La Biennale d’art contemporain de Venise dévoile sa programmation 
Candice Lin, Seeping, Rotting, Resting, Weeping, vue de l’exposition au Walker Art Center, Minneapolis, USA 2021. Courtesy the Artist - François Ghebaly Gallery

La Biennale d’art contemporain de Venise dévoile sa programmation 

À un peu plus de deux mois de l’ouverture de la 59e édition de la Biennale d’art contemporain de Venise, la curatrice générale italienne Cecilia Alemani a dévoilé à la presse les thèmes et artistes de l’exposition internationale. Résumé dans ses grandes lignes de la manifestation, en attendant le détail prochain du pavillon français, qui vient d’annoncer accueillir l’artiste Zineb Sedira.


Du 23 avril au 27 novembre 2022 aura lieu la 59e édition de la Biennale d’art contemporain de Venise dont l’exposition internationale rassemblera 213 artistes de 58 pays dont cinq nouveaux venus (Cameroun, Namibie, Népal, Oman et Ouganda) pour 1433 œuvres et objets exposés. Une édition d’autant plus attendue que retardée d’un an, fait inédit depuis la SecondeGuerre mondiale. The Milk of the Dreams / Il latte dei Sogni, en français « Le Lait des Rêves » en est son titre, qui sonne comme le récit d’un conte merveilleux, emprunté au livre éponyme de l’écrivaine mexicaine Leonora Carrington (1917-2011), où « des créatures fantastiques et de multiples figures métamorphiques sont des compagnes d’un voyage imaginaire à travers les métamorphoses du corps et des définitions de l’être humain ».

Jane Graverol, L’École de la Vanité, 1967. Photo Renaud Schrobiltgen. Collection Anne Boschmans.
Courtesy Schirn Kunsthalle Frankfurt © SIAE

Une Biennale sur le corps et le relationnel

Née des longues discussions entre les artistes et la commissaire via leurs écrans interposés, l’exposition internationale qui se tiendra au pavillon central et dans les espaces des Corderies, propose de réfléchir sur des interrogations actuelles, à travers trois thématiques : la représentation des corps et ses métamorphoses, la relation entre les individus et les technologies, ainsi que les liens entre les corps et la Terre. Cinq autres petites expositions « trans-historiques », conçues par le laboratoire de recherche Design Forma fantasma, vont également porter de nouveaux regards sur les sujets traités au sein de la grande manifestation, à travers la mise en parallèle de documents, objets trouvés et œuvres d’art à caractère muséal.

Cosima von Bonin, vue de l’installation WHAT IF IT BARKS Featuring AUTHORITY PUREE, Petzel Gallery, 2018. Photo Jason Mandella. Courtesy the Artist; Petzel, New York
Cecilia Vicuña, Leoparda de Ojitos, 1977 Collection Beth Rudin DeWoody, Courtesy the Artist_Lehmann Maupin, New York, Hong Kong, Seoul, London ©️2022

Une Biennale qui met à l’honneur les femmes et la peinture

De ceci, il en ressort un accent porté aux artistes féminines et féministes, comme parmi beaucoup, Eileen Agar, Leonora Carrington, Claude Cahun, Leonor Fini, Ithell Colquhoun, Loïs Mailou Jones, Carol Rama, Augusta Savage, Dorothea Tanning,  en passant par  Aneta Grzeszykowska, Julia Phillips, Christina Quarles, Shuvinai Ashoona, Birgit Jurgenssen, plasticiennes  mettant en exergue les corps en mutation, qui remettent en cause la vision humaniste occidentale héritée de la Renaissance, à travers leurs mondes hybrides et connectés. Également, la prédominance de la peinture et des arts appliqués comme en témoignent, parmi tant d’autres – et la liste est longue –, les toiles narratives de l’Américaine octogénaire Jessie Homer, les dessins à la cire de l’artiste chilienne Sandra Vásquez de la Horra ou les installations de tissage métallique de la Mexicaine Ruth Usawa (1926-2013).

Sandra Vásquez de la Horra, Soy Energía, 2021 Photo Eric Tschernow, Courtesy Kewenig Gallery, Berlin © Sandra Vásquez de la Horra
Kiki Kogelnik, Robots, 1966. Kiki Kogelnik Foundation Collection. © 1966 Kiki Kogelnik Foundation. All rights reserved

Cette 59e Biennale, qui ne se veut en aucun cas une édition sur la pandémie, cherche à dépasser les postulats érigés par l’homme blanc sur notre monde, en proposant des visions prospectives à la fois inquiétantes et merveilleuses, héritées de celles des Surréalistes, mêlant aux mythes intimes et universels, les nouvelles technologies et les pratiques amateures et locales. À suivre.

Il latte dei Sogni, the Milk of Dreams, Biennale internationale d’art contemporain, du 23 avril au 27 novembre 2022, Venise.
Plus d’informations sur www.labiennale.org

Gabriel Chaile, Mamá luchona, 2021. Vue exposition, 2021 Triennial, Soft Water Hard Stone, New Museum, New York. Photo : Dario Lasagni. Courtesy the Artist ; Barro, Buenos Aires ; ChertLüdde, Berlin
Birgit Jürgenssen, Missing Limbs, 1974. Photo : Pixelstorm. VERBUND COLLECTION, Vienna. Courtesy The Estate Birgit Jürgenssen, Vienna

Geumhyung Jeong, Toy Prototype, 2021. Installation view, National Museum of Modern and Contemporary Art, Korea.

Rédigé par 
Virginie Chuimer-Layen

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Irori, Not A Hotel, Kitakaruizawa, Japon © Kenta Hasegawa
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Dune est disponible à la boutique Casanova, au 10 quai de la megisserie à Paris : https://www.casanovaparis.fr

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