Bois

Laudescher, spécialiste des panneaux acoustiques, propose désormais Canopea, une gamme d'îlots suspendus créés en collaboration avec Patrick Jouin.
Parfois oubliés ou négligés lors de la construction d'un bâtiment, les panneaux acoustiques peuvent sauver une architecture mal pensée. Consciente de leur place prépondérante, la société Laudescher travaille sur le sujet depuis près de 60 ans. Après avoir développé des habillages muraux, des cloisons séparatives et des plafonds suspendus, l'entreprise normande commercialise désormais des îlots suspendus. Cette gamme nommée Canopea, propose six modèles, dont deux dessinés par Patrick Jouin : Nest et Little Nest.

Le design
Certainement inspiré par la forme naturelle et plutôt ronde du nid – dont il reprend l'appellation anglaise -, le designer a cependant décidé de prendre le contre-pied en choisissant le partipris de l'orthogonalité. Conçus comme des enchevêtrements de tasseaux de bois massif entre lesquels se trouvent les briques phoniques, Patrick Jouin s'éloigne d'une esthétique organique pour une composition plus artificielle, presque numérique. Deux conceptions dont la linéarité rappelle les autres modèles de Laudescher, mais qui se différencient par son apport de volumes. En effet, si la marque normande se limite jusqu'à maintenant à de légers jeux de niveaux - notamment sur les modèles Leaf ou Wind qui apportent un dynamisme discret -, le designer joue avec les trois dimensions et particulièrement celle de la hauteur. En gardant l'esthétique chaleureuse et naturelle de Laudescher, Patrick Jouin propose une alternative plus sculpturale. Une manière de compléter la gamme Canopea en proposant d'une part des panneaux qui viennent combler de grandes hauteurs sous plafond tout en laissant passer le regard, mais aussi de rendre plus visible l'isolant phonique jusqu'alors assez dissimulé.

Des nids à l'infini
Pensés pour être utilisés dans divers lieux, de la cantine au hall d'un grand bâtiment, les deux îlots sont adaptables. Grâce à un système d'entailles situées dans les contre-lattes, les modules peuvent s'imbriquer les uns aux autres, que ce soit sur le même plan ou à des hauteurs différentes. Pour le créateur, la force de Nest tient notamment à « cette modularité illimitée permettant la superposition de multiples îlots, qui forment une composition aléatoire capable de s’intégrer aux espaces restreints comme aux architectures de grands volumes ». À cette particularité, s'ajoute aussi celle d'intégrer un éclairage sous forme de barres, à l'image des tasseaux.

De l'algue au-dessus de nos têtes
Sensible à l'environnement, Laudescher accorde une attention particulière aux matériaux bio-sourcés. Pour cette raison, elle propose d'équiper la gamme Canopea avec des isolants acoustiques en algues - ou en laine pour le modèle Wind dont la forme nécessite une matière plus flexible -. Brevetés par une société danoise, les panneaux à base de matière première maritime, sont de véritables alternatives. Aussi efficaces phoniquement que les matières dites « classiques » comme le PET ou la laine de roche encore proposés sauf sur les structures Nest, ils permettent à certains modèles d'atteindre jusqu'à 85 αw (Alpha Sabine). Un engagement environnemental auquel s'ajoute le choix d'un bois certifié FSC et PEFC, qui a valu à l'une des gammes de la marque la certification Cradle to Cradle.

Grâce à ses créations pour la collection Poliform, Emmanuel Gallina prend ses quartiers chez Silvera. Le designer est à l'honneur de l'installation où cohabitent anciens éléments et nouveautés.
Dans le cadre de Maison & Objet In The City, Poliform et Silvera ont une nouvelle fois exposé leur solide lien collaboratif. Au long des 450m² d'exposition du 44 rue du Bac, la marque a renouvelé sa scénographie pour allier nouvelles collections et best-sellers. Parmi les quelques noms mis à l'honneur, siège Emmanuel Gallina.

Une omniprésence signée Emmanuel Gallina
Entre espaces de restauration, espaces nuit ou lounge, Silvera distille les pièces dessinées du designer. De la fameuse table Concorde désormais âgée de 15 ans, en passant par la chaise Curve sortie en 2022, Emmanuel Gallina continue d'affirmer son style en présentant Monolith. La table sculpturale fait écho à ses créations précédentes dont les lignes fines des piètements conduisent aux courbes visuellement délicates des plateaux ou confortables des assises. Un ensemble contemporain et teinté d'une esthétique bourgeoise que la marque fait harmonieusement coexister avec les créations de Jean-Marie Massaud.


Pour la collection printemps-été 2024, Roche Bobois s'est tourné vers le designer Christophe Delcourt, un habitué de la maison. De cette collaboration est née Palatine, un ensemble de créations à l'inspiration italienne où la matérialité et le confort s'inscrivent au cœur des éléments.
Des courbes élégantes et des matériaux particulièrement tactiles sont au centre des nouvelles créations conçues par le designer Christophe Delcourt. Pour cette collection, seules quatre pièces ont été dessinées ; d'un côté une table à manger et un buffet, et de l'autre un canapé et un fauteuil. Imaginés en même temps, les deux meubles et les deux assises sont visuellement très différents. Une volonté du designer qui souhaitait au travers de cette collection, offrir un univers accueillant et raffiné, teinté d'Italie. Une manière, selon Nicolas Roche, directeur des collections « de sortir de l'image très française véhiculée par Roche Bobois ». Focus sur la collection Palatine, un hommage non dissimulé à la capitale transalpine.

L'Italie, des plateaux jusqu'aux pieds
Traduction de l'attrait du designer pour l'Italie, la table et le buffet constituent l'alliance entre design international et matériaux locaux. Puisant son inspiration dans les richesses naturelles de ce pays, Christophe Delcourt a dessiné ces deux éléments à partir de matériaux propres à la région : le travertin et le noyer, tous deux travaillés sur place, à Urbino. « Pour designer la table, il nous est tout de suite apparu important que les matériaux ne soient pas simplement assemblés, mais qu'ils interagissent ensemble » détaille Nicolas Roche. Une volonté que le designer a exécutée par un savant jeu d'encastrement en courbes au niveau du piètement. « Dans cette zone, le bois se fond dans la pierre tandis que sur le plateau, la pierre se fond dans le bois » explique-t-il. Avec ses deux pieds centraux et massifs « évoquant une colonne fendue dont les contre-courbes rappellent l'allure des colonnes doriques », la table répond au buffet. Tandis que le fin plateau de bois de la première repose sur une solide assise en pierre, le fin plateau de pierre du deuxième repose quant à lui sur un élégant parallélépipède de bois. Une savante inversion renforcée par le dialogue entre minéralité et matière organique. Cette complémentarité visuelle et tactile met également en valeur les aspérités brutes de cette pierre claire, en opposition au plaquage chaleureux du bois teinté. Un contraste qui apporte force et caractère au meuble.

Des formes accueillantes, ni plates ni statiques
Strictement opposé à l'académisme des matériaux et à la finesse des assemblages, les assises de la collection Palatine, résonnent pourtant avec leurs homologues sur la question des aspérités. « Je ne voulais pas que le canapé et le fauteuil soient lisses, très stéréotypés. J'ai donc opté pour un tissu en volume formant des bouclettes » détaille Christophe Delcourt en comparant les aspérités du tissu ocre au travertin crème du buffet. Mais avant de choisir la matière, le designer a d'abord réfléchi à l'aspect formel des assises. « Dans l'ADN de la marque, il y a toujours eu le besoin de faire du mobilier accueillant, avec de la rondeur, du volume... ce que nous appelons le confort visuel dans notre jargon » s'amuse-t-il. « Et à mes yeux, ce qui symbolisait très directement le confort, c'est le coussin. L'idée était donc de reprendre cette forme et d'en assembler plusieurs. » Doté de trois places, les blocs aux allures de coussins géants provoquent une impression visuelle monobloc. Pourtant, chacun des éléments n'est rattaché à l'autre qu'à sa base grâce à un passepoil cerclant l'ensemble. Une faculté permise par une armature bois invisible et un système de sangles élastiques interne à la structure. Cette constitution faite de pièces détachées n'est pas sans rappeler le fameux Mah Jong. Une pièce vieille de plus d'un demi-siècle mais qui prédisait déjà un changement radical dans le positionnement des assises de salons. « Aujourd'hui, les canapés et les fauteuils ne sont plus contre des murs mais au milieu de la pièce » explique Christophe Delcourt, « il était donc important de penser le volume au dos du canapé. » C'est pourquoi le designer a appuyé la courbure arrière des assises pour conserver l'évocation de l'oreiller. Et pour dynamiser cet ensemble invitant à la détente, les accoudoirs ont été légèrement ouverts vers l'extérieur. Une manière de laisser la lumière pénétrer l'objet et le redécouper visuellement. « François Roche, le fondateur de la marque qui m'avait recruté à l'époque, disait qu'un meuble est semblable à une partition, il faut que ça bouge. C'est pourquoi, jouer sur la texture, la lumière, les volumes... sont des choses importantes dans chaque collection. »


C’est dans la Zone d’Activité Pelen Borda à Larressore, petite commune du Pays Basque français connue pour ses makhilas, que la manufacture Alki a décidé de construire son nouvel atelier Lantokia, (le lieu où l’on travaille) qui doit être livré au second trimestre 2024.
La Zone d’Activité va trouver un nouvel élan avec les artisans et designers de cette entreprise-coopérative militante, fondée en 1981 par Peio Uhalde et un groupe d’autochtones conscients de l’intérêt de renouveler le style basque. Lignes claires et simples, bois locaux et français sont les atouts de l’entreprise qui a su s’adapter au marché du contract en allant chercher ses clients au-delà des frontières régionales.
Sur la colline, l’agence LeibarSeigneurin Architectes, lauréate du concours, a choisi de construire sur une parcelle de 16382 m2, un bâtiment de 8260 m2 (contre les 4000m2 du bâtiment du village d’Itxassou) et de l’envelopper d’une peau d’aluminium écaillée dans laquelle se reflète le ciel bleu du Pays, sans avoir soulevé la moindre résistance des riverains, plus habitués au style labourdin.

Un nouvel élan culturel et artisanal
Actrice culturelle et économique engagée, la coopérative veille sous la direction de son nouveau PDG, Eñaut Jolimont de Haraneder, à construire des relations humaines fortes, à utiliser des pratiques de bon sens et à respecter son écosystème. Associant à la fois les techniques de l’artisanat et de l’industrie, elle a su garder un savoir-faire unique dans le travail du bois massif. La construction de ce nouvel atelier est un moyen d’accompagner sa croissance et de se projeter vers le futur tout en restant soucieux de l’impact environnemental de l’entreprise et du respect du territoire. Un projet architectural qui doit renforcer la jonction entre l’artisanat et la technologie de pointe, le savoir-faire des compagnons au service des clients internationaux. Nombreux sont les designers qui y ont trouvé leur bonheur : Jean-Louis Iratzoki, Patrick Norguet, Samuel Accoceberry, Form Us with Love, Ànder Lizaso, et dernièrement Patrick Jouin avec la chaise Orria qui meuble la salle ovale de la BnF Richelieu à Paris… La convivialité et l’élégance des meubles Alki se retrouve aussi bien au restaurant Promulins en Suisse, qu’à Hong Kong à la Cobo House du chef Janice Wong ou au restaurant Franck de la Fondation Louis Vuitton. Une vingtaine de collections offrent une lecture contemporaine de la convivialité. En chêne français, en hêtre ou en Bioplastique comme la Kuskoa Bi, première chaise au monde en bioplastique, les produits Alki équipent CHR et bureaux avec chaleur, bienveillance et discrétion.

Mieux produire
Ce projet en réflexion depuis 2015, a l’ambition de transformer l’atelier vieux de 40 ans pour le faire évoluer en termes de production et en termes d’environnement de travail. Efficacité, fonctionnalité, confort d’usage pour les ouvriers-artisans et 3000 m2 de boutique pour les visiteurs qui profiteront d’un showroom avec vue, irrigué par une lumière solaire et ventilé par une façade écaillée en aluminium, comme une peau de poisson qui réfléchira la lumière sur le paysage. L’efficience énergétique du bâtiment est à son optimum avec une STD, simulation thermique dynamique. La toiture à 3% est idéale pour les panneaux photovoltaïques, ce qui en fait une usine 0 énergie, une dentelle métallique sur un sol en béton et en pierre capable de produire 10000 assises et 3000 tables par an. La dynamique basque.


Fondée en 2008, la marque Tikamoon crée des meubles en bois massif pensés pour durer. En septembre, une première boutique a ouvert à Paris, puis à Lille en novembre. Ambitieuse et soucieuse, l'entreprise aspire à proposer du mobilier durable dans le temps, en mettant l'accent sur la circularité.
Depuis ses débuts sur eBay en 2009, Tikamoon a bien évolué. Fondée en 2008 puis repris par Arnaud Vanpoperinghe en 2013, la marque œuvre pour continuer de se forger une identité forte basée sur la volonté de créer des meubles qui durent 100 ans. En démocratisant le mobilier en bois massif, l'entreprise souhaite surtout éduquer sa clientèle pour les inciter à acheter moins souvent. Leur ambition : faire durer le mobilier dans le temps, en s'axant notamment sur la transmission mais également sur la restauration de ses produits au sein de sa boutique circulaire.
Une boutique circulaire pour une seconde vie
À quelques kilomètres du siège de la marque, en banlieue lilloise, la boutique circulaire est chargée de récupèrer, restaurer et revendre des pièces abîmées pour leur offrir un nouveau souffle. Sous la gestion de Julien Dôle, responsable du pôle revalorisation, une équipe de trois ébénistes composée d'un formateur et de deux apprentis, travaille à la restauration de ce mobilier. À raison de deux semi-remorques livrées chaque semaine, les meubles sont d'abord triés en fonction de leurs besoins de réparation, puis répartis en trois catégories. À l'aide d'une "banque d'organes", qui désigne les restes de bois non utilisés récupérés sur d'autres meubles, les meubles sont ensuite restaurés, parfois même sublimés en de nouvelles pièces uniques. L'objectif final étant d'atteindre, à terme, le 0 % déchet bois.

Cette initiative écologique et circulaire permet ainsi de remettre de nombreux meubles sur le marché, mais à prix réduits. Au total, entre 1000 et 1500 meubles restaurés sont revendus tous les mois. En parallèle, la boutique collabore également avec des associations, telle qu'Emmaüs, pour laquelle Tikamoon offre une semi-remorque de meubles par mois.
Apprendre à mieux consommer son mobilier
Plus largement, Tikamoon souhaite faire évoluer les mentalités sur notre consommation de meubles. "Notre volonté n'est pas de faire acheter quatre buffets à un client mais qu'un seul buffet dure pour quatre clients" confie Arnaud Vanpoperinghe. À l'horizon 2030, la marque espère ouvrir plusieurs ateliers circulaires partout en France et même en Europe, afin de réduire au maximum ses déplacements et implanter des circuits de récupération locaux.

Deux boutiques à Paris et Lille
Après 15 ans passé sur internet, la marque a voulu aller à la rencontre de ses clients en ouvrant deux espaces physiques. "On a hésité pendant longtemps, mais pour asseoir notre marque, on avait besoin d'émerger différemment" continue Arnaud Vanpoperinghe. Les deux boutiques de Paris et Lille sont ainsi représentées par deux ambassadeurs, dont la mission principale est d'informer sur la marque et ses quelques 1200 références, faire passer son message et exprimer ses ambitions. Dans un futur proche, la marque vise une implantation en Europe, notamment en Allemagne et en Espagne.


Maria Pergay s’est éteinte le 31 octobre dernier à l’âge de 93 ans. Créatrice majeure dans le champ des arts décoratifs français, elle ne se considérait ni comme designer, ni comme décoratrice. Ce qui l’animait avant tout, c’était cette joyeuse collaboration avec ses précieux artisans…
Elle était arrivée à Paris à la fin des années 1930 après avoir fui la Moldavie avec sa mère. Pour subvenir à ses besoins, elle avait d’abord décoré des vitrines de magasins de haute couture tels Hermès ou Durer. C’est à ce moment qu’elle a découvert le monde des artisans, en réalisant des sculptures d’oiseaux en Vitrex avec l’aide d’un serrurier. Puis par ses participations aux salons Bijhorca, elle se fit connaître du Tout-Paris. Divers futurs collaborateurs pousseront la porte de son enseigne Place des Vosges, dont le producteur d’acier d’Uginox, Gérard Martel. C’est ainsi qu’elle commencera à explorer l’inox, matériau, selon elle, « aussi précieux que le plus précieux des bois ». Elle concevra pour Uginox des pièces voluptueuses aux formes gracieuses et sensuelles tel Tapis volant (1967-1968). Arrivera ensuite sa désormais iconique chaise Anneau (1967-1968), idée survenue pendant qu’elle pelait une orange.

Jamais elle ne dessinait, sa bonne entente avec les artisans lui permettait de travailler directement à l’atelier ou à l’usine. « Dans beaucoup de manufactures, il y a souvent un seul homme qui sait effectuer un travail bien spécifique, confie son fils Alexis Pergay. Chez Uginox, un seul ouvrier savait faire les reprises de soudure propre au mobilier de Maria. Elle aimait travailler avec lui car elle comprenait et visualisait parfaitement les contraintes. »
Une reconnaissance internationale
Puis la collaboration avec la maison Jansen lui permettra de se faire connaitre à l’international. Elle meublera le palais présidentiel de Bourguiba à Carthage, l’amenant à devenir, de fil en aiguille, la décoratrice attitrée des palais saoudiens et de l’aristocratie des pays du Maghreb. Après l’achèvement de ces chantiers pharaoniques, ça sera au tour de la galeriste Suzanne Demisch de la contacter : « La rencontre avec Suzanne va lui permettre de créer des pièces démentielles, raconte Alexis. Maria était vraiment boostée par Suzanne, elles étaient très complices ». Apparaissent alors des pièces d’inox incrustées de délicats motifs en bois précieux, nacre et galuchat. En cela, la rencontre avec le jeune ébéniste Hervé Morin et son atelier MAONIA sera déterminante. D’un tempérament fidèle, c’est désormais avec lui que Maria Pergay poursuivra l’aventure.

Régulièrement présents sur le stand de la galerie Demisch-Danant aux plus grandes foires d’art international comme la TEFAF, l’œuvre éloquent de Maria Pergay s’inscrit dignement dans l’histoire des Arts décoratifs français. Intramuros lui rend un dernier hommage en republiant un témoignage qu’elle avait confié à Suzanne Demisch : « Une chose qui me surprend et qui est un grand honneur, ce sont toutes les personnes qui m’ont aidée à fabriquer mes objets. C’était dur de trouver des gens qui voulaient les fabriquer. Un jour, quand j’ai visité un atelier pour la première fois, les jeunes artisans m’ont tous dit qu’ils ne savaient pas comment faire ce que je voulais. J’ai alors demandé au plus vieux, celui qui avait travaillé sur les meubles Louis XV, des années avant. Il m’a dit : « Vous êtes sûre que vous voulez faire ça ? ça va coûter cher ». J’ai répondu que plus un objet demandait de travail, de précision, d’habileté, plus j’étais contente. Et il a commencé à travailler comme un jeune homme. Ils m’ont tellement appris ».


Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
L’entreprise familiale Porada, créée en 1968 et spécialisée dans le mobilier en bois ne cesse de développer des collections qui allient technique et esthétique. Présente dans plus de 50 pays, la marque italienne propose ses services aux particuliers mais se tourne également vers le contract, en travaillant sur divers projets. Un marché rentable pour l’entreprise donc, qui tend à continuer de croitre. Eclairage auprès de Mauro Nastri, responsable de l’export chez Porada.
Que représente le contract chez Porada ?
Il représente environ 30 % des projets et de notre chiffre d’affaire global. On travaille sur des restaurants, des hôtels, mais aussi des projets plus particuliers, en collaboration directe avec le client. Généralement, on est sur un système B2B mais il arrive que l’on fasse aussi du B2C en travaillant de manière rapprochée avec les architectes d’intérieur.
Et sur le marché français plus spécifiquement ?
C’est à peu près la même chose, mais la grande particularité en France est que l’on arrive à développer une relation directe avec les architectes d’intérieur, ce qui est beaucoup plus simple pour nous en termes de communication. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un fonctionnement qui est mis en place partout. Au Moyen-Orient par exemple, il y a beaucoup d’intermédiaires et il arrive que l’on ai finalement très peu d’informations sur un projet.

Quelles évolutions avez-vous pu remarquer au fil des années ?
Bien que Porada ai toujours touché au contract, avant les années 2000, c’était plus occasionnel. Lorsque l’on a commencé à faire des projets plus conséquents comme le Four Season à Londres en 2006, nous avons commencé à comprendre le marché et les acteurs qui intervenaient. A partir de là, nous avons cherché à être en contact avec les bons acteurs afin que le travail de prescription et les spécifications devienne systématique pour avoir le résultat escompté.

Des difficultés particulières auxquelles vous devez faire face ?
Je dirais surtout que l’on peut ressentir de la frustration quand on prescrit car nous n’avons pas toujours la transparence sur les budgets pour pouvoir s’aligner. Dans certains cas, on ne sait donc pas si c’est notre produit qui est trop cher ou si ce sont les autres acteurs qui prennent tous les fonds. Hormis cette difficulté, il y en a une qui réside concernant la protection de nos produits. Il n’existe en effet aucune protection à proprement parler pour lutter contre la copie. Lorsque l’on sait ce que représentent les frais de développement d’un produit et qu’une personne extérieure peut librement copier un modèle sans répercussion et à moindre coût, c’est forcément embêtant.
Des exemples de projets contract significatifs pour Porada ?
Il y a beaucoup de projets intéressants mais parmi ceux que je préfère, il y a le restaurant Nobu à Londres pour lequel nous avons tout fait en sur mesure. Il y a également l’hôtel Tsuba à Paris dont j’aime beaucoup le résultat final. En Asie, je pense au restaurant La terrasse à Kyoto par Patrick Jouin, que je trouve très réussi. En termes de projets originaux, nous avons travaillé sur une école au Japon, mené par l’architecte I. M. Pei. Un projet très spécial pour lequel Porada a imaginé tous les bureaux. C’était un gros travail du bois courbé avec des pièces hors collection qui ont été développées spécialement pour le projet.

Plus d'informations à retrouver sur le site Porada.

Dans un geste radical, l’artiste et designer d’origine grecque bâtit une typologie de meubles hybridés dont l’archaïsme travaillé brouille les frontières temporelles et questionne notre rapport au matériel.
Chaque automne, lors de la Dutch Design Week, l’Académie de design d’Eindhoven présente le travail de ses élèves diplômés. En 2017, celui de Kostas Lambridis a marqué les esprits. Auparavant formé au département ingénierie de l’Université de la mer Égée à Syros, l’étudiant grec a suivi le programme en master option design contextuel, alors qu’il assiste depuis plusieurs années déjà le designer espagnol Nacho Carbonell dans son studio d’Eindhoven. « J’étais vraiment dans le design industriel, Je pensais que j’allais dessiner des voitures, puis j’ai rencontré Nacho, et l’idée de créer des pièces sculpturales avec mes mains est devenue très excitante ». Exposé dans le campus de l’Académie, son étonnant projet de près de quatre mètres de haut trônait en majesté, re-création grandeur nature du Cabinet Badmington, un chef d’œuvre baroque du XVIIIème siècle vendu aux enchères 19 millions de livres sterling.


Une multitude de matériaux
À l’instar de cette pièce monumentale, l’Elemental Cabinet de Lambridis intègre une multitude de matériaux. Non pas bois d’ébène, ivoire, bronze doré et mosaïques de pierres dures comme magnifiquement travaillés sur l’ouvrage de référence, mais plutôt fonte, béton, plastique, bronze, céramique, textile brodé… « Mon idée était d’emprunter la forme et le symbole de la plus importante pièce de mobilier jamais fabriquée, et d’essayer d’aller contre cette hiérarchie des matériaux et des savoir-faire ». Irrévérencieuse et spectaculaire, la réplique a tapé dans l’œil des galeristes Julien Lombrail et Loïc Le Gaillard, friands de talents oeuvrant aux frontières de l’art et du design. Kostas Lambridis rejoindra l’écurie de la Carpenters Workshop Gallery, et une exposition personnelle lui sera consacrée au sein de l’espace parisien en 2021, après que de nouvelles pièces aient été montrées à la Fondation Cartier dans l’exposition collective « Jeunes artistes en Europe. Métamorphose. »


Vers un processus de déconstruction
Installé en Grèce désormais, le designer et son équipe explorent les métissages créatifs dans un grand atelier du nord d’Athènes. Abritant des matériaux de toutes sortes, collectés, récupérés, le lieu se divise en divers postes de travail dédiés à la fabrication et au travail du bois, du métal, du verre, de la pierre et du marbre, de la céramique, du cuir, du plastique, etc. Outre l’Elemental Cabinet et la bibliothèque It’s not enough, une vision éclatée de celle d’Etore Sottsass, Carlton, le jeune homme s’est intéressé à d’autres références de pièces iconiques, mais sans recréer d’objet spécifique. « Pour le daybed Her par exemple, j’ai regardé du côté des canapés, chaises, fauteuils dessinés depuis les temps préhistoriques, la Grèce ancienne, les meubles byzantins, les années 70 et 80, et jusqu’aux designers contemporains, Marc Newson et sa Lockeed lounge chair en l’occurrence ». Récemment, pour ne pas se laisser enfermer dans un style, Kostas Lambridis a amorcé un processus de déconstruction de son travail. « J’ai déjà créé une trentaine de pièces en mixant les matériaux. C’était difficile à faire, mais en même temps sécurisant pour moi. Pour aller vers la simplicité, le challenge est maintenant de les séparer ».

Lors de l’exposition qui se tiendra du 8 septembre au 23 novembre 2023 à la Carpenters workshop gallery de New York, l’artiste présentera une nouvelle famille de pièces, mono-matière cette fois, comprenant une diner table en bois, une table basse en pierre, un buffet bar en métal, une console en plastique… « mais toujours composée de readymade et de parties que nous créons, précieuses ou sans valeur, ouvragées ou laissées brutes » précise-t-il.

C’est lors des 3 Days of Design de Copenhague début juin que Garde Hvalsøe a dévoilé son nouveau showroom, réalisé en collaboration avec le studio Bunn et avec la participation artistique de Sara Martinsen.
Fondée par Søren Hvalsøe Garde en 1990, la marque danoise Garde Hvalsøe développe depuis 33 ans un savoir-faire en matière d’ébénisterie et plus particulièrement dans la conception de meubles de cuisine. Ouvert en 2019, le showroom principal, situé dans le quartier de København en plein cœur de la ville, a été totalement repensé. Après plusieurs mois de travaux, il s’étend aujourd’hui sur 400m². Et c’est à l’occasion des 3 Days of Design de Copenhague que ce nouvel espace a été dévoilé.
Une refonte pensée par Bunn Studio
« On a voulu penser un lieu qui soit un mix de notre héritage et de ce qui peut se faire à travers le monde. L’ambiance qu’offre l’espace va plus loin qu’un simple showroom, c’est une réelle expérience » expliquait Marcus Hannibal, co-fondateur du studio Bunn. L’objectif de ce réaménagement était de dévoiler la personnalité et le savoir-faire de la maison en termes de cuisines et d’inspirations, mais pas seulement. En effet, le lieu a d’abord été agrandi, puisque les anciens bureaux ont été déplacés dans une rue annexe, permettant ainsi d’ouvrir le lieu et d’exposer de nouvelles ambiances et inspirations, à l’image de la matériauthèque installée en plein cœur du showroom. « On voulait créer une ambiance cosy, en montrant aux clients toutes les possibilités au niveau des matériaux et des couleurs proposées » ajoutait Louise Sigvardt, cofondatrice du studio Bunn, le jour de l’inauguration. Si le coin cuisine a été agrandi, la présence d’un garde-manger, d’une cave à vin et d’un espace chambre permet de créer une atmosphère « comme à la maison ».


Aussi, et afin de rendre le lieu encore plus singulier, l’artiste et designer Sara Martisen est venue habiller le showroom de 12 pièces d’art, qui mêlent design et matières : « J’aime travailler au contact de la matière, c’est pour cette raison que j’avais décidé d’être designer avant d’être artiste. »
Un lieu optimisé et une offre plus diversifiée
En parallèle de leur mission de réaménagement de l’espace, Garde Hvalsøe et Bunn Studio ont travaillé ensemble sur une collection de mobilier et présentaient notamment la table Merge et le lit Flagline. « Ça fait 33 ans que l’entreprise existe mais nous n’avons jamais eu autant de nouveautés que cette année » témoignait Søren Hvalsøe Garde, lors de l’inauguration.


Un nouveau showroom optimisé, qui plonge le client dans l’univers de la marque et permet découvrir la diversité des produits proposés, qui restent certes focalisés sur la cuisine, mais pas seulement, comme l’a très justement fait remarquer Søren Hvalsøe Garde : « Nous voulions conserver le concept de représentation de la cuisine au premier plan, tout en présentant notre large gamme de solutions d’intérieur supplémentaires ». Une offre de produits élargie qui témoigne du savoir-faire de Garde Hvalsøe en termes de design et d’artisanat depuis plus de 30 ans, et qui semble encore avoir de belles années devant elle !

La maison italienne Giorgetti, qui fête ses 125 ans cette année, dévoile en exclusivité deux pièces de sa collection 2023 : le tabouret Skirt et Woody & Mia, un ensemble de tables basses et poufs.
Fondée à Meda en 1898, Giorgetti est une entreprise spécialisée dans le bois massif, manipulé par des artisans au savoir-faire unique, propre à l’Italie. À l’occasion des 125 ans de l’entreprise, Giorgetti organise un ensemble d’évènements, dont la sortie de sa nouvelle collection 2023 ainsi que l’ouverture de nouveaux lieux avec notamment l’inauguration de deux showrooms, à Milan et New York.
Skirt, le tabouret imaginé par M2Atelier
Imaginé par M2Atelier, le studio de design de Marco Bonelli et Marijana Radovic, le tabouret Skirt esrt basé sur une approche créative en référence aux années 1960. Le nom du tabouret, Skirt (Jupe en anglais), a été choisi pour faire référence à l’arrière de celui-ci, recouvert de cuir, qui fait penser à la silhouette d’une jupe. Un design axé sur le confort et la fonctionnalité, pensé pour répondre aux besoins de l’hôtellerie mais qui peut tout à fait avoir sa place dans les espaces domestiques.

Woody & Mia, collection puzzle
Développé par Giorgetti R&D, l’équipe de recherche interne de l’entreprise, la collection Woody & Mia incarne deux récits liés par un trait commun. La table basse Mia est conçue pour être le point central de la salle de séjour. Le plateau de la table en noyer, laisse distinguer une entrée courbée sur un coin, qui s’emboîte avec la table d’appoint Woody, dont les formes sont moulées dans le bois. Woody est également disponible en une version « pouf », en tissu ou en cuir, toujours conçu pour s’aligner, comme deux pièces d’un puzzle, avec Mia.


Le concours Bois français & Design est de retour pour une seconde édition régionale organisée par Fibois Auvergne-Rhône-Alpes, avec le soutien technique de Fibois France. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 avril.
Lancé par Fibois Centre-Val-de-Loire l’année dernière, le concours Bois français & Design a vocation à mettre en avant les bois français et les savoir-faire des entreprises régionales, par la valeur ajoutée que le design apporte aux entreprises de la filière bois. Cela touche notamment à l’aspect fonctionnel et esthétique mais aussi aux réponses à des problématiques sociétales, au ciblage de marché et à la valorisation d’essences locales.
Modalités de participation
Le concours est ouvert aux designers, jeunes diplômés ou aux entreprises de première et seconde transformation implantées dans la région. Les étudiants peuvent également participer à la condition de présenter une maquette ou un prototype. Pour s’inscrire, chaque candidat devra proposer un projet valorisant les bois régionaux et français, réalisé depuis moins de 3 ans et commercialisable.
Une première sélection de projets sera faite par un jury régional avant une sélection par le comité national qui choisira les trois pièces présentées lors de la Paris Design Week en septembre prochain.
Les dates à retenir
- 30 avril : date limite de dépôt de candidature sur : https://www.fibois-aura.org/2023/03/01/concours-bois-francais-design-2023/
- Début mai : réunion du jury régional pour pré-sélectionner des projets
- Mi-mai : comité de sélection national Paris Design Week pour choisir les 3 lauréats de cette 2e édition
- 7 au 17 septembre : exposition lors de la Paris Design Week à Paris
- 16 et 17 septembre : exposition lors des Journées du Patrimoine
En 2022, la première édition du concours avait récompensé les projets Baguette du studio Allan George, La Terrasse aux Parasols d’Hop Durable et De la bûche à l’ébauche de Noûs Architectes.

collectivités situé en Isère, Design : Hop Durable

bois de l’Ain, Design : NOÛS ARCHITECTES


C’est dans le cadre du Madrid Design Festival début février que l’exposition « Natural Connections » a été dévoilée. Une invitation à la création, avec la collaboration de trois designers : Inma Bermúdez et Moritz Krefter (Studio Inma Bermúdez), Jorge Penadés et Alvaro Catalán de Ocón.
C’est sous l’impulsion de l’American Hardwood Export Council (AHEC) que les designers espagnols Inma Bermúdez et Moritz Krefter (Studio Inma Bermúdez), Jorge Penadés et Alvaro Catalán de Ocón ont été invités pour participer « Natural Connections ». Leur mission était de créer trois pièces de mobilier pour les espaces publics, conçues pour aider les gens à se rencontrer et redécouvrir la nature. Une exposition présentée au Matadero Madrid, et inscrite au programme du Madrid Design Festival 2023 qui se tient jusqu’au 9 avril, créant des synergies avec SLOW Spain, également organisée par l’AHEC et qui expose le travail de 17 étudiants en design en Espagne. Un rapprochement pensé pour que les designers soient des mentors pour les étudiants mais également pour développer des designs utilisant des bois durs américains durables tels que le chêne rouge, l’érable ou le merisier.
La Manada Peridida par le studio Inma Bermúdez
Pour cet ensemble de pièces réalisées en chêne rouge, érable et cerisier, les designers Inma Bermúdez et Moritz Krefter du studio Inma Bermúdez se sont inspirés du bâtiment Matadero, qui était autrefois un abattoir. Dans le hall d’entrée du bâtiment, ce qui semble évoquer un groupe d’animaux perdus prend la forme de bancs ou de sièges, mais la conception va au-delà du mobilier pour faire appel au jeu et à l’imaginaire. En effet, leur fonction n’est pas directement définie, et laisse au visiteur la liberté de décider comment interagir avec ces derniers.

Nube d’Álvaro Catalán de Ocón
Pour son projet Nube, Álvaro Catalán de Ocón s’est inspiré des stores en bois traditionnels des villes méditerranéennes. Il interprète le bois par la lumière et crée un nuage électrique pour l’espace Matadero. Nube (« nuage » en espagnol) est composé de petits morceaux de bois, tous identiques et produits mécaniquement. Le designer a utilisé un processus de production de masse, qui permet la création de nombreux éléments répétés plusieurs fois de manière très simple, laissant la composante artisanale, qui est au cœur de sa démarche, dans l’assemblage et l’installation. Des petites boules de bois en chêne rouge, du merisier et de l’érable, forment une sorte de maille électrifiée qui filtre la lumière et entour le visiteur d’un jeu d’ombre.


Wrap de Jorge Penadés
Pour ce projet, le designer étudie une nouvelle application en bois basée sur le système de production de tubes en carton. Au lieu d’un meuble traditionnel, Jorge Penadés a développé un système structurel utilisant deux pièces de placage de cerisier de 0,7 mm, collées et roulées dans des directions opposées pour créer une structure tubulaire résistante et polyvalente. Une réalisation qui démontre la force, la stabilité et l’esthétique du merisier américain.


En osmose avec son environnement, après rénovation, cette maison dans les pins a été repensée par l’architecte Delphine Carrère, basée à Biarritz. L’ architecture contemporaine mise sur la sobriété brute du bois et du béton, dans une refonte du bâti sophistiquée et décontractée.
D’une construction récente encore sous garantie décennale, l’architecte Delphine Carrère, a redessiné le plan existant des intérieurs, tout en ajoutant deux extensions de part et d’autre de la maison. La maison de vacances, c’est 90 % des projets de son agence, projets boostés par la pandémie et les changements de vie qui en découlent. Quatre hôtels sont aussi au programme des chantiers de cette architecte, ancrée entre Pays basque et le début des Landes. La maison dans les pins est située dans le quartier de Ciberta, à Anglet, « Nous l’avons intégralement rénové, du sol au plafond, créer deux extensions, la piscine et les terrasses, remanié les volumes sauf l’escalier et le grand mur en béton qui sépare l’espace jour de l’espace nuit. » Objectif pour les propriétaires, une famille originaire du nord de la France : vivre en adéquation avec le mode de vie simple et la douceur balnéaire. Très vite, le choix des matériaux s’est imposé dans une palette restreinte, sublimée par la lumière naturelle : le bois, afin d’insérer l’ensemble du projet à l’environnement, et le béton, matériau de la maison d’origine.


Une rénovation pour ouvrir les volumes
De plain-pied sur la piscine et les terrasses, les volumes sont ouverts par de larges baies vitrées coulissantes tandis que le salon et la salle à manger trouvent leur place, naturellement. Un étage partiel agrandit discrètement la maison, avec une chambre supplémentaire, une salle de bain commune et un dortoir pour les enfants. Les matériaux, béton ciré pour le sol reliant salon et salle à manger, bois dans toutes ses teintes, créent l’unité dans une atmosphère facile à vivre. « Notre show-room à Biarritz est une opportunité pour les clients, de trouver des propositions et des conseils, comme les tables et chaises De La Espada, les suspensions Bomma. » Delphine Carrère a soigné les éclairages en lumière artificielle, encastrés ou en joints creux, afin qu’ils répondent à l’architecture d’intérieur.

Fondue dans la nature
À partir des 1500 m2 de terrain, le beau travail réalisé par le paysagiste Michel Mendiboure harmonise habitat et environnement. En mélangeant les essences locales et redessinant le jardin, autour du chêne liège existant, la rénovation de la maison des pins trouve un second souffle près de la piscine, en accord avec le bardage en pin canadien traité et vieilli.


Le 7 juin à Milan, la marque danoise Carl Hansen & Søn a proposé une exposition immersive autour de la Wishbone chair proposée en série limitée et en 9 coloris dans le flagship du Foro Bonaparte, via Arco. Knud Erik Hansen, le PDG, troisième génération, y dévoile la chaise CH24 par Ilse Crawford dans des coloris allant du vert fluo au vert bouteille, du blanc craie au rouge sang.
La VLA26, chaise Vega et la série Foyer de Wilhem Lauritzen comptent également parmi les dernières nouveautés de cette entreprise familiale qui en trois génération a su faire évoluer son chiffre d’affaires ces 20 dernières années de 500% passant de 50 employés à près de 600 personnes dans l’usine la plus moderne d’Europe. Cette usine n’est pas de celle que l’on croit, bruyante, aliénante, étouffante. On est loin de l’industrie à la Zola. Néanmoins, il faut un certain degré d’abnégation pour travailler 38 heures par semaine sur la même pièce, peaufinée sans fin, poncée et re poncée, dans le même sens, qui de droite à gauche et qui de gauche à droite, dans le respect du travail de l’architecte Wilhem Theodor Lauritzen, auteur de l’aéroport tout en longueur de Copenhagen ou de l’ambassade danoise à Washington. Le travail comptait avant tout en premier pour lui.
« L’architecture doit être appliquée pour tous et ne jamais être un privilège pour les few », aimait-il expliquer. En 1921, il obtient son diplôme d’architecte et fonde son studio en 1922 pour concourir pour l’aéroport de Copenhague sur les terminaux 1, 2 et 3. En concurrence avec Arne Jacobsen sur le Terminal L de l’aéroport de Washington, il proposera un résultat tout simple avec un plafond en vague de carrelage blanc et des portes pivotantes en teck. Les projets de l’agence Lauritzen aujourd’hui sont de grande ampleur, pouvant couvrir des projets de halls de 2500 m2. Sur le dernier projet de l’ambassade d’Inde à Copenhague, l’agence, (installée dans de magnifiques locaux sur les quais de Copenhague) est en compétition avec Kengo Kuma. Ils conçoivent tout, de la peinture à l’imprimante 3D.


L’usine la plus moderne d’Europe
Depuis Copenhague, pour se rendre sur l’usine la plus moderne d’Europe, mais la plus artisanale aussi, il faut prendre vers l’ouest jusqu’à Gelsted sur l’ile de Fionie, et découvrir ces rois du recyclage qui depuis plus de 110 ans, transmettant du grand-père au père, puis au fils Knud Erik Hansen un outil de travail fantastique pour le meuble a profité à 300% de la pandémie. Affirmant haut et fort qu’il tient à transmettre le hand made aux générations du futur, rendant un hommage ému à sa mère Ella qui a su reprendre le business à la mort de son père en 2002, Knud Erik Hansen reprend le family business et étend sa présence à l’international. Carl Hansen (1908), Holger Hansen (1934), Jørgen Gerner puis Knud Erik Hansen, trois générations auront suffi pour faire des chaises en bois de teck ou de chêne tourné, des icônes du design.

Un design de référence est chez Carl Hansen & Søn une combinaison de simplicité, d’esthétique et de fonctionnalité matérialisé par un travail d’excellence avec les meilleurs matériaux. Et au Danemark, le meilleur matériau, c’est le bois et la corde de papier. Le partenariat le plus créatif a commencé en 1949 avec Hans J. Wegner et la chaise Wishbone qui représente l’ADN de l’entreprise et dont Carl Hansen & Søn est le premier fabricant mondial et les rend accessible à travers des showrooms dans le monde entier de New York à Tokyo, de Barcelone à Paris. A l’usine, techniques traditionnelles (tressage, ponçage, découpe…) et nouvelles technologies (robotisation des taches les plus pénibles) se combinent pour rester dans le respect des normes de qualité les plus exigeantes, pratiques honnêtes et durables.


Le développement durable danois
Les classiques du mobilier danois de Kaare Klint, Arne Jacobsen, Nanna Ditzel, Poul Kjaerholm… s’étoffent de nouvelles collaborations avec Rikke Frost, Mads Odgard, Anker Bak ou Morten Gøttler. Un récent partenariat a été engagé avec Ilse Crawford, l’architecte japonais Tadao Ando, le trio de designers autrichiens EOOS ou le designer américain Brad Ascalon.

Carl Hansen & Søn s’engage depuis des années en faveur du développement durable. De la stratégie globale à la solution simple, dans une volonté de prendre soin des êtres humains et de la planète, Carl Hansen & Søn investit dans des équipements de pointe moins énergivores et fournit à ses artisans des conditions de travail saines et sûres. Le bois provient de forêts et de scieries gérées de manière durable. L’intégralité du bois acheté est utilisée à la fabrication ou les chutes servent de combustible dans une centrale de chauffage urbain qui alimente 400 foyers à Gelsted. Les fauteuils Carl Hansen sont produits pour durer au de-là d’une vie et pour être transmis. Des services de réparation et de remise à neuf ont même été mis en place pour donner une seconde vie au meuble. Chez Carl Hansen & Søn, design et restauration vont de pair.