Alpange imagine le piano de demain
Le piano Alpange a été crée 2016 sous l’impulsion de Raphaël Soudre et Franck Bacquet, deux entrepreneurs férus de musique qui ont voulu imaginer un piano mêlant le design et la technologie à une maîtrise accrue des savoir-faire.
« On a voulu créer le piano du 21e siècle, qui serait un instrument pensé comme un outil au service de la musique. » Ces paroles de Raphaël Soudre, co-fondateur d’Alpange résument en quelques mots le concept même de ce piano sur lequel il est difficile de ne pas s’arrêter. Né en 2016 dans les Alpes, Alpange est la contraction des mots « Alpes » et « Ange » et se compose de 7 lettres, en référence aux 7 notes de la gamme. Plus qu’un simple piano, Alpange est le résultat d’un travail de recherche et d’une réflexion qui est d’abord celle de passionnés. « Le piano a toujours été présent dans ma vie depuis mon enfance et encore aujourd’hui au sein de mon foyer. Mais je me suis toujours dit que l’instrument que je voulais réellement chez moi n’existait pas. Je pense que la place d’un piano traditionnel est dans une salle de concert, c’est un instrument qui s’intègre difficilement dans un intérieur » raconte Raphaël Soudre. Une question directrice émerge donc en 2015 tandis que les avancées technologiques sont à leur paroxysme : à quoi ressemblerait le piano du 21e siècle ?
Compiler les savoir-faire
Partis de ce questionnement, Raphaël Soudre et Franck Bacquet décident de se lancer dans l’élaboration de ce piano nouvelle génération. Une première phase de travail avec des experts en software a donc été nécéssaire afin d’exploiter la technologie de manière à proposer un piano qui aurait les mêmes facultés qu’un piano traditionnel, si ce n’est mieux ! De fait, la puissance, les registres ou l’équilibre des timbres sont des éléments tangibles sur lesquels ils se sont penchés avec minutie. « On souhaitait faire en sorte que le son ça soit immersif pour celui qui joue et rayonnant pour celui qui écoute » continue Raphaël Soudre. D’extérieur, il ressemble à un piano « classique », composé de 88 touches, avec toutes 10 millimètres d’enfoncement et pesant 52 grammes chacune. Pourtant, à la différence d’un piano traditionnel, il ne pèse que 100kg - contre 400 kg - pour 60cm de large.
Le design, pensé par Frédéric Jentgen et Adrien Degeorges, prend la forme d’un A, en référence au nom, aux Alpes et à l’élévation spirituelle qu’apporte la musique. En termes de matériaux, le piano est disponible en trois plaquages différents en frêne, noyer et érable, avec 95 % du bois né, transformé et traité en France. « On a réussi à réunir différents corps de métier autour d’une vision et d’un projet qui parle, car on a tous un lien avec le piano à un moment ou un autre. » Aujourd’hui, une vingtaine de personnes travaillent au sein de l’atelier Alpange basé à Nantes, de la construction de la structure interne à l’assemblage des éléments acoustiques jusqu’aux finitions à la main. En 2024, près de 80 pianos devraient être livrés un peu partout dans le monde.
Allier design et haute technologie
Désireux de pousser le curseur encore plus loin, les co-fondateurs ont doté le piano Alpagne de différentes options offrant un confort supplémentaire aux utilisateurs. Celui-ci dispose en effet d’une mémoire infinie et d’un « cloud », à consulter directement sur l’application dédiée « Alpagne Peaker », dont l’objectif est de pouvoir enregistrer et retrouver tout morceau qui a pu être joué à un moment donné. Une réelle avancée pour les musiciens, qui peuvent ainsi laisser parler leur créativité avec spontanéité, sans craindre la perte d’un pic d’inspiration soudain. Il est également possible, par un simple mouvement de doigt, de modifier le timbre du piano, toujours via l’application. « Du bout du doigt on peut faire ce qu’on veut, c’est le piano qui s’adapte à nous et pas l’inverse » continue Raphaël Soudre.
S’ouvrir à de nouveaux publics
Si le piano Alpange est déjà présent dans quelques lieux prestigieux, à l’instar du club The Rebond à new-yorkais ou au sein d’une suite de l’hôtel Bulgari à Paris, la volonté des co-fondateurs est aussi de pouvoir s’ouvrir à des publics moins avertis. « Grâce à son design qui interpelle, on a réussi à vendre des pianos à des gens qui n’avaient pas prévu d’en acheter un » ajoute Raphaël Soudre. Une nouvelle clientèle potentielle donc, moins impressionnée par l’instrument, qui peut facilement s’intégrer dans un intérieur, et qui par sa proposition design, pourrait devenir intéressant pour de futurs projets d’architectes d’intérieur. Avis donc aux mélomanes ou simples amateurs de beaux objets, car personne n’est à l’abri d’une révélation musicale (ou décorative).