Projets

Ouvert depuis le 5 décembre 2022, le nouveau Terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle ne ressemble en rien au précédent. Un espace totalement réagencé, dont la salle d’embarquement a été imaginée par les designers Hugo Toro et Maxime Liautard. Une mise en beauté qui agit comme témoin de la nouvelle offre lancée par le groupe ADP : Extime.
Inauguré en 1974, le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle n’avait jusqu’ici jamais été réhabilité. Imaginée à l’époque par l’architecte Paul Andreux, la structure initiale du Terminal consistait en une architecture circulaire reliée par sept satellites. Sous l’impulsion du groupe Aéroports de Paris (ADP), cette configuration a été quelque peu remodelée pour proposer une configuration en adéquation avec le lancement de leur nouvelle offre de services Extime.

Faire vivre une expérience
« Plutôt que de faire subir le temps d’attente aux voyageurs, pourquoi ne pas en faire un temps choisi ?« Voici les mots qu’a choisis Caroline Blanchet, directrice marketing du groupe ADP pour expliquer dans les grandes lignes le concept d’Extime. En joignant ainsi les satellites 1 et 3 mais en gardant la structure d’origine, le nouveau Terminal 1 agit en tant que témoin de l’expérience que souhaite proposer Extime. Un nom qui désigne une volonté « d’offrir de l’extratime ou de l’extraordinarytime« .


Et pour arriver à soumettre cet « extratime », les designers internes du groupe ont analysé les besoins et usages spécifiques des voyageurs afin de leur proposer une offre de shopping et de restauration adaptée à leurs envies, leur budget et leurs habitudes. Plus largement, Extime a été pensé comme une marque à part entière dont l’objectif est d’offrir une expérience globale à tous les voyageurs. Un concept sur mesure intégré dans la stratégie globale du groupe ADP qui souhaite l’exporter au maximum, sur les autres terminaux d’abord, puis au sein des aéroports français et internationaux.

Les designers Hugo Toro et Maxime Liautard appelés sur le projet
Et si l’offre d’Extime passe par ses services, l’aménagement de ses espaces a nécessité un travail de réflexion important. Et pour ce faire, le groupe a fait appel aux designers Hugo Toro et Maxime Liautard pour imaginer le nouvel espace d’embarquement du Terminal 1, dont la superficie est de 5600m2. « J’ai voulu créer quelque chose de plus domestique qui soit un hommage à Paul Andreu » explique Hugo Toro. Après trois ans de travaux, le nouvel espace d’embarquement se dévoile sous des codes de brasseries parisiennes, tout en y apportant des touches de nature de manière subliminale à travers les couleurs utilisées, à dominantes de vert et orange.

Dans le cadre de « Réenchanter la Villa Médicis », un appel à candidatures est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h. Il s’adresse à des équipes pluridisciplinaires alliant designers, architectes, artistes contemporains en équipe avec des artisans d’art. L’objectif ? Donner une nouvelle identité à 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis.


Horace Vernet, Balthus, Richard Peduzzi… Ces directeurs de la Villa Médicis ont particulièrement marqué l’histoire de ce siège de l’Académie de France à Rome, par de grandes opérations de réaménagement et rénovation. « Plus un lieu produit de l’histoire et devient patrimoine, plus la réticence a une intervention contemporaine est forte » exprime Sam Stourdzé, directeur actuel de la Villa Médicis. C’est pourtant un challenge qu’il a choisi de relever en lançant un vaste projet de réaménagement « Ré-enchanter la Villa Médicis » à l’horizon 2025.
Car plus que réaménager, il s’agit pour lui de « réenchanter », autrement dit faire dialoguer les époques, l’histoire et le présent, dans une villa forte en symbole, et avant tout centre d’art. Redonner une identité à des espaces, retrouver des usages oubliés, inscrire cette pluridisciplinarité créative, propre à ce lieu, en faisant dialoguer design, savoir-faire d’excellence, architecture d’intérieur sont les moteurs de ce programme construit en plusieurs phases, qui vient d’être officiellement lancé. « Au XXIe siècle, le rôle de cette maison est d’être une plateforme, là où elle a pu être vue comme une tour d’ivoire » insiste Sam Stourdzé, qui précise « notre volonté est de créer le dialogue entre les champs d’expertise ». À travers une campagne de réameublement, il s’agit de chercher des regards différents, qui dans quelques années, seront les marqueurs d’une époque. « Attention, l’esprit n’est pas celui d’un hôtel de luxe. Ce que nous recherchons, ce sont des écritures, un langage. » Et de citer l’exemple de ce qui a pu être fait à la Villa Noailles.

Réaménagement de 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis
Pensé comme un « laboratoire d’idées », ce projet a l’ambition de faire travailler des équipes réunissant designers et architectes d’intérieur, avec des artisans d’art, avec une liberté d’intervention totale.
Ces chambres sont utilisées par des hôtes de passage, des artistes invités. Elles comportent une mezzanine et deux blocs (une kitchenette et une salle de bains) . L’appel à candidatures, disponible ici, est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h . En décembre, six équipes seront ensuite présélectionnées pour préparer sur un temps de résidence un projet. En février 3 équipes seront ensuite retenues pour rénover 3 premières chambres d’ici l’automne prochain.
Le jury sera composé d’Alberto Cavalli, directeur exécutif de la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship et commissaire général de Homo Faber Event, d’Hedwige Gronier, responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller, d’Hervé Lemoine, président du Mobilier national, de Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs, d’India Mahdavi, architecte, designer et scénographe, Isabelle de Ponfilly, présidente du conseil d’administration de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, et présidé par Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Cet appel sera ensuite renouvelé tous les six mois, sur le même principe pour le réaménagement des chambres suivantes. Le budget de chantier par chambre est de 60 000 euros. Les dossiers peuvent bien entendu inclure des potentiels financements extérieurs.




« Réenchanter la Villa Médicis » : autres phases du programme
Parallèlement à cet appel à candidatures, deux autres phases importantes du réaménagement de la Villa sont prévues.
La première porte sur le réaménagement de 6 salons de réception – aujourd’hui quasiment cantonnés à des espaces de stockage – qui sera dévoilé mi-décembre 2022.
La seconde porte sur le réaménagement de deux chambres d’exception et de salles d’exposition qui devrait être présenté en avril 2023.
Des partenaires longue durée pour la Villa
Pour mener les différentes phases de ce programme, la Villa Médicis est accompagnée par des partenaires de taille, tels le Mobilier national, la Fondation Bettencourt Schueller, La Fondation banque Populaire et la Maison Treca. Ainsi, outre la mise à disposition de pièces de sa collection, le Mobilier national apporte sa capacité d’expertise technique, voire un possible accompagnement du prototypage des éléments.
La Fondation Bettencourt Schueller est elle aussi un acteur essentiel de ce programme, tout en ouvrant un partenariat plus large avec la Villa Médicis : elle soutient notamment de premières résidences autour des métiers d’art : la tourneuse Mylinh Nguyen arrivera ainsi à la Villa en novembre, suivi au printemps par le duo Caterina et Marc Aurel.
La Fondation Bettencourt Schueller apporte aussi son soutien au programme Résidence Pro, à destination des lycées professionnels et agricoles, lancé l’an passé par Sam Stourdzé.. Ainsi, en 2022, 300 élèves de la filière bois de la région Nouvelle Aquitaine ont été accueillis, pour un programme sur mesure d’une semaine, point d’orgue d’un travail mené tout au long de l’année. En 2023, ce seront 600 élèves des régions Grand Est et Provence Côtes d’Azur qui seront accueillis, autour des arts de la table et des saveurs.
Un bel exemple de la vision et de la volonté de Sam Stourdzé de « décloisonner, déconstruire les approches en silos » et de « réinventer un principe de résidences, comme un agrégateur de population ».

En osmose avec son environnement, après rénovation, cette maison dans les pins a été repensée par l’architecte Delphine Carrère, basée à Biarritz. L’ architecture contemporaine mise sur la sobriété brute du bois et du béton, dans une refonte du bâti sophistiquée et décontractée.
D’une construction récente encore sous garantie décennale, l’architecte Delphine Carrère, a redessiné le plan existant des intérieurs, tout en ajoutant deux extensions de part et d’autre de la maison. La maison de vacances, c’est 90 % des projets de son agence, projets boostés par la pandémie et les changements de vie qui en découlent. Quatre hôtels sont aussi au programme des chantiers de cette architecte, ancrée entre Pays basque et le début des Landes. La maison dans les pins est située dans le quartier de Ciberta, à Anglet, « Nous l’avons intégralement rénové, du sol au plafond, créer deux extensions, la piscine et les terrasses, remanié les volumes sauf l’escalier et le grand mur en béton qui sépare l’espace jour de l’espace nuit. » Objectif pour les propriétaires, une famille originaire du nord de la France : vivre en adéquation avec le mode de vie simple et la douceur balnéaire. Très vite, le choix des matériaux s’est imposé dans une palette restreinte, sublimée par la lumière naturelle : le bois, afin d’insérer l’ensemble du projet à l’environnement, et le béton, matériau de la maison d’origine.


Une rénovation pour ouvrir les volumes
De plain-pied sur la piscine et les terrasses, les volumes sont ouverts par de larges baies vitrées coulissantes tandis que le salon et la salle à manger trouvent leur place, naturellement. Un étage partiel agrandit discrètement la maison, avec une chambre supplémentaire, une salle de bain commune et un dortoir pour les enfants. Les matériaux, béton ciré pour le sol reliant salon et salle à manger, bois dans toutes ses teintes, créent l’unité dans une atmosphère facile à vivre. « Notre show-room à Biarritz est une opportunité pour les clients, de trouver des propositions et des conseils, comme les tables et chaises De La Espada, les suspensions Bomma. » Delphine Carrère a soigné les éclairages en lumière artificielle, encastrés ou en joints creux, afin qu’ils répondent à l’architecture d’intérieur.

Fondue dans la nature
À partir des 1500 m2 de terrain, le beau travail réalisé par le paysagiste Michel Mendiboure harmonise habitat et environnement. En mélangeant les essences locales et redessinant le jardin, autour du chêne liège existant, la rénovation de la maison des pins trouve un second souffle près de la piscine, en accord avec le bardage en pin canadien traité et vieilli.


Le 23 juin, le festival Design Parade s’est ouvert à Toulon avec les expositions d’architecture d’intérieur suivies le lendemain par l’inauguration des expositions de design à la villa Noailles à Hyères, un évènement à la fois grand public et pointu. Au total, 20 jeunes talents entraient en concurrence avec des projets de grande qualité. Découvrez les lauréats de cette édition 2022.
Depuis 2006, la villa Noailles accueille la Design Parade, fondée et dirigée par Jean-Pierre Blanc et présidée par Pascale Mussard. Le festival se divise depuis 2016 entre Hyères – pour le design – et Toulon -–pour l’architecture d’intérieur. Il a pour mission de mettre à l’honneur 20 jeunes créateurs, en leur offrant une vitrine ainsi qu’un accompagnement complet pour la réalisation de leur présentation. Dans chaque section, un jury professionnel récompense des lauréats dans des prix rendus possible grâce à une dizaine de partenariats qualitatifs (comme le Mobilier national, la fondation Carmignac ou encore la manufacture de Sèvres, Chanel…) Les expositions sont ouvertes au public jusqu’au 4 septembre pour celles de Hyères et jusqu’au 30 octobre 2022 pour celles de Toulon. Cette année, le jury de Toulon était présidé par Rodolphe Parente – également invité d’honneur – et retenu pour son style percutant et glamour. Quant à Hyères, le choix s’est porté sur Ineke Hans et son design et sa recherche d’économie de matière.
Design Parade Hyères 2022
Grand Prix du jury : Claire Pondard & Léa Pereyre
Le projet Anima II, réalisé par Claire Pondard & Léa Pereyre a remporté le Grand prix du jury ainsi que le Prix du public de la ville de Hyères pour leur recherche alliant matériau et robotique : Anima II sont des formes mouvantes, qui réagissent à la présence humaine grâce à des capteurs de mouvements : dans un esprit de créatures abyssales, des « simples » feuilles de plastique en 2D se transforment en formes organiques qui montent, descendent et s’étendent.
Ce Grand Prix du Jury de la Design Parade Hyères dote le duo d’une résidence de recherche d’un an à Sèvres, de la participation au concours en 2023 en tant que membre du jury accompagnée d’une exposition personnelle à la villa Noailles ainsi qu’un séjour de recherche d’un an au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (Cirva) afin de réaliser un vase en trois exemplaires.


La Mention spéciale du jury pour Stéven Coëffic
Stéven Coëffic avec son projet « Un moment de distraction fonctionnelle » et ses objets colorés majoritairement réalisés en céramique et en verre reçoit la Mention spéciale du jury. Par sa série de neuf objets, le designer joue avec les codes d’ouverture et de fermeture, les redéfinissant : le coffre s’ouvre grâce à un point de connexion, le lampadaire s’allume par la superposition de deux objets … La démarche design se veut intemporelle avec ses objets qui ne nécessitent pas d’électronique et ses formes simplifiées.
Un prix fruit de l’association d’American Vintage avec le festival qui offre à Stéven Coëffic une dotation pour créer une pièce en collaboration avec eux.

Design Parade Toulon 2022
Madeleine Oltra & Angelo de Taisne : consacrés par 4 prix
Le duo a fait une prestation fracassante à la Design Parade Toulon 2022 avec Sardine Sardine en remportant pas moins de 4 prix avec le Prix Chanel, le Prix Van Cleef et Arpels, le Prix Carmignac et le Prix du jury. Sardine Sardine nous plonge dans sa tente en toile aux couleurs chaleureuses et dorées. Entre la Ricorée, les figues sur la table, le lit de camp et la bouilloire frémissante, ce projet offre une immersion complète appelant à l’aventure. Le duo a dessiné les différentes pièces de mobilier, a su décliner des fauteuils et des lits d’appoints les codes du matériel de camping (matériau, technique) et a repris dans les coutures des revêtements des matelas gonflables. La « tente XXL » est entièrement démontable et transportable sur un toit de voiture équipé. Les deux jeunes designers se sont ingéniés à détourner des matériaux (tapis de sol) pour mieux revisiter les objets du quotidien dans un principe ergonomique.
Créé en 2019, le Prix Visual Merchandising décerné par Chanel permettra au duo de réaliser un projet de création à hauteur de 20 000€. Ce dernier sera exposé lors de la Design Parade Toulon 2023. Quant au Grand prix Van Cleef & Arpels, il dote les gagnants d’une bourse de 5 000€. Nouveautés 2022 : un accompagnement en conseil en image et relations presse par l’agence David Giroire Communication est proposé pendant un an ainsi qu’une possibilité de collaborer avec Delisle pour créer une pièce d’une valeur de 10 000€. Sans oublier le développement d’un projet créatif avec Codimat Collection, projet ayant vocation à rentrer dans les collections de la maison. Enfin, 2022 marque également l’arrivée de la Dotation de la fondation Carmignac qui récompense le duo avec une participation au concours en tant que membre du jury, une exposition personnelle à Toulon à la Design Parade Toulon 2023 et une invitation dans une résidence à créer un objet faisant le lien avec la philosophie du lieu.




Paul Bonlarron, Prix du Mobilier national à Toulon
C’est dans la matière molle que Paul Bonlarron trouve son inspiration et pense sa toilette aux coquillages comme une coquille habitable, mêlant miroir de nacre, fresque rocailleuse et motifs marins sur les pas des rocailleurs méditerranéens du XVIIe siècle.
Ce Prix du Mobilier national lui offre alors l’occasion de développer un projet créatif avec son l’Atelier de Recherche et de Création (ARC). L’institution – qui met en avant le design contemporain – permettra à Paul Bonlarron de présenter en 2023 son prototype au cours d’une exposition scénographiée par lui.
Prix du public de la ville de Toulon pour Marthe Simon
L’oursinade remporte le Prix du public de la ville de Toulon pour son intérieur évoquant l’oursin avec ses motifs inspirés de la villa Kérylos.


En installant son showroom dans la région de Bohème du nord, Lasvit a choisi de construire un complexe architectural fort, conforme à ses valeurs, n’hésitant pas à jouer sur le contraste monolithique des bâtiments.
La jeune entreprise de cristallerie Lasvit est reconnue pour sa verrerie d’exception et ses installations magistrales de luminaires dans le monde entier. Au plus près de ses savoir-faire traditionnels, elle s’est installée dans la ville de Nový Bor (Bohème nord, berceau historique de la cristallerie tchèque). Ce projet mené à bien par les architectes Štěpán Valouch et Jiří Opočenský, du studio ov-a, a reçu le prix de l’architecture de République Tchéque en 2020. En installant son show-room dans la région de Bohème du nord, Lasvit a choisi de construire un complexe architectural fort, conforme à ses valeurs, n’hésitant pas à jouer sur le contraste monolithique des bâtiments.

Le verre, dit cristal de Bohème, reconnu pour sa beauté dans le monde entier ne se résume plus aux objets en verre taillé au décor opulent et couleurs flamboyantes, visibles dans le centre historique de Prague… Il est viscéralement attaché à la région de Bohème nord en République Tchèque, berceau pendant plusieurs siècles, d’une production essentiellement utilitaire. Au coeur de ces collines verdoyantes aux ressources naturelles généreuses (bois, silice, eau), malmené par les chaos du cours de l’histoire, le précieux savoir-faire verrier tchèque a malgré tout perduré. En 1994, l’architecte et designer Bořek Šípek, créateur d’objets sculptés néobaroques, et le souffleur de verre Petr Novotný ont fondé la cristallerie artisanale Ajeto, située à Lindava, qui a fabriqué la même année, les premiers objets pour le Symposium International du verre destiné à promouvoir cet art ancestral. Depuis 2017, Ajeto, dirigé par David Ševčík, fait partie groupe Lasvit et poursuit l’excellence de sa production. L’ancienne manufacture en bois, dont les volumes font penser à l’architecture compacte d’un théâtre élisabéthain avec sa coursive, est restée dans son jus, ouverte aux visiteurs. Les fours (alimentés au gaz aujourd’hui), les outils inchangés et les techniques des artisans verriers, se transmettent de génération en génération, magnifiant les prouesses du soufflage, la précision de la découpe, ou du moulage, d’une pâte de verre travaillée constamment à chaud… Chacun, à tour de rôle (à cause de la pénibilité due à la chaleur omniprésente des fours), est à son poste de travail afin de réaliser les œuvres d’art les plus parfaites.

Un showroom d’exception
Le nouveau siège social de la marque de cristal et de luminaires Lasvit a ouvert dans la ville historique de Nový Bor qui perpétue la tradition des savoir-faire, et combine le verre et la lumière dans un langage contemporain. Le projet est basé sur l’intégration de l’existant historique et de constructions récentes. Les bâtiments anciens, désormais classés monuments culturels, étaient des ateliers de verre et ont subi de nombreux remaniements durant deux cents ans. À la fin de la seconde moitié du XXe siècle, une école de verrerie y a pris place.
La conception du projet repose d’abord sur la conservation de l’existant et de procéder à une restauration stricte du bâti dans les règles de l’art. Les deux édifices historiques ont été « nettoyés » des interventions inappropriées des années 80 et adaptés à l’aménagement des bureaux de l’entreprise. Puis les architectes ont imaginé deux volumes abstraits contrastés, l’un blanc, l’autre noir. La première maison archétypale est en verre blanc, renferme le café interne de l’entreprise au rez-de-chaussée, la salle de réunion et le showroom, le tout couvert d’un dôme en béton. La transparence de la façade joue comme une lanterne rétroéclairée, à la tombée de la nuit… L’ensemble du bâtiment est recouvert de tuiles de verre translucides, développées en collaboration avec Lasvit.

La seconde maison est recouverte à l’extérieur d’ardoises, offrant un espace exceptionnel pour la présentation d’objets, les prises de vues ou le pré-montage à échelle 1, de pièces pouvant peser jusqu’à 5 tonnes… Le revêtement des façades est basé sur la proportion et la pose de l’ardoise utilisée sur les pignons et les toitures de la région, comme les tuiles de verre. Les quatre maisons finalisées sont reliées par la cour centrale, plantée d’arbres. Une cinquième face à la place, est en construction pour l’accueil du public, et des bureaux. Une sixième verra le jour pour clore l’îlot urbain entourant le jardin intérieur.


Un comptoir d’embarquement, des ballons multicolores, des fresques peintes… Bienvenu dans ce nouvel espace dédié au coworking, du groupe Wojo, imprégné de la culture éclectique du 13 ème arrondissement parisien.
Projet : Wojo
Lieu : Paris
Surface : 7500 m2 sur 9 niveaux
Année : 2021
Un nouvel espace de travail dans Paris ? Oui et des m2 dédiés aux bureaux plutôt stimulants à deux pas de la BNF… Créer l’inattendu et la surprise à chaque étage, tel a été le brief du commanditaire, le groupe Wojo, fondé en 2015, puis de la fusion Bouygues Immobilier et Accor en 2017, à l’agence Tétris en charge du projet. L’ensemble des créatifs ont embarqué ce projet d’espaces flexibles de la rue de Tolbiac, 14 ème site de co-working du groupe, sur le thème d’un voyage imaginaire. La refonte et le design des espaces ont été pensés comme un lieu de vie selon une déambulation qui se déploie sur les neuf niveaux du bâtiment. Plus de 800 bureaux, salles de réunion, salles privatives et open space, se succèdent, rythmés par une signalétique colorée spécifique à chaque étage, et repérable à l’entrée sous forme d’un bouquet de ballons aux couleurs arc en ciel, réalisé par L2B2.

Si le mobilier a été conçu par Cocorico Paris, agence pluridisciplinaire et Cider, éditeur de mobilier de bureau, mais aussi les marques Fermob, Fatboy, ou Mojow (fauteuils gonflables), les concepteurs se sont aussi engagés dans une démarche RSE, avec, en autres, des labellisations HQE et Bream pour le bâtiment. En faisant fait appel à l’entreprise créative lilloise Etnisi, spécialisée dans la revalorisation et le recyclage des matières usagées locales, certaines tables des espaces communs ont été éco-conçues à partir de marc de café, porcelaine et coquilles. Pas d’espace de coworking sans son rooftop !


Et au dernier étage, on découvre la vue panoramique à 360° sur la capitale ! Le street artiste Big Oh! a créé plusieurs fresques peintes, un grand ciel en trompe l’œil et le mur toute hauteur sur le thème des toits de Paris qui englobe le hall d’entrée jusqu’au dernier étage. Autre intervention artistique, la façade, dont l’enveloppe a été créée par la plasticienne Carmen Perrin, qui fait jouer la lumière naturelle et les nuances colorées des briques de verres.


A partir d’un logement sur deux niveaux et balcons des années 60, l’architecte Caroline Rigal a conçu un duplex confortable et fluide qui fourmille d’idées de rangements à l’esthétique adoucie.
Projet : appartement privé
Lieu : Vincennes, Val de Marne
Surface : 60 m2
Année : 2019
L’appartement est composé de deux plateaux de 25 m2 réunis par un escalier étroit. Pour ce premier projet d’architecture intérieure, Caroline Rigal a décidé, dès le début, de séparer les fonctions : l’espace nuit à l’étage, l’espace jour en rez-de-chaussée. Autre particularité, elle a conservé les deux portes palières à chaque niveau, qui donnent accès au duplex. L’une d’entre elles à l’étage ne pouvant être condamnée, se dissimule derrière un linéaire de rangements : la porte est accessible si besoin. La nouvelle répartition des pièces a permis de créer une salle de bain située désormais à l’étage, tout en réduisant la surface de la (trop) grande chambre d’amis. L’autre chambre reste inchangée.


Le rez-de-chaussée a fait l’objet de transformations importantes. D’une part, la cuisine, bien équipée, est semi-ouverte sur l’espace des repas, équipée d’étagères puis le salon, tandis que le mur porteur, un élément de design compact, intègre un écran plat toute la connectique et des étagères étroites. D’autre part, une séparation, avec bibliothèque d’un côté et penderie de l’autre, a été créée, ce qui ressert le salon devenu plus intime, afin d’y adjoindre une mini entrée qui n’existait pas auparavant. L’espace sous l’escalier n’est pas perdu, mais aménager en cellier, bien utile, quand les m2 sont comptés. Si les intentions de l’architecte d’intérieur et designer étaient déterminées dans la répartition des volumes, elles l’étaient tout autant dans le soin apporté aux détails et aux finitions. Les bords arrondis des radiateurs reprennent ceux du mur porteur, tandis que les placards de la cuisine (Mobalpa) offrent des solutions de rangements impeccables, ajustés sur toute la hauteur. Quant aux sols, le carrelage en grès cérame,- modèle Puzzle (Mutina) des designers Barber et Osgerby -, dialogue avec le parquet massif à lames droites (Parqueterie nouvelle).


Et son calepinage géométrique aléatoire dessine un chemin dans l’appartement, dont les espaces, même ouverts, gagnent en lisibilité, sans en perturber les perspectives. Quelques pièces de design se mêlent discrètement aux meubles de famille. Un choix assumé, pour cette jeune designeuse d’espace, qui enchaine les projets d’architecture intérieur, elle, qui fut repérée à la Paris Design Week 2018, pour son fauteuil Dune, objet de son diplôme, (à retrouver dans Intramuros n° 198).



Le Prix Paris Shop and Design, qui récompense les meilleures réalisations d’aménagement intérieur de commerces, d’hôtels, restaurants et lieux culturels, revient pour une 8e édition. En plus de l’ajout de la RSE comme nouveau critère de sélection, l’organisation proposera en parallèle une nouveauté : le PSD Incubateur by French Design. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 mars.
En octobre dernier, le prix Paris Shop and Design récompensait 6 réalisations d’aménagement dans les 6 catégories en lice (Alimentaire ; Bien-être, Santé, Beauté ; Culture, Loisirs, Services aux particuliers ; Hôtels, Cafés, Restaurants ; Maison, Décoration et Mode). Un prix gratuit et ouvert à tout commerçant, architecte ou designer pour une réalisation de moins de 3 ans. L’appel à candidature pour participer à cette nouvelle édition est lancé du 1er mars au 30 avril 2022.
La RSE, nouveau critère de sélection
Pour cette 8e édition, le comité d’organisation a souhaité ajouter une dimension RSE aux critères de sélection des projets. L’environnement, la durabilité du concept et des travaux dans le sourcing ainsi que le parcours client seront donc des aspects qui seront évalués et pris en compte dans la note globale des projets. De plus, une mention spéciale pourra être décernée si le jury trouve qu’un projet sort particulièrement du lot.
Nouveauté 2022 : Le PSD Incubateur by French Design
Autre nouveauté cette année : la mise en place du PSD Incubateur by French Design. Lancé en parallèle du prix classique, cet incubateur permettra à un commerçant avec un projet de rénovation ou de création d’espace d’être accompagné dans sa réalisation. Le porteur du projet retenu sera mis en lien avec des architectes et designers susceptibles de l’aider dans sa mise en place. Une fois le duo trouvé et validé, les équipes de la CCI Paris, du French Design et tous les partenaires relatifs les accompagneront dans la réalisation. L’appel à projets est lancé du 1er au 31 mars.
Plus d’informations et inscriptions sur : www.entreprises.cci-paris-idf.fr

Jean-Baptiste Auvray vient de livrer à Tignes la première boutique de la chaîne de distribution Sherpa. Ceux qui fréquentent la montagne, qui y vivent ou qui vont y pratiquer les sports d’hiver ne peuvent ignorer les boutiques où l’on passe épuisés en fin de journée pour prendre qui la bière, qui le pain, qui la soupe ou le chocolat. C’est un point de service essentiel et les propriétaires des boutiques sont fiers de faire partie de cette enseigne coopérative créée en 1988.
Jean-Baptiste Auvray a refait le concept de boutique – l’identité visuelle de toute la marque à partir de deux boutiques témoins Sherpa rénovées, sur un ancien concept actualisé qui se développera sur les 120 boutiques en France dans les Alpes, le Jura et les Pyrénées. Première boutique sans plastique, toute en bois de mélèze, en linoleum (Forbo) et acier galvanisé, elle déploie 400 m2 à Tignes et suit les principes énoncés dans les 180 pages du guideline, le bookconcept.
« Je pars des contraintes avant de dessiner et j’utilise mon réseau d’artisans pour concevoir en fonction de leurs savoir-faire. La tête de gondole est toute simple, vert foncé … J’ai besoin d’éléments, de contraintes, pour transformer le projet. La contrainte de Sherpa, c’est l’usure de la boutique et l’humidité. Les gens rentrent en chaussures de ski et les propriétaires doivent gérer avant tout des problèmes d’usure énormes pour une fréquentation de touristes. À Tignes, qui compte 30000 lits, seul le Sherpa Val Claret tient son rôle de coopérative associé avec Casino pour l’approvisionnement. Chaque adhérent est propriétaire de sa boutique. Sherpa existe depuis 1988. L’ancien concept a douze ans. Il fallait le renouveler pour les 10 années à venir. Le siège est à Aix-les-Bains, à côté de Chambéry. »

« Le principe de l’aménagement avec des matériaux locaux a été choisi mais chaque propriétaire de boutique a le choix de refaire ou non son espace et le concept doit donner envie. La problématique est différente d’avec un grand groupe où il est imposé. On a joué sur des sols qui sont dans un gris pas trop différent de l’ancien concept, en grès cérame, un peu gravillon, pas tout à fait Terrazzo. L’acier galvanisé, le code de la montagne y est intégré pour rester local. Tous les hauts de coupe sont en corde d’escalade jaune et en bois. Les gondoles sont gris foncé ou vert sapin dans un contraste intéressant. »


Le défi de la saisonnalité
L’autre défi était la saisonnalité. « Ils font 60% de leur chiffre d’affaire sur deux mois. La boutique est très achalandée durant les fortes périodes d’affluence et peu durant les saisons creuses. Il faut pourtant donner l’impression que la boutique est toujours remplie et offrir la possibilité de changer le présentoir en ajoutant ou en supprimant une étagère. » Un concept de luge présentoir en bois propose quatre paniers destinés aux viennoiseries et aux pains. Tout le plastique a été retiré. Pour le logo, les lettres Sherpa sur fond d’architecture suffisent à signaler l’entrée, les maires des stations revenant aux couleurs d’origine. Les caddies et paniers en plastiques ont été remplacés par des modèles en métal. La luge panier s’inscrit comme objet de communication, véritable objet de design identifiable grâce à son patin. En façade et en boutique, elle exprime le service, la montagne, la disponibilité. La typo est faite sur mesure, c’est du Sang bleu, réinterprétée au cas par cas par Patrick Parquet.

Visibilité aux entrants
Le challenge était de mettre une disposition maraîchère pour faire un étal de marché. En montagne, à 16h, il fait nuit, la transparence de la boutique est essentielle. Un aplat leds fait la luminosité. Aux Arcs 1800 ils refont tous les immeubles en bleu roi. « La boutique donne sur une grande place et l’on joue sur l’échelle des légumes pour qu’on les voit plein cadre. Sur les gondoles, des étiquettes électroniques se clipsent grâce au travail d’un menuisier de Chambéry, du local à 100%. On a voulu une boutique assez gigogne avec des gondoles où rien n’est aligné. Mais ça donne un coté bazar, un côté vivant pour ceux qui restent une semaine. » A l’arrière, ils ont des étagères gondoles hautes, classiques et rassurantes pour le client qui se retrouve parfaitement dans l’aménagement d’une enseigne alimentaire. Tous les services sont en partie basse près des caisses en dessous de 1,40m… zone de recharge, cartes, téléphone… juste après la dépose des skis. Une visibilité réservée aux entrants.

Dans le cadre d’un projet de construction global, intégrant l’extension de l’habitation et le jardin, les professionnels Carré Bleu mènent un dialogue constant avec les architectes et les paysagistes, pour maintenir une harmonie générale du cadre de vie tout en répondant aux usages du client. La preuve par l’image avec ce projet réalisé dans la campagne sarthoise par Carré Bleu Le Mans.

Reconnu pour ses réalisations très haut de gamme, Carré Bleu a su se réinventer sans cesse depuis 50 ans pour signer des architectures qui dialoguent avec notre temps. Destinées à une clientèle exigeante, les piscines Carré Bleu sont construites sur mesure, pour répondre aux aspirations du client.
En cultivant son esprit d’excellence, Carré Bleu offre la perfection jusque dans les moindres détails. Son savoir-faire permet de faire se rencontrer innovations technologiques et esthétiques.
Une piscine privée digne d’un hôtel 5 étoiles.
Carl Abbé et l’équipe Carré Bleu du Mans ont réalisé cette sublime piscine pour un particulier habitant dans la campagne sarthoise. L’accent a été mis sur une esthétique sobre et épurée, très contemporaine. Pour obtenir un effet miroir, cette piscine est à débordement périphérique sur les 4 côtés. Le choix d’une membrane armée texturée de coloris gris ardoise accentue les effets de reflets. Le bassin déborde sur des margelles en pierre naturelle calcaire bleu d’Asie (en 100 x 40 x 3 cm- avec un effet mouillé coloris noir lors du débordement.
Le choix de l’emplacement a été bien calculé : les larges baies vitrées du bâtiment apportent de nombreuses ouvertures sur l’extérieur, tout en offrant un espace très lumineux. La plage située au pourtour de la piscine, d’une surface de 71 m2, a été réalisée en pierre naturelle Avallon gris, format 60 x 40 x 1.5 cm. Elle bénéficie d’un plancher chauffant et des led de balisage en inox y ont été intégrées. Le bassin est muni d’un escalier d’angle 3 marches. La 1 ère marche qui abrite discrètement la couverture automatique fait à la fois office de banquette pour se détendre, mais aussi de plage immergée pour les enfants.
Du point de vue de l’entretien, le traitement de l’eau s’effectue par un stérilisateur UV, avec injection d’oxygène actif, pour une eau douce et un traitement plus éco-responsable.La piscine est chauffée par un échangeur tubulaire relié à la chaudière existante qui elle-même fonctionne avec la centrale de méthanisation réalisée par le client. Elle est aussi dotée d’une centrale de déshumidification pour bénéficier d’un espace sain et confortable. Enfin, pour des questions de sécurité mais aussi pour réaliser de substantielles économies d’énergie pour le chauffage de l’eau, elle est équipée d’un volet automatique avec coffre intégré pour une parfaite esthétique.




Formée en arts appliqués à l’école Duperré à Paris, Jeanne Goutelle s’est spécialisée dans l’art de la passementerie. Tissage, noeuds, tresses… Les techniques et les matières n’ont plus de secrets pour elle. Sensibilisée à l’Upcycling, toutes ses créations sont faites à partir de chutes de tissus. Après un passage à la « Biennale du Design » de Saint-Etienne en 2019 et une participation à l’exposition « Objet Textile » de Roubaix en 2020, Jeanne Goutelle s’est vu relever un défi d’envergure : décorer le bureau du président de la commission européenne à Bruxelles, dont la France prend la direction en Janvier 2022.
Fille et petite-fille d’architecte, Jeanne Goutelle confie avoir été nourrie depuis toujours par l’univers du textile et de la création. Après des études à Paris et deux ans passés en Angleterre à forger son identité créative, elle est retournée vivre à Saint-Etienne, ville dans laquelle le textile est très présent, notamment via son passé lié à la rubanerie. Forte de ses vingt années d’expérience, elle qualifie son travail comme étant « à la croisée de l’art, du design et de l’artisanat, je ne veux pas cloisonner ».
L’upcycling comme une évidence
C’est au cours de son expérience dans une usine de maille que Jeanne Goutelle a eu le déclic concernant l’upcycling. Au sein même du processus de fabrication, elle a été frappée par les pertes engendrées lors de la production. « J’étais mal à l’aise avec le fait que personne ne cherche de solutions intermédiaires à ces pertes ». Pour y remédier, elle a démarré sa propre démarche responsable en se rapprochant d’industriels qui accepterait de lui redistribuer leur pertes. Une idée qui a été très bien reçue dès son premier échange auprès de l’usine de textile SATAB, qui est resté son premier fournisseur depuis fin 2017. Elle s’est donc éloignée du monde de la mode qui ne correspondait aux valeurs durables qu’elle souhaitait développer dans ses œuvres et s’est ainsi lancée à son compte début 2018.

Jeanne Goutelle Atelier : 3500 références de matières
Avec les dons dont elle dispose, Jeanne Goutelle compte près de 3500 références de matières (rubans, tresses, sangles). Une multiplicité de matières pour une infinité de processus créatifs : « Je suis convaincue que tout le monde est créatif, mais certains mettent du temps à l’accepter ». Pour créer, elle utilise 3 techniques différentes : le tissage qui lui permet de superposer plusieurs matières comme le tissu, le ruban et les sangles ; le noeud qu’elle développe avec la technique du crochet et qui offre une infinité de modèles et enfin les tresses, procédé pour lequel elle travaille à partir de modules.


Si Jeanne Goutelle accorde une importance particulière à l’aspect durable de ses créations, elle n’en oublie pour autant pas l’aspect esthétique qui garde une place imporante : « Je veux montrer qu’on peut faire de belles choses à partir de l’upcyling et que l’on peut créer des oeuvres durables dans le temps » .
Une ascension de projets
En 2019, Jeanne Goutelle expose son travail à la Biennale du Design de Saint-Etienne et se fait remarquer par son procédé et ses paravents d’envergure. Début 2021, Jeanne Goutelle s’est chargée de la décoration de l’enseigne de prêt-à-porter pour homme « Bonne Gueule » à Lille. Une boutique sensibilisée par sa démarche d’Upcycling et qui a souhaité suivre l’exemple. De fait, pour le projet, tous les tissus utilisés pour décorer les portants de la boutique sont issus de chutes de tissus de l’usine de fabrication des vêtements de la marque.


Pour autant, ce projet n’a pas été le seul d’envergure pour Jeanne Goutelle. Aux côtés de l’architecte et scénographe Adeline Rispal, elle a été sélectionnée pour l’aménagement des salons du Conseil de l’Union Européenne pour la présidence Française, effective six mois à partir de Janvier 2022. Baptisé Intersection(s), le fil conducteur de ce projet était de représenter les liens de l’Europe à travers le tissage. Inaugurés le 10 janvier, le projet a nécessité le travail de 4 personnes pendant 4 semaines au sein de ses ateliers à Saint-Etienne.

Depuis le début du mois de janvier, la France prend la présidence du Conseil de l’Union européenne jusqu’en juin. C’est l’architecte et scénographe Adeline Rispal qui a remporté le concours pour la scénographie de cette mission, pour un projet qu’elle a co-construit avec le studio SI/ Studio Irrésistibles, autour du thème « L’Etoffe de l’Europe ». En « fil conducteur », un travail de « data design » pour incarner un maillage de nations.
Ce n’est pas la première mandature française, mais c’est bien la première fois qu’un concours est organisé pour l’aménagement des 8 espaces du Conseil de l’Union européenne. Une « vitrine » importante de la tonalité souhaitée par le gouvernement (exprimée par la devise « Relance – Puissance – Appartenance »), qui ne sera certes pas vue du grand public, mais sera le cadre de travail quotidien des négociateurs.
« Dans l’ADN de notre studio, nous souhaitons montrer la complexité plutôt que l’éviter », exprime Adeline Rispal, et c’est clairement ce qui ressort de cette présentation. En lien avec le Studio Irresistible et avec son équipe, elle a conçu une scénographie qui file la métaphore du tissage, du réseau, de la construction en présentant des oeuvres magistrales. Ainsi, dans l’atrium, se déploient les « Ailes » , reprenant un motif construit autour de l’imbrication des différents 27 drapeaux et 37 couleurs des 27 représentants.


Photo Luc Boegly

Photo Luc Boegly
Data design au Forum Europa
Dans le second bâtiment, au Forum Europa – où se tiennent notamment les conférences de presse – Studio Irrésistible ont travaillé sur une fresque symbolisant efficacement les étapes d’intégration la construction européenne : en reprenant les mêmes datas, ils ont conçu une trame qui traduit de façon chronologique les grandes étapes. Chaque pays prend la forme d’un ruban, qui viennent s’agréger pour concevoir le fil de chaîne, et présenter – à nouveau – la construction de l’Europe sous forme d’un tissage. Le résultat est étonnant : cette fresque magistrale rend visibles les maillages, relations inter-Etats, (même le Brexit, avec l’interruption du « ruban » de la Grande Bretagne) , les 154 mandatures, dans une synthèses graphiques de données qui traduit ce flux d’informations et d’inter-échanges. Une façon de mettre en scène à la fois l’appartenance à cette « étoffe commune », sans uniformiser à outrance. En somme, comme le soulignait dans l’inauguration Eva Nguyen Binh, Présidente de l’Institut français, « une mise en scène de la devise européenne : unir dans la diversité ».


Photo Luc Boegly

Photo Luc Boegly
Une scénographie jusque dans les ascenseurs
Comme le souligne Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national et par ailleurs président du jury du concours : « ce qui nous a séduit dans la proposition d’Adeline Rispal, c’est cette dimension positive et clairement européenne. » Dans la démarche, il s’agit aussi que chacun puisse s’approprier cette vision. Pour la première fois investis dans une scénographie, les ascenseurs reprennent chacun une déclinaison de cette version graphique chacun dans une version différente.

Intersection(s) dans les bureaux de la Présidence
Le thème du tissage est aussi poursuivi dans le bureau de la Présidence, les salons attenants et dans les salons de négociations, avec la présence de paravents de Jeanne Goutelle. Conçue spécialement pour l’occasion, la ligne est baptisée « Intersection(s) » : une autre façon de symboliser le tissage de liens, tout en reprenant une déclinaison de rubans bleus, blancs et rouges. Dans ces espaces très austères, ces paravents, qui éclairés, font courir l’ombre de leurs motifs sur les murs, confortent une atmosphère calme aux tonalités apaisantes : ils viennent entourer des ensembles tirés du Mobilier national : la collection Hémicycle désignée par Philippe Nigro et d’une co-édition inédite entre l’institution et Ligne Roset, ainsi que des tables basses designées par Olivier Gagnière.


Photo Luc Boegly

Photo Luc Boegly
Un cahier des charges complexe
Le jury s’est prononcé au printemps 2021, le projet s’est donc construit en huit mois. Avec un cahier des charges très contraint : des espaces de tailles extrêmement variés, très peu de possibilités d’intervenir sur les structures, des conditions de sécurité, des délais… En effet, l’équipe avait trois jours pour tout monter, dans le jeu de la succession des présidences. Dans l’Atrium, l’installation devait être démontée quatre fois : l’équipe a utilisé un principe d’enroulement des différents laizes sur des échafaudages habituellement destinés à de l’événementiel.


Installations artistiques
Des installations d’artistes viennent compléter ce dispositif. L’artiste Jacques Perconte présente un dispositif « Aour Europe » immersif sur écran leds, véritable ode aux paysages de l’Europe. Il est situé dans un espace d’attente ou de repos meublé par des fauteuils Maximum. À l’étage de la présidence, 6 jeunes artistes français installés à Bruxelles présentent également leurs œuvres rassemblées autour de la thématique « Décors et Paysages » : là aussi on retrouve des œuvres tissées, ou des panoramas reconstruits. Encore et toujours, assembler, rassembler, trouver ce qui unit.
Une scénographie extrêmement politique, mais avec le ton juste : une affirmation d’une identité européenne, avec une élégance dans le propos et sérénité. So French ?

Du 26 novembre au 5 décembre, les œuvres du duo Antoine Lecharny et Henri Frachon, de Marie-Sarah Adenis et de Charlie Aubry, lauréats du concours Audi talents 2021, sont exposées au Palais de Tokyo. Organisée par le commissaire Gaël Charbau, l’exposition « Mind Map » allie quête du vivant, réalité virtuelle, intelligence artificielle et design abstrait.
Depuis 2007, le prix Audi Talents accompagne des jeunes créateurs (artistes et designers) dans la réalisation d’un projet. Inspiré du concept du Mindmaping (« carte mentale » en français), qui désigne une représentation graphique des différents chemins de la pensée, le nom de l’exposition « Mind Map » fait justement référence aux différents chemins et visions que peuvent prendre une réflexion, un concept ou un principe.
Henri Frachon et Antoine Lecharny : l’abstraction réfléchie
Seul duo parmi les lauréats, Henri Frachon et Antoine Lecharny sont les instigateurs de Abstract Design Manifesto. Un travail de recherche sur le design abstrait exposé à travers une sélection de 56 objets. Leur répartition en 4 rangées symbolise les 4 axes de recherche sur lesquels ils ont basé cette démarche créative : le trou, le triangle, la dissonance et le jonc doucine (seule technique d’assemblage par le repoussage). Dans leur démarche, ils ont cherché à définir ce qui permettait d’obtenir un trou ou un triangle par exemple, ce qui n’en faisait pas un, quels procédés permettaient d’en créer… L’axe de la dissonance a également créé des questionnements car le concept reste très large, et il a souvent été question de définir ce qui est dissonant et ce qui ne l’est pas, selon eux. Concernant la jonc doucine, le procédé très technique a offert des possibilités de travail intéressants.

© Thomas Lannes
Ils décrivent leur travail comme une expérimentation du design consistant à sortir de l’usage propre de l’objet. Tous les objets exposés n’ont effectivement pas vocation à avoir une utilité, ils sont simplement esthétiques et sont la réponse à des questions bien précises. « Nous partons d’un de ces 4 principes, nous nous posons des questions, élaborons des propositions de réponses et essayons ensuite de définir ses limites. Ce qu’on souhaite c’est faire ressortir l’essence même de l’objet. » Pour autant, ils insistent sur le fait que tous les objets sont des produits finis et n’ont plus vocation à être modifiés.

© Fabien Breuil

Un rendu qui a fait appel à différents savoirs-faire : taille de pierre, broderie, charpenterie, repoussage sur métal… De fait, la moitié des réalisations exposées ont été réalisées par les artistes eux-même, tandis que l’autre partie a été co-réalisée avec des artisans qualifiés, notamment pour le principe de jonc de doucine, qui est un savoir-faire très technique et peu répandu en France.
Marie-Sarah Adenis : quand biologie et formes ne tiennent qu’à un fil
Passionnée par la quête du vivant et le monde des sciences, Marie-Sarah Adenis présente Ce qui tient à un fil, une installation aux visions croisées entre biologie, technologies, philosophie et sociologie. « J’essaye de trouver et créer des formes qui portent le récit de ce que j’ai envie de raconter ». Passionnée par les liens de parenté entre les êtres vivants et l’ADN, elle tente de faire valoir une réflexion collective à travers les installations suspendues, celles présentent au sol et à travers les casques de réalité virtuelle mis à disposition.


© Thomas Lannes
Charlie Aubry : montre-moi ce que tu portes, Internet trouvera ta prochaine tenue
Le projet P3.450 de Charlie Aubry est le résultat d’une réflexion sur l’impact de l’intelligence artificielle, du partage des données et du questionnement autour de celles-ci. À l’ère des réseaux sociaux, des cookies et des tendances Internet, Charlie Aubry interroge les comportements sur internet. Une installation imposante, interactive : elle dissimule des capteurs vidéo programmés pour reconnaître et analyser les vêtements portés par les visiteurs. Les données retenues sont ensuite envoyées vers YouTube qui propose instantanément sur les nombreux écrans composant l’installation, des vidéos en lien avec le vestimentaire. L’artiste souhaite ainsi ouvrir une réflexion sur nos modes de consommation et la sollicitation permanente d’internet de proposer des contenus en lien avec nos habitudes et intérêts.

© Thomas Lannes

Né de la passion pour un territoire et de l’enthousiasme de la commune de Breitenbach dans le Bas-Rhin sur la Collectivité européenne d’Alsace, le 48°Nord Landscape Høtel, est un projet de complexe hôtelier 4 étoiles, très particulier. Minimaliste, il témoigne du champ des possibles en matière d’écotourisme.

©Florent Michel @11h45
La rencontre de Emil Leroy Jönsson, urbaniste et paysagiste, et de Reiulf Ramstad, architecte, a été le point de départ de ce projet qui mixe cultures française et nordique. Si la sensibilité à la nature ou « hygge » est typique de l’art de vivre à la scandinave, elle n’en est pas moins ancrée dans ce territoire entre Vosges et Alsace, fortement impliqué dans le bio et la démarche écoresponsable. Au cœur du site protégé Natura 2000, 48°Nord Landscape Høtel est un lieu de retraite pour les amoureux de la nature sauvage, qui réinterprète la « hytte », cabane traditionnelle norvégienne, dans un cadre unique sauvegardé.

Aussi insolites qu’inattendues dans la région, ces cabanes design marquent une nouvelle identité locale dont la sobriété est garante d’une intégration au paysage.
Conçues comme des lieux de vie, en harmonie avec la nature environnante, les 14 hyttes sont construites sur des pilotis en bois ; elles sont démontables, ce qui implique donc la réversibilité du site. Le châtaignier non traité et local habille les volumes équipés de grandes ouvertures vitrées. Quatre typologies distinctes de hytte composent une famille de formes géométriques : les Grass donnent de plain-pied sur le terrain boisé, les Tre et les Eføy s’érigent sur deux niveaux, pour deux personnes, les Fjell accueillent jusqu’à quatre personnes dans un espace apaisant. À l’intérieur, l’aménagement spartiate en bois clair n’exclue pas le confort rassurant, avec jacuzzi d’eau de source pour certaines, incarnation parfaite de l’art de vivre à la scandinave tourné vers le paysage. Accueillant les espaces de bien-être et de restauration, le bâtiment principal, habillé de tavaillons de châtaignier sombres façonnés dans un atelier d’intégration à Saverne, répond au label de la Passivhaus. En outre, tous les produits 100% locaux, – bières, miel, lait et fromages- proviennent de producteurs biologiques et du potager de l’hôtel.
Informations et réservations sur
hotel48nord.com
1048, route du Mont Sainte-Odile 67220 Breitenbach


©Florent Michel @11h45


Depuis 2018, les équipes de Constance Guisset planchent sur la création d’un espace d’exposition dédié aux enfants à la Philharmonie. Ce lieu d’exploration du son et de la musique, qui a nécessité plus de 200 intervenants pour sa conception, vient d’être dévoilé.

La Philharmonie de Paris au logo si engageant, dessiné par l’agence BETC, vient d’ouvrir un espace réservé à l’éveil musical des enfants. Ce projet, en gestation depuis l’ouverture de la Philharmonie de Paris en 1995, a pour ambition de mettre « l’innovation technologique au service d’une éducation musicale d’un genre nouveau, affranchie d’une relation exclusive aux écrans » comme l’affirme Laurent Bayle, le Directeur général de la Philharmonie de Paris et Président de la Philharmonie des enfants.
Cette institution publique bénéficie d’une longue expérience en matière de pédagogie musicale et la place prépondérante du numérique à la Philharmonie était un atout supplémentaire pour initier un tel projet. Manquait l’espace dans ce gigantesque bâtiment signé Jean Nouvel. Thibaud de Camas, Directeur général adjoint, spécialiste dans l’offre des ateliers éducatifs, a eu la bonne idée de dégager un plateau de 1000m2 resté vacant pour imaginer un nouvel espace où les enfants de 4 à 10 ans pourraient s’initier seul à toutes les cultures musicales dans un univers poétique. Sous l’égide de Mathilde-Michel Lambert, l’actuelle directrice, les équipes se sont fédérées – artistes, musiciens, créateurs…- pour aboutir à un parcours d’une trentaine d’installations originales mises en espace par Constance Guisset. Ce projet ambitieux a pu voir le jour grâce au soutien du Ministère de la Culture, de Ville de Paris, de Région Ile de France, et de nombreux partenaires, parmi lesquels on reconnaîtra les revêtements de Tarkett.

La Philharmonie à hauteur d’enfants
L’aventure de la découverte des sons et de la musique est accessible à tous dans cet univers où chacun peut déambuler en capitalisant sur la sagacité et la capacité intuitive des enfants à s’approprier l’espace. Une mappemonde-cabane réalisée en collaboration avec l’artiste Brecht Evens permet de découvrir les expressions vocales du monde entier avec une localisation lumineuse au moment où les sons sont émis. Pierrick Sorin, BabX, Kaori Ito, Wladimir Anselme, Emmanuelle de Héricourt, Florent et Romain Bodart, Dom La Nena, Davide Sztanke… offrent chacun à leur manière un appel vers l’imaginaire. Sans aucun besoin de connaissance musicale préalable, tel que solfège ou rythmique, les enfants sont invités à « trouver leur place dans la beauté du monde ». La salle « Plein les oreilles » propose une appréhension organique du discours musical dans sa durée.
Ce processus créatif, lancé en 2018 suite à la victoire de l’équipe de Constance Guisset, a mis trois ans à se mettre en place. Un temps record quand on sait qu’il a fallu coordonner les efforts de 300 personnes pour aboutir à ce résultat exceptionnel où le choix du low-tech a été essentiel. L’installation Maestra, maestro ! qui aurait pu placer les enfants dans un jeu video a choisi de les installer eu sein d’un orchestre de son et de lumière. Ils s’y sentent chez eux.

Repensée par le studio 5.5, la libraire des expositions fait peau neuve. Tout en respectant les codes de l’architecture particulière du Centre Pompidou.

© 2021 Librairie Centre Pompidou - Design par le studio 5.5
Parcours fluide et flexibilité
Accéder à la librairie et des expositions située au 6ème et dernier étage du Centre Pompidou, par la chenille récemment rénovée, permet de découvrir graduellement la vue remarquable sur les toits parisiens. Ce parcours, qui dessert aussi les accès aux collections permanentes, à la bibliothèque, participe largement au succès et à l’engouement de la visite de ce lieu culturel emblématique. La Rmn-Grand-Palais, nouveau concessionnaire, et le studio collectif 5.5 ont œuvré de concert afin de réaménager la librairie des expositions dans la continuité du bâtiment iconique de Renzo Piano, inauguré en 1977.
« Le projet a muri pendant la période du confinement. En trois semaines de conception et trois mois de travaux, on a défini une identité à la fois souple et ancrée dans l’architecture du Centre Pompidou » explique Anthony Lebossé, chef de projet. Attachés à l’institution, -certaines de leurs pièces appartiennent désormais aux collections permanentes du musée -, les 5.5 jouent collectif, assumant non seulement leur affinité pour les ready-made de Marcel Duchamp mais aussi leur décryptage méthodique du cahier des charges. Ils ont ré-ouvert l’accès aux terrasses en supprimant les rideaux, libéré l’espace et gagné de la fluidité dans une configuration nouvelle imposée par les entrées des deux expositions en cours.

© 2021 Librairie Centre Pompidou - Design par le studio 5.5
Chariots mobiles et multifonctions
À l’écoute des habitudes de travail de l’équipe de vente, le collectif a misé sur la librairie en tant que lieu de vie fonctionnel, pouvant accueillir jusqu’à 200 visiteurs. « Il ne s’agissait pas pour nous d’arriver en conquérant, et de faire une autre architecture dans une architecture » La modularité s’est imposée très vite ; selon les expositions, on change le contenu, les ouvrages d’actualité, thématiques, produits dérivés et carterie… En découle le chariot, élément de base de l’espace modulable imaginé sur le modèle de ceux utilisés pour le transport des œuvres. Éco-conçu, léger, fabriqué dans un même panneau évitant ainsi les pertes, il est équipé d’étagères, de présentoirs interchangeables, le tout monté sur roulettes industrielles capables de supporter la demi tonne de livres !
À retenir aussi l’idée astucieuse de l’accrochage des affiches que l’on peut changer suivant les expos, au dos des chariots, elles sont montées sur des magnets. De même, l’éclairage va à l’essentiel. « On a décidé de ne pas surcharger l’espace avec des lampes additionnelles superflues, à part quelques spots ponctuels au plafond ». La lumière naturelle et ambiante suffit tant les codes couleur du Centre Pompidou, -bleu jaune vert-, associés aux fonctions, y sont présents. Le gris clair de base apporte l’unité à l’ensemble et une mise en valeur des ouvrages.

© 2021 Librairie Centre Pompidou - Design par le studio 5.5
La possibilité de réaménagement de l’espace est inhérente au projet, compte tenu des futurs travaux annoncés. Après la première tranche portant sur les escalators, et les panneaux vitrés de la chenille, le Centre Pompidou fermera fin 2023 jusqu’en 2027, pour un chantier colossal de rénovation, de désamiantage et mise aux normes de sécurité, d’accessibilité, ainsi que la mise en place d’un plan d’économie d’énergie. La conception légère et évolutive de la librairie des expositions va ce sens ; tout en étant facilement démontable, elle sera réinstallée à l’identique dans ses fonctions pour que ce nouvel espace soit durable.