Design
Pour la seconde édition de Design Next Gen, la rédaction d’Intramuros dresse le portrait de 20 jeunes designers et/ou studios, à travers leurs parcours, leurs visions et leurs projets. Engagés, curieux, innovants mais surtout libres, ils contribuent, chacun à leur manière, à dresser le portrait chinois du design de demain.
Ce numéro de fin d’année est également l’occasion pour nous de consacrer notre rubrique inspirante « Design à 360 °» à des produits tout juste sortis en 2022. Mobilier, accessoires, mode, véhicules, découvrez les 40 coups de cœur de la rédaction !
Enfin, entre un hommage à Issey Miyake, la transformation du mythique flagship de Cartier rue de la Paix ou le reveal du TGV du futur , ce nouveau numéro tourné vers l’avenir fait aussi la part belle aux icônes éternellement réinventées.
Dans cet été incertain, durant lequel la pesanteur de la canicule, les incendies ont pris le pas sur nos rêves de trêve estivale, une brise optimiste persistait pourtant, si on prenait le temps de se mettre à l’écoute. En effet, du Salone Satellite aux terrains de jeux de la Copenhagen Design Week, des expositions de la Biennale de Saint-Étienne au Festival Design Parade, sans compter les nombreux projets de diplôme dévoilés, la jeune création s’imposait avec fraîcheur.
Créative, fantastiquement résiliente, elle propose un vrai renouvellement du regard sur le design, dans une conscientisation forte des enjeux actuels, climatiques et sociétaux. Curieuse, elle réinterroge nos besoins fondamentaux, nos rituels, pour formuler des besoins et des usages plus inclusifs, elle ouvre le champ du design avec imagination, pense la production en cycle, recyclage, recherche des matériaux. Et de l’objet à l’espace, réinvestit un dialogue riche en pistes à explorer, aujourd’hui et maintenant, en adéquation avec nos urgences et nos aspirations à vivre différemment, et toujours mieux.
Un véritable challenge enthousiasmant ! Car, entre adaptation et innovation, il s’agit d’aménager nos espaces dans le reflet des mutations de nos modes de vie. Nomades, hybrides, connectées… Tant d’adjectifs sont employés pour décrire les interactions dans lesquelles nous vivons au quotidien, exacerbées ou peut-être plus visibles, plus conscientes, ces dernières années.
Pièces à vivre, voitures à vivre, produits nomades… De l’objet à l’espace, pour être pertinent, chaque projet s’inscrit dans un échange avec son environnement à toutes les échelles. C’est ce que nous soulignent aussi dans la ville Richard Woods, et dans la vigne Nils-Udo. Ce n’est pas nouveau, mais c’est ce que nous rappelle cette brise bienfaitrice qui plus que jamais repositionne le design au centre du jeu. «L’œil écoute», écrivait Paul Claudel, et les designers captent et proposent.
De Los Angeles à Paris, du camping jusqu’au vol transatlantique, Intramuros part à en voyage.
Le design se fait ici nomade, répondant à nos envies de vents nouveaux. Accessoires high-tech, vans électriques, objets éclectiques, ce numéro d’été d’Intramuros offre une vision très large du design. À travers la découverte de nouveaux éditeurs faisant appel à de grands noms pour se lancer, de parcours variés, d’Edward Barber & Jay Osgerby à Goliath Dyèvre, en passant par des projets d’architectures intérieure dépaysants, Intramuros vous fait voyager au gré de ses rencontres et de ses inspirations.
Novembre 2021. Dans le bus, une jeune femme pose devant moi son tote bag noir, qui expose une citation de la romancière américaine Susan Sontag : « Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste. » Telle une revendication, dans cette période de réouverture progressive des frontières – et en pleine réflexion du planning éditorial 2022 –, cette phrase résonne alors très fortement. Voyager, explorer de nouveaux paysages, partir sur les routes en nomade…, dans l’Hexagone et au-delà.
Cette envie d’ailleurs est un appel d’air ressourçant, notre quotidien regorge déjà de ces hybridations culturelles devenues naturelles. Qui s’étonne aujourd’hui de trouver dans le salon des canapés bas aux structures inspirées des tatamis, des cotons indiens dans le linge de maison, des baguettes dans les tiroirs à couverts…?
Si la globalisation des marchés a apporté une certaine uniformité, reconnaissons aussi que l’internationalisation des échanges a ouvert nos modes de vie à des influences extérieures. Les éditeurs eux-mêmes n’hésitent pas depuis longtemps à faire appel à des designers de continents différents pour ouvrir les gammes, et participent à leur façon à ce grand métissage des pratiques et des inspirations.
Partir à l’étranger est loin d’être une décision facile, mais c’est toujours une étape dans une carrière pour qui accepte de jouer le jeu de l’immersion.
Et si l’acquis professionnel est important, ces workshops, résidences ou tout simplement séjours hors du territoire sont indéniablement des expériences fortes sur le plan personnel qui nourrissent l’esprit et l’imagination. Car la confrontation à une autre culture incite à un face-à-face avec soi- même, et à l’interrogation de ce qui nous anime. Sans oublier l’essentiel, comme le poursuit Susan Sontag : « Ce que je veux, c’est être au cœur de ma vie – être là où l’on se trouve, contemporain de soi-même dans sa vie, prêter une totale attention au monde, qui vous inclut »
Si le terme design est un anglicisme galvaudé aujourd’hui, il découle du verbe « designer » en ancien français qui signifie à la fois concevoir et dessiner. Au XVIe siècle, desseign est alors synonyme d’intention et de projet. Idée et concept ne font plus qu’un, grâce au dessin à main levée. Les dessins de machines de Léonard de Vinci en sont un bel exemple ! Ces quinze dernières années, le dessin assisté par ordinateur a pris le pas sur le dessin à main levée avec la démocratisation des écrans tactiles. Aujourd’hui, il retrouve ses lettres de noblesse dans les écoles. Retrouvez l’ensemble des témoignages dans le dernier numéro d’Intramuros.
« La magie du trait autant que celle des mots »
Tour à tour architecte DPLG, designer, scénographe et enseignant au Royal College of Arts, à l’école La Cambre, à l’ESAD, à l’école Camondo et à l’ESAM, Olivier Védrine fonde l’agence (o,o) avec Olivier Guillemin en 2001(www.ooparis.fr). Il apprend à créer un vocabulaire et à hiérarchiser ses propos par le biais du dessin au cours de ses études. C’est grâce à cette pratique qu’il découvre une diversité d’outils d’expression : du brou de noix à la plume en passant par la peau ou le papier, Olivier teste tout. A tel point qu’il prend le parti de dessiner son diplôme alors que les autres étudiants n’en présentaient aucun.
En 1990, Olivier débute une carrière au Japon, pays qui influence son travail. « En tant qu’enseignant, je favorise le trait, le dessin main, de la recherche au rendu. J’aide les étudiants à exprimer leurs idées sociales ou esthétiques via le dessin dans un premier temps. » Le combo dessins manuel et numérique est enrichissant car il donne la possibilité de s’intégrer dans la vie professionnelle. La 3D est rapide et efficace en termes d’exécution. » La technique 3D s’apprend, on apprend maîtriser le dessin. Il se transmet par l’observation, le cadrage ou encore la notion d’usage. » Olivier le détourne par le biais de différents médias : collage, photo, calque, voire GIF sont au programme et ouvrent de nouveaux champs des possibles. « Mes maîtres japonais ne tracent pas spontanément une idée sur le papier, car ce serait trop défini. Les architectes nippons posent, orientent des tiges de végétaux sur une feuille blanche, et le trait vient après ces gestes réfléchis. » Le dessin main est un outil d’échange tant entre étudiant et enseignant qu’entre designer et client.
Créer à l’infini et noircir des pages
De son point de vue d’étudiant de 3e année à l’école Camondo, Axel Magot-Cuvru représente et s’exprime au travers du dessin. « La main est le prolongement de l’esprit et le dessin est l’expression d’un ressenti propre à soi. Il a une valeur affective en plus du reste.» À seulement 21 ans, le jeune homme utilise la 3D, mais il la trouve aseptisée et lisse. « Rien ne dépasse et elle manque de sensibilité. Le DAO freine dans la recherche du détail que le dessin à main levée permet. Mais les plans techniques sont d’une précision telle que tout peut être retravaillé sans avoir à tout revoir, ce qui est incroyable ! » Les deux techniques sont fondamentales pour ce passionné de l’histoire des années 70-80. Le dessin, Axel l’utilise pour créer une ambiance, en plusieurs étapes : du croquis très libre et parfois incompréhensible des autres, il passe à l’esquisse plus définie avant de terminer par la précision du dessin. « Le dessin est aussi important que l’objet car il lui donne son âme. » Mais avant tout, c’est en créant à main levée des univers qu’Axel s’évade en toute liberté !
Le soleil là, et pour ceux qui n’ont toujours pas leur paire de lunettes de soleil il est encore tant de choisir ! Les designers n’ont pas chômé pendant cette année de pandémie. De chez eux, ils ont réussi à mettre au point des nouvelles collections de lunettes de vue et de soleil, fabriquées en France ou ailleurs.
Lunettes de la designer Matali Crasset
En 2015, l’éditeur belge Théo Eyewear à Anvers demandait à Matali Crasset de dessiner une collection de douze paires de lunettes de caractère. La symbiose est idéale et révèle une passion commune pour le design et la couleur. Huit paires de lunettes optiques et quatre solaires illustrent en un clin d’œil le caractère de celui qui le porte : audacieux, impliqué, impulsif, spontané, rebelle, délicat, confiant, rêveur, averti, expressif, curieux ou sensible… Le visage entre en connivence avec la monture qui magnifie le regard et renforce le trait de caractère au niveau des sourcils. Des montures à la taille d’un belvédère, que l’on choisit pour leur matière, acétate ou métal. Une série limitée a été présentée en 2019 en titane. La dernière sera exposée sur les salons dès que ceux-ci rouvriront en 2021… Toutes peuvent être équipées de verres solaires multi-antireflets Essilor.
Lunettes créées par le designer Patrick Norguet pour Shelter.
En 2019, Patrick Norguet rencontrait la marque Shelter. Comprendre son univers, le monde de la lunette, de l’optique et du solaire a tout de suite été sa préoccupation pour faire de cet objet de mode un accessoire singulier. Shelter utilise le bois comme matériau principal. Par des jeux d’assemblage, de couleur, de transparence et de contrastes, il a réussi la fusion de matières brutes et nobles : le bois, le métal et le bio-acétate.
Véritable petite architecture, l’objet ergonomique sublime le visage et accentue la personnalité.
L’équilibre entre l’approche artisanal du travail du bois et la perfection du verre donne toute sa valeur à l’objet. Des formes géométriques audacieuses confèrent un petit côté anachronique à l’objet magyargenerikus.com. La collection Fusion est sortie au printemps 2021. Faites à Annecy, elles sont le pure produit d’une fabrication made in France, un indispensable pour l’été et un acte en faveur de l’environnement.
Lunettes du designer Philippe Starck
On se souvient des Starck Eyes avec Alain Mikli et de la base de ses recherches : le bionisme. Le designer poursuit avec Biotech Paris et une collection à l’intersection de la technologie et de l’humanité, de la technologie et de la nature, puisant son inspiration dans l’organique pour réaliser des technologies qui conviennent mieux au bonheur humain. La collection Titanium, porte cette relation à un niveau supérieur associant les technologies Biolink et Sphere à travers un matériau rare mais hyper léger : le titane. En résulte une lunette à la légèreté inégalée et à la résistance sans faille. Un produit Luxottica qui s’équipe à la demande de verres solaires.
Lunettes du designer Yves Behar
Yves Behar et Fuseproject sont des passionnés des océans. C’est en les voyant sombrer sous le plastique que leur est venue l’idée de récupérer les plastiques usagers pour en faire des lunettes en plastique océanique. La collection The Ocean Clean up sort à propos pour déculpabiliser les surfeurs qui ne rêvent que d’une chose : maîtriser la vague à nouveau. L’organisation à but non lucratif The Ocean Cleanup a collaboré pour dessiner un design de lunettes de soleil fabriqué en utilisant le système de récupération innovant Boyan Slat. La silhouette est classique mais avec de belles variantes de couleurs. La charnière déconstruite crée une signature visuelle reconnaissable. TOC, un produit précieux et propre.
Lucile Viaud a une signature bien spécifique : elle a inventé un verre marin qu’elle met au point à partir d’algues et de coquilles, et conçoit des accessoires et des collections d’art de la table qu’elle autoédite. Retrouvez ses créations au Concept Store d’Intramuros.
Diplômée de l’École Boulle, Lucile Viaud s’est progressivement spécialisée dans la mise au point de matériaux bio-sourcés et explore les liens entre recherche, design et artisanat dans sa démarche. Dans le prolongement de son projet de diplôme, cette jeune femme décidée travaille dans un principe d’économie circulaire la transformation de ressources locales en matériaux d’exception afin de fabriquer des produits sur un territoire donné, grâce aux savoir-faire locaux.
Résidente aux Ateliers de Paris en 2016, elle fonde l’Atelier Lucile Viaud et crée sa marque, Ostraco, labellisée Observeur du design 2018 : en valorisant des ressources marines bretonnes (coquillages, algues, arêtes…), elle conçoit un plâtre de mer et dépose le verre marin Glaz. L’atelier est distingué dans la catégorie développement durable du concours Cré’Acc 2018 et est aujourd’hui soutenu par le dispositif Emergys Bretagne. L’objectif est de dupliquer cette démarche dans d’autres territoires.
Depuis, elle a lancé sa propre marque, et a créé des éditions limitées à la demande de grands chefs.
Aujourd’hui, elle affine son dispositif autour de ses créations en signant chaque pièce, de façon retrouver le lieu , la date de fusion et la spécificité du verre de chacune : l’invention d’une ”géo-verrerie” qui retracent l’histoire totale de chaque élément de ses collections.
www.atelierlucileviaud.com
Du 3 au 8 septembre, 5 rue Saint Merri, 75004 Paris (Métros Beaubourg / Hôtel de ville) 11h-19h / Entrée libre
Devon&Devon et Gensler s’associent pour donner naissance à Holiday et Dove, deux baignoires modulaires aux lignes classiques et contemporaines. Entretien croisé avec Nicola Bertini, PDG de l’entreprise florentine, et Daniel Stromborg, directeur de la conception produit du studio d’architecture et de design américain, qui révèlent que leurs baignoires illustrent un changement de statut de l’espace salle de bain.
Gensler est mondialement reconnu pour ses gratte-ciel, à l’image de la Shangai Tower, le plus grand de Chine. Pourquoi un studio d’architecture développe aujourd’hui un objet de salle de bain ?
Daniel Stromborg. Cela fait quelques années que Gensler développe des produits pour l’hôtellerie et le résidentiel. Le seul espace pour lequel nous n’avions pas encore réalisé d’objet était la salle de bain. Nous avons alors pris le temps de nous renseigner sur ce qui se faisait sur le marché, et ce qu’il manquait. Et le résultat va au-delà du simple design d’une baignoire : il s’agit ici de fournir un objet de référence aux designers et architectes d’intérieur, qui offre une expérience nouvelle et un produit modulaire innovant.
Pourquoi Devon&Devon a-t-il choisi le studio d’architecture Gensler ?
Nicola Bertini. Pour comprendre notre choix, il faut revenir quelques années en arrière. À ses débuts, Devon&Devon produisait à l’interne, dans le but de s’implanter durablement sur le marché. Depuis, notre réputation est faite et nous avons jugé opportun d’explorer les collaborations avec des architectes. Notre choix s’est notamment porté sur Gensler, spécialiste de l’hôtellerie et du résidentiel. Cela signifie qu’elle avait une compréhension profonde des besoins de cette clientèle que nous cherchions à atteindre. Nous avons ensuite choisi de travailler avec Daniel (Stromborg), et son équipe, car il pouvait respecter le style qui a fait notre réputation, et y apporter une touche de modernité.
Est-ce que Gensler pense à poursuivre dans la réalisation d’accessoires de salle de bain ?
D.S. Nous avions déjà réalisé des accessoires de salle de bain, pour la marque canadienne Umbra, entre commercial et résidentiel. Nous développons actuellement avec Devon&Devon une série de robinets, qui viendra compléter l’offre des baignoires Holiday et Dove. Puisqu’en tant que professionnels du design, nous nous attachons à sublimer l’espace ainsi que ce qu’il contient, à transmettre une expérience d’utilisation à l’aide des accessoires. Des accessoires qui ne sont autres que les robinets que vous ouvrez dans votre chambre d’hôtel.
Cela suggère-t-il une évolution dans le rapport à l’espace salle de bain ?
N.B. Nous observons depuis 30 ans une évolution dans l’utilisation de la salle de bain. Un changement dans lequel on croit d’ailleurs : autrefois espace purement fonctionnel, elle est devenue un cocon où l’on prend soin de soi, qui nous protège du monde extérieur. Un changement d’autant plus nécessaire dans les conditions actuelles.
Vous dites que Holiday et Dove marquent “un changement radical dans l’approche traditionnelle de la conception, de la production et de la personnalisation des baignoires”. En quoi est-ce le cas ?
D.S. Notre intention n’était pas de remplacer le designer ou l’architecte d’intérieur, mais plutôt de créer une solution, une expérience, la plus personnalisable possible. D’autant plus qu’ils cherchent à se l’approprier pour lui trouver une place dans un espace. L’approche modulaire offre ainsi une multitude d’opportunités de personnalisation : le rebord du modèle Holiday, par exemple, permet d’incorporer directement les robinets sur la baignoire.
Vous avez lancé les deux baignoires sur le marché le 16 juin 2020. Combien de temps a duré le processus de développement ?
D.S. Le processus de création a duré environ six mois, de l’étude de marché aux premiers prototypes. Dans un premier temps, il a fallu nous renseigner sur le style Art Déco, et sa branche “Streamline Moderne”, que nous ne connaissions pas forcément et qui était la condition non négociable du brief de Devon&Devon. Notre travail a abouti à deux produits distincts : l’un moderne et l’autre plus proche de la demande. À partir de là nous avons mélangé les deux pour créer Holiday et Dove. Quand on y repense, c’est un délai relativement court, d’autant plus que ces baignoires sont les premiers objets de salle de bain que mon équipe et moi réalisions.
Le corps des deux baignoires et celui de la coque sont fabriqués en White Tec Plus. Qu’est-ce que ce matériau ?
N.B. D’un côté, nous avons fait le pari de l’archétype plutôt que des lignes classiques. Nous proposons des baignoires qui seront encore d’actualité dans 30 ans, voire plus. Une telle promesse implique d’utiliser un matériau qui lui permettra de durer. D’un autre côté, nous garantissons la modularité, ce qui implique d’utiliser un matériau léger et moulable à souhait. Nous avons ainsi développé White Tech Plus, réalisé à partir de minéraux partiellement recyclés, combinés à des résines, ce qui lui offre une résistance accrue.
D.S. C’est un matériau qui se répare très facilement aussi. Par exemple, si quelqu’un est amené à découper une pomme sur le rebord de la baignoire, et qu’il le raye ou le casse, il suffit d’y injecter une pâte à base de résine puis de poncer.
Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank.
Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank. Le piètement et l’assise en bois de frêne, inspirés du savoir-faire de la marque italienne, contraste avec le dossier et les accoudoirs en polypropylène qui donnent à l’assise un réel confort et apportent une touche de couleur et de contemporanéité. Le polypropylène se décline en 7 coloris et le fauteuil a la caractéristique d’être empilable. Plusieurs collaborations entre Konstantin Grcic et Plank avaient déjà vu le jour : la chaise Myto (2008) et le tabouret haut Miura (2005) qui sont devenus des pièces incontournables du designer. En 2015, il a dessiné la chaise “Remo”, dont la forme rend hommage au savoir-faire de la marque, malgré un dossier en forme de T fabriqué grâce à une technologie d’attache très sophistiquée.
Caractéristiques
Marque : Plank
Dimensions : L.54 x l.49 x h.76 cm
Matériaux : Frêne, polypropylène
Prix : 444
Acheter
Designer : Konstantin GRCIC
Les harmonies millimétrées de Konstantin Grcic soulignent une humanité fragile en devenir constant. Pour ClassiCon, Driade, Moroso, Authentics…, il essaye, interroge, comprend et trouve pour avant tout réaliser.
Sylvain Marcoux lançait Maison Marcoux Mexico en octobre 2018. La maison d’édition est le fruit d’une passion profonde de son fondateur pour le Mexique et ses créations. En témoigne la ville de Mexico, qui est un « paradoxe où l’on se croirait parfois au XXIIIe siècle, parfois au Moyen-Âge » confie l’éditeur québécois.
La mission de la Maison Marcoux Mexico est d’amener l’Europe au Mexique en alliant « la créativité européenne et le savoir-faire traditionnel mexicain » explique Sylvain Marcoux.
Pendant une semaine, l’Europe s’immerge dans l’atelier mexicain. Une démarche nécessaire pour l’ancien chargé de relation presse qui souhaite emmener « les designers au-delà de leur savoir-faire industriel ».
Une identité à déterminer
De cette synergie est née la collection « mezcalienne » de Constance Guisset. Révélée lors de la Paris Design Week 2019, la 1re collection de la Maison Marcoux Mexico est un mélange de création contemporaine et d’héritage ancestral.
Bien que la designer française ait fait le choix de « travailler la barro negro, l’argile noire », caractéristique de l’État d’Oaxaca, Sylvain Marcoux prône la diversité des matériaux. Il désire que sa maison d’édition soit perçu autrement qu’ « une simple maison de céramique ».
C’est pourquoi il souhaiterait que la prochaine collection « travaille l’argent ou l’obsidienne ». Malgré tout, il laisse « carte blanche au designer qui accepte le challenge », à condition que le matériau choisi soit façonné par les artisans mexicains.
Une 1re collection en terre noire
Constance Guisset propose 9 pièces en terre noire, fabriquées en collaboration avec les artisans de l’atelier mexicain Coatlicue Artesanias.La collection est composée de 7 vases, tournés à la main, ainsi que d’une table « sombrero » qui rappelle des formes symboliques du pays et d’une carafe « penacho », inspirée des danses locales.Un ensemble de créations utiles pour le particulier qui illustre la vocation de la Maison Marcoux Mexique de « faire des objets, pas du mobilier » insiste son fondateur.Après les vitrines de l’Institut culturel du Mexique, les 7 vases et la carafe « penacho » sont désormais visibles dans la boutique du Musée Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris.
Face à la demande des consommateurs soucieux d’aménager leur extérieur, Castorama s’invite dans l’outdoor en multipliant les conseils pour inviter sa clientèle à bien choisir le style et les matériaux de son mobilier de jardin, selon les usages de chacun.
Du bois et de la toile
Le jardin suit la tendance déco intérieure, influencée par les matières naturelles, si bien que le bois s’invite en extérieur, pour insuffler une ambiance cosy. Un des meilleurs choix ? Le bois d’acacia, imputrescible et aux reflets dorés. Il résiste aux agressions extérieures et à l’humidité, et n’a pas besoin de traitement chimique pour le protéger des insectes ou des champignons. Une tache de graisse ? Une fois le bois légèrement poncé, elle disparaît. Enfin, l’acacia est aussi plus économique que le teck. Il est ainsi utilisé pour la réalisation de fauteuils, de canapés, de petites tables basses, en bancs et coffres de jardin, en supports de hamac…
Les matières brutes et tons neutres le mettent bien en valeur, particulièrement des accessoires tels des coussins, les parasols et les transats de toile écru. L’installation d’une jardinière elle aussi en acacia, complète le décor avec un véritable aménagement paysager.
Du rotin et un style vintage
Autre matériau plébisicité dans les demandes, le rotin donne un petit air rétro aux salons de jardin. Difficile de retrouver le mobilier de jardin de nos grands-parents, mais aujourd’hui fauteuils et rocking-chairs en rotin sont présents dans tous les magasins.
Quand le rotin est considéré comme un peu cher, les demandes se tournent vers la résine tressée, qui offrira un « effet rotin » à petit prix.
Le métal résiste encore
Si le bois et le rotin ont la cote, le métal tire toujours son épingle du jeu. Son atout : se décliner en différents coloris et styles. Le style bistro, dans des versions colorées (turquoise, jaune, rouge…) apporte du dynamisme à une terrasse. Si au contraire la discrétion est recherchée en les des meubles en métal dans un esprit « fer forgé », aux courbes rondes et coloris neutres (enanthracite ou vert par exemple), plus minimalistes et légers, sont de mise.
Aujourd’hui, pour les clients et les budgets différents, le choix reste très vaste chez Castorama. Tout est question de stratégie, entre le salon qui se fait oublier au profit du jardin, et celui qui devient le centre d’intérêt d’un aménagement extérieur.
MUT Design est chargé de la conception de la « Das Haus 2020 » de l’IMM. Une occasion pour le fer de lance de la « new wave » du design espagnol de présenter sa vision de la maison du futur.
Après la Tchèque Lucie Koldova en 2018 et le duo australien Truly Truly en 2019, c’est au tour d’un trio d’exposer sa créativité dans le Hall 3. MUT Design, fort de ses productions à succès comme le Nautica ou les Twins Armchair, accepte volontiers le challenge. Les fondateurs du studio, Alberto Sánchez et Eduardo Villalón, rejoints ensuite par la designer hollandaise Alika Pola Knabe, veillent à traduire leurs émotions dans la scénographie de leurs créations design.La « Das Haus » sera une maison idéale, et non véritable. Inspirée par leurs passés et leurs vies dans la région de Valence, leur production s’ancrera dans l’architecture des maisons traditionnelles méditerranéennes. Car ils considèrent que le quotidien dans son ensemble doit être la source d’inspiration primaire d’un designer.
Le studio espagnol brise la notion d’intérieur et d’extérieur
Les Espagnols chérissent un mode de vie « a la fresca ». Toute occasion est bonne pour manger, dormir ou rencontrer en dehors des murs de la maison. Ainsi, l’espace extérieur devient une extension de l’espace intérieur.
Le trio valencien pousse l’idée plus loin en supprimant la dualité intérieur-extérieur. Exit la structure classique. Les murs tombent, laissant apparaître les quatre pièces de leur projet, baignées de la lumière naturelle du soleil, et cloisonnant le patio au centre de la maison.
Puis il chamboule les présupposés. Les salles de socialisation deviennent intimes et inversement. Ainsi, la cuisine et la salle à manger propices aux échange deviennent des zones de repos, où l’individualité prime. La salle de bains, et la chambre à coucher se transforment en zones de partage et de vie.
MUT Design casse les codes dans le but de créer la confusion. Le studio souhaite donner une autre utilisation des objets afin d’inciter la réflexion des visiteurs sur l’usage de la maison. Ainsi, la salle de bains ne sera pas complétée par une baignoire ou une douche, comme à son habitude, mais par un hamac.
Une vitrine pour MUT Design
Rendez-vous incontournable de la scène du meuble européen, l’Imm de Cologne est l’occasion pour le studio de présenter son travail au plus grand nombre.
Les murs « encalados » de la maison, blanchis à la craie pour garder la fraîcheur et refléter la lumière comme en Espagne, accueilleront les deux produits qui ont révélé le studio au monde entier. La chaise suspendue Nautica et les Twins Armchair, chacune récompensée par le Red Dot Award, en 2014 et en 2017, trôneront dans deux des quatre salles de la « Das Haus ».
Le salon sera aussi l’occasion de dévoiler près de 10 nouveaux produits, estampillés MUT. Du mobilier créé spécifiquement pour la « Das Haus », qui aura un usage double, puisqu’il pourra être utilisé en intérieur et en extérieur.
À ces inédits se mêleront quelques produits accessoires issus du travail de jeunes designers étrangers.
Un studio qui se veut familial
Dérivé du catalan, MUT prend le sens de « Silence ! » en français et « Courage » en allemand, comme un mot d’ordre qui guide le trio. Devenu l’une des références du design européen, il assure un travail de qualité, fidèle à ses valeurs.
Près d’une décennie après sa création, le studio valencien est resté le même. Dès le début, Alberto Sánchez et Eduardo Villalón se sont entourés de quelques personnes de confiance, qui partagent leur vision créative.
Propulsé sur la scène internationale, le trio tient à maintenir son style de travail. Tout en visant des éditeurs et des clients d’un plus haut standing, il veut absolument continuer à se focaliser sur le plus important : l’ADN de leur design, à savoir un travail sur les matériaux naturels comme le verre soufflé, le bambou ou la céramique.