Mobilier
Mélange d'artisanat traditionnel et de pièces plus modernes, Chateau 14 est une boutique parisienne principalement tournée vers le design danois.
Récemment ouvert au 14, rue du Château-d’Eau, dans le 10e arrondissement, Chateau 14 est un espace de vente entièrement dédié aux pièces design venues du nord. Une adresse majoritairement tournée vers le Danemark et composée d'un éventail de produits allant du mobilier à des pièces de décoration plus petites.
Parmi les marques nouvellement représentées, FDB Møbler, fondée en 1942 par l'architecte Borge Mogensen. Une naissance due à l'esprit architectural de son instigateur selon qui « les meubles doivent laisser de l'espace pour la personne », et au mouvement danois Hygge, un état d'esprit positif offert par un moment ou un élément réconfortant. Une vision qui pousse alors l'entreprise à s'opposer aux meubles lourds et à favoriser un design léger et rétro pour l'époque. De ce parti-pris sort dès 1956 le grand succès de la marque réalisé par Poul M. Volher : la chaise J46. Une appellation devenue classique, dans laquelle s'inscrit quelques années plus tard une collection spéciale osier nommée J82. À noter également la présence de la collection Sletterhage. Un ensemble de luminaires en verre strié inspiré des éléments industriels du phare éponyme.
De luminaire il en est aussi question avec la suspension POGDY de Krøyer-Sætter-Lassen, éditée par la marque PLEASE WAIT to be SEATED. Inspiré de son côté par le matériel photographique, ce luminaire est à l'image de la marque : contemporain. Fondée en 2014 par Thomas Ibsen et Peter Mahler (avant une association plus globale avec Eva Solo), la marque propose un joyeux mélange entre le style traditionnel et l'irrévérence géométrique d'aujourd'hui. La chaise BONDI en est l'un des meilleurs exemples, inspirée par les premiers souvenirs de son designer Fräg Woodall, voyant les menuisiers façonner les courbes pour les ajuster au plus proche du corps.
Un travail minutieux du bois qui n'est pas sans rappeler les préoccupations ergonomiques du designer Hans J. Wegner également représenté dans la boutique. Il avait, dès les années 50, mené des études conjointes avec le professeur et docteur en médecine Egille Snorrason, concernant le confort de l'assise. Une réflexion qui accompagnera le designer tout au long de sa collaboration avec PPMøbler constituée originellement par les frères Peder Pedersen : Ejnar, le créatif, et son frère Lars, l'homme d'atelier. Une association dont sont issues plusieurs chaises parmi lesquelles, la Circle chair en bois et le fauteuil lounge Flag Halyard en métal, hommage aux maîtres modernistes.
Autant de créations désormais disponibles à l'achat en plein cœur de Paris. Et pour que le vent du nord porte dans toutes les pièces de l'habitat, Chateau 14 s'associe avec la marque de décoration Niko June, la céramiste Anne Black et Wiener Times qui interroge de son côté, les limites entre fonction et abstraction dans ses créations textiles.
Fruit d'une première collaboration entre le studio Panter&Tourron et Vitra, l'Anagram sofa offre une modularité astucieuse en accord avec son époque.
Fondé il y a dix ans, le studio Panter&Tourron marque avec l'Anagram sofa un grand coup dans l'univers créatif de Vitra. Pour leur première collaboration avec la marque suisse, Stefano Panterotto et Alexis Tourron livrent une assise entièrement convertible permettant d'évoluer du canapé classique au confident en passant par des configurations plus originales, le tout par de simples clics. Une offre qui pérennise par son principe fonctionnel cette pièce de mobilier depuis bien longtemps centrale dans nos espaces de vie.
Un défi et une idée
Lorsque Vitra se présente aux designers il y quatre ans, c'est avec une demande bien spécifique : comment fabriquer un canapé qui fonctionne presque comme un pont entre le moment présent et une situation de vie dans les 30 prochaines années ? « C'est de cette question qu'est née assez rapidement l'idée de modularité autour d'une plateforme flexible » explique le duo diplômé de l'École cantonale d'art de Lausanne (ECAL), jusqu'alors plutôt tourné vers l'univers de la tech et de la mode avec des collaborations pour Airbnb ou Balmain.
Sensible aux évolutions sociétales et sociales dans l'habitat et le meuble – où il fera ses premiers pas en 2019 avec Stefano Panterotto pour la présentation du luminaire Tense à Milan - Alexis Tourron explique avoir conçu le projet autour d'un îlot qui puisse être appréhendé de tous les côtés. « À l'époque, le point principal du salon était la cheminée, puis ça a été la télé. Elle s'est ensuite mise à être mobile et il n'y a plus réellement d'élément directionnel. Il fallait donc créer un système qui puisse s'adapter très simplement selon les circonstances. » C'est dans cette optique que les deux créateurs ont inventé un dossier/accoudoir - et une tablette - muni de deux pinces pour se greffer à l'assise. Prenant appui sur la base métallique, l'astucieux système pouvant soutenir jusqu’à jusqu'à 300kg, est entièrement dissimulé par la forme du module qui descend légèrement plus bas que le piètement disponible en blanc, noir et bordeaux. S'il a été dessiné « pour performer seul » explique Stephano Penterotto, « il est également en accord avec la notion de coliving qui sera amené à être de plus en plus présente. » En effet, un second système permet à chaque plateforme de s'assembler avec une ou plusieurs autres quelles que soient leurs tailles (165x110cm, 180x90 et 220x90). Une manière de transformer chaque îlot individuel en zone de vie commune. Son système de sangles ajustables sous l'assise permet aussi d'adapter l'objet à son usage. « On ne reçoit plus comme le faisaient nos grands-parents de manière très formelle. Le canapé est aujourd'hui devenu un lieu d'échange y compris avec son patron. » Une analyse dont résulte un ensemble s'apparentant plus à un assortiment de possibilités qu'à un meuble classique.
Une composition réfléchie
Durable par son fonctionnalisme, l'Anagram l'est autant par sa conception entre le Danemark et l'Italie. Sur une base en aluminium 80% recyclé, les housses sont disponibles dans de nouveaux tissus constitués à 100% de laine vierge de haute qualité ou de polyester intégralement recyclé. « Une volonté de marquer un engagement environnemental avec des modules en matières uniques de sorte à simplifier la filière de recyclage » explique le studio qui précise cependant la présence d'une couche de polyuréthane pour maintenir une bonne assise. « Nous l'avons encapsulé et zippée afin de pouvoir à terme la remplacer par une matière moins polluante ». À l'intérieur des housses, une mousse en PET recyclé et testée sur le long terme, assure à l'assise de ne pas perdre de confort grâce à des fibres étudiées pour ne pas casser. La partie supérieure du sofa repose sur des sangles tissées en PET recyclé. Ni collée ni agrafée, chacune est coincée dans un rail afin de pouvoir les changer en cas de rupture. Un développement qui favorise le changement et l'évolution à l'image de son principe, la modularité, et qui offre à l'Anagram sofa, des possibilités à la hauteur de son nom.
À l'occasion de l’exposition "Chromo Sapiens" dédiée à la couleur, Le FRENCH DESIGN by VIA expose jusqu'au 15 septembre 20 chaises illustrant tour à tour, la puissance visuelle des teintes dans l'univers du design.
Disparue pendant plusieurs décennies au profit d'une certaine sobriété ou de la forme, la couleur fait depuis quelques années son grand retour dans nos intérieurs. Plutôt appliquée par le biais de pièces pop rappelant les décennies les plus teintées de l'histoire du design, elle semble encore cantonnée à un éventail de marques qui affichent aujourd'hui un contrepied esthétique avec les coloris passe-partout encore largement en vogue.
C'est lors de l’exposition Design x Durable x Désirable que l'idée d'exposer la couleur est apparue, raconte Jean-Paul Bath, directeur du Le FRENCH DESIGN by VIA. « Les coloris tournaient toujours autour des beiges, des marrons et des verts ce qui nous a amené à nous demander si cette nouvelle tendance ne signait pas la fin de la couleur dans le domaine du meuble. » Une préoccupation d'autant plus grande à ses yeux, que la France « est aujourd'hui très reconnue dans ce domaine difficile où de nombreuses connaissances sociologiques comme historiques sont nécessaires. »
Une “french touch” que l'institution a mis en avant par l'intermédiaire de cinq pôles, comme autant de manières d'envisager la couleur et de la différencier. Focalisés sur une seule typologie de mobilier à savoir la chaise, objet emblématique de la création design, Le FRENCH DESIGN by VIA « ne voulait pas que les visiteurs se disent que le vert est beau car il est apposé sur un bureau ou le violet est laid, car il recouvre un canapé. »
Accompagné sur la mise en place de l'exposition par le Comité français de la couleur pour les éléments de langage, et par le studio Uchronia pour la scénographie, Le FRENCH DESIGN by VIA a souhaité mélanger tous les styles, toutes les gammes et toutes les marques. « Qu'il s'agisse de maisons connues et ou de créateurs indépendants, notre but était avant tout de montrer comment la couleur apporte une autre dimension au design ; montrer sa capacité à faire appel à nos sens et à notre imaginaire. » précise Jean-Paul Bath.
La couleur, une source d'identité
Situé entre l'opposition et la complémentarité par rapport à une chaise classique, « Nuancer ses collections » regroupe quatre assises alternatives. Plus longue, plus courbe, ou même double, les modèles de cette sélection jouent avec la couleur pour sortir des sentiers battus. Parmi eux, Hemicyle confident trouve une place singulière. Réalisé par Philippe Nigro, en collaboration avec Ligne Roset et le Mobilier National (institution qui gère notamment l'ameublement du Sénat et de l'Assemblée nationale, d'où le nom de la création), « ce fauteuil se prêtait à être habillé. » Imaginée pour une gamme de cinq modules reprenant le principe constructif des dossiers en S, cette création était avant tout « une page blanche destinée à accueillir la couleur » pour Philippe Nigro. Jouant sur les vues entre intérieur et extérieur, son design était particulièrement propice. « Nous avons réalisé plusieurs essais avec différentes teintes et plusieurs matériaux. J'aime jouer sur les nuances et j'ai toujours aimé développer des gammes chromatiques. À ce titre, c'est un fauteuil intéressant pour lequel nous avons fait plusieurs essais, dont un mix jaune et écru lors du salon de Milan. » Un jeu parfois osé que le designer revendique comme « une invitation à s'amuser après une période de morosité. Il y a peu de limites si ce ne sont d'éventuels jeux de trames ou la tenue du tissu, alors autant ne pas être trop sage ! » conclut-il.
La couleur, parti-pris d'un univers
En design, parler de couleur, peut être parler d'identité. Pour Jean-Paul Bath, directeur de Le FRENCH DESIGN by VIA, « certaines marques ont de suite été évidentes comme Sarah Lavoine et son bleu signature, Fermob pour qui la couleur est inscrite dans le positionnement stratégique, ou encore Jean-Charles de Castelbajac et son utilisation des couleurs primaires. » Autant de créateurs qui utilisent le cercle chromatique comme un vecteur d'émotions. Parmi les pièces les plus visuelles de la section « Pigmenter sa différence », le fauteuil Sunny signé par le studio Uchronia, sort du lot. Inspiré par le lever du soleil autant que par la chaise confidente inventée sous Napoléon, l'assise se pare d'un dégradé d'orange, la couleur signature de la marque. Guidé par l'envie « d'apporter de la joie et de la couleur dans les intérieurs », le studio Uchronia « imagine souvent la couleur avant la forme » raconte Clémentine Bricard. Rappelant les années 70 avec le chêne laqué et le tissu Waving flower de la manufacture de soie Prelle, Sunny est « un mélange organique et graphique né d'une volonté d'expérimentation. »
La couleur, symbole de vie et d'interaction
Complice de formes pas si conformes, la couleur attire ou repousse, mais laisse rarement indifférent. C'est généralement de sa capacité à accrocher le regard que pourra découler dans un second temps une analyse plus formelle. Imaginé dans un espace nommé « Attraction carnation », Hexomino disco est au-delà de la chaise. Véritable concept, elle est le fruit d'une collaboration entre le studio Sam Buckley et Zyva studio. Destiné à n'être qu'une NFT à ses débuts, la création a ensuite été matérialisée pour constituer avec quatre autres éléments de mobilier, l'Hexomino Disco collection. Réunis autour du concept des hexominoses selon lequel il n'existe que 35 combinaisons différentes pour assembler six cubes, le fauteuil a été imaginé comme un puzzle géant. « Si nous avons fait en sorte d'obtenir une forme qui ressemble à une assise, le positionnement des couleurs est lui complètement hasardeux » détaille Anthony Authie, directeur et designer de Zyva Studio. Répartie mathématiquement en cinq familles, chaque hexominose a été affublée d'une couleur. « Nous avions choisi un dégradé, du bleu au vert en l'occurrence que nous avons séquencé en cinq de manière à obtenir des teintes très saccadées, mais un enchaînement fluide. » De ce savant mélange entre règle organisée et jeu aléatoire est né « une sorte de paterne de l'ordre du pixel de camouflage » analyse le créateur qui entretient dans ses conceptions un lien très étroit avec la couleur. « J'ai travaillé dans une agence d'architecture pendant des années et j'ai été frappé par la différence de langage entre chaque corps de métier. Le seul langage commun sur un chantier était celui des couleurs hautes densité (fluo) que chacun déposait sur les éléments. » Une signalétique aujourd'hui introduite dans ses projets. « J'aime quand les verticales et les horizontales se fondent et que cela floute les frontières. C'est quelque chose que l'on retrouve chez Hexomino disco et qui permet de s'interroger sur les raisons de définir telle ou telle chose comme cela. C'est l'un des intérêts de la couleur dont la symbolique est à mes yeux celle du vivant. » Et cela tant dans la nature, que dans les intérieurs.
La couleur, témoignage d'une époque
Existe-t-il réellement une apogée du design ? Difficile de répondre à la question. Il est néanmoins possible de dire que certains design traversent mieux les époques que d'autres. Mais quelle est la place de la couleur dans cette quête d'intemporalité ? Si certaines marques jouent la carte de la sobriété, d'autres valorisent au contraire des design fort évoquant un patrimoine décoratif riche. C'est le cas de Rinck et son fauteuil 73 exposé dans la section « Apogée colorée ». « Pour faire simple, je ne supporte ni le noir, ni le blanc, ni le taupe ou tout ce qui est facile et blème » annonce Valentin Goux, directeur artistique de la marque. « J'aime jouer avec les présupposés du design pour sortir des coloris plus pop. Notre métier est justement de faire envisager tous les possibles aux clients. Donc en poussant les motifs colorés loin, j'espère donner l'envie d'un élément moins sage que ce que l'on voit souvent ! » Inspiré par un fauteuil de la marque présenté en 1973, le créateur explique avoir imaginé le tissu – réalisé par Thévenont - à partir d'un dessin de feuille d'arbre datant de 1938, réinterprété dans une version cubiste. Une inspiration d'hier pour répondre au besoin de demain. « La couleur a disparu sur les dernières décennies, mais elle revient. C'est un balancier de génération qui s'opère et dans lequel la couleur a une véritable carte à jouer. Il y a fort à parier qu'une personne qui a grandi dans un intérieur grège voudra certainement un intérieur plus pop, d'autant que nous sommes aujourd'hui dans une période d'éclectisme. » Une vision qui souligne le pouvoir émancipateur de la couleur, notamment lorsqu'elle est appliquée aux objets du quotidien.
La couleur, vecteur d'émotions
Souvent associée à une matière, la couleur est généralement le fruit d'un cheminement industriel. Que la matière induit la couleur ou que ce soit l'inverse, le résultat témoigne parfois d'une recherche mêlant innovation et esthétisme. Par l'espace nommé « Archéologie de la couleur », Le FRENCH DESIGN by VIA propose notamment un aperçu du travail de YuTyng Chiu pour Komut. Combinaison totale entre la matière et la couleur, le procédé de fabrication par impression 3D donne à voir une structure nue aux formes courbes. « Je suis née dans un petit village de la côte taïwanaise nommé Taitung. Ma palette de couleur est donc largement inspirée de la mer, de la forêt et de la montagne » explique cette ancienne designer textile qui revendique s'inspirer des années 70 et des formes féminines. « Ce qui m'intéresse ce n'est pas directement de lier la couleur et la forme, mais la couleur et l'émotion. Exposer cette chaise bleu azur n'est pas un hasard. C'est la couleur de la paix et de l'atmosphère. Donc en travaillant des couleurs douces et des formes courbes, je parviens à donner à des matériaux problématiques destinés au rebut de l'industrie automobile, une apparence douce et agréable. » Consciente de la diversité des marchés, la créatrice diversifie également sa collection à des couleurs plus pop en accord avec leur temps.
Si la couleur est depuis la nuit des temps indissociable de notre monde, elle évolue cependant au gré des modes et des esprits. Que ce soit pour amener de la vie, questionner, s'identifier ou révolutionner, elle est souvent le reflet de son concepteur. Personnelles dans leur interprétation mais globales dans l'intérêt qu'elles suscitent chez les amateurs de design, quelques chaises partiront à Hong-Kong du 5 au 7 décembre pour s'exposer dans le cadre de la Design December. Un voyage qui s'annonce haut en couleurs !
Fondé en 2021, Bureau Lacroix est aujourd'hui à l'origine de plusieurs projets d'architecture intérieure et de conception de mobilier. Une double casquette pour Sophie Lacroix distinguée dès 2017 comme « Nouveau talent du design ».
En sacrant Sophie Lacroix « Nouveau talent du design » à tout juste 21 ans, le jury de la Paris Design Week ne s'était pas trompé. Sept ans et quelques projets plus tard, la créatrice semble en voie de confirmer son expertise tant dans le domaine de l'architecture intérieure que dans celui du mobilier et de l'objet.
À l'origine de cette récompense, un guéridon nommé Iris. Présentée lors de l'exposition des jeunes créateurs, « Now ! Le Off », en 2017, la pièce décrite comme une réflexion sur la fonctionnalité du mobilier et l’économie de la matière, séduit le jury. Une reconnaissance qui entraîne rapidement plusieurs commandes lui permettant – avec l'aide d'une levée de fonds auprès de différents acteurs du monde de l’art et de la finance - de monter une première structure. Diplômé avec les honneurs peu de temps après, en 2019, la conceptrice entame alors une collaboration avec Gilles & Boissier. Une période de deux ans à la suite de laquelle elle lance son agence éponyme : Bureau Lacroix.
Deux projets comme deux pas de côté
Douée d'une double sensibilité tant spatiale que design, Sophie Lacroix renoue rapidement avec l'objet. Laissé de côté pendant quelque temps, la créatrice se recentre sur le projet Iris et fait éclore dès 2021 une collection auto-éditée forte d'une table basse, d'une lampe de table et d'un lampadaire. Réalisé en dentelle d'acier et noyer massif comme le guéridon, ce projet marque le début d'une collaboration sur le long terme avec l'ébéniste Robin Poupard. C’est effectivement en 2022 que se concrétise un autre projet d'envergure : repenser la table du petit-déjeuner du Cinq, le restaurant de l'hôtel Four Seasons George V. Un défi qui donne lieu à un ensemble de présentoirs et de couverts uniques et numérotés, alliant le marbre, le bois et le laiton.
L'architecture intérieure, fil rouge d'un parcours
Désormais riche de deux belles collections, Sophie Lacroix se repositionne rapidement sur des projets d’architecture intérieure. Elle qui avait principalement œuvré sur des chantiers résidentiels internationaux, s'offre une année 2023 gastronomique. Deux établissements parisiens ainsi qu'une brasserie à Toulon voient ainsi le jour.
Siena, Dandino, Muguet : un triptyque d'ambiances
Réunis par un souci du détail et une certaine agilité dans le choix de dominantes colorées, chaque projet témoigne d'une expertise dans le domaine du haut de gamme. Les jeux de textures combinés aux cloisonnements et aux choix colorimétriques renforcent une certaine théâtralisation des espaces. Sobre et élégant, chaque établissement parvient néanmoins à trouver sa propre identité. De la Dolce Vitae du lac de Côme évoquée par le Siena, au Dandino rappelant les rives romantiques de la Méditerranée en passant par les grandes heures de match dont peut désormais témoigner le Muguet.
Premier restaurant d'une telle importance - 900m²- à avoir été livré, le Siena est un voyage temporel entre l'Italie de la Renaissance et le Paris moderne. En piochant dans les codes esthétiques des palais des XV et XVIe siècle, la créatrice à décidé de mener un projet entre orientalisme et romantisme. Conçu autour d'une grande pièce principale dont la lumière zénithale souligne les murs terre de Sienne et un décor floral patiné, le restaurant compte également deux salles confidentielles et un jardin d'hiver. À l'étage, un cadre plus intimiste et parisien se dessine autour d'éléments en bronze, de moulures et d'une moquette Pavot, clin d'œil revisité au domicile de Serge Gainsbourg. Un périple transalpin à travers les époques.
Non loin de l'Italie, sur la french Riviera des 60's aurait pu se trouver le Dandino. Petit écrin photogénique paré de bois vernis, il aurait certainement figuré sur quelques clichés de Slim Aarons. Situé en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, le restaurant fait la part belle aux détails d'un autre temps : assises revêtues d'un passepoil mauve, luminaires en toiles et franges oranges ou encore chaises en fer forgé avec coussins rouges. Un décor flamboyant dont la fresque d'un paysage toscan signé Clément Arnaud, fait office de passeport.
Baignée de lumière, la brasserie Le Muguet inscrit la gastronomie comme synonyme d'échange et de partage. Établi dans le prolongement du nouveau campus du Rugby Club de Toulon, cet espace de 600m² rassemble la communauté de l'Ovalie. Imaginé pour retranscrire à la fois le contexte méditerranéen toulonnais et l'identité du club, Sophie Lacroix a collaboré avec RBC pour l'ameublement. Des grandes banquettes en cuir viennent ainsi dialoguer avec le béton ciré du sol et la moquette rouge. Ouverte sur l'extérieur par de larges baies, la brasserie propose aussi plusieurs alcôves intimistes. De quoi discuter des stratégies à l'abri des oreilles indiscrètes.
L'international, terre d'inspiration et de réalisation :
Fidèle aux projets développés jusqu'alors, Sophie Lacroix poursuit dans l'univers de la restauration en ouvrant sur les six premiers mois de l'année, un beach club tourné vers la gastronomie péruvienne en Grèce, et deux nouveaux restaurants dans la capitale. Hasard des choses ou volonté artistique, Manko et Tio, respectivement situés sur la côte méditerranéenne et dans le 8e arrondissement de Paris, mettent en avant la culture latine.
Tourné vers l'eau et la détente, le premier conjugue la culture des Andes et l'architecture d'inspiration inca. En résulte un ensemble architectural d'une grande sobriété intelligemment texturé pour rappeler visuellement cette civilisation outre-atlantique. Rehaussée d'une végétation luxuriante et de multiples jeux de trames, le beach club dégage une forme de magie.
Pour Tio en revanche, la créatrice a pris le parti de constituer un lieu ultra figuratif qui ne laisse aucune place au doute. Les coussins réalisés au crochet présentent des motifs inspirés de la faune et la flore mexicaine tandis que les cactus qui cernent la salle de réception immergent le client dans les montagnes d'Amérique centrale. À noter également les détails en forme de soleil présents dans le travail du bois.
Deux projets inscrits en opposition radicale avec le Hollywood Savoy situé le long du Palais Brongniart. Quelque part entre le speakeasy et l'esthétique de l'Orient-Express, le lieu est surtout un hommage à la culture des années 30. Cerné de lourdes tentures en velours couleur tabac, le riche décor ou se fond moquette léopard, bar en bronze et verre martelé, offre un nouveau point du vue sur le travail du studio. Une diversité que celui-ci devrait continuer d'explorer avec la livraison prochaine de deux projets résidentiels en plein cœur du Marais.
Pour sa première collection avec Serax, Ann Demeulemeester propose un ensemble développé selon ses propres besoins. Des pièces simples et esthétiques au service de l'usage.
« Je crée quelque chose parce que j’en ai besoin, parce que je le veux et que je ne parviens pas à le trouver. » L'idée est simple, la ligne directrice est libre. De cette doctrine créatrice, Ann Demeulemeester a développé une gamme de mobilier plurielle allant des assises aux tables en passant par les consoles. Une diversité qu'elle et son mari, Patrick Robin, ont dessiné d'abord pour leur usage propre avant de venir enrichir l'hétéroclite catalogue Serax.
Faire usage de la simplicité
Lorsqu'il a imaginé cette collection, le couple de designers avait en tête de répondre à des besoins, mais n'avait pas la volonté d'imposer un quelconque usage. « L'idée était de suggérer une idée d'utilisation plutôt que de la dicter » précise Anna Winston, ancienne rédactrice en chef de Dezeen. Une notion traduite par les imposants volumes du mobilier. À la fois conformiste dans son allure globale, au risque de toucher sur certains points une forme de classicisme froid, et accueillant dans les courbures et l'ouverture des formes, la collection dialogue avec elle-même. Les profilés bas et robustes des assises comme Beth discutent avec les maigres pieds de la chaise Elé ou de la table Cora, tandis que le volume monolithique de Frou répond à la chaise Boho qui semble découpée dans une feuille de papier. Un ensemble hétéroclite autant qu'étonnant.
Les matériaux au centre du jeu
Complémentaires aux formes, les matériaux ont été travaillés avec un intérêt tout particulier. D'une part en raison de la place prégnante qu'occupent les étoffes, mais également en raison de la carrière de la designeuse dans la mode. Une époque dont elle tire une évidente sensibilité pour les textures et les couleurs. Un attrait qui offre à cette collection forte de 11 pièces, une diversité allant du lin à la laine, du velours à la toile, dont le capitonnage est tissé en Belgique. De cette exploration plastique qui joue avec notre perception, le duo s'est également prêté à une recherche colorimétrique surprenante, n'hésitant pas à sauter du vert mousse au rose pâle ou au orange brûlé. Un éventail qui, là encore, vise à offrir à chaque utilisateur, sa propre expérience du mobilier dessiné originellement pour servir des besoins personnels.
Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, Verena Brausch présente une petite collection aux lignes précises et aux volumes très proportionnés.
« Mes créations sont des objets d'Art avec une fonction. » Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, boulevard Saint-Germain, Verena Brausch, directrice de sa marque éponyme, déploie trois pièces de la collection Éternel sans Temps. Un échantillon éclectique régi par des lignes et des volumes où se conjuguent au design une élégance artificielle, quasimathématique. Un résultat dû notamment à de multiples années passées dans le design automobile et à un esprit tourné vers l'innovation.
Les formes venues de deux univers
Amener les savoir-faire du mobilier dans la conception automobile, c'est quelque chose que l'on connaît. Mais appliquer les notions du design auto vers le mobilier est une démarche plus rare. Ancienne directrice du design intérieur de BMW et Mercedes-Benz, Verena Brausch a tout lâché pour venir s'installer à Paris et concrétiser, en 2020, un rêve d'enfant : fonder sa propre marque. En comparant ses processus créatifs à « des voyages, parfois simples et directs, parfois compliqués et lointains », la créatrice souligne sa vision du design, double et ambivalente. D'un côté, une vision industrielle qui se traduit par des volumes artificiels et mécaniques et de l'autre, une vision artisanale, c'est-à-dire humaine et prospective. C'est dans cette dernière notion, que l'artiste puise l'âme de ces objets, convaincue que « la complexité du design est un jeu auquel il faut répondre par l'innovation, tant de nouvelles formes, que par la combinaison des connaissances et des pratiques pour trouver de nouvelles solutions. »
La main plutôt que la machine
En restant dans l'intérieur, mais en sortant de l'habitacle pour s'ouvrir à l'architecture, Verena Brausch, originaire de Munich, s'est également affranchie des limites et du temps long. « Dans l'automobile, nous fonctionnons en série. Désormais, toutes mes créations sont des pièces uniques. Il y a donc une approche plus artisanale et moins de restrictions avec un développement qui se fait sur un an seulement » explique la conceptrice qui collabore avec l'Atelier Saint-Jacques depuis 2022. Un choix qui s'explique par la capacité des artisans à travailler les matériaux ensemble pour mieux répondre aux contraintes techniques du dessin.
La matière au centre des proportions
Inspiré par l'interaction entre l'automobile, l'architecture, l'industrie et l'Art, le mobilier Verena Brausch doit sa forte présence à ses formes. Fruits d'une « approche centrée constamment sur la précision formelle et les proportions » auxquelles la créatrice voue un certain culte, toutes sont étudiées pour approcher une forme de perfection visuelle. Un principe qui ne se dresse pas comme conséquence du « beau » mais comme condition sine qua non aux yeux de la créatrice. « J'ai avec le mobilier, l'envie de creuser les techniques et les apparences pour aller toujours plus loin et trouver le design idéal. Celui dont les proportions et la qualité visuelle ne peuvent pas être modifiées contrairement aux dimensions et aux matériaux. » Une envie qui la pousse notamment à ne travailler la matière qu'à partir de monoblocs bruts. « Aujourd'hui tous les éléments de mobilier sont faits avec des tranches ou bien sont plaqués. Je refuse ce type d'exercice. Pour moi, faire ça, c'est s'éloigner de l'Art et le résultat en est moins sculptural. » Opposée dans sa pratique au travail additif, Verena Brausch façonne son esthétique en entrechoquant les arrêtes saillantes et les contres courbes, ou encore les matériaux aux lignes naturelles et le métal. Une vision plastique très forte, qu'elle devrait rapidement étendre aux luminaires, et qui confère aux objets une apparence très haut de gamme entre design utile et œuvre contemplative.
Inspirée d'un projet photographique, la collection de tables Madonna del Monte de Noé Duchaufour-Lawrance, entremêle avec justesse les matériaux et les formes. En résulte un ensemble aux reflets graphiques, teinté d'onirisme.
Figer l'eau pour l'éternité et continuer de l'animer grâce à la lumière. C'est en quelque sorte le résultat obtenu par Noé Duchaufour-Lawrance avec sa collection de tables Madonna del Monte. Sollicité en 2021 par son confrère italien Luca Nichetto pour réaliser un projet autour du verre de Murano, le designer notamment reconnu pour son travail avec la cristallerie Saint-Louis, a réalisé deux tables basses et une table de desserte cette même année. Éditée en seulement cinq exemplaires, et rapidement exposée à travers l'Europe, la collection a été étendue début 2024 avec une console et trois nouvelles tables basses proposées en 20 exemplaires chacune.
Une collection aux embruns italiens
Indissociable de Murano, de son histoire et de sa géographie, la lagune est aujourd'hui une source d'inspiration pour de nombreux artistes dont la photographe Lucie Jean. Intéressé par sa série Down by the water dans laquelle elle capture les mouvements de la mer, Noé Duchaufour-Lawrance explique avoir « été ému par l'eau en mouvement, s'échouant sur les rives de l'île abandonnée après un trajet en vaporetto sur la lagune. » Également touché par « le contraste des textures entre les éléments liquides, le ciel nuageux et les murs de briques en ruine », le designer a dès lors cherché à matérialiser ces ressentis. « Il y a dans ces images quelque chose de figé. On ne sait plus s'il s'agit de liquide ou de solide et il voulait apporter cela dans ses créations » précise Claire Holive, responsable de l'agence. Une ambition concrétisée par un apport de mouvement dû, d'une part au travail de la matière, et d'autre part aux facultés de la lumière.
Les savoir-faire au cœur de la matière
Réalisée entre Murano où le piètement en aluminium a été fondu, et la campagne vénitienne ou le verre a été travaillé, la collection Madonna del Monte est aussi un témoin du savoir-faire des maîtres verriers italiens. Assemblée sans clous ni vis et pourvu de vaguelettes, la collection a nécessité l'invention d'un processus de fabrication venant intégrer un encart pour fendre la dalle encore chaude et souffler de l'air pour onduler le verre. Un défi technique qui procure à l'objet des lignes architecturales très simples, mettant en valeur l'orthogonalité du pied et sa dualité avec la rondeur de certains plateaux.
Une table habillée de lumière
Contemporaine dans sa forme et son propos, moderne et architecturale dans ses matériaux. En combinant ces deux matières, c'est surtout avec la lumière que Noé Duchaufour-Lawrance joue. L'une la laisse passer et l'anime, l'autre la reflète et la dévie. Une conséquence de l'attention portée au traitement du verre et du métal. Légèrement teinté dans un coloris vert d'eau, le plateau dont l'épaisseur avoisine les cinq centimètres a été imaginé pour multiplier les reflets amenant visuellement son utilisateur sous la surface. Une impression renforcée par le traitement des pieds dans une patine moirée qui reflète avec un éclat argenté le mouvement de l'eau. C'est donc quelque part, sous les ondulations de la surface, que le designer nous propose une délicate immersion.
Cette collection est à découvrir au studio Noé Duchaufour-Lawrance, 8 passage de la Bonne Graine, dans le 11e arrondissement de Paris.
Première collaboration entre le designer Jean-Marie Massaud et la marque vietnamienne District Eight, la collection Lodge est un délicat mélange entre une influence occidentale et le design contemporain local.
De l'élégance et de la sobriété. Avec sa nouvelle collection Lodge commercialisée par District Eight, Jean-Marie Massaud fait le pari d'interconnecter deux univers éloignés, géographiquement, mais aussi artistiquement. Inspiré par ses voyages au Vietnam, comme par sa culture d'origine, le designer français a dessiné un ensemble composé d'une chaise, d'un tabouret et d'un porte-sacs. Trois objets plutôt communs réunis ici par leurs conceptions pliables. Un design ergonomique qui évoque le mobilier estival, mais dans une version dépoussiérée au tracé délicat. Fabriqué en chêne et en cuir, chaque élément s'affirme par des lignes aplaties qui confèrent à l'ensemble une certaine légèreté visuelle sans pour autant perdre de sa présence. Un résultat dû en partie aux inspirations sud-asiatiques regorgeant d'une certaine frugalité.
District Eight, la marque ambassadrice du design vietnamien
Fondé en 2010 à Sài Gòn ,District Eight est aujourd'hui une marque forte de plusieurs collaborations internationales. Ambassadrice du design vietnamien à l'étranger, elle offre aux créateurs étrangers, dont Jean-Marie Massaud, une main tendue pour aborder la culture et l'Histoire locale sous le prisme du design. Mais elle est également l'occasion pour les designers locaux de nouer des partenariats notamment occidentaux pour stimuler l'innovation et la création par-delà les frontières.
Récemment restructuré, le restaurant milanais Contraste allie le contemporain et l'historique. Un savoureux mélange souligné par du mobilier Pedrali signé Patrick Jouin.
Édifice historique de Milan bâti au XIXe siècle, le restaurant Contraste rouvre ses portes après avoir été entièrement restructuré par Debonademeo Studio. Un projet qui avait pour but de relier l'âme historique du lieu à un style plus contemporain. Pour parvenir à ce résultat, des restaurateurs et un comité technique ont été mis en place pour remettre en lumière les éléments architecturaux d'époque et restaurer les stucs et les fresques presque deux fois centenaires. C'est dans cet entresol chargé d'Histoire que les fauteuils Ester de Patrick Jouin et les tables en Inox sont venus prendre place.
Une architecture aux choix colorés prégnants
À l'intérieur, l'heure est à la théâtralité. Initialement composé d'un seul espace particulièrement vaste, le grand hall a été divisé en quatre parties colorées. Chacune d'elles étant séparées par de lourds drapés jaune, rouges ou bleus permettant de cloisonner sans réellement séparer les espaces. Une manière astucieuse de conjuguer l'intime et le spectacle. Au sol, l'application de revêtements en vinyle rétro accompagné de terrazzo rose, bleu, gris et anthracite renforce l'aspect intimiste des alcôves témoigne d'un véritable parti pris esthétique. C'est dans cette dualité très forte entre les plafonds richement décorés et les couleurs plus pop du reste, qu'un dynamisme est né. Un mélange des styles à l'image du restaurant fondé en 2015 par le chef uruguayen Matias Perdomo, le sous-chef argentin Simon Press et le maître italien Thomas Piras.
Un mobilier discret pour accompagner l'espace
C'est dans ce joyeux mélange de style que le mobilier de Patrick Jouin s'est imposé. D'une part les fauteuils Ester en cuir et aluminium, dont la teinte neutre et les lignes douces viennent asseoir un peu de sérénité à la dégustation. D'autre part, les tables Inox dont la silhouette toute en finesse et en discrétion vient s'intégrer au décor. Avec une finition laiton antique, elle rappelle élégamment la dorure des plafonds sans en faire trop. À noter également la création d'une alternative orange fluorescente en finition Fenix, présente dans le salon bleu Klein, un espace de détente isolé.
Grâce à ces choix, la marque italienne Pedrali propose ici un binôme à l'esthétisme simple qui ne détourne pas l'attention, laissant les sens jouer avec le cadre architectural et gustatif.
Designer pluridisciplinaire, Erwan Bouroullec mêle ses compétences pour créer Kobold. Un canapé à l'allure simple qui combine les fonctionnalités et s'adapte à vos envies.
S'asseoir pour lire, ranger les livres et s'allonger pour une petite sieste, tout ça presque sans bouger. Voici en quelques sortes l'idée permise par la dernière création d'Erwan Bouroullec pour Cinna. Imaginée comme une petite unité configurable en fonction de son humeur, Kobold se veut aussi fonctionnel que versatile pour garantir à son utilisateur une grande liberté.
Tout faire, sans bouger
Simple en apparence, ce canapé a été conçu pour regrouper les fonctions du mobilier de salon. Les rangements des étagères, les surfaces planes de tables, les assises des fauteuils, mais aussi un semblant de lit s'assemblent pour ne former qu'un. Une idée guidée par « deux obsessions personnelles » du designer. « Je cherche à simplifier l'ensemble pour faire mieux tout en réduisant les ressources utilisées, mais par le biais de formes qui appartiennent à tous de sorte à créer un langage universel gage de liberté et de pérennité » explique Erwan Bouroullec. Une vision dont résulte au final une petite plateforme de vie, véritable espace dans l'espace du salon. Une sorte de nano-architecture autosuffisante aux besoins d'un moment pour soi, dans sa bulle.
Une structure simple pour voir les choses en grand
Dessiné pour combiner l'espace de rangement et l'espace de détente, Kobold est un petit radeau à l'allure très fixe, sur lequel les coussins glissent pour répondre aux besoins de l'utilisateur. Surélevée avec de discrets pieds, la structure marquée par la linéarité semble flotter. Entièrement réalisée en bois, la conception en L du canapé, lui permet d'être ouvert sur deux faces et fermé sur deux autres. Une géométrie par laquelle cet élément de mobilier devient aussi un outil de cloisonnement. Par son absence de courbe et son design aux angles marqués, Kobold se combine facilement à d’autres exemplaires, pour former un canapé plus grand, voire de véritables imbrications plus complexes. Une capacité à passer du compact à l'architectural, également valorisé par le designer.
Des attitudes et des allures variées
Disponible en bois clair ou en noir, le canapé Kobold offre deux perceptions très différentes. L'une passe-partout, l'autre structurellement plus imposante. Une impression d'autant plus renforcée par le choix des textiles. D’un côté la tapisserie Soft et son camaïeu de gris soulignent l'aspect très déstructuré grâce à la disposition variable des coussins, de l’autre la Classic, plus ferme et plus haute dont le lainage vert profond affirme les lignes. Deux visions très différentes d'un même meuble, imaginé pour s'installer dans toutes les positions.
A la VitraHaus, Sabine Marcelis réinterprète la chaise Panton Classic et le tabouret Visiona de Verner Panton en leur attribuant de nouveaux revêtements. Une recherche colorimétrique qui place le design au cœur de la réflexion.
Tout est parti d'une passion née dans les allées des collections Vitra. Une attirance particulière pour deux assises du designer danois Verner Panton : la chaise Panton Classic sortie en 1959 et le tabouret Visiona en 1970. Deux icônes modernes qui ont fait naître un projet tourné vers la couleur dans l'esprit de Sabine Marcelis. Une notion qui lui est chère, elle qui avait déjà collaboré avec l'établissement en 2022 pour mettre au point la collection « Colour Rush ! » dont le principe était de classer les objets en fonction de leur colorimétrie. Pour cette nouvelle aventure qui prend fin le 12 juin avec la commercialisation des produits, la designer néerlandaise propose en quelque sorte le processus inverse : diversifier un objet en lui attribuant de nouvelles teintes exclusives.
L'enjeu de la forme et le jeu de la couleur
Des teintes pastel et des couleurs profondes, des cuirs et des laines. Nommée Sabine Marcelis Edition 2024, cette nouvelle collection, éditée par Vitra, propose quatorze finitions différentes – sept pour la chaise et sept pour le tabouret -. « Les couleurs utilisées dans le VitraHaus Loft sont mes préférées », explique Sabine Marcelis. « J’aime ces couleurs et je ne m’en lasse jamais, ce qui les rend intemporelles pour moi. Je pense que cette attitude est importante pour quiconque crée son propre intérieur. » Une vision que la créatrice a appliquée en adaptant les différentes teintes aux éléments de mobilier du showroom et aux œuvres d'art omniprésentes. Les tables, les lampes ou encore les tapis se répondent joyeusement dans de petites mises en scène aux allures de cocons familiaux, reflétant l'importance des choix chromatiques. A la fois pour mettre l'accent sur la structure de l'objet bien entendu, mais surtout pour témoigner d'une époque et d'un style.
Pour Christian Grosen, directeur du design chez Vitra, « Le design est un reflet intéressant des temps modernes - ses couleurs changent la perception de la chaise - et nous la fait voir d'une nouvelle manière » Une notion que Sabine Marcelis s'approprie ici en déclinant un célèbre modèle. En résulte des éléments aux allures très contemporaines, issus pourtant du design moderne. Une façon pour cette passionnée de la couleur, d'en montrer les pouvoirs.
La marque de mobilier français Philippe Hurel a dévoilé « Angle de vue » lors de le Design Week de Milan. Une collection entièrement repensée par le designer Tristan Auer.
C'est dans une mise en scène haut en couleur que la marque de mobilier, Philippe Hurel, a décidé d'implanter sa dernière collection, Angle de vue, lors de la Design Week de Milan. Pour marquer sa première participation à cette grand-messe du design, la marque française a présenté douze pièces. Initialement dessinées par Philippe Hurel, toutes sont le fruit d'une réinterprétation de Tristan Auer. Le designer à qui les clés de la création ont été confiées, offre un panel de pièces éclectiques réparties en quatre saynètes colorées. Rouge,orange, jaune et vert, chaque décor semble avoir été pensé comme des photographies surnaturelles et décalées. De quoi offrir un« Angle de vue » en marge de l'habituel et de la sobriété.
Une collection hétéroclite
Du bronze, du bois, des laques, des cuirs et des textiles en tout genre signés Dedar. Si la collection imaginée par Tristan Auer ne semble pas avoir de ligne directrice de ce côté-là, elle incarne cependant l'esthétique initiale de Philippe Hurel. Des lignes relativement épaisse, des formes bourgeoises et une qualité d'exécution qui se ressent à l'œil.Portée par l'ambition de constituer un ensemble « versatile et intemporel », cette collection paraît surtout dessinée pour laisser son empreinte dans les intérieurs. Une impression due à la générosité et à la rondeur omniprésente dans les volumes, mais aussi aux choix colorimétriques des pièces qui entrent en résonance avec les couleurs des espaces. En résulte quatre camaïeux dont la composition semble figée dans le temps. Ici, la conjugaison des lignes droites et courbes se répond silencieusement tandis que les matériaux, généralement laqués et source de reflets, réveillent une certaine dissonance.
Pour agrémenter ces scénographies, Tristan Auer à incorporé des œuvres de l'artiste contemporain Bastian Ogel. Avec une peinture fantaisiste et des formes torturées, l'artiste intègre un travail pictural dans des espaces très mis en scène. Une sorte de mise en abyme de ces deux arts ayant pour ligne commune, l'importance de la forme et de la couleur.
Au Salone del Mobile, Pedrali a déployé ses nouveaux modèles au gré d'un vaste stand aux allures de showroom coloré.
De la salle à manger à l'espace de détente en passant par le jardin. C'est dans ce qui s'apparente à une vaste habitation en tissu de 900m² que Pedrali a mis en scène ses nouveaux objets lors du Salone del Mobile de Milan, début avril. Forte de onze collections, pour certaines inédites, la marque italienne a souhaité reconstituer des lieux de vie. En accordant une réelle importance aux couleurs, le studio milanais DWA Design Studio, à qui l'on doit la scénographie d'exposition, proposait aux visiteurs d'accélérer le temps pour passer en l'espace de quelques instants, des pièces baignées d'une lumière matinale bleutée, à celles illuminées d'un crépuscule orangé. Des mises en scène sobres mais évocatrices, grâce auxquelles les objets semblent projetés dans un environnement semi-réel.
Le temps d'un déjeuner solaire
Midi sonne, le soleil est haut dans le ciel et l'ambiance est particulièrement solaire. Une atmosphère qui résonne avec les couleurs acidulées d'Héra Soft, la dernière chaise de Patrick Jouin pour Pedrali. Avec son dossier suspendu par un piètement haut, l'assise à l'allure aérodynamique entre en résonance avec la table Rizz de Robin Rizzini. Soutenu par quatre pattes métalliques de section triangulaire, l'élément central de la salle à manger dégage une âme très animale en partie due à la linéarité cassée des pieds. Un détail porteur d'un caractère froid, mais rehaussé par l'éclairage des lampes Tamara de Basaglia Rota Nodari.
Repas terminé, direction le salon adjacent conçu par CMP design. Ici, les lignes sont moins strictes, les volumes y sont enveloppants et invitent à prendre son temps. Avec son armature en bois de frêne massif tout en courbe, le canapé deux places Lamorisse ainsi que ses fauteuils lounge, invitent à un début d'après-midi convivial. Autour, les tables basses Blume dessinées par Sebastian Herkner finalisent l'ambiance sereine et délicate de la pièce.
Prendre le soleil partout et comme on le souhaite
Lorsque certains discutent à l'intérieur, d'autres profitent d'un moment plus reposant sur les poufs Buddy Oasi. Extension d'une collection à succès de la marque, ces modules de Busetti Garuti Redaelli sont la version extérieure du Buddy classique destiné à l'origine pour la maison. Semblables à des galets géants aux courbes polies, ces conceptions qui se multiplient et se déplacent au grès du soleil, s'approprient en fonction des envies. Ledossier mobile, lesté avec une base antidérapante, se déplace librement sur toute la surface. Fabriqués en polyuréthane pour résister aux intempéries, ils se conjuguent avec les tables basses en béton Caementum de Marco Merendi et Diego Vencato.
Une fin d'après-midi, comme un regard en arrière
Le ciel devient rose et le début de soirée s'annonce. Il fait encore bon et l'heure est à la discussion dans ce qui ressemble désormais plus à une cafétéria de plein air. Une ambiance joyeuse et familiale transmise notamment par les chaises Philía d'Odo Fioravanti. La structure en acier dans laquelle vient s'entremêler un tissage en cordon PVC unis ou bicolore rappelle joyeusement la dolce vitae des 60's italiennes. Une époque, symbole de design à laquelle on repense assis autour des tables Ysilon de Jorge Pensi Design Studio, la tête dans les fougères.
Une fin de journée qui entend bien accorder du temps au prélassement
Étape ultime et inratable d'une journée passée dans le confort du mobilier Pedrali, Ester Lounge signée par Patrick Jouin propose dans une ambiance plus tamisée. Initialement présentée en 2013, l'assise monolithique revient cette fois sur le devant de la scène dans une approche plus douce et harmonieuse. Avec son dossier incurvé surmonté d'un ovale qui signe la collection de sa forme, le fauteuil s'est élargi pour accueillir sans contrainte l'utilisateur. Imposante mais esthétique par ses volumes et ses pieds en aluminium moulé, Ester Lounge répond aux luminaires sans fil Giravolta et ceux suspendus Isotta, tous deux de Basaglia Rota Nodari. Une concordance entre les éléments qui procurent à Pedrali l'atmosphère chaleureuse d'une maison chic et libre d'appropriation.
Pensé pour Rubelli, le fauteuil Figura dessiné par Martino Gamper est un modèle modulaire qui laisse à chacun la possibilité de témoigner de son propre style.
Très géométrique, mais ni tout à fait rectiligne, ni tout à fait courbe, l'allure du fauteuil Figura semble inspirée d'un jeu de construction pour enfant. Pourtant, derrière l'apparence amusante de l'assise au style que l'on pourrait définir comme du néo-Memphis, se trouve une idée novatrice : la modularité formelle. Passionné par la réinterprétation des objets pour concevoir de nouvelles choses, l'italien Martino Gamper a pensé sa dernière création comme une composition à assembler selon ses propres goûts. « Pour moi, ce qui compte, c'est de ne pas avoir à suivre des chemins battus, à faire des produits que nous connaissons déjà » explique l'ébéniste, diplômé du Royal College of Art de Londres.
Un concept simple, particulièrement visible
Souhaitant rompre avec le passé et répondre au parti-pris d'une conception adaptable, le designer a dessiné une collection de 12 modules composés de quatre types de pièces (dossiers, assises, accoudoirs et côtés) de trois formes différentes. Interchangeables, ces éléments offrent 81 combinaisons. Au-delà de l'aspect ludique, c'est un alphabet propice au développement d'une communion plus personnelle entre l'objet et son utilisateur qui a été pensé. Quant au langage du fauteuil, il existe bel et bien puisque tous portent un petit nom alphanumérique – comprenez par exemple AA23 pour le module de dossier A, le module de siège A, le module d'accoudoir 2 et le module latéral 3 -.
Avec sa très forte personnalité et en dépit des multiples possibilités d'assemblage, Figura conjugue l'ultra-contemporain avec le charme du rétro. Disponible en velours, en tweed ou en coton et lin, la création de Martino Gamper met en avant ses différents blocs de composition par des combinaisons de trois variantes de couleurs. Une manière d'exagérer le côté hors norme et informel de ces fauteuils originaux.
Tour d'horizon des six nouveaux produits de la marque B&B Italia présentés lors du Salone Del Mobile de Milan.
Constituée de trois assises et trois tables, la collection de B&B Italia est partagée entre renouveau formel et continuité. Le directeur artistique de la marque Piero Lissoni qui a dessiné la moitié des modèles, a également laissé libre cours à l'imagination d'autres créateurs italiens et japonais pour apporter un nouveau souffle. Une collaboration dont résulte un ensemble visuellement diversifié, dans lequel la finesse des tables s'oppose aux volumes des assises.
Piero Lissoni et l'amour de la ligne droite
Architecte de renommée internationale et designer pour plusieurs maisons italiennes, Piero Lissoni signe ici les tables Assiale et Isos et le canapé Dambodue. À l'image de ses créations passées, le designer met en avant son goût pour la linéarité et l'orthogonalité. Visuellement simples et directs, les trois modèles contemporains dans leurs formes jouent sur les volumes. Tandis que les tables aux profilés relativement minimalistes s'intègrent dans l'espace discrètement, le canapé vient quant à lui s'imposer comme un bloc monolithique. « C’est un canapé qui a beaucoup de présence, tout en étant silencieux, comme les choses élégantes doivent l’être » explique son créateur. Les lignes s'étirent, la hauteur reste et le résultat se fait sobre mais particulièrement visuel. Une impression évidente procurée par les tables aux plateaux optimisés. Et pour jouer sur cette impression, le modèle Assiale existe dans une version extensible de 3m34. Une idée trouvée « en pensant au pont qui s’ouvre dans le film Blues Brothers, lorsqu’ils effectuent une de leurs premières évasions, ce qui m’a beaucoup fasciné. Cette table est donc un pont parfait. »
Néanmoins, si le créateur, dont le goût de la ligne droite se retrouve jusque dans ses bâtiments, signe des éléments à son image, la courbe reste omniprésente. Que ce soit chez le petit dernier de la famille des Dambo - gamme de canapés de B&B Italia - ou pour Isos, elle se révèle en s'approchant de l'objet. Gage de confort pour le canapé dans lequel elles viennent se positionner comme au sein d'une boite, ou de recherche esthétique « pour créer une tension qui se crée entre les crayons-colonnes coupés à 35 degrés, et le plateau. », elles sont au cœur des éléments. Un enjeu visuel d'autant plus fort sur la table Isos, que ces pieds semblables à des crayons taillés et proposés en chêne ou en marbre (noir Marquinia ou blanc de Carrare) tranche radicalement avec la version en verre du plateau.
Une complémentarité organique offerte par d'autres designers
Pour venir compléter la collection, quatre designers ont conçu trois pièces en opposition formelle à celle de Piero Lissoni. Plus rondes, leurs présences dans l'intérieur apporte une douce sophistication à l'image des fauteuils Narinari et Omoi, très animales dans leurs allures. Le premier, que l'on doit au duo Tiziano Guardini et Luigi Ciuffreda, est certainement la pièce la plus complexe à l'œil. Son jeu de surfaces convexes et concaves qui rappelle celui d'un origami est inspiré « de l’aigle de mer, un animal aquatique libre de choisir son élément car il est également capable de voler. »Le deuxième, réalisé par Naoto Fukasawa, pioche son caractère dans l'alliance de la rondeur et des pointes pour « se procurer le charme d'une créature vivante ». Inspiré par le design scandinave des années 50 et complété par le style du designer, sa forme a été conçue pour favoriser l'échange plus que la relaxation. Pour compléter cet environnement, s'ajoute la flore avec la gamme de tables Allure O' Dot de Monica Armani. Semblables à de petits baobabs d'intérieur surmontés d'un graphisme central inspiré des années 60, « cette nouvelle version de tables de bistrot, de tables basses et de tables d’appoint », apporte un design frais et tendance. De quoi constituer une petite canopée de salon - disponible en noir, marron et beige - et compléter cette dernière collection riche de formes pour B&B Italia.
Fruit d'une première collaboration entre le designer français Tristan Lohner et la marque danoise Wendelbo, la collection Shapes incarne le ravissant mélange entre technique et esthétique.
Des volumes simples au toucher granuleux, imbriqués les uns aux autres presque naturellement par des courbes dans lesquelles la complexité s'efface. Semblables « à des galets sur lesquels l'érosion aurait fait son temps » selon le designer Tristan Lohner, cette collection est le résultat d'une collaboration avec la marque danoise Wendelbo. Intitulée Shapes, elle s'inscrit comme la synthèse entre le mode de la complexité technique et de la simplicité visuelle. Une dualité en partie liée aux concepteurs dont la collection est empreinte.
L'artisanat comme trait d'union
Conçue autour de la volonté de « tendre vers une forme de légèreté, en élevant visuellement les “stigmates” du processus industriel », la collection puise dans les racines communes aux concepteurs : l'artisanat. Ébéniste de formation, Tristan Lohner accorde une attention toute particulière au rapport sensible entre l'objet et l'utilisateur. Un rapport qui passe par la pérennité et l'aura visuelle de la conception. Des notions qui résonnent aussi auprès de la marque danoise qui s'est diversifiée depuis 1955, tout en conservant sa technicité et son exigence tactile, directement liée à ses débuts dans la tapisserie d'ameublement. C'est de cette exigence et de trois années de travail entre l'Europe et le Vietnam qu'est né Shapes.
La sobriété autour de la complexité
Composée d'un canapé, d'un fauteuil, d'une table et d'une assise proposée avec et sans accoudoirs, la collection a été fortement inspirée par le design post-50's, tel que l’explique Tristan Lohner. Une période où le mobilier s'est fait plus souple et plus naturel dans ses formes. Une évocation rétro appliquée du piètement de la table, ou l'absence d'angle et la jonction évoque une sorte d'arborescence, à la chaise Event dont le style très classique convoque l'élégance et la sobriété propre aux pays nordiques. « Il y avait cette idée de faire du design scandinaves à l'italienne. C'est-à-dire quelque chose d'épuré, de raffiné tout en rondeur. » Une vision dont le canapé Montholon est l'exemple emblématique. Un objet d'autant plus fort qu'il tire son nom de la rue dans laquelle se trouvait l'atelier du père du designer -dessinateur pour le journal Le Monde – et où il explique avoir ressenti ses « premières sensations sculpturales ». Un clin d'œil en arrière qui permet de comprendre cet ensemble résolument d'aujourd'hui et visible au showroom RBC, 40 rue Violet, jusqu'au 26 avril.