International
À Berlin, la célèbre maison Moët & Chandon propose depuis novembre, un bar consacré au champagne. L'espace conçu par l'agence Yabu Pushelberg, se veut à la fois intime et convivial pour que chacun profite du plaisir de la dégustation.
Un lieu à la hauteur du prestige de la marque. Voici l'enjeu confié par Moët & Chandon à l'agence Yabu Pushelberg pour la conception de ce bar. Prenant place dans un très célèbre grand magasin allemand, KaDeWe, ce projet devait retranscrire l'âme de cette grande maison afin de proposer aux multiples clients une expérience cohérente avec l'image de marque.
La traduction d'une identité
Pour l'agence, créer un bar dédié, impliquait de capter son image et ce qui s'en dégage. Une recherche qui leur a permis de « comprendre que l’artisanat demeure l’âme vive de cette maison de champagne» expliquent George Yabu et Glenn Pushelberg. Mais par-delà cette notion intrinsèquement liée à l'histoire de Moët & Chandon, le duo souhaitait un espace en capacité de provoquer l'émerveillement des consommateurs. Un enjeu qui les a rapidement poussés à désigner les émotions comme vecteur indissociable de la prestigieuse boisson. De ce triple facteur est ainsi né le fil rouge de ce projet où s'entremêle désir, intimité et célébration.
Un espace intense mais intimiste
En dépit de l'image élitiste inscrite par Moët & Chandon dans l'inconscient collectif, le duo de créateurs a souhaité concevoir un espace où viennent se fêter les grandes et les petites occasions. Pour donner corps à cette vision, l'agence Yabu Pushelberg a conçu un espace accueillant où s'articule convivialité et intimité. Ainsi, c'est dans ce lieu tout en courbes que des recoins intimistes viennent se lover, tandis qu'au centre, un grand bar en arc de cercle offre un lieu plus propice à la dégustation. Les parois rouge et crème délicatement soulignées par l'éclairage indirect font de cette adresse un écrin chaleureux. Les formes organiques du mobilier et des cloisons donnent à l'ensemble une fluidité mais aussi une intensité exubérante pouvant rappeler, à certains égards, l'underground berlinois.
La conférence de l’EPDA, association d’agences de design européennes, le 20 mai à Bologne, a présenté plusieurs témoignages de professionnels qui gardent la flamme créative malgré les injonctions marketing.
L’EPDA, European Brand & Packaging Design Association, fête ses 30 ans cette année et vient de nommer une nouvelle présidente, Sylvia Vitale Rotta, fondatrice de l’agence française Team Créatif. Elle succède à l’Allemand Uwe Melichar pour un mandat de 3 ans. Cette association internationale regroupe plus de 60 agences de 17 nationalités différentes qui se retrouvent chaque année pour partager leurs bonnes pratiques, sans notion de concurrence. Pour son anniversaire, l’EPDA a réuni ses adhérents à Bologne en Italie du 19 au 21 mai, conviant également des donneurs d’ordre (Coca Cola, Nestlé, Colgate Palmolive, Carrefour, Pantone…).
Créativité et flexibilité
La journée de conférence du 20 mai a fait émerger la thématique de la créativité, carburant des designers face à la pression des clients. Rebecca McCowan, responsable du design Europe centrale et orientale de Coca Cola basée en Autriche, et Jessica Felby, ancienne directrice du design chez Carlsberg au Danemark, ont échangé sur la nécessité de retrouver de la lenteur dans le processus de création, à rebours des sessions de « sprints » où un projet doit être bouclé en quelques semaines. « Au lieu d’une course épuisante, pourquoi ne pas faire une randonnée ?, a plaidé Jessica Felby, aujourd’hui designer textile sur une île de la mer Baltique. Chez Carlsberg, j’ai eu besoin de plusieurs années pour mettre à plat le design, en discutant avec des fabricants de verre et même de machines à laver pour optimiser les produits. » « Notre industrie travaille trop en silos, a renchéri Rebecca McCowan. Par exemple, Coca Cola a fait un formidable travail sur son identité mais lorsque la campagne de communication Happiness Factory est sortie, elle ne montrait même pas le nouveau packaging. Aujourd’hui, après avoir imposé son logo manuscrit, la marque va se doter de sa propre typographie pour les mentions obligatoires de ses packagings. Le design est un bon investissement, mais cela prend du temps. » Autre entreprise qui doit faire preuve de flexibilité, Carrefour décline son identité en fonction de ses différentes activités, avec des codes couleurs : magasins sans contact, banque, défi zéro plastique, gamme textile responsable… « La crise sanitaire a posé la question de la confiance dans les marques. C’est une formidable opportunité pour les distributeurs de montrer leur compréhension des consommateurs en proposant de nouveaux services », a souligné Tatiana Ryfer, directrice de la marque et de l’identité visuelle de Carrefour France.
La question du changement
L’agilité suppose aussi de sortir des carrières toutes tracées. L’Italien Dario Buzzini a quitté son poste de directeur du design à l’agence Ideo à New York pour ouvrir son propre studio, BBDB, à Vicence près de Venise. Situé en vitrine sur la rue, il consacre un tiers de l’année à l’organisation d’expositions d’art contemporain et à l’édition de livres d’art. « Ideo passait son temps à convaincre les clients d’accepter le changement, je voulais appliquer ces convictions à moi-même. Je me suis rendu compte que j’avais le choix de travailler avec qui je voulais. Ce n’est pas facile, New York me manque parfois, mais j’ai besoin de garder ma passion pour produire le meilleur travail », a-t-il relaté. John Glasgow s’est quant à lui délocalisé de Londres à New York après après avoir été découvert par le magazine Dazed & Confused pour ses oeuvres de street art. Le jeune homme a créé le studio Vault 49 avec son associé Paul Woodvine il y a 20 ans et continue d’insuffler l’énergie de la rue à ses collaborations (Pepsi, Baileys, Smirnoff, SKII…). « Nous réunissons des typographes, des imprimeurs, des créateurs de fresque murale. Nous nous sommes également engagés dans le mouvement Black Lives Matter et nous offrons des programmes d’échanges à des étudiants de couleur, peu représentés dans nos métiers » a défendu le dirigeant, lui-même métis.
Mathieu Reverte, associé de Team Créatif à Sao Paulo, a vanté à son tour la société métissée du Brésil, « un pays plein de problèmes mais où les relations entre les gens sont très simples et directes. Nos projets célèbrent la diversité du pays : l’eau de coco Obrigado inspirée par l’héritage africain de la région de Bahia, l’organisme gouvernemental de soutien aux PME qui montre toutes les couleurs du pays, le logo du mouvement de défense des favelas que nous avons réalisé gratuitement. » La conférence a dépassé les frontières de l’Europe et du design classique en présentant l’identité sonore réalisée par Sixième Son pour la compagnie aérienne d’Abu Dabhi Etihad Airways : un mélange de musiques moyen-orientales et occidentales jouées par des musiciens du monde entier, comme un éloge des échanges féconds.
En partenariat avec l’Ambassade de France et l’Institut français en Indonésie, la galerie balinaise CushCush Gallery (CCG) lance un appel à candidatures pour un programme en résidence d’un artiste designer. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 12 juin.
Convaincue que la créativité se nourrit par la rencontre de différentes cultures, CushCush Gallery (CCG) souhaite faire se rencontrer cette année le design contemporain français et l’art culturel et artisanal balinais. Une expérience qui permettra au designer sélectionné d’être accueilli du 15 aout au 19 septembre 2022. Au programme : découverte des matériaux et des différentes formes d’arts présents sur l’archipel, rencontres et discussions avec les artistes designers balinais, voyages à Yogyakarta, Bandung et Jakarta pour partager son expérience auprès des communautés créatives de l’île.
En réponse à cette expérience, le designer sélectionné sera en charge de la création d’une collection d’objets comme pour faire un retour de cette expérience. Une collection qui sera par ailleurs exposée à son retour en France dans le cadre de divers évènements mais également en Indonésie.
Conditions de participation et dates à retenir
Pour être éligible, le profil du candidat doit remplir plusieurs conditions à savoir :
- Être de nationalité française
- Être diplômé d’une école de design (française ou internationale)
- Avoir une maitrise de l’anglais suffisante pour pouvoir dialoguer avec les populations sur place (échanges principalement en anglais)
- Être entièrement libre professionnellement durant la période
- La candidature doit être individuelle
À noter qu’aucune limite d’âge n’est requise pour envoyer sa candidature, dont les inscriptions sont possibles jusqu’au 12 juin 2022. Le designer sélectionné sera ensuite annoncé le 16 juin.
À l’initiative de l’Institut français, une quinzaine de professionnels étrangers viennent de participer à un Focus Design sur le territoire français. Du 8 au 15 mai, ils ont suivi un programme très dense de rencontres et de workshops, pour les sensibiliser à l’expertise française et développer des échanges.
Organisés par l’Institut français, les Focus sont des voyages thématiques, visant le partage de pratiques, l’échange d’idées et de projets, l’objectif étant de développer les réseaux professionnels et les maillages de partenaires, voire des mutualisations de programmes et de pratiques. Mis au point par l’Institut, ils permettent à des interlocuteurs étrangers de rencontrer les acteurs majeurs d’un secteur dans un temps concentré.
C’est dans ce cadre que la semaine passée, un groupe de professionnels a effectué un véritable marathon autour du design français de Paris à la Biennale de Saint-Etienne. Japon, Costa Rica, Danemark, Maroc, Pologne, Indonésie, Inde, Corée… Les participants étrangers provenaient de plus 13 pays, de tous les continents.
Un programme très éclectique
Du Mobilier national au département recherche de l’Ecole des Arts décoratifs, du French Design by Via à la en passant par des galeries et des ateliers, le planning de rencontres immergeait volontairement les participants au cœur du design français : écoles, recherches, savoir-faire artisanaux et industriels, patrimoine… De Jean-Louis Fréchin à Rudy Bauer, en passant par Goliath Dyèvre, Constance Guisset, Les Sismo, Mathilde Brétillot, Alexandre Imbert, Samy Rio…ce Focus s’est attachée à montrer la diversité des approches, de la conception de produits à celle de services, et surtout de la diversité des champs d’intervention.
Dans la logique de l’engagement de l’Institut français sur le design, la conjugaison des interventions dressait un panorama français dynamique, attentif à la créativité des nouvelles générations (lauréats « Mondes nouveaux »…), engagé dans les grands défis sociétaux (le secteur du« Care », les biomatériaux, la transformation numérique…), acteur pour le développement de nouveaux écosystèmes économiques (savoir-faire artisanaux, circuits courts…).
Développer les marchés
En créant les programmes Focus, l’objectif de l’Institut français est aussi de faciliter les échanges pour enrichir concrètement les programmations des postes à l’étranger. Ainsi les participants ont découvert des projets, des collaborations, des expos déjà réalisées, qu’ils pourraient reprendre, comme des projets en cours de préparation, en France ou à l’étranger.
Toujours à la recherche de nouveaux talents , Bolia organise depuis 2007 ses Design Awards. Le vase Bronco, la table basse Latch, et le canapé architectural Pebble sont tous trois nés de ce concours international. Pour cette nouvelle édition, les projets sont à soumettre avant le 19 avril 2021.
Les Bolia Design Awards se tiendront au printemps. La marque danoise invite les nouveaux talents passionnés, venant de tous horizons, à soumettre leurs projets avant le 19 avril 2021. Avec un impératif : présenter des projets s’inscrivant dans les valeurs de durabilité de Bolia : Les propositions devront être intemporelles en termes d’identité, d’expression et de forme, mais aussi garantir une longue durée de vie et se composer de pièces interchangeables.
Le premier prix consiste en une dotation de 50 000 couronnes danoises (6 700€). Pour le prix du public, d’une valeur de 25 000 DKK (3.350€), le jury sélectionnera huit finalistes qui seront départagés par le public sur le site de la marque. Enfin, le prix de la durabilité, d’une valeur identique au prix du public, récompensera un design imprégné de durabilité jusque dans ses moindres détails.
Les participants ont jusqu’au 19 avril 2021 pour soumettre jusqu’à trois designs différents. Il leur faudra présenter leur(s) projet(s) sous la forme de dessins, croquis ou modèles 3D, accompagnés d’un texte expliquant la genèse de leur idée, le choix des matériaux, ainsi que la façon dont ce ou ces designs s’inscrivent dans l’univers scandinave de la marque.
Pour participer, inscrivez-vous sur la page dédiéé du site de Bolia.
Les gagnants seront annoncés le 21 mai 2021. Ils seront sélectionnés selon des critères incluant la durabilité, l’utilisation de matériaux certifiés et de méthodes de production alternatives. Les pièces devront également se distinguer par une identité claire, une fonctionnalité et une créativité certaines.