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De l’architecture au design, il n’y a qu’un pas. Après avoir passé son enfance et adolescence en Angleterre, Vincent Eschalier revient à Paris pour ses études d’architecture. En 2009, à 26 ans, il fonde son agence, qui allie des projets d’architecture, d’architecture intérieure et de design. Une vision pluridisciplinaire basée sur un modèle anglo-saxon, le tout saupoudré d’un peu de « french touch ».
Vincent Eschalier a grandi en Angleterre avant de revenir en France dans le cadre de ses études à l’école d’architecture de Versailles. « À mon retour en France, j’étais un peu comme un étranger. J’avais vécu en Angleterre de mes 6 à 20 ans, c’était assez exotique pour moi de venir étudier à Versailles et d’habiter à Paris » se souvient-il. Une double culture qui l’a influencé dans son modèle de direction d’agence, qu’il décrit comme « très à l’anglo-saxonne », basée notamment sur un management de confiance, le travail d’équipe et le respect. « C’est important pour moi de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je vois mon agence comme une équipe de rugby : elle se compose de profils et des gabarits différents, mais qui ont besoin de travailler ensemble pour arriver au même but. S’il manque un élément, ça ne marche pas, c’est un peu l’image que j’essaye de renvoyer au sein de l’agence » confie-t-il.
Expériences et projets diversifiés
Avant de monter son studio, Vincent Eschalier est passé par plusieurs agences qui lui ont permis de se forger une expérience à différentes échelles. Il a d’abord intégré Gehry Partners pour lequel il a notamment travaillé sur la fondation Louis Vuitton. Il collaborera ensuite avec un autre binôme composé de l’architecte Sébastien Segers et du designer Marc Newson, dont les projets sont plutôt axés vers l’intérieur. « À 26 ans, j’avais ce qu’on pouvait qualifier de « boulot de rêve », car je travaillais sur des projets partout dans le monde. Mais la fermeture de l’agence où je travaillais à Paris pour s’exporter à Londres a mis fin à ma collaboration, car après toutes ces années passées en Angleterre, je voulais rester vivre à Paris » raconte-t-il. Un concours de circonstance qui le pousse finalement à créer son agence. Son premier projet notable se portera sur la réhabilitation de la galerie Perrotin en 2010 avant de se lier au promoteur immobilier Esprimm avec lequel il réalise une quinzaine de projets. « Cette collaboration a permis à l’agence de se faire une première clientèle fidèle, car généralement, les 3/4 des clients reviennent nous voir. C’est une des raisons qui fait que nous n’avons jamais eu besoin d’envoyer de book pour trouver des projets. » Une fidélité aussi importante que le lien qu’il créer avec chacun de ses clients, lui permettant ainsi de choisir ses projets et surtout de s’investir dans chacun d’eux, sans exception : « Je reste artisanal et je suis très proche des projets. Quand un client m’appelle, je dois savoir où ça en est. »
Avec le développeur lyonnais 6e Sens Immobilier, il travaille sur plusieurs immeubles de bureaux à Paris, avec un premier projet de tour à la défense qui a tissé les liens de leur collaboration, ensuite suivit par le siège de Blablacar ou encore de Lanvin. Des projets d’abord centrés sur l’architecture mais qui se sont progressivement développés vers les intérieurs depuis 5 ans. « C’est souvent difficile de faire un bel immeuble et de voir que l’intérieur est ensuite mal agencé. J’ai une histoire avec le design de par mon passé chez Marc Newson, c’était donc une suite logique de l’inclure dans nos projets. » raconte l’architecte.
Plongée dans le design
Comme une suite logique, après l’architecture et l’architecture d’intérieur, l’arrivée du design était presque attendue. « On a vite réalisé qu’on faisait l’architecture, l’architecture d’intérieur mais que les meubles n’étaient pas à la hauteur du projet, donc on s’est mis à imaginer le mobilier de nos projets. » L’architecte imagine notamment le bar Americano Design en 2019, une première collaboration avec le designer Guillaume Delvigne, ami de longue date avec qui il a partagé ses bureaux pendant 12 ans.
Puis sous l’appellation MVE-Collection avec Mattéo Lécuru, designer au Studio, il imagine en 2022, dans le cadre du projet de bureaux de coworking Gustave-Collection, un bureau éponyme. Autre projet marquant de sa partie création, les poignées de portes AL13.378 en aluminium recyclées. MVE, qui prend en compte la partie de création, de curation de mobilier mais également d’œuvres d’art propose une offre à 360°. « Généralement pour un projet d’archi, on proposait un catalogue de mobilier et de références qu’on donnait au client sauf que ça les perdait totalement et c’était souvent ingérable pour eux. » Depuis, les architectes d’intérieur du studio prescrivent une série de mobilier qui sont ensuite gérés par MVE qui propose aux clients de prendre en compte toute la gestion (curation, réception, stock, qualité, déballage, livraison). Un fonctionnement qui permet ainsi à l’agence de prendre en charge la totalité du projet. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la création des poignées AL13.378 a été initiée et depuis proposé dans la plupart de leurs projets. Une création originale, dont la matière utilisée provient par ailleurs des déchets de leurs chantiers puis transformés en lingots avant d’être fondus et moulés dans une fonderie dans les Yvelines.
Une part de création nécessaire pour l’architecte, qui ne souhaite pas s’arrêter là : « J’ai envie d’aller encore plus loin dans certains projets en dessinant par exemple des vélos à disposition des collaborateurs dans les bureaux, aménager et penser un espace restaurant, créer une ligne de vêtements. À l’image de Le Corbusier, Frank Lloyd Wright ou Louis Kahn qui dessinaient tout, c’est ce qui me fait rêver. Je ne me prétends pas comme eux, mais j’aime vraiment l’idée de pouvoir tout dessiner. »
Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, Verena Brausch présente une petite collection aux lignes précises et aux volumes très proportionnés.
« Mes créations sont des objets d'Art avec une fonction. » Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, boulevard Saint-Germain, Verena Brausch, directrice de sa marque éponyme, déploie trois pièces de la collection Éternel sans Temps. Un échantillon éclectique régi par des lignes et des volumes où se conjuguent au design une élégance artificielle, quasimathématique. Un résultat dû notamment à de multiples années passées dans le design automobile et à un esprit tourné vers l'innovation.
Les formes venues de deux univers
Amener les savoir-faire du mobilier dans la conception automobile, c'est quelque chose que l'on connaît. Mais appliquer les notions du design auto vers le mobilier est une démarche plus rare. Ancienne directrice du design intérieur de BMW et Mercedes-Benz, Verena Brausch a tout lâché pour venir s'installer à Paris et concrétiser, en 2020, un rêve d'enfant : fonder sa propre marque. En comparant ses processus créatifs à « des voyages, parfois simples et directs, parfois compliqués et lointains », la créatrice souligne sa vision du design, double et ambivalente. D'un côté, une vision industrielle qui se traduit par des volumes artificiels et mécaniques et de l'autre, une vision artisanale, c'est-à-dire humaine et prospective. C'est dans cette dernière notion, que l'artiste puise l'âme de ces objets, convaincue que « la complexité du design est un jeu auquel il faut répondre par l'innovation, tant de nouvelles formes, que par la combinaison des connaissances et des pratiques pour trouver de nouvelles solutions. »
La main plutôt que la machine
En restant dans l'intérieur, mais en sortant de l'habitacle pour s'ouvrir à l'architecture, Verena Brausch, originaire de Munich, s'est également affranchie des limites et du temps long. « Dans l'automobile, nous fonctionnons en série. Désormais, toutes mes créations sont des pièces uniques. Il y a donc une approche plus artisanale et moins de restrictions avec un développement qui se fait sur un an seulement » explique la conceptrice qui collabore avec l'Atelier Saint-Jacques depuis 2022. Un choix qui s'explique par la capacité des artisans à travailler les matériaux ensemble pour mieux répondre aux contraintes techniques du dessin.
La matière au centre des proportions
Inspiré par l'interaction entre l'automobile, l'architecture, l'industrie et l'Art, le mobilier Verena Brausch doit sa forte présence à ses formes. Fruits d'une « approche centrée constamment sur la précision formelle et les proportions » auxquelles la créatrice voue un certain culte, toutes sont étudiées pour approcher une forme de perfection visuelle. Un principe qui ne se dresse pas comme conséquence du « beau » mais comme condition sine qua non aux yeux de la créatrice. « J'ai avec le mobilier, l'envie de creuser les techniques et les apparences pour aller toujours plus loin et trouver le design idéal. Celui dont les proportions et la qualité visuelle ne peuvent pas être modifiées contrairement aux dimensions et aux matériaux. » Une envie qui la pousse notamment à ne travailler la matière qu'à partir de monoblocs bruts. « Aujourd'hui tous les éléments de mobilier sont faits avec des tranches ou bien sont plaqués. Je refuse ce type d'exercice. Pour moi, faire ça, c'est s'éloigner de l'Art et le résultat en est moins sculptural. » Opposée dans sa pratique au travail additif, Verena Brausch façonne son esthétique en entrechoquant les arrêtes saillantes et les contres courbes, ou encore les matériaux aux lignes naturelles et le métal. Une vision plastique très forte, qu'elle devrait rapidement étendre aux luminaires, et qui confère aux objets une apparence très haut de gamme entre design utile et œuvre contemplative.
À l’occasion des 3daysofdesign mi-juin, la marque danoise Fritz Hansen dévoilait ses nouveautés ainsi que son nouveau programme "Renew", en faveur de la durabilité de ses produits.
De retour pour une nouvelle édition, les désormais immanquables 3daysofdesign organisés comme chaque année à Copenhague, proposaient une centaine d’événements partout dans la ville pendant 3 jours. L’occasion pour de nombreuses marques natives du Danemark de présenter leurs nouveautés 2024, comme ce fut le cas de Fritz Hansen, présent dans plusieurs espaces de la ville, comme à L’Opera Park, le nouvel espace inspiré de la nature pensé par le studio d’architecture danois Cobe.
Deux nouvelles collections en collaboration avec Cecilie Manz et Jaime Hayon
Pour sa collection 2024, la marque danoise de 152 ans a fait appel au savoir-faire de deux designers. D’abord, la designeuse industrielle danoise Cecilie Manz, qui présentait en exclusivité son fauteuil Monolit. Un modèle disponible en deux tailles - 40cm et 45 cm -, dont la forme enveloppante fait penser à une coquille protectrice et confortable pour l’utilisateur.
Quant à Jaime Hayon, il présente avec la marque deux nouveautés. D’abord, les tables basses Analog, en continuité de la table créée en 2014. Celles-ci sont disponibles en deux configurations, avec un plateau en noyer laqué ou frêne clair. Le designer espagnol dévoile également le canapé Fri, lui aussi en complément de la gamme déjà composée du fauteuil du même nom. Un canapé de 2,5 places, disponible dans tous les tissus proposés pour le fauteuil Fri.
Renew : un programme, trois initiatives
« La problématique autour de la durabilité du mobilier est qu’il dure au maximum dans le temps » expliquait le directeur créatif Christian Andresen. Dans cette optique, les équipes de Fritz Hansen, les équipes de la marque se sont penchées sur la question : « Nous cherchions un moyen de faire durer nos produits et de les faire vivre encore plus longtemps » déclarait notamment Lars Galsgaard, vice-président des ventes et de la gestion, à propos de Renew, qui était présenté pour la première fois lors des 3daysofdesign.
Une offre de services, pensée pour faire durer les produits Fritz Hansen plus longtemps, et ainsi permettre, à moyen et long terme, de réduit l’impact carbone de ces derniers. De ce fait, le programme est divisé en trois initiatives. D’abord, « Repair » - littéralement Réparer -, qui n’est pas nouveau chez Fritz Hansen puisqu’il existe depuis des années. Cette voie promet au client d’avoir la garantie que le produit puisse durer dans le temps, et ce même si une partie se casse. Le client a la possibilité de remplacer certaines pièces de lui-même ou il lui est possible de faire appel à un revendeur si nécessaire. Ensuite, le second volet du programme s’intitule « Refurbish », - remettre à neuf en français - été intégré en 2023. Pour le moment à destination des chaises Series 7, Ant, Grand Prix et Lily, le service Refurbish propose aux clients de redonner un coup de neuf à leur chaise sur différents aspects tels que par la peinture, la laque ou le remplacement des pieds par exemple. Il s’agit ici d’un défaut esthétique et non de qualité de la chaise qui est encore utilisable. Une offre intéressante, qui a permis de rénover entre 2 000 et 3 000 en 1 an. Enfin, le dernier volet de Renew est « Recraft », pour recréer, remettre à neuf par l’artisanat. Il s’agit non là d’un service d’esthétique du produit, mais d’un système d’upcycling des chaises. Les équipes récupèrent des anciennes chaises et les remettre à neuve pour les revendre ensuite à moins prix.
Un programme ambitieux donc, qui permet, pour les chaises rénovées, de réduire leur impact carbone par 3, en passant de 21 kg de CO2 pour une chaise neuve, à 7 kg. « On peut rénover sa chaise 3 fois avant d’arriver à l’impact carbone d’une chaise neuve. En sachant que chaque chaise est garantie 10 ans et que dès qu’elle est remise à neuf, elle gagne à nouveau sa garantie de 10 ans et elle obtient même un nouveau numéro de série » continue Lars Galsgaard. Si pour le moment ces services ne sont disponibles que pour les quatre chaises citées plus haut, les équipes espère évidemment pouvoir le développer encore plus à l’avenir, mais il est encore trop tôt pour se projeter. « C’est une nouvelle ère pour tout le monde donc il faut y aller étape par étape, apprendre tous les jours pour être de plus en plus efficaces afin de le développer à tous nos projets » avait finalement conclu Lars Galsgaard.
Inspirée d'un projet photographique, la collection de tables Madonna del Monte de Noé Duchaufour-Lawrance, entremêle avec justesse les matériaux et les formes. En résulte un ensemble aux reflets graphiques, teinté d'onirisme.
Figer l'eau pour l'éternité et continuer de l'animer grâce à la lumière. C'est en quelque sorte le résultat obtenu par Noé Duchaufour-Lawrance avec sa collection de tables Madonna del Monte. Sollicité en 2021 par son confrère italien Luca Nichetto pour réaliser un projet autour du verre de Murano, le designer notamment reconnu pour son travail avec la cristallerie Saint-Louis, a réalisé deux tables basses et une table de desserte cette même année. Éditée en seulement cinq exemplaires, et rapidement exposée à travers l'Europe, la collection a été étendue début 2024 avec une console et trois nouvelles tables basses proposées en 20 exemplaires chacune.
Une collection aux embruns italiens
Indissociable de Murano, de son histoire et de sa géographie, la lagune est aujourd'hui une source d'inspiration pour de nombreux artistes dont la photographe Lucie Jean. Intéressé par sa série Down by the water dans laquelle elle capture les mouvements de la mer, Noé Duchaufour-Lawrance explique avoir « été ému par l'eau en mouvement, s'échouant sur les rives de l'île abandonnée après un trajet en vaporetto sur la lagune. » Également touché par « le contraste des textures entre les éléments liquides, le ciel nuageux et les murs de briques en ruine », le designer a dès lors cherché à matérialiser ces ressentis. « Il y a dans ces images quelque chose de figé. On ne sait plus s'il s'agit de liquide ou de solide et il voulait apporter cela dans ses créations » précise Claire Holive, responsable de l'agence. Une ambition concrétisée par un apport de mouvement dû, d'une part au travail de la matière, et d'autre part aux facultés de la lumière.
Les savoir-faire au cœur de la matière
Réalisée entre Murano où le piètement en aluminium a été fondu, et la campagne vénitienne ou le verre a été travaillé, la collection Madonna del Monte est aussi un témoin du savoir-faire des maîtres verriers italiens. Assemblée sans clous ni vis et pourvu de vaguelettes, la collection a nécessité l'invention d'un processus de fabrication venant intégrer un encart pour fendre la dalle encore chaude et souffler de l'air pour onduler le verre. Un défi technique qui procure à l'objet des lignes architecturales très simples, mettant en valeur l'orthogonalité du pied et sa dualité avec la rondeur de certains plateaux.
Une table habillée de lumière
Contemporaine dans sa forme et son propos, moderne et architecturale dans ses matériaux. En combinant ces deux matières, c'est surtout avec la lumière que Noé Duchaufour-Lawrance joue. L'une la laisse passer et l'anime, l'autre la reflète et la dévie. Une conséquence de l'attention portée au traitement du verre et du métal. Légèrement teinté dans un coloris vert d'eau, le plateau dont l'épaisseur avoisine les cinq centimètres a été imaginé pour multiplier les reflets amenant visuellement son utilisateur sous la surface. Une impression renforcée par le traitement des pieds dans une patine moirée qui reflète avec un éclat argenté le mouvement de l'eau. C'est donc quelque part, sous les ondulations de la surface, que le designer nous propose une délicate immersion.
Cette collection est à découvrir au studio Noé Duchaufour-Lawrance, 8 passage de la Bonne Graine, dans le 11e arrondissement de Paris.
Fruit d'une collaboration entre Patrick Jouin et Maison Lelièvre, la collection Rain regroupe trois tapis. Un ensemble inspiré du principe de la coulure en peinture.
« Tout est parti d'une tache de peinture, d'une coulure exactement » préface Patrick Jouin qui a conçu la collection Rain. Utilisée dans l'Art pictural depuis des siècles, elle a été le principe plastique à l'origine des trois tapis Night Rain, Dawn Rain et Sunset Rain. Sensible aux principes de simplicité et d'élégance de Maison Lelièvre, le designer a conjointement travaillé avec son directeur Emmanuel Lelièvre et leurs ateliers pour allier savoir-faire et design.
Une recherche pour que la discrétion devienne visuelle
Passionné et animé par la coulure qu'il estime être un « mélange entre un moment de création contrôlé et le hasard », Patrick Jouin a porté une véritable attention à la petite année de recherche et développement. Une exigence qui a poussé les deux collaborateurs à proposer une multitude d'échantillons de tissages et de couleurs. Seules les compositions des tapis ont été fixées rapidement définissant ainsi les matériaux comme ligne directrice du projet. La soie et la laine se côtoient sur le tapis Night Rain pour lui conférer un caractère luxueux tandis que le 100 % laine du modèle Dawn Rain et la composition en laine et tencel du Sunset Rain apportent respectivement durabilité et moindre coût. Trois tapis, trois compositions, trois gammes et une même volonté, celle « de ne pas être plat, pur et parfait, mais d'introduire de la vie par ces objets ».
Pour cela, les créateurs ont décidé d'utiliser la technique du noué pour combiner discrétion et confort des étoffes. Une conception qui permet selon la fibre utilisée, de jouer avec la lumière pour offrir un aspect moiré au tapis. Les couleurs évoluent ainsi au gré de la journée et de l'endroit où se trouve le spectateur. « Là où la laine absorbe la lumière et permet de créer de la douceur, nous pouvons jouer avec du tencel, une fibre faite à base de hêtre qui réfléchit la lumière et crée de la vibration » explique Ludivine Bigot, responsable du pôle tapis chez Maison Lelièvre, reconnaissant que faire un choix s'est avéré « particulièrement compliqué, car il y avait de belles choses, parfois surprenantes, mais qui étaient presque des objets manifestes et donc en dehors des codes du projet imaginé pour accompagner le quotidien. »
Les coulures tissées pour durer
Animé par la volonté de « faire des tapis comme l'on peint », le duo a travaillé la ligne et les matériaux avec les ateliers de Maison Lelièvre pour assurer un toucher agréable et une esthétique cohérente. Comme un évident clin d'œil à la peinture dont il est un adepte, Patrick Jouin a structuré ses conceptions en maintenant les lignes entre deux zones uniformes, évocatrices de marges peintes, elles-mêmes initiatrices des débordements. Et lorsque le regard se glisse entre chacune de ces lignes, les fines arêtes du tressage, réalisées dans le sens opposé, viennent « rappeler les lignes d'ombrage tracées sur un dessin ou un croquis » précise le dessinateur. Une double attention qui illustre son inspiration et qui confère aussi un sens, tant directionnel que métaphorique à cette collection.
Aujourd'hui disponible dans trois formats - elliptique pour le Sunset, en longueur pour le Night et rectangulaire pour le Dawn - cet ensemble est modulable à l'infini. « Nous pouvons adapter les tapis à la demande du client en modifiant les dimensions et les couleurs. » Une vision qui s'inscrit dans son désir de créer un produit théoriquement indémodable. « Nous concevons des tapis pour tous nos projets architecturaux. Mais le rapport entre le textile et l'Homme a commencé dès que l'humanité à chercher à se protéger du froid. » résumait le designer. De quoi faire de ces trois objets, des éléments à considérer tant dans leurs aspects que leurs usages.
Retrouver la flamme
La lumière. Au milieu du chaos. Après les déceptions, les algarades, les regrets et les abstentions, les portes qui claquent et les chambres qui se vident. Si l'amour est parfois une épreuve (olympique), celui du beau est toujours une aventure, curieuse, haletante, faite de découvertes et de surprises, de passions et de rires. Faites beaux jeux.
Sommaire
Design 360
Design Story
L'invisible frontière entre art et design selon Toshiki
Raw Color : En mouvement et en couleur
TAF Studio : Aller à l’essentiel
Jaewan Jeong : Pionnier et visionnaire
Les objets lumineux de The Back Studio
Leclercq Viallet : Design systèmes
Theoreme Editions : Entre matières et savoir-faire
Silvera : Transmission d’une passion
Avec sa mode masculine, poétique et conceptuelle, Botter prend le large
Renault 5 E-Tech : Retro futurisme
Olympic
Olympic Design
Préserver la Flamme
L'architecture olympique : toujours plus fort ensemble
Match Point !
Avec Stéphane Ashpool, le Coq Sportif est sur tous les fronts
In-Situ
Aesop Seaport Boston
Blanc par Kengo Kuma
Mur.Mur Architectes : Duo frénétique
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Inclassable, depuis son entrée sur la scène design, Mathieu Lehanneur mène des projets à la croisée de la science et des arts, dans une parfaite maîtrise de la complexité et de la poésie. Pas étonnant qu’il se soit lancé dans ce projet fou, à la forte symbolique universelle et extrêmement technique : designer la torche des Jeux olympiques de Paris 2024. Un challenge pour le professionnel aguerri, mais avant tout une aventure profondément humaine, sur laquelle il revient.
Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 affirment clairement un positionnement pour des Jeux inclusifs et écoresponsables. Quelles étaient les indications sur le brief de départ pour la réalisation de la torche ?
Il n'y a pas eu de brief initial, cela nous a donné la liberté d'explorer de nouvelles idées et de nouveaux concepts en parfaite adéquation avec ces valeurs de Paris 2024. Nous avons seulement dû travailler autour de quelques contraintes techniques, comme le poids et la résistance de la flamme.
Mais la complexité du projet tourne dans cette double approche : la torche est un objet éminemment culturel, elle doit à la fois refléter des valeurs propres au pays d’accueil et parler à tous ? Comment avez-vous abordé ce dilemme ?
J’ai souhaité avant tout faire de la torche de Paris 2024 un symbole de cohésion, de partage et de transmission. À mon sens, cela incarne à la fois les valeurs de l'Olympisme et du relais lui-même. Je voulais que, dans sa forme, on retrouve cet aspect d'apaisement et de douceur. La torche ne devait aucun cas être un objet de performance ou de conquête. La torche n'est pas encore la compétition, mais le signe d’un moment de partage. Elle est la « clé » qui ouvre les Jeux. L’idée d’égalité est un concept universel, mais il est aussi très ancré dans notre culture et patrimoine. C’est un mot qu’on retrouve sur le fronton de nos mairies et c’est une valeur qui nous est chère en tant que français.
L’égalité est aussi un concept très fort dans ces Jeux, c’est la clé d’entrée pour lancer le processus créatif ? Quel a été le cheminement pour aboutir à la forme ?
Le processus créatif a d'abord consisté à se plonger dans les valeurs et la philosophie du Comité d'organisation des Jeux Olympiques, qui reposent principalement sur des valeurs d’égalité. Cette notion est effectivement centrale dans l’organisation de Paris 2024 : égalité d’ambition entre les Jeux olympiques et paralympiques, d’une part ; et parité parfaite entre athlètes femmes et hommes, d’autre part. L'idée a consisté à se nourrir de cette approche et trouver, comment, en termes de design, je pouvais lui donner une forme, et l'incarner à travers la torche. C’est la raison pour laquelle je l’ai dessiné tout en symétrie.
Et la base de la torche est polie, comporte des ondulations, un mouvement de l’eau (que l’on retrouve d’ailleurs chez vous dans d’autres créations). Une symbolique forte pour un objet qui porte la flamme ? Une façon de marquer ce positionnement particulier antérieur à la phase de compétition ?
Le dessin et la conception de la torche se sont construits sur trois piliers principaux : l’égalité, l’apaisement et l’eau. Car Paris a été également une source d’inspiration. Je voulais que la géographie de la capitale, et notamment la place de la Seine, infuse le design de la torche. Ce fleuve est ici d’autant plus important qu’il sera le décor théâtral des Jeux, et la scène sur laquelle se déroulera la cérémonie d’ouverture. La torche se nourrit ainsi esthétiquement de la Seine qui lui donne, en partie basse, ces ondulations et reflets comme la surface reflétante de l’eau.
La torche olympique est un objet également un objet éminemment technique : elle porte la flamme qui ne doit pas s’éteindre depuis Olympie jusqu’à la ville hôte, quel que soit le moyen de transport. Comment le design répond à ce défi ?
C’est un objet d'une grande complexité technique : il doit répondre à des conditions climatiques potentiellement extrêmes. Nous avons d’ailleurs organisé plusieurs phases de test à la Factory (1), notamment avec d’immenses ventilateurs. La torche intègre un système de brûleur alimenté par une cartouche de gaz qui permet de maintenir la flamme allumée. Elle ne peut pas et ne doit pas s’éteindre, c’est d’ailleurs l’élément le plus important à prendre en compte dans la création de cet objet hautement symbolique. Et lorsqu’on crée la torche, on dessine aussi la flamme en elle-même ; le diamètre de l’ouverture conditionne la forme et le choix du métal a une incidence sur la couleur. Après les phases d’essai, nous avons décidé d’ajouter une fente verticale sur la partie haute de la torche, au niveau de l’ouverture, afin de dédoubler la flamme et créer une « chevelure de feu ».
Toute la symbolique de la torche olympique tient dans le passage du relais, avec une grande diversité dans les porteurs de la flamme. Comment avez-vous avez abordé cette contrainte sur le plan design ?
Nous nous sommes évertués à réduire le poids de la torche pour atteindre 1,6 kg afin qu’un jeune enfant puisse la porter. L’épaisseur de la feuille d’acier ne dépasse pas 0,7mm, c’est presque autant qu’une feuille de papier. Pour la prise en main, nous avons fait de nombreux tests car c’est la première fois qu’une torche joue d’une symétrie parfaite entre la partie haute et la partie basse. Nous nous sommes rapidement rendu compte que les gens la tenaient à des endroits différents en fonction de la taille des mains.
Pour cette feuille, vous avez travaillé avec ArcelorMittal et Guy Degrenne ?
La torche est entièrement fabriquée en France et elle est faite d'un acier 100 % recyclé, ce qui réduit considérablement l'empreinte carbone de la production. Cet acier a eu de multiples vies avant d’être utilisé pour la Torche, il a peut-être été une voiture, une chaise ou une structure de bâtiment. Ce choix de matériau souligne une volonté de concevoir des créations qui résistent à l'épreuve du temps tout en réduisant l'impact sur l'environnement.
Combien de torches sur le parcours ? Est-ce exactement la même torche pour la cérémonie d’ouverture ?
Pour les éditions précédente, 10 000 à 12 000 torches sont généralement produites - soit à peu près le nombre de relayeurs. Cette fois-ci nous avons réduit leur nombre à 2000 unités dans l’optique de diminuer notre empreinte environnementale.
Ce n’est encore que le prélude aux Jeux olympiques au moment où nous échangeons, mais quel est déjà votre premier constat ?
Aujourd’hui, ce que je retiens, c’est la quantité de messages reçus et ce, par une immense diversité de personnes ! L’adhésion a été totale, autant des d'athlètes eux-mêmes, que d’enfants, d’adolescents, de connaisseurs ou de néophytes ; des messages enthousiastes de Français bien-sûr, mais aussi bien au-delà de nos frontières ! La preuve qu’une fois qu’elle apparaît, la torche olympique appartient à la Terre entière.
Première collaboration entre le designer Jean-Marie Massaud et la marque vietnamienne District Eight, la collection Lodge est un délicat mélange entre une influence occidentale et le design contemporain local.
De l'élégance et de la sobriété. Avec sa nouvelle collection Lodge commercialisée par District Eight, Jean-Marie Massaud fait le pari d'interconnecter deux univers éloignés, géographiquement, mais aussi artistiquement. Inspiré par ses voyages au Vietnam, comme par sa culture d'origine, le designer français a dessiné un ensemble composé d'une chaise, d'un tabouret et d'un porte-sacs. Trois objets plutôt communs réunis ici par leurs conceptions pliables. Un design ergonomique qui évoque le mobilier estival, mais dans une version dépoussiérée au tracé délicat. Fabriqué en chêne et en cuir, chaque élément s'affirme par des lignes aplaties qui confèrent à l'ensemble une certaine légèreté visuelle sans pour autant perdre de sa présence. Un résultat dû en partie aux inspirations sud-asiatiques regorgeant d'une certaine frugalité.
District Eight, la marque ambassadrice du design vietnamien
Fondé en 2010 à Sài Gòn ,District Eight est aujourd'hui une marque forte de plusieurs collaborations internationales. Ambassadrice du design vietnamien à l'étranger, elle offre aux créateurs étrangers, dont Jean-Marie Massaud, une main tendue pour aborder la culture et l'Histoire locale sous le prisme du design. Mais elle est également l'occasion pour les designers locaux de nouer des partenariats notamment occidentaux pour stimuler l'innovation et la création par-delà les frontières.
Récemment restructuré, le restaurant milanais Contraste allie le contemporain et l'historique. Un savoureux mélange souligné par du mobilier Pedrali signé Patrick Jouin.
Édifice historique de Milan bâti au XIXe siècle, le restaurant Contraste rouvre ses portes après avoir été entièrement restructuré par Debonademeo Studio. Un projet qui avait pour but de relier l'âme historique du lieu à un style plus contemporain. Pour parvenir à ce résultat, des restaurateurs et un comité technique ont été mis en place pour remettre en lumière les éléments architecturaux d'époque et restaurer les stucs et les fresques presque deux fois centenaires. C'est dans cet entresol chargé d'Histoire que les fauteuils Ester de Patrick Jouin et les tables en Inox sont venus prendre place.
Une architecture aux choix colorés prégnants
À l'intérieur, l'heure est à la théâtralité. Initialement composé d'un seul espace particulièrement vaste, le grand hall a été divisé en quatre parties colorées. Chacune d'elles étant séparées par de lourds drapés jaune, rouges ou bleus permettant de cloisonner sans réellement séparer les espaces. Une manière astucieuse de conjuguer l'intime et le spectacle. Au sol, l'application de revêtements en vinyle rétro accompagné de terrazzo rose, bleu, gris et anthracite renforce l'aspect intimiste des alcôves témoigne d'un véritable parti pris esthétique. C'est dans cette dualité très forte entre les plafonds richement décorés et les couleurs plus pop du reste, qu'un dynamisme est né. Un mélange des styles à l'image du restaurant fondé en 2015 par le chef uruguayen Matias Perdomo, le sous-chef argentin Simon Press et le maître italien Thomas Piras.
Un mobilier discret pour accompagner l'espace
C'est dans ce joyeux mélange de style que le mobilier de Patrick Jouin s'est imposé. D'une part les fauteuils Ester en cuir et aluminium, dont la teinte neutre et les lignes douces viennent asseoir un peu de sérénité à la dégustation. D'autre part, les tables Inox dont la silhouette toute en finesse et en discrétion vient s'intégrer au décor. Avec une finition laiton antique, elle rappelle élégamment la dorure des plafonds sans en faire trop. À noter également la création d'une alternative orange fluorescente en finition Fenix, présente dans le salon bleu Klein, un espace de détente isolé.
Grâce à ces choix, la marque italienne Pedrali propose ici un binôme à l'esthétisme simple qui ne détourne pas l'attention, laissant les sens jouer avec le cadre architectural et gustatif.
Le salon bisannuel B2B dédié au secteur de l’hôtellerie-restauration revient du 3 au 7 novembre prochain. Une nouvelle édition, dont le programme sur le thème « Osons ! » a été dévoilé plus en détails lors de la conférence de presse donnée le jeudi 20 juin.
Pour son édition 2024, le salon EquipHotel qui se tiendra à la Porte de Versailles, présentera plus de 1200 exposants venus de France et d’Europe pour mettre à l’honneur la crème du secteur de l’hôtellerie-restauration. Le thème de cette année « Osons ! », est une invitation à oser de nouvelles approches des hospitalités, innover et proposer davantage de créativité. « L’édition 2024 est celle de l’audace collective. Le secteur reprend des couleurs, les fréquentations et le chiffre d’affaire de l’hôtellerie est similaire aux chiffres de 2019, ce qui implique que la crise covid est bien derrière nous » expliquait notamment Béatrice Gravier, la directrice du salon. Une édition tournée donc sur le renouveau et la transition, en offrant de nouvelles opportunités « à tous les acteurs qui savent faire de l’hôtellerie et qui veulent réinventer les codes. »
Quatre halls : Design, Tech & Services, et Foodservice
Autour de 4 axes principaux : mettre en avant des personnalités qui savent fédérer et bousculer les codes de l’hôtellerie traditionnels, donner la place à de nouveaux talents, contacter des hôteliers et partenaires qui osent l’innovation pour se différencier ainsi que l’engagement RSE, l’ambition du salon est à nouveau de continuer à faire grandir le secteur par les rencontres et l’innovation. Cette année encore, le salon sera divisé en quatre halls. Le 7.1 sera l’espace Wellness dédié au bien être et mieux être, un secteur en forte croissance. Dans le hall 7.2, l’espace Design présentera des nouveautés en termes de mobilier outdoor et indoor. Tech & services prendra place au sein du hall 7.3, axé sur la technologie et les projets de rénovation et d’aménagement. Enfin, le hall 4 sera occupé par l’espace Foodservice avec son lot de conférences et workshops, accompagnés de chefs engagés qui font la gastronomie d’aujourd’hui et de demain. « Le salon est comme une grosse boîte à outils ; notre objectif est de mettre en relation, aider et accompagner au mieux les professionnels tant au niveau stratégique qu’au niveau économique » a notamment annoncé Béatrice Gravier.
Une collaboration inédite avec l’Ameublement français et OKKO Hotels
Pour cette édition, l’engagement RSE et l’environnement sont des critères au cœur des discussions. Dans cette optique, le salon EquipHotel s’est associé à l’Ameublement français dirigé par Max Flageollet et le groupe OKKO Hotels de Solenne Ojea-Davys pour « Oser l’esprit d’équipe », en faisant travailler tous les acteurs ensemble, dès la genèse du projet, avec une logique RSE engagée. « On a voulu accentuer sur la notion de confidence, de transparence et de co-construction » expliquait Solenne Ojea-Davys. De ce fait, deux chambres témoins seront réalisées en collaboration avec les architectes d’intérieur Émilie Roz (EROZ), Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk (Laune Architecture), avec le soutien de Valdélia et la FCBA.
Des nouveautés au sein des espaces d’inspiration
Pour penser ses espaces inspirations, le directeur artistique Jean-Marc André a décidé de mettre en place une dizaine d’espaces d’inspiration pour illustrer l’audace collective, en gardant toujours en tête les enjeux RSE. « Au moment de penser ces espaces, nous avons comme problématiques de faire en sorte que ces lieux tiennent la route sur toute la durée du salon, mais le côté éphémère de ces espaces nous oblige forcément à penser à l’après » a-t-il confié. Ainsi, plusieurs acteurs ont pris part à l’élaboration de ces lieux. Marie Deroudilhe est chargé d’élaborer la suite Lobby, le hall d’accueil du salon transformé en Hall d’hôtel pour l’occasion. Le duo Briand & Berthereau s’occupera de l’espace VIP & Presse, en misant notamment sur l’espace et l’usage avec simplicité. Pour son lounge des chefs grand de 200m2 et pouvant accueillir 95 couverts, le salon a fait appel à l’artiste-peintre Franck Lebraly pour réaliser une fresque monumentale. Enfin, le bar Signature a été imaginé par Cécile Chenais et Laurent Maugoust qui ont décidé de mettre en scène le tissu.
En parallèle, et pour la première fois, le salon proposera un concept pour son Inspiration Gallery avec une exposition inédite intitulée “Confidences pour confidences”. Une présentation de quatre univers pensés par la designeuse Fanny Perrier, l’architecte Marco Lavit, l’architecte d’intérieur Oscar Ono et le duo d’architectes Marthe Simon & Paul Peller avec comme contraintes de mettre en avant, au sein d’un espace de 30m2, la même pièce de mobilier qu’est le confident.
De nombreuses conférences et remise des Innovations Awards 2024
Comme chaque année, le salon proposera une série de conférences thématiques au sein de ses différents halls. Le programme complet est à retrouver sur le site du salon. Concernant les Innovations Awards, dont le jury sera présidé par Emmanuel Sauvage, ce sont cette fois 6 prix qui seront remis : Design, Foodservice, Wellness Tech & Services, mieux-être des employés (Prix spécial) et Hôtellerie et Restauration. Les candidatures sont d’ailleurs ouvertes jusqu’au 6 septembre. Informations et inscriptions : https://innovationawards.equiphotel.com/live/fr/page/home
Deuxième véhicule de l’ère moderne de la marque après l’A110, l’A290 incarne le parfait mélange entre citadine ludique et bombinette sportive. Une double vision que l'on retrouve dans un design pensé au service de l'expérience de conduite.
Une citadine qui a la couleur de la vitesse. Après le retour empreint de nostalgie de la R5 sur le marché des citadines, c'est désormais au tour d'Alpine de rentrer en piste avec une déclinaison bien plus sportive.
Plus familiale et urbaine que toute autre Alpine, cette cinq portes de 3m99 de long et 2,02 de large n'oublie pas ses origines pour autant. Conçu pour avaler les kilomètres, ce nouveau modèle regroupe les trois piliers de la marque : performance, agilité et légèreté ainsi qu’un savoir-faire à la française. Considéré comme un modèle d’entrée de gamme dans l’univers de la marque, l'A290 conjugue à elle seule la praticité des citadines avec le design sportif.
Une Alpine remodelée
Ce qui frappe en premier lorsque l'on regarde l'A290, c'est le travail des volumes radicalement opposés à l'image lisse et ronde de ses prédécesseurs. Beaucoup plus robuste, le nouveau modèle citadin doit en partie son allure à sa plateforme de type skateboard et son moteur de taille réduite permettant de raccourcir l'empattement tout en élargissant les pneus et l'assise. Pourtant, bien qu'il s'agisse d'un véhicule d'usage quotidien, les rappels à l’univers de la course automobile sont nombreux et les caractéristiques du design sportif, bien présentes. L'illustration parfaite se trouve dans les quatre petits phares avant typiques d'Alpine, en forme de croix. Traditionnellement ronds, cette nouvelle signature vient rappeler l'esthétique rallye, où les phares étaient autrefois en verre étaient « gaffés » de scotch noir afin de ne pas se briser en cas de choc et de laisser derrière eux des éclats potentiellement dangereux pour les autres concurrents.
Un clin d’œil tout en discrétion qui valorise par ailleurs l'avant très plat du véhicule, contrebalancé par le bas de caisse et les ouïes latérales radicalement sportives. Une allure complétée par de larges ailes discrètement habillées de trois segments en volumes sur les portes arrière, et l'absence d'un béquet au profit d'un ducktail au niveau du hayon. Une manière de souligner la sportivité du véhicule sans entraver son aérodynamisme. Pour la même raison, les feux arrière ont été intégrés dans les montants de la carrosserie, tout comme sur la R5 e-tech.
Coté jantes, la conception de trois séries – été classique, été sport et hiver - de 19 pouces, combinées au design Snowflake en finitions noir brillant, noir semi-diamanté ou noir diamanté, donnent aux roues une place prépondérante dans le profilé du véhicule. En leur sein, les étriers de frein Rouge racing ou Bleu Alpine signent là encore un évident rappel du lien entre l'écurie française et la vitesse.
La Première Édition limitée à 1 955 exemplaires (date de création de la marque) sera disponibles dans quatre teintes : Noir Profond, Blanc Nival, Gris Tornade Mat, et bien entendu le célèbre Bleu Alpine Vision.
Un intérieur tracé pour l'expérience de conduite
Dans l'habitacle, l'idée est la même qu'à l'extérieur : laisser transparaître le sport auto, sans en faire trop. Oubliez le tableau de bord ultra-technologique avec de nombreux boutons. Ici tout, ou presque, se joue sur le volant, et se voit sur les écrans. Complètement tournés vers le conducteur pour un ressenti classique ou plus sensoriel, leurs dimensions offrent une lisibilité optimale sans pour autant parasiter le regard. Le premier d'instrumentation, grand de 10,25 pouces situé derrière le volant, permet de voir en temps réel les informations techniques tandis que l'écran central de 10,1 pouces est destiné à l'infodivertissement. Ce dernier, réglable avec l'application Alpine Telemetrics, propose au conducteur trois catégories de services destinées à améliorer l'expérience de conduite :
- Live Data pour afficher les données de conduite selon l'agilité, la puissance et l'endurance.
- Coaching pour consulter des conseils afin de mieux appréhender son véhicule, et de progresser en pilotage.
- Challenges qui propose une suite de défis sportifs inspirés des sensations physiques et acoustiques des jeux vidéo. En effet, en l’absence de bruit moteur naturel dans une voiture électrique, la création d’un retour sonore accompagnant la conduite a été mise au point par les équipes d’Alpine avec des acousticiens et des musiciens, sur la base des sons générés par la motorisation. Ils sont diffusées via le système audio Devialet, composé de neuf hauts-parleurs, spécialement étudiés pour l’A290.
Toujours dans un esprit ludique mêlant jeux vidéo et course auto, le bouton Overtake présent à droite du volant permet au conducteur d’obtenir pendant 10 secondes toute la puissance et le couple du moteur électrique.
Pour ce qui est des textures, l'intérieur reste somme toute assez classique avec l'utilisation d'un revêtement enduit grainé combiné à un textile recyclé gris bleuté utilisé sur le tableau de bord rétro-éclairé, les côtés de la console centrale et les contre-portes. Seule la partie haute des sièges est rehaussée d'un coloris crème tandis que le volant, point évidemment central de la conduite est en cuir Nappa (une finition disponible en all-over pour les habitacles haut de gamme). Dans cet ensemble, plusieurs rappels de la marque raviront les amateurs. On note par exemple la forme ronde des boutons pour les commandes moteurs, la reprise du graphisme « montagnes » sur l'écran d'instrumentation ou encore les couleurs bleu et rouge des boutons Recharge et Overtake (qui permet de libérer instantanément une puissance de 220 chevaux) sur le volant. A noter également la légère inclinaison du bloc central - estampillé Alpine - et des sièges baquet qui participent à l'atmosphère compétitive de l'habitacle. Enfin, le généreux volume du coffre, de 326 litres, donne à cette citadine un atout majeur pour sortir du circuit métro-boulot-dodo, et partir à l'aventure.
Designer pluridisciplinaire, Erwan Bouroullec mêle ses compétences pour créer Kobold. Un canapé à l'allure simple qui combine les fonctionnalités et s'adapte à vos envies.
S'asseoir pour lire, ranger les livres et s'allonger pour une petite sieste, tout ça presque sans bouger. Voici en quelques sortes l'idée permise par la dernière création d'Erwan Bouroullec pour Cinna. Imaginée comme une petite unité configurable en fonction de son humeur, Kobold se veut aussi fonctionnel que versatile pour garantir à son utilisateur une grande liberté.
Tout faire, sans bouger
Simple en apparence, ce canapé a été conçu pour regrouper les fonctions du mobilier de salon. Les rangements des étagères, les surfaces planes de tables, les assises des fauteuils, mais aussi un semblant de lit s'assemblent pour ne former qu'un. Une idée guidée par « deux obsessions personnelles » du designer. « Je cherche à simplifier l'ensemble pour faire mieux tout en réduisant les ressources utilisées, mais par le biais de formes qui appartiennent à tous de sorte à créer un langage universel gage de liberté et de pérennité » explique Erwan Bouroullec. Une vision dont résulte au final une petite plateforme de vie, véritable espace dans l'espace du salon. Une sorte de nano-architecture autosuffisante aux besoins d'un moment pour soi, dans sa bulle.
Une structure simple pour voir les choses en grand
Dessiné pour combiner l'espace de rangement et l'espace de détente, Kobold est un petit radeau à l'allure très fixe, sur lequel les coussins glissent pour répondre aux besoins de l'utilisateur. Surélevée avec de discrets pieds, la structure marquée par la linéarité semble flotter. Entièrement réalisée en bois, la conception en L du canapé, lui permet d'être ouvert sur deux faces et fermé sur deux autres. Une géométrie par laquelle cet élément de mobilier devient aussi un outil de cloisonnement. Par son absence de courbe et son design aux angles marqués, Kobold se combine facilement à d’autres exemplaires, pour former un canapé plus grand, voire de véritables imbrications plus complexes. Une capacité à passer du compact à l'architectural, également valorisé par le designer.
Des attitudes et des allures variées
Disponible en bois clair ou en noir, le canapé Kobold offre deux perceptions très différentes. L'une passe-partout, l'autre structurellement plus imposante. Une impression d'autant plus renforcée par le choix des textiles. D’un côté la tapisserie Soft et son camaïeu de gris soulignent l'aspect très déstructuré grâce à la disposition variable des coussins, de l’autre la Classic, plus ferme et plus haute dont le lainage vert profond affirme les lignes. Deux visions très différentes d'un même meuble, imaginé pour s'installer dans toutes les positions.
C'est autour de la thématique de « La simplicité » que la cinquième édition de France Design Week se tiendra du 14 au 30septembre 2024, sur le territoire métropolitain, jusqu'en Martinique ou à la Réunion.
Pour sa cinquième édition, l'événement 100% design proposera pendant près de deux semaines des conférences, des expositions, des visites de studio et d'écoles. Une riche programmation tournée autour de« la simplicité ». Une thématique par laquelle les créateurs d'hier et ceux de demain seront invités à repenser la définition formelle et esthétique de la simplicité par le prisme de l'objet. Ce sera aussi l'occasion pour eux de questionner une approche peut-être plus holistique de leurs créations, de sorte à simplifier l'usage, mais aussi sa conception.
Destiné à valoriser le design sous toutes ses coutures, le festival qui se tiendra du 14 au 30 septembre, mettra en lumière une multitude de matériaux et de techniques, qu'il s'agisse de savoir-faire régionaux ou d'expérimentations plus personnelles. Un choix grâce auquel chaque curieux devrait pouvoir trouver son bonheur et échanger avec les concepteurs pour mieux saisir les caractéristiques mêmes de la création.
Parmi l'agenda complet et diversifié annoncé, plusieurs événements sont d'ores et déjà à noter :
Le 16 septembre au Louvre Lens : Une découverte de l'usage du design par une sélection d'entreprises implantée dans les Hauts-de-France à travers la visite d’une exposition, une masterclass et des sessions de Pecha-Kucha.
Le 26 septembre à Saint-Etienne : Des tables-rondes et des débats au cœur d'expositions pour réfléchir ensemble à la question « Est-ce simple de faire simple ? ». L'occasion pour les professionnels de créer des ponts et réfléchir ensemble à la transversalité du design.
Du 14 au 30 septembre à l'ESMA de Toulouse : Les étudiants en Design Graphique et Motion Design de l'école, montreront comment transformer des problématiques complexes en solutions créatives,esthétiques et cohérentes à travers une sélection de leurs projets.
Du 20 au 22 septembre à la Gaîté Lyrique de Paris :Anticipation festival réunira des intervenants et des artistes pour sensibiliser le public et les entreprises aux défis climatiques grâce à un ensemble de projections et d'expositions autour des thématiques « Territoires résilients », « Nouveaux imaginaires »et « Design et vivant ».
Dernière création de la maison Diptyque, Culbuto est un petit diffuseur manuel qui libère ses parfums d'une simple mise en mouvement.
Du mouvement comme jamais Diptyque n'en avait proposé. Pour sa dernière création, la maison française conceptrice de vaporisateurs, de bougies ou encore de céramiques parfumées, propose Culbuto. Un pas de côté par rapport aux objets habituels, mais qui conserve malgré tout l'esthétisme bohème et chic de la marque.
Inspirée d'un jouet d'éveil, cette création haute de 34,3 centimètres est un petit objet de curiosité. Perché en haut d'une tige en hêtre plantée dans une sphère qui offre à l'ensemble toute son instabilité, le diffuseur se déclenche sans bouton ou quelconque électricité. Une simple impulsion suffit à faire osciller la céramique parfumée aux notes de baies qui libère alors ses effluves. La durée de vie de la pièce parfumée estimée à deux mois et demi est rechargeable pour assurer au Culbuto une vie prolongée.
Une réinterprétation d'un objet familier dans une version originale et curieuse qui conjugue les sens.
Design Servaire & Co
C'est à Ambonnay, en plein cœur de la Marne, que Maison Krug à inauguré « Joseph » en avril, un nouvel espace de vinification signé par l'agence AW².
Voici une nouvelle adresse qui devrait faire pétiller de bonheur les amateurs de fines bulles. Livré en avril, « Joseph » est un nouvel espace de 9 500 m² entièrement dédié au champagne Maison Krug, une marque fondée en 1843 à Reims. Situé sur la commune d'Ambonnay, il conjugue des espaces destinés au public notamment pour la dégustation, à ceux dédiés à la conception. Ce sont ainsi 5 cuveries et 8 celliers qui prennent place dans cet ensemble architectural. Dessiné par l'agence AW², « Joseph » vient compléter le projet « Maison de Famille Krug » précédemment livré en 2017. Une seconde aventure architecturale pour la marque, guidée par la volonté d'aborder le mystère de l'élaboration du champagne, et de s'intégrer harmonieusement dans le village.
Une architecture trait d'union entre le fruit et la bouteille
Situé entre les vignes et Ambonnay, « Joseph » matérialise par son implantation même, le lien entre le paysage et ses habitants, la terre et le champagne. Réparti sur trois niveaux, sa conception moderne en accord avec les gammes colorées et les formes du paysage lui confère une certaine sobriété. Conçu en H autour d'un espace de réception central et panoramique, l'édifice ouvert sur le Clos historique et la place Barancourt de la commune est composé de deux longues nefs parallèles. La structure du toit réalisée en bois lamellé-collé permet d'obtenir une courbe élégante en écho aux fûts. La couverture réalisée en aluminium texturé cuivré pour rappeler la terre des environs, habille également les murs du bâtiment donnant à l'ensemble une harmonie organique. Allégée par un soubassement renfoncé en béton brut, l'architecture a été percée d'ouvertures régulières afin d'optimiser l'éclairage naturel à l'intérieur. Sur la partie centrale, un large auvent en toile tendue accueille le visiteur dans un espace presque entièrement vitré. Une manière de montrer implicitement la première étape de confection du champagne : les vignes.
Une exemplarité environnementale
Sensible à l'environnement, AW² conçoit ses projets de la manière la plus éco-responsable possible, en minimisant le recours aux combustibles fossiles et en favorisant l’utilisation ressources locales. À ce titre, les deux architectes Reda Amalou et Stéphanie Ledoux ont pourvu le bâtiment d'un ensemble de ventelles et d'avancées dans la toiture permettant de limiter les rayonnements directs tout en maximisant la lumière. La mise en place d'un double réseau pompe à chaleur et free-cooling ainsi qu'une isolation haute performance ont permis au bâtiment d'obtenir la mention « Exceptionnelle » de la certification Haute Qualité Environnemental. Une mention relativement rare qui confère au lieu une précision architecturale à l'image de celle de la vinification.
A la VitraHaus, Sabine Marcelis réinterprète la chaise Panton Classic et le tabouret Visiona de Verner Panton en leur attribuant de nouveaux revêtements. Une recherche colorimétrique qui place le design au cœur de la réflexion.
Tout est parti d'une passion née dans les allées des collections Vitra. Une attirance particulière pour deux assises du designer danois Verner Panton : la chaise Panton Classic sortie en 1959 et le tabouret Visiona en 1970. Deux icônes modernes qui ont fait naître un projet tourné vers la couleur dans l'esprit de Sabine Marcelis. Une notion qui lui est chère, elle qui avait déjà collaboré avec l'établissement en 2022 pour mettre au point la collection « Colour Rush ! » dont le principe était de classer les objets en fonction de leur colorimétrie. Pour cette nouvelle aventure qui prend fin le 12 juin avec la commercialisation des produits, la designer néerlandaise propose en quelque sorte le processus inverse : diversifier un objet en lui attribuant de nouvelles teintes exclusives.
L'enjeu de la forme et le jeu de la couleur
Des teintes pastel et des couleurs profondes, des cuirs et des laines. Nommée Sabine Marcelis Edition 2024, cette nouvelle collection, éditée par Vitra, propose quatorze finitions différentes – sept pour la chaise et sept pour le tabouret -. « Les couleurs utilisées dans le VitraHaus Loft sont mes préférées », explique Sabine Marcelis. « J’aime ces couleurs et je ne m’en lasse jamais, ce qui les rend intemporelles pour moi. Je pense que cette attitude est importante pour quiconque crée son propre intérieur. » Une vision que la créatrice a appliquée en adaptant les différentes teintes aux éléments de mobilier du showroom et aux œuvres d'art omniprésentes. Les tables, les lampes ou encore les tapis se répondent joyeusement dans de petites mises en scène aux allures de cocons familiaux, reflétant l'importance des choix chromatiques. A la fois pour mettre l'accent sur la structure de l'objet bien entendu, mais surtout pour témoigner d'une époque et d'un style.
Pour Christian Grosen, directeur du design chez Vitra, « Le design est un reflet intéressant des temps modernes - ses couleurs changent la perception de la chaise - et nous la fait voir d'une nouvelle manière » Une notion que Sabine Marcelis s'approprie ici en déclinant un célèbre modèle. En résulte des éléments aux allures très contemporaines, issus pourtant du design moderne. Une façon pour cette passionnée de la couleur, d'en montrer les pouvoirs.