. La chaise Lorette est une vision urbaine de la chaise champêtre à médaillon. J’aime partager avec les gens la perception de cette continuité dans l’histoire des objets. »
Il conçoit ainsi Airloop comme un pur produit de l’histoire de Fermob : le fabricant conçoit depuis toujours des chaises en fil, comme la chaise 1900, et la Lune d’Argent de Pascal Mourgue : « la première s’inspire des Arts déco, la deuxième est une icône des années 80. J’ai longtemps cherché un dessin qui fusionnerait ces deux typologies clairement identifiées Fermob. Airlooop est ronde, en fil, comme la chaise 1900, elle a le même type de piétement que la chaise Lune d’argent, et les fils de dossier et d’accoudoirs sont solidarisés par deux anneaux forgés à la main. C’est un détail qui révèle l’identité profonde et l’histoire de Fermob. Et j’en suis fier : dans un coin de l’atelier industriel, il y avait un artisan. Ce n’est pas juste un concept, ou un effet de style, ça s’inscrit dans une histoire. »
Une collection Habitat en perspective
Avant tout Frédéric Sofia aime inscrire ses collaborations dans le temps. En 2002 sort une collection qui est le fruit d’une collaboration murie de longue date avec Habitat : « J’ai commencé avec une table, et depuis deux ans, j’ai une carte blanche pour créer toute une gamme de mobilier, luminaires, tapis, d’accessoires d’art de la table, autour de la salle à manger. » Le mobilier est en chêne massif, intemporel et légèrement rustique, à l’image de la marque.
Le designer a également travaillé des duos de couleurs la fois, doux et pop, pour une série de lampes à poser.
Dans ses recherches, Frédéric Sofia a travaillé également une recherche autour des arts de la table, en interrogeant nos pratiques et nos usages alimentaires, quitte à hybrider les bols et les assiettes, à repenser le dessin de couverts.
Une idée toujours logée dans un coin de la tête, le crayon au bout des doigts, il mûrit petit à petit ses esquisses d’une façon obsessionnelle, tout en prenant le temps comme un allié.
Retrouvez prochainement le portrait complet dans le numéro 211 d’Intramuros.
Découvrez la scénographie de l’Intramuros Café à Maison & Objet, du 24 au 28 mars, Hall 7, parc des Expositions de Villepintes.
Entre expérimentations et recherches, les designers développent de nouveaux matériaux, dont les biomatériaux.
Intervenants :
Lucile Viaud, chercheuse et designeuse
Samuel Tomatis, chercheur et designer
Siegrid Demyttenaere, commissaire d’exposition, coéditrice du magazine Damn°
Hélène Aguilar, fondatrice de l’Association pour un design soutenable
Benjamin Malatrais, Ictyos
Modération : Cécile Papapietro-Matsuda, journaliste
Une conférence donnée le vendredi 10 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2021. Les échanges partageaient différentes recherches en cours, en France et à l’international, et posaient la question cruciale du financement, que ce soit pour un passage à un stade plus industriel comme le maintien d’une activité à l’échelle d’un territoire local.
Dans quelles mesures le réseau Women in Design peut-il être un moteur pour un design inclusif ?
À travers sa table ronde, la nouvelle association Women in Design réunit des experts pour croiser leurs regards sur le monde actuel du Design. Enjeux et constats initient les échanges pour penser ensemble et autrement les nouvelles solutions de demain pour un design inclusif, à destination de toutes les structures (écoles, entreprises, politique publique).
Intervenants :
Frédérique Pain, Directrice de l’ENSCI Les Ateliers -Bénévole Women Rights & Gender Parity chez LVN
Katie Cotellon, Head of Design and User Experience chez Saint-Gobain recherche – Participante au réseau Win Saint Gobain
Juliette Damoisel, Chief Strategy Officer chez Extreme Agency, Bénévole chez Les Lionnes
Rose Rondelez, Étudiante à Sciences Po & Strate Ecole de Design en design d’interaction
Makan Fofana, Designer, romancier et fondateur du laboratoire L’HYPERCUBE
Modération : Johanna Rowe Calvi, fondatrice de Women in Design
Une conférence donnée le mercredi 8 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2021.
Acheter du mobilier en leasing ou trouver une seconde vie aux produits, de nouvelles voies sont explorées pour répondre aux aspirations des consommateurs, et définissent de nouveaux marchés.
Intervenants :
Catherine Colin fondatrice et PDG de Made in Design
Monica Born, cofondatrice de Superfront
Franck Mallez, co-fondateur de Yourse.co
Modération : Cléa Daridan, historienne de l’art, de l’architecture et du design, collaboratrice d’Intramuros
Une conférence donnée le dimanche 12 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2021. Les échanges réunissaient les expertises de Made in Design, qui développe un nouveau marché de la seconde main et valorise les engagements dans la circularité, de Yourse.Co qui multiplie les propositions sur le marché en proposant des clés d’accès au design diversifiées ( leasing, seconde vie…) dans un modèle économique très novateur, et Superfront qui s’est positionné sur un marché de seconde vie très engagé.
Que ce soit pour trouver un nouveau positionnement ou relancer un marché, la démarche propre au design permet de valoriser des savoir-faire, que ce soit au sein d’une entreprise, d’un atelier, voire à l’échelle d’un territoire.
Intervenants :
Élise Daunay, Cheffe de projet incubateur, Le FRENCH DESIGN
Mathilde Brétillot, Designeuse, Cofondatrice de l’International Design Expeditions (en visio)
Manon Royer, Directrice de l’Accompagnement, Les Canaux
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef
Une conférence donnée le dimanche 12 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2021. Les échanges conjuguaient la présentation de programmes d’accompagnement très expérimentaux (avec le témoignage en direct depuis la Pologne de l’International Design Expeditions), de programmes confirmés comme les Incubateurs du French Design, et de programmes conjuguant design et économie circulaire avec Les Canaux.