"Fine Dying" : de l’art de recevoir à l’engagement féminin
Fondé en 2020 par Paola Bjäringer, Misschiefs est une plateforme indépendante qui met en lumière des artistes et designers non binaires, en investissant des locaux vides afin de leur offrir des lieux de création gratuits. A l’Institut Suédois, il l’installation « Fine Dying » est à découvrir jusqu’au 1er octobre.
Si la notion de « Fine Dining », l’art raffiné de la table, a été détournée en « Fine Dying », c’est en réaction à un texte du milieu du XIXème siècle de Coventry Patmore. « The Angel in the House », long poème narratif publié entre 1854 et 1862, idéalise les femmes en tant qu’épouses et mères à la fois dociles et dévouées. Symbole populaire de la domesticité, l’éloge a été décrié par Virginia Woolf une décennie plus tard.
Depuis 2021, le collectif suédois Misschiefs propose une installation en résonnance à la condamnation de Virginia Woolf. C’est sous la houlette de la curatrice Paola Bjäringer que « Fine Dying » invite neuf artistes et designers à réinterpréter la table avec une vision propre à leur travail. Après Stockholm et Milan, l’exposition itinérante s’est installée à l’Institut Suédois. La scénographie de la table dressée évolue selon les œuvres vendues mais aussi en fonction des artistes invitées. Pour ce nouvel opus, la française pluridisciplinaire Popline Fichot a rejoint les rangs des Misschiefs, auprès de Maria Pita Guerreiro, Sara Szyber, Yngvild Saeter, Lotta Lampa, Anna Nordström, Isa Anderson et Butch xFemme. A noter, le travail de Klara Farhman qui intègre une technique du XVIIIème siècle utilisant la fumée d’écorce de bouleau brûlée capturée pour la transcrire sur des surfaces lisses.