Intramuros 213 : le design, enjeu des espaces à vivre
Dans cet été incertain, durant lequel la pesanteur de la canicule, les incendies ont pris le pas sur nos rêves de trêve estivale, une brise optimiste persistait pourtant, si on prenait le temps de se mettre à l’écoute. En effet, du Salone Satellite aux terrains de jeux de la Copenhagen Design Week, des expositions de la Biennale de Saint-Étienne au Festival Design Parade, sans compter les nombreux projets de diplôme dévoilés, la jeune création s’imposait avec fraîcheur.
Créative, fantastiquement résiliente, elle propose un vrai renouvellement du regard sur le design, dans une conscientisation forte des enjeux actuels, climatiques et sociétaux. Curieuse, elle réinterroge nos besoins fondamentaux, nos rituels, pour formuler des besoins et des usages plus inclusifs, elle ouvre le champ du design avec imagination, pense la production en cycle, recyclage, recherche des matériaux. Et de l’objet à l’espace, réinvestit un dialogue riche en pistes à explorer, aujourd’hui et maintenant, en adéquation avec nos urgences et nos aspirations à vivre différemment, et toujours mieux.
Un véritable challenge enthousiasmant ! Car, entre adaptation et innovation, il s’agit d’aménager nos espaces dans le reflet des mutations de nos modes de vie. Nomades, hybrides, connectées… Tant d’adjectifs sont employés pour décrire les interactions dans lesquelles nous vivons au quotidien, exacerbées ou peut-être plus visibles, plus conscientes, ces dernières années.
Pièces à vivre, voitures à vivre, produits nomades… De l’objet à l’espace, pour être pertinent, chaque projet s’inscrit dans un échange avec son environnement à toutes les échelles. C’est ce que nous soulignent aussi dans la ville Richard Woods, et dans la vigne Nils-Udo. Ce n’est pas nouveau, mais c’est ce que nous rappelle cette brise bienfaitrice qui plus que jamais repositionne le design au centre du jeu. «L’œil écoute», écrivait Paul Claudel, et les designers captent et proposent.