Patricia Urquiola, une pensée libre
Portrait de Patricia Urquiola ©Valentina Sommariva

Patricia Urquiola, une pensée libre

Au moment de l’interview, Milan sortait d’une « pollution incroyable ». Un grand coup de vent par-dessus tout ça, et la ville était à nouveau vivable. Patricia Urquiola est née à Oviedo dans les Asturies et son enfance est liée à la mémoire des lieux, des formes, des odeurs. Son odeur de référence, c’est la Cantabrie, battue par les vents et les embruns de l’Espagne verte. Son esprit comme le Pays Basque et ses Pyrénées est Atlantique.


Fille, dans une fratrie de trois enfants, elle a su trouver sa place entre une sœur aînée mariée à un architecte et un frère cadet qui travaillait dans une banque. Elle était « celle du milieu », celle qui doit s’adapter, un cas typique entre un père ingénieur, basque, qui a déménagé dans les Asturies et une mère spécialiste en philosophie et philologie anglaise. De son père, elle garde l’image d’un homme séduisant, magique, « pas autoritaire du tout », un personnage « bello », dans tous les sens du terme : beau, généreux, ouvert d’esprit.

Pour son éducation, dans les années 70, elle est passée par l’Ecole des Ursulines d’Oviedo, avec comme professeurs les sœurs qui portent la coiffe mais qui l’après-midi n’hésitaient pas à remonter leur jupe pour faire faire un peu d’exercice à leurs pupilles/élèves attentives. Pour devenir ce qu’elle voulait devenir, architecte, elle doit quitter les Asturies pour Madrid où elle intègre le Politecnico. « Toute ma famille est une famille d’architectes, mes cousins, mes oncles… mon père était un architecte manqué. Il fallait que je m’éloigne. Il fallait que je bouge. Deux, trois ans à Madrid et je suis partie faire mon pre-Erasmus à Milan, un territoire beaucoup plus complexe. Quand je suis arrivée à Milan, j’ai découvert des matières plus complexes comme le design et je me suis positionnée entre architecture et design au Politecnico de Milan. J’ai toujours été une ‘bonne’ étudiante. J’étudiais mais j’aidais beaucoup aussi les autres à finaliser leur projet. Je crois beaucoup à l’entraide, à la collaboration qui donne à tous la possibilité de faire. Il faut bouger, bouger, aller voir, ne pas hésiter à partir au Japon, en Amérique, à explorer des territoires nouveaux. Il ne faut pas hésiter à sortir de son confort. »

Les clients de Patricia Urquiola

Le langage n’est pas une barrière pour Patricia Urquiola. Elle a appris le français à 6 ans et si elle pense en italien, elle rêve en français, en espagnol ou en basque. Son premier chef fut une femme, Maddalena de Padova avec qui elle a collaboré cinq ans. Mais comme elle y manquait d’un peu d’air, elle n’a pas hésité à partir chez Piero Lissoni chez qui elle avait la responsabilité du design. « C’est devenu un ami, et collaborer avec son bureau (80 personnes), un vrai plaisir. »

Son deuxième ‘premier client’ fut également une femme : Patrizia Moroso avec qui elle met au point son premier fauteuil (le Fjord) qui lui donne une grande confiance en elle. Dans les premiers chantiers sur lesquels elle travaille, il faut citer le Mandarin Oriental Hôtel à Barcelone, qui lui fait aborder la complexité d’un hôtel. « Maria Reig, avec qui j’ai collaboré sur le projet restera une grande amie pour la vie. C’est elle qui m’a élevé à la dimension complexe d’un projet d’architecture. J’aime travailler aussi sur des projets éphémères. Ce sont des dimensions, des échelles qui font partie de ma vie. »

Tapis « Venus Power » by CC-Tapis
Design : Patricia Urquiola © Claudia Zalla

En 2001, Patricia Urquiola ouvre son agence avec quatre, cinq personnes, une taille humaine. Le bureau en compte aujourd’hui 70. « Ce n’est pas une contradiction dans le rapport à la dimension. Je fais toujours plus de design et toujours plus d’architecture. Mais cela implique plus de personnel en matière de gestion. Pendant la pandémie, de nombreux projets ont été congelés. Mais ce fut une expérience intéressante et forte pour l’équipe rapprochée. Ma maison d’habitation colle à l’agence et cette continuité a été facile à gérer. »

La famille, les modèles, les mentors de Patricia Urquiola

En 1995, elle a une fille Giulia et dix ans plus tard Sofia qu’elle a beaucoup emmené dans ses voyages. « Nous avons grandi de manière organique. Les équipes travaillent en étroite collaboration et la recherche des matériaux est fondamentale avec un double accès pour le design. C’est une belle chose pour mon travail. J’ai travaillé avec de nombreuses compagnies avec la joie de voir les échantillons et les premiers prototypes. On doit tous faire beaucoup plus et on peut faire beaucoup plus »

Table « Sengu » et Chaise « Dudet » by Cassina
Design : Patricia Urquiola © Valentina Sommariva

« Je cite souvent comme mes mentors Achille Castiglioni et Vico Magistretti. Mais après ces deux années de pandémie, il faut réaliser que nous sommes dans une nouvelle jeunesse. C’est aujourd’hui l’espace de la révolution qui est associé à la jeunesse. Dans la période où l’on apprend, on peut parler de mentor mais la vie est devenue plus complexe, plus large. J’aime beaucoup lire les écrivains Gianluigi Ricuperati et Hans Ulrich Obrist qui recommande de ne jamais laisser quiconque dire que vous êtes éclectique. Éclectique est un mot limitatif et il faut savoir se laisser solliciter au-delà de notre secteur. La curiosité est essentielle et infinie aujourd’hui. »

Patricia Urquiola soutient l’idée que la coopération et la solidarité pratiquée tout naturellement par les femmes au sein de leur famille sont la voie qui permet de réformer la société civile. Elle est curieuse de Björk et de son approche musicale de l’espace. Elle se rêve en productrice comme Donna Haraway et n’hésite pas à citer Legacy Russell qui a inventé le Glitch Feminism, qui incarne l’erreur comme une perturbation du binaire de genre, comme une résistance au normatif.

Sofa Sengu by Cassina
Design : Patricia Urquiola © Valentina Sommariva
Table basse Sengu by Cassina
Design : Patricia Urquiola © Valentina Sommariva

« Quand je faisais ma ‘thesis’, j’avais associé À la recherche du temps perdu de Proust à mes descriptions et je décrivais les maisons comme Marcel Proust que j’ai lu dans presque toutes les langues. Les personnages d’une maison font la philosophie de la maison. C’est Patrizia Moroso qui m’a initié à la forêt et à l’art avec cet aspect expansif de la nature qui submerge tout comme un blob. J’ai tenu des conversations avec Cassina pour mettre en valeur le travail de Charlotte Perriand, une grande amoureuse de la nature et toujours sur le fil de la recherche en matière d’habitat. Au Palais de Tokyo, j’aime aller puiser l’énergie à la Patti Smith d’une Anne Imhof qui fait performer sur le même espace-temps, acteurs, faucons ou drônes. »

Une pensée caracole

Passant de l’art à la philosophie, du bio-mimétisme à la biologie, du numérique aux sciences du vivant, Patricia Urquiola fonctionne comme une ‘boîte à outils’ et son rapport au monde ne s’envisage que par son rapport aux autres et inversement,  comment les autres sont pour elle. Cette fluidité, elle la puise dans le monde végétal et son ambition est de remettre les matériaux dans une circularité.

Chaises Longues Biknit, Moroso, 2012
Design : Patricia Urquiola

« Pendant cette pandémie, nous avons vécu avec des œillères, comme des chevaux de trait. Il faut élargir notre vision, ouvrir les yeux et réviser notre approche des choses et voir comment tout explose. Différents champs sont fondamentaux. Il n’y a pas d’algorithme qui mène le monde. La phase la plus évoluée de notre parcours, c’est la perception. Il faut garder nos antennes les plus ouvertes comme des biologistes ou des philosophes qui travaillent à réaménager des espaces publics. Je travaille avec Mutina sur les surfaces et les accompagne dans le déménagement de leur siège social. A Capodimonte, à Naples, je travaille sur une vision botanique de la porcelaine en travaillant à partir du moule comme base. Je glisse un bois autour. »

Projet HYBRIDA en collaboration avec l’institut Casseli et la manufacture royale de Capodimonte. Edition limitée en porcelaine, exposée à l’EDIT NAPOLI 2021
Design : Patricia Urquiola © Serena Eller

Projet HYBRIDA en collaboration avec l’institut Casseli et la manufacture royale de Capodimonte. Edition limitée en porcelaine, exposée à l’EDIT NAPOLI 2021
Design : Patricia Urquiola © Serena Eller

Cecilia Alemani, la nouvelle commissaire de la Biennale d’art contemporain de Venise, a aussi choisi comme thème le ‘Milk of Dreams’ qui reprend les notions de la représentation des corps et la métamorphose, délicatement tout en effectuant en même temps le travail de rénovation de l’architecture. « Mes travaux se passent à différents rythmes et différentes intensités. Mon travail de direction artistique est celui qui me prend le plus de temps et peut courir sur deux ou trois ans. Il faut remettre les temporalités dans une vraie vision, donner des messages de proximité à la team tout en faisant l’effort de travailler à distance. Être près de ceux qui font de la 3D, c’est prendre le téléphone et leur parler. Une image ne peut pas être congelée. Il faut avoir beaucoup d’espace pour raisonner notre travail et élargir notre vision. Le numérique a élargi notre vision, a ouvert notre horizon. Il faut rentrer dans ce numérique. En février 2019, il y avait une Mostra en cinq parties sur mon travail à Madrid. La dernière partie sur la « contamination positive » comprenait également un projet avec Federico Pepe, ‘Don’t treat me like an object’ dans un tout petit espace avec un casque de réalité augmentée. Comment élargir cette expérience ? On rentrait dans une communauté de chaises qui dansaient le flamenco provoquant un mixte d’émotivité. On est là dans le metaverse. Je prône cette curiosité élargie de la biologie à l’art. »

Rédigé par 
Bénédicte Duhalde

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6/5/2024
“Infraviolet”, l'exposition hétéroclite de Ludovic Roth

Exposé jusqu'au 1er juin dans la galerie Chamagne-Hardy, le designer Ludovic Roth propose de découvrir “Infraviolet”. Une collection inclassable qui s’illustre par sa diversité.

Designer depuis une quinzaine d'années, Ludovic Roth expose jusqu'au 1er juin sa collection Infraviolet à la galerie Chamagne-Hardy située dans le VIIe arrondissement de Paris. Riche de 17 objets parmi lesquels des miroirs, des tables, des lampadaires ou encore des vases, la collection frappe par son éclectisme total. Fruit d'un travail de deux années mené occasionnellement en binôme, Infraviolet invite le visiteur à côtoyer des objets aux apparences souvent inédites.

De la diversité à tous les niveaux

Par l'absence d'unité formelle et plastique, le designer pose les codes d'un travail de conception sensible qui puise comme rare caractéristique commune, la présence de couleurs vives et des lignes épurées. Selon lui, « L’emploi de la couleur peut apporter un souffle de légèreté salutaire. » Une vision qu'il a poussée en diversifiant les médiums dont le PVC, le miroir, mais surtout le bois et le métal. Deux éléments qu'il mêle au travers de compositions très graphiques radicalement contemporaines.

Particulièrement intéressé par la matérialité et la fantaisie, le créateur passionné de sciences et de techniques a mis au point un traitement lui permettant d'obtenir un rendu irisé sur le métal. Un processus qu'il travaille depuis 3 ou 4 ans et qu'il déploie pour la première fois au sein d'une collection. « La couleur m’évoque le plaisir de créer, d’insuffler par l’objet une certaine gaieté à un intérieur. Nombreux sont ceux qui ressentent l’impact de la couleur et apprécient sa capacité à conférer à un objet une autre dimension, au-delà du "sérieux" de sa rigueur formelle » analyse le designer.

Un parcours international

« Deux années de développement ont été nécessaires pour mettre au point Infraviolet. Elles m’ont offert la possibilité de repousser les limites de ma pratique » analyse Ludovic qui cumule les projets internationaux depuis son diplôme obtenu en 2008 auprès de l'Ecole Bleue. Intéressé par la conjugaison des savoir-faire artisanaux aux techniques actuelles pour élaborer de nouveaux design, le créateur est aujourd'hui sollicité dans les domaines de l'architecture, de l'audio et de l'horlogerie. Une renommée sacrée par l'acquisition en 2022 de son luminaire Cosse en cuir et acier par le Mobilier national.

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7/5/2024
Le quartier de Soho accueille sa nouvelle boutique Cartier

La marque française de haute joaillerie Cartier ouvre une nouvelle boutique dans le quartier new-yorkais de Soho.

Déjà présente à New-York et notamment sur la célèbre 5e avenue, la maison de haute joaillerie française ouvre une nouvelle boutique. Situé plus au sud dans le non moins célèbre et gentrifié quartier de Soho, ce nouvel espace de vente fait dialoguer les codes de la marque avec ceux de son environnement urbain.

Au rez-de-chaussée, la bijouterie propose un décor chic ou s'accumule les nombreuses références au quartier ©Cartier

Une boutique pensée comme un trait d'union

Imaginée par Laurène B. Tardrew et Romain Jourdan de l'agence studioparisien, cette nouvelle adresse du luxe mêle passé et présent. Les éléments métalliques patinés ainsi que les briques du décor rappellent l'histoire industrielle du quartier tandis que la neutralité des matériaux constructifs évoque quelque chose de plus contemporain et luxueux. Au cœur de cette alliance de style, des œuvres d'art en hommage aux mouvements artistiques ayant émergés sur la côte Est, parmi lesquels le pop art et le street art, apportent des touches colorées. Des teintes qui font écho à certaines assises, rares éléments dotés de vert ou de violet.

Le bar propose une ambiance chaleureuse et conviviale dans un décor ou s'entremêle les lignes de la pierre, du tissu et du bois ©Cartier

Quatre niveaux, quatre espaces, quatre ambiances

Conçus pour différents usages, chacun des quatre étages de l'édifice entièrement dédié à la marque propose au client une découverte des produits ainsi que des lieux de détente. Au rez-de-chaussée, la longue galerie d'accueil expose les produits dans de petites vitrines et sur les étagères murales métalliques conçues en résonance avec la structure en acier du plafond. Pièce maîtresse et fil conducteur au sein du bâtiment, l'escalier décoré de la panthère fétiche de Cartier conduit à l'étage supérieur où se trouve le bar. Cet espace, le plus coloré et décorativement détaillé d'entre eux, tient à favoriser l'échange et la convivialité. « Nous avons privilégié la douceur et la féminité, en accompagnant nos dessins de lignes courbes et pures, parfois ponctuées de quelques touches d'extravagance et de couleurs exprimées dans un grand mur décoratif panthère » confie le duo d’architectes de Studioparisien.

Au troisième niveau, un appartement baigné de lumière sert à la fois d'espace d'exposition et d'invitation ©Cartier

Relativement sombre par rapport aux autres pièces, le bar s'inscrit en opposition radicale avec le deuxième étage pensé comme un appartement. Lumineux et neutre dans ses teintes, cet espace contemporain imaginé pour servir lors d'événements et de divertissements exclusifs, est le dernier niveau couvert. Au-dessus, la boutique se termine par une terrasse végétalisée. Cerné par deux pignons en briques, ce jardin propose un espace intimiste et verdoyant dominant l’une des artères principales du cœur artistique et branché de la grosse pomme.

Petit luxe de la boutique, le rooftop en plein centre de Soho invite à prendre le soleil dans un cadre particulièrement luxueux ©Cartier
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3/5/2024
À Milan, Pedrali comme à la maison

Au Salone del Mobile, Pedrali a déployé ses nouveaux modèles au gré d'un vaste stand aux allures de showroom coloré.

De la salle à manger à l'espace de détente en passant par le jardin. C'est dans ce qui s'apparente à une vaste habitation en tissu de 900m² que Pedrali  a mis en scène ses nouveaux objets lors du Salone del Mobile de Milan, début avril. Forte de onze collections, pour certaines inédites, la marque italienne a souhaité reconstituer des lieux de vie. En accordant une réelle importance aux couleurs, le studio milanais DWA Design Studio, à qui l'on doit la scénographie d'exposition, proposait aux visiteurs d'accélérer le temps pour passer en l'espace de quelques instants, des pièces baignées d'une lumière matinale bleutée, à celles illuminées d'un crépuscule orangé. Des mises en scène sobres mais évocatrices, grâce auxquelles les objets semblent projetés dans un environnement semi-réel.

L'espace Pedrali mis en place lors du Salone del Mobile ©Ottavio Tomasini

Le temps d'un déjeuner solaire

Midi sonne, le soleil est haut dans le ciel et l'ambiance est particulièrement solaire. Une atmosphère qui résonne avec les couleurs acidulées d'Héra Soft, la dernière chaise de Patrick Jouin pour Pedrali. Avec son dossier suspendu par un piètement haut, l'assise à l'allure aérodynamique entre en résonance avec la table Rizz de Robin Rizzini. Soutenu par quatre pattes métalliques de section triangulaire, l'élément central de la salle à manger dégage une âme très animale en partie due à la linéarité cassée des pieds. Un détail porteur d'un caractère froid, mais rehaussé par l'éclairage des lampes Tamara de Basaglia Rota Nodari.

Chaises Héra Soft de Patrick Jouin et table Rizz de Robin Rizzini ©Ottavio Tomasini

Repas terminé, direction le salon adjacent conçu par CMP design. Ici, les lignes sont moins strictes, les volumes y sont enveloppants et invitent à prendre son temps. Avec son armature en bois de frêne massif tout en courbe, le canapé deux places Lamorisse ainsi que ses fauteuils lounge, invitent à un début d'après-midi convivial. Autour, les tables basses Blume dessinées par Sebastian Herkner finalisent l'ambiance sereine et délicate de la pièce.

Canapé et fauteuils Lamorisse et tables basses Blume de Sebastian Herkner ©Ottavio Tomasini

Prendre le soleil partout et comme on le souhaite

Lorsque certains discutent à l'intérieur, d'autres profitent d'un moment plus reposant sur les poufs Buddy Oasi. Extension d'une collection à succès de la marque, ces modules de Busetti Garuti Redaelli sont la version extérieure du Buddy classique destiné à l'origine pour la maison. Semblables à des galets géants aux courbes polies, ces conceptions qui se multiplient et se déplacent au grès du soleil, s'approprient en fonction des envies. Ledossier mobile, lesté avec une base antidérapante, se déplace librement sur toute la surface. Fabriqués en polyuréthane pour résister aux intempéries, ils se conjuguent avec les tables basses en béton Caementum de Marco Merendi et Diego Vencato.

Poufs Buddy Oasi de Busetti Garuti Redaelli ©Ottavio Tomasini

Une fin d'après-midi, comme un regard en arrière

Le ciel devient rose et le début de soirée s'annonce. Il fait encore bon et l'heure est à la discussion dans ce qui ressemble désormais plus à une cafétéria de plein air. Une ambiance joyeuse et familiale transmise notamment par les chaises Philía d'Odo Fioravanti. La structure en acier dans laquelle vient s'entremêler un tissage en cordon PVC unis ou bicolore rappelle joyeusement la dolce vitae des 60's italiennes. Une époque, symbole de design à laquelle on repense assis autour des tables Ysilon de Jorge Pensi Design Studio, la tête dans les fougères.

Chaises Philía d'Odo Fioravanti ©Ottavio Tomasini

Une fin de journée qui entend bien accorder du temps au prélassement

Étape ultime et inratable d'une journée passée dans le confort du mobilier Pedrali, Ester Lounge signée par Patrick Jouin propose dans une ambiance plus tamisée. Initialement présentée en 2013, l'assise monolithique revient cette fois sur le devant de la scène dans une approche plus douce et harmonieuse. Avec son dossier incurvé surmonté d'un ovale qui signe la collection de sa forme, le fauteuil s'est élargi pour accueillir sans contrainte l'utilisateur. Imposante mais esthétique par ses volumes et ses pieds en aluminium moulé, Ester Lounge répond aux luminaires sans fil Giravolta et ceux suspendus Isotta, tous deux de Basaglia Rota Nodari. Une concordance entre les éléments qui procurent à Pedrali l'atmosphère chaleureuse d'une maison chic et libre d'appropriation.

Fauteuils Ester Lounge par Patrick Jouin et luminaires sans fil Giravolta suspendus Isotta de Basaglia Rota Nodari ©Ottavio Tomasini
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2/5/2024
Diptyque propose une collection tournée vers l’extérieur

La marque parisienne Dyptique dévoile une nouvelle collection d'objets pour ramener un petit peu d'extérieur dans nos intérieurs.

Pour sa dernière collection, Diptyque semble avoir fait un pas de côté, si ne sont plusieurs, pour s'égarer volontairement en pleine nature. Tournée vers le nomadisme, Summer Decoration invite à prendre le temps de se reconnecter avec l'extérieur. Par une petite collection d'objets délicats un temps délaissés, la marque réinstaure une forme de lien entre l'homme et son environnement.

Fin et léger, le soliflore se transporte partout pour ramener un brin de nature dans son intérieur ©Diptyque

Conserver l'éphémère à domicile

Que ce soit pour s'installer et prendre le temps en pleine nature, ou ramener un morceau d'éphémère chez soi, Summer Decoration en offre l'occasion. Le soliflore en verre entouré d'un étui en cuir réalisé en collaboration avec Coco Brun est l'ami utile pour transporter la trouvaille d'un jour, en attendant que celle-ci rejoigne l'un des vases Médicis. Réalisés artisanalement en cire bleue, la couleur fil rouge  de la collection, ces modèles sont inspirés des vases antiques. Et si immortaliser ce qui ne l'est pas vous tente, Diptyque propose un presse fleurs, un accessoire du passé qui revit aujourd'hui pour permettre aux fleurs d’exister encore longtemps.

Le presse fleurs permet d'immortaliser la flore éphémère par nature ©Diptyque


Mettre en lumière les moments qui comptent

Spécialisée dans l'univers de la bougie et de ses senteurs, la collection propose bien sûr deux photophores et une lanterne. Ces premiers en verre côtes plates soufflés dans un atelier verrier français sont disponibles en deux tailles. Réinterprétés par le studio Jean-Marc Gady, ils sont un hommage au fondateur de la maison qui collectionnait les bocaux. À ces objets faits pour éclairer la nuit, s'ajoute le couvercle pyramide qui garantit une bonne conservation des bougies et de leurs parfums entre deux combustions.

Transportables et design, les lanternes sont idéales pour une soirée chic en bord de mer ©Diptyque

Éclairé par le soleil estival ou à la lueur d'une bougie, la collection bohème au design bourgeois dessine le retour de la poésie florale au cœur de notre été.

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