Art Paris Art Fair

À l'occasion de son retour au Grand Palais, du 3 au 6 avril, Art Paris intègre pour la première fois une section design aux longues allées dédiées à l'art moderne et contemporain. Par le biais de 18 espaces, l’événement met à l'honneur des acteurs connus mais également plus confidentiels du secteur du meuble. Focus sur nos cinq marques favorites.
Pour cette nouvelle édition, la foire d'art moderne et contemporain, Art Paris, ouvre ses coursives au mobilier design. Un événement qui coïncide avec le centenaire de l'Art décoratif, de nouveau dans l'air du temps. À cette occasion, 18 stands réunissant des architectes d'intérieur, des éditeurs, des designers et des galeristes ont fait leur apparition. Un corpus « sélectionné pour la créativité, les savoir-faire et l'innovation des pièces réalisées en éditions limitées » détaille Sandy Saad, directrice adjointe du FRENCH DESIGN et membre du comité de sélection aux côtés de Jean-Paul Bath, Reda Amalou, Julia Capp, Romain Pouffre et Guillaume Piens. Parallèlement aux grands noms de la création contemporaine réunis pour la première fois sous la verrière du Grand Palais, le FRENCH DESIGN met également à l'honneur une vingtaine de pièces hétéroclites imaginées par des créateurs indépendants dans la Collective collection. Une pluralité de profils reliés entre eux par une scénographie dessinée par l'agence Jacob+MacFarlane et mettant en valeur « le design contemporain porté par un fort engouement général. » L'occasion pour la rédaction de vous présenter ses cinq coups de cœur !

Pauline Leprince Studio
Convaincue par la force émotionnelle de l'objet, Pauline Leprince présente pour la première fois sa dernière collection : Enfermement. Réalisée en chêne brûlé et en inox brossé, la designer poursuit le développement d'un langage fait de plein et de vides, d'ombres et de reflets, entamé il y a quelques années avec deux autres collections inspirées notamment du travail d'Henri Alekan. La première, 05-FP-23, réalisée grâce à cinq moules de formes différentes, questionne la fonctionnalité de l'objet. Une approche inspirée par l'esthétique du Bauhaus. Pour la seconde, Prima Lien, elle s'est tournée vers le travail du verre trempé. Véritable fil rouge de ce triptyque stylistique, le métal parvient à unir les pièces autour d'une notion chère à Pauline Leprince, la création d'un dialogue scénographique.

Roche & Frères
Créé il y a trois ans par Alexandre et Maxence Roche, le studio Roche & frères dévoile ici son premier ensemble. Imaginée autour de la notion de glace, une matière issue de la nature au centre de leur cheminement intellectuel, la collection s'inspire de ses différents états. Autour d'une table basse en chêne peint et travaillée à la main, plusieurs assises Iceberg prennent place. Parées de tissus de la Maison Dedar, les structures en inox poli miroir rappellent les coupes irrégulières et facettées de ces géants de glace à la dérive. Un parti-pris qui fait écho au miroir Fragment et au lampadaire Brisé respectivement travaillés en acier et en tissu. Un bel ensemble aux lignes radicales, dans lequel s'intègre Arès, un fauteuil sanglé dans l'acier, et imaginé comme une armure, en hommage à son personnage mythologique.

Rinck
Majoritairement issues de la collection Opus Memoria tout juste dévoilée, Rinck poursuit son travail doublement inscrit dans la conception design, grâce à son studio basé sous le viaduc des arts, et la réalisation artisanale avec ses ateliers basés à Antony. Une double casquette à l'origine de cet ensemble imaginé comme un atelier d'artiste, victime de l'accumulation. Parmi les pièces maîtresses de ce corpus, le trône en châtaignier et son assise en résine gainée de cuir ou le bureau ajustable en loupe d'amboine décoré d'une corde en bronze, rappellent le passage du temps. Une réalité dont s'est d'ailleurs inspiré la marque centenaire en venant intégrer à cet ensemble contemporain, la réédition d'une assise présentée ici même, au Grand Palais, en 1973. Un clin d’œil aux collections précédentes, toujours identifiables par l'utilisation de couleurs prégnantes et la matérialité exubérante des pièces.

Maxime d'Angeac
Dévoilée à l'occasion d'Art Paris, la collection Contrepoint, entremêle le mobilier haut de gamme classique et les arts décoratifs. Associées à une multitude d'autres pièces, pour certaines uniques, les créations de Maxime d'Angeac se conjuguent avec aisance grâce à leur esthétique luxueuse. Souvent laquées ou habillées des textiles richement détaillés, les pièces balayent les deux dernières décennies de création du designer, du lampadaire imaginé en collaboration avec Rinck au début des années 2000, jusqu'aux prototypes destinés à meubler en 2026 le futur plus grand voilier du monde de la compagnie Orient-Express. Convoquant par ses meubles les savoir-faire et les métiers d'art qui l'accompagnent depuis toujours, Maxime d'Angeac retrace, pêle-mêle, le style de son agence, entremêlant design et architecture.

Reda Amalou Design
Dans un esprit coloré et chatoyant, Reda Amalou Design met à l’honneur une petite dizaine de pièces. Parmi elles, la causeuse ONE 2 ONE, une nouvelle création aux courbes fluides, inspirée du confident. Autour, les classiques de la marque prennent place dans de nouveaux coloris présentés en éditions limités. On retrouve entre autres créations, le miroir Moon, le célèbre paravent Panama II, la table Ooma ou encore la lampe Gigi réinterprétée par une étonnante collaboration avec Leblon delienne. Un décor global aux teintes chaudes et profondes, dans lequel s'intègre la table d'appoint DOT réalisée en fragments de coquilles d'œufs de canne. Un savoir-faire japonais précis et délicat en résonance avec l’esprit haut de gamme de la marque.


Art Paris, foire d’art moderne et contemporain, revient du 7 au 10 avril 2022 pour sa 24e édition au Grand Palais Ephémère Paris. Cette année, le salon propose une nouvelle approche de l’art centrée sur les relations au monde vivant, conjuguée à une démarche d’écoconception de la foire, une première pour un salon d’art. Intramuros est partenaire de l’événement.
Après le succès de l’édition 2021 et ses 72 245 visiteurs, Art Fair Paris s’installe à nouveau au Grand Palais éphémère avec 130 galeries venues de 20 pays différents. Si de grands noms de galeries sont à nouveau attendus – telles que Continua, Lelong & Co., Kamel Mennour ou encore Perrotin –, le salon renforce sa programmation et son ancrage en tant que salon référence avec 30 % de nouveaux exposants. On y retrouvera ainsi les galeries Max Hetzler (Berlin, Paris, Londres), Bernier Eliades (Athènes, Bruxelles) et bien d’autres de renommée internationale. Côté français, les galeries gb agency, Christophe Gaillard, Catherine Issert, Pietro Sparta, Praz-Delavallade feront leur première apparition lors de cette édition. Au total, plus de 900 artistes sont attendus.

Expositions monographiques et jeunes galeries
Pour consolider son succès, Art Fair Paris compte sur ses nouvelles installations pour attirer les visiteurs. L’espace Promesses sera consacré à l’exposition de jeunes galeries de moins de 6 ans et à la création émergente. De plus, l’événement proposera au public de découvrir ou redécouvrir le travail d’artistes à travers 17 expositions monographiques dissimulées dans la foire.


L’écoconception en objectif
Pour cette édition, la foire, qui a souhaité favoriser la proximité, le local et les circuits courts dans le transport et le flux de visiteurs, s’est engagée pleinement en 2022 dans le développement d’une logistique écoconçue. C’est l’agence Karbone Prod en collaboration avec le cabinet Solinnen et l’association Art of Change 21 qui accompagnent ainsi Art Paris dans la mise en place d’une telle démarche en s’appuyant sur l’analyse de cycle de vie de l’événement. Une approche inédite qui a reçu un soutien financier de l’Ademe.


Sur le papier, cette nouvelle édition étrennant le Grand Palais Ephémère à la vue imprenable sur la Tour Eiffel et le Champ de mars se voulait ambitieuse. Et elle l’est manifestement !
À côté des galeries poids lourds, pour qui c’est ici une première – Almine Rech, Thaddaeus Ropac, Kamel Mennour, Continua – les autres ne manquent pas d’imagination pour attirer le visiteur avec des pièces poétiques, fortes, ou à travers des scénographies attractives. Des œuvres en hommage à des artistes historiques, ou récemment disparus. Mais aussi émergents, sur le stand de galeries qui le sont tout autant. Photo, peinture figurative, abstraite, sculpture, œuvre textile, mobilier, il y en a pour tous les goûts, les styles et les médiums ! Voici notre seconde sélection au cœur d’une foire au « régionalisme cosmopolite », selon les mots de son directeur, Guillaume Piens.
Galerie Nathalie Obadia

Laure Prouvost (1978- « Pulled From below, c’est la mer à boire », 2021
Réalisé par l’artiste ayant représenté la France à la biennale d’art contemporain de Venise 2019, cet étonnant chandelier fonctionnel, fait de métal et de verre, évoque un monde sous-marin, fécond et mouvant. Produit avec le maître verrier vénitien Berengo, il porte les traces délicates et fragiles d’une vie où la flore débordante reprend le pas sur les agissements humains. Une œuvre aux accents oniriques, sortie tout droit de l’univers fantasmagorique et particulier de la plasticienne.
Galerie Alain Gutharc

Edi Dubien (1963- « Les couronnes sont fragiles », peinture sur toile, pièce unique 2021
Dans le sillage des peintures portées par le commissaire invité Hervé Mikaeloff, les œuvres de l’artiste français Edi Dubien interpellent par leur poésie ambivalente. Des portraits intimes évoquant la question du genre d’un autodidacte ayant débuté par la photographie et s’intéressant également à l’environnement et à la cause animale. « Les couronnes sont fragiles » est une œuvre forte, empreinte d’une tristesse très esthétique, où le regard déterminé du jeune garçon atteint le visiteur en plein cœur.
Galerie Loevenbruck

Représentée par la galerie, l’artiste-curatrice autrichienne Jakob Lena Knebl a imaginé une scénographie pétillante des œuvres présentées sur le stand. « Desiroom » est une mise en situation vitaminée, composée entre autres de pièces historiques d’Olivier Mosset, Michel Parmentier, ou encore de Daniel Spoerri, provenant du fonds de la galerie, ensemble à des pièces de design d’exception – sculpture-jeux « fantôme » des Simonnet, table et tabourets modulables de Lionel Morgaine -, en partenariat avec la galerie Meubles et Lumières. Une œuvre presque totale, immanquable.
Galerie Claude Bernard

Geneviève Asse (1923-2021), peintures sur toile de 1984 et 1992
La galerie montre, entre autres, quelques grandes toiles (plus de 2 mètres) de Geneviève Asse, cette grande artiste de la peinture française disparue le 11 août dernier, et connue pour son fameux bleu éponyme, apaisant, qu’elle a décliné en de nombreuses variations. Spirituels, ses tableaux monochromes parfois interrompus par une fine ligne rouge, ou ici composés d’une succession de bandes colorées blanches, bleues, minimalistes, s’ouvrent à l’infini et sont toujours propices à la contemplation.
Galerie Rabouan Moussion

Erwin Olaf (1959- série de photographies Im Wald, 2020
Les tirages en noir et blanc du photographe néerlandais, issues de sa série Im Wald évoquent des sujets actuels comme l’exploitation de la nature et les mouvements incessants d’individus à travers le monde. Plastiquement proches des peintures romantiques allemandes de Caspar David Friederich ou d’Arnold Böcklin, ces photos presque silencieuses révèlent également les travers et incohérences de notre société.
Galerie Hélène Bailly

Pablo Picasso (1881-1973), solo show et vase aztèque aux deux visages, 1957.
La galerie Hélène Bailly présente un solo show diversifié de l’artiste iconique espagnol à travers des céramiques, dessins et petites sculptures. Parmi ces derniers, le vase aztèque aux deux visages de 1957, une pièce très rare pour son modèle, son motif (le mythe de Janus) et ses dimensions (plus de 51 cm de hauteur). Inspiré des vases archéologiques précolombiens, il fut réalisé durant sa période de collaboration avec l’atelier Madoura de Vallauris.
Thaddaeus Ropac

Martha Jungwirth (1940 - Marengo (Ross) 2021, papier marouflé sur toile
A plus de 80 ans, l’artiste autrichienne peint toujours le monde tel qu’elle le sent : un univers souvent angoissant qu’elle transcende à coups de « gestes chromatiques » dominés par les tons rouges violacés. Marengo, célèbre monture de Napoléon n’est ici plus que l’ombre de lui-même, fantomatique squelette aux lignes proches des expressionnistes abstraits américains. Une œuvre puissante et dérangeante.

Début septembre, design et art se rencontrent au Grand Palais Éphémère à l’occasion de la 23e édition d’Art Paris Art Fair dont Intramuros est partenaire. Ce salon réunira 140 galeries d’art moderne et d’art contemporain, d’une vingtaine de pays, certes majoritairement d’Europe vu le contexte, mais aussi de Corée, de Colombie, ou de la Côte d’Ivoire. Parallèlement à la découverte des galeries, les visiteurs auront accès à des Solos Shows, à une vingtaine d’expositions monographiques (dont Nicolas de Crécy, Miguel Chevalier, Gerold Miller, Monique Frydman…). Une section baptisée « Promesses » donnera un coup de projecteur à une dizaine de jeunes galeries et à la création émergente tandis que l’exposition « Portrait et figuration – Regard sur la scène française » réunira une vingtaine d’artistes français.
Pour préparer votre déambulation entre art et design, la rédaction vous partage un premier repérage !

Galerie Claire Gastaud (C2)
Basée à Clermont-Ferrand, la Galerie Claire Gastaud investit aussi le château de la Trémoulières (Cantal) pour exposer ses artistes, et anime une Project Room à Paris. Son catalogue propose aussi bien des œuvres de Tania Mouraud, Nils Udo, Roland Cognet.
Photo : Trou noir, trou blanc, distorsion, vision, Vladimir Skoda, 1990
Sculpture, acier inoxydable poli-miroir 198 x 78 cm – Galerie Claire Gastaud
Galerie Claire Gastaud

Galleria Continua (E13)
Un incontournable acteur de l’art contemporain et du salon, forcément, qui a ouvert cette année un « pied-à-terre parisien » dans le Marais… dont l’inauguration a été faite sous le commissariat de l’artiste JR himself. Au Grand Palais éphémère, ce sera l’occasion de retrouver d’autres artistes fidèles de la galerie toscane, que ce soit des sculptures d’Anish Kapoor, de Leandro Erlich, d’Etel Adnan et même de Buren.
Photo : Colored Triangles by Myriad, for Riyadh, Daniel Buren, 2021
KAFD Conference Center, Riyadh auto-adhesive coloured transparent vinyls dimensions variable
Galleria Continua

Galerie Kreo (A7)
Incontournable pour les amateurs de design, le stand de la Galerie kreo présentera aux côtés des Chaînes céramiques multiples des frères Bouroullec, l’Azo Bench de François Bauchet, la table basse Translation Discolo de Pierre Charpin, et le Rio Mirro de Jean-Baptiste Fastrez.
Photo : AZO BENCH, François Bauchet, Matériau composé de béton, de sable et de résine, structure interne en nid d’abeilles 46 x 180 x 50 cm
Edition limitée à 8 exemplaires + 2 E.A. + 2 Prototypes
© Sylvie Chan-Liat
Galerie Kreo

Galerie Les Filles du Calvaire (D2)
Depuis une quinzaine d’années, la Galerie Les Filles du Calvaire multiplie les propositions en photo, vidéo, peinture, sculpture. Sans compter les installations qui associent ces médias.
Sur le stand, on espère les sculptures en plume et l’univers fantastique de Kate Mccguire, les peintures réalistes de Thomas Lévy-Lasne et les êtres à nu de Paz Corona.
Photo : Liminal, Kate MccGwire, 2019
Sculpture, technique mixte, plumes d’oie, vitrine – 76 x 57 x 50 cm
Galerie Les Filles du Calvaire

Galerie Scène Ouverte (E9)
Créée fin 2018, la Galerie Scène Ouverte commande à des artistes des œuvres, des objets, du mobilier, en édition unique ou limitée, dans une volonté de valoriser une excellence de réalisation représentante des plus grands métiers d’art plus particulièrement français.
Sur le stand, on devrait retrouver l’approche expérimentale de la céramique du jeune designer Rino Claessens formé à la Design Academy d’Eindhoven.
Photo : Scraped Earth, Rino Claessens, 2020
Céramique – 45 x 45 x 45 cm © Pierre Castignola
Galerie Scène Ouverte