Formation
Si créer pour une société à la fois durable et créative est la base de la philosophie de l’architecte Jacques Ferrier, il compte bien la transmettre lors de son programme à Campus MaNa. La thématique « Habiter la fenêtre » en dit long sur ces quinze jours d’atelier ! Il traitera la fenêtre en tant qu’élément primordial de l’architecture, véritable lien entre l’intérieur et l’extérieur.
Accompagné de l’assistant architecte et théoricien Clémentin Rachet, et de Mathieu Luzurier, menuisier habitué au campus, Jacques Ferrier abordera des sujets incontournables en termes de construction dans un contexte de crise climatique. Pour lui, la relation entre l’habitant et l’environnement est essentielle, et passe notamment par l’appropriation et le désir d’usage.
Véritable défit architectural, la baie vitrée fragilise une architecte en retirant de la matière. Revoir l’histoire de toutes ces ouvertures, de l’arc roman aux constructions en béton armé, permet d’envisager une nouvelle vision de la fenêtre, non seulement stylistiquement mais aussi techniquement.
De la théorie à la pratique, la fenêtre, symbole de liberté et d’évasion, sera au cœur des échanges et de l’atelier bois du campus. Transparence, occultation, performances techniques et écologiques, sans oublier esthétique, tous ces points seront abordés durant ce programme.
Car au-delà d’être uniquement un vecteur d’air et de lumière, la fenêtre peut être habitée. À l’instar des bow window ou fenêtre en saillie, c’est un seuil entre l’intime et le public que l’on habille de rideaux ou de volets pour se protéger. Mais le verre utilisé peut aussi être chauffant, teinté, voire changeant. La fenêtre est une thématique qui mérite une attention toute particulière pour les enjeux d’aujourd’hui et de demain !
Détails du programme
Du 18/09/2023 à 29/09/2023
Matériaux: végétal, bois, métal, autres
Domaine : Architecture
Durée : 2 semaines
Langue : Français & anglais
Coût : 3900 € TTC
Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.
Ce tarif comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, les matériaux et les équipements de protection individuelle.
De 18/09/2023 à 29/09/2023
Le Campus MaNa propose le programme « Land out, collective day dream », une formation soutenue par cinq professionnels aux parcours reconnus et riches d’expériences.
La designeuse Amandine Chhor, passionnée par les matériaux, les processus de fabrication et l’artisanat, invitera les apprenants à esquisser des scénarios et utopies collectives dans le but de concevoir des espaces publics apaisants et intelligents. Mathieu Luzurier, ébéniste formé à l’école Boulle, accompagnera le processus de création dans l’atelier bois du campus. Deux autres intervenants seront présents durant la formation dont le théoricien et architecte Olivier Vadrot, avec un cursus mêlant différents domaines comme le design, l’architecture, mais aussi les scènes théâtrales et musicales. Pour finir, la chercheuse en arts du spectacle vivant, Laure Fernandez, associée à l’UMR Thalim (CNRS, Université Sorbonne Nouvelle, ENS), apportera sa pierre à l’édifice.
Ensemble, ils permettront aux participants d’imaginer et de créer du mobilier et des installations extérieurs d’un genre nouveau en lien avec la nature environnante. Le questionnement sur l’espace public comme lieu de repos, de partage, voire de contemplation, sera au cœur de ces 15 jours de programme. L’étude portera sur des éléments existants, du banc au kiosque, en passant par la gare routière ou encore l’ombrière, le tout en prenant en compte la matière. Ces typologies en devenir seront le fruit des échanges multiples entre encadrants et participants, le principe même du Campus MaNa.
Méthodes d’évaluation
- Projet final documenté et argumenté.
- L’acquisition des connaissances et de l’expérience au cours de la formation, l’avancement des travaux et le rendu final sont pris en compte.
- Formation validée par un certificat MaNa.
Critères d’admission / prérequis
Autodidacte ou diplômé de la discipline – l’expérience est évaluée lors du processus d’admission.
Etape 1 : Envoi d’un CV et d’un portfolio
Etape 2 : Validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.
Détails du programme
Matériau(x) : bois
Domaine : Design d’objets et scénographie
Durée : 2 semaines
Langue : français et anglais
Prix : 3900 € TTC
Ce prix comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, le matériel et les équipements de protection individuelle.
Dates des sessions à venir : du 21/08/2023 au 01/09/2023
En septembre prochain, la toute jeune CY école de design, au sein du campus universitaire de Cergy, fera sa première rentrée. Et proposera une formation innovante, globale, pour positionner les designers parmi les futurs décideurs.
Dominique Sciamma a quitté Strate, qu’il a dirigé pendant sept ans, pour se lancer dans un projet innovant : CY école de design, incluse à CY Cergy Paris Université, au sein de l’école d’ingénieur CY Tech. Accueillie dans CY Alliance, qui regroupe quatre graduates schools et treize grandes écoles, dont l’Essec Business School, elle rejoint ainsi l’Ecole d’Architecture de Versailles, l’Ecole Nationale du Paysagisme ou l’Ecole Nationale d’Art de Paris Cergy. Cette école de design ambitionne de former des designers globaux qui se positionneront de la matière à la décision, pour accéder à toutes les responsabilités dans les organisations, y compris les plus hautes.
Avec François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise, Dominique Sciamma a la double ambition de l’excellence intellectuelle et de la professionnalisation. L’école prépare ainsi les designers à comprendre et intégrer les organisations au travers d’un investissement massif dans les Sciences humaines et l’interdisciplinarité au sein de CY Alliance, dans le cadre d’une intense pédagogie par projet. Elle offre aussi un très grand atelier traditionnel, un atelier de design sensoriel, un Fablab, et une matériauthèque, cofinancé par la Région Ile-de-France. Avec un coût total de 10 500 euros sur cinq ans, (gratuite pour les boursiers), elle est cinq fois moins chère que certaines écoles de design privées. Les deux dernières années du parcours se font en alternance.
L’école s’installe sur le très vert Campus d’IxBlue à Saint-Germain-en- Laye, véritable écosystème High Tech et académique, où Jean Prouvé a d’ailleurs laissé sa trace monumentale dans le Lobby de l’établissement sous la forme d’un escalier qui monte, qui monte… comme la petite université de Cergy.
Pour ses prix Intelligence de la main 2020, dans la catégorie Parcours, le jury réuni par la fondation Bettencourt a récompensé Nicolas et Christine Bard, fondateurs du réseau Make ici. Plus que de fablabs ou de « makerspace », ils préfèrent parler le terme de manufactures pour identifier leurs différents lieux en France, qui rassemblent artisans d’art, designers, architectes et professionnels de la fabrication numériques.
Réseau de manufactures collaboratives et solidaires, la force de Make ICI, aujourd’hui, est d’avoir réussi à créer dans plusieurs régions de France, des lieux qui sont de vrais écosystèmes de l’industrie créative. Les résidents ont pour points communs d’être entrepreneurs, de placer le design au cœur de leurs activités – soit en étant designers ou en travaillant avec des designers – , et de mutualiser leurs compétences pour se développer. Car ces espaces comportent différents dispositifs d’accompagnement à l’entreprenariat, souvent absentes des formations initiales. Et c’est ce pari sur l’intelligence collective qu’a voulu récompenser la Fondation Bettencourt, en distinguant le couple fondateur dans la catégorie Parcours.
Comment définissez-vous vos manufactures ?
Christine et Nicolas Bard : Le terme le plus courant pour désigner ce concept est makerspace mais nous avions envie d’un mot français. Nos lieux sont des manufactures sociales et solidaires à but lucratif, dont les bénéfices générés sont intégralement réinvestis. Notre ambition est d’aider une génération d’artisans d’art à vivre correctement de son savoir-faire. Pour cela, nous avons réuni un ensemble de dispositifs qui constitue, à nos yeux, les éléments clés de la réussite : l’accès commun à des équipements traditionnels et numériques; un compagnonnage avec d’autres artisans qui permet de rompre l’isolement; une proximité avec d’autres disciplines alors qu’en France, les savoirs sont trop séparés. Enfin, une solidarité à tous les stades de l’activité -de la conception à l’accès au marché. La philosophie de MAKE ICI ? Tous indépendants, tous interdépendants. Il est aussi important d’être autonome que de pouvoir se faire aider lorsque cela s’avère nécessaire. A MAKE ICI, les entrepreneurs en difficulté ont toujours quelqu’un à proximité pour leur donner un coup de main.
Que signifie le prix Intelligence de la main/ Parcours pour vous ?
ChB&NB. Nous sommes très fiers d’avoir été distingués, d’autant que nous connaissons l’exigence de la Fondation en termes d’excellence et d’innovation. Cette reconnaissance est très importante pour nous car elle vient valider notre façon de penser l’artisanat d’art. Notre initiative est souvent observée avec intérêt mais on nous reproche de n’être pas assez puriste. Nous pensons, au contraire, que les artisans ne peuvent rester dans l’entre-soi. Ils doivent travailler avec des designers, des industriels... Un ferronnier d’art peut créer un prototype pour Airbus; une maroquinière, formée par Hermès, fabriquer la ceinture qui servira de récompense pour le concours de danse hip-hop créé par la marque Redbull, comme cela fut le cas pour deux de nos résidents. L’artisanat d’art doit s’ancrer dans le XXIe siècle ; conjuguer les savoir-faire ancestraux avec les techniques, et les désirs, de demain.
Quels projets allez-vous développer grâce à cette récompense ?
ChB&NB. Il va nous donner l’opportunité d’inaugurer de nouvelles manufactures, quatre sont déjà prévues, avec un ancrage dans les savoir-faire spécifiques des régions où nous allons nous implanter. Celle de la rue Ordener, à Paris s’organisera autour du travail sur le bois, le métal, le cuir et le textile. À Wasquehal, entre Lille et Roubaix, nous allons investir les anciennes imprimeries des catalogues Trois Suisses et allons naturellement promouvoir les savoir-faire textiles. A Tours, nous avons noué un partenariat avec le Théâtre National pour travailler autour des métiers du spectacle avec notamment des ateliers de costumes. Chaque lieu abritera environ 30% de savoir- faire locaux. Une façon de dynamiser le tissu industriel français, et redonner aux régions toute leur vitalité.
« Histoires d’ICI » est une websérie qui présente différents résidents du réseau. Découvrez ci-dessous le parcours de l’Atelier Noue.
CY Cergy Paris Université vient d’annoncer la création d’une école de design pour la rentrée 2021. Publique, axée sur la transversalité, elle prendra sa place au sein des écoles de CY Alliance pour former des designers-ingénieurs. Sous la houlette de Dominique Sciamma, cette formation se veut innovante dans son approche pédagogique et s’inscrit dans les enjeux de transformation du monde actuel.
C’est un projet pédagogique ambitieux que lance CY Cergy Paris Université avec la création pour la rentrée 2021 de la première école de design dans une université. L’objectif est de former, dans un cadre transdisciplinaire : » à travers d’un parcours complet en 5 ans avec une pédagogie par projet, sanctionné par un diplôme universitaire, nourri de sciences humaines et sociales et de sciences de l’ingénieur, touchant à la matière autant qu’à la pensée, les designers de CY seront prêts à intégrer la vie professionnelle avec de grandes valeurs humanistes en tête, pour prendre soin des autres et du monde. » Fort de 7 ans passés à la tête de l’école Strate (qu’il vient de quitter cet automne), et par ailleurs président de l’APCI, Dominique Sciamma prend la direction de cette nouvelle école de design, publique.
La récente structuration de l'offre pédagogique de l'Université de Cergy-Pontoise
En janvier dernier, l’université de Cergy-Pontoise et l’EISTI ont fusionné en intégrant de plus l’EPSS et l’ILEPS en tant qu’établissements composantes pour former l’ensemble CY CERGY Paris Université. L’ESSEC Business School est associée par décret à l’université et intègre sa gouvernance. Ce regroupement rassemble 25 000 étudiants. CY Ecole de design sera portée par CY Tech – Ecole de Sciences, Ingénierie, Économie et Gestion de l’université – pour « former des ingénieurs de la transition« . Selon François Germinet, président de CY Cergy Paris Université : » L’arrivée de Dominique Sciamma et la création de cette école de design au cœur d’une université vient conforter la stratégie d’excellence et d’innovation d’une université qui entend accompagner ses étudiants à concevoir le monde de demain. Cette création est ainsi en parfaite cohérence avec la signature de l’université : inventez votre vie / design your life. Elle vient rendre encore plus concret et ambitieux le troisième axe CY by design de l’I-SITE CY Initiative que nous portons avec l’ESSEC Business School, afin de mieux former les décideurs de demain. »
Pour Dominique Sciamma, `` Avec CY École de Design, nous proposons une école de design publique accessible, totalement synchrone avec les enjeux du monde. Ambitieuse intellectuellement et professionnalisante à la fois, elle va accueillir et former des designers complets, prêts à donner forme et sens à nos situations de vie, dans le respect du vivant. ``
Une formation sur 5 ans pour CY Ecole de Design
- Double parcours CY Tech et CY École de Design – former les ingénieurs-designers en 5 ans : Apprendre autrement en tressant les sciences et les méthodes de l’ingénieur et les savoirs, les méthodes, les pratiques du design, dans le cadre d’une pédagogie par projet, résolument innovante.
- Bachelors et Mastères spécialisés : À l’image du Bachelor « Datascience by design », de nouveaux Bachelors et Mastères vont être créés, en association avec les écoles de CY Alliance, pour former des experts de filières musclés par le design.
- MBA « Leadership by design » : Former les managers par l’intégration des « hard skills » du designer pour les transformer en leaders attentifs et attentionnés. S’y ajouteront d’autres formations professionnelles et continues autour du design.
- CY Design Lab : Mise en place d’un laboratoire de recherche interdisciplinaire en, par et pour le design, en synergie avec les laboratoires des établissements de CY Alliance, et avec un programme de thèses ambitieux.
- Centre de pédagogie innovante par le design : Entité totalement dédiée à l’innovation pédagogique, elle aura pour mission de penser, de prototyper et d’aider à la mise en place de techniques, méthodes et programmes de formation, y compris auprès des jeunes publics infra-bac.
- Des synergies seront mises en œuvre avec les nouveaux lieux d’innovation professionnelle que sont les Campus des Métiers et des Qualifications de CY Alliance (Arts du Patrimoine à Versailles et Sécurité à Argenteuil).
Une Chaire industrielle sera en parallèle mise en place, avec l‘objectif de contribuer à cet ambitieux programme, et plus particulièrement au programme de recherche.
Une semaine après la démission de Rémy Fenzy, les élèves de l’ENSCI – Les Ateliers continuent à se mobiliser.
Après avoir obtenu la démission du directeur de l’ENSCI – Les Ateliers Rémy Fenzy le 20 novembre dernier, c’est l’occasion pour les élèves de faire un premier bilan de leur mobilisation. Une démarche nécessaire notamment en prévision d’une première échéance importante : le 9 décembre prochain, les élèves-élus rencontrent le conseil d’administration de l’école pour discuter de leur future gouvernance.
Pour rappel, Rémy Fenzy est nommé au poste de directeur de l’ENSCI – Les Ateliers le 13 novembre dernier par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre de la Culture Frank Riester. À l’encontre des inquiétudes prononcées par le conseil d’administration de l’école parisienne quelques mois auparavant, cette nomination n’est pas concevable pour les élèves et les membres du personnel. Ils votent un blocage de l’école de design dans la foulée. La contestation massive qui s’en suit aura raison du nouveau directeur puisque Rémy Fenzy présente sa démission la semaine suivante, le 20 novembre.
Un premier rendez-vous crucial
Le 25 novembre dernier, les élèves-élus rencontraient la direction générale de la création artistique (DGCA) et décidaient de faire tomber le mur qui bloquait l’accès à la cour de l’école. Exit le blocage, les élèves entraient dans une phase de mobilisation. Bien que les cours soient toujours annulés, le travail sur les projets partenaires a repris.
Depuis, entre deux projets, les élèves se retrouvent autour d’ateliers de discussion. En effet, le 9 décembre prochain marque le premier rendez-vous à ne pas manquer pour les futurs designers. Les élèves-élus s’entretiendront avec le conseil d’administration de l’ENSCI – Les Ateliers au sujet, notamment, de la gouvernance de l’école et ce au regard des derniers mois de contestation. Cette réunion vise à proposer un nouvel organigramme en accord avec l’identité de l’école parisienne : une école de design et non une école d’art.
Le lissage des spécificités inquiète
Les élèves de l’ENSCI – Les Ateliers, ainsi que les membres du personnel, sont inquiets de la tendance de l’administration publique à formater les écoles nationales de création. Par le lissage de leurs spécificités, ces écoles proposeront, à terme, les mêmes programmes que les écoles traditionnelles d’art.Parmi ces outils de lissage se trouve Parcoursup, la plateforme web qui recueille et gère les vœux d’affectation des futurs étudiants de l’enseignement supérieur public français.Certains étudiants lui reprochent d’interférer dans le processus de recrutement des promotions futures, puisqu’une inscription sur la plateforme amputerait une partie du concours d’entrée à l’ENSCI – Les Ateliers. Étant donnée que l’école de design est sous tutelle des ministères de l’Industrie et de la Culture, son inscription sur les tablettes de Parcoursup lui a été imposée. « Le débat a été éliminé » concède Erik Anspach, directeur des études des Ateliers, qui souhaite toutefois tempérer les inquiétudes de ses élèves : « cela n’est pas complètement mauvais puisque ça procure de la visibilité pour l’école » avoue-t-il. Même s’il déplore l’idée « d’aplanir les concours » et de voir toutes les écoles d’art et de design convoquer les candidats aux mêmes dates, il souhaite rassurer les élèves. En effet, Erik Anspach confesse que l’école bénéficie « d’une dérogation de calendrier » : l’entrée sur concours sera maintenue entre mai et juin 2020 malgré la présence de l’ENSCI – Les Ateliers sur les listes de Parcoursup. En somme « rien n’est définitif » quant au lissage affirme le directeur des études.
Une réflexion sur l’identité de l’école
L’identité de l’ENSCI – Les Ateliers se dessine au-delà du concours d’entrée. C’est autant ses étudiants que ses membres du personnel ou ses diplômés. Dans le cadre de cette mobilisation, ou plus régulièrement dans l’année, tous se retrouvent afin de discuter de ce que sont Les Ateliers, ce qu’ils apportent et ce vers quoi ils amènent.
Au cours du mois de novembre, Aurélien Fouillet, qui enseigne la philosophie du design, animait une discussion autour du rôle du design dans la société. Hier, Antoine Camus, diplômé en 2019, invitait à la réflexion sur l’identité de l’ENSCI – Les Ateliers. De plus, fort de son expérience de militant au sein du mouvement social écologiste Extinction Rebellion, il présentait des points-clés de médiation afin de faciliter l’agora dans ce contexte de mobilisation. Fréquemment, d’anciens élèves de l’école sont conviés à faire part de leur « après-ENSCI », à l’image de Frédéric Lecourt, cofondateur du studio Sismo Design. Diplômé en 1997, il a récemment pris part aux « Petits-Déjeuners de Margot ». Cette initiative de Margot Casimir, coordinatrice « Atelier de projets » à l’ENSCI – Les Ateliers, invite les anciens élèves à faire part de leur parcours personnel et des bénéfices d’une formation rue de Saint-Sabin (75012).
Rémy Fenzy, nommé le 13 novembre dernier par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre de la Culture Frank Riester, démissionne de son poste de directeur de l’ENSCI – Les Ateliers. À l’issue d’une ultime rencontre, la troisième, avec les élèves de l’école parisienne de création industrielle, l’ancien directeur de l’ENSP d’Arles a fait part de sa renonciation au poste de directeur de l’ENSCI – Les Ateliers.
Un processus de nomination opaque
Le feuilleton prend racine au mois de février 2019. Yann Fabès, alors directeur de l’ENSCI – Les Ateliers, présente sa démission au motif d’un « désaccord avec le ministère de la culture sur [son] statut administratif ». En poste depuis 2016, il est temporairement remplacé par la secrétaire générale de l’école Anne Nouguier, le temps que la procédure de recrutement se concrétise.
Une décision qui ne manque pas de surprendre et qui fait naître des inquiétudes dans les rangs des élèves. Dans un communiqué du 19 février, ils pointent du doigt les raisons de cette démission qui marque « un dysfonctionnement dans le dialogue entre la direction de l’école et ses tutelles » et « un manque de volonté de la part [des] tutelles d’assurer la pérennité du projet pédagogique porté par l’école ».
Le processus de recrutement du nouveau directeur de l’ENSCI – Les Ateliers est lancé au cours du mois de mars. Trois profils sont alors retenus : Jeanne Gailhoustet, directrice de l’ENSA Limoges, Emmanuel Mahé, directeur de la Recherche à l’EnsAD et Rémy Fenzy, directeur de l’ENSP d’Arles.
À titre consultatif, le conseil d’administration de l’ENSCI-Les Ateliers, composée d’élèves et de membres du personnel, de représentants des ministères de tutelles et de professionnels du design, soutient les candidatures des 2 premiers et émet des réserves quant à celle de Rémy Fenzy. Au vote, il totalise 4 voix « pour » qui ne sont autres que celles des représentants des ministères et d’un professionnel.
Malgré ce résultat, les ministères de l’Industrie et de la Culture entérine sa nomination au poste de directeur de l’ENSCI – Les Ateliers le 13 novembre.
Bien que l’avis du CA de l’école de la rue Saint-Sabin (Paris 11e) ne soit que consultatif, la nomination de Rémy Fenzy démontre une « une certaine opacité dans le processus de consultation » estime Émile, élève de 3e année à l’ENSCI – Les Ateliers.
Un candidat au projet peu convaincant
Début juillet, les entretiens par visioconférence avec les 3 candidats aboutissent à la découverte du projet pédagogique de Rémy Fenzy. Une candidature pauvre qui reflète « une mauvaise connaissance de l’école » selon les élèves.
Dans la journée du 20 novembre, le désormais ex-directeur a de nouveau présenté son projet. Alors que les élèves et les membres du personnel présents s’attendent à un projet enrichi comparativement aux précédents, ils constatent que rien n’a changé. “La forme convient mais le fond ne présente rien de convaincant” résume Émile, membre du bureau des élèves-élus. Il est reproché à Rémy Fenzy de s’appuyer sur un projet universitaire miroir de celui qui existe aujourd’hui. En proposant par exemple une année de césure déjà existante, ou des doubles cursus actuellement offerts, l’ex-directeur marque son manque d’ambition pour amener l’école dans une autre dimension et surtout sa méconnaissance de l’entité ENSCI – Les Ateliers.
À cela s’ajoute les polémiques qui le suivent depuis sa nomination au poste de directeur de l’ENSP d’Arles. Il a été reconduit en 2016 contre l’avis d’une majorité du personnel et des étudiants. Il lui est notamment reproché son attitude autoritaire envers les membres du personnel, ainsi que son manque d’investissement pour le futur de l’école. En juillet dernier, il a organisé une fausse inauguration des nouveau locaux de l’ENSP comme en témoigne les élèves du l’école arlésienne dans un communiqué : « Nous sommes toujours dans notre ancienne école, le matériel emballé dans des cartons, privés des ateliers qui font notre dynamisme ».
Une crise qui dure
Face à l’inaction des ministères de tutelles, les élèves passent à la vitesse supérieure. Le 24 septembre, les étudiants de l’école parisienne manifestent devant le siège de direction générale de la création artistique (DGCA), qui soutient la nomination arbitraire de Rémy Fenzy au poste de directeur de l’ENSCI – Les Ateliers. À la fin du mois d’octobre, une assemblée générale étudiante décide la mobilisation pour le mois suivant. Cette mobilisation prend la forme d’actions symboliques. Le premier week-end du mois de novembre, un mur de parpaings est construit dans la cour de l’école parisienne et le bureau du futur directeur est condamné à l’aide de planches.
La semaine du 4 novembre est marquée par une succession d’agora, d’ateliers et de conférences qui ont pour but d’affirmer le positionnement collectif des acteurs de la mobilisation. Patrick Bouchain, co-fondateur de l’ENSCI – Les Ateliers, discute des fondements de son école. Aurélien Fouillet y évoque le design et la politique. La mobilisation prend une tout autre tournure lorsque, le 13 novembre, la nomination de Rémy Fenzy est entérinée. Le blocage de l’école est voté, à l’unanimité, par les élèves et les membres du personnel présents, pour la semaine suivante. Et ce, jusqu’à ce qu’une réelle alternative soit proposée par les ministères de Bercy et de la rue de Valois.
Le mouvement de contestation est caractérisé par une solidarité entre les élèves et les membres du personnel de l’ENSCI – Les Ateliers, qui s’opposent à l’unisson à la nomination de Rémy Fenzy. À l’’instar du designer français Stéphane Villard qui enseigne rue de Saint-Sabin et affirme sa « solidarité au mouvement étudiant car leurs revendications sont très légitimes, et qu’entre autres éléments, la nomination de Mr Fenzy s’est faite en opposition avec les recommandations du CA et des membres du personnel qui ont pourtant été consultés pour avis ».
Un soutien qui dépasse les murs de l’école parisienne, puisque les élèves et les membres du personnel de l’ENSP d’Arles expriment officiellement leur soutien à travers un communiqué, le 15 novembre. Tout comme l’Alliance France Design (AFD) qui déplore que « la voix des professionnels du design, des enseignants et des étudiants [n’ait] pas été entendue à sa juste valeur ».
Replacer l’école au coeur du projet
Ce cri d’inquiétude des élèves et du personnel de l’ENSCI – Les Ateliers traduit un mal plus profond, à savoir la tendance de l’administration publique à formater les écoles nationales de création. Le lissage des spécificités de chacune mène, à terme, à proposer les mêmes programmes que les écoles traditionnelles d’art. Ainsi, Émile déplore « l’entrée de l’ENSCI sur Parcoursup » et donc la disparition d’une partie de son concours d’entrée, qui fait l’identité et le rayonnement de son école.
L’école parisienne, qui a formé des designers de renom comme Matali Crasset, Constance Guisset ou Mathieu Lehanneur, est classée au second rang des écoles et universités d’Europe et d’Amérique dans le Red Dot Design Ranking 2016. Elle « est censée être le fleuron des écoles de design en France » avance Émile. À cette fin, élèves et personnel doivent construire un projet qui replace la création industrielle au premier plan. Un projet qui bénéficiera d’une qualité d’enseignement qui a fait la réputation de l’ENSCI – Les Ateliers, et que l’AFD explique « en partie [par] les rapports équilibrés et bienveillants construits entre la direction, les personnes enseignants et les étudiants ».
Pour le moment, le blocage est le mot d’ordre. Si bien que l’exposition « Terre et verre », qui devait débuter aujourd’hui, est reportée à une date ultérieure, encore inconnue. Issue de deux workshops encadrés, l’exposition sur les arts du feu et de la terre devait exprimer la rencontre entre de jeunes élèves designers de l’ENSCI – Les Ateliers et des artisans d’exception.
Depuis septembre, l’école de design Strate accueille à Lyon 450 étudiants. L’année 2019 est synonyme d’expansion pour Strate. Après l’ouverture d’un site à Singapour en janvier puis à Bangalore (Inde) en septembre, l’école de design inaugure un troisième site à Lyon. Un bâtiment de 2200 m2 en lieu et place des anciennes halles du marché lyonnais, au cœur du projet urbain du quartier Confluence.
C’est donc Lyon qui a été choisie pour le tout nouveau campus de l’école Strate. La ville française a été sélectionnée pour son emplacement crucial, au carrefour entre l’Europe du Nord et la Méditerranée.
La ville rhodanienne offre un environnement d’innovation de choix pour l’école. Tandis que le campus indien favorise les design automobiles et le campus parisien traite du thème des mobilités, l’école lyonnaise innovera autour de la lumière. Un axe majeur de développement rendu possible par le partenariat avec Lumen, cité de la Lumière, construit à deux pas du nouveau campus.
Près de 450 étudiants étaient attendus pour la rentrée de septembre. Répartis par promotion de 90, ils entament une formation estampillée Programme Grande École – Bac+5, avec l’opportunité de se spécialiser dans l’un des six domaines enseignés par Strate Lyon : interaction et immersion, mobilité, identité, produits et enfin espace.
Au cours de la formation, les futurs designers seront amenés à mettre en œuvre les concepts étudiés. Pas moins de 25 projets sont prévus sur les 5 années d’études, dont 5 en relation avec l’industrie et 1 projet interdisciplinaire avec des ingénieurs.
Le design vu par Strate
L’école Strate considère le design comme un élément clé dans l’expérience de vie de chacun. D’une part, il est fait de pragmatisme. Un designer ne peut avoir un impact sur le monde que s’il évolue dans celui-ci. C’est pour cela que les étudiants sont plongés dans le monde du travail tout au long de leur cursus, dans le cadre de stage à intervalles réguliers. D’autre part, il est fait d’interdisciplinarité. Le design de qualité croise les regards et les expertises de différents champs de connaissances. C’est pourquoi Strate propose des doubles-diplômes en partenariat avec Sciences Po Paris et Grenoble École de Management (GEM).
L’institut d’études politiques apporte une dimension sociologique à l’innovation. L’environnement dans lequel le produit prendra place est étudié et compris à travers le prisme des sciences politiques. La démarche sociologique permet au futur designer de répondre à de réelles problématiques et de produire un travail plus simple et plus consommable. Ce double-diplôme apparait comme une évidence pour Guillaume Lom Puech, directeur de l’école Strate de Lyon, qui considère l’approche de Sciences Po Paris « à l’image de ce qui est fait à Strate ».
Le parcours avec Grenoble École de Management touche plus à la stratégie mise en place autour du produit. Avec ce diplôme, les étudiants-designers prendront part à la totalité du processus de création, de la réflexion stratégique en entreprise à la réalisation en atelier.
La polyvalence de Strate est portée par Guillaume Lom Puech, ancien directeur pédagogique à l’EEGP-École supérieure d’Arts Appliqués et Design, qui souhaite « faire évoluer les écoles et les métiers avec le monde ». Lui-même entrepreneur, designer et architecte, il ambitionne de faire de son école une véritable entreprise, dédiée à l’accompagnement de ses étudiants dans la réalisation de leurs projets scolaires et professionnels.
Une ouverture au monde essentielle pour Strate
L’école Strate est membre du Groupe Galileo Global Education. Le réseau, premier opérateur d’enseignement supérieur privé en Europe, regroupe notamment l’école française d’architecture Penninghen ou encore l’institut italien de mode et de design Istituto Marangoni.
Fort de cette appartenance, Strate mise dans sa pédagogie sur l’international. La 4e année du cursus est ponctuée d’un séjour à l’étranger. Pendant 6 mois, les étudiants-designers effectuent un stage ou un échange académique dans l’une des 55 écoles partenaires comme Politecnico di Milano, une école d’ingénieurs italienne. La confrontation à d’autres cultures, d’autres pédagogies ou milieux de travail, ou encore la formation linguistique favorisent une ouverture d’esprit et un élargissement des compétences et des expériences qui seront appréciées lors de l’entrée sur le marché du travail.
90% des diplômés de Strate trouvent un emploi dans l’année qui suit la fin de leurs études, dont 8% à l’étranger. Un gage de l’effectivité de cette pédagogie internationale, renforcée par des parcours professionnels solides pour plusieurs diplômés, à l’image du Français Julien Montoussé, de la promo 2004, qui dirige l’équipe nord-américaine de design de Mazda, ou de Michael Harboun, Luxembourgeois de la promo 2011, actuellement directeur de projet au sein de l’entreprise américaine IDEO.