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La Haute École d’art et de design (HEAD) de Genève, l’une des plus grandes écoles suisses du secteur, ouvre un recrutement pour un responsable du Pool numérique et de l’innovation pédagogique. Date limite des dépôts de candidatures : 12 mars.
La Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève accueille plus de 700 étudiants de 40 pays différents dans ses formations Bachelor et Master en arts visuels, cinéma, design d’espace et architecture d’intérieur, communication visuelle, media et interaction design, design mode, bijou, montre et accessoires. Parallèmement à ces différentes filières pédagogiques, la HEAD est organisée autour de différents « pools » transversaux : Pool photographie, Pool audiovisuel, Pool matériaux & prototypage, Pool impression et édition.
Ces Pools rassemblent les compétences et techniques spécifiques à ces domaines et proposent des enseignements transversaux au sein des départements et de cursus personnalisés (cours spécialisés, option libre, semaine de tous les possibles, cours de documentation, tutoriels, etc.). Ils contribuent au développement de partenariats et répondent à des demandes internes en provenance des différents services de l’école (communication, développement culturel, montage d’exposition, projets de recherche, etc.).
Ouverture d’un Pool numérique en septembre 2021
La rentrée 2021 verra l’ouverture d’un Pool supplémentaire, consacré au numérique. Il proposera une offre d’enseignement transversale aux niveaux Bachelor et Master (enjeux esthétiques, techniques, économiques et sociaux des technologies numériques), accompagnera les projets des étudiants et coordonnera la productions d’artefacts numériques à l’interne (sites Web événementiels, dispositifs interactifs, deep learning, programmation, VR & AR, expositions en ligne, etc.) et avec des partenaires extérieurs.


Les missions du responsable du Pool numérique
– Encadrer une équipe composée d’environ 5 personnes, dont deux techniciens spécialisés dans le support technique, et un artiste-designer (un assistant, ultérieurement recruté, viendra en appui).
– Assurer une veille scientifique et technologique prospective autour des enjeux numériques.
– Encourager le développement des compétences numériques auprès du personnel et des étudiants.
– Apporter une expertise spécifique relative à l’innovation pédagogique et à l’e-learning : identification de bonnes pratiques, création de scénarios pédagogiques, mise en place de projets pilotes, expos et diffusions de projets artistiques en ligne, accompagnement du personnel.
– Développer des partenariats régionaux et internationaux et participer activement aux réseaux existants, tant au niveau de la HES SO qu’au niveau suisse et international.
Compétences requises
• Formation HES ou universitaire de niveau Master ou expérience de recherche-création dans le champ des arts et du design numérique
• Expérience avérée d’au moins cinq ans dans le domaine des arts visuels et/ou du design en lien avec les technologies numériques
• Personnalité inventive, ambitieuse et dynamique
• Large connaissance des dispositifs numériques en lien avec l’enseignement (e-learning notamment)
• Expérience de la gestion de projets et de la direction d’équipes
• Aptitudes relationnelles à accompagner le changement
• Bonnes compétences linguistiques (français et anglais requis).
Date limite de candidature :
12 mars 2021
Entrée en fonction : dès que possible, 1er septembre 2021 au plus tard
Pour postuler :
Renseignements ici
Adresser les dossiers complets, sous forme électronique, à l’attention de Jean- Pierre Greff, Directeur, à rh.head@hesge.ch.
Renseignements complémentaires : Aleksandra Antosik, tél : 022 388 58 22

Dans le cadre de l’événement Lille 2020, Jean-Louis Fréchin et son studio NoDesign ont proposé une exposition passionnante autour d’une centaine de projets français : autour d’une déclinaison de verbes (initier, interroger, proposer, interagir, surprendre, rassembler…), le Français concocte un parcours vivant qui montre les multiples facettes du design industriel et termine sur des champs d’application prospectifs. Le grand public trouve ses marques dans le caractère très concret de l’exposition, tandis que les professionnels en ressortent avec l’image d’un secteur dynamique et d’avant-garde. [mise à jour article paru le 12/9]
« Pourquoi faites-vous du design? » c’est la question que Jean-Louis Fréchin a posé à une douzaine de designers, de générations différentes, et qui donne lieu à une installation vidéo présentée au début de l’exposition. Après un hommage à des figures qui ont marqué la discipline, comme Charlotte Perriand, Jacques Viénot, Roger Tallon ou encore Marc Berthier, et qui ont formé des générations bien en place aujourd’hui, cette entrée en matière plutôt directe a le mérite d’éviter de perdre le public dans une énième définition de ce qu’est le design, en mettant directement l’accent sur les projets, comme une preuve par l’action, tout en partageant directement la passion de ces professionnels.

Le parcours continue avec une salle dédiée à Philippe Starck (« parce qu’il représente bien l’absence de limite du design » selon Jean-Louis Fréchin : le designer le plus connu des Français est présent avec des projets totalement éclectiques, depuis le projet d’éolienne individuelle à la voiture électrique, la chaise AI pour Kartell, les lunettes aux articulations bioniques brevetées… mais lui succède dans la salle suivante le kayak et les vélos conçus par l’équipe interne de Decathlon, le premier téléphone mobile grand public réalisé par Alcatel, les projets de Stéphane Thirouin avec SEB, de Fritsch + Durisotti (par exemple le voilier ) et bien d’autres insistent sur les fondamentaux du design industriel : répondre à des usages, des pratiques, dans une conception pensée pour une diffusion pour le plus grand nombre. C’est d’ailleurs la force de ce tour d’horizon français : à côté de fortes personnalités qui travaillent à l’international, le rôle important des équipes de design intégrées est également mis en avant.

Le design, force de propositions
À travers les projets de Constance Guisset, de Jean-Baptiste Fastrez, de Mathieu Lehanneur… l’exposition se poursuit en se focalisant sur la force de propositions du designer. Ici, les frontières entre artisanat et industrie sont brouillées : que ce soit en déclinant la lampe de chevet dans les TGV (Saguez & Partner) aujourd’hui reprise par l’éditeur Moustache, ou des recherches sur les matériaux (recyclage de pneus, fibres de jute…) ou sur des sources plus inattendues en « cofabricant» un luminaire avec l’intervention directe de vers à soie (Twill Light, d’Elise Fouin), le designer surprend par les réponses et les pistes d’exploration qu’il propose à des questions environnementales et sociétales plus larges.


Compte tenu de la personnalité du commissaire de l’exposition, le parcours prend évidemment en compte la révolution numérique, qui « élargit le rôle et le potentiel des objets ». On y découvre les recherches d’EDF Lab, comme différents objets connectés, mais aussi des recherches sur des polices de caractère pour le design d’interface , des badges capteurs de pollution… Enfin, comme un écho à l’aménagement de l’espace urbain traité au début du parcours – à travers l’évolution de la définition des projets de la RATP et de la SNCF – la dernière partie du parcours insiste sur la question de l’intérêt général abordés par les designers : rafraîchissement urbain, mobilier urbain, impression 3D à la demande …
Dense, mais accessible au grand public par une scénographie bien soignée, cette exposition dresse un panorama vivant des acteurs français du design (une soixantaine sont cités, toutes générations confondues), montre combien un designer peut travailler sur des sujets extrêmement variés alors qu’il est toujours tentant de d’enfermer dans des catégories. Dans son témoignage vidéo, au début du parcours, Jean Marie Massaud exprimait » je fais du design parce que je ne peux appréhender une question que globalement », Mathieu Lehanneur » parce que j’ai besoin qu’on me pose une question« . Et pour Mathilde Brétillot « j’essaie de trouver une forme entre ce qui est profondément personnelle et une question empathétique« .