Patrick Jouin
Fruit d'une collaboration entre Patrick Jouin et Maison Lelièvre, la collection Rain regroupe trois tapis. Un ensemble inspiré du principe de la coulure en peinture.
« Tout est parti d'une tache de peinture, d'une coulure exactement » préface Patrick Jouin qui a conçu la collection Rain. Utilisée dans l'Art pictural depuis des siècles, elle a été le principe plastique à l'origine des trois tapis Night Rain, Dawn Rain et Sunset Rain. Sensible aux principes de simplicité et d'élégance de Maison Lelièvre, le designer a conjointement travaillé avec son directeur Emmanuel Lelièvre et leurs ateliers pour allier savoir-faire et design.
Une recherche pour que la discrétion devienne visuelle
Passionné et animé par la coulure qu'il estime être un « mélange entre un moment de création contrôlé et le hasard », Patrick Jouin a porté une véritable attention à la petite année de recherche et développement. Une exigence qui a poussé les deux collaborateurs à proposer une multitude d'échantillons de tissages et de couleurs. Seules les compositions des tapis ont été fixées rapidement définissant ainsi les matériaux comme ligne directrice du projet. La soie et la laine se côtoient sur le tapis Night Rain pour lui conférer un caractère luxueux tandis que le 100 % laine du modèle Dawn Rain et la composition en laine et tencel du Sunset Rain apportent respectivement durabilité et moindre coût. Trois tapis, trois compositions, trois gammes et une même volonté, celle « de ne pas être plat, pur et parfait, mais d'introduire de la vie par ces objets ».
Pour cela, les créateurs ont décidé d'utiliser la technique du noué pour combiner discrétion et confort des étoffes. Une conception qui permet selon la fibre utilisée, de jouer avec la lumière pour offrir un aspect moiré au tapis. Les couleurs évoluent ainsi au gré de la journée et de l'endroit où se trouve le spectateur. « Là où la laine absorbe la lumière et permet de créer de la douceur, nous pouvons jouer avec du tencel, une fibre faite à base de hêtre qui réfléchit la lumière et crée de la vibration » explique Ludivine Bigot, responsable du pôle tapis chez Maison Lelièvre, reconnaissant que faire un choix s'est avéré « particulièrement compliqué, car il y avait de belles choses, parfois surprenantes, mais qui étaient presque des objets manifestes et donc en dehors des codes du projet imaginé pour accompagner le quotidien. »
Les coulures tissées pour durer
Animé par la volonté de « faire des tapis comme l'on peint », le duo a travaillé la ligne et les matériaux avec les ateliers de Maison Lelièvre pour assurer un toucher agréable et une esthétique cohérente. Comme un évident clin d'œil à la peinture dont il est un adepte, Patrick Jouin a structuré ses conceptions en maintenant les lignes entre deux zones uniformes, évocatrices de marges peintes, elles-mêmes initiatrices des débordements. Et lorsque le regard se glisse entre chacune de ces lignes, les fines arêtes du tressage, réalisées dans le sens opposé, viennent « rappeler les lignes d'ombrage tracées sur un dessin ou un croquis » précise le dessinateur. Une double attention qui illustre son inspiration et qui confère aussi un sens, tant directionnel que métaphorique à cette collection.
Aujourd'hui disponible dans trois formats - elliptique pour le Sunset, en longueur pour le Night et rectangulaire pour le Dawn - cet ensemble est modulable à l'infini. « Nous pouvons adapter les tapis à la demande du client en modifiant les dimensions et les couleurs. » Une vision qui s'inscrit dans son désir de créer un produit théoriquement indémodable. « Nous concevons des tapis pour tous nos projets architecturaux. Mais le rapport entre le textile et l'Homme a commencé dès que l'humanité à chercher à se protéger du froid. » résumait le designer. De quoi faire de ces trois objets, des éléments à considérer tant dans leurs aspects que leurs usages.
Récemment restructuré, le restaurant milanais Contraste allie le contemporain et l'historique. Un savoureux mélange souligné par du mobilier Pedrali signé Patrick Jouin.
Édifice historique de Milan bâti au XIXe siècle, le restaurant Contraste rouvre ses portes après avoir été entièrement restructuré par Debonademeo Studio. Un projet qui avait pour but de relier l'âme historique du lieu à un style plus contemporain. Pour parvenir à ce résultat, des restaurateurs et un comité technique ont été mis en place pour remettre en lumière les éléments architecturaux d'époque et restaurer les stucs et les fresques presque deux fois centenaires. C'est dans cet entresol chargé d'Histoire que les fauteuils Ester de Patrick Jouin et les tables en Inox sont venus prendre place.
Une architecture aux choix colorés prégnants
À l'intérieur, l'heure est à la théâtralité. Initialement composé d'un seul espace particulièrement vaste, le grand hall a été divisé en quatre parties colorées. Chacune d'elles étant séparées par de lourds drapés jaune, rouges ou bleus permettant de cloisonner sans réellement séparer les espaces. Une manière astucieuse de conjuguer l'intime et le spectacle. Au sol, l'application de revêtements en vinyle rétro accompagné de terrazzo rose, bleu, gris et anthracite renforce l'aspect intimiste des alcôves témoigne d'un véritable parti pris esthétique. C'est dans cette dualité très forte entre les plafonds richement décorés et les couleurs plus pop du reste, qu'un dynamisme est né. Un mélange des styles à l'image du restaurant fondé en 2015 par le chef uruguayen Matias Perdomo, le sous-chef argentin Simon Press et le maître italien Thomas Piras.
Un mobilier discret pour accompagner l'espace
C'est dans ce joyeux mélange de style que le mobilier de Patrick Jouin s'est imposé. D'une part les fauteuils Ester en cuir et aluminium, dont la teinte neutre et les lignes douces viennent asseoir un peu de sérénité à la dégustation. D'autre part, les tables Inox dont la silhouette toute en finesse et en discrétion vient s'intégrer au décor. Avec une finition laiton antique, elle rappelle élégamment la dorure des plafonds sans en faire trop. À noter également la création d'une alternative orange fluorescente en finition Fenix, présente dans le salon bleu Klein, un espace de détente isolé.
Grâce à ces choix, la marque italienne Pedrali propose ici un binôme à l'esthétisme simple qui ne détourne pas l'attention, laissant les sens jouer avec le cadre architectural et gustatif.
A Paris, boulevard des Capucines, le pâtissier Pierre Hermé ouvre sa première boutique entièrement dédiée au chocolat. Un emplacement immersif conçu en l'honneur du cacao.
« Intense, subtil, complexe, le chocolat nécessite une infinie précision. Il est indispensable de l’apprivoiser pour créer le goût, la texture juste, l’émotion ultime. » explique Pierre Hermé qui travaille cette matière depuis plus de trois décennies. 26 ans après avoir inauguré son premier espace de vente à Tokyo, le pâtissier ouvre sa première boutique dédiée exclusivement au chocolat, 23 boulevard des Capucines. Un espace à l'image de son art, raffiné, immersif et visuel.
Une immersion dans l'univers sucré de Pierre Hermé
Dessinée par le duo Patrick Jouin et Sanjit Manku du studio parisien Jouin Manku, la boutique est une ode au chocolat. Ce petit écrin raffiné à l'élégance détaillée que l'on pourrait croire sorti d'un film de Tim Burton - au hasard, Charlie et la chocolaterie – propose au client une immersion dans l’univers de Pierre Hermé. Aux yeux du pâtissier, « rien n’a été laissé au hasard, le chocolat est partout. Les murs polymorphes rappellent les nuances de couleurs et de textures, les matériaux, le savoir-faire du chocolatier. » Et pour cause, par des subtils jeux de matière, les designers ont recréé les effets de cet aliment, qu'il soit poudré ou liquide comme sur le plafond en métal. Des effets visuels renforcés par le camaïeu de marron en all-over. Un parti-pris somme toute assez classique mais particulièrement efficace notamment pour la mise en valeur de la vitrine centrale. Conçue en cuivre, elle apporte une brillance, source de préciosité, aux mets présentés. Sa forme d'éventail épousée par celle du luminaire en verre soufflé et le détail en grès cérame au sol, rappelle le travail de composition et la multiplicité des saveurs. Pour entourer et mettre en valeur cette pièce aussi symbolique qu'importante, les murs légèrement évasés présentent les produits pré-emballés dans des packagings aux couleurs de leurs contenus.
Une « architecture du goût »
Entre ces murs, comme coupés du monde, le studio à également souhaité faire de cette boutique un pont entre le produit final et son origine. Une démarche semblable à celle du pâtissier qui accorde depuis quelque temps un intérêt tout particulier à la matière première. Ainsi, l'enveloppe intérieure en chêne fumé rappelle les forêts équatoriennes tandis que la toile de lin tendue en hauteur évoque les sacs en toile de jute destinés au transport des fèves. De petites graines à l'origine des macarons, bonbons et autres barres de chocolat qui ont permis au Pâtissier de s'implanter dans douze pays à travers le monde. « Mon travail du chocolat se caractérise aussi par l’architecture du goût et notamment le goût chocolat. » rappelle Pierre Hermé parlant de chaque collection comme « une invitation à la découverte ». Preuve, s'il en est, de la porosité entre la construction d'une saveur et le goût de l'architecture d’intérieure.
Laudescher, spécialiste des panneaux acoustiques, propose désormais Canopea, une gamme d'îlots suspendus créés en collaboration avec Patrick Jouin.
Parfois oubliés ou négligés lors de la construction d'un bâtiment, les panneaux acoustiques peuvent sauver une architecture mal pensée. Consciente de leur place prépondérante, la société Laudescher travaille sur le sujet depuis près de 60 ans. Après avoir développé des habillages muraux, des cloisons séparatives et des plafonds suspendus, l'entreprise normande commercialise désormais des îlots suspendus. Cette gamme nommée Canopea, propose six modèles, dont deux dessinés par Patrick Jouin : Nest et Little Nest.
Le design
Certainement inspiré par la forme naturelle et plutôt ronde du nid – dont il reprend l'appellation anglaise -, le designer a cependant décidé de prendre le contre-pied en choisissant le partipris de l'orthogonalité. Conçus comme des enchevêtrements de tasseaux de bois massif entre lesquels se trouvent les briques phoniques, Patrick Jouin s'éloigne d'une esthétique organique pour une composition plus artificielle, presque numérique. Deux conceptions dont la linéarité rappelle les autres modèles de Laudescher, mais qui se différencient par son apport de volumes. En effet, si la marque normande se limite jusqu'à maintenant à de légers jeux de niveaux - notamment sur les modèles Leaf ou Wind qui apportent un dynamisme discret -, le designer joue avec les trois dimensions et particulièrement celle de la hauteur. En gardant l'esthétique chaleureuse et naturelle de Laudescher, Patrick Jouin propose une alternative plus sculpturale. Une manière de compléter la gamme Canopea en proposant d'une part des panneaux qui viennent combler de grandes hauteurs sous plafond tout en laissant passer le regard, mais aussi de rendre plus visible l'isolant phonique jusqu'alors assez dissimulé.
Des nids à l'infini
Pensés pour être utilisés dans divers lieux, de la cantine au hall d'un grand bâtiment, les deux îlots sont adaptables. Grâce à un système d'entailles situées dans les contre-lattes, les modules peuvent s'imbriquer les uns aux autres, que ce soit sur le même plan ou à des hauteurs différentes. Pour le créateur, la force de Nest tient notamment à « cette modularité illimitée permettant la superposition de multiples îlots, qui forment une composition aléatoire capable de s’intégrer aux espaces restreints comme aux architectures de grands volumes ». À cette particularité, s'ajoute aussi celle d'intégrer un éclairage sous forme de barres, à l'image des tasseaux.
De l'algue au-dessus de nos têtes
Sensible à l'environnement, Laudescher accorde une attention particulière aux matériaux bio-sourcés. Pour cette raison, elle propose d'équiper la gamme Canopea avec des isolants acoustiques en algues - ou en laine pour le modèle Wind dont la forme nécessite une matière plus flexible -. Brevetés par une société danoise, les panneaux à base de matière première maritime, sont de véritables alternatives. Aussi efficaces phoniquement que les matières dites « classiques » comme le PET ou la laine de roche encore proposés sauf sur les structures Nest, ils permettent à certains modèles d'atteindre jusqu'à 85 αw (Alpha Sabine). Un engagement environnemental auquel s'ajoute le choix d'un bois certifié FSC et PEFC, qui a valu à l'une des gammes de la marque la certification Cradle to Cradle.
C’est dans la Zone d’Activité Pelen Borda à Larressore, petite commune du Pays Basque français connue pour ses makhilas, que la manufacture Alki a décidé de construire son nouvel atelier Lantokia, (le lieu où l’on travaille) qui doit être livré au second trimestre 2024.
La Zone d’Activité va trouver un nouvel élan avec les artisans et designers de cette entreprise-coopérative militante, fondée en 1981 par Peio Uhalde et un groupe d’autochtones conscients de l’intérêt de renouveler le style basque. Lignes claires et simples, bois locaux et français sont les atouts de l’entreprise qui a su s’adapter au marché du contract en allant chercher ses clients au-delà des frontières régionales.
Sur la colline, l’agence LeibarSeigneurin Architectes, lauréate du concours, a choisi de construire sur une parcelle de 16382 m2, un bâtiment de 8260 m2 (contre les 4000m2 du bâtiment du village d’Itxassou) et de l’envelopper d’une peau d’aluminium écaillée dans laquelle se reflète le ciel bleu du Pays, sans avoir soulevé la moindre résistance des riverains, plus habitués au style labourdin.
Un nouvel élan culturel et artisanal
Actrice culturelle et économique engagée, la coopérative veille sous la direction de son nouveau PDG, Eñaut Jolimont de Haraneder, à construire des relations humaines fortes, à utiliser des pratiques de bon sens et à respecter son écosystème. Associant à la fois les techniques de l’artisanat et de l’industrie, elle a su garder un savoir-faire unique dans le travail du bois massif. La construction de ce nouvel atelier est un moyen d’accompagner sa croissance et de se projeter vers le futur tout en restant soucieux de l’impact environnemental de l’entreprise et du respect du territoire. Un projet architectural qui doit renforcer la jonction entre l’artisanat et la technologie de pointe, le savoir-faire des compagnons au service des clients internationaux. Nombreux sont les designers qui y ont trouvé leur bonheur : Jean-Louis Iratzoki, Patrick Norguet, Samuel Accoceberry, Form Us with Love, Ànder Lizaso, et dernièrement Patrick Jouin avec la chaise Orria qui meuble la salle ovale de la BnF Richelieu à Paris… La convivialité et l’élégance des meubles Alki se retrouve aussi bien au restaurant Promulins en Suisse, qu’à Hong Kong à la Cobo House du chef Janice Wong ou au restaurant Franck de la Fondation Louis Vuitton. Une vingtaine de collections offrent une lecture contemporaine de la convivialité. En chêne français, en hêtre ou en Bioplastique comme la Kuskoa Bi, première chaise au monde en bioplastique, les produits Alki équipent CHR et bureaux avec chaleur, bienveillance et discrétion.
Mieux produire
Ce projet en réflexion depuis 2015, a l’ambition de transformer l’atelier vieux de 40 ans pour le faire évoluer en termes de production et en termes d’environnement de travail. Efficacité, fonctionnalité, confort d’usage pour les ouvriers-artisans et 3000 m2 de boutique pour les visiteurs qui profiteront d’un showroom avec vue, irrigué par une lumière solaire et ventilé par une façade écaillée en aluminium, comme une peau de poisson qui réfléchira la lumière sur le paysage. L’efficience énergétique du bâtiment est à son optimum avec une STD, simulation thermique dynamique. La toiture à 3% est idéale pour les panneaux photovoltaïques, ce qui en fait une usine 0 énergie, une dentelle métallique sur un sol en béton et en pierre capable de produire 10000 assises et 3000 tables par an. La dynamique basque.
Baptisée « Road to Salone 2024 », la tournée promotionnelle de la 62e édition du Salone del Mobile.Milano, qui sillonnera l’Europe et les Etats-Unis jusqu’en février prochain, a choisi Paris pour première destination. Et pour cause : la France s’est affirmée, l’an passé, comme le premier marché à l’export pour les industriels transalpins de l’Ameublement ! Dans les salons du prestigieux hôtel Cheval Blanc, les organisateurs de la grand-messe internationale du meuble et du design ont ainsi dévoilé, le mardi 21 novembre 2023, les premières informations concernant la prochaine édition, qui se tiendra du 16 au 21 avril prochains... et ont évoqué, en compagnie du créateur Patrick Jouin, les affinités entre le métier de designer et la vision du « Salone » pour le futur de la conception et des grands événements. Une vision qui marie deux couleurs : le vert de la durabilité et le bleu de l’innovation numérique !
Si Paris, pour Henri IV, valait bien une messe, la Ville Lumière mérite également, à en croire Gianfranco Marinelli, un discours dans la langue de Molière, quitte à émailler ce dernier de quelques petites tournures hasardeuses... C’est du reste dans un Français presque parfait – et sans accent – que le président de Federlegno Arredo Eventi (société organisatrice du Salone del Mobile.Milano) s’est adressé à la presse, le mardi 21 novembre dernier à l’hôtel Cheval Blanc (75001) pour évoquer la 62e édition de cette grand-messe internationale ; un évènement qui, rappelons-le, réunit chaque année, dans la capitale lombarde, tout ce que la planète compte d’aficionados du design et de l’Ameublement.
Cette conférence de presse, du reste, était à marquer d’une pierre blanche ; en effet, Paris a été choisie par le « Salone » comme la toute première ville-étape d’une tournée promotionnelle qui conduira les organisateurs, lors des trois prochains mois, de Londres à Chicago, en passant par Berlin, Copenhague, New York, Dallas et Miami.
Une marque de reconnaissance, pour la presse française et pour notre beau pays, qui s’est incidemment affirmé, l’an passé, comme le premier marché à l’export pour les industriels transalpins de l’Ameublement ! Lorsque l’on sait également que nos compatriotes ont représenté, lors de l’édition 2023 du « Salone », le troisième contingent national le plus important parmi les visiteurs professionnels en provenance des cinq continents, on prend toute la mesure des liens étroits qui nous unissent avec nos cousins italiens en matière de mobilier et de design !
Créer de la valeur ajoutée pour les exposants... et les visiteurs
Directeur général du Salone del Mobile.Milano, Marco Sabetta a profité de cette conférence de presse pour dévoiler les premières informations concernant la prochaine édition, qui se tiendra à Milan du 16 au 21 avril 2024 : ainsi a-t-il évoqué, pêle-mêle, l’évolution de l’aménagement et des parcours de la foire, désormais conçus sur un seul niveau afin de faciliter les déplacements et l'expérience visiteurs, les nouveaux services et contenus numériques proposés... sans oublier, bien sûr, les biennales EuroCucina/FTK (Technology For the Kitchen) et Salone Internazionale del Bagno qui, entre autres nouveautés, se tiendront en 2024 dans les pavillons 2/4 (pour la cuisine et l’électroménager) et 6/10 (pour la salle de bains).
En sus de ces évènements incontournables pour votre profession, qui content aux visiteurs l’évolution de ces pièces de l’habitat aujourd’hui au centre des tendances les plus novatrices et les plus durables du design d’intérieur, Marco Sabetta a également touché un mot des célébrations du 25e anniversaire du SaloneSatellite, pépinière internationale dédiée aux talents des moins de 35 ans, qui donnera lieu à une grande exposition. Tout aussi riche et passionnant sera également, à en croire les organisateurs, le programme des conférences et ateliers qui se dérouleront dans les différents pavillons du « Salone », et qui ont été pensés pour encourager un débat ouvert entre le monde des entreprises et la culture.
Et le directeur général du Salone del Mobile.Milano de préciser: « L'homme et la culture du design comme instrument d'identité et de croissance et moteur de créativité et d'innovation ; l'attention portée à la qualité des propositions et des contenus ; l'amélioration de l’expérience visiteur et l'enrichissement professionnel, etc. Ainsi la prochaine édition du Salone del Mobile.Milano jouera-t-elle un rôle de premier plan sur la scène des foires internationales, afin de continuer à créer de la valeur ajoutée pour les exposants et les visiteurs. Mais notre regard est également tourné vers l'avenir et vers les jeunes, comme en témoigne le SaloneSatellite, que Marva Griffin a créé et fait évoluer au fil des années, et qui fêtera son 25e anniversaire en avril. De plus, grâce aux services et contenus numériques innovants du Salone del Mobile.Milano, nous pouvons désormais combler le fossé entre les dimensions matérielles et immatérielles de l'exposition 365 jours par an. »
Améliorer et valoriser l’expérience visiteur
Invité spécial de cette première étape du «Road to Salone 2024», le créateur Patrick Jouin a, pour sa part, mis l’accent sur les affinités entre le métier de designer et la vision du Salone pour le futur de la conception et des grands événements. Une vision qui marie deux couleurs : le vert de la durabilité et le bleu de l’innovation numérique.
Depuis 2021 et l’édition si particulière du «Supersalone», le Salone del Mobile. Milano a en effet retravaillé de manière exhaustive le format adopté, dans le but d’améliorer et de valoriser l’expérience visiteur ; ainsi les organisateurs se sont-ils efforcés de placer l’homme au centre de l’évènement et d’intégrer une composante culturelle, riche en contenus pluridisciplinaires et expérientiels. En matière de développement durable, le « Salone » a par ailleurs atteint un premier objectif important, en obtenant, pour la dernière édition, la certification ISO 20121 attestant de la gestion durable des activités évènementielles.
Enfin, la foire a développé, en matière d’innovation numérique, de nouveaux formats de narration idoines pour conter le monde complexe du design de manière contemporaine ; ceux-ci témoignent d’ailleurs de l’engagement constant de la manifestation pour valoriser ce monde chargé d’histoires, de perspectives et d’informations. La série web « Behind the doors » offre, par exemple, une vision intime et exclusive de maisons d’architectes et de designers prestigieux : Massimiliano Locatelli, Ludovica Serafini et Roberto Palomba, Formafantasma, Piero Lissoni et Guglielmo Poletti, etc. Pour sa part, le podcast de Maria Cristina Didero a abordé dans ses premiers épisodes des questions d'actualité telles que le développement durable, les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle.
Et Maria Porro, directrice du Salone del Mobile.Milano (qui n’était pas malheureusement pas présente à Paris) de conclure dans un communiqué de presse : « Nous sommes ravis que Paris ait inauguré avec succès le roadshow international que le Salone del Mobile.Milano a entrepris pour faire connaitre son évolution, ses résultats et ses projets pour la prochaine édition. Nous avons abordé la façon dont le Salone représente l’évolution de l'industrie du design, un précurseur pour l'ouverture de nouveaux marchés, un lieu privilégié où se rencontre la communauté du design, et une pépinière de nouveaux talents grâce au SaloneSatellite, qui permet de maintenir le dialogue avec cette filière et d’offrir de nouvelles clés de lecture du monde du design... au service, notamment, des visiteurs français. »
Situés en plein cœur du 15e arrondissement entre l’avenue Emilie Zola et la rue Violet, les bâtiments Biome forment un écosystème, en adéquation avec les attentes actuelles de la capitale. Un projet mené par les agences YMA et Jouin-Manku, dont les premiers locataires sont attendus pour l’été 2023.
Le projet Biome débute en 2017, lorsque la Société Foncière Lyonnaise (SFL) décide de se lancer un défi pour le moins ambitieux : réinventer l’ancien siège du groupe d’assurances SMABTP pour le transformer en un environnement de travail dernière génération. Les travaux débutent en 2019 et durent deux ans et demi, avec entretemps un arrêt de quelques mois dû à la crise sanitaire. Au total, Biome regroupe 24 000 m2 de terrain, dont 21 000 m2 de bureaux, 400 m2 d’espaces de coworking ainsi que 700 m2 de logements (situés rue Violet). « Nous souhaitions casser les codes du bureau fonctionnel en se rapprochant de l’hôtel, de l’espace domestique. Le bureau n’est plus simplement le lieu de la production, c’est aussi un lieu d’interactions » explique Dimitri Boulte, PDG de la SFL.
Biome, des bâtiments entre urbanisme et espaces verts
Parti de la structure d’origine imaginée par Raymond Lopez et Henri Pottier dans les années 60, « ce bâtiment était un OVNI qui ne ressemblait pas aux autres autour de lui » confie Patrick Jouin. L’idée pressentie par les architectes était en effet de partir de ce qui existait au maximum et de le réinterpréter. Le bâtiment d’origine est donc réhabilité tandis qu’en parallèle, les deux agences imaginent un exosquelette, qui viendrait se greffer au premier bâtiment et permettrait de créer un nouvel équilibre avec le jardin. Un exosquelette à la structure totalement inédite puisque chaque poteau qui compose cet habitacle en béton est différent des autres, mais pourtant, le résultat est totalement aligné. « Nous étions dans cette quête de l’unique. Concernant le choix du béton, on le voit généralement comme quelque chose de négatif alors qu’il a de nombreuses qualités. Cette fois-ci, nous avons voulu le présenter comme un matériau noble » explique Yrieix Martineau, de l’agence YMA.
Répondre aux enjeux liés à l’espace de travail et à la ville de Paris
La crise sanitaire ayant accéléré la démocratisation du télétravail, rendre l’espace de travail plus attractif est devenu un vrai défi. Ainsi, en créant Biome, il a fallu penser à la fois à ces nouveaux enjeux de travail ainsi qu’aux contraintes données par une ville aussi dense que Paris. « Aujourd’hui, le vrai défi à Paris est de créer des bâtiments qui véhiculent une image de modernité » témoigne Dimitri Boulte. En effet, les meneurs du projet ont dû étudier en amont les attentes des travailleurs d’une part, mais également celles des habitants du quartier. « Ce n’est jamais simple de faire un bâtiment de cette envergure dans une ville. Ça a été une vraie aventure du début à la fin » ajoute Sanjit Manku.
Et les jardins, qui devraient fleurir davantage d’ici l’été 2023, permettent d’apporter une touche de verdure et une bouffée d’oxygène nécessaires. « On est en cœurs de ville, mais il y a de l’espace, de la vie, de l’air. Il est important dans une ville comme Paris d’avoir des espaces de respiration » conclut Patrick Jouin.