Nature
Le festival Jardins Jardin organise pour la 12e année le Bosquet des Innovations qui sélectionne les projets novateurs qui réinventent les « natures urbaines. » Inscriptions possibles jusqu’au 10 avril.
Le Festival Jardins Jardin est de retour aux Tuileries du 31 mai au 4 juin prochain pour sa 18e édition. Un évènement 100% outdoor qui expose notamment les lauréats du concours le Bosquet des Innovations.
Un itinéraire en trois espaces
Situé sur la terrasse du Bord de l’eau, Le Bosquet des Innovations accueillera les projets retenus dans un parcours découverte réunissant trois espaces. Le premier espace sera dédié aux écoles qui souhaitent partager les études menées par leurs étudiants. Le second est un espace scénographié dédié aux prototypes de jeunes designers, architectes ou paysagistes souhaitant présenter leurs recherches exploratoires. Quant au troisième, il propose aux entreprises et aménageurs d’espaces d’exposer leurs projets qui convergent vers une nouvelle définition des pratiques paysagères, urbaines ou rurales, maraichères, ludiques ou sociales.
Ainsi, les projets retenus seront ainsi exposés au public de Jardins Jardin ainsi qu’aux professionnels réunis dans le Bosquet des Innovations durant les cinq jours de l’évènement. Toutes les informations et le formulaire d’inscription sont disponibles ici.
Symbole de la nouvelle vague du design tchèque, le duo de designers LLEV évolue dans un univers singulier. Leurs créations multiples s’inscrivent avec exigence dans une temporalité en phase avec la nature.
« Mother Nature » résonne comme un cri du cœur… C’est le titre de la dernière présentation, de Eva Mochalová et Marcel Mochal, à la Design Block 2021, qui a eu lieu dans le bâtiment historique du Musée des Arts décoratifs de Prague, dans une scénographie très remarquée. Panneaux décoratifs de papiers peints aux feuillages sombres, banc et table en bois au design rigoureux, verrerie et céramiques sophistiquées… Au fil des collections, les objets s’additionnent sans vraiment de lien apparent, sans se contredire pour autant… Un fil rouge qui leur appartient, les unit sous le nom de LLEV, en référence au lion l’emblème du pays (« lev », c’est le lion en tchèque).« Notre travail est influencé par nos rêves et notre vie, ainsi que par les matériaux… Il résulte de nos recherches liées à l’artisanat traditionnel et aux savoir-faire de notre région, qui aboutissent à des produits sur commande et éditions limitées, pour les galeries ou les marques telles que Ton, Jika, Bomma. Notre premier objectif est de développer un design basé sur la forme et la fonction, mais aussi le message… »
Parcours en duo
Ces créateurs confirmés se sont rencontrés sur les bancs de l’Académie des arts et d’architecture (UPRUM) à Prague, étudiant les arts de la porcelaine et de la céramique pour Eva, l’art du verre pour Marcel. Après des parcours personnels en Europe, ils fondent leur studio en 2004, un laboratoire expérimental, situé à Turnov dans la région de Paradise Bohème, la plus ancienne zone paysagère protégée de la République tchèque, inclue dans les géo-parcs de l’UNESCO. Source d’inspiration intarissable, les paysages constituent les lieux les plus inspirants pour ces designers ouverts et curieux. Dans les méandres des sentiers pédestres ou des châteaux de rocailles, ils ancrent leur univers au coeur de collines verdoyantes, dignes de contes de fées, peuplés de braves chevaliers et de voleurs barbus, sans naïveté aucune… « Nous travaillons beaucoup à l’intuition, avec des méthodes modernes et dans le respect des exigences de nos clients. Nous sommes à la fois artistes, designers et rêveurs.
En 2009, ils découvrent en Indonésie les techniques artisanales traditionnelles de l’art textile du batik et la fabrication d’objets en bois. De ce voyage d’études en découle la table Oldman, le mobilier de jardin Laba-Laba en vieux bois de teck, pour le constructeur de maisons écologiques tchèque Manumade. Poursuivant la quête des savoir-faire, notamment celui du verre, un incontournable de la Tchéquie, ils participent au Symposium International du Verre (IGS) à Novy bor en 2012, et à chaque session de la Design Block à Prague où leur travail largement reconnu a été plusieurs fois primé (meilleur produit en 2016 pour la table Moon).
Expérimentation
La recherche est au centre de la mécanique bien rôdée de leur travail; l’idée germe de la typologie même du produit aussi bien que du matériau. Il s’agit toujours d’une histoire particulière à raconter. Si le bois, le verre, le papier leur sont familiers, le tandem indissociable passe d’un matériau à l’autre, avec une facilité déconcertante. Les imprimés originaux sont issus des motifs de végétaux collectés au cours de balades dans le paysage bucolique de Bohème, tandis que la conception des planches à découper de cuisine (Kvaadr), a été élaborée avec le Richlite, composite compact, fabriqué à partir de papier kraft recyclé et de résine. Avec une attirance pour le verre lié à la densité des cristalleries dans la région, Eva et Marcel explorent de nouveaux procédés, parfois stupéfiants. En témoignent les petites séries, Smooth et Innatura réalisées en verre soufflé dans des moules en mycéllium. Ce phénomène naturel a été déjà expérimenté depuis dix ans par de nombreux designers ; mais la façon dont LLEV s’en empare, a abouti à des objets innovants et sensibles. 100 % recyclable, composé de mycéllium (champignon choisi localement), le moule façonne différentes empreintes à chaque fois en se consumant par la chaleur de la pâte de verre soufflé, soulignant le caractère d’unicité de chaque pièce de la production.
La magie de Dame Nature opère, par le feu et la croissance naturelle du champignon, jouant ainsi avec le temps et le hasard ! Engagés tous deux, dans la préservation des ressources naturelles, Eva et Marcel tentent de limiter leur impact lors de la production d’objets, vers un design durable, de ne pas dépendre d’un système industriel, d’être autosuffisant afin de vivre en symbiose avec la planète. Autre expérience, cette fois issue de savoir-faire, l’utilisation de l’ancienne « technique de l’iris » de l’Art nouveau. La collection de vases à facettes polygonales Nueevo est directement influencée par cette période faste de production des Arts décoratifs. Comme dans chaque projet, propre à leur démarche, la technique y est détournée, jusqu’à l’obtention des effets souhaités de coloration par pulvérisation d’une émulsion spéciale appliquée sur du verre chaud. Mais LLEV ne livre pas tous ses secrets de fabrication…
Savoir-faire et transmission
Depuis 18 ans, LLEV conçoit des produits entre artisanat traditionnel et techniques modernes, et en filigrane tend vers la transmission des savoirs. « Nos outils les plus précieux sont l’intuition, le courage, un marker noir et du papier… » A travers l’enseignement, qu’il exerce depuis 2008 dans les écoles d’arts appliquées en Tchéquie,-un don, selon sa femme Eva, admirative-, Marcel est convaincu que les étudiants se doivent de connaitre l’artisanat, d’apprendre à manier aussi bien le crayon que les logiciels informatiques. Grâce à ses qualités d’écoute et de conseil, il les encourage à poursuivre leurs rêves, tout en restant eux-mêmes. Afin de prolonger et de préserver leurs projets, de marquer une période leur vie professionnelle, LLEV a conçu un journal visuel, Showcase, rassemblant leur production mais aussi, un patchwork de documents, photos, graphismes et interviews. « Depuis nos débuts, notre philosophie n’a pas beaucoup changé, nous avons besoin d’une discipline de travail, tous les jours pour créer. »
Adam Štěch, théoricien du design et de l’architecture, éditeur de l’ouvrage, les définit ainsi : « Ils sont tous deux le reflet de la renaissance du design tchèque, dans une approche différente, tout puisant leur inspiration dans la nature avec humilité et intégrité. »
Petit-fils et fils de floriculteurs varsoviens, Marcin Rusak puise ses sources tout naturellement dans le végétal qu’il intègre dans ses créations de manière narrative. Et c’est aux matériaux vieillissants ou en décomposition que le créateur s’intéresse en particulier. En hommage à deux générations de producteurs de fleurs, mais aussi parce que l’histoire professionnelle familiale s’arrête à la sienne, Marcin ressent le besoin de retranscrire ce passé décomposé. Désormais installé en Angleterre, il transforme fleurs et feuilles patiemment en œuvres d’artisanat d’art exceptionnelles.
« L’histoire familiale de plus de cent ans s’est arrêtée à ma naissance. Le souvenir des serres délaissées, des matériaux industriels comme le métal rouillé ou le verre brisé, les éléments abandonnés comme les jardinières en zinc, les pompes et autres machines aux fonctionnalités inconnues me donnaient l’impression d’un paysage quasi fantomatique. » Ce paysage est désormais bien vivant dans le travail de Marcin Rusak. Il collectionne dans un premier temps les végétaux jetés d’un marché aux fleurs londonien qu’il retraite en sculpture ou mobilier, dénonçant au passage la sur consommation. Son travail devient le témoin de l’obsession que l’être humain a pour la nature qu’il utilise comme élément décoratif, en référence aux motifs floraux par exemple, mais sans pour autant s’entourer d’éléments vivants. À sa manière, Marcin prolonge la vie de ces fleurs naturelles mises au rebus, en les intégrant dans ses œuvres qui interrogent sur la temporalité. « Je les utilise comme support pour parler de la consommation. En les suspendant dans de la résine, je permets à la matière de conserver leurs qualités authentiques. »
Marcin utilise deux techniques pour figer les végétaux. La collection Flora Temporaria consiste à les immerger entièrement dans la résine, ce qui a pour résultat de créer une profondeur qui rappelle celles des natures mortes flamandes du XVIIe siècle. Pour Flora Perma, c’est uniquement la section transversale du végétal qui est utilisée, à l’image des coupes de dissection. Cette technique est une forme de pied de nez aux textiles à motifs floraux que l’on retrouve notamment en décoration. Ici, ce sont de véritables fleurs qui font office de décor, mais traitées comme un tissu à part entière qui est recouvert de résine.
Plusieurs coloris de résine offrent des lectures différentes. La résine noire rehausse les contrastes presque dramatiques entre la matière dans laquelle les fleurs sont figées et le végétal lui-même. « Ils apparaissent comme des veines ou des fossiles qui créent une qualité semblable à celle de la pierre. » À l’inverse, la résine laiteuse rend ces natures mortes plus romantiques. Buffet, paravent, table et autre panneau mural résultent de la logique de leur créateur, celle de leur donner du sens en utilisant de la matière organique pour en faire des pièces fonctionnelles et esthétiques.
Tel un archéologue, Marcin Rusak s’appuie sur les traces du passé mais aussi sur la revalorisation des processus naturels de dégradation, une façon peut-être de faire le parallèle avec une certaine obsolescence de l’être humain…
Envie de prendre le large sur son balcon ou de profiter du grand air en montagne ? Voici une sélection de la rédaction pour profiter de l’extérieur.
Bivouac aérien
Ultra légères et conçues par des passionnées du grand air les nouvelles tentes de chez Samaya placent la barre haut en termes d’innovation et de performance. Dessinée pour accueillir deux personnes, la Samaya 2.0 est compacte et ne pèse que 1280g. Son sol en Dynema® et sa membrane Nanovent offrent une véritable imperméabilité. Traitée en rose, cette tente sort résolument du lot !
SAMAYA2.5, 1150€
Hommage à Memphis
A mi-chemin entre le style riviera des années 60 et le mouvement Memphis, le fauteuil Para d’Axel Chay, en toile rayée et structure tubulaire en acier thermolaqué, est une pièce ludique. Son designer, en quête d’abstraction géométrique, cherche à immerger la personne qui s’assied, pour plus de sérénité.
Fauteuil Para, 1800€
Champignon lumineux
Task, comme son nom l’indique en anglais (tâche en français), est polyvalente. Cette baladeuse propose trois intensités lumineuses différentes et est rechargeable sur port USB. Conçue par le collectif du Studio Faro lab, la lampe se pose au sol ou sur une table.
Baladeuse TASK, en aluminium laqué et poignée en cuir, 169€.
OVNI de cuisson
Lulu est un barbecue planche made in France qui fonctionne au charbon. Livré avec 1 kit à pizza et des ustensiles de cuisson, on peut l’utiliser pour griller les aliments mais aussi comme four d’extérieur grâce à son dôme de cuisson. Inutile de le rentrer après la belle saison puisque cet OVNI de 45kg est inoxydable.
Barbecue Lulu, existe en 8 coloris, en fonte d’aluminium recyclable, 60cm x 60cm x 95cm, 1290€.
Cristalline attitude
Utilisant la photolyse du chlore par UV-A, ce purificateur d’eau élimine, le chlore, ses dérivés et les bactéries en 15 mn. Il suffit de le brancher et d’insérer la gourde en verre remplie. Il fonctionne sans filtre ni entretien et permet une rotation de bouteille durant la journée.
La Vie Bio, purificateur et 6 bouteilles, 259€.
Appel d’air, appel au vert… En 2020, le confinement a rendu plus que jamais visibles cette nécessité de se ressourcer au cœur de la nature. Comme une intuition, le Domaine de Chaumont-sur-Loire accueillait la thématique « Terre Mère » pour son Festival international des jardins que les plus chanceux ont pu visiter cet été. À l’automne, il mettait aussi en exergue le design floral au service de la beauté.
Si les anciens propriétaires du Château de Chaumont-sur-Loire, le prince et la princesse Henri-Amédée de Broglie, collectionnaient plantes rares et autres orchidées exotiques dès la fin du XIXème siècle, ils seraient certainement enchantés par l’évènement « Quand fleurir est un art ».
C’est désormais sous une forme plus éphémère que la tradition se perpétue au Centre d’Arts et de Nature du domaine. En octobre dernier, les salles du château ont été investies par des designers floraux, meilleurs ouvriers de France et non moins de vingt-cinq apprentis de l’Ecole des fleuristes de Paris. Durant cinq jours, Gilles Pothier, Pascal Mutel, Charline Pritscaloff et les élèves de l’Ecoledes fleuristes de Paris ont sublimé le castel avec des compositions florales exceptionnelles.
Après une première édition en 2019, ce second opus place la barre haut pour 2021 ! www.domaine-chaumont.fr